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30/10/2018

Non, je n'irai pas manifester contre la hausse du coût des carburants

villefranche-gare.jpg

Oui, il faut bien admettre que les coûts de carburants pour les automobilistes augmentent fortement depuis quelques temps. C’est certes dû aux taxes mais aussi à l’augmentation du baril.

Mais il ne faut pas oublier que les coûts des carburants ne représentent selon l’Automobile Club que 10% à 15%, selon que l’on roule à l’essence ou au diesel, des coûts de revient globaux de notre véhicule, pour une voiture achetée neuve. Car il faut aussi compter avec l’achat du véhicule (neuf ou occasion), son assurance, son entretien, les péages, le stationnement…

Le secteur des transports est responsable de près du tiers des rejets de CO2 en France dont plus de la moitié est imputable aux voitures.

Il serait donc raisonnable, tant pour diminuer nos rejets de CO2 que pour réaliser des économies conséquentes, de modérer l’usage de notre automobile, pour ceux qui en ont une bien sûr, car il y a beaucoup de monde en France qui n’a pas d’automobile.

Mais il faut bien avouer que nous ne sommes pas très raisonnables, car nous sommes toujours prompts à prendre notre voiture pour faire des trajets très courts. Ces trajets pourraient se réaliser à vélo et même à pied pour peu que nous puissions le faire en toute sécurité.

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Mais pour les trajets plus longs, comment faire ?

J’en ai fait l’expérience récemment.

J’ai du me rendre samedi à Toulouse pour assister à une cérémonie de mariage. J’ai donc choisi comme la plupart du temps de le faire par le rail au lieu de prendre mon véhicule personnel roulant pourtant à l’essence.

Il faut avouer que ce n’est pas simple de prendre le train de Decazeville à Toulouse. Il faut d’abord prendre un car régional de Decazeville à Villefranche-de-Rouergue, puis prendre un TER de Villefranche-de-Rouergue à Toulouse-Matabiau et l’inverse pour le retour.

Départ donc à 9h47 de Viviez-Decazeville pour une arrivée à Toulouse-Matabiau à 12h21. Pour le retour, départ de Toulouse à 17h04 et arrivée à Viviez à 19h34. Durant mon court séjour à Toulouse, j’ai tout de même eu le temps de déjeuner, d’assister à Salle des Illustres au Capitole à la cérémonie de mariage et de me promener dans Toulouse une paire d’heures.

Les temps de trajets en train et en voiture sont à peu près équivalents. Mais le train vous dépose en centre-ville tandis que les temps en voiture n’incluent pas les bouchons à l’entrée et la sortie de Toulouse, les bouchons à l’intérieur de Toulouse et le temps pour trouver une place de stationnement.

viviez-toulouse-voiture.PNGLe coût du trajet en voiture est estimé à environ 30€ l’aller (ViaMichelin), soit 60€ l’aller-retour, comprenant les coûts de carburant et de péages, hors coûts extérieurs (achat, entretien, assurance, stationnement… du véhicule).

ter-viviezdkz-tlse-271018.jpg

Sur ces horaires de week-end, le coût en car et en train est intéressant : 21,50€ l’aller-retour (voir image des billets de TER). En partant à 10h44 de Villefranche, j’ai bénéficié d’un billet EvasiO’ à 1€.

Carte_Pastel.pngJ’ai bien sûr également une carte LibertiO’ (24€/an) qui me permet d’avoir des avantages sur le retour Toulouse-Villefranche. Il est à noter qu’on ne peut pas bénéficier totalement de ces tarifs si l’on prend un billet unique Viviez-Decazeville – Toulouse-Matabiau. Il vous en coûtera 28,80€ l’aller retour au lieu de 21,50€. Ce que je trouve incompréhensible ! J’ai donc été obligé de scinder mes achats de billets pour obtenir les meilleurs tarifs.

L’amplitude des horaires d’ouverture de la gare de Viviez-Decazeville ayant été réduite (fermeture à 15h30 le vendredi !), il ne m’a pas été possible de prendre mes billets à cette gare à mon grand regret. J’ai donc été obligé de prendre mes billets sur internet : https://www.ter.sncf.com/occitanie. C’est certes facile, mais je me mets à la place des personnes qui n’utilisent pas internet, notamment les personnes âgées ; comment vont-elles faire ?

vignette-crit'air-masquée.jpgConcernant le bilan des rejets de CO2, il aurait été de 45,87 Kg avec ma Modus essence de 2011 (0,139Kg/Km X 165 X 2) et il a été de 9,88 Kg en train aller-retour.

 

Tableau comparaison train:voiture Viviez-Dkz-Toulouse.jpg

Il n’y a donc pas photo ; le temps de trajet est identique en train et en voiture (hors bouchons), le coût de ce voyage en transports collectifs est financièrement intéressant et son impact sur le climat et la qualité de l’air est très nettement meilleur. Quand au risque d’accident, il est quasiment nul en train.

Les avantages du train s’amoindrissent si l’on fait le trajet à plusieurs personnes, mais ils restent toujours meilleurs en train avec trois à quatre personnes.

Alors comment expliquer que beaucoup plus de monde choisisse tout de même la voiture ? Par confort ? Par tranquillité ? Par le fait de ne pas être contraint par des horaires ? Par habitude ?

Sur le trajet de Viviez à Villefranche, nous n’étions que deux à l’aller dans le bus (moi-même et une personne montée à Lanuéjouls qui se rendait à Lyon en train en passant par Toulouse) et j’étais tout seul au retour. Je suis persuadé que de nombreuses personnes du Bassin et au delà sont allées à Toulouse (où aux arrêts intermédiaires) ce samedi là.

 

Que faudrait-il alors pour que nous choisissions plus souvent les transports collectifs et les modes actifs (vélo et marche à pied) pour les courts trajets ?

Que les transports collectifs soient beaucoup plus nombreux, un peu plus confortables et moins chers pour certains trajets.

Que l’on développe beaucoup plus la mobilité partagée, covoiturage privé (BlaBlaCar…) ou organisé type RézoPouce ou Plans de Déplacement Entreprises, l’autopartage entre particuliers ou organisé par des collectivités (type Citiz)…

Que les élus donnent sa juste place sur l’espace public aux autres modes de mobilité que la voiture afin que les vélos et les piétons puissent circuler et déambuler en toute sécurité.

Si les élus faisaient tout cela, nous ferions des énormes économies dans les dépenses de carburants y compris à la campagne et pour ceux qui sont obligés de travailler à quarante kilomètres de leur domicile. Nous pourrions même nous passer d’avoir une automobile individuelle ou à minima une deuxième automobile dans un foyer et nous ferions alors des énormes économies. Et quels bienfaits pour la qualité de l’air que nous respirons et pour le climat !

 Dans ces conditions, je serais d’ailleurs le premier à abandonner ma voiture. Abandonner sa voiture ne veut pas dire cesser de conduire. Avec l’argent économisé, ont peut louer de temps en temps un véhicule en autopartage ou en location par exemple. Mais on a pas la charge financière d’un véhicule en permanence, y compris pour les 95% du temps où il ne roule pas.

C'est à tout cela que les taxes prélevées sur la vente des carburants doivent servir, pas pour donner des primes à l'achat de voiture électriques à des gens qui ont déjà deux ou trois voitures ou construire des autoroutes.

Alors oui, en tant que petit retraité, je suis moi aussi excédé par toutes les augmentations de dépenses obligatoires que nous subissons de ce gouvernement de brutes épaisses et de lobbyistes qui refuse de plus d’assumer sa responsabilité. Car oui, globalement, les petits avantages comme la baisse relative de la taxe d’habitation ne compensent pas et de loin les fortes augmentations des dépenses obligatoires que nous subissons.

Mais ne comptez pas sur moi pour aller manifester avec l’extrême droite ou les « bonnets rouges » locaux contre la hausse des carburants le 17 novembre. Même si d’autres revendications se sont depuis greffées à l’ordre du jour de cette manifestation, elle respire encore trop l’extrême droite et la fachosphère.

marche pour le climat3.jpg

Il y a des motifs beaucoup plus importants de manifester que la hausse du gazole et je ne manque d’ailleurs pas l’occasion de le faire, que ce soit pour défendre les retraites, les salaires, contre le chômage organisé, pour demander d’agir rapidement contre le réchauffement climatique ou contre l’horrible projet Solena à Viviez et Aubin qui va finir par achever le Bassin.

Par contre le 17 novembre, j’enfourcherai mon vélo pour demander avant tout plus de transports collectifs moins chers et plus d’aménagement cyclables et piétonniers.

Et je participerai le 24 novembre à la journée sans achat, mais ce sera presque un jour habituel pour moi. Ce qui ne m’empêchera pas de passer comme tous les samedi chez mes petits commerçants alimentaires locaux.

Et le 8 décembre, je participerai à une nouvelle marche pour le climat.

 

Addendum du 17 novembre 2018 :

Le texte ci-dessous du sociologue Erwan Lecœur résume très bien le fond de la ma pensée et mes inquiétudes pour l'avenir :

Erwan Lecoeur

8 h

On est bien peu de choses... tout s'accélère. Il y a encore quelques années, je ne pensais pas voir de mon vivant une telle confusion des esprits s'affaisser devant le spectacle triste des colères pétrolifères et des petites frustrations recuites de la middle class automobile. Il semble qu'une certaine idée de la politique et de l'intérêt général prend un sérieux coup dans l'aile, ces jours-ci. A force de ne plus savoir où elle habite, la gauche-qui-parle-pour-les-pauvres a peut-être perdu le sens des valeurs, en tentant l'aventure de l'opportunisme populiste. Mais à ce jeu de "plus populo que moi", depuis 40 ans, c'est Le Pen qui gagne à la fin. Lui qui fut très proche de Poujade peut voir aujourd'hui les médias lui promettre un hommage par les 3/4 du pays. En jaune, couleur des briseurs d'espoir. Devant une telle victoire "culturelle" d'une caricature aux allures du beauf de Cabu, la famille Le Pen pourra remercier tous les thuriféraires du "bon peuple" qui n'ont plus comme boussole qu'un fil FB et quelques Tweets rageurs. Fonce, automobiliste en colère, l'abîme est proche et plus rien ne s'oppose à ton hubris délirant. Les calculs absurdes du macronisme déclinant et les pincettes avec lesquelles les bien-pensants ont légitimé ta révolte de sale gosse ont permis ta victoire dans les rues et les réseaux sociaux. Après avoir expliqué comment tu te sens frustré, moqué, ignoré, tu pourras devenir la sève d'une force ardente qui se lève, brune et odorante, comme un litre de gasoil. Et on verra beaucoup de "Rhinocéros" au volant d'un SUV...

Erwan Lecœur est un spécialiste de l'extrême droite et du populisme. Il sait de quoi il parle.

Hier soir, en séance plénière du Conseil Régional d'Occitanie, les élus du Rassemblement National, après avoir enfilé des gilets jaunes, ont demandé à ce que le Conseil régional renonce au demi centime d'euro par litre de carburant que la région reçoit pour la TICPE (Taxe Intérieure de Consommation de Produits Energétiques). Cette taxe régionale presque insignifiante pour chacun d'entre-nous rapporte 60 millions d'euros que la Région met dans le pot des 782 millions d'euros consacrés au transports dans les transports scolaires. Devant les grossièretés et les insultes des conseillers régionaux RN, la présidente à été obligée de demander une fin de séance anticipée. Tout simplement honteux que des représentants du peuple se comportent de telle manière.

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Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir :

1, 5, 6 et 7 : jlc, licence Creative Commons

2 : application ViaMichelin

3 : billets TER

4 : Carte Pastel : Région Occitanie

8 : page Facebook de Véronique Vinet, conseillère régionale

16/04/2014

Pas d’avion de Paris pour l’inauguration du musée Soulages ? Ceux qui l’aiment peuvent toujours essayer de prendre le train !

musée soulages.jpgLa tuile. Compte tenu de la faible fréquentation de la ligne aérienne Rodez-Paris à certaines périodes, la compagnie HOP a décidé de supprimer des rotations. Le pont de l’ascension fait partie de ces délestages. Or, dans les dates de ce pont il y le 30 mai, jour de l’inauguration du musée Soulages à Rodez.

