Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

04/02/2015

Rue Cayrade : et si la plaisanterie avait assez duré ?

rue cayrade haut.jpgJe ne répondrai bien sûr pas au sondage de la majorité municipale sur la rue Cayrade pour plusieurs raisons.

D’abord, parce que les questions sont fortement orientées.

Quelles que soient les réponses que l’on peut donner, elles ne serviront à nos actuels élus qu’à justifier leur vision de l’urbanisme, de la mobilité et des aménagements urbains dignes des années Pompidou (“Il faut adapter la ville à l’automobile“). C'est malheureusement une vision qu'ont eu aussi certaines nouvelles municipalités de droite depuis avril dernier. Ne voir l’aménagement de la  rue Cayrade et d'autres rues du centre-ville que sous l’angle de la circulation des voitures et de leur stationnement est donc d’un autre âge. 

Partir du postulat que la population a vieillie pour justifier une rue dédiée uniquement à la voiture est d’abord assez méprisant pour les retraités dont je fais maintenant parti. Les retraités sont au contraire ceux qui marchent beaucoup, qui prennent les transports collectifs et certains même, malgré le manque flagrant d’aménagements cyclables à Decazeville, n’hésitent pas non plus à enfourcher leur vélo.

Les retraités auraient préféré que les élus actuels n’aient pas augmenté  les tarifs du TUB par exemple.

Partir également du postulat que plus il y a des places de stationnement, plus les commerces travaillent est aussi dépassé. Les rues les plus commerçantes sont celles où il y a le moins de voitures, y compris dans les petites villes. Il suffit simplement de maintenir des places gratuites de stationnement proches des rues commerçantes. Et c’est le cas à Decazeville. Et bien sûr de faire aussi respecter la zone bleue en centre ville.

Quand aux espaces de convivialité au milieu d’un couloir à voitures roulantes ou à l’arrêt, je doute de leur attrait.

 -----------

 

Rue Cayrade - On dirait une expo de voitures.jpgVoilà maintenant quelques mois que la nouvelle municipalité a fait part de son plan de circulation et que le haut de la rue Cayrade est en sens unique. On peut donc en tirer un premier bilan.

Il semble que les effets sur le commerce soient pour le moins négatifs.

Et c’est compréhensible. L’obligation des véhicules venant d’Aubin ou de Firmi de passer par la place Decazes, l’avenue du 10 août et l’avenue Foch pour remonter la rue Cayrade est bien sûr un repoussoir pour des personnes souhaitant accéder à un commerce du haut de la rue Cayrade.

Si vous rajoutez à cela le stationnement en épi, beaucoup de personnes ont maintenant renoncé à venir dans le centre de Decazeville.

Le stationnement en épi fait l’unanimité contre lui. Outre le côté inesthétique type “ salon de l’automobile “ de la disposition des véhicules, c’est la difficulté pour se garer qui domine. Les bouchons sont fréquents. Ce qui n’avantage pas le TUB qui est maintenant obligé de prendre la partie basse de la rue Cayrade car l’avenue Cabrol est aussi en sens unique.

Concernant la vitesse des véhicules, on ne sait plus où on en est. La rue Gambetta est limitée à 30 km/h, le bas rénové de la rue Cayrade est limité à 20 km/h, mais qu’en est-il après ? Doit-on toujours rouler à 20, 30 ou à 50 km/h ? On ne sait pas. Dans le doute, puisqu’il n’y a pas de panneau de fin de zone 20 km/h, on doit rouler à 20 km/h dans tout Decazeville.

Quant à la zone bleue et les points de livraison, c’est encore une fois une plaisanterie, puisque personne ne les respecte car il n’y a pas beaucoup de contrôles. Très peu de véhicules arborent d’ailleurs le disque de stationnement. Le problème de la rotation du stationnement reste donc entier et les voitures “ tampon “ ont repris leurs habitudes. Il faut aussi signaler la difficulté qu’ont les policiers municipaux et les ASVP pour vérifier les disques bleus des véhicules garés en épi rue Cayrade. Ils sont obligés d’aller sur l’avant des véhicules, côté circulation, avec les dangers que cela représente.

