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28/03/2006

Richesse écologique (et économique) de notre territoire

J’avais eu le plaisir de visiter en 2003, lors des Assises du Développement Durable à Lille, le paysage industriel et les terrils de la région de Lens, à Loos-en-Gohelle exactement. J’en étais ressorti fortement impressionné. De cet environnement artificiel que l’on pensait dévasté, des associations et des élus en ont fait une force. De ces terrils soit-disant stériles, naît une nouvelle vie intense tant pour la faune que pour la flore. C’est ce que nous décrit le magazine « Terre sauvage » du mois de février 2006 sur une dizaine de pages illustrées par de magnifiques photos.


Lorsqu’en janvier 1988, Jean-François Caron créé l’association « La Chaîne des Terrils », il n’était pas encore maire de Loos-en-Gohelle et vice-président du Conseil Régional. Mais il était persuadé que de cet environnement handicapant se révèlerait un réseau fabuleux de biodiversité. C’est ainsi que grâce aux anciennes voies de chemin de fer des mines, ce territoire dispose d’une vraie « trame verte », un réseau de corridors écologiques qui permet aux animaux de circuler d’un site à l’autre et aux hommes de randonner, à pied ou à vélo ou même à cheval. Sur le carreau de mine de la base 11/19, la culture est reine grâce à la scène nationale « Culture Commune » qui développe des projets culturels avec les habitants sur toutes les communes de ce vaste territoire. Enfin une éco-zone permet à des entreprises travaillant dans le domaine de l’environnement de se développer dans des bâtiments ayant été réhabilité selon la démarche HQE (Haute Qualité Environnementale).
De cette réussite tant sociale, qu’économique et environnementale, ce territoire espère être retenu au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco dans la catégorie « Paysage culturel évolutif ».

Les 400 hectares de notre Parc Intercommunal ainsi que divers endroits de notre Bassin n’ont rien à envier des paysages du Nord-Pas-de-Calais. Nous avons autour de nous un patrimoine paysager, floristique et faunistique beaucoup plus riche qui ne demande qu’à être mis en valeur. Il y a en France 15 millions de marcheurs qui ne demandent qu’à découvrir des paysages comme le nôtre. La Rando verte, organisée l’an passé par le club de Cransac, à permis d’avoir un petit aperçu des richesses de nos chemins et de nos paysages de la forêt de la Vaysse au Puy de Wolf en passant par les hauteurs de la Découverte. Ces activités, associées à la gastronomie locale, à la remise en forme, à la découverte de notre flore et de notre faune, à nos musées, à notre patrimoine industriel, à notre histoire peuvent permettrent le développement d’un tourisme « durable » tout au long de l’année.
Des collectivités locales l’on bien compris. La convention pour la gestion et le suivi scientifique d’une zone protégée de 54 hectares (rachetée à Umicore) à cheval sur 4 communes (3 aveyronnaises : Bor-et-Bar, La Salvetat-Peyrales, Lescure-Jaouls, et 1 tarnaise : Jouqueviel), en collaboration avec le syndicat mixte du Bassin versant du Viaur et la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux) est un exemple à méditer.
Le but n’est pas de « mettre ces espaces sous cloche », mais d’ouvrir ce site au public notamment local qui le connaît mal. La LPO, qui à déjà fait un inventaire faunistique sur ce secteur, souhaite y créer des sentiers pédagogiques en prenant garde de ne pas trop déranger la faune.

Un sondage mondial datant de novembre dernier révèle que l’environnement arrive au même niveau de priorité que la lutte contre le terrorisme, la pauvreté ou la guerre, aussi bien dans les pays développés que dans les nations plus pauvres. Cette étude menée auprès de 20 000 personnes dans vingt pays du globe montre que 67 % des personnes interrogées estiment qu'il est «très important» de protéger les ressources naturelles. Ainsi, 52 % des personnes interrogées (62 % des Français) jugent que, si rien n'est fait pour lutter contre l'extinction des espèces, c'est, au final, toute forme de vie sur la planète qui serait mise en danger. L'immense majorité (plus de 90 %) affirment que protéger les ressources naturelles ne suffit pas, et qu'il est essentiel de réparer les dégâts de l'homme afin d'offrir aux générations futures un environnement en meilleure santé que celui que nous connaissons aujourd'hui.

Il faut donc arrêter de livrer la forêt de la Vaysse et le Parc Intercommunal dans son ensemble à des activités d’une autre époque. Celle ou nous ne connaissions pas les effets néfastes des pots d’échappement pour notre planète. Celle où nous pensions que le pétrole était à volonté.
Alors qu’il ne se passe pas une journée sans que les médias fassent état d’une conséquence dramatique pour les hommes et l’environnement du réchauffement climatique dû, on en est sûr maintenant, à l’activité humaine, nous continuons à accepter des activités mécaniques dans un lieu ou la nature essaie de reprendre difficilement sa place et où la biodiversité est encore fragile.
La « montée impossible » est une véritable provocation pour la santé des générations futures, l’avenir de ce territoire et de la planète.
Je connais la passion et l’honnêteté de certains de ses organisateurs, mais il faut qu’ils comprennent que ce genre de manifestation n’a plus de raisons d’exister à notre époque. C’est le souhait de la très grande majorité des citoyens locaux, français et mondiaux. Les pseudos retombées économiques réalisées en trois jours ne sont rien par rapport à ce que pourrait rapporter une gestion écologique et durable de ce territoire tout au long de l’année.
J’en appelle également à mes collègues élus de la communauté de communes pour leur dire que l’on ne peut pas tout faire sur ce Parc Intercommunal. Il faut faire des choix. Nous l’avons fait en nous engageant dans un Agenda 21 voulant allier économie, social et protection de l’environnement, mais également en voulant développer l’activité thermale à Cransac, en créant des animations comme les salons Bien-Etre et Eco-Energies, en aidant des réalisations HQE…
Il faut clairement dire aux organisateurs de la « montée impossible » que c’est la dernière année où ils pourront accéder au site de la Martinie. Il en va de l’avenir de la Forêt de la Vaysse et de la planète.

Il est enfin à noter que dans ce numéro de Terre Sauvage de février 2006 que vous pouvez commander à votre marchand de journaux, un dossier d’une cinquantaine de pages réalisé en collaboration avec l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) est consacré au réchauffement climatique avec notamment, un voyage dans la France en 2049.
Dossier qui illustre parfaitement mes propos.

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