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19/07/2008

L’opposition est encore en campagne électorale

cb1f30e7ab76164a0765da5c22c715e4.jpgJ’ai toujours été un fervent défenseur du droit des minorités dans les municipalités, c’est à dire à la possibilité donnée à l’opposition, mais aussi aux minorités de la majorité, de participer aux commissions et d’avoir un espace de communication dans le bulletin municipal et sur le site internet de la commune.
Mais il faut aussi que la minorité joue le jeu et que sa participation à une commission ne soit pas un obstacle à son bon fonctionnement et à la volonté de la politique majoritaire.
Durant la campagne électorale et depuis le début de ce nouveau mandat, l’opposition se répand dans la presse pour dénoncer les logements sociaux à Decazeville.
Encore, le 4 juillet dernier dans la Dépêche du Midi, François Marty déclarait « Il faut stopper les logements sociaux… bâtir des lotissements et arrêter la construction de logements sociaux qui sont aujourd’hui en surnombre dans la ville ».

Qu’en est-il exactement ?
Les 1 040 logements de l’Office Public de l’Habitat de Decazeville représentent 26,71 % des 3 893 logements recensés en 2006 à Decazeville. Cet habitat social ne date pas d’hier. L’histoire ouvrière de Decazeville et dernièrement le rachat des anciens logements des HBCM ont favorisé un logement social fort. Mais cet habitat décroît. Les opérations de « démolition-reconstruction » et les opérations de rénovation du parc HLM de Decazeville pour améliorer la qualité et le confort des logements font qu’actuellement on construit moins de logements que l’on en détruit.
Il faut également y rajouter le parc social privé

Certes, ces chiffres sont en dessus des 20 % de logements sociaux demandés par la loi SRU aux villes de plus de 3 500 habitants. Mais il faut bien que des collectivités soucieuses de leurs concitoyens compensent le peu de logements sociaux construits dans les villes que dirigent ou ont dirigé les amis politiques de M. Tieulié et de l’opposition.
A la vitesse ou Sarkozy et ses amis fabriquent des pauvres, il faudra bien trouver des solutions pour les loger.
De plus, les communes rurales du canton de Decazeville possèdent très peu de logements sociaux.

Quant à construire des lotissements à Decazeville, la municipalité l’a fait et continuera à le faire lorsque cela sera possible, mais la rareté et la topographie des terrains disponibles pour en créer sont un obstacle important. De plus la construction de ces lotissements revient extrêmement cher aux collectivités en aménagement de terrains, voiries et réseaux.
Si l’on regarde le ratio, nombre d’habitants gagnés et coût pour la collectivité, il est plus bénéfique de faciliter la rénovation ou la construction de petit collectif privé en centre ville, ou les réseaux et la voirie existent, que des lotissements ou il faut tout créer.
La collectivité soutient la création de lotissements privés, mais les prétendants ne sont pas nombreux.

De plus la priorité doit être ailleurs. Avec les coûts des déplacements en augmentation liés à la hausse inéluctable des carburants, les gens vont chercher à revenir habiter en ville, proche des commerces, de leur lieu de travail ou des transports collectifs existants. Mais pas dans la ville telle qu’elle est actuellement. A nous de leur donner envie !
Il y a à Decazeville 518 logements vacants soit plus de 13 % du total de l’ensemble des logements. Vacances dues principalement au mauvais état et à la vétusté de ces logements. 433 logements privés de Decazeville sont fichés potentiellement « indigne ».
La priorité doit être donné à la réhabilitation de ces logements vacants et à la construction d’autres.
Il faut redonner l’envie de vivre en ville avec des habitations collectives à mixité sociale et générationnelle qui ont les caractéristiques de l’habitat individuel, à savoir des bâtiments fractionnés qui génèrent une intimité, en petites unités, en ayant des parties communes végétalisées…
Si de plus, ces habitations sont à basse consommation d’énergie voire à énergie positive, c’est le top. D’ailleurs dans mes propositions pour les élections cantonales, je proposais la construction d’un éco-quartier à Decazeville (pourquoi pas sur la zone des Equipages ou la zone du Centre).
C’est aux collectivités locales d’enclencher des programmes de ce genre. Le PLH (Plan Local de l’Habitat) et le PIG (Programme d’Intérêt Général) en place sur le Bassin vont dans ce sens, mais manquent cruellement de moyens financiers.
Le Conseil Général de l’Aveyron, qui a en charge la politique de l’habitat, propose des aides minimales par rapport à d’autres départements qui ne dépensent certes pas tout leur budget dans des programmes routiers démentiels, des infrastructures touristiques inadéquates ou surdimensionnées et des opérations de communications onéreuses.