Comment vont venir à Rodez la noria de notables, journalistes et autres personnes du monde de la culture et de l’art parisien ?

Pour nos stratèges départementaux, il n’y a depuis des dizaines d’années que la voie des airs qui suscite leur intérêt. Ils ont abandonné depuis longtemps le rail, pourtant la seule bonne solution pour un transport économique et écologique des personnes et des marchandises. Certes, c’est un peu plus long, mais s’ils s’étaient un peu intéressés à la ligne POLT, la différence de temps de Rodez-Centre à Paris-Centre en train ou en avion ne serait pas si énorme que cela.

Avec Soulages, c’est peut-être aussi l’occasion de s’intéresser à cette ligne comme je le souhaite depuis longtemps.

On peut s’interroger aussi sur la rentabilité de la ligne aérienne Rodez-Paris puisque la compagnie aérienne HOP instaure des délestages sur cette ligne dont les tarifs sont pourtant élevés, réservés à une élite qui la plupart du temps ne paye pas directement le billet.

Ce qui est sidérant, c’est que lorsqu’on regarde sur le site de la SNCF les horaires pour se rendre de Paris à Rodez ce 30 mai, aucun train circulant sur la ligne POLT et passant par Brive n’est signalé. On vous fait passer par Clermont-Ferrand, Lyon, Montpellier, Toulouse ou Montauban avec des temps énormes et des prix prohibitifs. Et lorsque l’on demande à passer par Brive, on vous fait passer tout de même par Clermont-Ferrand. Une aberration ! Ou une volonté de tuer définitivement la ligne POLT et commencer à habituer les voyageurs à prendre le futur TGV de Paris à Toulouse (1)

Concernant le déplacement des parisiens pour l’inauguration du musée Soulages, je vous fais mon pari qu’une solution sera trouvée rapidement avec la compagnie aérienne HOP ou une compagnie privée.

Alors que ça aurait eu de la gueule de faire un train spécial rapide de Paris à Rodez aller-retour, prélude à l’amélioration de la ligne POLT (2).

(1) Après enquête, la circulation des trains Intercités sur la ligne Paris - Limoges - Toulouse est interrompue dans les deux sens le week-end de l'Ascension sans que la SNCF ne donne la raison (vraisemblablement pour travaux). Effectivement, lorsque la ligne est ouverte, les trains passent par Brive où l'on change de train (Intercité et TER) sauf pour le train Intercité de nuit qui est direct. Voir sur voyages-sncf.com

(2) Mais cela aurait été malheureusement impossible car la ligne est interrompue le week-end de l'Ascension.

ÉPILOGUE : Il n'a pas fallu une semaine pour que Hop annonce le rétablissement de sa ligne aérienne Rodez-Paris pour le week-end de l'Ascension. L'Aveyron respire ! On espère que le Conseil Régional mettra autant de rapidité pour remettre la desserte Decazeville - Villefranche du matin pour pouvoir se rendre à Toulouse et le Conseil Général pour mettre en place une ligne de Car à Haut Niveau de Service entre Figeac - Decazeville - Rodez comme le fait avec succès le département voisin du Tarn.

25/01/2014

Le désert ferroviaire de l'ouest Aveyron avance dans l’indifférence

gare viviez - bus ter.jpgJ’étais invité hier à présenter notre service de transport collectif (le TUB) à un colloque à l’Université du Mirail à Toulouse. Comme chaque fois que je me rends dans la capitale régionale, j’essaie de m’y rendre en train. Et bien, ça ne s’arrange pas. La navette bus TER qui allait de la gare de Viviez-Decazeville à Villefranche-de-Rouergue pour pouvoir prendre le train vers Toulouse (départ à 6h41 de Villefranche) afin d’arriver dans la ville rose avant 9 h le matin n’existe plus depuis le 15 décembre. Il n’est donc plus possible d’aller à Toulouse en train pour une journée entière (journée de travail par exemple) depuis le Bassin du mardi au vendredi.

Je vous fais le pari que certaines navettes du retour de Villefranche vers Viviez-Decazeville le soir vont rapidement être supprimées, du simple fait qu’elles seront presque vides puisqu’on ne peut plus prendre celle du petit matin à l’aller.

J’ai donc été obligé de me rendre à la gare de Villefranche avec mon véhicule. Mais que peuvent faire ceux qui n’ont pas de véhicule, de plus en plus nombreux, ou ceux qui ne peuvent plus conduire ?

Decazeville,rail, train,TER,Le temps de trajet en bus puis en train de Viviez-Decazeville à Toulouse était certes légèrement supérieur au même trajet en voiture jusqu'aux portes de Toulouse. Mais si vous rajoutez les fréquents bouchons et le stationnement  dans la ville, aller à Toulouse en train est largement plus intéressant et moins fatigant. On peut de plus travailler ou lire durant le trajet.

Au delà de cette suppression, c’est bien d’un abandon progressif par la SNCF et la Région de nos petits territoires qu’il est question.

Après la fermeture de la boutique SNCF de la place Decazes à Decazeville, la réduction des heures d’ouverture de la gare de Viviez-Decazeville, la réduction du nombre de liaisons vers Brive et Paris, on s’attaque maintenant à la liaison vers Toulouse.

C’est inacceptable, surtout au moment où on veut dépenser des milliards d’euros supplémentaires (Etat et Régions) pour une LGV Bordeaux-Toulouse pour gagner seulement 6 minutes par rapport au réaménagement de la ligne existante pour faire rouler des TGV.

Hier à Toulouse, il était question de la mobilité dans les territoires peu denses à la croisée d’enjeux climatiques et sociétaux. Et le manque de vision à long terme des responsables politiques en matière d’aménagement du territoire, de climat et de mobilité a été plusieurs fois noté, notamment par la sociologue Marie-Christine Zélem. Je ne peux malheureusement que le confirmer. J’en ai fait l’expérience le matin même.

08/12/2013

Le centre de la France sacrifiée sur l’autel des LGV

gare viviez 2.jpgIl y a maintenant longtemps que j’alerte sur l’incapacité des élites locales à défendre une vraie liaison ferroviaire entre notre territoire et Paris. Des chambres consulaires aux parlementaires en passant par le Département et la Région, tous ignorent le train et ne voient un « désenclavement » de l’Aveyron que par la route et les airs. Il faut dire qu’ils ne doivent pas être souvent dans un train et préfèrent prendre l’avion, qu’ils ne payent généralement  pas directement.

Précisons que ce point de vue ne vaut malheureusement que pour l’Aveyron. Car il faut bien le noter, les élus et notables des départements voisins concernés par la ligne POLT se battent bec et ongles pour conserver et améliorer cette liaison. Les parlementaires lotois sont par exemple en première ligne tant pour défendre les arrêts, que la fréquence des liaisons ou le temps de trajet. Les associations lotoises de défense des gares et des trains et l’association Urgence Ligne POLT qui regroupe des élus des collectivités situées le long de cette ligne sont très actives. Mais pas un élu aveyronnais pour y siéger. Certes, nous ne sommes pas directement riverain de cette ligne, mais elle constitue le maillon essentiel d’une liaison convenable vers Paris. Et ce d’autant plus que dans le cadre de son Plan Rail, la région Midi-Pyrénées a régénéré la ligne reliant Brive à Rodez.

Certes, la Région avait participé au financement des études pour l’amélioration de cette ligne par des travaux sur les voies pour y faire rouler des trains pendulaires. Mais on connaît malheureusement la suite.

Depuis, Decazeville a perdu son agence SNCF sans que la Région ou l’Etat s‘émeuve pour autant. Elle n’est certes pas la seule en Midi-Pyrénées. Mais là aussi, on ne peut pas dire que nos élus régionaux ou nationaux locaux se soient réellement bougés. On est pas dans le Lot.

On nous avait aussi promis mordicus pour nous endormir que l’on ne toucherait pas à la gare de Viviez. C’est pourtant malheureusement ce qui devrait se passer à partir du 15 décembre.

Nous avons donc adopté une motion au dernier conseil municipal de Decazeville :

« Une organisation syndicale des cheminots nous alerte au sujet du nouveau service horaire d’hiver que la SNCF veut mettre en place au 15 décembre 2013. Selon ce projet, la gare de Viviez-Decazeville verrait son ouverture réduite, ainsi que les services rendus aux usagers. Plus aucun service à la sécurité ne serait assuré le soir après 21h35, et plus aucune présence commerciale non plus. L’activité de la gare sera fortement réduite et sa pérennité compromise. En l’absence de croisement sur cette gare, la régularité des trains serait affectée. Ainsi, la liaison du soir Paris-Rodez resterait un quart d’heure supplémentaire en gare de Capdenac.

A peine quatre mois après la fermeture de la boutique SNCF de Decazeville centre, cette nouvelle réduction du service rendu est inadmissible.

Le conseil municipal demande à la SNCF le maintien des heures d’ouverture actuelles avec :

-  - La présence d’un agent assurant la sécurité des circulations et des voyageurs du premier train jusqu’en fin de soirée.

-    - La présence d’un agent commercial pour l’achat des billets et les informations.

Le conseil municipal souhaite également que le conseil régional Midi-Pyrénées, qui a compétence pour ce qui concerne le transport ferroviaire, intervienne fermement en ce sens auprès de la SNCF».

 

coradia-liner-alstom.jpgRéduire l’amplitude horaire d'ouverture de la gare et allonger la durée de trajet serait d’autant plus dommageable que le Ministre des Transports vient d’engager le renouvellement des Trains d’Equilibre du Territoire dont fait parti la ligne POLT. Les Coradia Liner d’Alstom devraient remplacer les vieux trains Corail à partir de 2015. Un début pour aller vers les Trains à Haut Niveau de Service que nous souhaitons sur ces lignes.

 

Mais sur le fond, la politique de la SNCF soutenue par l’État est malheureusement claire. D’abord les LGV et après… peut-être les autres lignes, s’il reste de l’argent. A ce sujet, le documentaire « Pièces à conviction » diffusé le 4 décembre 2013 sur France 3 après le Soir 3 était édifiant.

Comment est-on arrivé à cette TGVmania qui coûte cher aux contribuables, aux usagers, vampirise les moyens financiers du rail aux dépends des trains de tous les jours pour des trains principalement réservés à une élite qui la plupart du temps ne paye pas directement le billet. Ce sont les entreprises ou les collectivités qui rincent.

On apprend aussi dans ce document que la LGV Bordeaux-Toulouse coûtera 5 milliards de plus qu'un TGV roulant sur les voies existantes pour gagner seulement 6 minutes. Ce gaspillage financier partagé par l'Etat, la Région Midi-Pyrénées et d'autres collectivités locales est pour le moins honteux, surtout en période de crise.

C’est d’ailleurs ce que dénonce également Gilles Savary, député de la Gironde et spécialiste des transports au Parti Socialiste sur Facebook (cliquez sur la photo pour agrandir) :

Gilles savary - Le TGV rend fou.jpg
Je serai bien sûr le jeudi 12 décembre à 17h à la gare de Viviez pour défendre cette ligne et défendre la gare de Viviez.

Mais il faut bien comprendre que si les grands élus locaux ne bougent pas comme le font les élus du Lot, et bien non seulement notre gare ne sera vouée qu’à voir ses heures d’amplitude d’ouverture réduites et la ligne vers Paris déconsidérée.


02/07/2013

Transports, le bon sens revient enfin grâce aux contraintes budgétaires

rn88-bourran.jpgPrioriser les transports de proximité plutôt que les grands projets d’infrastructures qui ne profitent qu’à une petite élite et qui vampirisent tous les moyens financiers. Tel est le sens du rapport Duron rendu le 27 juin dernier et que Jean-Marc Ayrault a repris dans ses grandes lignes. C’est ce que les écologistes ne cessent de dire depuis des années.

Les élus et notables locaux feraient bien de s’inspirer de la stratégie du rapport Duron et des décisions de Jean-Marc Ayrault pour leurs projets d’infrastructures. Pour l’Aveyron, les contraintes budgétaires devraient permettre aux élus de retrouver le bon sens à défaut de s’intéresser réellement aux réalités sociales, environnementales et climatiques de leurs politiques en matière de transports et de mobilité.

