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18/03/2012

Le scénario Négawatt expliqué à Rieupeyroux

EELV-ouest12 - Négawatt-220312-web.jpg« J’en fais le serment, nous défendrons l’industrie nucléaire française, capitale pour notre indépendance, pour notre compétitivité ». C’est la phrase qu’a prononcée le candidat Sarkozy à Villepinte le jour même, comble du cynisme, du premier anniversaire de la catastrophe de Fukushima et jour de la chaîne humaine contre le nucléaire dans la vallée du Rhône.

Au delà de l’idolâtrie légendaire de la droite libérale pour cette énergie mortifère, mais la droite n’est pas la seule, cette phrase contient deux fausses affirmations répétées à profusion pour qu’elles rentrent bien dans nos cerveaux.

Non, le nucléaire n’assure pas notre indépendance énergétique car l’uranium permettant de faire tourner les centrales françaises provient exclusivement de l’étranger, notamment du Niger où il est extrait dans des conditions environnementales, sociales et sanitaires déplorables.

Non le nucléaire n’est pas compétitif. Cette filière bénéficie depuis des dizaines d’années de mirobolantes subventions de l’Etat tant pour le fonctionnement que pour la recherche. De plus, la gestion des déchets durant des dizaines de milliers d’années, le démantèlement des centrales en fin de vie, la construction de centrales nouvelles (voir le doublement du coût de des EPR de Flamanville et en Finlande), la sûreté… sont très largement sous-estimés. Sans parler d’un accident sur une centrale dont la probabilité est importante comme l’a démontré Bernard Laponche.


chaine humaine 6 - piolenc - 110312.jpgIl faut sortir de cette énergie chère, dangereuse, qui ne supporte pas la démocratie. Et le plus tôt sera le mieux !

Mais il faut aussi anticiper la fin des énergies fossiles.

C’est ce à quoi se sont penchés les ingénieurs et spécialistes de l’association Négawatt depuis maintenant près de dix ans. Après un premier scénario en 2003, ils ont publié fin 2011 un scénario actualisé plus ambitieux, qui comprend 10 points clés.

C’est ce que viendra exposer Christian Couturier, ingénieur énergéticien membre de l’association Négawatt, à Rieupeyroux (salle Vitrée) le jeudi 22 mars, invité par Europe Ecologie - Les Verts de l'ouest Aveyron, dans le cadre des « Jeudis de l’écologie ».

Christian Couturier travaille également au pôle Energie de l’association Solagro, dont le projet est d’ouvrir d'autres voies pour l'énergie et l'agriculture, pour une gestion économe, solidaire et de long terme des ressources naturelles (énergie, biodiversité, eau, air,...).

Solagro a produit l’an passé le scénario Afterres2050, un travail important sur l'utilisation des terres agricoles et forestières en France.

Christian Couturier a également travaillé sur le projet EVAM de méthanisation du plateau de Montbazens, projet qui est né à la communauté de communes Decazeville-Aubin lors d’une réunion en juin 2005.

nucléaire,négawatt,énergies renouvelablesL'ouvrage de 370 pages expliquant en détail le scénario Négawatt, "Manifeste Négawatt", écrit par Thierry Salomon, Marc Jedliczka et Yves Marignac et édité par Actes Sud - Colibris, sera en vente le soir même de la conférence au prix de 20 euros.

L'article de La Dépêche du Midi : Rieupeyroux, une fois par mois, rime avec écologie

Covoiturage à partir de Decazeville : 0685390498

A partir de Najac: 06.86.54.74.94 (Magali BRU)

Photo : Chaîne humaine contre le nucléaire : jlc

07/03/2012

Fukushima, un an après… Manifestations à Rodez et dans la Vallée du Rhône

fukushima-un an deja.jpgA la mémoire des victimes de Fukushima, de Tchernobyl, et de toutes les victimes du nucléaire, une manifestation symbolique est organisée le


Samedi 10 mars 2012 à 11h

devant la Préfecture de Rodez

 

Cette manifestation est à l'appel d'Action Environnement, d'Attac, du Comité Causse Comtal, du Collectifs Chaîne Humaine, d'Europe Ecologie - Les Verts, de la Ligue des Droits de L'homme, du Parti de Gauche et de Serènes Sereines 

