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10/11/2018

Retour sur la Tour Cabrol

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Une page Facebook dont on ne sait pas qui en sont les rédacteurs si ce n'est qu'ils sont "amoureux de Decazeville" (visiblement surtout du maire et de son équipe) traite de la démolition de la Tour Cabrol.

Elle fait tout d’abord allusion à la pétition de certains commerçants qui était pour le moins équivoque. Le texte donné à la signature dans certains commerces était très court « Pour la démolition de la Tour Cabrol pour conserver le Crédit Agricole en centre-ville ».  Lier la présence ou non du Crédit Agricole en centre-ville à la démolition de cette tour est pour le moins hasardeux. Si la Tour Cabrol n’est pas démolie, le Crédit Agricole restera toujours propriétaire de la majorité des surfaces de planchers de cette tour. A lui de choisir de rester ou de partir. Mais le Crédit Agricole aura toujours à sa charge les frais d’entretien de cet immeuble avec les autres copropriétaires. Il a donc tout intérêt à y rester… du moins pour l’instant. Et puis céder au chantage inadmissible du Crédit Agricole serait honteux.

Cette pétition se vante d’avoir obtenu 1 118 signatures dont 313 en ligne. Pour relativiser cette performance, je me permettrais juste de rappeler que la pétition contre le projet Solena à Viviez et Aubin en est à plus de 5 600 signatures (4 519 par internet et plus de 1 100 signatures papier), soit cinq fois plus, sans que les élus adorateurs de Solena (dont font partie M. Marty et M. Martinez) ne daignent écouter les porteurs de cette pétition. Ceux qui ne l'ont pas encore fait peuvent d'ailleurs encore apporter leur signature contre ce projet qui va achever le Bassin s'il se réalise.

L'opposition municipale monte au créneau.jpgDans une partie de cette note Facebook, la minorité municipale est maladroitement (ou volontairement) égratignée.

J’en profite donc pour préciser à nouveau que la minorité municipale demande seulement d’avoir des documents sérieux pour prendre une décision éclairée. Ni plus, ni moins. Voir le communiqué ci contre paru dans la presse en cliquant sur l'article.

La minorité n’a donc jamais demandé le classement de ce bâtiment aux monuments historiques.

J’ai seulement fait allusion en mon nom propre en conseil municipal à une possibilité de classement de cet immeuble afin d’obtenir des aides pour sa rénovation éventuelle.

Je n’ai d’ailleurs rien inventé puisque dans une note d’août 2014 remise en commission Culture-Patrimoine de la municipalité dirigée alors depuis quelques mois par M. Marty, l’Immeuble du Crédit Agricole était noté dans le patrimoine de la Ville à mettre éventuellement en valeur (inscription, classement, label… ?). Cet immeuble faisait partie d'un inventaire préparé notamment pour le classement de la ville dans le label "Ville et Pays d'Art et d'Histoire", démarche malheureusement tombée à l'eau. Il faisait partie de cet inventaire au même titre que de nombreux bâtiments ou œuvres d’art de la ville, comme certaines villas de la place du IV Septembre et de l’avenue Laromiguière ou des façades remarquables de certaines rues (Clémenceau, Cayrade, place Cabrol…).

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Pour ce qui est du programme AMI – Centre-Bourg dont parle le courrier des commerçants au président de Decazeville Communauté, le diagnostic évoquait plusieurs solutions pour cette tour. On ne peut donc évoquer le programme AMI pour justifier uniquement la démolition.

Le scénario I évoquait deux options :

Option 1 : une démolition totale, y compris la salle Yves-Roques et des aménagements urbains en lien avec la place Cabrol

Option 2 : démolition partielle, en conservant la salle Yves-Roques et des aménagements urbains en lien avec la place Cabrol

Le scénario II prévoyait une réhabilitation lourde :

Rénovation énergétique lourde par des porteurs de projet privés ou opérateurs habitat, exemple : produit multi-générationnel. La présence d’un ascenseur est intéressante.

Je pense que l’on peut également envisager une réhabilitation lourde par les copropriétaires actuels avec des aides importantes dans le cadre de la rénovation énergétique et de la conservation du patrimoine. La destination des espaces propriété des collectivités est ensuite à étudier : associations, salles de réunions pour remplacer ou compléter les salles de l'Immeuble des Sociétés, entreprises...

