27/07/2018
Les cyclistes une fois de plus « oubliés » à Decazeville
Les travaux de voirie des rues Lassale et Miramont sur la RD 221 sont en cours de réalisation.
A l’examen de la pose des bordures de trottoirs, il semblerait que rien ne soit prévu pour la circulation des cyclistes dans cette rue en forte pente afin d’éviter qu’ils gênent la circulation dans le sens de la montée ou qu’ils soient percutés par l’arrière par des véhicules motorisés.
Le profil et la largeur de ces rues permettaient pourtant de réaliser une bande cyclable dans le sens de la montée sans toucher au stationnement, en gardant des trottoirs suffisamment larges et en sécurisant les sorties des rues de la Montagne, de l’Egalité, Emma Calvé et route de Vialarels.
C’était d’ailleurs une préconisation du Schéma Modes Doux adopté par la Communauté de Communes du Bassin Decazeville-Aubin le 22 juin 2010, préconisation que j’ai maintes fois répété lors de commissions urbanisme ou travaux, en conseil municipal, ou sur ce blog.
De plus, l’article L228-2 du Code de l’environnement précise : « A l’occasion des réalisations ou des rénovations des voies urbaines, à l’exception des autoroutes et voies rapides, doivent être mis au point des itinéraires cyclables pourvus d’aménagements sous forme de pistes, marquages au sol ou couloirs indépendants, en fonction des besoins et contraintes de la circulation. L’aménagement de ces itinéraires cyclables doit tenir compte des orientations du plan de déplacements urbains, lorsqu’il existe. »
Des aménagements cyclables auraient donc du être prévus dans la rénovation de ces deux rues.
J’ai bien sûr alerté l’association aveyronnaise Cyclo-Motivés 12 qui a pris le relais de l’Association pour la Défense et la Sécurité des Cyclistes en Aveyron.
La politique de découragement de l’usage du vélo se poursuit à Decazeville. C’est surement ça le « souffle nouveau » que voulait la majorité municipale. Le souffle des années Pompidou : tout pour la bagnole. Ils ont seulement quarante ans de retard !
Pendant que l'ADEME, dans le dossier du dernier numéro de son magazine sur l'adaptation au réchauffement climatique, met en avant les déplacements cyclables, Decazeville s'entête à interdire les cyclistes de ses rues.
Photos (cliquez sur les photos pour les agrandir) :
1 - jlc - Licence Creative Commons
2 - Schéma Modes Doux - Communauté de Communes du Bassin Decazeville-Aubin
3 - ADEME - Le Mag 117
15:53 Publié dans Développement durable, Environnement, Politique locale, Transports et mobilité, Véloroutes et voies vertes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : decazeville, modes actifs, rue lassale, loi laure | | Facebook | | Imprimer |
17/07/2018
A Decazeville, la minorité (pour l’instant) bannie des médias numériques de la Ville
Les pages Facebook officielles d’une commune doivent se borner à délivrer des informations pratiques aux habitants de la commune, à rapporter des événements en cours ou à annoncer des manifestations à venir. En sont normalement exclus des documents écrits, photographiques et vidéos retraçant, en temps réel, l’action de la majorité municipale, ou alors, il faut en déduire qu’elle doit être regardée comme un bulletin d’information générale. En cela, comme pour le bulletin d’information municipal papier, une place doit être laissé aux élus minoritaires sur cette page (CGCT : article L. 2121-27-1).
C’est la conclusion qu’a rendu le Tribunal Administratif de Melun le 27 novembre 2017 sur plainte d’un conseiller municipal d’opposition de Lagny-sur-Marne. Voir la pièce jointe ci-dessous :
Et en Aveyron ?
Les pages Facebook de certaines collectivités aveyronnaises peuvent être effectivement considérées comme des bulletins d’information générale. On voit régulièrement sur la page Facebook de la Ville de Rodez, des photos et des vidéos de son maire ou de son équipe, tout comme sur celle de Millau, documents qui retracent en fait la vie des majorités municipales de ces communes. A signaler tout de même que Villefranche-de-Rouergue ne semble pas avoir de page Facebook.
Et à Decazeville ?
La page Facebook de la Ville de Decazeville bat tous les records en la matière. Sur 27 notes de la page Facebook de la Ville de Decazeville entre le 29 mai et le 4 juillet 2018, le maire et son équipe sont régulièrement mis en scène. Le maire est en photo au moins sur 8 notes, en vidéo sur 2, et est cité au moins une dizaine de fois dans les différentes notes.
Il en est de même pour les actualités du site internet officiel de la Ville de Decazeville qui sont souvent des reprises des notes de la page Facebook et vice-versa.
C’est donc après avoir fait cette constatation que les élus minoritaires ont adressé un courrier au maire de Decazeville pour demander un espace d’expression dans les médias numériques de la Ville.
La réponse est tombée fin juin : c’est non !
Dans se réponse, le maire s’étonne d’abord du soudain intérêt de la minorité pour ces médias.
Il y a malheureusement longtemps que la minorité se plaint du parti pris de la communication institutionnelle de la Ville sur les médias numériques officiels. J’y avais d’ailleurs consacré une note en février dernier.
Pour justifier ce refus, le maire évoque les « médias dont nous disposons ». Fichtre ! Et de citer pêle-mêle mon blog (qui existe depuis douze ans et qui a traversé trois mandats de maire !) et « Les Echos de la Découverte » que « nous alimentons y compris avec le contenu de certaines commissions municipales ».
Qu’il y a t-il de mal à signaler lors d'une discussion sur une page Facebook que nous avons relayé en commission des travaux les demandes de certains concitoyens pour la réhabilitation d’un chemin encombré par les herbes et les ronces ? C’est juste rendre compte de son travail de conseiller municipal. Ce qui me semble grave, c’est que cette demande en commission n’a jamais été suivie d’effet !
