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09/07/2014

Depuis avril, avec la droite dans les municipalités, la bagnole revient encombrer et polluer les centres villes

J’ai évoqué dans la note précédente le plan de circulation de Decazeville présenté par la nouvelle municipalité qui donnait une place encore plus importante à la voiture en centre-ville.

Ce plan de circulation découle de plus d’un diagnostic erroné car il est basé sur l’idée qu’il y avait plus de voies pour sortir du centre-ville de Decazeville que pour y entrer. Le plan ci-dessous montre le contraire. 

DKZ - Entrées et sorties.png

Je ne suis pas fondamentalement défavorable au sens unique dans le haut de la rue Cayrade, mais dans ce cas, c'est pour laisser plus de place aux piétons et aux modes doux en général. A l’expérimentation en sens unique proposé par la majorité, je préfèrerai l’expérimentation en double sens avec stationnement en alternance afin de ralentir la vitesse et d’éviter de faire de grands détours (voir le plan ci-dessous)

Rue Cayrade amont - projet double sens.jpg

De plus, mettre la rue du Maréchal Foch en double sens est pour moi inutile car la nouvelle entrée sur la zone du Centre après le giratoire Jean Jaurès fait office d’entrée directe dans le centre-ville et est parallèle à la rue du Maréchal Joffre. Cette rue doit donc rester à sens unique avec double sens cyclable.

Mais la première des actions à mettre en place à Decazeville, c’est la zone bleue pour réguler le stationnement en centre-ville. On ne peut pratiquement plus stationner dans les rues du centre-ville car toutes les places sont occupées par les résidents et les pendulaires (personnes travaillant dans les commerces, administrations, services…). La zone bleue, c’est une urgence à Decazeville ! Elle aurait du être mise en place dès le premier juin !

 

Mais Decazeville n’est malheureusement pas la seule ville passée à droite où l’on veut remettre les voitures en centre-ville.

Sur Toulouse, alors que la circulation sur le périphérique stagne et que la circulation en centre-ville baisse grâce à la politique des transports de la municipalité précédente dans laquelle les Verts s’étaient fortement impliqués, le nouveau maire décide de faire marche arrière et de pénaliser les transports collectifs.

TTRAM 1 - copie.jpgLa SMTC, le syndicat mixte qui gère le réseau de transports de Toulouse a décidé aujourd'hui d’augmenter les tarifs des abonnés argumentant sur la hausse certes préjudiciable de la TVA de 7 à 10% depuis le 1er janvier de cette année. Les Verts toulousains se sont bien sûr opposés à cette augmentation injuste des tarifs des abonnés. Il s’agit bien là aussi d’un choix politique puisque dans le même temps, Montpellier baisse son prix du ticket à 1 euro (1,60 à Toulouse actuellement) pour gagner de nouveaux usagers.

Mais ce n’est pas tout. La nouvelle municipalité veut favoriser la circulation automobile et pénaliser les bus en donnant aux voitures le droit de circuler sur toute la voie multimodale du Sud-Est (LMSE) qui relie Ramonville à Saint-Orens sur 5 km, jusque là réservée aux bus, piétons et cyclistes.

Et pour couronner le tout, Jean-Luc Moudenc veut supprimer la prime accordée à l’achat de vélos à assistance électrique qui avait permis à de nombreux toulousains de se remettre au vélo, notamment les plus âgés. De quoi faire réagir mes collègues élus à Toulouse et à Toulouse Métropole.

A Thionville, c’est la maire UMP qui supprime des pistes cyclables au profit de la circulation automobile.

A Angers, la nouvelle municipalité augmente le ticket de transports collectifs de 2,8% et offre par contre la première heure de stationnement aux voitures (manque à gagner de 500 000 euros). Comble du cynisme, ce sont donc les usagers des transports collectifs qui vont payer le stationnement des voitures.

Espalion - La zone bleue voit rouge - copie.jpgPour terminer cet inventaire, revenons en Aveyron où Espalion a décidé de supprimer la zone bleue et fait face depuis au mécontentement des commerçants (voir article ci-contre).

 

La FNAUT (Fédération Nationale des Associations d'Usagers des Transports) dresse dans le dernier numéro de sa revue FNAUT Infos, un inventaire sidérant des premières dispositions prises par des municipalités de droite, mais pas seulement, en matière de mobilité : arrêt des projets de transports collectifs en site propre, réintroduction de la voiture sur des voies consacrées aux bus, suppression de voies cyclables, aménagements de parkings en centre-ville, stationnement gratuit partiel... On revient aux années 60, sous Pompidou !

Après les élections municipales - Pas de tramways, des parkings - FNAUT Infos -0714.pdf

Sur ce thème, lire aussi l'article d'Olivier Razemon, spécialiste des transports et de la mobilité, sur son blog du Monde : Ces nouveaux maires qui réintroduisent la voiture en ville 

Nous sommes donc bien dans une vision politique dogmatique rétrograde voulant favoriser la voiture en ville au détriment des transports collectifs et des modes actifs, vision politique il faut bien le constater, majoritairement poussée par des élus de droite.

Alors que les pics de pollutions dus aux rejets des véhicules, notamment de particules des diesels, se multiplient dans les grandes villes mais pas seulement, avec les effets dramatiques sur la santé que l’on connaît, alors que les menaces dues au réchauffement climatique se font de plus en plus réelles, alors que de plus en plus de personnes ne peuvent plus ou ne veulent plus utiliser une voiture, ces élus là remettent en selle des idées du siècle dernier.

Cliquez sur les plans et les photos pour les agrandir

Photo 1 : Plan entrées et sorties Decazeville : jlc

Photo 2 : Plan rue Cayrade : mairie de Decazeville

Photo 3 : Tram T1 Toulouse : jlc

Photo 4 : Article de Centre-Presse