Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

26/02/2011

L ‘Aveyron loin de tout : que du bonheur !

Aveyron,Rodez,chômage,RN 88,routes,LGV,enclavement,La presse locale et les télévisions nationales (France 2) s’intéressent actuellement à la prospérité de l’Aveyron et notamment à son faible taux de chômage de 5,2 %. Ce succès viendrait avant tout du relatif enclavement de ce département. Et bien oui ! Être loin de tout donnerait aux Aveyronnais une obligation de se prendre en charge eux-mêmes. Même le maire de Rodez le reconnaît.

Les reportages notent la compétence et l’ardeur au travail des Aveyronnais, une gouvernance responsable et humaine des chefs d’entreprises et un dialogue fructueux dans les entreprises pour aboutir à un consensus. L’agriculture, qui représente 12 % des emplois en Aveyron, est aussi un facteur bénéfique à ce succès.

Sans LGV, à deux heures de la capitale régionale et à 7 heures en train de Paris, l’Aveyron serait donc une oasis de prospérité par rapport à d’autres territoires qui ont tout et cette prospérité viendrait même de ce relatif enclavement que certains désignent comme un handicap.

Des évidences que j’avais déjà noté dans les propos du président de la CCI d’Aurillac qui ventait ainsi son territoire il a moins d’un an : « Etre un petit peu enclavé nous a laissé à côté des grandes périodes où on a beaucoup massacré la nature. Le département est préservé, il est intact… On va rentrer de plein pied dans cette nouvelle économie dite durable ».

Sans se replier sur lui-même, l’Aveyron a une chance inouïe de garder son authenticité et sa prospérité s’il ne cède pas aux sirènes de ceux qui  réclament toujours plus d’autoroutes ou de 2X2 voies, des LGV et des avions à bas coûts. Il faut au contraire garder cet équilibre fragile entre territoire encore protégé grâce à ce relatif enclavement et dynamisme économique et social. Il ne faut pas banaliser notre département, il faut au contraire garder cette originalité. 

 

22/02/2011

Comment peut-on encore défendre le nucléaire ?

TRICASTIN.pngEn lisant Centre Presse ce matin, j’ai été passablement irrité par le communiqué d'un élu de Rodez membre du Parti Communiste (voir en bas de note), qui, sous le motif louable de protéger les usagers d’EDF, glorifie en fait le nucléaire en balançant au passage de gros mensonges.

J’ai donc répondu par l'intermédiaire du journal.

" Comment expliquer que 25 ans après l’horreur de l’explosion de la centrale de Tchernobyl qui fait encore des victimes tous les jours, le nucléaire trouve encore de si fidèles défenseurs si ce n’est que par aveuglement idéologique.

Comment peut-on parler de l’indépendance énergétique de la France grâce au nucléaire alors qu’il n’y a plus une seule mine d’uranium en France et que les mines exploitées par Areva à l’étranger le sont dans des conditions sociales et environnementales désastreuses comme au Niger.

Comment peut-on continuer à glorifier le nucléaire civil, marchepied du nucléaire militaire et de la prolifération nucléaire dans le monde. N’oublions pas que Nicolas Sarkozy voulait vendre des centrales nucléaires à Kadhafi et défendait des accords nucléaires avec Ben Ali, il y a encore peu de temps.

En défendant le nucléaire pour défendre les usagers de l’électricité, Jean-Albert Bessière  se trompe. Mais en plus il nous trompe avec des arguments faux.

Comment expliquer que le nucléaire est moins cher que d’autres sources de production d’électricité alors que le nucléaire recule partout dans le monde. L’électricité nucléaire en France est moins chère parce qu’elle bénéficie depuis des dizaines d’années d’un soutien financier massif de la part des gouvernements successifs et qu’elle n’intègre pas totalement les énormes dépenses attendues par le démantèlement des centrales en fin de vie et la gestion des déchets. Nous laissons tout cela à nos enfants.

Jean-Albert Bessière nous trompe en faisant croire que la CSPE (Contribution au Service Public de l’Electricité) payé par tous les abonnés à l’électricité sert uniquement à racheter l’électricité d’origine photovoltaïque. Entre 2007 et 2010, les énergies renouvelables ont pesé entre 0 et 22 % de cette CSPE. Tout le reste des recettes de cette taxe est consacré au surcoût de production d'électricité, pour l'essentiel à base de pétrole, charbon ou gaz, dans les îles françaises, au rachat d’électricité produite par cogénération ou des moyens de production de pointe qui fonctionnent au gaz ou au pétrole et à la protection des consommateurs précaires. La production d'électricité émettrice de gaz à effet de serre a donc absorbé entre 68 et 88 % de la CSPE entre 2007 et 2010.

 Alors oui à un service public de l’énergie, mais pas à celui que Jean-Albert Bessière rêve. Oui à un service public de l’énergie dont les trois piliers seront les économies d’énergies, l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables. Oui à un service public de l'énergie, multi-énergies hors nucléaire et décentralisé.

