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29/09/2015

Il faut sauver la ligne Cahors-Capdenac

cahors-capdenac1.jpgLe gouvernement vient de donner son accord pour la poursuite de la LGV de Bordeaux vers Toulouse et vers Dax pour un coût minimal de 8 milliards d’euros malgré l’avis défavorable de la commission d’enquête et après un rapport de la Cour des Comptes qui dénonçait les dérives et la non rentabilité du système LGV. Une aberration, alors que faire rouler des TGV sur les voies existantes régénérées coûterait beaucoup moins cher pour seulement quelques minutes de trajet en plus.

Si cette LGV se réalise, ce sera bien sûr aux dépends des trains du quotidien qu’utilisent 95% des Midi-Pyrénéens. Les collectivités locales, dont le Conseil Régional, seront obligées de participer au financement qui risque de plus de se réaliser à travers un PPP (Partenariat Public Privé) qui est tout bénéfice pour les grosses entreprises multinationales du BTP.

La priorité est bien sûr ailleurs. Rénover les lignes délaissées depuis plus de 30 ans par la SNCF, RFF et l’Etat et en améliorer d’autres pour refaire circuler des trains de fret au lieu d’inonder nos routes de camions et maintenant de bus, et permettre aux usagers que nous sommes tous une meilleure mobilité.

Ce week-end, les élus et les usagers se sont mobilisés pour défendre deux lignes emblématiques de notre région.

D’abord pour la ligne Beziers-Neussagues. Alors que cette ligne est importante pour les voyageurs mais surtout pour le fret, notamment l’usine Arcelor de Saint-Chély-d’Apcher en Lozère, la SNCF veut la fermer fin 2016.

Les partisans de la ligne POLT (Paris – Orléans – limoges – Toulouse) se sont retrouvés eux à Gourdon pour émettre une motion en direction du gouvernement. Ils demandent la modernisation de cette ligne et le renouvellement du matériel roulant afin de gagner du temps sur ce trajet que les Aveyronnais retrouvent à Brive. Je n’ai malheureusement pas vu un parlementaire aveyronnais aux côtés de Dominique Orliac, députée du Lot, sur les photos de cette journée diffusés dans la presse.

 

cahors-capdenac-voie cachée.jpgPrésent au Salon de la BD de Cajarc dimanche dernier, j’ai choisi la route buissonnière de la Vallée du Lot pour le retour. D’abord parce que le paysage de cette petite route est magnifique et ensuite parce que je voulais voir l’état de la voie ferrée qui longe la rivière, traversant la route à plusieurs reprises.

Cette ligne est complètement abandonnée et elle se dégrade de jour en jour. La végétation devient envahissante à tel point que la ligne n’est pratiquement plus visible sur certains tronçons. Ça, ce n’est pas le plus grave. On peut surtout imaginer que les tunnels, les traverses et les rails subissent également une lente dégradation. C’est bien sûr le souhait de l’Etat et de la SNCF qui veulent abandonner totalement cette ligne et du Conseil Général qui souhaite y aménager en lieu et place une véloroute,

Ma position est que l’on peut faire les deux. Gardons la voie ferrée pour les trains et aménageons la véloroute sur les petites routes et chemins existants comme il était prévu dans l’étude réalisée par l’AF3V de 2001.

 

frontenac.jpgJe me suis bien sûr arrêté au passage à niveau de Frontenac avec sa maison de garde-barrière qui a été un moment tenue il y a de cela quelques décennies par une grand-tante.

 

Pourquoi faut il garder et rénover cette ligne ?

frontenac2.jpgD’abord pour le Fret. La ligne Capdenac - Cahors, cinquième ligne de l'étoile ferroviaire de Capdenac-Gare, est la seule ligne pertinente pour desservir l'Est du Lot et l'Aveyron. Techniquement, la ligne a un profil favorable, avec 2 locomotives, la charge remorquable est de 1 800 tonnes (l'équivalent de 60 camions) sur cette ligne contre 1 100 tonnes par la ligne Capdenac - Brive et de 1 440 tonnes par la ligne de Capdenac - Tessonnières.

Ensuite pour les voyageurs que l’on transporte en car depuis la fermeture de la ligne.

Et enfin pour remettre sur les rails le train touristique de Quercyrail

Rappelons que rénover cette ligne reviendrait à environ 30 millions d'euros, autant que pour aménager la véloroute à sa place. 30 millions d'euros que l'on peut trouver dans les 6 milliards d'économie si on aménage les lignes existantes au lieu de créer des LGV.

Le rail doit redevenir en France et sur notre région ce qu’il n’aurait jamais du cesser d’être : le transport collectif du quotidien le plus sûr, le plus écologique et le plus rapide (sur les rails existants rénovés) pour se déplacer.

Le contraire de ce que vient de décider le gouvernement.

 

Photos : jlc ©creative commons

Commentaires

Je pensais que nous étions en crise économique,mais d' ou vient ces milliards????vite un changement.

Écrit par : escoude | 29/09/2015

Un film de Marc Guiochet "Mémoire ferroviaire d'un territoire" demain 1 oct à Capdenac Gare, cinéma Atmosphère, à partir de 20 h 30
Suivi d'un débat
Véloescargot

Écrit par : Veloescargot | 30/09/2015

Les commentaires sont fermés.