Fourniture en bois de futures chaufferies en Aveyron (13/07/2006)

medium_SOUS-PRODUITS_BOIS_SCIERIE.pngDe nombreux projets de chaufferies bois avec ou sans réseaux de chaleur fleurissent en Aveyron et en Midi-Pyrénées en général. Ces projets sont bien sur mal vus par les autres fournisseurs d’énergies (électricité, gaz, voire charbon !…) qui se complaisent à les démolir auprès de certains élus. Un de leurs griefs est que la fourniture en bois serait aléatoire et non-assurée dans le temps. La ficelle est un peu grosse dans un département dont la superficie en espaces boisés est importante et en constante augmentation. De plus, les industries de première et deuxième transformation du bois, nombreuses en Aveyron, constituent un gisement important de sous-produits valorisables énergétiquement.
Mais il reste évident que les collectivités, les établissements publics et les administrations qui optent pour des chaufferies bois doivent obtenir une garantie d’approvisionnement de combustible.
Il est vrai que la filière de fourniture du combustible bois-énergie n’est pas réellement structurée dans l’Aveyron. Dans le département du Lot, le SYDED (Syndicat Départemental d’Elimination des Déchets) a pris cette compétence.
En 2002, le Conseil Général de l’Isère a signé une charte qualité avec les différents acteurs de la filière bois afin de valoriser la ressource forestière tout en participant à l’entretien du paysage. Cette valorisation énergétique du bois contribue également à l’entretien de la forêt et à la lutte contre les incendies.
En Aveyron, le SIEDA (Syndicat Intercommunal d’Energies du Département de l’Aveyron) pourrait éventuellement prendre cette compétence : structurer la filière de combustibles bois tant d’origine agricole qu’industrielle, établir des contrats avec les fournisseurs (après appels d’offres) et les éventuels clients concernant le prix, la quantité et la qualité du combustible à fournir pour une durée relativement importante (au moins 10 ans). Le SIEDA emploie cette méthode avec divers fournisseurs de gaz pour les communes non raccordées au réseau GDF et elle le fera sûrement dans l’avenir avec les fournisseurs d’électricité comme d’autres Syndicats d’Energies le font déjà (SIEL…)
Très largement compétitif actuellement, le prix du combustible bois sera bien sûr appelé à augmenter, mais dans une moindre mesure par rapport aux autres combustibles, car la part des combustibles classiques (pétrole, électricité) n’entre que pour environ un tiers dans son coût de production. Mais avec le bois, nous avons là un combustible local en grande quantité, créateur d’emplois et ne produisant pas du tout de gaz à effet de serre.
L’élaboration de cette filière risque de prendre un peu de temps, ou même de ne voir jamais le jour, par manque de volonté politique.
Cela ne doit pas freiner les projets de chaufferies déjà en route, notamment celui de Decazeville. La mission donnée à un cabinet d’étude pour réactualiser ce projet et pour étudier la capacité locale (Aveyron et sud-Cantal) de fourniture en combustible bois pour alimenter la chaudière doit être rapidement suivi, si sa rentabilité est prouvée, par la mise en place d’une chaufferie bois. Elle viendrait en remplacement de la chaufferie qui utilise actuellement du charbon originaire de Colombie (oui vous avez bien lu, de Colombie) car la mine de Decazeville a cessé son activité en 2001 et qu’il n’y a plus d’autre mine en France.

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