12/07/2009
Tarifs EDF, le nucléaire se dévoile
Le tropisme nucléaire français et la gestion calamiteuse qui en a découlé sont les véritables causes de la demande d’EDF d’augmenter ses tarifs de 20 %.
Le rachat d’entreprises étrangères pour essayer de fourguer des EPR, ainsi que le paiement des dividendes des actionnaires ont fait qu’EDF a oublié d’investir en France, notamment dans les énergies renouvelables et surtout, éprouve des difficultés dans la maintenance de ses centrales nucléaires qui ont un taux de disponibilité en baisse constante et où le climat social se détériore jour après jour.
Un excellent article de Médiapart fait une analyse en profondeur de cette gestion calamiteuse et de cette fuite en avant financière pour annoncer le départ du PDG à l’automne (Téléchargez l’article en bas de note). Mais ce n’est malheureusement pas le départ de Pierre Gadonneix qui va permettre à cette entreprise de retrouver un peu de démocratie, notamment dans les choix technologiques, puisque tout est décidé à l’Elysée.
Pour Greenpeace, cette hausse des prix de l’électricité est le prix d’un naufrage, celui du tout nucléaire : « La hausse des prix de l’électricité va permettre à EDF de boucher les trous d’une stratégie basée uniquement sur le prétendu « renouveau » du nucléaire. Cette hausse est tout à fait inadmissible. Les français ne doivent pas payer le prix de la volonté d’EDF d’implanter des réacteurs EPR partout dans le monde. »
Pour Greenpeace, les solutions sont ailleurs : « En investissant l’équivalent du prix d’un EPR dans les renouvelables, la cogénération et les économies d’énergie, on peut produire 2 fois plus d’électricité et créer 7 fois plus d’emplois pérennes. C’est vers cette stratégie que devrait se tourner EDF. »
Pour les Verts « L’augmentation des tarifs proposés, après l’emprunt lancé il y a peu, vient juste révéler à nouveau le coût exorbitant du nucléaire. Les Verts rappellent que grâce à l’efficacité énergétique et aux économies d’énergie, on peut à confort égal diminuer jusqu’à 50 % la consommation d’électricité en France et par conséquent les factures des usagers. Si financement il doit y avoir, c’est bien celui de la réduction du marché de l’électricité. L’électricité la moins chère est celle que l’on ne consomme pas. »
A l'inverse, il est désolant d’entendre les associations de consommateurs s’en tenir au seul tarif sans avoir une réflexion globale sur la production et la consommation énergétique en France en termes sociaux et économiques, mais aussi techniques, écologiques et sanitaires.
Encore une fois, je suis satisfait d’avoir comme fournisseur d’électricité Enercoop, qui me fournit une énergie propre car à partir de ressources renouvelables. Certes, le prix est supérieur à celui d’EDF, qui on le voit bien est sous-estimé, et est surtout le fruit d’une rente de situation qui perdure, payée par tous les contribuables français (même moi malheureusement, mais je n’ai pas eu le choix).
S'il fallait une preuve de plus que l'électricité fournie à partir de ressources renouvelables est moins chère que celle fournie à partir du nucléaire, il faut lire cet article de Reporter d'Espoirs, contenu dans la newsletters de l'ADEME, une sélection des "solutions environnementales mises en place à l'international". Il faut dire que cela se passe en Belgique ou Electrabel n'est pas subventionnée comme EDF. Pour une famille de trois personnes, l’offre de la coopérative Ecopower est la plus économique de Flandre, avec une économie annuelle allant de 64 € à 160 € par rapport à la concurrence.
11:25 Publié dans Climat, Energie, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : energie, nucléaire, energies renouvelables, edf, tarifs électricité, gadonneix | | Facebook | | Imprimer |
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