Fumel, de feu, de fer, de rock (08/11/2007)

6f359f7f5fcf203e50c82d1e910e372d.pngMescladis et le cinéma « La Strada » organisent une rencontre importante : celle de deux villes ouvrières du Sud de la France aux histoires semblables, deux villes qui sont aussi porteuses d'expériences parfois singulières: Fumel et Decazeville.
Deux villes pétries par les combats menés par la classe ouvrière tout au long des seux siècles écoulés, deux villes profondément sinistrées aussi lorsque les grands patrons de l'industrie lourde, décident d'abandonner purement et simplement ces sites, laissant sur le carreau des populations entières.
Depuis les années 80, à Decazeville comme à Fumel, la population prend conscience que la première richesse de leur ville et de leur région, c'est bel et bien les êtres humains qui vivent là et continuent à vouloir y vivre. Des expériences nouvelles émergent alors, et toute une culture se nourrit de cette volonté de vivre. A Decazeville, la population, le dos au mur, participe activement à ce mouvement social singulier que constitue le « Tous Ensemble » qui lui redonne un espoir qu'on croyait perdu. Toute la population s’est encore retrouvée dernièrement derrière les salariés de Géant Casino en grève durant seize jours.
A Fumel, lorsque l'usine, cette usine qui avait rythmé toute la vie de la ville depuis des décennies, est sur le point de fermer définitivement, les 482 ouvriers de l'entreprise décident de la racheter pour une somme symbolique et de la faire vivre en autogestion ouvrière. Expérience unique et qui maintenant perdure depuis quelques années, sauvegardant l'emploi existant et permettant même des embauches nouvelles. Expérience unique qui permet désormais à Fumel de continuer à vivre avec une dignité renforcée par ce véritable "miracle social". Et cela, malgré le silence organisé par les médias, les embûches générées par les pouvoirs publics et les banques...

22ba95545a89835a145844425eb4e965.jpgC'est cette aventure exemplaire que le film de Jacques Mitsch nous raconte, c'est ce Fumel insurgé et qui sait se prendre en main qu'il nous montre. Fumel, à juste quelques dizaines de kilomètres d'ici, à découvrir dans cette soirée si particulière autour d'un film qui illustre aussi combien la frontière entre mouvement social et mouvement culturel est poreuse, car si Fumel est bien de fer et de feu, vous verrez qu'elle est aussi de rock, comme le titre du film l'indique. Nombre d'entre nous se souviendront d'un groupe comme « Les Ablettes », qui a fait partagé à un large public, au niveau national, ce bouillonnement ouvrier fumélois au travers d'un rock'n roll qui ne peut que nous rappeler ce qui se passait et se passe encore autour de la scène rock du Bassin de Decaze, à Livinhac notamment, qui a toujours transpiré cette ébullition ouvrière et tourmentée de cette La Sala, noire et rebelle qui la nourrissait et dont elle a nourri, en retour, les après-manifs et les « apéro-luttes ».
Programmé lors des 22èmes Rencontres de Gindou dans le Lot en août 2006, ce film, à l'ambiance singulière et en même temps si familière, Mescladis et la Strada ont tenu à ce qu'il soit suivi d'une discussion avec le public. C'est pourquoi ils ont invité deux syndicalistes CGT de l'usine autogérée Fumel Technologie (dont Ignace Garay, très présent dans le film), qui nous parleront de cette expérience hors du commun et des syndicalistes decazevillois, des membres du Tous Ensemble. C'est pourquoi aussi ils ont invité Jacques Mitsch en personne, le réalisateur de ce superbe film.
Ensuite, vers 23h00, afin de continuer à discuter à bâtons rompus, dans une ambiance conviviale, Mescladis nous propose un concert où vont se rencontrer : Les Ennuis Commencent et 3 Gigs de Decazeville + Hiroshima mon amour de Fumel (à côté du cinéma, dans une ancienne usine, local de l'ASPIBD, entrée libre)

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