Canicule à la Mairie (21/07/2006)

medium_MAIRIE_DE_DECAZEVILLE.pngLa Mairie, construite au début de l’ère industrielle dans un secteur ou l’énergie pour la chauffer ne posait pas problème (le charbon) et à une époque ou les canicules n’existaient pas encore, n’est donc pas un bâtiment ou l’isolation, tant pour éviter le froid que le chaud n’était réellement prévue.
Un bâtiment doit s’adapter aux évolutions techniques et environnementales tout en gardant bien sur son originalité patrimoniale. Les coûts de l’énergie, le réchauffement climatique doivent être des données à prendre en compte dans ces adaptations.

Certains voudraient installer rapidement la climatisation. Climatiser dans ces conditions revient à essayer de refroidir en permanence un air chaud que nous laissons entrer volontairement en grande quantité. Le bilan énergétique, financier et environnemental en serait catastrophique.
Il faut d’abord éviter à la chaleur de pénétrer, réduire les apports intérieurs de chaleur et ensuite refroidir les locaux avec l’air extérieur lorsque celui-ci est plus bas que celui de l’intérieur, notamment la nuit.
C’est seulement après ces actions, si la température intérieure est encore trop élevée, que l’on peut envisager de climatiser les locaux. Mais en général ces actions suffisent.

Suite à la canicule de 2003, où les employés de la mairie avaient eu à souffrir fortement d’une atmosphère surchauffée des locaux, une pré-étude avait été réalisée par Quercy Énergies en 2004.
Cette pré-étude a été suivie par une étude complète en vue d’améliorer le confort thermique l’été en limitant les coûts de fonctionnement, réalisée en 2005 par le Cabinet Bréhault Ingénierie de Figeac.

Cette étude faisait l’inventaire des caractéristiques thermiques du bâtiment, recensait les sources d’apports de chaleur interne et proposait des solutions.
Ces solutions consistaient d’abord en la réduction des apports internes de chaleur, notamment d’éclairage.
Pour limiter les apports extérieurs, cette étude proposait l’installation de stores extérieurs à lames montés sur coulisses verticales et manœuvrés électriquement, sur les fenêtres placées au sous-sol, au rez-de-chaussée et premier étage sur les façades est, sud et ouest du bâtiment.
Le perron d’entrée, véritable appel de chaleur lorsque la porte est ouverte l’été devait être traité avec l’installation d’une pergola servant de support à des plantes grimpantes à fleurs telles que glycine, renouée, bignonia ou autre, à croissance rapide, procurant une ombre dense, qui aurait également le mérite de verdir le perron et le parvis d’aspect trop minéral.
A ces aménagements, la mise en œuvre d’un système de ventilation nocturne à fort débit permettant de renouveler l’air des locaux au moins 6 fois par heure, lorsque la température extérieure est inférieure à la température intérieure devrait permettre d’avoir une température matinale fraîche dans les locaux.

Certains font valoir que la qualité esthétique du bâtiment ne permettrait pas l’installation de stores extérieurs.
De nombreux bâtiments plus anciens dans des secteurs classés par les Bâtiments de France ont engagé avec succès de telles installations sans en altérer les qualités esthétiques et patrimoniales. La Mairie de Decazeville possède certes une certaine qualité architecturale, mais elle n’est pas non plus la huitième merveille du monde.
L’idéal serait de changer les menuiseries de la mairie en y intégrant les stores. Cela aurait également l’avantage d’installer des vitrages isolants dont les qualités seraient utilisées l’été et l’hiver.

Rappelons également que la climatisation augmente la consommation globale d’énergie et qu’elle augmente de ce fait la production de gaz à effet de serre ainsi que de déchets nucléaires (sans parler du réchauffement de l’eau par les centrales et les risques d’accidents). De plus, les fluides frigorigènes qu’elle utilise ont un pouvoir de réchauffement de l’atmosphère jusqu’à 2000 fois plus élevé que le CO2 considéré comme le principal gaz à effet de serre.
En utilisant la climatisation, on participe donc fortement au réchauffement de la planète… responsable des canicules. C’est le serpent qui se mord la queue. Avec la clim, plus il fait chaud, plus il fera chaud !

Le personnel et les élus ne peuvent pas passer un été de plus dans les conditions actuelles.
Il faut à tout prix que nous engagions des travaux dans l’hiver 2006/2007.

Pour les personnes soucieuses de trouver des solutions aux effets de la chaleur sans y contribuer, je conseillerai le livre de Thierry Salomon et Claude Aubert chez Terre Vivante : Fraîcheur sans clim.

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