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12/01/2009

Dernier ouvrage d’Hervé Kempf

pour-sauver-la-planete-sort.jpg« Pour sauver la planète, sortez du capitalisme » paraît en janvier 2009, aux éditions du Seuil. 
 « Comment les riches détruisent la planète », l’ouvrage précédent qu’Hervé Kempf était venu présenter aux dernières Journées d’Eté des Verts à Toulouse, a rencontré un grand succès en France et dans le monde entier, avec des traductions en anglais, espagnol, italien et grec. Il est maintenant publié en poche (collection Points).

Un autre monde est possible, il est indispensable, il est à notre portée. Le capitalisme, après un règne de deux cents ans, est entré dans une phase mortifère : il génère tout à la fois une crise économique majeure et une crise écologique d’ampleur historique. Pour sauver la planète, il faut sortir du capitalisme, en recontruisant une société où l’économie n’est pas reine mais outil, où la coopération l’emporte sur la compétition, où le bien commun est plus important que le profit. Hervé Kempf explique comment le capitalisme a changé de régime depuis les années 1980 et a réussi à imposer son modèle individualiste de comportement, marginalisant les logiques collectives. Pour sortir du capitalisme, il faut prioritairement se défaire de ce conditionnement psychique. L’oligarchie cherche à détourner l’attention d’un public de plus en plus conscient du désastre imminent en lui faisant croire que la technologie pourrait surmonter l’obstacle. Cette illusion ne vise qu’à perpétuer le système de domination en vigueur. L’avenir n’est pas dans la technologie, mais dans un nouvel agencement des relations sociales. Ce qui fera pencher la balance, c’est la force et la vitesse avec lesquelles nous saurons retrouver l’exigence de la solidarité.
Hervé Kempf ménage encore moins ses lecteurs. Pour lui, les fameuses technologies vertes dont on nous rebat les oreilles, nous promettant grâce à elles le retour de la croissance (verte, la croissance!), sont plus dangereuses qu’utiles à la bonne santé de la planète.

hervé-kempf.jpgHervé Kempf était samedi dernier l’invité de Ruth Stégassy pour l’émission "Terre à Terre" sur France-Culture.
Quelques extraits :
« Le capitalisme est une philosophie qui considère que l’individu ne doit chercher avant tout que son propre intérêt et qui d’autre part estime que l’échange entre humains se déroule essentiellement par la marchandisation et par l’extension du règne de la marchandise à l’ensemble des rapports humains et à l’ensemble des biens sur terre. »…
« La force des tenants de ce capitalisme, c’est d’avoir transformé notre psychologie collective, notamment par l’aliénation individualiste et publicitaire. »…

« Depuis 30 ans, le capitalisme a changé de régime.
Il y a eu une très forte progression des inégalités. Quelqu’un de très riche gagnait dans les années 60-70, 40 fois plus que le salaire moyen, maintenant on en est 300, 400, 500 fois plus. On a crevé les plafonds de l’inégalité et donc de l’injustice.
Deuxième point, le capitalisme avait une certaine moralité. Depuis trente ans, on assiste à une généralisation d’un système de corruption tout à fait extraordinaire. Ceux que l’on appelle les élites que moi j’appelle oligarchie, que vous pourriez appeler les classes dominantes, sont maintenant arrivée à un degré de corruption du système extrêmement important, aussi bien pécuniairement par cette avidité et cette cupidité sans freins, que par une sorte de corruption morale d’oubli du soucis du bien commun, d’oubli du soucis de l’avenir, d’oubli du soucis des générations futures.
Troisième point, ce changement de régime du capitalisme a réussi de généraliser la philosophie individualiste à l’ensemble du corps social.
Avant, l’individu était tempéré par des solidarités collectives. Ce qu’a réussi le capitalisme ces trente dernières années, c’est à faire exploser ce sens de la coopération, de la solidarité, du bien commun, pour ne plus conserver que l’idée que les individus ne peuvent se réaliser que par eux-mêmes, en oubliant les autres. »

« Nous nous en sortirons en changeant notre façon d’être ensemble
Sortir du capitalisme c’est dire nous sommes des humains, être humain c’est parler, parler c’est échanger, et nous voulons moins de biens, plus de liens, moins de choses, plus d’esprit. »


Les solutions ? Pour Hervé Kempf, elles tiennent en trois ou quatre points : mettre l’économie au service de l’homme et de la planète, favoriser l’économie coopérative, sociale et solidaire, se réapproprier les moyens de production sans tomber dans un marxisme intégriste (repenser Fourrier, Proudhon…), remettre en question les inégalités, opérer des transferts de revenus vers les plus pauvres par une fiscalisation accrue des hauts revenus, instaurer un Revenu Maximum Admissible (comme l’avait déjà instauré Roosevelt,le père du New Deal, en 1942)…
Dans toutes ces politiques, la protection de l’environnement doit être une priorité et nous devrons obligatoirement repenser la question de la production agriculture.

Ces quelques points qu’a développé Hervé Kempf sur France-Culture (radio publique) me donnent envie d’en savoir un peu plus.

Hervé Kempf anime le site internet Reporterre
Vous pouvez réécouter ou podcaster l'émission "Terre à Terre"
Hervé Kempf sera l'invité de "La bas si j'y suis", l'émission de Daniel Mermet sur France Inter le mercredi 14 janvier à 15 h. Vous pourrez écouter ou podcaster l'émission sur : http://www.radiofrance.fr/franceinter/em/labassijysuis

Photo d'Hervé Kempf : jlc

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