Record de consommation d’électricité : pas de quoi être fier (17/12/2010)
Une nouvelle fois, la France vient de battre un record de consommation d’électricité le 15 décembre dernier.
Voici la réaction d’Isabelle AUTISSIER, présidente du WWF-France; Serge ORRU, directeur du WWF-France; Sandrine MATHY, présidente du Réseau Action Climat (RAC-France) et Thierry SALOMON, président de l’association négaWatt.
Réaction que je partage entièrement.
« Electricité : les vrais gagnants de la pointe
96,4 milliards de watts ce 15 décembre à 19 h !
Comme chaque année le record de puissance électrique est battu. Et cette fois-ci avant même l’arrivée officielle de l’hiver.
Un « record » dont on se passerait volontiers car à chaque fois que la bise fut venue, la fée Electricité se retrouve fort dépourvue. A tel point qu’elle est obligée d’importer au prix fort du courant et de construire de nouvelles centrales au gaz afin de subvenir aux usages de pointe : à la production, en amont de nos appareils de chauffage électrique, il y a de plus en plus de gaz russe ou de lignite allemande.
Les perdants de ce « record » sont innombrables :
* la planète par accroissement des émissions de gaz à effet de serre,
* la collectivité qui finance le surdimensionnement des infrastructures,
* les consommateurs qui paient au prix fort cette électricité de pointe,
* les contribuables qui couvrent le coût social de la précarité énergétique qui en découle.
Et même les producteurs, à commencer par le premier d’entre eux avec un parc nucléaire dont la productivité est faible, conséquence de cette curieuse exception française sur un parc très majoritairement nucléaire (adapté à la base) et un très fort taux d’équipement en chauffage électrique (utilisé en pointe).
Alors, qui sont les vrais gagnants de la pointe ?
Les traders qui jouent et spéculent sur l’électricité, les promoteurs de logements tout électrique (les occupants paieront la note plus tard) et les pays producteurs qui nous vendent du gaz. Des producteurs stupéfaits mais ravis de nous le vendre pour produire avec un médiocre rendement (40 % au mieux) de l’électricité pour chauffer nos logements. Alors qu’en utilisant directement ce même gaz pour se chauffer on diviserait par 2,5 les importations et les émissions correspondantes de CO2 !
Chaque nouveau « record » de la pointe électrique est donc une très mauvaise nouvelle pour la France, conséquence structurelle du développement sans frein du chauffage électrique : 75 % des constructions neuves en sont équipées. Une mauvaise nouvelle qui nous éloigne un peu plus du trio gagnant de la démarche négaWatt « sobriété, efficacité, renouvelables ».
Et qui nous rappelle qu’en matière de la pointe électrique, la France mérite … un zéro pointé ! »
Isabelle AUTISSIER, présidente du WWF-France
Serge ORRU, directeur du WWF-France
Sandrine MATHY, présidente du Réseau Action Climat (RAC-France)
Thierry SALOMON, président de l’association négaWatt
16:55 | Lien permanent | Commentaires (5) | 
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Commentaires
Je dois dire que ce communiqué me paraît particulièrement stupide.
Parce qu'enfin, en hiver, quand il fait froid, il faut bien se chauffer. Et si ce n'avait pas été la consommation électrique, cela aurait été les consommations de fuel, de gaz, de charbon, de bois....qui auraient battu des records.
Seulement, les consommations de fuel, de charbon, de gaz, de bois, on ne les connaît pas minute par minute, comme la production d'électricité, parce qu'il y a des stocks chez les particuliers. Et quand je prend une bûche dans mon tas de bois pour la mettre dans ma cheminée, elle n'est pas comptabilisée instantanément en consommation énergétique.
Et vous pouvez me dire ce qu'auraient fait les énergies renouvelables, le 15 décembre à 19 H ? Il me semble qu'à cette heure là, à la mi-décembre, le soleil n'est pas bien vaillant, donc la production d'énergie photovoltaïque ne devait pas battre des records...sauf peut-être à la Guadeloupe ?