Si l’on avait écouté les Verts, la RN 88 serait pratiquement terminée. Certes pas en un couloir pour camions en transit à 2X2 voies comme  ils souhaitaient, mais comme une voie structurante, permettant d’irriguer le territoire au lieu de piller le reste du département, tout en sécurisant les usagers et les riverains et en permettant de se rapprocher suffisamment, mais sans trop, de la métropole toulousaine. Le Midi-Pyrénéen Robert Marconis, professeur émérite des universités en géographie, spécialiste des transports en commun et de l’aménagement urbain précisait le 5 février dernier : « De tout temps, avec les réseaux ferrés ou les autoroutes, le discours des élus a toujours été de dire : donnez moi la grande vitesse et le développement viendra avec. Sauf que cela relève de l’incantation, cela n’a jamais été scientifiquement prouvé cette espèce d’automaticité. On espère pouvoir conquérir des marchés extérieurs mais on oublie que le désenclavement fonctionne aussi en sens inverse et bénéficie à des intérêts extérieurs ». De nombreuses études montrent même que les infrastructures autoroutières bénéficient beaucoup plus aux métropôles qu'aux villes moyennes qu'elles traversent.

En Aveyron, les efforts doivent maintenant porter sur une offre en TER plus fréquent, plus rapides et plus confortables et en des transports départementaux dignes du XXIème siècle, parce que contrairement aux propos du président du Conseil Général, même les Aveyronnais aiment les transports collectifs, à condition que l’offre soit à la hauteur. Ce qui n’est visiblement pas le cas du schéma présenté dernièrement et qui devrait être en application à la rentrée. Là aussi, l’Aveyron devrait s’inspirer de l’expérience de départements limitrophes comme le Tarn par exemple où une vraie offre de transports collectifs digne de ce nom a été mise en place avec succès depuis maintenant quelques années.

pont la mative.jpgSi les élus départementaux avaient écoutés les Verts, ils auraient pu également économiser quelques millions. C’est une honte de voir de bonnes terres agricoles sacrifiées dans la création du créneau de dépassement de la côte d’Hymes sur la RD 840 alors que ce créneau aurait pu être réalisé sur la route existante où le département possède les emprises des anciens tracés. Combien a coûté le pont qui rejoint seulement un cul de sac ? Avec l’économie réalisée sur ce projet, on aurait pu continuer à assurer la gratuité des transports scolaire par exemple ou on aurait pu créer un vrai service de bus navettes interurbaines Figeac-Decazeville-Rodez !

r&r-capdenac.jpgIl faut également tout faire pour favoriser le transport de marchandises par voie ferrée. Il est pour le moins choquant d’entendre une entreprise capdenacoise de plats cuisinés se plaindre du manque de routes appropriées pour ses 20 camions qui arrivent et ses 20 camions qui repartent tous les jours alors qu’elle se trouve à moins de 100 mètres de l’étoile ferroviaire de Capdenac-Gare ! Il est encore plus choquant de voir la CCI lui emboîter le pas. Mais il est vrai qu'elle ne voit l'avenir qu'avec les avions et les camions. Pourtant, l’étoile ferroviaire de Capdenac, c’est quatre branches vers Aurillac-Clermont, vers Brive-Paris, vers Rodez-Séverac et vers Toulouse. Il y a de plus une cinquième branche qui gagnerait à être réhabilitée, Capdenac-Cahors, qui ouvrirait d’autres horizons notamment pour le fret.

Quant aux autres projets Midi-Pyrénéens cités dans le rapport Duron, il est aussi temps de revoir tout cela à la baisse. La LGV Bordeaux-Toulouse doit être transformé en TGV roulant sur les voies existantes. Les 7 milliards supplémentaires pour gagner 6 minutes ne se justifient pas. C’est d’ailleurs ce que confirme Gilles Savary, spécialiste des transports  et député PS de la Gironde dans Sud-Ouest du 2 juillet dernier.

Pour la RN 126 Castres-Toulouse que certains voulaient transformer en autoroute, il est temps que les décideurs choisissent, comme nous le proposions pour la RN 88, d’aller dans le sens  d’une solution sage et réaliste qui permette de sécuriser le trajet, de favoriser les transports en commun et de diminuer le temps de parcours tout en préservant l’environnement et les territoires.

Photos : JLC - Licence Créative Commonsrn88,rail,lgv,rapport duron

21/03/2013

Ligne POLT - Il y aura-t-il des Aveyronnais pour défendre cette ligne ?

POLT - Colloque -210313.jpgNos chers élus aveyronnais ne voient un « désenclavement » de l’Aveyron que par la route ou par les airs. La chambre de commerce et d’industrie pousse depuis des années la RN 88, autrement appelée la « Diagonale du fou », et  la ligne aérienne Rodez-Paris que 98 % des Aveyronnais n’utiliseront pas encore cette année.

Je n’en connais pas beaucoup pour défendre le rail en général et la ligne POLT en particulier (Paris – Orléans – Limoges – Toulouse), ligne pourtant indispensable au déplacement de la plupart des aveyronnais vers le nord de la France.

Pour vous donner une idée de la dégradation de cette ligne, juste un chiffre : il fallait vingt minutes de moins en 1969 pour aller de Rodez à Paris en train qu'actuellement. Et oui ! Le Capitole était plus rapide que les Teoz de maintenant. Je ne parle même de la fréquence journalière des trajets qui étaient plus nombreux et de la qualité des services.

Un peu d’histoire. La rénovation de la ligne POLT était bien prévue avec notamment le projet d’y faire rouler des trains pendulaires. C’est malheureusement en décembre 2003 que Jean-Pierre Raffarin a annoncé le retrait de ce projet afin de favoriser le barreau TGV Poitiers-Limoges pour plaire à Bernadette Chirac.

Depuis, cette ligne est volontairement sabotée par la SNCF, tout cela pour faire rentrer dans les esprits l’utilité du tronçon LGV Poitiers-Limoges sur une seule voie.

Heureusement d’autres départements sont actifs et veulent cette rénovation.

C’est le cas notamment du département voisin du Lot ou tous les élus, maires, députés, sénateurs… sont mobilisés, mais aussi des départements du centre de la France qui se retrouveraient complètement isolés par l’abandon de cette liaison par la ligne POLT.

POLT-KDelli.jpgLes élus Europe Ecologie – Les Verts sont également mobilisés pour la rénovation de cette ligne et la député européenne Karima Delli l’a rappelé lors d’un passage récent à Limoges en fin d’année dernière.

Un colloque est organisé aujourd’hui à l’Assemblée Nationale à l’initiative d’élus fortement concernés par l’avenir de la ligne POLT. Pas un élu aveyronnais parmi les ces élus qui invitent.

Peut-être que nos parlementaires aveyronnais trouveront un moment pour assister à ce colloque et montrer ainsi la solidarité des Aveyronnais à la défense de cette ligne.

Articles de presse suite au déroulement de ce colloque :

SNCF : Paris-Toulouse sous surveillance

Train POLT - Le ministère rassure les élus

POLT - Allers-retours maintenus

23/12/2011

Véloroute ou voie ferrée ? Les deux, mon général !

capdenac.jpgJe viens de signer la pétition demandant la réhabilitation de la voie ferrée Cahors – Capdenac. Certes, les termes de cette pétition ne me conviennent pas totalement car ils tendent à opposer la voie ferrée à la véloroute de la Vallée du Lot. On ne doit surtout pas opposer ces deux projets et je l’ai bien sûr précisé dans les commentaires à ma signature.

Il faut bien évidemment, et je le dis depuis longtemps, conserver cette voie ferrée, cinquième branche de l’étoile ferroviaire de Capdenac, et la réhabiliter.

Les élus Europe Ecologie – Les Verts du Conseil Régional Midi-Pyrénées se sont également prononcés sur cette position en commission permanente du 16 décembre 2010. Je me permets de le rappeler car des personnes mal intentionnées se permettent de dire le contraire actuellement dans certaines réunions.

Mais on doit également aménager la véloroute de la Vallée du Lot dans le département du Lot. On peut, par exemple, réétudier l’itinéraire proposé par la pré-étude de faisabilité de 2001.

Et on doit bien sûr poursuivre la réalisation de cet axe dans l’Aveyron. Mais là, c’est une autre histoire, vu l’intérêt de nos élus départementaux pour le tourisme cyclable et les déplacements à vélo en général !

15/02/2011

Boyer veut un PPP pour la RN 88

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Avant de quitter le conseil général, Yves Boyer, maire de Laissac et fidèle lieutenant de Puech s’épanche dans Centre Presse du 8 février (voir en bas de note). Depuis trente cinq ans, ces deux acolytes ne voient pas que le monde est en train de changer et ils s’obstinent à soutenir un projet : le doublement de la RN 88. Yves Boyer revient dans cet article sur le financement du tronçon Rodez - A 75 qui pourrait se réaliser selon lui par un PPP (Partenariat Public Privé). Vieille idée de Jean Puech qui n’avait fort heureusement pas été retenue. Cela consiste à faire réaliser les travaux par une entreprise privée qui avancerait les fonds nécessaires, l’Etat et les collectivités locales payant un loyer durant un certain nombre d’années à cette entreprise. Ce mode de financement très prisé par la droite libérale est très lucratif pour les entreprises privées qui ont là des rentes avantageuses payées par les contribuables durant des années. On retrouve là les mêmes entreprises, qui après avoir fait fortune avec les autoroutes, les bâtiments publics, sont en train de signer des contrats juteux avec les collectivités locales pour les LGV (Lignes à Grande Vitesse) : Vinci, Bouygues, Eiffage…

Yves Boyer est très en colère de voir que « l’on s’inquiète plus du devenir du pique-prune et de l’écrevisse à pattes blanches que des vies humaines ». Propos honteux et caricaturaux ! S’i on avait écouté les propositions des écologistes, cela ferait longtemps que cet axe serait sécurisé ! Les causes des accidents, on les connaît : augmentation artificielle du nombre de véhicules sur cet axe, notamment de camions, vitesses excessives, imprudences diverses, alcool, aménagements sécuritaires demandés notamment par les riverains non réalisés (passages à niveau, embranchements dangereux, baisse de la vitesse, circulation agricole…). C’est pourquoi nous militons depuis longtemps pour des aménagements sur la RN 88 pour la sécurité des usagers et la sécurité et la tranquillité des riverains sans doublement systématique. Nous préférons diminuer le flux de véhicules, notamment de poids lourds, réduire les vitesses, sécuriser les passages à niveaux, les carrefours et la circulation agricole et en même temps y augmenter les transports collectifs.

Interdiction poids lourds 71.jpgJe tiens à rappeler à Yves Boyer que la circulation entre Laissac et la A 75 est moins importante que sur la RD 840 dans la traversée de Firmi par exemple et que le nombre de poids lourds en transit national et international qui y circule peut être diminué en les interdisant purement et simplement sur cet axe, à l’exemple d’autres départements. C’est un choix. Mais on a bien compris qu’Yves Boyer préfère les poids lourds au pique-prune et à l’écrevisse à pattes blanches. 

Les nouveaux esclaves de la route.jpgNos vaillants défenseurs du doublement de la RN 88 auraient dû regarder l’édifiant reportage d’ « Envoyé spécial » consacré aux esclaves de la route.

Ils auraient compris que non seulement le transport routier massacre notre environnement et notre climat, mais il massacre surtout les hommes.

Que penser de ces routiers turcs ou polonais qui viennent récupérer leurs camions en France pour leur faire traverser toute l’Europe pour des salaires de misère. Et surtout que penser des conditions d’insécurité dans lesquelles ils mettent tous les autres usagers des routes, mais aussi eux-mêmes. 

Un camion polonais au fossé.jpg

Que penser de ces patrons routiers esclavagistes qui obligent leurs chauffeurs à emprunter les routes nationales et départementales pour ne pas payer les péages des autoroutes ? Que penser de ces chauffeurs routiers stationnant sur les bandes d’arrêt d’urgence des routes nationales lorsqu’ils on atteint leurs limites horaires au mépris de la sécurité routière ? Voilà ce que va devenir la RN 88 si on continue à écouter Boyer, Luche et même la gauche départementale et régionale.