Covoiturage au départ de Decazeville : 0685390498

Covoiturage au départ de Villefranche : 0676973255


N'oubliez pas dimanche, la Chaîne Humaine dans la Vallée du Rhône :

Encore des places au départ de Rodez et de Millau

Tract Fukushima EELV : Tract-1-an-Fukushima.pdf

14/11/2011

Encore un effort Monsieur Hollande

strasbourg - serènes sereines.jpgLes écologistes sont bien évidemment décidés à tout mettre en œuvre pour battre Nicolas Sarkozy et avoir une large majorité progressiste à l’Assemblée Nationale en 2012 avec les partis de gauche. Mais ils ont aussi des convictions, et certaines sont primordiales pour l’avenir de notre planète et des générations futures. Elles passent au dessus de toute considération à court terme, même électorale.

C’est le cas de la sortie du nucléaire et en premier lieu, le geste fort que constitue l’arrêt du chantier pharaonique et hors de prix de l’EPR de Flamanville. Ce geste est plus que symbolique car ce chantier lance en fait le premier maillon d’un nouveau programme de construction de centrales nucléaires.

Ce geste fort concerne également l’Aveyron. Nous ne sommes d'abord pas à l’abri des conséquences d’un accident majeur aux centrales de Golfech et de Blayes, même des centrales de la vallée du Rhône. Mais de plus, avec la poursuite d’un programme nucléaire, il est évident que le dossier de l’entreposage de déchets nucléaires reviendrait sur le tapis. Souvenons-nous qu’il y a moins d’une dizaine d’années, les territoires granitiques de l’ouest Aveyron étaient pressentis pour accueillir des déchets nucléaires. La construction de nouvelles centrales reposerait à coup sûr la question du stockage des déchets en zones granitiques, donc en Aveyron.

L’énergie nucléaire est une énergie qui s’accommode mal de la démocratie, qui supporte difficilement une remise en cause, qui génère d’énormes mensonges de ses défenseurs. Elle est majoritairement, mais pas seulement, défendue par la droite dure, productiviste, scientiste et insensible à toute considération écologique. Il n’y a qu’à écouter les Sarkozy, Fillon, Copé, Besson et autres politiques de droite.

Mais le nucléaire est aussi une énergie du passé. Beaucoup de pays européens et dans le monde l’ont compris et ont engagé une sortie de cette énergie pendant que beaucoup d’autres ont eu la sagesse de ne pas y entrer.

La gauche, qui sait être parfois généreuse, humaniste, inventive, émancipatrice, s’honorerait à sortir de cette technique énergétique dangereuse, mortifère et totalitaire.

"La sortie du nucléaire est d'abord un objectif moral incontournable. S'accommoder des événements de Fukushima ou de Tchernobyl est incompatible avec l’idée d'une civilisation"  écrivait Nicolas Hulot dans le dernier JDD.

Au nom d’un monde plus écologique, plus solidaire et plus humain, il faut que le Parti Socialiste réponde favorablement à la demande d’Europe Ecologie – Les Verts de fermer le chantier de l’EPR de Flamanville et décide d’engager dès mai 2012 une sortie du nucléaire. Cette alternative est réalisable comme le démontre le scénario Négawatt.

Je souhaite de tout cœur qu’un accord puisse être trouvé cette semaine. Il faut que la gauche sorte de la vieille économie pour rentrer dans une nouvelle ère où l’homme et la nature seront au centre des préoccupations politiques.

En cas de refus de François Hollande, c’est sans haine ni état d’âme, mais avec enthousiasme et détermination que je soutiendrais notre candidate Eva Joly pour l’élection présidentielle et les candidats Europe Ecologie – Les Verts sur les trois circonscriptions de l’Aveyron.

14/03/2011

Decazeville, 15 mars, 13 h : Une minute de silence en solidarité avec le peuple japonais et pour dire NON au nucléaire au Japon comme partout ailleurs

logo-reso-sociaux.jpg

Samedi 12 mars 15h, heure japonaise, à la suite d’un séisme important suivi d’un tsunami tout aussi dévastateur, une explosion s'est produite dans le bâtiment d’un réacteur de la  centrale nucléaire de Fukushima-Daïchi.