 

La circulation à sens unique dans l’avenue Cabrol fait aussi débat. Elle a pour effet direct d’augmenter la circulation dans le tronçon rénové de la rue Cayrade sans pour autant semble-t-il apporter une clientèle supplémentaire aux commerçants. Bien au contraire.

Ce tronçon de la rue Cayrade dont la vitesse est limitée à 20 km/h gagnerait à être transformé en “zone de rencontre“, c’est à dire en un espace où la circulation automobile est toujours maintenue à 20 km/h maxi, mais où les usagers vulnérables, piétons et cyclistes, sont prioritaires. Le double sens de l’avenue Cabrol devrait alors être rétabli pour proposer aux véhicules de transit qui le souhaitent d’éviter ce tronçon de la rue Cayrade dédié plutôt aux piétons. Cela éviterait aussi au TUB de s’engager rue Cayrade où il rencontre des difficultés pour circuler, ce qui diminue sa vitesse commerciale et occasionne des retards.

 

Enfin je voudrais rappeler ici le grand oublié du plan de circulation de la nouvelle municipalité : le vélo. Alors que la communauté de commune aide bon an mal an à l’achat de 7 à 8 vélos à assistance électrique par an, ce qui par extrapolation (les VAE représente 1,5 % des ventes de vélos en France) signifierait qu’au moins 400 vélos ordinaires sont achetés annuellement sur le Bassin qui se rajouteraient au parc déjà important de vélos, rien n’est fait pour leur utilisation. Pire, tout est fait pour décourager les déplacements à vélo ! Aucun arceau à vélo pour leur stationnement par exemple. Comment comprendre qu’un cycliste arrivant d’Aubin ou de Fontvergnes et désirant se rendre rue Cayrade aille faire le tour par la place Decazes, la place Cabrol pour remonter ensuite la rue Cayrade ? Il est évident que, si cette rue doit rester en sens unique, un double sens cyclable doit être installé dans toute la rue Cayrade jusqu’à la place Wilson après la suppression du stationnement en épi.

Les aménagements cyclables doivent aussi se multiplier dans notre ville selon les préconisations du schéma des modes doux que la commune a acté.

 

Quand à la vitesse des véhicules, là aussi le Plan Global de Déplacement du Bassin donnait une réponse logique. Il faut mettre tout le centre ville en zone 30 km/h et mettre le tronçon rénové de la rue Cayrade en zone de rencontre à 20 km/h. Cela sera plus clair et évitera la multiplication de panneaux. La généralisation des double-sens cyclable dans les zone 20km/h et 30 km/h doit également s’appliquer.

 

Je terminerai en redisant mon inquiétude concernant les projets onéreux de mise en double sens de l’avenue Foch et de la dangereuse modification de la circulation autour de l’ilot Jarlan. Si on doit modifier la circulation au milieu du parking Jarlan, faire circuler les voitures dans le couloir à bus scolaires est très dangereux. Là aussi, l’urgence est d’attendre et de réfléchir. L'ilot Jarlan rempli très bien son rôle de giratoire et la circulation y est fluide notamment aux heures de pointe. Pourquoi vouloir changer ? Reste la circulation dans le parking qu'il faut aménager en supprimant par exemple un côté de stationnement dans ce parking.

 

Voilà à mon avis les points à revoir dans ce plan de circulation largement contesté de la nouvelle municipalité, plan qui nous fait malheureusement revenir 45 ans en arrière, au “ tout pour la bagnole “ de l’époque pompidolienne. L’urgence sociale et environnementale est au contraire de favoriser tous les modes alternatifs à la voiture particulière : modes actifs (marche à pied et vélo) et transports collectifs. C’est d’ailleurs un des objectifs du Plan Global de Déplacements du Bassin que semble ne pas avoir regardé la majorité municipale.

Mais non content de favoriser uniquement la voiture et ne pas s’intéresser au vélo, nos élus pénalisent maintenant les transports collectifs puisqu’ils viennent de voter en cœur pour une forte augmentation des tarifs du TUB à la communauté de communes. Ils ont au moins le mérité d’être logiques à défaut d’être réalistes et efficaces. Mais à trop s’entêter sur des projets d’une autre époque, il sera difficile de faire de notre ville une ville moderne où il fait bon vivre.

Les commentaires sont fermés.