Si l’on rajoute l’autorisation des poids lourds de 44 tonnes et peut-être bientôt de 60 tonnes, nous allons vers  un congestionnement et une dégradation rapide des routes aveyronnaises qui entraîneront des accidents de plus en plus graves et nombreux et des dépenses énormes en entretien du réseau routier. Il faut au contraire limiter la circulation routière en Aveyron, notamment de camions en transit, et la sécuriser, favoriser le fret ferroviaire et augmenter l’accès aux transports collectifs des personnes tant en zone urbaine que rurale.

Voir plus haut, la photo de Centre Presse d’aujourd’hui sur l’accident d’un camion polonais sur la RN 88 qui aurait pu être beaucoup plus grave

L'article de Centre Presse : Un PPP pour la RN 88 de Rodez à l'A 75.pdf

14/02/2011

Au secours, Puech revient !

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On pensait qu’après avoir fait fortune en cumulant les indemnités d'élu et après avoir pris une veste monumentale lors des dernières élections sénatoriales, Jean Puech allait avoir la sagesse de prendre sa retraite. Que nenni, il n’en a pas assez. Pour le récompenser des bons services rendus à la droite et pour sûrement améliorer sa piètre retraite, Sarkozy lui confit de temps en temps des rapports à conduire. Il y a d’abord eu une mission sur la mise en valeur de la forêt française et le développement de la filière bois en 2009 dont les conclusions ne laissent aucun équivoque. Jugez-en :

-       libérer les énergies, simplifier la réglementation qui s’est sédimentée, et redonner de la compétitivité et un souffle à l’ONF, aux CRPF et aux coopératives, ainsi qu’aux experts et organismes de gestion forestière,

-       faire émerger une exploitation forestière moderne alimentant une industrie du bois performante, la moderniser et la mettre, si possible en cinq ans, en meilleur état de compétitivité face à la concurrence internationale »

On comprend mieux pourquoi l’Etat tente actuellement de procéder au démantèlement du régime forestier pour privatiser la gestion de la forêt domaniale et communale française comme en Angleterre.

La forêt ne s’en trouvera pas mieux protégée et exploitée durablement, mais la poursuite de la destruction de services dévoués et compétents comme l’ONF irait en  s’accentuant et des entreprises privées s’enrichiront. Bientôt « Véolia Bois » ou « Bouygues Forêts » ? Peut-être à cause de Puech !

 C’est maintenant au transport ferroviaire que Jean Puech décide de s’attaquer avec la même recette : privatiser encore plus.

Il participe au sein de l’ARAF (Autorité de régulation des activités ferroviaires), à un comité chargé d’émettre des avis sur la mise en concurrence du transport passagers et au bon accès au réseau pour les entreprises privées qui vont se manifester. Tout un programme… libéral.

 Alors que l’urgence est au contraire ailleurs. De nombreux spécialistes s’inquiètent de l’état du réseau ferré et demandent un moratoire sur la construction de nouvelles LGV pour consacrer tous les moyens financiers à la restructuration du réseau existant. Même le très sarkozyste Nicolas Baverez du Point évoque un krach ferroviaire proche et des risques d’accidents majeurs si nous ne nous occupons pas du réseau existant.

Alors avant de privatiser le rail français décidons d'abord de rénover notre réseau.

 Photo : Guillaume Paumier – Licence Creative Commons CC-BY-SA-2.5 - http://commons.wikimedia.org/wiki/User:Guillom

15/01/2011

Le forcing pour le doublement intégral de la RN 88 s’accentue

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Le mardi 11 janvier, c’est le président du conseil général de l’Aveyron qui veut financer le fameux « barreau de Saint-Mayme » pour la bagatelle de 25 M€ (les coûts réels iront sûrement au-delà) avec l’appuie du maire PS d’Onet-le-Château.

Le jeudi 14 janvier, ce sont les maires riverains de la RN 88 entre Laissac et Séverac qui demandent des travaux de doublement d’urgence.

Le samedi 15 janvier, on apprend par la presse que le comité syndical du syndicat mixte d’étude et de promotion de l’axe Toulouse-Lyon réuni à Mende, estime que l'aménagement à 2 x 2 voies de l'ensemble de l'itinéraire est nécessaire. Pour le financement, le comité syndical propose le partenariat (le fameux PPP de Puech) pour le tronçon aveyronnais et la concession pour les tronçons vers Lyon.

Pourquoi cet acharnement pour une route, qui, pour l’instant n’a pas plus de circulation entre Laissac et Séverac que la RD 840 dans la traversée de Firmi et tout juste un peu plus que la RD 920 avant Espalion ?

Tout simplement pour en faire un axe de transit pour les camions de toute l’Europe.

C’est donc une vision dogmatique libérale qui commande ce projet.

Vision dogmatique que je pourrais éventuellement comprendre si on choisissait les modes de transport de marchandises les moins polluants : le rail, le cabotage maritime…

Mais avec la route, on choisit le mode de transport le plus polluant pour notre air, notre climat, nos sols, la biodiversité…, mais aussi le plus accidentogène.

Répétons-le une fois de plus, il existe d’autres solutions que j’ai souvent développé : aménagements de la RN 88 pour la sécurité des usagers et la sécurité et la tranquillité des riverains, interdiction de la circulation de transit national et international des camions de plus de 7,5 T, développement du transport ferroviaire des marchandises et développement des transports collectifs des personnes.

Ces solutions appliquées ailleurs permettront à notre conseil général (et régional) de ne pas s’endetter et de donner ainsi avec l’argent économisé, des moyens à certains secteurs importants comme le social, l’environnement ou l’aide aux collectivités.

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Une satisfaction tout de même, celle de voir nos amis du Parti Socialiste proposer une navette bus entre Decazeville et Rodez à bas prix. Cette proposition, que je faisais pour la campagne des cantonales de 2008, est ainsi reprise et je m’en réjouis.

Ma proposition allait d’ailleurs plus loin puisque je j’envisageais une ligne Figeac-Decazeville-Rodez puisque les flux de personnes entre ces trois villes sont important.

Je rajoute pour avoir encore une longueur d’avance, que pour en faire une ligne attractive, il faut en faire une ligne express avec quatre à cinq arrêts maximum à de pôles multimodaux (train, bus urbains, TAD, covoiturage, vélo, parking relais) qu’il reste à créer (Figeac, Capdenac-Port, Bassin, Saint-Christophe ?, aéroport), et avec une circulation prioritaire des bus express réglementée par des feux sur certains tronçons (voies de dépassement, doubles voies, carrefours…). 

Face à cette évolution importante du Parti Socialiste, je ne désespère pas voir leurs candidats reprendre nos propositions pour la RN 88. Mais en 2014 il sera trop tard !

Téléchargez les statistiques de circulation (708 Ko) :

recensement circulation 2009.pdf

 

 

05/01/2011

Des départements interdisent la circulation aux camions en transit

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L’entretien du réseau routier départemental, fortement dégradé par le passage des camions, pèse d’un poids de plus en plus lourd dans les budgets des conseils généraux.

Si le passage de camions travaillant sur le territoire ou les départements limitrophes est légitime, il n’en est pas de même pour les camions qui traversent la France en prenant des nationales et départementales afin d’éviter les péages des autoroutes. Les routes départementales dégradées par le passage de ces poids lourds qui n’apportent rien aux territoires traversés nécessitent des travaux à la charge des contribuables locaux. Il en est de même pour les routes nationales qui se retrouvent de plus en plus à la charge des contribuables locaux puisque l’Etat demande aux Départements et aux Régions de participer aux investissements.

Pour limiter les charges d’investissement, d’entretien et sécuriser ces axes, des départements ont donc pris des arrêtés afin d’interdire les camions de plus de 7,5 T en transit national et international sur certaines routes. C’est le cas de la Saône-et-Loire d’Arnaud Montebourg et du Jura de Jean Raquin. Un de gauche, l’autre de droite. On peut regretter cependant que l’amende de 22 euros prévue en cas d’infraction constatée ne soit vraiment dissuasive.

Voilà une bonne idée que l’on pourrait appliquer en Aveyron. Interdire la RN 88 aux camions en transit national et international réduirait fortement la circulation sur cet axe. Le doublement de cet axe serait encore moins justifié. Des aménagements pour la sécurité des usagers et la sécurité et la tranquillité des riverains suffiraient amplement, aménagements que l’Etat pourrait prendre à sa charge intégralement puisqu’il s’agit d’une route nationale tout de même.

Il serait également intéressant d’inclure la RD 840 dans cette interdiction.

Voilà une mesure intelligente qui, associée à l’inexorable hausse du coût des carburants, remettrait au goût du jour le transport ferroviaire des marchandises.

Mais l’Etat veille et les Préfets de ces départements vont tout faire pour annuler ces arrêtés qui empêchent les hordes de camions de traverser nos campagnes.

Tant pis pour notre tranquillité, notre sécurité, nos paysages, notre air et pour la planète.

Mais l'Aveyron aura-t-il le courage de prendre un tel arrêté ? Même après les élections de mars prochain si la majorité change de bord ?

21/12/2010

Le Conseil Régional Midi-Pyrénées condamne la ligne Capdenac-Cahors

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Alors que Martin Malvy avait inauguré en grande pompe la fin des travaux du Plan Rail à l’étoile de Capdenac, c’est en catimini que la commission permanente du Conseil Régional a décidé la suppression de la ligne ferroviaire Capdenac-Cahors, la cinquième branche de cette étoile ferroviaire. Tout ça pour faire plaisir au président du Conseil Général du Lot Gérard Miquel qui voudrait en faire une voie verte ouverte aux promeneurs et aux cyclistes. Cette décision n’a été possible que par le vote positif de la plupart des conseillers régionaux socialistes de cette commission. Les élus Europe Ecologie – Les Verts et du Front de Gauche s’y sont opposés.

Avec un budget en baisse, le financement ruineux de la LGV a aussi fini de décider les élus d'abandonner cette ligne.

Les cyclistes eux mêmes n'approuvent pas ce genre de décision. L’AF3V (Association Française pour le développement des Véloroutes et Voies Vertes) a signé en 2006 la Charte « Voies vertes et voies ferrées ». Celle-ci donne la priorité aux réouvertures possibles des lignes ferroviaires, sur la transformation en Voie Verte.

Cette Charte indique notamment : « Si une voie ferrée est encore circulée, même épisodiquement, ou si elle est fermée à tout trafic mais susceptible d’être réutilisée pour un usage ferroviaire (liaison voyageurs périurbaine, régionale ou interrégionale; itinéraire bis pour le fret ; accès à une gare TGV) ), elle ne doit pas être transformée en Véloroute ou Voie Verte. ».

Cette Charte a été signée par l’AF3V, la FNAUT (Fédération des Associations des usagers des transports), la FUBicy (Fédération des Usagers de la BICYclette), la FFCT (Fédération Française de Cyclo-Tourisme) et la FFUTAN (Fédération Française Union Touristique les Amis de la Nature).

Aujourd’hui, l’association Vélo, délégation régionale de l’AF3V, met en pratique la Charte signée par l’AF3V: elle ne demande donc pas la transformation de la voie ferrée Cahors-Capdenac en Voie Verte.

Ainsi l’AF3V a proposé –en 2001- la création d’une Véloroute de la Vallée du Lot, sur des petites routes et anciens chemins de halage. Dans le Lot, cet itinéraire n’emprunterait pas l’ancienne voie ferrée, il utiliserait seulement un pont de la voie ferrée, parallèlement à la voie, qui pourrait donc rester en activité.

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Le Plan rail Midi-Pyrénées était jusque-là exemplaire. Pour prendre le train régulièrement, je peux témoigner du confort retrouvé sur la ligne rénovée Capdenac-Toulouse. C’est un plaisir de se rendre à Toulouse en train. Il reste à essayer d’augmenter la vitesse et sûrement les fréquences et l’amplitude des échanges.

Mais en votant contre la rénovation de la ligne Capdenac-Cahors, c’est un mauvais coup que font les élus socialistes au renouveau du rail régional, notamment au transport du fret et au train touristique QuercyRail.

Signalons tout de même le soutien au maintien de cette ligne du courageux conseiller général lotois de Livernon et président de Quercy Energies, Serge Despeyroux.

Les cheminots et les défenseurs du rail en général de notre région sont eux très en colère .