En attendant ce service public que je souhaite ardemment, j’encourage les usagers de l’électricité à se tourner vers des fournisseurs vendant exclusivement de l’électricité d’origine renouvelable et ayant un statut de coopérative. Ca existe, j’y suis abonné et sociétaire et si on fait un peu attention à ses consommations, c’est moins cher que l’électricité nucléaire. Mais surtout on a la satisfaction de ne pas participer à cette folie nucléaire qui détruit les hommes, saccage la planète et engloutie des sommes faramineuses.

 Jean-Louis Calmettes

Elu Europe-Ecologie – les Verts à Decazeville et délégué à la Communauté de Communes du Bassin Decazeville-Aubin "

Le communiqué de Jean-Albert Bessière Comment l'Etat vole les usagers de l'électricité - J-A Bessières.pdf

Jean Barrié a publié une tribune dans Centre Presse du 23 février 2011 Les fourberies du nucléaire - Jean Barrié.pdf

15/02/2011

Boyer veut un PPP pour la RN 88

rn88-borne.jpg

Avant de quitter le conseil général, Yves Boyer, maire de Laissac et fidèle lieutenant de Puech s’épanche dans Centre Presse du 8 février (voir en bas de note). Depuis trente cinq ans, ces deux acolytes ne voient pas que le monde est en train de changer et ils s’obstinent à soutenir un projet : le doublement de la RN 88. Yves Boyer revient dans cet article sur le financement du tronçon Rodez - A 75 qui pourrait se réaliser selon lui par un PPP (Partenariat Public Privé). Vieille idée de Jean Puech qui n’avait fort heureusement pas été retenue. Cela consiste à faire réaliser les travaux par une entreprise privée qui avancerait les fonds nécessaires, l’Etat et les collectivités locales payant un loyer durant un certain nombre d’années à cette entreprise. Ce mode de financement très prisé par la droite libérale est très lucratif pour les entreprises privées qui ont là des rentes avantageuses payées par les contribuables durant des années. On retrouve là les mêmes entreprises, qui après avoir fait fortune avec les autoroutes, les bâtiments publics, sont en train de signer des contrats juteux avec les collectivités locales pour les LGV (Lignes à Grande Vitesse) : Vinci, Bouygues, Eiffage…

Yves Boyer est très en colère de voir que « l’on s’inquiète plus du devenir du pique-prune et de l’écrevisse à pattes blanches que des vies humaines ». Propos honteux et caricaturaux ! S’i on avait écouté les propositions des écologistes, cela ferait longtemps que cet axe serait sécurisé ! Les causes des accidents, on les connaît : augmentation artificielle du nombre de véhicules sur cet axe, notamment de camions, vitesses excessives, imprudences diverses, alcool, aménagements sécuritaires demandés notamment par les riverains non réalisés (passages à niveau, embranchements dangereux, baisse de la vitesse, circulation agricole…). C’est pourquoi nous militons depuis longtemps pour des aménagements sur la RN 88 pour la sécurité des usagers et la sécurité et la tranquillité des riverains sans doublement systématique. Nous préférons diminuer le flux de véhicules, notamment de poids lourds, réduire les vitesses, sécuriser les passages à niveaux, les carrefours et la circulation agricole et en même temps y augmenter les transports collectifs.

Interdiction poids lourds 71.jpgJe tiens à rappeler à Yves Boyer que la circulation entre Laissac et la A 75 est moins importante que sur la RD 840 dans la traversée de Firmi par exemple et que le nombre de poids lourds en transit national et international qui y circule peut être diminué en les interdisant purement et simplement sur cet axe, à l’exemple d’autres départements. C’est un choix. Mais on a bien compris qu’Yves Boyer préfère les poids lourds au pique-prune et à l’écrevisse à pattes blanches. 

Les nouveaux esclaves de la route.jpgNos vaillants défenseurs du doublement de la RN 88 auraient dû regarder l’édifiant reportage d’ « Envoyé spécial » consacré aux esclaves de la route.

Ils auraient compris que non seulement le transport routier massacre notre environnement et notre climat, mais il massacre surtout les hommes.

Que penser de ces routiers turcs ou polonais qui viennent récupérer leurs camions en France pour leur faire traverser toute l’Europe pour des salaires de misère. Et surtout que penser des conditions d’insécurité dans lesquelles ils mettent tous les autres usagers des routes, mais aussi eux-mêmes. 

Un camion polonais au fossé.jpg

Que penser de ces patrons routiers esclavagistes qui obligent leurs chauffeurs à emprunter les routes nationales et départementales pour ne pas payer les péages des autoroutes ? Que penser de ces chauffeurs routiers stationnant sur les bandes d’arrêt d’urgence des routes nationales lorsqu’ils on atteint leurs limites horaires au mépris de la sécurité routière ? Voilà ce que va devenir la RN 88 si on continue à écouter Boyer, Luche et même la gauche départementale et régionale.

