Vivre à Decazeville et sa région

Si ce nouveau système présente une vulgarisation de l’annonce de crues pour le grand public (enfin ceux qui ont internet) car il reprend les quatre couleurs de Météo France pour l’annonce des intempéries ou de canicule, il ne représente pas un réel progrès par rapport au site www.hpgaronne.ecologie.gouv.fr pour les collectivités. On avait même la désagréable impression après cette réunion, qu’une fois de plus, l’Etat se désengageait de son rôle sur le dos des collectivités locales. Allons-nous être obligés, comme de nombreuses communes de Languedoc-Roussillon, d’utiliser les services d’une société privée pour obtenir des prévisions fidèles sur des cartes modélisées ? Allons-nous être obligés de créer des services de prévision et de prévention des crues dans nos municipalités ? Les services de l’Etat se sont voulu rassurant, mais tout les élus présents ont eu un sentiment d’abandon de l’Etat sur ce sujet.
Nous n’avons malheureusement pas appris grand chose concernant une véritable prévention des inondations du Lot
Le représentant d’EDF nous a affirmé que la mission première de son entreprise est de produire de l’électricité et que les barrages sur le Lot et la Truyère n’avaient pas mission d’écrêter les crues.
Nous avons également eu droit à une présentation du SAGE Lot amont (de sa source à Entraygues-sur-Truyère).
Le SAGE, dont la mission première n'est pas de lutter contre les crues, n'est donc pas la solution adaptée, encore moins lorsqu'il ne concerne qu’une partie seulement de la rivière.

Concernant la prévention des crues, la Préfète a suggéré que nos concitoyens réapprennent la « culture du risque ».
Certes oui, mais les habitants du lotissement « Comby » à Boisse-Penchot, dont l’Etat avait autorisé à construire leurs maisons, il y a une vingtaine d’années sans prendre de réserves particulières attendent un peu plus de l’Etat.
Elle a de plus rajouté que nous ne pouvons rien contre les inondations et que ceux qui disent le contraire et préconisent des barrages écrêteurs ou autres dispositifs balancent des balivernes.
Et là je ne suis plus d’accord.

Pour comprendre la forte demande des riverains du Lot pour que l'on engage rapidement des mesures et des aménagements afin de modérer l'impact des crues, il faut se souvenir des dernières crues des 3 et 4 décembre 2003. Le traumatisme engendré par cette catastrophe est dû au fait de sa rapidité et de son intensité.
Si le "risque de crue" a toujours été présent dans les pensées des riverains du Lot, nous sommes entrés dans une nouvelle ère. Celle où les crues seront plus soudaines, fréquentes et intenses du fait de l'artificialisation galopante des sols, tant en zones rurales qu'urbaines, et du fait du réchauffement climatique (voir les écrits de l’IFEN, de l’ONERC, de l’AEE sur ce sujet, ainsi que mes précédentes notes).
Nier ces faits, pour éviter d'engager un grand débat sur les mesures tant administratives que techniques à mettre en place rapidement, n'est pas raisonnable. N'engager que des mesures de prévision et d'alerte et prévoir des Plans de Sauvegarde ne sont pas suffisant.
La population a besoin d'être rassuré tant sur le plan humain que matériel.

Seul un Programme d'Actions de Prévention des Inondations (PAPI) sur tout le Bassin du Lot peut efficacement modérer l'impact des crues.

La Circulaire du 19 janvier 2005 relative aux programmes d’actions de prévention des inondations (PAPI) par bassins versants sur les années 2003 à 2007 reconnait bien sûr qu’aucune stratégie de prévention et de protection n’est en mesure de supprimer le risque, mais elle invite à élaborer des programmes d’actions destinés à traiter les bassins versants de manière globale et à développer la conscience du risque dans la population.
En matière de réduction de l’aléa, les chefs de projet de ces PAPI doivent veiller à ce que les programmes d’actions favorisent la rétention des eaux à l’amont soit en restaurant des champs d’expansion de crues qui constituent avant tout la meilleure solution, soit en mettant en place des zones de surinondation.

D’autres programmes d’action de prévention des inondations vont voir le jour en 2007 en plus des 42 déjà en place.
Qu’attendent les élus de la Vallée du Lot pour demander un tel programme sur leur Bassin ?

Vous pouvez consulter sur cette page un album photos des crues des 3 et 4 décembre 2003 sur le Bassin de Decazeville. La majorité de ces photos ont été prises le 4 décembre lors de la décrue.