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08/02/2019

Imposer des projets inutiles par la force

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Le site de l’Amassada à Saint-Victor-et-Melvieu en Aveyron a fait l’objet d’une opération de la gendarmerie hier matin. Cette opération d’intimidation précède vraisemblablement l’expulsion manu-militari des occupants de cette zone. Quoi que l’on pense des raisons de la création de cette ZAD aveyronnaise, cette opération de gendarmerie et cette possible expulsion constituent des méthodes détestables. On ne peut que regretter le rouleau compresseur administratif et politique qui a conduit à un impasse et à la création de cette ZAD. Le transformateur de Saint-Victor, comme l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, comme le projet Europacity 
à Gonesse, comme le Center-Parc de Roybon, comme le grand contournement ouest à Strasbourg, l’usine Knauf à Illange… et comme les projets de Séché et de Solena à Viviez et Aubin font partie de petits et grands projets imposés qui suscitent des rejets des populations locales. Rejets qui proviennent souvent de leur inutilité car d’autres solutions moins dommageables pour l’environnement, le climat, le cadre de vie et la santé des populations locales sont possibles et surtout souhaitables.

« Pour le futur, il faudra aussi tirer les leçons de l’échec de Notre-Dame-des-Landes en termes de débat public, de procédures, de présentation et de discussion des alternatives »

Edouard Philippe, Premier Ministre. Extrait du discours prononcé lors de l’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes - 17 janvier 2018.

C’était il y a un an. Que c'est-il passé depuis ? Rien ! C'est toujours le même Etat, les mêmes entreprises privées ou publiques, les mêmes élus départementaux et locaux qui avancent tête baissée contre leurs concitoyens, à Roybon, à Gonesse, à Bure, à Strasbourg, à Beynac... et en Aveyron à Saint-Victor et à Viviez et Aubin où on veut imposer un énorme centre de traitement et stockage de déchets à 300 mètres des premières habitations pour complaire à des industriels !

Pire même, le gouvernement est en train d’expérimenter la suppression des enquêtes publiques en Bretagne et en Hauts de France pour les remplacer par de simples « consultation par internet » ! On peut également parler de l’éviction d’un commissaire enquêteur parce qu’ils donnait trop d’avis défavorables (6 sur un total de 60 !).

Alors que le gouvernement organise un « grand débat » dont personnellement je n'attend pas grand chose, il est incapable d’assurer un minimum de vrais débats dépassionnés pour de projets nationaux et locaux, qui répondent vraiment aux souhaits des populations et à l’avenir de notre planète.

« Ce n’est pas au décideur d’éclairer le public, c’est au public d’éclairer le décideur » déclarait Chantal Jouanno, présidente de la Commission nationale de débat public dans une interview à Reporterre en septembre dernier.

Elle a tout à fait raison. Quand élus et décideurs vont-ils le comprendre ?

Photo : journal alternatif aveyronnais "L'empaillé"