Depuis, d’autres réacteurs de cette centrale ont procédé à la même manœuvre qui consiste à réaliser des rejets radioactifs dans l'air pour faire baisser la pression et tenter d’éviter une explosion du cœur des réacteurs en fusion. D’autres centrales nucléaires japonaises ont également été fortement touchées.

L’issue de ce que l’on peut d’ores et déjà appeler une catastrophe nucléaire est incertaine.

Mardi 15 mars, 13h, heure française, retrouvons-nous pour une flash mob géante partout dans les villes de France en solidarité avec le peuple japonais meurtri et pour dire NON au nucléaire au Japon comme partout ailleurs.

A Decazeville, le rendez-vous est fixé le mardi 15 mars à 13 h, place Decazes, devant la mairie

Flyer à diffuser : decazeville - solidarité japon.pdf

12/07/2009

Tarifs EDF, le nucléaire se dévoile

TRICASTIN.pngLe tropisme nucléaire français et la gestion calamiteuse qui en a découlé sont les véritables causes de la demande d’EDF d’augmenter ses tarifs de 20 %.

Le rachat d’entreprises étrangères pour essayer de fourguer des EPR, ainsi que le paiement des dividendes des actionnaires ont fait qu’EDF a oublié d’investir en France, notamment dans les énergies renouvelables et surtout, éprouve des difficultés dans la maintenance de ses centrales nucléaires qui ont un taux de disponibilité en baisse constante et où le climat social se détériore jour après jour.

Un excellent article de Médiapart fait une analyse en profondeur de cette gestion calamiteuse et de cette fuite en avant financière pour annoncer le départ du PDG à l’automne (Téléchargez l’article en bas de note). Mais ce n’est malheureusement pas le départ de Pierre Gadonneix qui va permettre à cette entreprise de retrouver un peu de démocratie, notamment dans les choix technologiques, puisque tout est décidé à l’Elysée.

Pour Greenpeace, cette hausse des prix de l’électricité est le prix d’un naufrage, celui du tout nucléaire : « La hausse des prix de l’électricité va permettre à EDF de boucher les trous d’une stratégie basée uniquement sur le prétendu « renouveau » du nucléaire. Cette hausse est tout à fait inadmissible. Les français ne doivent pas payer le prix de la volonté d’EDF d’implanter des réacteurs EPR partout dans le monde. »

Pour Greenpeace, les solutions sont ailleurs : «  En investissant l’équivalent du prix d’un EPR dans les renouvelables, la cogénération et les économies d’énergie, on peut produire 2 fois plus d’électricité et créer 7 fois plus d’emplois pérennes. C’est vers cette stratégie que devrait se tourner EDF. »

Pour les Verts « L’augmentation des tarifs proposés, après l’emprunt lancé il y a peu, vient juste révéler à nouveau le coût exorbitant du nucléaire. Les Verts rappellent que grâce à l’efficacité énergétique et aux économies d’énergie, on peut à confort égal diminuer jusqu’à 50 % la consommation d’électricité en France et par conséquent les factures des usagers. Si financement il doit y avoir, c’est bien celui de la réduction du marché de l’électricité. L’électricité la moins chère est celle que l’on ne consomme pas. »

A l'inverse, il est désolant d’entendre les associations de consommateurs s’en tenir au seul tarif sans avoir une réflexion globale sur la production et la consommation énergétique en France en termes sociaux et économiques, mais aussi techniques, écologiques et sanitaires.

Encore une fois, je suis satisfait d’avoir comme fournisseur d’électricité Enercoop, qui me fournit une énergie propre car à partir de ressources renouvelables. Certes, le prix est supérieur à celui d’EDF, qui on le voit bien est sous-estimé, et est surtout le fruit d’une rente de situation qui perdure, payée par tous les contribuables français (même moi malheureusement, mais je n’ai pas eu le choix).

