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09/11/2017

Inauguration du parc photovoltaïque de la Découverte : opération de « greenwashing » de Decazeville Communauté

photovoltaique-decouverte2-160317.jpg

Depuis la genèse de ce projet de parc photovoltaïque jusqu’à sa réalisation, en passant par le choix de l’entreprise, l’enquête publique et les divers permis de construire ou de défrichement… on peut vraiment dire que ce projet a cumulé les atteintes à l’environnement et les entraves à la participation citoyenne.

Passons rapidement sur le fait d’avoir cédé ce projet à une entreprise privée au lieu de le gérer directement en créant une SCIC ou une SEM avec la participations des collectivités locales et des citoyens qui l’auraient souhaité, comme cela se fait maintenant de plus en plus. Nous aurions alors été la première collectivité de l’Aveyron a engager cette démarche innovante. La ville de Carmaux a choisi de créer une SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif) pour créer des projets d’énergies renouvelables. Rappelons que Carmaux a également repris le Salon Eco-Energies que la communauté de communes Decazeville-Aubin (CCDA) a lamentablement abandonné.

Cette possibilité de parc coopératif ou participatif a été évacuée rapidement à mon grand regret au sein de la commission créée pour travailler sur le projet du parc photovoltaïque.

Comme a été décidé, à l’initiative du président de la communauté de communes et contre l’avis de la commission et du bureau d’études chargé par la CCDA d’accompagner ce projet, le choix de l’entreprise retenue pour construire ce parc. Pourtant, la commission et le bureau d’études avaient choisi le mieux disant selon des critères bien définis dans l’appel d’offre. Les explications alambiquées du président de la communauté de communes ne m’ont bien sûr pas convaincu. L’entreprise évincée arbitrairement par le président de la communauté de communes, car elle ne lui semblait pas “assez solide“ financièrement, vient d’être rachetée par Direct Energie pour 344 millions d’euros.

Passons sur l’enquête publique qui n’a pas servi à grand chose puisque des permis de construire se sont succédés à la suite, modifiant complètement ce projet, le dernier datant de début 2017… une fois le projet pratiquement installé.

Photovoltaique-deboisement.jpgCertaines zones d’implantation qui ne gênaient personnes ont été supprimées (la zone sur le terril de Palayret par exemple) et d’autres ont été étendues, sacrifiant des forêts plantées il y a une vingtaine d’années et supprimant, à l’initiative de la communauté de communes, des chemins très fréquentés par les promeneurs et les randonneurs malgré mes interventions et celle de l’Association de Sauvegarde et de Gestion de l’Environnement d’Aubin.

Tout cela avec le désintérêt et l’atonie des élus decazevillois pourtant alertés en conseil municipal.

Disons le tout clair, le Parc intercommunal a été massacré par ce projet. 

Mais ce n’est pas tout.


photovoltaïque-ladecouverte-panneau-chantier.jpgOn peut également dire que le volet social et économique a été complètement oublié dans ce dossier. C’était pourtant un point important de ce projet. Alors que l’on nous avait promis lors de la phase du choix de l’entreprise retenue pour porter ce projet que certaines entreprises du Bassin pourraient participer à sa construction, cela n’a malheureusement pas été le cas. Il suffit de regarder le panneau de chantier. Pas une seule entreprise du Bassin. Non pas que nous n’ayons pas sur le Bassin d’entreprises à même de réaliser certains travaux, mais le choix de Valeco était visiblement de réaliser des économies, notamment sur la main d’œuvre, et de travailler avec des entreprises avec qui elle a sûrement l’habitude de travailler. Fussent-elles espagnoles, polonaises ou d’autres entreprises avec des travailleurs détachés payés au rabais.

Je ne vais épiloguer sur le volet pédagogique qu’aurait pu apporter ce parc. Il va être réduit un minimum.

