Vivre à Decazeville et sa région

Dans les années 60 et 70, voir des fumées bien noires sortir des cheminées, entendre nuit et jour les hauts-fourneaux cracher leur acier ou les tubes de l’usine Vallourec s’entrechôquer, sentir cet air, mélange de charbon et d’acier en fusion, voir les eaux du Riou Mort, ruisseau traversant Decazeville, bien chargées… tout cela rassurait les habitants du Bassin.
Cela voulait dire que qu’il y avait du travail et de la vie sociale.

Bien sûr, certains se doutaient bien que toutes ces pollutions auraient des conséquences néfastes pour l’avenir de notre territoire. Mais ils se taisaient, par peur d’être rendus responsables de la fermeture ou du départ d’une entreprise. L’auto-censure était de mise. Par exemple, tout le monde tremblait pour l’avenir de l’usine « Vieille Montagne », lorsqu’une revue nationale faisait référence à des traces de cadmium jusque dans les huîtres de Marennes-Oleron.

Cela n’a pas empêché la fermeture des mines dans les années 60, puis l’arrêt de la sidérurgie en 1987,

Le début des années 90 marque le début d’une conscience environnementale sur le Bassin avec la création d’une première association environnementale : l’Association de Sauvegarde et de Gestion de l’Environnement qui essayait de sensibiliser les habitants du Bassin à l’environnement

A la fin des années 90, les élus locaux, confrontés à la réalité de la pollution des friches industrielles et surtout aux montants financiers énormes qu’il fallait consentir pour réhabiliter correctement notre territoire et repartir d’un bon pied, ont entrepris avec les syndicats, les entreprises, les associations et les citoyens voulant s’y impliquer, une réflexion qui a abouti à un document présentant des propositions d’actions pour l’avenir du Bassin.
Ce document, ou l’environnement figurait en bonne place, a abouti aux mesures du CIADT de mai 2000 qui devaient apporter au Bassin une aide financière de 28 M d’euros dont 15 M pour la requalification des espaces.

Cette démarche participative exemplaire était reconduite à cette même période pour la participation au programme européen D2MIP (Développement Durable en Midi-Pyrénées) pour la zone Figeac-Decazeville , piloté par l’ARPE.

Je pense que c’est à cette période que les élus et la population du Bassin ont pris réellement conscience du désastre écologique provoqué par 170 ans de développement non durable.

Mais c’est également cette démarche participative qui a été le moteur de la création en 2002 du Conseil de Développement Local qui a planché sur l’Agenda 21 local que nous sommes en train de finaliser.
Sur le programme d’action qui sera proposé à la population lors d’un forum le 10 juin prochain, nombreuses sont les actions touchant à l’environnement, tant en matière d’énergie que d’amélioration de notre cadre de vie ou encore d’écocitoyenneté.

Decazeville est né de l’extraction d’une ressource énergétique.
Les actions de sensibilisation à l’environnement réalisées par la Communauté de Communes Decazeville-Aubin, notamment vers les énergies renouvelables et les économies d’énergies, ne doivent pas être étrangères à cette prise de conscience…