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19/12/2018

La grande distribution, principale gagnante de l'ouverture des commerces le dimanche

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Comme l’an passé, la majorité des élus du conseil municipal de Decazeville a malheureusement décidé le 13 décembre dernier de laisser la grande distribution ouvrir 12 dimanches dans l’année 2018.

En accordant cette dérogation aux établissements exerçant la même activité commerciale sur le territoire d’une commune, on contribue bien sûr à accroître un peu plus les inégalités entre petits commerces et grande distribution.

Les commerçants des centres villes (commerces de détail) qui le souhaitaient ont toujours eu la possibilité d’ouvrir le dimanche, s’ils ne font pas appel à des salariés. Malheureusement, avant même la loi dite « Macron » du 8 août 2016, il y avait déjà de nombreuses dérogations favorisant certains commerces, même trop à mon avis. Au fil des ans, on avait autorisé les jardineries, les magasins de meubles et les commerces alimentaires jusqu’à 13H,  sans distinction de surface de vente. Le supermarché Géant de Decazeville avait bien sûr décidé son ouverture les dimanches matin.

Les salariés de la grande distribution n’ont pas vraiment le choix de travailler ou de ne pas travailler le dimanche. Leurs salaires sont si bas et leurs emplois sont si précaires que beaucoup ne peuvent pas refuser sous peine même d’être licenciés. La plupart des organisations syndicales de salariés s’opposent d’ailleurs à ces ouvertures dominicales.

Laisser la grande distribution ouvrir 12 dimanches par an n’aura à terme aucun effet positif sur l’emploi local si ce n’est de supprimer encore plus d’emplois dans le petit commerce et de vider un peu plus notre centre ville de ses commerces.

Une enquête sur l’agglomération lilloise a montré que la grande distribution avait créé 1 274 emplois entre 2008 et 2016, pendant que 4 871 emplois avaient été perdus dans le commerce de détail, principalement en centres villes. Soit un rapport de 1 à 4. Quand la grande distribution créée un emploi, elle en supprime au moins trois dans le commerce de détail si l’on considère également la fuite vers le ecommerce.

C’est une situation que l’on retrouve partout en France.

Cette situation est même dénoncée par des parlementaires qui veulent interdire la construction de nouveaux centres commerciaux en périphérie des villes, mais malheureusement, les CDAC (Commission Départementale d’Aménagement Commercial) où siègent principalement des élus, continuent d’accorder des autorisations de création ou d’extension à la grande distribution

J’avais l’an passé dénoncé les extensions (Estréniol à Sébazac, Couquet à Capdenac-le-Haut) ou la création d’une nouvelle zone commerciale à Luc-Primaube (Malan), qui détruisent la vie de nos petites villes mais aussi celle des petits centres bourgs qui voient fermer leurs dernier commerces alimentaires.

Visiblement, le SCOT Centre-Ouest-Aveyron ne semble pas s’intéresser à ce problème. Il faut dire que les élus du ruthénois soutiennent ces projets d’extension ou de création.

La décision d’ouvrir les commerces douze dimanche par an est donc grave, surtout au moment où nous allons avoir un nouveau centre commercial qui devrait ouvrir ses portes dans les prochains mois à Decazeville.

C’est aussi une vision dogmatique, un choix de société. En laissant ouvrir encore plus la grande distribution, les élus soutiennent un peu plus cette société consumériste, gaspilleuse d’espace et de matière première, productrice de déchets, génératrice de gaz à effet de serre qui nous mène droit dans le mur… mais qui enrichit les magnats du secteur réfugiés, comme la famille Mulliez (Auchan) en Belgique.

Si nous voulons garder des centre villes vivants, il faut donc se battre en même temps contre la grande distribution, contre les GAFAM et la vente par internet.

Pour ma part, je pense que nous devons revenir aux cinq dimanches maximum d’ouverture par an, voire moins en négociant avec Géant pour qu’il n’ouvre pas le dimanche matin. Ce qui n’empêchera pas le petit commerce du centre-ville de Decazeville d’ouvrir comme je l’ai développé plus haut. J’ai donc voté, comme les années précédentes, contre cette délibération qui favorise un fois de plus la grande distribution, met encore plus de pressions sur les salariés du commerce et tue le petit commerce des centres villes.