Ce bâtiment est inclus dans le périmètre du programme AMI Centre-bourg et des aides peuvent peut-être être attribuées dans ce cadre.

 

Il faut que la raison revienne dans ce dossier. Pour cela, il faut évacuer tous les intérêts particuliers que pourraient tirer certains de la démolition de cette tour et penser à l’intérêt général.

Il faut bien sûr que le Crédit Agricole reste en centre-ville, mais il faut occuper également les 800 m2 de plancher appartenant à la Ville et à Decazeville Communauté dans ce bâtiment. Comme le fait d’ailleurs déjà Decazeville Communauté avec l’association Hello Musique. Ce sont 100 élèves de cette école de musique et leurs parents qui fréquentent le centre ville grâce à la présence de cette association dans la Tour Cabrol. Attirer du monde dans cet immeuble attirera du monde en centre ville. Le Crédit Agricole seul n’attire que sa clientèle. A-t-on les moyens de se priver de 800 m2 de plancher dans le centre-ville de Decazeville ?

 

Le Belvédère.jpgDans les années 1970, certains voulaient à tout prix démolir l’Hôtel Le Belvédère à Cerbère qu’ils traitaient de « verrue »Ce bâtiment a été le premier construit en béton en France au début des années 1930. Il est rapidement tombé en désuétude à cause de la fermeture de la frontière avec l’Espagne en 1936, avant de dépérir. Heureusement, il n’a pas été démoli et il est en train d'être restauré. Il fait la fierté des habitants de Cerbère et l’on vient de loin pour admirer ses qualités architecturales.

Comparaison n’est certes pas raison, mais ceux qui traitent de « verrue » la Tour Cabrol feraient bien de s’intéresser un tant soit peu à l’architecture et à l’histoire du patrimoine de notre ville et au delà. 

Le Corbusier et la question du brutalisme - Ed Parenthèses.jpgCette tour construite de 1972 à 1975, est de style architectural « brutaliste », mouvement initié par Le Corbusier dont plusieurs réalisations sont maintenant classées aux monuments historiques en France et dans le monde. Ce style se caractérise par l’absence d’ornements et le recours aux matériaux « bruts », notamment le béton brut, d’où son nom. Ce bâtiment est l’œuvre de l’architecte aveyronnais François Coudrain.

Cette tour date donc seulement de 1975… comme ma maison. Je vous assure que je n’ai pas l’intention de la démolir (ma maison). J’essaie tant bien que mal de l’entretenir et d’y apporter des améliorations, notamment thermiques. C’est peut-être ce que devraient également faire les copropriétaires de cette tour. On ne va pas démolir tous les bâtiments qui ont plus de 43 ans à Decazeville tout de même ! Ou il ne va pas en rester beaucoup !

 

Il faut donc mener une étude sérieuse pour la rénovation de cette tour qui prenne en compte réellement l’aspect architectural, patrimonial, énergétique, sanitaire et pratique de ce bâtiment. Pas une étude de rénovation qui serve seulement à justifier sa démolition. Son inscription à minima au label Patrimoine du XXème siècle aiderait peut-être à obtenir des subventions pour réaliser les études et les travaux nécessaires à sa rénovation, si cela est souhaité.

S’il n’y a pas d’autre solution sérieuse et économiquement réalisable que la démolition, et bien il faudra la démolir. Et si démolition il devait y avoir, que le Crédit Agricole assure tout seul la démolition puisqu’il en est le demandeur.

Mais laissons une chance à la restauration de ce bâtiment, qui possède tout de même une ossature en béton banché et armé et des planchers solides et qu’on le veuille ou non, des qualités esthétiques indéniables.

L'immeuble commun, Crédit Agricole - Mairie - Revue municipale 1977.jpg

Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir

Photos 1, 3 et 4 : jlc, licence Creative Commons

Photo 2 : Centre-Presse

Photo 5 : Le Corbusier et la question du brutalisme - Ed Parenthèses

Photo 6 : L'immeuble commun, Crédit Agricole - Mairie - Revue municipale 1977 – Ville de decazeville

09/11/2018

Il faut sauver le soldat Marty

decaze'vie.jpgAprès "My Decazeville", après le groupe "Les Decazevillois", que penser de cette nouvelle page Facebook "Decaze'vie dans l'action" lancée à grands coups de sponsoring payant ? Qui paye d'ailleurs ? La ville ? Les comptes de campagne ?

