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31/03/2013

Paul Ramadier : Il faut périr ou vouloir ! Accepter la souffrance, résister, tenir, ou bien consentir

paul-ramadier.jpgFrance Inter a diffusé dans sa matinale du 28 mars dernier une étonnante archive sonore de l’INA datant de mars 1947.

Dans cette archive, on entend Paul Ramadier, ancien maire socialiste de Decazeville et député de l’Aveyron s’exprimer à Villefranche-de-Rouergue alors qu’il était à l’époque président du Conseil.


podcast

« L’an dernier, le budget ordinaire s’est soldé encore par 111 milliards de déficit. Cette année-ci, nous voulons qu’il soit équilibré. Il le sera, mais soyez en sûr, vous en souffrirez. Nous allons vous vendre de l’essence à un prix qui vous paraîtra anormal. Nous procédons en ce moment à 50 000 suppressions d’emplois. Tout cela est dur. Tout cela dans une certaine mesure est injuste, mais c’est le salut et il n’y a pas d’autres voies que cella là. Il faut périr ou vouloir ! Accepter la souffrance, résister, tenir, ou bien consentir »

 

Dans son ouvrage consacré à Paul Ramadier (1), Aline Fontvieille-Vojtovic décrit fort bien la période à laquelle a été prononcé ce discours.

Le 17 janvier 1947, Paul Ramadier est nommé président du conseil par Vincent Auriol nouveau président de la république élu un jour plus tôt. Cette nomination est avant tout due à son expérience gouvernementale et à une amitié ancienne entre les deux hommes. Il est le premier président de Conseil de la IVème République.

Le gouvernement qu’il a créé comprend en dehors de lui-même, 8 socialistes, 5 membres du MRP, 5 du PCF (qu’il remerciera le 4 mai 1947), 2 de l’UDSR, 3 Radicaux et 2 indépendants.

La phrase de Ramadier prononcée à Villefranche-de-Rouergue (ou à Capdenac-Gare, puisque Aline Fontvieille-Vojtovic parle d’un passage et d'un discours dans cette ville le 30 mars 1947) annonce les séances de « guillotine » organisées par le gouvernement lors des réunions du samedi au château de Champs-sur-Marne pendant l’été 47 pour préparer le budget.

Peut-on voir un parallèle entre les propos de Paul Ramadier et ceux de François Hollande sur France 2 jeudi dernier ?

Certes Paul Ramadier n’était pas le premier à nous promettre du sang et des larmes. Sauf que la période à laquelle il à prononcé ce discours n’est pas à comparer avec la période actuelle. En 1947, la France sortait d'une guerre qui l'avait laissé dans un état complètement exsangue. Je ne justifie pas pour autant sa politique. Il y avait sûrement d'autres solutions. Le débat était d'ailleurs vif à cette époque à la SFIO entre les « gouvernementaux », ministres et parlementaires soucieux avant tout du fonctionnement de la République et acceptant pour cela des alliances au centre et donc des concessions au programme, et des militants, soucieux eux de la force de leur parti et donc intransigeants sur les actes. Le débat était aussi très dur entre le trio Auriol-Ramadier-Blum et la direction de la SFIO menée depuis 1946 par Guy Mollet qui avait peur à juste titre de se couper de la classe ouvrière en gouvernant avec le MRP et en évincant le PCF.

Si comparaison il y a à faire avec la période actuelle, elle se situe plutôt vers les années 1930. Les problèmes sociétaux et budgétaires que nous connaissons actuellement viennent avant tout des gouvernements successifs qui ont fermé les yeux et même favorisé l'accaparation par une petite minorité des fruits de la relative prospérité de ces trente dernières années, qui ont également favorisé une réglementation du secteur bancaire favorable à la spéculation,  et qui ont aussi réalisé il faut bien le dire des dépenses inconsidérées. 

Et les effets de cette crise d’austérité et de rigueur que l’on nous inflige actuellement risquent d’être plutôt désastreux.

(1) Paul Ramadier (1888-1961), élu local et homme d’État – 1993 – Publications de la Sorbonne

Pour terminer sur une note optimiste, un succès du visionnaire Albert Préjean qui chantait en 1934 "La crise est finie". On connait malheureusement la suite.

