16/04/2017
Il est temps de remettre la voiture à sa place
Tel était le thème de la rubrique Social Lab de Valère Corréard ce matin sur France Inter avec l’intervention de Ludovic Bu, spécialiste des mobilités et co-auteur avec Olivier Razemon et Marc Fontanès de l’ouvrage : Les transports, la planète et le citoyen, en finir avec la galère, découvrir la mobilité durable.
D’abord la voiture a un coût pour chacun qui en possède une (ou plusieurs). L’Automobile Club chiffre ce coût annuel à 5 883 € pour une Clio essence. Ce n’est donc déjà pas un coût accessible à tout le monde.
D’ailleurs, on estime entre 10 et 30 %, le pourcentage de foyers qui ne possèdent pas de voiture particulière, souvent par manque de moyen, mais heureusement aussi de plus en plus par choix. A Decazeville, ce pourcentage de foyers sans automobile atteint même à 35 %.
Ensuite, le choix de la mobilité automobile de masse a un énorme coût pour les budgets de l’Etat et des collectivités locales.
Ce choix contribue aussi à favoriser l’extension des zones péri-urbaines et la délocalisation des commerces en périphérie des villes.
Enfin, ce choix a aussi un impact sanitaire important puisqu'il provoque de nombreuses maladies respiratoires et on estime à 48 000, le nombre de décès dus à la pollution de l'air.
Alors que faire ?
D’abord, rééquilibrer spatialement les usages de mobilités sur la voirie, c’est à dire, laisser plus de place aux modes actifs de mobilité : marche à pied et vélo, et développer les modes de transport collectifs.
Ensuite, créer des aménagements et réglementer l’usage de la voirie pour favoriser la cohabitation des modes actifs de mobilité avec les véhicules motorisés.
Et enfin, faire de l’information et de la formation sur les modes actifs de mobilité.
Je dois vous avouer que lorsque j’ai lu l’article de Centre-Presse d’aujourd’hui ci-contre (cliquez dessus pour l'agrandir) après avoir écouté la rubrique de Valère Corréard sur France Inter, je me suis dit que décidemment, la mairie de Decazeville est une nouvelle fois à côté de la plaque. Bien sûr que l'on doit faire de l’éducation pour la conduite automobile, mais pas uniquement et ce ne doit pas être la priorité.
La priorité est dans les actions et les aménagements que j’ai décrits plus haut.
Ensuite certes réaliser des mises à niveau du code de la route, mais surtout du « code de la rue », et pas spécialement pour les personnes âgées d’ailleurs.
Mais c’est aussi et surtout sensibiliser et former à l’usage des mobilités actives. D’abord pour que les personnes conduisant une automobile apprennent à respecter les cyclistes et les piétons, puis pour qu’elles apprennent pratiquement à utiliser ces modes actifs.
Toutes ces actions seraient bénéfiques tant pour la sécurité routière que pour la santé des habitants.
Il y a maintenant quelques mois que je réfléchi à la création d’une association pour favoriser l’usage des mobilités actives sur le Bassin de Decazeville.
Une association qui pourrait conseiller les collectivités dans les aménagements de voirie, qui pourrait créer un atelier de conseil à la réparation et participer au recyclage des vélos (plutôt que de les jeter directement dans les bennes de la déchetterie) et organiser des bourses aux vélos d’occasion. Mais aussi créer en partenariat avec La Maison du Vélo de Toulouse, une “vélo école“ qui sensibiliserait et formerait les personnes de tous âges désirant se mettre ou se remettre au vélo. Les enfants des écoles doivent être une priorité.
J’en ai parlé avec quelques personnes intéressées, mais c’est le temps qui manque à tous pour mettre en place pratiquement cette association.
Mais vu l’ignorance des collectivités et les obstacles qu’elles mettent en place pour l’usage des mobilités actives sur le Bassin, je crois qu’il va falloir rapidement créer cette association.
Si vous êtes intéressés, n’hésitez pas à me contacter.
Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir
1 - Les transports, la planète et le citoyen, en finir avec la galère, découvrir la mobilité durable - Edition de l'Echiquier
2 - Part des ménages ayant au moins une voiture à Decazeville - Source : Plateforme ouverte des données publiques françaises
3 - Article de Centre-Presse Aveyron du 16 avril 2017
4 - Vélo école : France vélo tourisme
12:01 Publié dans Climat, Développement durable, Energie, Environnement, Politique locale, Société, Transports et mobilité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : decazeville, modes actifs, vélo, piétons | | Facebook | | Imprimer |
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