Tous unis pour l’incinération des déchets (13/07/2007)
Dans un précédent billet sur l’opération Pinocchio menée par les Verts en Aveyron, j’attribuais un Troisième Prix à tous ces élus, de droite et de gauche qui se gargarisent de développement durable afin de masquer des politiques environnementales proches du zéro.
Le courrier envoyé à tous les députés européens concernant la future Directive cadre sur les déchets par la Maison européenne des pouvoirs locaux français est éloquent.
Qui se cache derrière cette Maison européenne des pouvoirs locaux français ?
Ni plus ni moins, les principales associations d’élus locaux et leurs responsables : Jacques Pélissard, Maire UMP de Lons-le-Saunier et président de l’Associations des Maires de France (AMF), Claudy Lebreton, président PS du conseil général des Côtes d’Armor et successeur de Jean Puech à l ‘Assemblée des départements de France (ADF), Jean-Marie Bockel, ministre PS-UMP, maire de Mulhouse et président de l’Association des Grandes Villes de France (AMGVF), Bruno Bourg-Broc, Maire UMP de Chalons-en-Champagne et président de la Fédération des Maires des Villes Moyennes et Martin Malvy, maire-adjoint PS de Figeac, président de la Région Midi-Pyrénées et président de l’Association des Petites Villes de France (APVF).
Que demande tout ce beau monde.
Simplement de considérer l’incinération comme une valorisation des déchets. Or le Parlement européen a fait le choix en première lecture, de ne pas considérer l’incinération comme une opération de valorisation, ce qui met fort justement l’incinération au même niveau que le stockage des déchets dans des centres prévus à cet effet.
Considérer l’incinération comme une valorisation, c’est pratiquement considérer les déchets comme une matière première. D’ailleurs dans leur courrier, ils vont même jusqu’à parler d’énergie renouvelable pour l’incinération des déchets avec valorisation énergétique, anéantissant ainsi tout effort de leur réduction à la source.
Dans cette même logique ces associations d’élus s’élèvent dans leur courrier aux députés européens, contre la mise en place obligatoire de la collecte sélective des biodéchets, préférant laisser ce problème, au volontariat des collectivités « en fonction des conditions économiques, environnementales et sociales locales ».
On sait ce que cela veut dire en France : dans trente ans, on en sera au même point, sinon pire.
Le Parlement européen devra se prononcer en début d’année prochaine sur la révision de la Directive cadre sur les déchets.
Mais l’optimisme n’est pas de mise puisque le Conseil des Ministres de l’Environnement réuni à Luxembourg fin juin a admis la possibilité de requalifier l'élimination des déchets par incinération en « opération de valorisation », ce qui encouragera le transfert de déchets entre pays de l'Union européenne.
Le ministre français a bien sûr soutenu le lobby de l’incinération, « malgré les faibles performances énergétiques des incinérateurs français et la pollution qu'ils engendrent », déplore Eric Gall, directeur par intérim du CNIID, « la position française dans cette négociation n'augure rien de bon pour le Grenelle de l'environnement concernant la politique déchets».
Il serait intéressant avant les élections municipales et cantonales, d’entendre nos décideurs locaux appartenant à ces associations nous donner leurs avis : M. Descrozaille pour l’AMF, M. Puech et ses amis pour l’ADF, M. Censi pour les villes moyennes et les maires des petites villes aveyronnaises (Onet-le-Château, Decazeville, Saint-Affrique, Millau, Villefranche…). Sont-ils d’accord avec leurs représentants ?
Veulent-ils un incinérateur en Aveyron ?
On comprendra peut-être mieux pourquoi la décision du plan départemental voté en 2001 d’implanter des centres de stockage de déchets ultimes en Aveyron en est encore au degré 0.
Cliquez sur le lien çi-dessous pour télécharger le courrier de la Maison européenne des pouvoirs locaux français.
Position assos élus locaux incinération.pdf
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