21/03/2013

Ligne POLT - Il y aura-t-il des Aveyronnais pour défendre cette ligne ?

POLT - Colloque -210313.jpgNos chers élus aveyronnais ne voient un « désenclavement » de l’Aveyron que par la route ou par les airs. La chambre de commerce et d’industrie pousse depuis des années la RN 88, autrement appelée la « Diagonale du fou », et  la ligne aérienne Rodez-Paris que 98 % des Aveyronnais n’utiliseront pas encore cette année.

Je n’en connais pas beaucoup pour défendre le rail en général et la ligne POLT en particulier (Paris – Orléans – Limoges – Toulouse), ligne pourtant indispensable au déplacement de la plupart des aveyronnais vers le nord de la France.

Pour vous donner une idée de la dégradation de cette ligne, juste un chiffre : il fallait vingt minutes de moins en 1969 pour aller de Rodez à Paris en train qu'actuellement. Et oui ! Le Capitole était plus rapide que les Teoz de maintenant. Je ne parle même de la fréquence journalière des trajets qui étaient plus nombreux et de la qualité des services.

Un peu d’histoire. La rénovation de la ligne POLT était bien prévue avec notamment le projet d’y faire rouler des trains pendulaires. C’est malheureusement en décembre 2003 que Jean-Pierre Raffarin a annoncé le retrait de ce projet afin de favoriser le barreau TGV Poitiers-Limoges pour plaire à Bernadette Chirac.

Depuis, cette ligne est volontairement sabotée par la SNCF, tout cela pour faire rentrer dans les esprits l’utilité du tronçon LGV Poitiers-Limoges sur une seule voie.

Heureusement d’autres départements sont actifs et veulent cette rénovation.

C’est le cas notamment du département voisin du Lot ou tous les élus, maires, députés, sénateurs… sont mobilisés, mais aussi des départements du centre de la France qui se retrouveraient complètement isolés par l’abandon de cette liaison par la ligne POLT.

POLT-KDelli.jpgLes élus Europe Ecologie – Les Verts sont également mobilisés pour la rénovation de cette ligne et la député européenne Karima Delli l’a rappelé lors d’un passage récent à Limoges en fin d’année dernière.

Un colloque est organisé aujourd’hui à l’Assemblée Nationale à l’initiative d’élus fortement concernés par l’avenir de la ligne POLT. Pas un élu aveyronnais parmi les ces élus qui invitent.

Peut-être que nos parlementaires aveyronnais trouveront un moment pour assister à ce colloque et montrer ainsi la solidarité des Aveyronnais à la défense de cette ligne.

Articles de presse suite au déroulement de ce colloque :

SNCF : Paris-Toulouse sous surveillance

Train POLT - Le ministère rassure les élus

POLT - Allers-retours maintenus

17/03/2013

Porcherie de Causse-et-Diège : Chauzy déraille une fois de plus

Chauzy pour que les pauvres mangent de la merde.jpgLes propos du président du CESER Jean-Louis Chauzy rapportés dans Midi Libre du 17 mars 2013 montrent une fois de plus le fossé qui existe entre la population et les élites économiques. Elle est même empreinte de mépris pour les plus pauvres d’entre-nous. Pour lui, il faut certes produire de la viande bio qui ne serait soi-disant réservée qu’aux plus riches mais surtout produire une viande industrielle de mauvaise qualité qui serait réservée aux plus pauvres.

Pour les écologistes, s’il faut globalement réduire notre consommation de produits carnés, les pauvres comme les riches ont droit à une viande bio et de bonne qualité à des prix accessibles à tous. C’est pour cela que nous souhaitons multiplier les élevages à taille réduite de porcs sur paille ou en plein air comme se propose d’ailleurs d’aider M Lagarde, le PDG de Nutergia à Foissac.