Cette page se veut être celle « des amoureux de Decazeville ». Autant dire de suite qu'il y a tromperie sur la marchandise. Lorsque l’on voit le sens des notes de cette page, on comprend de suite que ce n’est pas tant de Decazeville que les rédacteurs sont amoureux, mais plutôt de son maire. C’est donc avant tout la page du fan club de l’équipe Marty, équipe qui semble déjà en campagne pour les élections municipales.

Promotion de l'impôt volontaire pour financer les travaux de la piscine municipale, soutien indéfectible au Crédit Agricole (dont le maire a longtemps été administrateur de la caisse locale) et à la démolition de la Tour Cabrol, haine féroce contre Decazeville Communauté, critiques contre la minorité municipale… nous sommes dans une pensée unique qui a pour seul but de glorifier une équipe et son leader et surtout pas de défendre la ville qui en aurait pourtant bien besoin. Visiblement, la page Facebook officielle de la Ville (My Decazeville) que s’est honteusement accaparé la majorité municipale ne suffit plus.

07/11/2018

Le visuel de la Ville de Decazeville a changé... peut-être pas en mieux

logo dkz.jpegIl semble que la Ville de Decazeville ait décidé de mettre son ancien logo visuel au placard. Certes, ce logo de la Ville apparu pour la première fois sur le bulletin municipal de 1991 commençait à dater. Le rectangle déclinait des figures géométriques allant du noir sombre sur la gauche vers des tons plus clairs à droite peut-être pour symboliser la sortie du tunnel de la Ville après les fermetures d’usines de 1987.  Est-ce une flèche tout à fait à droite pour encore mieux marquer cette renaissance ou un D stylisé pour Decazeville ? L’écriture du texte est en majuscule avec une police de caractère classique très lisible. « Aveyron » est rajouté à « Mairie de Decazeville » pour mieux situer la commune et mettre également le département en valeur.

Avec près de trente ans d’existence, on peut bien sûr comprendre une certaine envie de remplacer ce visuel.

Decazeville - Nouveau logo.jpgMais qu’ont voulu transmettre les élus en charge de la communication de la Ville avec ce nouveau visuel ?

Pourquoi d’abord avoir recours au blason de la commune :

Rappelons d’abord ce que signifie ce blason.

« De gueules à deux hauts fourneaux d’or, accouplés, les récupérateurs au centre, leur tuyauterie de sinople, accompagnés en pointe d’une foi d'argent parée d'or, au chef d’argent chargé de trois lampes anciennes de mineur de sable allumées de gueules. »

C’est donc le passé historique métallurgique et minier de la commune qu’ont voulu mettre en valeur les stratèges en communication municipaux. Le retour d’un blason sur les documents municipaux sonne aussi très vieille France. Pas sûr que cela parle aux Decazevillois plus jeunes.

Que penser également de la police d’écriture de « Decazeville » sur ce nouveau visuel ?

En général, les polices de caractères imitant l’écriture manuelle soulignent certes des valeurs humaines et créatives, mais elles sont très difficiles à déchiffrer. Des caractères fins, fragiles, en spirales sont souvent difficiles à reproduire dans des petites dimensions et seront sûrement invisibles pour les lecteurs. C'est également une police imitant l'écriture manuelle assez désuète qui renvoie à l'écriture réalisée par les plumes "Sergent-Major" de notre enfance. Pas sûr là aussi que les plus jeunes s'en souviennent et pas sûr non plus que cela montre une ville et un territoire tournés vers l'avenir et vers la modernité.

On note aussi la disparition de l'indication du département. Peut-être nos stratèges communaux pensent que le nom de la ville se suffit à lui même et que le rajout de "Aveyron" porte peut-être préjudice à la renommée de la ville ?

A changer la communication visuelle de la commune, peut-être aurait-il mieux valu consulter des professionnels pour proposer ensuite plusieurs modèles aux votes des élus et pourquoi pas des habitants.

Malheureusement, c’est trop tard car ce nouveau visuel est déjà sur tous les véhicules et sur les supports numériques de la Ville... et sûrement pour quelques temps. Dommage.

Photos : Mairie de Decazeville