Si l’on rajoute l’autorisation des poids lourds de 44 tonnes et peut-être bientôt de 60 tonnes, nous allons vers  un congestionnement et une dégradation rapide des routes aveyronnaises qui entraîneront des accidents de plus en plus graves et nombreux et des dépenses énormes en entretien du réseau routier. Il faut au contraire limiter la circulation routière en Aveyron, notamment de camions en transit, et la sécuriser, favoriser le fret ferroviaire et augmenter l’accès aux transports collectifs des personnes tant en zone urbaine que rurale.

Voir plus haut, la photo de Centre Presse d’aujourd’hui sur l’accident d’un camion polonais sur la RN 88 qui aurait pu être beaucoup plus grave

L'article de Centre Presse : Un PPP pour la RN 88 de Rodez à l'A 75.pdf

14/02/2011

Au secours, Puech revient !

Jean_Puech.jpg

On pensait qu’après avoir fait fortune en cumulant les indemnités d'élu et après avoir pris une veste monumentale lors des dernières élections sénatoriales, Jean Puech allait avoir la sagesse de prendre sa retraite. Que nenni, il n’en a pas assez. Pour le récompenser des bons services rendus à la droite et pour sûrement améliorer sa piètre retraite, Sarkozy lui confit de temps en temps des rapports à conduire. Il y a d’abord eu une mission sur la mise en valeur de la forêt française et le développement de la filière bois en 2009 dont les conclusions ne laissent aucun équivoque. Jugez-en :

-       libérer les énergies, simplifier la réglementation qui s’est sédimentée, et redonner de la compétitivité et un souffle à l’ONF, aux CRPF et aux coopératives, ainsi qu’aux experts et organismes de gestion forestière,

-       faire émerger une exploitation forestière moderne alimentant une industrie du bois performante, la moderniser et la mettre, si possible en cinq ans, en meilleur état de compétitivité face à la concurrence internationale »

On comprend mieux pourquoi l’Etat tente actuellement de procéder au démantèlement du régime forestier pour privatiser la gestion de la forêt domaniale et communale française comme en Angleterre.

La forêt ne s’en trouvera pas mieux protégée et exploitée durablement, mais la poursuite de la destruction de services dévoués et compétents comme l’ONF irait en  s’accentuant et des entreprises privées s’enrichiront. Bientôt « Véolia Bois » ou « Bouygues Forêts » ? Peut-être à cause de Puech !

 C’est maintenant au transport ferroviaire que Jean Puech décide de s’attaquer avec la même recette : privatiser encore plus.

Il participe au sein de l’ARAF (Autorité de régulation des activités ferroviaires), à un comité chargé d’émettre des avis sur la mise en concurrence du transport passagers et au bon accès au réseau pour les entreprises privées qui vont se manifester. Tout un programme… libéral.

 Alors que l’urgence est au contraire ailleurs. De nombreux spécialistes s’inquiètent de l’état du réseau ferré et demandent un moratoire sur la construction de nouvelles LGV pour consacrer tous les moyens financiers à la restructuration du réseau existant. Même le très sarkozyste Nicolas Baverez du Point évoque un krach ferroviaire proche et des risques d’accidents majeurs si nous ne nous occupons pas du réseau existant.

Alors avant de privatiser le rail français décidons d'abord de rénover notre réseau.

 Photo : Guillaume Paumier – Licence Creative Commons CC-BY-SA-2.5 - http://commons.wikimedia.org/wiki/User:Guillom

05/02/2011

Gaz de schiste : l’ouest Aveyron est aussi concerné

permisdecahors-carte.png

Si nous entendons en Aveyron beaucoup parler du permis de recherche de gaz de schiste de Nant dans le sud du département, l’ouest n’en est pas moins concerné. En effet, le « permis de Cahors » englobe une grande partie du Lot, mais déborde également sur l’ouest du département touchant une surface à gauche d’une ligne qui évite Figeac mais qui rentre ensuite dans le territoire pour englober Villeneuve, Villefranche-de-Rouergue pour descendre jusqu’à Bor-et-Bar et partir ensuite vers le Tarn-et-Garonne.

La vallée du Lot à partir de Balaguier, le causse de Montsales, Martiel, Monteils et Najac sont englobés dans ce permis de recherche qui peut déboucher sur une exploitation. Après avoir été un temps choisi pour abriter les déchets nucléaires, la région de Sanvensa et de Najac voit maintenant arriver les pétroliers américains.

J’étais hier à Nant où Eva Joly et José Bové ont animé une réflexion sur ces permis de recherche. Ils ont dénoncé l'opacité dans laquelle des sociétés ont obtenu des permis d'exploration. Ils ont également dénoncé les méthodes employées pour extraire ce gaz, méthodes qui seraient très dommageables pour l'environnement en général et surtout pour l'eau souterraine. Ils demandent l'abrogation pure et simple de ces permis d'explorer. Le combat va se poursuivre sur le terrain et juridiquement.

Il serait souhaitable que les communes de l’ouest Aveyron se fédèrent et intègrent les collectifs lotois et le futur collectif national, car si pour l'instant une mission d'information a été demandée, les permis de recherche ne sont pas suspendus.

En vidéo, une courte partie de l’intervention d’Eva Joly à Nant.