Le Communiqué de Presse du Groupe Europe Ecologie - Les Verts au Conseil Régional Midi-Pyrénées du 16 décembre 2010

Fermetures des lignes ferroviaires Cahors-Capdenac

Réhabiliter plutôt que démanteler

Le Groupe EE-LV a voté aujourd'hui contre la fermeture de la ligne Cahors-Capdenac. Alain Ciekanski, a défendu lors de cette Commission Permanente la nécessité d'une réhabilitation de la ligne afin qu'elle soit utilisée pour le fret, et ce en s'appuyant sur un état des lieux de l'association de défense et de promotion du rail et de la CGT Cheminots.

Réhabiliter plutôt que démanteler, reconstruire plutôt que détruire tels doivent être les objectifs d'une région qui souhaite défendre un plan rail ambitieux et promouvoir le fret dans nos régions !

Guillaume Cros, Président du groupe EE-LV

Le train pendulaire : solution technique et financière d’avenir

Concernant les lignes longues distances, les coûts astronomiques de construction de LGV remettent au goût du jour la solution du train pendulaire pour certaines lignes.

Rappelons que cette solution longtemps soutenue pour la ligne POLT (Paris – Orléans – Limoges – Toulouse) avait été éliminée par Raffarin pour faire plaisir à Bernadette Chirac qui voulait son TGV pour la Corrèze, mais également parce que Alstom n’en voulait pas.

Depuis, Alstom a racheté Fiat Ferroviara et est devenu leader du pendulaire.

Par les périodes de restrictions budgétaires à laquelle nous devons faire face, les trains pendulaires, utilisés dans de nombreux pays, offrent le meilleur rapport rapidité des trajets/investissement sur certaines lignes. Ce ne sont donc pas des "TGV du pauvre".

Que de temps et d’argent perdu ! Mais il n’est pas trop tard pour remettre au goût du jour la pendulation sur la ligne POLT.

24/11/2010

Plan Rail MP, et après ?

capdenacgare.jpgA l'avant veille de la réouverture de la ligne Capdenac - Brive, deux commentaires dans la presse d'aujourd'hui. Je souscris pleinement à ces commentaires en rajoutant avec insistance que la rénovation de cette ligne doit se poursuivre par la rénovation complète de la ligne POLT et son inscription dans le SNIT

Défense de la ligne Capdenac-Cahors

L'association de défense de la gare d'Assier et de promotion du rail, et la CGT cheminots viennent de cosigner une lettre ouverte, envoyés aux conseillers généraux lotois, pour la réouverture de la ligne SNCF Capdenac-Cahors. Christophe Schimmel et David Laire s'indignent des propos du préfet parus dans « La Dépêche du Midi », indiquant sa détermination à la fermeture juridique de cette ligne en 2 011. Ils relèvent les enjeux du Grenelle de l'environnement ; et les efforts consentis par le conseil régional pour le renouvellement du réseau ferroviaire : « Cet effort a été financé en grande partie par les contribuables de notre région à la place de l'État dont c'est l'entière compétence. Il est d'autant plus inconcevable qu'une infrastructure ferroviaire puisse être vendue en Midi-Pyrénées. Au contraire, elles doivent être toutes remises à niveau, d'autant plus que dans le cadre du Plan Rail Midi-Pyrénées, l'aiguillage donnant l'accès à la ligne Capdenac - Cahors a été refait entièrement à neuf. Nous comprenons mal la position du Conseil Général (du Lot), qui accompagne l'État dans sa grande braderie des infrastructures ferroviaires. Pour le Fret, la ligne Capdenac - Cahors est la seule ligne pertinente pour desservir l'Est du Lot et l'Aveyron. Techniquement, la ligne a un profil favorable, avec 2 locomotives, la charge remorquable est de 1 800 tonnes (l'équivalent de 60 camions) sur cette ligne contre 1 100 tonnes par la ligne de Brive et de 1 440 tonnes par la ligne de Tessonnières… »

Retrouvez l'article dans La Dépêche du Midi du 24 novembre 2010 en cliquant ici


Capdenac-Gare. «Un réseau ferroviaire en état mais des points à améliorer»

Le Syndicat des cheminots CGT quart nord-est Midi-Pyrénées lance un appel à la population: «Les travaux du Plan rail sur nos lignes se terminent. Chacun a pu constater ces derniers temps l'intense activité autour de ce chantier gigantesque dans notre ville et ses environs. Si nous pouvons nous féliciter aujourd'hui de posséder enfin un réseau ferroviaire remis en état, il reste néanmoins un grand nombre de points noirs à améliorer tels la mise en place d'une grille horaire de circulation des trains adaptée aux besoins des usagers, la diminution des temps de parcours, la mise en place de liaisons directes journalières Rodez-Paris de jour et de nuit, l'assurance de correspondances à Brive pour tous les trains allant vers Paris et en revenant, le développement du fret par rail sur notre région, la réouverture de la ligne Cahors-Capdenac, la réouverture aux services de la sécurité et des voyageurs des gares de Cransac, Najac et Lexos, la pérennisation et développement de l'emploi cheminot afin d'offrir un service de qualité aux usagers, de maintenir et d'améliorer les infrastructures. à l'occasion de la cérémonie officielle de clôture des travaux sur notre secteur, cheminots, citoyens, usagers, donnons-nous rendez-vous ce vendredi 26 novembre, à 10 heures, en gare de Capdenac, pour obtenir réponses et engagements de la part du président de la région Midi-Pyrénées, des directeurs de la SNCF et de Réseau ferré de France.»

Demande d'une table ronde
« 1) Trafics Fret déjà existant pouvant transiter par cette ligne : UNICOR UMICORE à Viviez : 72 720 tonnes/an, IMERYS à Thédirac pour Rodez : 45 760 tonnes/an, Carrière de Bagnac : 52 000 tonnes/an. 2) Trafics Fret qui pourraient transiter par cette ligne : Sud Aliment à Villefranche-de-Rouergue, R.A.G.T. à Rodez, Antar gaz à La Primaube, Rodez engrais, Ets Matière à Bagnac 3) Trafics gagné à la route : Raynal et Roquelaure (14 camions, soit 5 wagons par jour), transport de grumes, carburant, bestiaux, wagons isolés. Dessertes TER et trafic touristique

Tout le monde constate l'augmentation des trafics routiers, les désagréments et les coûts qu'ils engendrent. Il faut agir chacun à son niveau. Pour cela nous vous demandons de soutenir notre demande, de mettre l'État, RFF, la SNCF et le Conseil régional autour d'une table en vue de définir les modalités de la réouverture de la ligne ».

Retrouvez l'article dans La Dépêche du Midi du 24 novembre 2010 en cliquant ici

09/11/2010

Transportons-nous en Aveyron

rn88 - borne.jpgLa conférence départementale sur les transports terrestres est déjà ficelée

L’idée d’une « conférence départementale sur les transports terrestres » voulue par le président du conseil général de l’Aveyron était séduisante. On pouvait s’attendre à des débats où chacun aurait pu défendre ses positions et au final, faire une synthèse qui serait la voix de l’Aveyron. Mais hélas, ce ne sera pas le cas, tout est déjà ficelé. Elle ne servira en fait qu’à entériner et faire la promotion du doublement de la RN 88 et de la construction de la LGV Bordeaux-Toulouse. Deux projets inutiles, obsolètes et ruineux pour les Aveyronnais comme je l’ai démontré dans les notes précédentes.

Il est vrai que le président du conseil général n’a pas changé de stratégie d’un iota depuis quelques mois. Il participera au financement de la future LGV si l’Etat l’aide à financer le doublement de la RN 88 de Rodez à Séverac.

Le courrier qu’il vient d’envoyer à Borloo confirme cette demande. Il demande l’inscription de la RN 88 au SNIT (Schéma National des Infrastructures de Transport)… pour pouvoir accéder plus rapidement au TGV ! Où veut-il aller prendre le TGV ? A Clermont-Ferrand ou à Montpellier ? Il vaudrait mieux inscrire au SNIT la rénovation de la ligne Beziers-Neussargues à ce moment-là.

Tout comme il faut à tout prix défendre l’inscription de la ligne POLT au SNIT.

Heureusement le doublement de la RN 88 a du plomb dans l’aile. Les caisses de l’Etat sont vides.

Dominique Bussereau, secrétaire d’Etat chargé des Transports, répondant en Commission de développement durable et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée Nationale le 2 novembre dernier au député lozérien Françis Saint-Léger sur le « désenclavement » souhaité du Massif Central » par le doublement de la RN 88, s’est montré assez vague : « un grand nombre d’aménagements sont prévus tout au long de cet axe structurant, dont certains figurent au SNIT. Mais nous n’avons pas de projet d’ensemble pour la rénovation de l’itinéraire »


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L’ADM 12 file prendre l’avion à Toulouse pour aller à Paris

L’ADM (l’Association des Maires) de l’Aveyron devrait être exemplaire dans ses déplacements en faisant notamment la promotion des transports collectifs les moins chers, les moins polluants et les plus utiles pour les Aveyronnais. Et bien, figurez-vous que pour se rendre au prochain Congrès des Maire à Paris, elle propose ni plus ni moins à ses adhérents un voyage en avion… et au départ de Toulouse ! Sans doute pour faire la promotion de la RN 88 puisque le trajet vers Toulouse est prévu en bus. Bravo pour le bilan carbone de l’opération et la promotion du rail. Les contribuables locaux et les cheminots apprécieront.


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TIPP et rail

Durant la séance plénière du Conseil Régional Midi-Pyrénées d’hier consacrée aux orientations budgétaires, Martin Malvy a proposé une augmentation légère de la TIPP. J’y suis plutôt favorable dans la mesure ou les recettes de cette TIPP permettront d’améliorer les infrastructures ferroviaires servant aux déplacements quotidiens des Midi-Pyrénéens, aux TER en particulier, et non à participer au gouffre financier d’un TGV réservé principalement à une élite qui se déplace de capitales en capitales.

Lors de cette séance plénière, le Groupe Europe Ecologie a déposé un amendement pour modifier l'affectation de ces recettes (qui devaient financer la prochaine LGV) afin que ces crédits servent à améliorer et à moderniser le réseau ferroviaire existant. 

Pour lire l'intervention de François Simon en séance plénière du Conseil Régional Midi-Pyrénées concernant le financement de la LGV, cliquez ici

Avant de passer au vote de la Décision Modificative 2 portant sur le financement de la LGV, Guillaume Cros a présenté pour le Groupe Europe Écologie une proposition d'amendement. Les élu-e-s demandent la suppression d'un paragraphe proposant une autorisation de programme d'objectif de 102,387 millions d'euros, dans le but d'anticiper la signature d'une convention de financement de la LGV entre Tours et Bordeaux. Par ailleurs, Guillaume Cros a également demandé que soit ouvert un grand débat sur la question du financement des lignes LGV.
L'amendement n'ayant pas été retenu  les élu-e-s Europe Écologie se sont abstenus  lors du vote de la Décision Modificative 2. 


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Versement Transport

Dans cette même séance plénière, Martin Malvy a demandé la généralisation du versement transport, cotisation sociale minime que doivent actuellement payer les entreprises de plus de 9 salariés aux collectivités étant AOT (Autorité Organisatrice de Transport).

Cette demande rejoint celle que la FNAUT (Fédération nationale des associations d’usagers des transports) a proposée lors de son assemblée générale le week-end dernier à Nancy. La FNAUT propose de généraliser le versement transport des entreprises à tout le territoire et d’y inclure les entreprises de moins de neuf salariés.

Je suis bien sûr favorable à cette option qui permettra aux collectivités de répondre un peu mieux à la demande des habitants de leurs territoires en matière de transports collectifs.


Quand le ministre de l'écologie se bat contre la réduction des rejets de gaz à effet de serre

Hervé Kempf, dans un article plein de bon sens paru sur son blog et dans le Monde, essaie de comprendre le comportement de Borloo lors des grèves pour le retrait de la réforme des retraites.

