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31/01/2016

Protégeons la zone humide de la Découverte

zone-humide-decouverte.jpgC’est mardi 2 février que se déroulera la Journée mondiale des zones humides. Des animations sont prévues partout pour sensibiliser sur ces zones indispensables à la survie de nombreuses espèces et donc à notre survie. Le thème de cette année est : Des zones humides pour notre avenir : Modes de vie durables.

Nous avons pratiquement en centre ville de Decazeville une zone humide. Elle se situe sur l’arrière du parking du Musée géologique. Elle n’est malheureusement pas protégée comme il le faudrait et des véhicules motorisés n’hésitent pas parfois à s'y aventurer : motos, voiture, camping-car…, tout comme des chevaux ou des chiens non tenus en laisse.

grenouille rousse.jpgPourtant, de nombreuses espèces y trouvent refuge. Le CPIE et la LPO avaient identifiés les parcelles concernées par la ponte de crapauds calamite et pélodyte ponctué et j’avais moi-même pu photographier une grenouille rousse. Les pontes sont visibles dès mars. Ces espèces sont bien sûr protégées et il est interdit de les détruire. Le CPIE avait noté que les petites mares (ou réservoirs) peuvent former un réseau depuis le bois situé à l’est. La présence de crapaud calamite peut aussi venir d’un dépôt de sable lié à des travaux. On peut donc se trouver en extrême limite d’un habitat beaucoup plus étendu que ce qu’il semble.

pontes.jpgIl faudrait donc tout faire pour mieux connaître et préserver cet espace, notamment son alimentation en eau et éviter toute pollution venant du parking ou d'ailleurs.

Et enfin, il faudrait mettre en valeur cette richesse avec un projet d’aménagement pour protéger ce site et le mettre en valeur. D’abord pour les Decazevillois, notamment les scolaires, mais aussi pour les habitants du Bassin et pour les personnes de passage sur ce site. Cela ne demanderai pas beaucoup d'argent et ça constituerait un complément d'intérêt au Musée géologique proche et à la Découverte dans son ensemble.

Photos : jlc - licence creative commons - Cliquez sur les photos pour les agrandir

09/01/2016

René Apallec casse la gueule des généraux de 14-18

strada-dkz.jpgC’était hier soir le vernissage de l’exposition des œuvres du collagiste René Apallec à la galerie du cinéma La Strada à Decazeville. Il y a maintenant quelques mois que j’entends parler de cette exposition qui tourne un peu partout en France et à l’étranger et qui a notamment été présentée à Rodez à l’atelier JJV en septembre 2014. Le magazine FritureMag en a aussi beaucoup parlé.

 

René Apallec serait né à la toute fin du XIXème siècle et aurait connu en tant qu’infirmier les horreurs de la première guerre mondiale. Rentré chez lui, très marqué par ces visions d’horreur, il ne dort plus et reste cloîtré chez ses parents.

appelec-planche.jpgLors d’un excès de folie provoqué par la boisson, il se met à découper, déchirer toute sa collection d’archives fanatiques et guerrières. Les photos s’entremêlant l’interpellent. Quelques coups de scalpel et le visage d’un général décoré se disloque, devenant méconnaissable et ridiculisé. Il tient sa revanche. Chirurgien-plasticien sur papier, il se fera casseur de gueule des artisans en chef de la boucherie de 14-18.

En 1922 il part pour Toulouse ou il restera jusqu’en 1934. Il aura un période artistique très prolifique où il créé des œuvres dénonçant la guerre et les puissants qui la commandent.

Il a réalisé une grande partie de son œuvre dans le secret et refusait d’exposer ses collages et tout particulièrement la série « Gueules cassées », la considérant lui même politiquement incorrecte.

Les œuvres de René Apallec ont été découvertes par hasard en 2007 dans un grenier du centre de Toulouse.

 

René Apallec hante Hervé Laplace

Affiche San-Francisco.jpgEn fait, René Apallec n’a jamais existé.

C’est l’artiste toulousain Hervé Laplace, présent hier soir à Decazeville, qui a créé de toute pièce un personnage fictif avec toute son histoire, ses fantômes, ses souffrances.