Certains, lors de l’inauguration de ce parc, vont sûrement vanter les retombées économiques de ce parc. Mais elles seront minimes et il y avait surtout beaucoup mieux à faire.

Il faudra bien tirer un bilan de la conduite de ce projet par la communauté de communes, mais aussi par la mairie de Decazeville qui ne s’est pas montré des plus actives dans ce dossier. Visiblement, la mairie préfère le jet ski sur le lac ou les motos sur les pentes pour le parc intercommunal.

Malheureusement, les élus locaux semblent prendre les mêmes mauvaises méthodes pour imposer le projet Solena à Viviez et Aubin.

Sauf que là, la résistance des habitants s’organise. Comme elle s’organise contre la TEOM (taxe d’enlèvement des ordures ménagères)

agenda 21 -Cransac3.jpgIl serait peut-être temps pour ces élus de tout arrêter et de revenir à un vrai dialogue avec les habitants tel qu’il avait été par exemple installé pour la construction de l’Agenda 21 du Bassin. Il est vrai que c’était à une autre époque... et avec d’autres élus.

 

La nature, plus forte que la bêtise et la cupidité ?

serapias-nauquière-0517.jpgJe me suis rendu au printemps dernier sur le plateau de Nauquière pour voir si les orchidées que j’avais répertoriées avant la construction du parc photovoltaïque étaient encore là.

Certaines y étaient, malgré le trou réalisé pour la pose d’un poteau accrochant le grillage cernant le parc et le passage des engins de travaux publics. D’autres ont disparu.

 

Et les chemins ?

La communauté de communes avait demandé à Valeco d’englober des chemins dans son projet afin de “ ne plus avoir à les entretenir “.

Ces chemins étaient pourtant fréquentés par des randonneurs, mais aussi par les touristes et des promeneurs habitant notamment Combes. Le chemin venant de Combes permettaient de se rendre au belvédère au dessus de Decazeville et était facilement accessible pour les personnes à mobilité réduite.

Ce n’est malheureusement plus le cas.

chemin de contrebandier - la découverte .jpgLa communauté de communes semble prendre conscience de ce problème et est en train d’essayer de recréer des chemins pour palier à son erreur.

Nous verrons bien à la fin, mais pour l’instant, ce nouveau chemin ressemble plus à un chemin de « contrebandier » qu’à une véritable voie accessible à tous, notamment pour les personnes à mobilité réduite, tel qu’il était il y a encore quelques mois.

 

Heureusement, il existe des territoires où les élus ont tout compris et favorisent des projets citoyens :

Céléwatt -Créons ensemble une grappe de parcs solaires.jpgLors des Rencontres TEPOS à Figeac en septembre dernier, j’ai apporté ma petite pierre à un projet citoyen intéressant en prenant des parts sociales dans la SCIC Céléwatt. Cette société coopérative a pour projet l’installation d’un parc photovoltaïque citoyen dans la vallée du Célé à Brengues.

Brengues.jpgLa Région Occitanie aide ce projet. Lors du Salon Energaïa 2016 à Montpellier, sa vice présidente chargée de la transition écologique et énergétique, Agnès Langevine, appelait de ses vœux le développement d’une démocratie énergétique : « Nous allons passer d’une époque avec des grands opérateurs qui repéraient des gisements, venaient démarcher des élus avec une population qui souvent subissait ces grands projets, à l’inverse : des projets d’abord portés par les citoyens et les communes pour qu’elles retrouvent la main sur leur indépendance énergétique et que cela crée de l’emploi ».

Tout est dit.

Enercoop Midi-Pyrénées, dont je suis client et sociétaire est aussi partenaire de ce projet à Brengues, projet que vous pouvez vous aussi rejoindre en devenant sociétaire.

Voilà un projet dont j’irai avec plaisir à l’inauguration.

 

Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir

Toutes les photos sont de jlc (licence creative commons), sauf Celéwat (site internet de l'association, et photo de Brengues (DDM)