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14/08/2006

Voir Querbes et revivre

medium_QUERBES_2006.pngJ’avais parlé dans une précédente note de ce festival qui se situe dans un hameau entre Asprières et Capdenac-Gare. Trois jours de petits bonheurs dans un décor de vieilles pierres où la convivialité est le maître mot.
J’ai néanmoins hésité samedi à m’y rendre, tant le programme du festival de Conques qui se déroulait ce jour là était également alléchant : Didier Sandre déclamant du Rimbaud accompagné par le quatuor Ludwig. Il y a des soirées où il est difficile de faire des choix.

Je me suis donc rendu à Querbes pour écouter les Toulousains de Pulcinella, dans la grange où est installée la scène. La musique de ce quartet composé de jeunes musiciens est une sorte de jazz « tango-free-rock » envoûtant, agrémenté ce soir là par l’humour décalé de l’accordéoniste chargé de présenter les morceaux et des pannes répétitives de l’éclairage, les musiciens jouant alors dans le noir complet,
Si chacun excellait dans la pratique de leur instrument, il faut saluer les multi-intrumentalistes Ferdinand Doumerc (sax, flûte, métallophone…) et Frédéric Cavallin (batterie, percussions, mélodica…).

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Le lendemain, le festival de Querbes était délocalisé à Capdenac-Gare pour une performance sur les bords du Lot. Cette création artistique, avec la participation de la Banda d’Auvergne et de nombreuses personnes de la région, notamment des enfants, s’intitulait « Cours camarade, le vieux monde est derrière toi ».
La lutte entre l’homme et la machine, incarné par un gros rouleau compresseur du XIXème siècle, mais plus symboliquement celle entre la jeunesse et le « vieux monde » ou encore celle de l’artiste solitaire contre la « machine capitaliste », étaient les thèmes de cette performance mise en scène par William Noblet. Sur les banderoles portées par les jeunes, on pouvait lire : « La musique pour écraser le silence », « Ne compressez pas nos idéaux », « Attention, les jeunes vieillissent »…
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Cette performance a débuté par les interventions truculentes de François Cancelli et de Jean-Luc Debattice dénonçant pêle-mêle le temps passé à perdre sa vie à la gagner ou le refus de donner ses enfants pour faire de la chair à canon afin de défendre les riches.
Cette jubilation à écouter Cancelli et Debaticce (qui fait parfois penser à un autre belge, Arno), nous l’avons retrouvé l’après-midi à Querbes où ils étaient chargés de lire des extraits des écrivains reçus ce jour-là.

Le premier roman d’Olivier Maulin, « En attendant le Roi du Monde » (2006, L’Esprit des Péninsules) raconte l’histoire d’un jeune couple, un peu perdu ou tout simplement parfaitement de notre temps, qui décide d’émigrer au Portugal, parce que c’est là-bas que désormais les choses se passent. Désillusions et vraies découvertes, rencontres inattendues, tel ce grutier routard et mystique qui attend le retour d’un nouveau roi du monde, situations dérisoires mais qui font grincer de vrais désespoirs. Sorti discrètement, ce roman rencontre peu à peu un public séduit par le ton et les mots. Le Prix Ouest-France Etonnants voyageurs vient de le distinguer. L’extrait lu par François Cancelli permettait de noter un certain humour, parfois de la dérision dans les propos des personnages, mais le débat a montré que c’était également le ton de l’auteur.

Le livre de François Bégaudeau « Entre les murs » est l’histoire journalière d’un collège de la région parisienne. L ‘auteur sait de quoi il parle, puisqu’il est lui-même professeur de français dans un collège parisien. Il est également chroniqueur, entre autres, aux Cahiers du cinéma. Ce livre lui a permis d’obtenir le Prix France Culture-Télérama 2006.
De la machine à café en panne de la salle des professeurs au jeune délinquant difficilement récupérable que l’on conduit au bureau du proviseur parce qu’il vient d’agresser une élève de sa classe, c’est ça le quotidien d’un collège. François Bégaudeau avoue un sentiment d’impuissance face à cette jeunesse en partie perdue et déplore l’incompréhension voire le mépris envers les enseignants en général encore plus envers ceux diffusant des matières de plus en plus dévalorisées comme le français, l’histoire, la géographie… Apparemment, il y avait quelques enseignants dans la salle qui semblaient approuver.

Originaire du Cameroun, Léonora Miano installée à Paris depuis 1991 vient de se faire remarquer avec un premier roman, L’Intérieur de la nuit, publié chez Plon en 2005.
C’est l’histoire d’une jeune fille étudiant en France qui retourne pour quelques jours dans son village natal, au cœur d’une Afrique désolée par la pauvreté et la guerre.
Là, une nuit, elle assiste à un crime commis par une bande de miliciens fanatiques, qui prétendent renouer avec des rites anciens et restaurer ainsi l’âme du peuple africain. Brutalement elle se trouve confrontée à un choix : comprendre ou rejeter un monde qui lui paraît ne plus être le sien.
Avec son deuxième roman, Contours du jour qui vient (à paraître en septembre chez Plon), elle continue son œuvre qu’elle consacre à l’Afrique.

Cette après-midi littéraire s’est terminée par un petit concert de Pulcinella.
Vivement Querbes 2007

Un seul regret, qu’il n’y ait pas plus de participants du Bassin à ce festival dont l’esprit est pourtant proche de ce que fait par exemple Mescladis à Decazeville.
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La Compagnie 2B2L, accueillie en résidence par la communauté de communes Decazeville-Aubin en 2005, proposera cette semaine son triptyque : « L’usine à réflexion ».
Le premier volet, « Opération Sisyphe » sera donné à Rodez, le mardi 15 août à 21H30 place Adrien-Rozier (à côté de la cathédrale).

« Opération Sisyphe » sera rejouée à Aurillac à l’occasion du festival de Théâtre de rue le jeudi 17 août. Le deuxième volet, « 1ère Matière », sera donné 18 août et le troisième volet de cette trilogie « Machines » sera donné le 19 août. Les séances se dérouleront place Gerbert à 12H10.

15:05 Publié dans Culture | Lien permanent | Commentaires (1) | |  Facebook | |  Imprimer |

Commentaires

Ce commentaire n'est pas exactement à sa place... mais à la suite de l'article sur la fête des langues de Decazeville, malgré force clics sur "commentaires", je n'ai rien pu ouvrir qui me permette de le loger où j'aurais du le mettre. Enfin, voilà quelques infos pour ceux et celles qui voudraient approfondir les reflexions de Mohamed Benrabah, notamment à propos de l'Algérie. On peut trouver dans les bonnes librairies "Langues et pouvoir en Algérie", avec en sous-titre: "histoire d'un traumatisme linguiste".... c'est, à mon avis, un livre incontournable pour comprendre l'Algérie et aussi... la France. Merci à J. Louis Calmettes pour ce compte rendu de la F des Langues...

Écrit par : jean-françois mariot | 11/09/2006

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