S'il fallait une preuve de plus que l'électricité fournie à partir de ressources renouvelables est moins chère que celle fournie à partir du nucléaire, il faut lire cet article de Reporter d'Espoirs, contenu dans la newsletters de l'ADEME, une sélection des "solutions environnementales mises en place à l'international". Il faut dire que cela se passe en Belgique ou Electrabel n'est pas subventionnée comme EDF. Pour une famille de trois personnes, l’offre de la coopérative Ecopower est la plus économique de Flandre, avec une économie annuelle allant de 64 € à 160 € par rapport à la concurrence.

Téléchargez l'article de Médiapart ci dessous :

20/04/2009

Les dérives des services publics

enercoop-logo.gifLorsque je vois comment se comporte EDF, et plus généralement l’industrie nucléaire en France, il y a des jours où je suis vraiment fier d’avoir changé de producteur d’électricité, et d’avoir choisi un fournisseur qui ne délivre que de l’électricité fabriqué à partir de ressources renouvelables : Enercoop.

jadot.JPGL’espionnage de Yannick Jadot à l'époque ancien directeur de campagne de « Greenpeace » et de Stéphane Lhomme du réseau « Sortir du nucléaire » par EDF est une honte. Est-ce cela que l’on attend d’un fournisseur d’énergie qui devrait être exemplaire ? La démission du PDG d’EDF, Pierre Gadonneix, doit être la première réponse à ce déni de démocratie et à la liberté de penser et d’agir selon ses convictions.
Mais s’il faut changer les hommes à la tête de cette entreprise, il faut également changer en profondeur la politique énergétique de notre pays. C’est l’opacité et la corruption qui règne depuis des décennies dans le secteur des industries pétrolières et nucléaires qui permet de telles dérives.

23-09-service-public.gifL’appel d’intérêt public pour une diversification urgente du bouquet électrique français lancé par des salariés d’EDF et soutenu par des associations (ATTAC, les Amis de la Terre, Global Chance…) est la preuve que même à l’intérieur de l’ex-entreprise publique, les choses bougent. Et ce n’est que le début puisqu’une étude réalisée pour EDF par le centre de recherche en gestion de l’École polytechnique révèle que « 92% des salariés du nucléaire souhaiteraient quitter le secteur.
Cet appel demande « une réduction rapide et volontariste de la part du nucléaire dans le bouquet électrique français. Cette part pourrait par exemple passer, en cinq ans, des actuels 80% à 60% de l’électricité consommée et ce : 
en fermant les réacteurs atomiques les plus anciens, les plus coûteux en maintenance, les plus générateurs de rejets et effluents radioactifs et chimiques, les plus irradiants, démotivants et anxiogènes pour les personnels qui y travaillent et les populations environnantes, tout en assurant le maintien sur site ou la reconversion des travailleurs ».
Comment ? « En leur substituant des moyens de production électrique moins centralisés, adaptés aux ressources locales (centrales à gaz en cogénération, susceptibles de fonctionner à terme avec du biogaz de méthanisation, et à coupler avec des réseaux de chaleur ; centrales à bois, ou centrales mixtes charbon/biomasse ; photovoltaïque ; éolien ; etc.) ».

L’avenir d’un service public de l’énergie décentralisé, démocratique et à partir de ressources propres, non dangereuses et renouvelables, ne semble malheureusement pas pour demain.
Au contraire.

erdf-vehicule.jpgLe démantèlement en cours de la filiale d’EDF, ERDF, chargé plus spécialement de l’entretien des réseaux locaux laisse craindre le pire.
L’externalisation des dépannages et des astreintes à des entreprises privées va aboutir à la dégradation des services aux usagers et à la fermeture totale d’antennes locales déjà fermées au public comme à Decazeville par exemple.
erdf-decazeville-service public.jpgEt je le dis d’autant plus que, si j’ai choisi par éthique un autre fournisseur d’énergie qu’EDF, c’est ERDF qui doit veiller au branchement de mon compteur et à l’entretien de ma ligne (c’est compris dans ma facture).
Je suis donc tout à fait solidaire des grèves tournantes des salariés d’ERDF et des actions qu’ils entreprennent dans toute la France et en Aveyron pour maintenir un service public proche des usagers.

