Le Conseil Général est en panne (02/07/2008)
Certes, comme le dit Stéphane Bultel dans « La dépêche du Midi » du 19 juin, le nouveau président du Conseil Général de l’Aveyron qui bénéficie d’une majorité encore importante, fait du surplace.
Mais les récriminations de Stéphane envers le président Luche sont plus sur la forme que sur le fond. En lisant cet article on s’aperçoit que la majorité et la minorité sont d’accord sur pratiquement tout, notamment le programme démentiel routier, basé sur la vieille économie : celle qui agonise un peu plus tous les jours, celle qui favorise la pollution, le réchauffement du climat, l’artificialisation des sols, la destruction de la biodiversité, mais également celle qui facilite l’ultra-libéralisme, les délocalisations (surtout internes en Aveyron), les inégalités sociales et est peu créatrice d’emplois.
Pourquoi défendre comme la droite, un programme routier qui va vampiriser une grande partie des finances du département et anéantir tous les moyens à mettre d’urgence en œuvre en matière d’aide sociale, de protection de l’environnement, de développement des transports collectifs, d’aide à l’équipement des communes… ?
Déjà, comme je le prédisais lors de la campagne des cantonales, le président Luche parle d’augmentation de la fiscalité départementale.
La A 75 gratuite (à part le mini péage du viaduc) et le doublement de la RN 88 sont une insulte aux peuples qui souffrent déjà fortement du réchauffement climatique, un mépris des générations futures, mais également un non-sens économique à l’heure où les coûts énergétiques explosent et les ressourcent deviennent rares.
La pétition parue hier dans le Monde et le Figaro à l'initiative du Syndicat mixte d’étude et de promotion de l’Axe Toulouse-Lyon, signée par de nombreux socialistes dont Martin Malvy, Pierre Cohen et Ludovic Mouly est inquiétante.
Au nom de « l’équité nationale », d’un « enclavement routier et ferroviaire », se recommandant du « Grenelle de l’Environnement » (?) et portant un projet pilote qui se veut « la première infrastructure conçue selon le principe du développement durable » (?), réalisé suite à « large concertation » (?), tous demandent à ce que l’Etat s’engage fortement et rapidement.
On peut noter déjà que le transport ferroviaire est pratiquement oublié dans cette pétition. Pas de demande à l’Etat pour un doublement, ou au moins un aménagement de la voie ferrée Toulouse-Séverac.
Non, je le répète, un doublement de la RN 88 ne procèdera jamais du développement durable. Une infrastructure qui favorisera le transport routier, qui contribuera à l’accroissement des émissions de gaz à effet de serre, à la destruction d’habitats naturels, à la compartimentation d’espaces naturels rares, au déplacement d’entreprises qui vont quitter le reste du département pour aller le long de cet itinéraire… ne peut qu’être néfaste à notre territoire et à la planète en général.
Les associations environnementales ne s’y sont d’ailleurs pas trompé en quittant le comité de pilotage de la charte : « Le but des politiques publiques n’est pas de suivre des tendances prétendues inéluctables mais de chercher à les infléchir dans le sens de l’intérêt général et du long terme. Vouloir anticiper la demande de transport et donc inciter à son développement dans une région qui jusqu’à présent était préservée de la plupart des nuisances routières ne peut donc être un objectif du « développement durable » ».
Oui, le changement au Conseil général passera par une véritable alternance, comme le dit Stéphane Bultel. Mais le changement des hommes ne suffira pas. Il faudra également faire d’autres propositions que celles que défendent la droite et la gauche au Conseil Général de l’Aveyron si l’on veut réellement une autre société dans un monde vivable.
Si la gauche et les écologistes veulent gagner les prochaines élections, il est indispensable de répondre au plus près aux préoccupations des Français et de ne pas singer la droite.
Gagner des élections par défaut, parce que les électeurs en auraient assez de la droite et de Sarkozy, pour leur proposer ensuite le même programme ou à peu près, serait suicidaire.
Travaillons ensemble sur un programme réellement novateur basé sur une économie respectueuse de nos ressources et de notre environnement, sur la solidarité, sur la convivialité, le plaisir d’échanger et d’apprendre des autres, une société où l’homme et la nature en seraient le centre.
Même en Aveyron.
L'article de La Dépêche du 19 juin :
panne generale pour l'aveyron-bultel.doc
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