26/08/2006
Anches Hantées et 2B2L
Cet été, j’ai profité de diverses animations culturelles pour aller voir le travail d’acteurs culturels soutenus par la commune de Decazeville ou la communauté de communes du Bassin Decazeville-Aubin.
Le quatuor de clarinettes Anches Hantées se produisait à Conques à l’auditorium du Centre européen d’art et de civilisation médiévale le 13 août dernier. Durant la semaine, ils avaient dirigé un stage de clarinette à l’attention de 17 stagiaires de tous niveaux venus de toute la France.
La première partie de leur spectacle était d’ailleurs consacrée à l’audition collective des stagiaires. Le travail réalisé lors de ce stage leur a permis de donner sur scène des morceaux pratiquement au point et même le fameux final du Lac des cygnes de Tchaïkovsky réécrit pour clarinettes n’est pas devenu le Lac des « canards » comme pouvait le craindre Élise Marre.
Le quatuor Anches Hantées est composé de jeunes musiciens issus du Conservatoire Supérieur de Paris. La decazevilloise Élise Marre est maintenant au Conservatoire Supérieur de Genève et a travaillé avec de nombreux chefs d’orchestre prestigieux comme Jean-Claude Casadesus, Michel Plasson, Armin Jordan.
Leur concert de ce soir-là consistait à présenter leur deuxième CD que j’encourage vivement à se procurer.
Vous pourrez y entendre des morceaux spécialement arrangés pour clarinette par Bertrant Hainaut d’Anton Dvorack, de Johann Strauss ou de Philip Glass, mais également Mozart (Quatuor K 465), Debussy (Clair de Lune), Gershwin (Oh Lady be good), Katchaturian (Danse du Sabre) et Astor Piazzolla.
Tous ces morceaux ont été joués ce soir-là et le public en a redemandé.
Rappelons que le soutien de la ville de Decazeville à ce quatuor a consisté à la pré-acquisition de CD qui seront redistribués dans les établissements scolaires de la ville avec un accompagnement pédagogique.
La troupe de théâtre 2B2L se produisait à Aurillac à l’occasion du festival international de théâtre de rue. Elle y présentait son tryptique « L’usine à réflexion », créé en grande partie dans le Bassin Decazeville-Aubin lors d’une résidence d’artiste en 2005 sur les cinq communes de la communauté de communes.
Dans « Opération Sisyphe », première partie de ce tryptique, le seul que je n’ai pu voir, c’est la valeur travail qui est interrogée.
Le deuxième volet « 1ère matière », veut nous faire voyager dans l’histoire industrielle au milieu des ouvriers mineurs, métallurgistes et sidérurgistes.
Le troisième volet donné à Aurillac le 19 août s’intitule « Machines ». Il avait été joué la première fois sur la Zone du Centre à Decazeville devant les locaux de l’ASPIBD.
« Lors d’une réunion annuelle des actionnaires, M. Godroin, le grand PDG, s’apprête à annoncer les nouvelles orientations du groupe. Restructuration et démantèlement total des machines ».
« Machines » nous interroge sur les problèmes des restructurations, démantèlements, reconversions, fusions, délocalisations, OPA… tous ces termes qui sont entrés brutalement dans notre vie.
Dans les trois volets de ce tableau, le spectateur est actif. Dans « Opération Sisyphe », il est employé dans la société et participera même à certains moments clés : l’inventaire des stocks, le recrutement, le pot de départ à la retraite, la photo d’entreprise…
Dans le deuxième volet « 1ère Matière », il manipule des cartons symbolisant des moments de la vie au travail : grèves, accidents du travail ou des moments forts comme les congés payés et est invité à danser au bal populaire final.
Dans le troisième volet « Machines », il est « spect-actionnaire », et entonne au final avec les Machines « l’Intermachinale » : « C’est la lutte finale, graissons-nous et demain, l’Intermachinale sera le genre machin ».
Dans ces spectacles, les décors sont volontairement dépouillés, mais on y voit tout de même les usines, les machines, les collègues de travail, le chômage…
L’humour y est toujours présent (parfois noir certes). On y rit beaucoup car on se reconnaît parfois dans les personnages.
Tout cela est possible grâce à la qualité des acteurs et de la mise en scène.
Ces spectacles ont été créés pour se jouer dans la rue mais n’oublions pas que cette compagnie avait réalisé à Decazeville, dans une salle Yves Roques transformée spécialement, une version époustouflante de « Violette sur la terre » de Carole Fréchette.
La compagnie 2B2L compte actuellement 7 spectacles dont 6 sont des créations originales créées au cours de résidences artistiques.
Ils sont en train de créer un site internet
Contact : cie2baies2ailes@voilà.fr
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