Mais il faut également redonner vie au centre ville pour donner envie d’y revenir habiter, en aménageant les rues, en les rendant plus agréables, qu’elles ne soient pas uniquement ces couloirs à voitures sur trois voies. Il faut y apaiser la circulation motorisée (à cause notamment du bruit, des risques d’accidents et de la pollution de l’air qu’elle engendre), faciliter les autres modes de déplacements (transports en commun, à vélo, à pied), réglementer le stationnement et les livraisons. Il faut aménager en centre ville des trottoirs larges où les gens prendraient plaisir à flâner, à fréquenter les commerces, à s’arrêter à une terrasse de café ou sur un banc dans un petit espace vert…
Le défi urbanistique de Decazeville et des villes moyennes en général est là : densifier l’habitat en centre ville tout en bénéficiant d’une vraie qualité de vie.

Pour revenir sur le fond du débat de ce dernier conseil municipal, on peut regretter l’amalgame fait par un élu de l’opposition entre « logements sociaux » et « cas sociaux »
Le fait de quitter le conseil municipal était préparé, l’opposition ayant prévu de quitter la salle du conseil municipal en cas de refus de l’obtention d’un délégué à l’Office Public de l’Habitat.
Coup monté qui à fait « pschitt » puisque le conseil municipal s’est poursuivi dans une ambiance consciencieuse et sereine.

aab3c0a78716e28f71518fca766914be.pngEntre logements sociaux et... cas sociaux

Le dernier conseil municipal a été une fois de plus "boycotté" par l'opposition Il semble bien qu'il faudra s'y habituer. Une fois de plus, les représentants de l'opposition, même en l'absence de Christian Tieulié, ont décidé mercredi soir de quitter la séance du conseil municipal après seulement une petite demi-heure de débats.
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Le sujet de discorde s'est fait jour à l'heure de débattre du premier dossier inscrit à l'ordre du jour : celui concernant la désignation des six membres élus du conseil d'administration de l'office public de l'habitat de Decazeville. On sait de longue date que majorité et opposition n'ont pas la même approche du dossier- et c'est un euphémisme – mais on n'imaginait peut-être pas encore à quel point le sujet pouvait être le lieu d'amalgames assez regrettables. À ce jeu-là, c'est François Marty qui dégainait le premier, s'insurgeant contre le fait que sur les six représentants du conseil municipal, aucun siège ne revenait à l'opposition-une fois de plus ! — « Alors même que nous représentons un Decazevillois sur deux ».
Le maire jugeait que l'opposition s'étant « à maintes reprises disqualifiée sur le sujet », il n'y avait pas lieu qu'elle soit invitée dans cette instance. Pascal Mazet abondait dans le même sens et en remettait une couche.
Guy Dumas prenait alors la parole, estimant que « l'opposition n'est pas contre le logement social, seulement là, il y en a trop, il faut le gérer le social... Sinon on crée des déséquilibres... ». Et de citer en exemple quelques sujets d'exaspération de voisinage, faisant un inquiétant amalgame entre logements sociaux et cas sociaux... Et demandant même la création d'une espèce de fichier « cas sociaux »... Pierre Gadéa renvoyait alors ce dernier à ses chères études en estimant que la politique sociale ne relevait pas du ressort de la municipalité, « mais bien de ses amis politiques, ceux qui conduisaient et conduisent encore la politique départementale en la matière... ».
L'opprobre était alors largement généralisé dans les rangs de la majorité. Jean-Paul Boyer demandant avec une certaine ironie si « l'opposition souhaitait que l'on reconduise les "cas sociaux" aux frontières de la commune ? » Même indignation de la part de Brigitte Swoboda qui regrettait cet estampillage « cas sociaux », estimant qu'il s'agissait d'une nouvelle forme de « délit de faciès », quand, de façon plus politique, Pascal Mazet estimait, quant à lui, « qu'au regard du procès du travail actuel, tout comme des rapports sociaux en général, personne ou presque n'était à l'abri, en raison d'une précarisation exacerbée, d'être un jour ou l'autre marginalisé... »

Ce regrettable dérapage passé, c'est donc en l'absence de l'opposition que les représentants de la majorité ont examiné les autres « broutilles » inscrites à l'ordre du jour – le terme est de François Marty – et nommé les six représentants : Jean Reuilles ; Brigitte Swoboda ; Joël Maurel ; Laurent Tarayre ; Christian Mourino et Hélène Solis...

Philippe BOSCUS

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