Pourquoi le maire en veut-il à « Les Echos de la Découverte » qui reprend pourtant aussi les informations officielles de la mairie.
La page « Les Echos de la Découverte » est suivie par 3 696 personnes alors que la page officielle Facebook de la Ville de Decazeville n’est suivie que par 2 698 personnes.
Mais le succès de « Les Echos de la Découverte » réside justement dans les informations que cette page diffuse et en un réseau qui lui permet d’annoncer avant d’autres des faits importants. Cette page est donc reconnue pour être est plus réactive et objective que la page de la Ville de Decazeville qui est avant tout ressentie comme le site de promotion (ou de propagande) de la majorité.
On peut signaler que d'autres pages Facebook partagent très régulièrement les notes de la page officielle de la Ville de Decazeville. C’est tout à fait leur droit.
Dans son courrier, le maire rappelle que le site internet de la Ville avait été créé par les précédentes mandatures et que la minorité d’alors, devenue majorité aujourd’hui, n’y a jamais accédé.
La minorité d’alors l’a-t-elle demandée au moins ? Non bien sûr !
Mais il oublie de dire que la page Facebook de la Ville de Decazeville, la plus critiquable, a elle été crée par lui même et l’actuelle majorité.
Enfin, le maire termine son courrier en disant que cela ne serait pas possible le laisser techniquement la place à la minorité sur la page Facebook.
Je ne vois pas pourquoi ? Ce qui est possible pour un média écrit est également possible pour les médias numériques !
Il s’agit donc d’une preuve de mauvaise foi de plus du maire, doublée d’une volonté de poursuivre sa propagande sur les médias officiels de la Ville de Decazeville en essayant de museler la minorité.
Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir
1 - Capture d'écrans de la page Facebook de la Ville de Decazeville
2 - Capture d'écran de la page Facebook "Tu sais que tu es de Decazeville quand..."
09:55 Publié dans Politique locale | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | Imprimer |
16/07/2018
Nicolaï Vavilov, accusé de « bricoler avec des fleurs », magnifiquement réhabilité par Mario Del Curto
Le photographe suisse Mario Del Curto n’est pas inconnu en Aveyron. Il est venu maintes fois à Viviez dans le bassin industriel de Decazeville photographier l’artiste local Guy Brunet et ses œuvres pour illustrer un ouvrage écrit en collaboration de Charles Soubeyran et édité à l’occasion des expositions de l’artiste viviézois à Lausanne, Nantes et Rodez dont ils étaient aussi les commissaires de l’exposition. Mario Del Curto était d’ailleurs au vernissage de l’exposition ruthénoise au musée Denys-Puech à l ‘été 2017 (deuxième à partir de la gauche, à côté de Guy Brunet).
Dans son dernier ouvrage : Les graines du monde – L’Institut Vavilov, Mario Del Curto aborde un tout autre sujet qui visiblement le passionne autant. Et on le comprend. En effet, la vie et l’œuvre monumentale accomplie par le grand botaniste-explorateur Nicolaï Vavilov sont sans commune mesure. L’institut Vavilov à Saint-Pétersbourg qu’il a créé est la plus ancienne banque de graines du monde : 330 000 spécimens y sont répertoriés, conservés, régénérés (blé, orge, seigle, cassis, fraises, etc…) et une pièce conserve près de 380 000 feuilles d’herbiers. C’est donc un trésor inestimable que des sociétés privées tentent encore de s’approprier. Mais une autre menace pèse sur cet institut. Le manque permanent de moyens financiers empêche sa modernisation indispensable des infrastructures, des bâtiments aux équipements. Les revenus tellement bas des scientifiques ont du mal à attirer des successeurs. L’enjeu est donc très important car l’avenir alimentaire de la planète dépend de la conservation de la mémoire génétique des plantes.
Au delà des images montrant cet Institut, ses collections et ses scientifiques dévoués, Mario Del Curto nous amène à travers ses magnifiques photos à découvrir les différentes stations d’expérimentation dans toute l’ancienne URSS, notamment dans les paysages grandioses du Pamir au Tadjikistan ou à Altamy en Kazakhstan.
Nicolaï Vavilov a réalisé des explorations dans tous les continents, écrit de nombreux ouvrages scientifiques, organisé la mise en place d’un système agronomique efficace en Union Soviétique. Vavilov était né en 1887. Protégé par Lénine, il fut condamné à mort par Staline qui lui reprochait de « bricoler avec des fleurs, des feuilles, des greffes et autres non-sens botaniques au lieu d’aider l’agriculture, comme le fait l’académicien Lyssenko ». Il meurt de faim dans une prison de Saratov en 1943. Un immense gâchis et une immense perte pour la connaissance et la conservation de notre patrimoine alimentaire. Il fut réhabilité en tant qu’académicien en 1956.
Le talent de photographe et d’écrivain de Mario del Curto nous aide à mieux connaître Vavilov, l’homme et son œuvre. Le témoignage de nombreux scientifiques dans cet ouvrage complète cette connaissance. Voilà un ouvrage qui tombe à pic pour nous rappeler que les ressources en eau et en produits végétaux pour l’alimentation seront les clés de la survie de l’humanité dans les prochaines décennies.
Les graines du monde – L’Institut Vavilov – Mario Del Curto – 2017 – 320 pages 22 X 30,5 – 45 € – Till Schaap Edition – Actes Sud
A lire : La fiche d’Actes Sud
Photos : Cliquez sur les photos pour les agrandir
1 et 3 : photos tirées de l’ouvrage
2 : jlc, licence Créative Commons
4 : couverture de l'ouvrage : Actes Sud
09:17 Publié dans Culture, Environnement, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : biodiversité | | Facebook | | Imprimer |