Ce n’est pas la première fois que M Chauzy montre son mépris à l’encontre de l’écologie. Il a toujours soutenu les lobbies pollueurs industriels et agricoles de notre région : OGM, Charlas, retenues collinaires, LGV, nucléaire, autoroute Castres-Toulouse…

Sans connaître réellement le dossier de la porcherie de Causse-et-Diège, il apporte aveuglement une fois de plus son soutien à une agriculture productiviste et polluante. Il méprise en cela les Aveyronnais habitant sur ce magnifique causse qui veulent garder un environnement sain, une entreprise locale qui souhaite s’agrandir ainsi que le développement d’un tourisme patrimonial et culturel avec l’inestimable grotte de Foissac.

Pourtant, ça aussi c’est de l’économie M Chauzy ! Et autrement plus intéressante pour nous tous que celle que vous soutenez.

15/03/2013

Lolmède à Aix-en-Provence avant d’exposer à Decazeville cet été

lolmede-figeac.jpgLes Lotois, et plus particulièrement les Figeacois connaissent bien Laurent Lolmède où il expose régulièrement. C’était le cas l’été dernier où il exposait ses grands formats de scènes figeacoises à Art et Maisons place Champollion.

Il faut dire que Laurent est né à Figeac et qu’il séjourne fréquemment chez ses parents dans la vallée du Lot.

Mais c’est à Paris qu’il vit, qu’il dessine et qu’il peint.

Il expose en ce moment à Aix-en-Provence pour les 10ème Rencontres du 9e Art, festival de bande dessinée et autres arts associés, jusqu’au mois de mai. C’est d’ailleurs lui qui a réalisé l’affiche de cette expo collective.

Rencontres du 9ème Art 2013 - Aix-en-Provence.jpgPour cette expo, il a choisi de faire le portrait d’une trentaine de boutiques d’Aix.

 

Pour préparer son expo à Decazeville, Laurent Lolmède était de passage chez nous en décembre dernier où il était guidé notamment dans sa visite des Soufflantes par Michel Herranz. Mais il a également visité de nombreux autres lieux de Decazeville : le chevalement et la Découverte, la Maison de l’Industrie, les locaux de l’ASPIBD, l’église Notre-Dame avec les toiles de Gustave Moreau, le mausolée Cabrol…

Il a également fait un tour de notre ville et certaines scènes ou certaines maisons et bâtisses vont vraisemblablement l’inspirer.

LOLMÈDE - Guy Brunet devant son plat de pâtes.jpgIl reviendra à Decazeville début mai pour finaliser ses dessins avant d’exposer à la galerie Ségalat à partir de la mi-juin et ce jusqu’au 15 août.

Une exposition à ne surtout pas manquer.

Lolmède tient un blog que je vous recommande. Outre sa boutique en ligne où on peut notamment se procurer ses fameux « carnets » qui seront aussi en vente à Decazeville, on y retrouve ses dessins et montages d’actualité.

 

Photo 1 : Affiche de l'expo 2012 à Art et Maisons de Figeac

Photo 2 : Affiche des 10me Rencontres du 9ème Art à Aix-en-Provence

Photo 3 : le magnifique portrait, "Guy Brunet devant son plat de pâtes", tiré de "Brut de Comix"

Porcherie de Causse-et-Diège : le bon sens et la sérénité doivent revenir dans ce dossier

Porcherie Causse-et-Diège.jpgOn aurait pu penser qu’après les nombreux scandales sanitaires de ces dernières années dus à l’agriculture productiviste, puis maintenant avec le scandale alimentaire de la viande de cheval du à la cupidité d’industries agroalimentaires, les divers représentants au Coderst de l’Aveyron (Conseil départemental de l'environnement et des risques technologiques) allaient prendre une sage décision concernant la porcherie de la Sanguinette. Il n’en fut rien. A la majorité, ils ont donné un avis favorable à l’extension de cette porcherie avec de plus, les félicitations du jury pour les porteurs du projet. Désespérant. Remercions tout de même les quatre membres courageux du Coderst qui ont voté contre cette décision.

Cette décision n’est pas anodine. Elle vient après le refus de quelques dossiers du même type. C’est donc à nouveau une porte ouverte à la création ou à l’extension de nouveaux élevages industriels porcins en Aveyron.

