Où conduisent les politiques du tout électrique et du tout nucléaire ? (06/11/2006)
Une fois de plus, les limites du tout électrique et du tout nucléaire ont été franchies samedi soir.
La production d’énergie électrique est une énergie qui demande beaucoup d’énergie primaire, l’électricité ne se stocke pas et elle se transporte très mal. Il faut par exemple 100 kilowatts pour que seulement 30 kilowatts arrivent à notre domicile.
Plus nous centralisons nos unités de production d’électricité avec des énormes centrales thermiques (nucléaires ou classiques), plus il faut des lignes électriques puissantes, et plus la fragilité du système augmente.
Si l’on rajoute la surconsommation d’électricité poussée par les lobbies du nucléaire en France (EDF, Areva, fabricants de matériel électrique…), notamment pour le chauffage électrique et la climatisation l’été, on arrive à une grande panne comme samedi soir.
Certains, atteints du syndrome du pompier pyromane, proposent de poursuivre cette fuite en avant suicidaire : construire de nouvelles centrales nucléaires, construire de nouvelles lignes de transport d’électricité.
Les solutions résident au contraire dans l’arrêt de cette fuite en avant, par une politique énergétique de sobriété, d’efficacité et de développement des énergies renouvelables.
Sur 10 personnes qui viennent dans les CCAS demander des aides pour régler leurs factures d’énergies, 9 sont chauffées électriquement.
L’électricité est une énergie magnifique, mais ses applications thermiques sont désastreuses. Le chauffage électrique est un non sens économique, écologique et social.
Pénalisons le chauffage électrique (direct ou par pompe à chaleur non performantes) et favorisons au contraire les modes de chauffage écologiques, économiques et énergétiquement rentables : bois énergie, solaire, chaudières à condensation, dans des bâtiments et habitations biens orientés, bien isolés et bien ventilés (ventilation double flux). Arrêtons cette politique de climatisation systématique des locaux, d’autres solutions plus économiques et écologiques existent pour se protéger de la chaleur l’été.
Utilisons des ampoules basse consommation et débranchons les appareils que nous n’utilisons pas (ordinateurs, téléviseurs…)
Développons les modes de production d’énergie décentralisée, favorisant les énergies locales, renouvelables de préférence, qui réduiront les risques de pannes dues aux problèmes sur les grandes lignes de transport.
Investissons massivement dans l’installation de toits photovoltaïques et d’éoliennes. Modernisons les centrales hydroélectriques existantes de manière à augmenter leur production tout en favorisant une meilleure protection de l’environnement.
On le voit, de nombreuses solutions existent.
Les risques de reproduction du disfonctionnement de samedi soir sont grands : accident dans une centrale, rupture de lignes dues à une tempête comme en 1999, attentat sur une centrale ou des lignes…
Malgré la propagande honteuse et mensongère des lobbies de l’industrie nucléaire, soutenue par de nombreux élus de droite comme de gauche, les Français sont majoritaires pour que nous sortions du nucléaire et de son système tentaculaire fragile de transport de l’ énergie.
Mais tout cela ne sera possible que si nous bâtissons un véritable service public de l’énergie, multiénergies (hors nucléaire), décentralisé et démocratique.
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Commentaires
Pour information : la société d'économie sociale et solidare enercoop propose désormais un abonnement 100% energie renouvelable. Pour plus d'nformations : http://www.enercoop.fr
en attendant que les verts prennent le pouvoir !
Écrit par : Maïeul | 07/12/2006