Gaspillage d’argent public du conseil général : dans le Bassin également (11/04/2007)

medium_bateau-promenade.pngStéphane Bultel, conseiller général socialiste de l’Aveyron dénonçait fort justement la semaine passée les nombreux gaspillages dont cette collectivité est coutumière : Micropolis, la Maison de la Châtaigne, la Maison de l’Aveyron à Paris…
Localement, nous pourrons en rajouter quelques autres dans les années à venir. Je pense notamment au tronçon de remise en navigabilité du Lot entre Bouillac et Port-d’Agrès, cher au visionnaire conseiller général Christian Tieulié. Les travaux vont déjà coûter très cher aux collectivités (dont malheureusement la Région, qui désavoue, peut-être au profit d’un troc avec le Conseil Général, l’avis négatif donné par la municipalité de Decazeville).
Mais qui va financer l’entretien des écluses, du canal de navigation, des berges… ?
Le dossier d’enquête publique était d’ailleurs très vague à ce sujet. La commission d’enquête s’est seulement contentée d’une réponse orale du maître d’ouvrage à cet important problème de la charge d’entretien des ouvrages. Celui-ci devrait être à la charge du syndicat porteur du projet, donc en gros, aux contribuables aveyronnais.
Mais le conseil général à également une politique d’essaimage de gaspillage de fonds publics.
La Maison de la Rivière de Saint-Parthem est en déficit chronique, tout comme le sera le futur bateau-promenade qu’envisage d’acquérir la communauté de communes de la Vallée du Lot pour le modeste coût de 500 000 à 600 000 euros.
On peut parier sur ce dossier que les coûts de fonctionnement censés être à la charge d’un éventuel opérateur privé reviendront en fait à la collectivité.
Si cela était réellement intéressant, un opérateur privé aurait déjà proposé ses services pour fournir le bateau, exploiter cette activité et en assurer les coûts de fonctionnement.
Mais compte tenu de l’expérience malheureuse de ce genre d’activité par le passé sur une partie de ce tronçon, de la durée aléatoire d’exploitation dans la saison due au niveau et au débit de l’eau, du peu d’intérêt en termes de paysages et de sites traversés (entre champs de maïs, parcs à ferraille et usines délabrées) et de la qualité des eaux (encore trop de rejets directs), aucun postulant ne s’est présenté.

On peut être sûr que l’éventuel opérateur privé de ce futur bateau acheté par la collectivité, ne va de toute façon prendre aucun risque. Tous seront pris par la collectivité.
Les loueurs de bateaux sur la partie lotoise du Lot, tronçon pourtant très touristique, demandaient déjà en 2001 « une indemnisation au prorata du nombre de bateaux dès lors que la période de navigation était inférieure à 21 semaines » (La Dépêche du Midi du 21 juin 2001).
Tout cela sera donc à la charge des contribuables de cette communauté de communes. Bon prince, le conseil général, conscient d’avoir poussé au crime, épongera peut-être une partie de ce trou financier. Auquel cas, les contribuables aveyronnais prendront le relais. Pour le bénéfice de qui ?
Pendant ce temps, la véloroute de la Vallée du Lot, utilisable par tous et tout au long de l'année, est au point mort et les riverains de la rivière tremblent toujours à chaque montée des eaux.

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