Nuisance sur les eaux du Lot de la décharge de Decazeville (28/03/2006)

Je me suis inquiété bien avant d’être élu à la Mairie de Decazeville de la décharge de la Romiguière et notamment des conséquences des rejets des lixiviats dans le milieu naturel.
Une fois élu, mon souci a été de vouloir les réduire et d’en améliorer la qualité. J’avais fait la proposition de construction d’un deuxième bassin de décantation et de filtration comme le proposait le rapport pour la poursuite de l’exploitation de la décharge, rédigé par Antéa en 1999. Je n’ai malheureusement pas été entendu et le dossier de la décharge de Decazeville ne m’a pas été confié malgré mes demandes. Je le regrette profondément.

Qu’en est-il exactement des risques de pollution dans le Lot ?

Même si je pense que ces rejets sont inacceptables, car il est possible de les améliorer, il faut tout de même relativiser. Lorsque je vois sur le tract de l’Association Flagnac-Decazeville Environnement des affirmations comme : « rivière contaminée » ou « votre eau potable souillée », il y a effectivement de quoi inquiéter. Lorsque les élus de la Communauté de Communes de la Vallée du Lot parlent de pollution du ruisseau qui se jette dans la rivière Lot et considèrent qu’un tel site n’est pas compatible avec la démarche engagée de développement touristique, il y a de quoi être étonné.
Il suffit de regarder « l’étude préalable à la définition des périmètres de protection des captages » pour voir les risques réels de pollution.

Concernant le puits de Marcenac qui alimente le Syndicat Nord-Decazeville ce rapport note comme risques :
- Excavations des Sablières de Flagnac mettant à nu la nappe
- Déversement accidentel sur le sol de produits toxiques non loin du puits
- Fuite du réseau d’assainissement de Flagnac
- Perméabilité de la lagune de la station d’épuration de Flagnac
- Résidus agricoles importants (engrais, pesticides) dans la boucle de Flagnac

Concernant les captages dans les eaux du Lot sur les trois points de Flagnac (Lacombe), Bouquiès et Roquelongue, les risques sont :
Pour Lacombe :
- Accident sur le pont de Port-d’Agrès ou la RD 963
- Rejets toxiques de la décharge de Livinhac-le-Haut

Pour Bouquiès, en plus des risques précédents :
- Rejets toxiques de la décharge de Decazeville
- Dysfonctionnements de la station d’épuration de Flagnac

Pour Roquelongue, en plus de tous les risques précédents :
- Dysfonctionnement de la station d’épuration de Livinhac-le-Haut
- Accident sur le Pont de Livinhac et la RD 42

S’il ne s’agit nullement de minimiser les problèmes de pollution de la décharge de Decazeville que l’on doit impérativement résoudre, je m’étonne de la position des élus de la communauté de commune de la Vallée du Lot et du Conseiller Général, qui ne voient que les impacts de la seule décharge de Decazeville sans voir ceux occasionnés sur leur territoire.

Vont-il prendre des décisions afin de résoudre tous les problèmes de risques de pollution sur leur territoire ?
Vont-ils sensibiliser les agriculteurs pour qu’ils aient des pratiques moins polluantes ?
Vont-ils engager une vraie réhabilitation de la décharge de Livinhac comme ce sera fait obligatoirement à Decazeville ? Il faut rappeler que la réhabilitation de la décharge de Livinhac n’a consisté qu’à une couverture de terre des déchets, sans pose de géomembrane supérieure, et que les lixiviats, non filtrés, se rejettent directement dans le Riou-Taur, et un km plus bas, dans le Lot.
Vont-ils réhabiliter la décharge industrielle qui se situe quelques centaines de mètres plus bas que celle de la Romiguière ?
Vont-ils prendre des mesures contre les risques liés aux effluents d’élevage, aux activités artisanales, industrielles et commerciales, aux nombreuses décharges sauvages qui se multiplient sur leur territoire… ?

Le problème n’est pas simple, et ce n’est pas en stigmatisant le voisin que l’on trouvera des solutions pour un meilleur environnement. C’est seulement en mutualisant nos efforts, communes rurales et urbaines et au-delà, en ayant des réflexions globales, notamment en matière de gestion des eaux, de gestion des déchets, que des solutions apparaîtront.

Rassurons quand même tout le monde. Dans "l’étude préalable à la définition des périmètres de protection des captages", il est noté que "l’eau du Lot captée au niveau de Lacombe est compatible avec la norme d’utilisation des eaux superficielles pour la production d’eau destinée à la consommation humaine". Pour le captage de Bouquiès, "la qualité de l’eau du Lot est également bonne et conforme aux normes de potabilité en vigueur ". Globalement "les caractéristiques des eaux du Lot restent compatibles avec un usage de l’eau voué à la consommation humaine".
Comme beaucoup d’habitants de ce territoire, j’aime cette rivière, j’y ai appris à nager et je m’y baigne tous les étés. Elle est notre vie et tous ensemble il faut veiller à la maintenir en bon état.


Le problème de la décharge de Decazeville est lié aux retards importants du SYDOM :

Le problème de la décharge de Decazeville serait résolu si le SYDOM avait respecté son planning pour l’installation du premier centre de stockage de déchets ultimes. Mais depuis maintenant plus de quatre ans, les élus responsables du SYDOM n’ont pas été capables de le construire. Ils n’ont même pas réalisé la moindre acquisition foncière en vue de sa réalisation, ce qui est un exploit dans un département ou la densité n’est que de 30 habitants au km2 dont 45 % vivent en ville.
Ce grave dysfonctionnement n’a pas été évoqué par le président du SYDOM lorsqu’il a reçu les représentants de l’association des riverains, préférant rejeter la responsabilité du problème de la décharge sur les élus de Decazeville.

Alors que faire ?

Lorsque nous aurons en main toutes les informations permettant de faire un choix sur la suite à donner au site de la Romiguière, les Verts s’exprimeront afin de proposer une solution qui respecte les impératifs économiques et environnementaux de toute la population concernée, notamment les riverains.


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