Photo : jlc - Licence Creative Commons

14/12/2018

Decazeville : un équipement destiné aux piétons va disparaître

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Certes, ce passe-piétons ou arc-en-ville ne fonctionnait plus depuis longtemps. Mais sa transformation en passerelle piétonne était souhaitable pour relier en toute sécurité le nord de la ville à son centre-ville, séparés par la dangereuse RD 840 où circulent plus de 8 500 véhicules/jour, dont un millier de poids-lourds. Traverser cette voie dont la vitesse n'est pas réduite est extrêmement dangereux. La transformation de ce passe-piétons en passerelle piétonne, solution que j'avais déjà évoqué, n’aurait coûté que 100 000 euros. Qu’est-ce au regard d'une vie peut-être épargnée et des centaines de milliers d’euros investis pour les véhicules motorisés sur la commune et au delà ? Surtout qu'il aurait fallu retrancher de ces 100 000 euros le coût du démantèlement et que de plus, le Conseil départemental aurait pu participer financièrement pour la sécurisation de cette route départementale. Malheureusement, depuis dix ans, nous étions peu à défendre cette option.

A ce désintérêt pour les piétons, il faut rajouter le mépris de la municipalité pour les cyclistes en interdisant les doubles sens cyclables et en n'incluant pas des aménagements pour les cyclistes lors de la rénovation de voiries. A l'heure où on demande plus de moyens pour la mobilité de chacun, c'est une attaque en règle contre les modes actifs à laquelle nous assistons à Decazeville. La municipalité Marty semble scotché aux années Pompidou en matière de mobilité. Pourtant le taux de motorisation à Decazeville n'est que de 72,8%, le taux le plus bas du Bassin et presque de l'Aveyron (moyenne nationale : 84%, moyenne départementale : 88,3%, sur le Bassin : 89%).

Il parait néanmoins que Decazeville Communauté va s'engager le 20 décembre à promouvoir les mobilités actives dans son Prochain Plan Global de Déplacements - Schéma Modes Actifs. C'est bien parti !

#ToutPourLaBagnole #Decazeville

Photo : jlc - licence Creative Commons

Decazeville : mais où est passée la patinoire ?

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Nous avions pourtant prévenu le maire l’an passé lorsqu’il avait voulu céder la patinoire à une société privée. Ce contrat nous semblait pour le moins hasardeux. Nous avions d’ailleurs voté contre. Mais la majorité, ancrée dans ses dogmes libéraux et persuadée que le privé fera toujours mieux que la gestion publique d’un bien public, avait décidé de céder la patinoire municipale d’une valeur de 50 000 euros pour 1 euro symbolique ! Dans la contractualisation sous forme d’AOT (Autorisation d’Occupation Temporaire) du domaine public (voir délibération ci dessous en cliquant dessus) le nouveau propriétaire s’engageait à assurer la présence de cet équipement à Decazeville pour une durée de quatre ans et durant cinq semaines par an, avec priorité pour les vacances de Noël et du Nouvel An.

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Des contreparties étaient prévues en cas de désistement, mais elles n’étaient pas à la hauteur puisqu’elles étaient de 3 000 euros par an en cas de non respect de la convention, soit 9 000 euros pour les trois ans qui restent s’il ne revient pas. Pour un bien valant 50 000 euros, même s’il devait en fin de compte payer (ce qui n’est pas du tout sûr), le propriétaire ferait une belle plus value sur le dos des contribuables decazevillois. D’autant plus que ce propriétaire habitant Draguignan dans le Var, il est fort probable que la patinoire soit actuellement en service quelque part dans ce département ou ailleurs et lui procure des bénéfices supplémentaires.

Curieusement, la société Ice Track Show qui a signé la convention avec la mairie de Decazeville n'existe pas sur les annuaires des entreprises  fr.kompass.com et société.com

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Rappelons que cette patinoire, installée en 2009 au Laminoir à l’initiative des commerçant de Decazeville, était gérée depuis 2010 par les services de la ville. Si elle a connu le succès à ses débuts de 2009 à 2014, son déménagement à l’arrière du Laminoir 2 par l’équipe municipale actuelle a considérable réduit l’attrait et la fréquentation de cet équipement. L’absence de signalétique n’a pas arrangé les choses. Comme si on avait voulu tuer cette animation, à moins que se ne soit de l’incompétence… ou les deux.

La patinoire municipale à patiné un peu à vide - 030116.jpg

La suite on la connaît, cession de cet équipement à un privé qui a fait faux bond cette année en gardant le bien municipal. Une animation de moins à Decazeville pour les fêtes de fin d’année qui touchera de plus les enfants des écoles qui devaient avoir droit à une entrée gratuite pour accéder à cette animation.

Visiblement, le « souffle nouveau » que devait impulser la nouvelle majorité sur notre ville en 2014 a des relents de fin de règne.

Photos (cliquez dessus pour les agrandir) :

1 et 3 : jlc : licence Creative Commons

2 : délibération conseil municipal de Decazeville du 14 décembre 2017

4 : Centre-Presse du 3 janvier 2016