Pas de Fête des Langues à Decazeville en 2009 (07/04/2009)

fete langues dkz.jpgChaque année, nous attendons tous avec impatience la fin du mois de juin. Parce que c’est le début de l’été, les vacances pour certains et surtout le moment, grâce à Mescladis, de rencontrer le monde. Rencontrer le monde à Decazeville.
Car la Fête des Langues, c’est avant tout cela.
C’est le moment de croiser les peuples européens, méditerranéens, africains, asiatiques, tous ces hommes et femmes arrivés avec leurs cultures sur notre territoire depuis longtemps ou plus récemment. La Fête des Langues c’est le moment d’apprendre à se connaître, se respecter, échanger.
C’est faire connaissance avec la langue, les coutumes, la cuisine… de l’autre. C’est s’ouvrir au monde.
La Fête des Langues, c’est aussi des expos, des débats et des forums sous les platanes, l’ouverture vers les écoles, la jeunesse.
C’est aussi écouter de la musique et des chants venus du fin fond de l’Auvergne, de Marseille ou de Toulouse, mais aussi d’Europe centrale, d’Espagne, d’Afrique ou d’ailleurs.
fete langues 2008.jpgNous avons passé des moments exceptionnels avec Rona Hartner, Oai Star, Kesaj Tchavé, Mercedes Peon…
Tout cela sur une place Decazes, pleine de monde.
Car la Fête des Langues c’est une vraie fête populaire : ouverte, généreuse, gratuite.
Un moment de bonheur, de paix et de fraternité.

C’était presque trop beau.
Dans la période de crise que nous sommes en train de vivre, lorsque l’Etat ou les collectivités locales veulent faire des économies, ils tapent d’abord dans la culture. Surtout lorsque cette culture est un peu « subversive », qu’elle incite à la solidarité et qu’elle engage un tant soit peu à réfléchir.

C’est ce qui arrive à la Fête des Langues. L’Etat, à travers la Drac, ne veut plus financer et le Conseil Général de l’Aveyron (qui ne voit que par le goudron et le béton) en profite pour diviser par deux son aide.
Il ne reste que les aides de la communauté de communes et du conseil régional.
Trop peu pour engager l’édition 2009 sans risque pour les organisateurs.
Lamentable !

Alors que faire maintenant.
Soutenir l’association Mescladis qui « a plein d'idées en tête pour l'avenir » et dont « l'envie de continuer est intacte ».
Et tout faire pour que l’édition 2010 de la Fête des Langues revienne place Decazes.

Photos : jlc

Lisez l’article de La Dépêche du Midi de ce jour en cliquant ici :

Téléchargez ci-dessous, l’article de Midi Libre de ce jour :
En 2009, la fête des langues sera muette.pdf

Le communiqué de presse de l’association Mescladis :

Vendredi dernier, 27 Mars, les divers responsables des stands de la Fête des Langues se sont réunis autour de l'association Mescladis. Ce fut un moment émouvant car les uns et les autres ne purent que constater avec grand regret qu'il était impossible d'organiser une Fête des Langues en 2009. En effet, les coupes sombres successives dans les subventions dont avait bénéficié cette manifestation inscrite dans le paysage du Bassin depuis 2002 empêchent que Mescladis se lance à nouveau dans l'aventure.

Dommage! Chacun s'accordait, vendredi, pour constater que le public était pourtant chaque année au rendez-vous de cette manifestation unique en Aveyron et dans les départements voisins, alliant la gratuité et la qualité des programmations, sachant trouver un équilibre entre la réflexion ambitieuse sur l'égalité des langues et des hommes qui les parlent et le caractère populaire d'une fête conviviale ouverte au plus grand nombre.
Les organisateurs avaient donné l'alerte lors de l'édition 2008 en proposant au public et aux élus un débat à même la place Decazes. Si la discussion avait été fructueuse, malgré une participation des élus plutôt réduite, elle ne déboucha sur aucune avancée concrête pour imaginer des solutions. Partant de là, il devenait impossible d'envisager la réédition de cette fête, sauf à la dénaturer complètement. Après la disparition des subventions de la Drac (Etat) et de la fondation Acsé, venait se rajouter, après coup, une division par 2 de celle que le Conseil Général avait initialement promise. Ce dernier, constatant que les efforts financiers de nombre de prestataires de service avaient sensiblement fait baisser le budget, en avait profité pour diminuer sa participation. Ainsi, la solidarité émanant des entreprises et des particuliers qui avaient mis la main à la patte se trouvait annulée. Tout ceci finit d'écoeurer les organisateurs, déjà usés par les difficultés rencontrées au niveau local et la décision fut prise de ne pas continuer, les seules aides régionale et communautaire ne pouvant suffire.
Nous nous excusons auprès du public de la Fête des Langues et lui disons que nous ne baissons pas les bras pour autant; Mescladis a plein d'idées en tête pour l'avenir, l'envie de continuer est intacte. Cela dit, il sera plus difficile de concrétiser si les élus n'ont pas la volonté qu'une telle manifestation, à la fois civique et culturelle, ait toute sa place dans le Bassin. À Mescladis pourtant, on pense qu'il est plus que jamais nécessaire, en ces temps de crise, de développer une action culturelle qui ne soit pas une simple consommation de produits entièrement conçus ailleurs et payés à prix d'or. Notre expérience de 15 ans nous conforte dans cette idée qui est la notre depuis le début; à savoir que les villes et les territoires sachant développer en leur sein des aventures culturelles originales, nourries de ce qui leur est propre et impliquant leurs habitants comme de véritables acteurs des évènements proposés, sont des villes ou des territoires plus clairement identifiés, plus ouverts et plus attirants. Chacun peut se saisir de cette idée et la mettre en débat. Chacun, partageant cette approche d'une action culturelle qui ne soit pas conditionnée par les canons et les diktats d'un centre qui penserait à la place de tous, est le bienvenu pour construire de nouvelles aventures.

http://www.mescladis.fr

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