Et c'était en plus en conditions de neige, et en général qui dit neige dit absence de vent. Donc la production éolienne, elle non plus, ne devait pas être terrible. Alors il restait quoi, pour se chaufer ?
Et dernière chose que des donneurs de leçon devraient savoir : parler d'hiver qui n'a pas encore officiellement débuté est une ineptie.
Le jour du solstice d'hiver n'est pas le commencement de l'hiver météorologique. Allez donc voir sur wikipedia (ce n'est pas toujours très fiable, mais l'article sur les solstices est à peu près satisfaisant) la définition du solstice : il s'agit d'un phénomène purement astronomique, correspondant au moment où le soleil atteint ses positions les plus méridionale et septentrionale par rapport au plan de l'équateur céleste ou terrestre.
Pour les météorologues, la saison hivernale va du 1er décembre au 28 (29) février
Écrit par : Astre Noir | 20/12/2010
Astre Noir, vous portez bien votre nom !
Noir comme le ton agressif employé dans votre commentaire.
Noir comme l'ignorance ou le dogmatisme suffisant de ceux qui veulent donner des leçons à tout le monde.
La France a la particularité néfaste de se chauffer en partie à l'électricité avec comme première conséquence, d'être sujet à des pics, que ne peux répondre le parc nucléaire vu son manque de souplesse. Lors de ces pics, on relance les centrales au charbon, au fioul et au gaz et on importe de l'électricité d'Allemagne produite en grande partie par du charbon. Ce qui relativise fortement l'argument d'EDF vantant son électricité propre. Si vous aviez lu le communiqué attentivement, vous auriez compris qu'il vaut mieux par exemple utiliser le gaz directement pour alimenter les chaudières des habitations plutôt que de l'utiliser comme énergie primaire pour fabriquer de l'électricité pour ensuite se chauffer à l'électrique. Mais on a une énergie moderne propre et renouvelable pour chauffer nos habitations et nos bureau qui s'appelle le bois. On peut l'utiliser certes en bûches, mais également en plaquette ou en granulé. Sans retourner à la bougie, j'ai choisi personnellement depuis huit ans de me chauffer au granulé de bois et de prendre depuis deux ans mon électricité chez Enercoop tout en veillant de consommer le moins possible d'énergie.
Heureusement que de plus en plus de personnes et d'élus responsables ont compris les fabuleuses utilisations des énergies renouvelables gérées durablement, malgré la désinformation et la pression permanentes d'EDF et d'Areva pour le chauffage électrique.
Reste le parc locatif public ou privé ou par facilité, par habitude et parce que cela coûte moins cher à l'installation (mais pas en fonctionnement, mais c'est pas grave, c'est le locataire qui paye !) on continue a installer du chauffage électrique.
Écrit par : Jean-Louis CALMETTES | 20/12/2010
«Mais on a une énergie moderne propre et renouvelable pour chauffer nos habitations et nos bureau qui s'appelle le bois.»
dites-vous.
Attention une voix autorisée venant de la NASA nous met en garde solennellement contre la consommation de ressources végétales.
Vous pourrez lire l'essentiel en français ici :
http://www.lepoint.fr/actu-science/au-secours-pere-noel-l-homme-est-en-train-de-ratiboiser-la-planete-18-12-2010-1277006_59.php
"L'homme confisque le quart de la production végétale"
et vous y prêtez la main !
Écrit par : Marot | 20/12/2010
Tout à fait. C'est pour cela que je parle de gestion durable : ne prélever seulement que la part de production annuelle de la forêt.
Mais le plus grand danger pour les forêts et plus général pour les espaces naturels est bien l'artificialisation des sols pour des lotissement, des zones d'activités ou des infrastructures de transport. C'est la superficie d'un département français qui est pris à la nature ou à l'agriculture tous les dix ans en France.
Écrit par : Jean-Louis CALMETTES | 20/12/2010
C'est un record bien triste. L'état devrait mettre plus de moyen sur les installations photovoltaïques. C'est ce que fait déjà certaine ville, comme lyon par exemple.
Écrit par : Photovoltaique Lyon | 02/05/2011