"Quelle est la conséquence du mouvement social qui prive une partie des automobilistes de leur essence ? Une baisse des émissions de gaz à effet de serre, bien sûr ! Or plutôt que de saluer les travailleurs qui sacrifient leur salaire pour bloquer les dépôts d’essence, plutôt que de féliciter les Français de supporter ce désagrément avec assez bonne humeur, plutôt que de montrer l’exemple en roulant à vélo, que fait le ministre de l’écologie ? Il s’obstine, nuit et jour, à faire venir des carburants de l’étranger. Ce garçon n’a pas son bon sens."

07/11/2010

Transports ferroviaires pour les Aveyronnais : LGV ou POLT

Liaisons ferroviaires Aveyron - Paris : l’existant

La ligne POLT (Paris – Orléans – Limoges – Toulouse), que les Aveyronnais de l’ouest et du centre du département récupèrent à Brive, est le trajet historique et le plus direct pour se rendre à la capitale. Il est pour le moins curieux de vouloir passer par Montauban et Bordeaux pour aller à Paris de l’Aveyron. 

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Mais on s’est appliqué à dévaloriser cette ligne. Dans les années 1975-1980, le Capitole réalisait un Paris-Cahors en 4 h 52 mn. Le temps aujourd’hui est de 5 h 17, soit 25 minutes de plus. Sans oublier les retards fréquents qui contrarient les correspondances à Brive.

 Malgré cette volonté de la dévaloriser, la ligne POLT est une des quatre lignes rentables parmi les « trains d’aménagement du territoire » selon un récent rapport de la SNCF (lignes interrégionales Corail, Téoz, Intercités et Lunéa). 

Quel temps avec la future ligne TGV, Toulouse – Bordeaux – Tours - Paris pour les Aveyronnais ?

 Avec la future ligne LGV, il faudra compter 1 h 30 minimum pour aller (en voiture !) de Capdenac ou de Rodez à la gare de Montauban auquel on rajoute 2 h 45 minimum de Montauban-Paris soit un temps total de 4 h 15.

 Des essais effectués en 1997 avec des rames pendulaires italiennes ETR 460 mettaient Brive à moins de 3 h 15 de Paris (Cahors-Paris en 4 heures environ). Ces essais n’ont malheureusement pas eu de suite du fait de l’opposition de la SNCF et d’Alstom à l’utilisation des trains pendulaires. Ironie de l’histoire, Alstom Transport est devenu depuis propriétaire de Fiat Ferroviaria de Savigliano, et défend maintenant le système de pendulaison developpé par son unité italienne.

 Il faut actuellement compter entre 1 h 30 et 1 h 40 selon le nombre d’arrêts entre Brive et Capdenac soit 4 h 50 maximum pour un Paris-Capdenac en pendulaire (au lieu de près de 6 h actuellement).

 

Gain de temps pour un Capdenac-Paris en LGV : 35 minutes, mais cette différence va diminuer fortement si l’on prend en compte les gains de temps possibles suite aux travaux actuels sur les voies entre Brive et Capdenac (entre 15 et 40 mn) [1].

De plus, des études ont montré qu’avec des aménagements sur les infrastructures et en faisant rouler des trains pendulaires, on réaliserait un Paris-Brive en 2 h 50 maxi sur la ligne POLT actuelle. Avec cette éventualité, le trajet Aveyron – Paris serait plus rapide avec la ligne POLT qu’avec le TGV

Il est à noter que la création éventuelle de la ligne à grande vitesse Paris-Orléans-Clermont-Fd-Lyon, permettrait sur Paris-Vierzon un gain de temps appréciable pour la ligne POLT avec pendulaire, puisque les trains pendulaires sont adaptés pour rouler sur les voies TGV.

Signalons aussi que les liaisons directes ferroviaires Capdenac-Montauban ou Rodez-Montauban n’existent pas. Il faut prendre un bus de Capdenac jusqu’à Cahors, puisque la ligne Capdenac-Cahors est fermée, puis prendre le train à Cahors pour rejoindre Montauban, le tout en 2 h 53 mn de Capdenac !

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Nouvelles lignes ou meilleure exploitation des lignes existantes :

Les lignes existantes sont sous exploitées en France. Il passe par exemple trois fois plus de trains sur les rails suisses que sur les rails français. C’est le cas pour la ligne POLT

Les contraintes environnementales :

 Si l’on regarde le côté environnemental, la construction de nouvelles lignes LGV contribue fortement à l’artificialisation déjà galopante des sols en France et à la compartimentation d’espaces naturels.

 Concernant le volet énergétique, les rames TGV sont très consommatrices d’énergie. Un train lancé à 330 km/h consomme 60 % de plus qu’un train à 260 km/h. N’oublions pas que pour l’instant, la SNCF ayant revendu tous ses barrages, l’électricité alimentant les trains est fournie par la SNET à partir de centrales au charbon.

Le TGV, alternative à l’avion de l'Aveyron ?

On peut rajouter que si les TGV peuvent dans certains cas être des alternatives à l’avion en terme de temps de trajet, ce ne sera pas le cas pour l’Aveyron.

Quelles conséquences financières pour les usagers du TGV ?

 Nous venons de voir que le gain de temps des usagers aveyronnais se rendant à Paris sera pratiquement inexistant par la LGV, mais quel sera le coût d’un billet TGV pour les Aveyronnais si celui-ci doit passer par Montauban, Bordeaux et Tours ? Beaucoup plus élevé qu’un billet en POLT !

Actuellement, lors de la réservation d’un billet par internet, la SNCF propose systématiquement de passer par Toulouse pour aller de Rodez à Paris. Le prix est de 112 euros (plein tarif loisir) et le temps du trajet est de 8 h 30. En passant par Capdenac et en récupérant la ligne POLT à Brive, le prix n’est que de 77,50 euros, soit 45 % de moins, et le temps en moyenne n’est que de 7 h. Il est inadmissible que la SNCF oriente les usagers vers des itinéraires les plus longs et les plus chers. Tout cela on l’aura compris, pour déjà faire entrer dans les têtes que la ligne POLT n’existe plus et que l’avenir est à la LGV !

 Cela en dit long sur les tarifs qui seront appliqués aux Aveyronnais si l’on privilégie le TGV au lieu de la ligne POLT.

Le jeu en vaut-il la chandelle ?

Le département de l’Aveyron et la Région Midi-Pyrénées doivent-ils soutenir et participer au financement de la ligne LGV Toulouse – Bordeaux – Tours – Paris telle qu'elle est actuellement présentée ?

La SNCF constate ces derniers temps que la rentabilité des TGV est aléatoire. Certaines lignes accusent des forts déficits pendant que d’autres sont même supprimées.

Les budgets de l’Etat et des collectivités territoriales ne sont pas extensibles. Est-il souhaitable et raisonnable que les régions, les départements, les EPCI, déjà confrontées à des problèmes financiers permanents du fait notamment du transfert de compétences et du désengagement financier de l’Etat, participent à des projets dont ils n’ont pas directement la compétence, si en plus  l’intérêt économique, social et écologique n’est pas clairement démontré ?

Un financement pour cette infrastructure se réaliserait obligatoirement au détriment d’autres échanges plus utiles pour les Aveyronnais comme les transports urbains et interurbains, les déplacements en TER, et sûrement de la ligne POLT.

Ne convient-il pas mieux de renforcer et de moderniser la ligne POLT qui irrigue de plus les régions du centre de la France (Centre et Limousin, qui deviendraient un désert ferroviaire), en améliorant les infrastructures, les dessertes, les gares, les cadencements, et en y faisant rouler du matériel plus rapide et adapté comme des trains pendulaires de nouvelle génération ? 

 

Cette technique apparaît aujourd’hui comme le meilleur moyen d’effectuer un saut qualitatif dans l’offre ferroviaire de notre territoire sans recourir à une construction d’infrastructure supplémentaire onéreuse.

La mise en concession des lignes LGV dans le cadre d’un partenariat public privé pose également plusieurs problèmes. Le premier concerne l’endettement futur des collectivités du fait des sommes énormes qu’elles auront à rembourser aux entreprises retenues. Le pont d’or accordé aux entreprises concessionnaires nous semble indécent. Mais la  sécurité sur ces lignes et l’obligation de service public ne nous semble pas garantis par le mode de la concession.


En conclusion :

 « Nous pensons que toutes nos propositions doivent être ancrées dans la réalité budgétaire… être écologiste c’est être économe, solidaire, investir dans les femmes et les hommes et dans l’économie de demain » déclarait Eva Joly le 2 novembre dernier à Matthieu Ecoiffier de Libération.

Doit-on d’abord répondre aux attentes d’une population minoritaire, qui se déplace de capitale en capitale (50 % des voyages en TGV concernent les 10 % les plus riches) ou aux véritables besoins des Aveyronnais, de ceux qui chaque jour, seraient usagers de transports en communs, s’ils avaient à leur disposition des transports collectifs fiables, nombreux et réguliers, desservant efficacement les communes rurales autour de nos principales unités urbaines et vers les métropoles régionales ?

N’améliorera-t-on pas plutôt le quotidien des Aveyronnais avec la poursuite intensive de la rénovation des lignes existantes (POLT, Beziers-Neussargues, Capdenac-Cahors…), la création d’un réseau départemental de bus interurbains rapides et nombreux, de TAD (Transport A la Demande) efficaces dans les zones rurales, de transports collectifs dans les principales villes et d’aménagements cyclables et piétonniers sécurisés pour les courts trajets quotidiens (les plus nombreux) ?

N’améliorera-t-on pas plutôt le quotidien des Aveyronnais en favorisant une tarification plus lisible et plus équitable, en généralisant le titre de transport unique qui permet de passer d’un mode de transport à l’autre sans acheter plusieurs billets ou abonnements différents ?

N’améliorera-t-on pas plutôt le quotidien des Aveyronnais en donnant la priorité au rail pour le transport des marchandises avec la rénovation complète des lignes POLT, Beziers-Neussargues et Capdenac-Cahors et en conservant l’activité liée au trafic diffus (wagon isolé) qui concerne de nombreux sites en Aveyron ?

Le département de l’Aveyron avec les autres collectivités concernées doivent tout faire pour que la modernisation des lignes POLT et Beziers-Neussargues soient inscrites dans le prochain SNIT (Schéma National des Infrastructures de Transport).


Pour comprendre les enjeux de la ligne POLT :

 Des rapports consultables sur internet :

-       LIAISONS S.N.C.F. - GRANDES LIGNES ET ACTIVITES FRET DU LOT : étude adressée à l’Association « Tous Ensemble Pour Les Gares » - Jean-Noël BOISSELEAU – Août 2010

- Promotion et développement de la ligne et des dessertes ferroviaires de l’axe ParisOrléansLimogesToulouse Urgence ligne POLT – Mémorandum-Juin 2010

- UNE NOUVELLE AMBITION POUR LA LIAISON FERROVIAIRE PARIS-LIMOGES-TOULOUSECESR du Centre, du Limousin et de Midi-Pyrénées – Juin 2010 

 

Des sites internet à consulter :

 - Urgence Ligne POLT     

CLES Limousin

Bataille du rail, défense des gares 

NON aux LGV, OUI à l’aménagement des lignes existantes 


[1] Rapport de Jean-Noël Boisseleau – Août 2010 – Liaisons SNCF, grandes lignes et activités fret du Lot

27/07/2010

Toujours les camions

Camions Pont de Livinhac.jpg

Je reçois de plus en plus de protestations concernant le passage incessant de camions traversant le village de Livinhac et allant rejoindre la RD 840 à Decazeville par le pont de Livinhac (et dans l’autre sens). Le plus surprenant c’est que ces camions venant de la carrière de Bagnac dans le Lot, transportent les pierres servant au ballast pour la rénovation des voies de chemin de fer Rodez-Capdenac et Villefranche-Tessonnières.

J’avais déjà dénoncé l’an passé dans une précédente note cette aberration et des courriers avaient été adressés dans ce sens au Conseil Régional. Des conseillers régionaux locaux avaient même été alertés lors de réunions. Mais rien n’y fait !

Alors que Midi-Pyrénées est la région championne de France pour sa part des rejets de gaz à effet de serre dus aux transports, les collectivités locales (régionale et départementale) continuent à favoriser le transport routier pour le transport des marchandises et des granulats par des marchés publics et par l’aménagement d’infrastructures : doublement RN 88, autoroute Castres-Toulouses...

Il faut dire que l’exemple vient d’en haut.