On connaît pourtant les dégâts considérables sur l’eau, sur l’air et sur les sols de l’épandage des lisiers provenant de ces élevages industriels en Bretagne et même en Aveyron. On connaît aussi les nuisances tant olfactives que sonores pour les riverains des bâtiments d’élevage.

On sait que les animaux se trouvant dans ces usines à cochons sont « élevés » dans des conditions parfois indignes pour le bien être animal.

On sait que les animaux provenant de ces élevages industriels produisent une viande de piètre qualité alimentant principalement la grande distribution et l’exportation.

On sait que de graves épidémies peuvent provenir de tels élevages et que pour les éviter, les animaux sont bourrés de médicaments dont des antibiotiques, favorisant ainsi une résistance à ces mêmes antibiotiques qui peut être transmise aux humains.

Tout cela n’a pas intéressé la plupart des membres du Coderst qui doivent visiblement vivre loin de tout élevage industriel porcin.

Jusqu’au dernier jour, le collectif opposé à cette porcherie a méthodiquement démonté avec sérénité et dignité tous les arguments contenus dans le dossier de demande d’extension.

La proposition d’Antoine Lagarde, le PDG de Nutergia, est une proposition sage et inespérée pour les exploitants de cette porcherie. Ils ont là quelqu’un qui se propose de les aider dans la mise en place d’une exploitation exemplaire de production de porc.

Cette solution aurait le mérite de satisfaire les riverains, de procurer aux éleveurs un outil de travail d’avenir en produisant une viande de bonne qualité à commercialiser en circuit court, de protéger le patrimoine inestimable de la grotte de Foissac et d’éviter la délocalisation des créations d’emplois promise par Nutergia sur le territoire de la commune de Causse-et-Diège, si cette porcherie ouvrait dans les conditions du dossier actuel.

Il faut que le bon sens revienne dans ce dossier.

Il faut que certains arrêtent de mettre de l’huile sur le feu en proférant des menaces permanentes de violences.

Tout le monde, agriculteurs, services de l’Etat, élus locaux, représentants des riverains, doit maintenant se retrouver autour d’une table pour mettre en place concrètement la proposition de M. Lagarde et agir ainsi pour protéger ce magnifique causse de l’Aveyron et le bien être de ses habitants.

 

Pour le groupe Ouest Aveyron d’Europe Écologie – Les Verts

Jean-Louis Calmettes, secrétaire.

06/03/2013

La politique 2.0 en Aveyron : peut mieux faire

Un article de Midi Libre fait le point sur la présence des personnes politiques aveyronnaises sur internet. Le diagnostic n'est pas brillant. Nous ne sommes pas nombreux à nous impliquer sur la toile.

Avec ce blog que j'ai débuté en 2006, je suis donc un précurseur et surtout le seul à l'avoir maintenu en réelle activité depuis.

Les politiques aveyronnais ne secouent pas la Toile.jpg

 

L'article en ligne sur le site de Midi Libre en cliquant ici

02/03/2013

Accord emploi-compétitivité, redressement productif et réforme territoriale

TO.pngVoila les thèmes qui ont été développés mardi dernier à l’émission Table Ovale sans Ellipse animée par Claude de Vesins sur CFM Radio.

-       Quelle incidence peut-on espérer de l’accord national sur l’emploi?

-       Quels secteurs et quelles entreprises requièrent une attention particulière en Aveyron?

-       Qu’a été l’activité du commissaire régional en Aveyron? Se trouve-t-il être davantage un sauveteur qu’un promoteur ?

-       La réforme territoriale, ses implications pour la ruralité, la parité, et sur le sénat.

 

Nous étions quatre à répondre aux questions de Claude de Vesins :

-       Jean-Michel BOUISSIE, du Parti Socialiste

-       Jean-Louis CALMETTES, d’Europe Ecologie les Verts

-       Bernard MORRE, du Nouveau Centre

-       Laurent TRANIER, de L’Union pour un Mouvement Populaire

 

Vous pouvez retrouver cette émission sur le site de CFM et même la télécharger en cliquant ici, ou la réécouter demain matin dimanche 3 mars de 11h à 12h sur CFM Radio