28/07/2007
Vers une information uniformisée et chloroformée
L’arrivée de Sarkozy a t’elle donnée des ailes aux patrons de chaînes télés et radios ainsi qu'aux patrons des groupes de médias écrits ? Ils semblent décomplexés et n’hésitent plus à pratiquer des restructurations internes et externes et à remercier des journalistes pour aboutir à une information uniformisée et chloroformée.
Côté télé, c’est la suppression de l’excellente émission sur France 5 de Daniel Schneidermann « Arrêt sur Image », parce qu’il ne plaisait pas à Patrick de Carolis.
Côté radio, c’est la suppression de l’émission culturelle grand public de Frédéric Bonnaud, « la Bande à Bonnaud », remplacée à la rentrée par le très médiatique, omniprésent et consensuel Yves Calvi.
Il y a déjà de quoi être très inquiet sur l’objectivité de notre service public.
Les pétitions pour soutenir ces émissions ont recueilli un nombre important de signatures (184 670 pour « Arrêt sur Image » et 32 000 pour « la Bande à Bonnaud ».
Il ne va rester sur France Inter que pratiquement Daniel Mermet et son émission « Là-bas si j’y suis » (même si je ne partage pas tout le temps ses idées), pour porter un message différent sur les ondes de notre service public. Mais jusqu’à quand ?
Dans cette uniformisation de l’information, la presse écrite n’est pas en reste.
La presse économique d’abord, avec Bernard Arnault, déjà propriétaire de « La Tribune », qui veut racheter maintenant « Les Échos » au Britannique Pearson. Mais, dans ce domaine, la pluralité de l’information est inexistante tant ces deux titres défendent la même politique ultralibérale.
C’est maintenant au tour de la presse quotidienne régionale, avec la vente des « Journaux du Midi » détenus par le groupe « Le Monde » au groupe « Sud-Ouest » afin de réaliser avec le groupe « La Dépêche du Midi » la constitution d’un axe Bordeaux/Toulouse/Montpellier. Cette association permettrait en effet aux trois groupes (Sud Ouest, Dépêche du Midi, Journaux du Midi) de « mener conjointement de nombreux développements, tant sur leur activité traditionnelle de presse écrite que dans les domaines porteurs des médias numériques, en profitant de leur proximité géographique et de la similitude de leurs activités » dans le cadre du GIE Média Sud Europe.
Concernant les informations générales et la ligne éditoriale, cela ne changera pas grand-chose, tant tous les titres de ces groupes étaient encrés dans cette « pensée unique » récurrente, contre laquelle je m’élève parfois.
C’est au niveau local que cela risque de changer.
En effet, en Aveyron, il existe des éditions locales quotidiennes de « La Dépêche du Midi », de « Midi Libre » et de « Centre Presse ». Les deux derniers appartenants aux « Journaux du Midi » tout comme l’hebdomadaire « Le Journal de Millau ».
Les approches locales étaient parfois différentes d’un titre à l’autre, selon la compétence des journalistes locaux, leur connaissance et leur intérêt pour le lieu qu’ils sont chargés de couvrir, les informations qu’ils privilégient ainsi que leurs réseaux d’informations.
Comment cela va-t-il se passer si les trois journaux se regroupent ?
Est-ce la peine de garder trois rédactions ? Déjà, à Decazeville, il n’existe qu’une rédaction pour « Midi Libre » et « Centre Presse ». Va-t-on vers une seule rédaction pour les trois titres ? Va-t-on garder les trois journaux ?
Quel va être l’impact sur la pluralité de l’information, mais également en terme d’emplois, d’un tel regroupement ?
Si vous rajoutez à cela, la présence locale en Aveyron du très « droitier » « Petit Journal », il y a du souci à se faire concernant l’information sur notre territoire.
Heureusement il reste les blogs.
17:10 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1) | | Facebook | | Imprimer |
Commentaires
Bonjour,
Cela ne ramènera pas l'émission, mais si vous souhaitez ré-écouter "La bande à Bonnaud", c'est possible sur le site la-bande-a-bonnaud.fr
Amicalement
Nicolas
Écrit par : Nicolas | 06/08/2007
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