En matière de transports et de déplacements, le Grenelle de l’Environnement est devenu le Grenelle du bitume : annonce de la construction d’autoroutes et de 2 X 2 voies dans toute la France, taxe carbone avortée, étiquetage carbone repoussé aux calendes grecques, taxe poids lourds oubliée...

Sans oublier le dernier avant projet de SNIT (Schéma National des Infrastructures de Transport) annoncé en pleine période estivale qui inscrit 19 projets autoroutiers « justifiés par l’intérêt local ou les enjeux de congestion ou de sécurité ». Cela revient à étendre le réseau autoroutier français de plus de 8%, soit 879 kilomètres.

Hervé Kempf souligne dans « Le Monde » du 24 juillet l’impact négatif environnemental des projets contenus dans ce SNIT (routiers et ferroviaires car que des LGV - Lignes à Grande Vitesse), mais aussi leur impact social néfaste car ils participent au creusement des inégalités dans notre pays.

Les autoroutes payantes et les LGV (qui vont essentiellement vers Paris) pour les classes aisées qui privilégient un gain marginal de vitesse, pendant que l’on abandonne pratiquement le réseau ferroviaire secondaire (où qu’on le laisse à la charge des régions étranglée financièrement par l'Etat) indispensable au déplacement de la très grande majorité des personnes dont les plus pauvres.

On en profite également pour marginaliser le transport du fret par le rail, notamment avec l’abandon du wagon isolé chez nous alors qu'à titre d'exemple, il passe trois à quatre fois plus de trains sur les voies ferrées suisses que sur les voies françaises.

Mais aussi inégalité territoriale. En matière de transports, nous assistons à une métropolisation de la France et de l'Europe et les habitants des territoires ruraux comme le notre vont avoir de plus en plus de difficultés à se déplacer. D’autant plus que les collectivités locales sensées nous défendre, même celles de gauche, sont souvent complices de ces aménagements autoroutiers ou de LGV qu’elles voient comme un « désenclavement » salvateur alors qu’ils font de notre territoire une zone de transit entre deux grandes métropoles, occasionnant au passage d’énormes nuisances environnementales, économiques et sociales (Voir la fiche sur la RN 88 dans la colonne de gauche).

Lorsque l'on regarde une carte du réseau SNCF ou un Indicateur Chaix (horaires des trains) des années 1950-1960, on comprend ce que veut dire "aménagement du territoire" et "service public des transports". Le contraire de ce qui est fait maintenant.

14/07/2010

POLT : et si on revenait au pendulaire ?

teoz.jpg

Si le souhait de voir la ligne POLT (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse) classée comme grand axe ferroviaire d'intérêt national au futur Schéma National des Infrastructures des Transports est louable, je reste plutôt sceptique devant l’annonce faite par les trois conseils régionaux de Midi-Pyrénées, du Centre et du Limousin de voir des rames TGV remplacer les rames TEOZ actuelles. Le confort des passagers sera certes amélioré, mais cela revient à mettre un tortillard aux couleurs du TGV comme le dit fort bien Gilbert Laval de Libé Toulouse. Cette solution provisoire risque de masquer ou de retarder la vrai réponse au désir de voir des trains plus rapides desservir les trois régions concernées.

L’urgence est de remettre à l’ordre du jour la solution des trains pendulaires. On se souvient que cette solution avait été choisie avant que Jean-Pierre Raffarin ne dénonce le 18 décembre 2003 la convention entre RFF, l’Etat, la SNCF et les trois régions concernées, pour plaire à Bernadette Chirac défendant elle, le barreau TGV Poitiers-Limoges.

Le Conseil d’Etat avait d’ailleurs condamné par la suite l’Etat Français à verser 340 000 euros à la région Midi-Pyrénées pour le remboursement des crédits études.

CFF (Chemins de Fers Fédéraux) en Suisse, Deutsche-Bahn en Allemagne et Trenitalia en Italie, les équivalents de notre SNCF, exploitent de nombreuses lignes avec des rames pendulaires notamment sur des liaisons transfrontalières depuis plus de 10 ans. Cette technique donne entière satisfaction.

Mais malheureusement, la SNCF bannit les trains pendulaires. On ne sait pas pourquoi.

Pendo2.jpg

Une étude montrait les possibilités d’utilisation d’un train pendulaire sur la ligne Paris-Toulouse. Le temps actuel en IDTGV est de 5 h 26 dans le meilleur des cas. Avec un pendulaire (V 220), on peut gagner une heure.

Sur le trajet Paris-Brive qui intéresse plus particulièrement les Aveyronnais et les Cantaliens, le trajet en Téoz dure dans le meilleur des cas 3 h 59. La durée du trajet en pendulaire (V 220) n’est que de 2 h 53. Gain de temps, une heure là aussi. Rajoutez 1 h 40 pour venir de Brive à Capdenac-Gare en TER (là aussi on va peut-être pouvoir gagner du temps avec la voie refaite), cela fait un Paris-Capdenac en 4 h 40 mn. Il n’y a pas besoin de dépenser des milliards à construire le barreau TGV Poitiers-Limoges et même on peut légitimement se poser la question de l’utilité de la LGV Bordeaux-Toulouse. La rentabilité des lignes TGV n’est plus avérée et elles sont utiles uniquement pour des usagers allant à Paris ou Toulouse très souvent. Ce qui représente très peu de personnes pour les énormes investissements qu’elles nécessitent. Les voyageurs occasionnels, les plus nombreux, ne sont pas à une heure près.

800px-ICE-T_Neigung.jpgDe plus, lorsque l’on sait que les nouvelles générations de pendulaires roulent sur des lignes classiques et sur des LGV, il faut reprendre le plus rapidement possible les études interrompues par Raffarin.

Vite ! Des trains pendulaires pour l’Aveyron et pourquoi pas pour Toulouse !

Photo ICE T : Sebastian Terfloth User:Sese_Ingolstadt

DERNIÈRES INFOS (16 juin 2010) :

carte rail.jpgA la lecture de l’avant projet de Schéma national des infrastructures de transport mis en ligne hier, le centre de la France est toujours un grand désert ferroviaire.

Si la controversé LGV Poitiers-Limoges y figure bien, l’amélioration de la ligne POLT n’y figure pas, même si l'on trouve de la belle prose comme "la nécessité d'optimiser le système de transport existant notamment afin de limiter la création de nouvelles infrastructures" ou "assurer la robustesse du système de transport"...

D’ailleurs la part belle de ces projets est réservée aux LGV dont on connaît les coûts exorbitants de construction, le massacre environnemental qu’elles occasionnent et la rentabilité aléatoire par la suite.

Ce SNIT est soumis à concertation. Il est donc indispensable que nous nous mobilisions pour obtenir des aménagements sur cette ligne, accompagnés du changement de rames : des vieux Téoz, passons directement aux pendulaires qui pourront de toute façon rouler sur la LGV Poitiers-Limoges (si malheureusement elle se réalise).

 

L’étoile de Capdenac

capdenac.jpgDans le dernier numéro de « Midi-Pyrénées Info », le journal du Conseil régional de Midi-Pyrénées, un article est consacré à l’étoile ferroviaire de Capdenac-Gare et aux divers chantiers réalisés sur les voies dans le cadre du Plan Rail.

On ne peut que se féliciter des importants travaux réalisés grâce à la Région, RFF et l’Etat.

Mais il manque une branche à cette fameuse étoile : c’est la voie Capdenac-Cahors. A aucun moment elle n’est citée. Pourtant il me semble important de ne pas l’oublier. Cette voie a été fermée à la circulation des voyageurs en septembre 1980 et au fret le 1er octobre 1989.

En 1984, une association « Régiorail » qui deviendra par la suite « Quercyrail » s’intéresse à cette ligne pour y donner également une vocation touristique. Mais depuis 2004, RFF qui n’a fait aucun entretien sur ce tronçon exige que 1 000 traverses soient changées pour poursuivre l’activité touristique du train de Quercyrail. Ce que ne peut faire l’association et que n’ont pas la volonté de faire les collectivités départementales et Régionales.

Pourtant cette voie serait intéressante à améliorer pour des activités touristiques certes, mais aussi pour le transport du fret et pourquoi pas pour le transport des voyageurs.

Des exemples de réhabilitation de lignes existent. C’est le cas pour le train touristique du Pays cathare et du Fenouillède (TPCF) qui va diversifier son activité en tant que OFP (Opérateur ferroviaire de Proximité) au profit de l'économie locale et reprendre le trafic du fret abandonné il y a quelques années par la SNCF.

Voir cet article de Midi Libre : Aude - Le train touristique reprend le trafic du fret .pdf

Il serait donc intéressant que la Région et RFF s’intéressent de près à la ligne Capdenac-Cahors.

Cette voie ferrée pourrait poursuivre son activité en parallèle à la véloroute de la Vallée du Lot pressentie un moment pour utiliser l’emprise de la voie.

 

Wagons isolés :

plusdewagons-moinsdecamions.jpgIl faut se mobiliser pour éviter ou tout au moins retarder la mise en place du plan « Fret d’avenir » de la SNCF qui prévoit notamment l’abandon du « wagon isolé » et qui va mettre sur la route 2 millions de camions supplémentaires. Les entreprises commencent à réagir.

Dans notre région, des entreprises sont concernées (Umicore...) et si ce plan passe ce seront encore des centaines de camions en plus sur nos routes dont la RD 840.

Le sénateur Vert, Jean Desessard était le 6 juillet avec les associations environnementales qui s'opposent à ce projet

Communiqué – « Fret ferroviaire : la SNCF déraille ! »

6 juillet 2010

Le Plan « Fret d’avenir » de la SNCF prévoit l’abandon du « wagon isolé » et donc la disparition annoncée du fret ferroviaire de proximité. Soit le report sur la route de un à deux millions de camions en plus par an.

Pour le groupe des Verts au Sénat, il est aberrant de prétendre d’un côté respecter les engagements pris dans le cadre du Grenelle de l’environnement, et de l’autre soutenir un plan qui va accroître le nombre de camions sur nos routes.

« Dans le domaine du transport de marchandises comme dans tant d’autres, l’Etat ne souhaite plus assumer un service d’intérêt général ! » a regretté Jean Desessard.

Les Verts se prononcent pour un moratoire immédiat sur la partie « wagon isolé » du plan Fret SNCF, qui aura des conséquences catastrophiques sur l’environnement et détruira 6000 emplois. La mise en place d’une « taxe poids lourds », prévue initialement dans le Grenelle puis reportée, aurait permis de dégager des fonds pour maintenir l’activité fret de la SNCF.

C’est pourquoi Jean Desessard soutient le rassemblement des associations environnementales réunies mardi 6 juillet devant l’Assemblée Nationale pour demander le retrait du plan Fret de la SNCF.

04/03/2010

Régionales : Carnet de campagne (4)

Vélo :

DSC_0449.JPGSamedi dernier, après la rencontre des électeurs sur le marché le matin, je suis resté à Capdenac-Gare pour assister l’après-midi à une conférence-débat sur « La place du vélo dans nos communes ».

Excellente initiative que cette animation organisée par la Mairie de Capdenac et quelques personnes adeptes des déplacements doux dont Patrice Bonnefous, élu Vert à Capdenac-Gare et Alain Guillermou.

Les interventions d’Isabelle Lesens, experte en politiques cyclables et de Steve Jackson, élu délégué aux circulations douces à la mairie d’Albi n’ont pas laissé insensibles le public de la salle dont de nombreux élus. Comme beaucoup de petites ou moyennes villes, Capdenac n’a rien de prévu pour les cyclistes. Pourtant, il y a là aussi de nombreuses possibilités pour rendre la ville plus attractive aux déplacements cyclables. De simples aménagements qui ne nécessitent pas de grands investissements comme des doubles sens cyclables permettraient d’amorcer une vrai politique favorable à la circulation des vélos en toute sécurité. Ralentir les véhicules motorisés, laisser plus de place aux vélos et aux piétons, voilà l’engagement que les élus doivent prendre dans les années à venir pour rendre nos villes vivables.

Après cette captivante conférence, Mathieu Monceaux et le Capdenacois Alain Guillermou ont présenté leur film sur leur périple en vélo en décembre dernier pour la conférence sur le climat de Copenhague.

