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02/04/2006

Chaufferie bois pour le réseau de chaleur de Decazeville

Faut-il continuer à faire venir du charbon de Colombie où d’ailleurs pour alimenter la chaufferie du réseau de chaleur de Decazeville ? A cette question, je réponds NON.
De nombreux arguments tant économiques qu’environnementaux vont dans le sens d’une transformation de la chaufferie charbon en chaufferie bois.


Il y a en France 450 réseaux de chaleur concernant environ 3 millions d’habitants et ils ont plutôt tendance à se moderniser et à se développer. Des constructions récentes de chaufferies et réseaux de chaleur bois ont vu le jour : Grand Lyon (Vénissieux…), Hauteville-Lompnes (01), Égletons (19), l’Opac de l’Indre… et des rénovations se sont déroulées à Arles, Antony, Pau, Besançon, Beauvais, Avignon, Le Mans, Metz…
En Midi-Pyrénées, le Tarn a des projets pratiquement mis en route à Labruguière et au Séquestre à côté d’Albi et le Lot possède de nombreux petits réseaux de chaleur dans les communes rurales qui brûlent entre-autre, des palettes usagées non traitées récoltées par le SYDED.
L’Aveyron possède quelques chaufferies bois dont la plus connue est la chaufferie de la rue Sarrus à Rodez qui alimente, via son réseau de chaleur de nombreux bâtiments. Un autre projet de chaufferie bois pourrait voir le jour dans le Bassin à Cransac, afin d’alimenter entre-autre, le futur lotissement HQE de La Treille.


L’Etude demandée par la mairie de Decazeville à un bureau d’étude toulousain spécialiste du logement HLM note de nombreux points positifs dans un projet de chaufferie bois.
Le kW/h de chaleur fourni par une chaufferie bois à Decazeville est nettement inférieur à toutes les autres énergies, investissement compris et sans aucune subvention.
Cette différence est même accentuée si on supprime le réseau de chaleur et que l’on opte pour des chaufferies gaz au pied des immeubles.
Autre point important, la chaufferie bois permettrait d’éviter le dégagement dans l’atmosphère de 4 860 tonnes de CO2/an, soit l’équivalent de la production annuelle de plus de 2 000 véhicules type Twingo qui parcouraient 20 000 km

Le combustible bois serait à base de produits issus des industries de première (scieries) et deuxième transformation du bois (industries du bois, cuisinistes…) non traités.
Cette ressource bois est abondante en Aveyron et dans les départements limitrophes proches (Cantal, Lot…). Le prix du déchet industriel bois propre est totalement indépendant du prix du stère domestique qui connaît actuellement une forte envolée du fait de l’engouement des particuliers pour le chauffage bois, engouement qui n’a pas été anticipé par les fournisseurs de bois (et parfois fabricants de poêles).
Ce projet et celui de Cransac pourraient permettre d’envisager également une gestion durable du bois de la forêt de la Vaysse et des 400 hectares du Parc Intercommunal en général.

Il est important de rajouter que ce projet peut-être très largement soutenu financièrement par la Région Midi-Pyrénées et par l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie), ce qui constitue un levier de plus pour opter pour cette énergie
Dernier point, l’accord européen pour la TVA à 5,5 % dont a bénéficié le secteur du bâtiment, bénéficiera également aux réseaux de chaleur. Les abonnements taxés actuellement à 19,6 % devraient être taxés maintenant à 5,5 %. Ce taux devrait également être appliqué à la consommation pour des chaufferies utilisant une énergie renouvelable. Ce serait le cas si notre chaufferie charbon était transformée en bois.

Réseau de chaleur bois = énergie la moins chère = ressource locale maîtrisable, = emplois locaux = énergie renouvelable = lutte contre les changements climatiques

Ce n’est pas par hasard si de nombreuses collectivités de gauche et écologistes s’engagent dans la construction de réseaux de chaleur bois. Je pense notamment à Grenoble, à Dunkerque, mais également de nombreuses Régions qui favorisent ces projets : Midi-Pyrénées bien sûr, mais également Rhones-Alpes, PACA…
Les collectivités de gauche tiennent souvent à exploiter elles-même ces réseaux plutôt que de les donner à une entreprise privée par une délégation de service public dont la gestion frise souvent l’opacité. C’est une option que nous devons également envisager à la fin du contrat qui nous uni avec l’actuel gestionnaire de notre réseau de chaleur.

15:05 Publié dans Energie | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |  Imprimer |

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