Lorsqu’il travaille sur ses compositions et qu’il les présente, Hervé Laplace est de tout son corps et de toute son âme René Apallec, ce soldat de la Grande Guerre qui a traversé des horreurs.

facesofconflict.jpgLes œuvres de René Apallec ont été exposées depuis 2012 dans toute la France, mais aussi à San-Francisco (2013 et 2014) et au Royal Albert Mémorial Muséum (RAMM) de Londres en 2015 pour une exposition collective où figurait notamment des œuvres d’Otto Dix.

Hervé Laplace / René Apallec était sur France 3 en septembre 2014 pour présenter l’exposition de Rodez : « Le fait de « casser la gueule » aux généraux, c’est un hommage que je rends à tous ces inconnus qui sont rentrés chez eux défigurés… C’est surtout une démarche pour dénoncer ces généraux qui ont envoyé tous ces êtres humains à la boucherie… »

La création du personnage de René Apallec a permis à Hervé Laplace de mieux faire connaître son travail sur les « gueules cassées » : « Je me retrouve sur des sites spécialisés sur la Grande Guerre, à côté d’Otto Dix… » dit-il à La Dépêche du Midi du 17 septembre 2014.

creation.jpgIl faut aussi apprécier toute la minutie du travail de René Appalec. Minutie qui n’est parfois pas visible à l’œil nu. C’est avec une loupe (fournie par les organisateurs) que l’on voit alors toute la dextérité et tout la minutie qu’il a fallu pour réaliser ces œuvres.

Les « gueules cassées » ont hanté et inspiré de nombreux artistes. On pense bien sûr à Otto Dix qui a vécu les années de la Grande Guerre sur différents fronts du côté allemand. Des œuvres tourmentées comme “Les Joueurs de Skat“ ou “Les Rues de Prague“ et bien d’autres ont été déclarées “dégénérées“ par les nazis dès 1933. Certaines ont été brûlées et Otto Dix a connu l’emprisonnement. Il ne fallait surtout pas décourager les ardeurs bellicistes de l’Allemagne à cette époque.

 

Le Général aveyronnais Edouard de Curières de Castelnau, le capucin botté

Général de Castelnau -2photos.jpgOn peut comprendre le désir de René Apallec de se venger du Général de Castelnau en lui réservant un portrait.

Ce Saint-Cyrien natif de Saint-Affrique dans l’Aveyron a été un de ces généraux de la Grande Guerre qui a envoyé au casse-pipe des centaines de milliers de soldats. Une statue équestre le représentant trône au jardin public de cette ville depuis 1957

Sa ferveur religieuse lui valut son surnom de “capucin botté“. Son positionnement politique était très à droite, patriote voire nationaliste. Il a débuté une carrière politique après la Grande Guerre comme député de l’Aveyron (1919 à 1924, non réélu) siégeant avec la droite catholique et comme conseiller général de l’Aveyron sur le canton de Saint-Rome-du-Tarn de 1919 à 1928. Il fut un fervent défenseur de l’école privée avec des discours enflammés lors des manifestations contre l’école unique en 1925.

Soutien de Franco, il s’est montré très critique à l’égard de Pétain qu’il avait pourtant eu un moment sous ses ordres durant la Grande Guerre. Sans doute un éclair de lucidité avant de décéder le 19 mars 1944.

Comme chef de guerre, Edouard de Castelnau était un adepte de l’attaque à outrance avec son fameux ordre “En avant, partout, à fond“. Respectant cette stratégie, les premiers mois de guerre sont terribles pour l’armée française : près de 850 000 hommes tués, blessés ou disparus. 700 000 pour l’armée allemande. En 1915, la 2ème armée du général de Castelnau prend part à l’offensive en Artois qui sera très coûteuse en vies humaines. L’opinion publique est révoltée et Castelnau doit partir. Il revient sur le front de l’est en 1916 pour réarmer la région de Verdun et organiser sa défense. Face au carnage de la bataille de Verdun mais aussi à l’échec meurtrier de l’offensive de la Somme, Castelnau fait parti des généraux en disgrâce et est placé en non-activité.

Une quarantaine d’œuvres de René Apallec est visible à la galerie du cinéma La Strada à Decazeville du 8 au 31 janvier 2015. Pour moitié, il s’agit de “gueules cassées“.

 

Photos (cliquez sur les photos pour les agrandir) : 1 - jlc

Toutes les autres photos sont issues du site internet ou de la page Facebook de René Apallec, d'affiches d'expositions, d'une capture d'écran de France 3 et d'images issues de l'Illustration.