Plus qu’un « road movie » à vélo, c’est un vibrant et un émouvant appel à respecter notre planète, à ne plus gaspiller, à comprendre que nous ne pouvons plus continuer à nous comporter ainsi. Un film militant comme je les aime.

Vive les écrevisses ! :

C Laborde.jpgJe voue depuis longtemps une admiration sans limites à l’écrivain Christian Laborde, auteur de « L’os de Dionysos », de « Danse avec les ours », mais aussi de nombreux romans et essais sur Claude Nougaro, le cyclisme, contre les corridas…

Ce grand défenseur des ours pyrénéens et pourfendeur des corridas était l’invité du journal de France 3 Midi-Pyrénées du dimanche 28 février pour commenter l’actualité régionale. Dans cette actualité, figurait un reportage sur le possible retard des travaux ou au moins la modification du tracé du doublement de la RN 88 en Aveyron dus à la présence d’écrevisses à pattes blanches dans un petit ruisseau sur le fuseau de passage de cette route. Sa réaction a été un cri du cœur : « Vive les écrevisses ! Si deux écrevisses arrivent à faire reculer le lobby routier ce serait merveilleux ».

Vive Christian Laborde !

Ecoutez-le :
podcast

RN 88 toujours :

A la réunion d’hier soir à Naucelle, nous nous étions préparés à répondre aux questions concernant la RN 88. Tout le monde se souvient des réactions outrancières de certains élus de droite, mais surtout de gauche concernant notre position sur le réaménagement de cet axe.

Visiblement, les virulents élus de gauche n’ont pas envie de dialoguer avec les écologistes sur ce sujet puisque seul, André At, maire de Crespin et conseiller général de La Salvetat Peyrales était présent.

Nous ne ferons pas l’économie d’un vaste débat public après les régionales, pour décider quels transports et quels déplacements nous voulons demain dans notre région et même dans l’Euro-région. Il faudra y inclure tous les sujets qui fâchent : les routes nationales que l’on transforme de fait en autoroute bien sûr, mais aussi la liaison Castres-Toulouse, les LGV, les TER, le fret ferroviaire, les transports collectifs urbains, interurbains et ruraux, les circulations douces…

Gouverner autrement, dialoguer avec la population et non décider autoritairement comme cela est fait depuis des années en matière d’infrastructures de transport, voilà ce que nous voulons

Ma contribution à la RN 88 en cliquant ici

Manif à Toulouse pour l’hôpital de Decazeville :

hopital-100210.jpgL’hôpital de Decazeville vit des moments difficiles comme de nombreux petits hôpitaux que ce gouvernement voudrait fermer.

Le non remboursement des soins de suite (réanimation) depuis le premier janvier, l’annonce de la fermeture de la maternité et de la chirurgie en 2011 ont fait que la population et les élus du territoire concerné se sont mobilisé le 10 février dernier.

affiche-manif-toulouse.jpgLe 9 mars, la commission exécutive de l’ARH (l’Agence régionale d’Hospitalisation) se réunit à Toulouse pour décider de revoir ou non sa position concernant le non remboursement des soins continus.

Le collectif « Tous Ensemble » appelle à aller à Toulouse pour manifester notre soutien à notre hôpital et à toutes les personnes qui y travaillent avec dévouement.

Des bus sont organisés. Départ de Decazeville à 8 h. Téléphoner au 06 88 18 13 73 ou 06 03 60 18 20.

Je serai bien sûr du voyage.

Meeting régional Europe Ecologie à Toulouse le 9 mars au Bikini :

bikini-recto.jpgLe 9 mars 2010, à partir de 19 H, au Bikini (à Ramonville, banlieue Sud de Toulouse), venez participer à l'ultime grand meeting de la campagne. En présence de Gérard Onesta (Tête de liste Europe Ecologie Midi-Pyrénées), Dominique Voynet (Sénatrice-Maire de Montreuil), José Bové (Député européen), Catherine Grèze (Députée européenne), François Alfonsi (Député européen) et l'ensemble des candidat-e-s.

Une soirée en deux temps, avec à 19H00, un mini-récital du Trio Pradal, créations à partir du répertoire classique et contemporain espagnol. 

A partir de 20H00, tables rondes autour de notre slogan "Changeons de rythmes, donnons du sens" avec les têtes de liste départementales. 
Et bien entendu, quelques surprises... 

Pour tous les déplacements en bus et co-voiturage, merci de vous renseigner à cette adresse : contact@europeecologie-midipyrenees.org 

Réunion Europe Ecologie à Decazeville :

flyer dkz.jpgC’est le jeudi 11 mars à 18h à la salle n° 6 de la Maison des Sociétés (Immeuble Cayrol, Esplanade Jean Jaurès) qu’aura lieu la deuxième et dernière réunion d’Europe Ecologie avant le premier tour de cette élection régionale. Vous pourrez faire plus amplement connaissance avec Marie-Françoise Vabre, notre tête de liste et d’autres candidats de la liste Europe Ecologie, mais aussi parler de vos attentes et de notre programme.

 

 


Ecologie de droite :

medd.gifVous ne savez pas ce qu'est l'écologie de droite ? un bon conseil allez sur le site internet du Ministère de l'Ecologie de Droite.

Vous cherchez un emploi ? Vous souhaitez profiter des nombreuses opportunités que vous propose le productivisme industriel ? Alors n'hésitez pas. Des métiers d'avenir s'offrent à vous : consultant-e en vertitude, démazouteur-teuse de mouettes, technicien-ne de supervision en vidéo sécurité...

Dans la même veine d'humour, suivez les militants parisiens d'Europe Ecologie du Xème arrondissement qui ont organisé une manifestation décrite dans Libération.

Revue de presse :

Libé Toulouse - Régionales : Europe Ecologie attend un signal fort du PS

La Dépêche du Midi : Onesta : " Contre le TGV au milieu d'un désert ferroviaire "

Le Monde : Pour une stratégie industrielle durable contre des modèles dépassés

21/02/2010

Régionales : Carnet de campagne (2)

Après l’animation de vendredi dernier à la cité du Petit Nice pour présenter nos propositions en matière d’énergie, d’habitat et d’emploi, je suis allé samedi matin sur le marché de Capdenac et dimanche matin sur le marché de Marcillac. Je dois dire que l’accueil est plutôt cordial et les échanges intéressants.

Plus écolo que lui, tu meurs !

En lisant la presse quotidienne régionale ce matin, je suis tombé sur un communiqué d’André Perez du Parti Communiste concernant la SNCF. A le lire, plus écolo que lui, ce n’est pas possible. Tout y passe : de « l’impasse du capitalisme vert » à « il faut mener la guerre afin de réduire de façon importante l’émission de gaz à effet de serre », ou « commencer à rééquilibrer les moyens de transports. 40 % des émissions de gaz à effet de serre proviennent des transports routiers » . Et j’en passe.

Sauf qu’à Millau, il y a « l’écolo » André Pérez du Parti Communiste qui peste contre les transports routiers mais aussi la conseillère régionale Martine Pérez du même Parti Communiste qui vote à Toulouse le budget donnant des crédits aux routes nationales, notamment au doublement de la RN 88 pour favoriser les mêmes transports routiers alors que la part des gaz à effet de serre en Midi-Pyrénées due aux transports essentiellement routiers n’est pas de 40 % mais bien de 52 % (source OREMIP). Midi-Pyrénées est la région championne de France pour sa part des rejets de gaz à effet de serre due aux transports.

En fait ils veulent seulement remplacer le « capitalisme vert » par le « productivisme vert ». De toute façon, l’un et l’autre sont des oxymores et nous conduisent droit dans le mur.

Je pourrais en dire autant de Jean-Louis Chauzy qui dans un communiqué peste contre la SNCF, mais ne manque pas de soutenir en permanence les routes et l’aérien dans ses avis du Conseil Economique et Social. Mais lui, il n’est pas candidat.

Tout comme Jean-Claude Luche, qui lui est candidat, qui après avoir demandé avec Malvy à l’Etat de réaliser le tronçon routier Rodez-Séverac de la « diagonale du fou » (voir plus bas) veut en plus une ligne TGV Toulouse-Montpellier. Les TER et les bus-navettes interurbains attendront.

 

La diagonale des fous

Rien n’y fait. Le pétrole appelé à augmenter, le réchauffement climatique, l’artificialisation galopante des sols qui pénalise entre autre l’installation de jeunes agriculteurs, la perte de la biodiversité, les pollutions diverses… nos élus de droite et de gauche aidés par les notables des chambres consulaires veulent contre vents et marées continuer à goudronner l’Aveyron.

Tout juste après avoir annoncé le début des travaux du tronçon La Mothe-Les Molinières sur la RN 88 qui va permettre aux ruthénois de gagner 10 minutes dérisoires entre le bouchon de Rodez et le bouchon de l’entrée de Toulouse pour 260 millions d’euros, nos vaillants élus veulent continuer la même punition entre Rodez et Séverac. Et là aussi, Malvy et Luche sont main dans la main. Ils accompagnent avec zèle la mondialisation libérale des échanges en se moquant bien des effets pervers de ce projet sur la nature, sur l’équilibre de nos territoires et sur les budgets de leurs collectivités respectives. Mais attention, ils vous jurent la main sur le cœur qu’ils sont écolos ! Mais ils veulent une écologie qui ne coûte rien, une écologie qui ne gêne rien et surtout une écologie qui ne change rien !

L’axe européen Séville-Varsovie, projet du siècle dernier appelé plus communément « la diagonale du fou » dont la RN 88 n’est qu’un maillon, va un peu plus inonder nos territoires de produits agricoles espagnols à bas prix alors que nos brillants élus et candidats  prétendent défendre l’agriculture locale.

Pendant ce temps, la ligne SNCF Beziers-Neussargues est en déshérence alors qu’elle se situe sur trois régions toutes au Parti Socialiste, les bus-navettes interurbains ne désemplissent pas …dans  les départements voisins, et l’Aveyron qui se veut un département touristique, est le dernier département français à ne pas avoir un seul kilomètre de véloroute et de voie verte.

 

Lire la fiche « Transport » de notre programme en cliquant ici

Voir le programme dans son intégralité en cliquant ici

02/11/2009

En Ariège, le département ne veut pas payer les routes nationales

Le président socialiste du conseil général de l’Ariège a opposé un « non » ferme à la demande de l’Etat qui lui demandait 6 millions d’euros pour financer la déviation d’Ax-les-Thermes sur la RN 20.

Ce n’est certes pas l’aspect écologique qu’a retenu Augustin Bonrepaux pour refuser ce financement, lui qui est pour une grande liaison autoroutière Amsterdam-Barcelone qui passerait par l’Ariège. On s’en serait douté. Non. Il a argumenté en disant qu’il y a des choix budgétaires important à faire et qu’il n’a pas les moyens financiers de participer à des projets qui sont de la compétence seule de l’Etat.

Pourtant, en prenant cette décision, Augustin Bonrepaux ne fait que reprendre les recommandations du président socialiste de l’ADF (Association des Départements de France) qui demande à l’Etat « d’assurer totalement ses responsabilités juridiques et financières sans faire appel aux départements dans les domaines qui restent de sa compétence, notamment les routes nationales ». Mais cette décision rejoint aussi celle du président socialiste du conseil régional d’Auvergne qui refuse de financer la RN 88 et la déviation du Puy.

Que vont faire les conseillers généraux de gauche aveyronnais ?

Voir l'article de La dépêche du Midi "Ariège" en cliquant ici

canopée.jpgLes propos tenus dans Midi-Libre et La Dépêche par l’association environnementale Aveyronnaise Canopée nous font du baume au cœur. Comme nous, ils trouvent scandaleux que de tels investissements soient octroyés pour la fameuse RN88 : « Ce n'est nullement une réponse d'avenir ».

J-46. Nous devons être nombreux samedi, place d’Armes à 9 h 45 à pied ou à vélo, avec Canopée pour exiger de nos dirigeants un accord ambitieux, équitable et contraignant lors du sommet de Copenhague sur le climat. Mais à un problème global, celui du réchauffement climatique, il faut aussi des réponses locales. En cela, les propositions que nous faisons, qui sont aussi en grande partie celles des associations environnementales locales, doivent être entendues.