Comme le dit le Maire de Rodez dans la presse locale, je pense qu’« il manque à Rodez, et en Aveyron, un point d'accueil du public et un point d'information sur les énergies renouvelables ». Mais ce n’est pas à EDF, comme le demande M. Teyssèdre, à créer cette structure. On ne peut pas être un conseiller indépendant en énergies et un marchand d’énergie en même temps. Il faut une structure totalement indépendante des entreprises et lobbies énergétiques.
Même s’il existe déjà un Espace Info Energie en Aveyron, il faut aller plus loin. C’est au conseil général de l’Aveyron, dont le Maire de Rodez est également élu, qu’il faut demander la création d’une Agence Locale de l’Energie.
La création d’une telle structure, que nous demandions déjà dans le cadre des dernières élections cantonales, est seule à même de renseigner correctement les particuliers, les collectivités, les agriculteurs et les entreprises sur les possibilités en matière d’économies d’énergies, d’efficacité énergétique et d’énergies renouvelables.
Le département voisin du Lot a depuis des années une Agence Locale de l’Energie, Quercy-Energies, qui fait un travail énorme et qui est devenue indispensable aux lotois.

maisonfons.pngPour info, Quercy-Energies vient de sortir son programme 2009 de visites de sites : énergies renouvelables et écoconstruction en Quercy.
Ces visites gratuites sont très enrichissantes pour ceux qui ont notamment des projets de construction ou de rénovation d’habitation ou qui s’intéressent plus généralement aux énergies renouvelables et à l’écoconstruction.
Certains sites à visiter sont proches de l’Aveyron.

chernobyl day.jpgDimanche prochain, cela fera 23 ans que la centrale de Tchernobyl a explosé faisant des dizaines de milliers de morts. Les conséquences sur les hommes et l'environnement sont encore importantes. Souvenons-nous qu'en France, les autorités compétentes du nucléaire et le gouvernement en place à l'époque ont soutenu mordicus que le nuage s'était arrêté à la frontière.
Pour ne pas oublier cette catastrophe nucléaire, le réseau Sortir du nucléaire et d'autres associations organisent les Journées Internationales de Mobilisation contre le nucléaire ou "Chernobyl Day".
De nombreuses manifestations sont prévues dans toute la France et en Aveyron : Millau, Saint-Affrique et Villefranche-de-Rouergue.
Je serai pour ma part à Villefranche dimanche à 11 h devant la stèle de l'association Serènes Sereines au jardin de la Mairie.


Photos :
1 : Enercoop
2 : Europe Ecologie
3 : Sortir du nucléaire
4 et 5 : jlc
6 : Quercy-Energies
7 : Sortir du nucléaire

11/02/2009

Séjour à Grenoble

assises energie 2009.jpgPlus de quinze jours sans une seule note sur ce blog.
Il faut dire que j’ai été très occupé par des réunions, toujours très nombreuses et importantes à l’approche de vacances scolaires.
Mais j’étais également fin janvier à Grenoble pour assister comme j’ai l’habitude de le faire pratiquement tous les deux ans, aux Assises nationales de l’Energie et du Climat.
Elles se sont déroulé dans un climat assez morose. La crise étant là bien sûr, mais également à cause de l’annonce du président Sarkozy de la construction d’un deuxième réacteur nucléaire à Penly. La messe était dite et les participants, qui ont pour la plupart une conscience un tant soit peu « ouverte » en matière énergétique, se demandaient s’il était encore utile de parler d’économie d’énergie, d’efficacité énergétique et même d’énergies renouvelables ou de bâtiments basse consommation, dans un contexte où le président semble tout décider. Borloo, dont la présence était annoncée sur le programme, a même préféré s’adresser aux congressistes par un message insipide enregistré la veille.

epelly-societe2000w.jpgIl était presque dérisoire de voir et d’entendre Olivier Epelly, directeur du service cantonal de l’Energie du canton de Genève, arborant une cravate significative, vanter sa « société à 2 000 watts sans nucléaire ». Pourtant dans ce domaine, la Suisse nous montre le chemin que nous devrions emprunter. Le canton de Genève a décidé par votation (référendum) de ne plus utiliser l’énergie nucléaire pour la production d’électricité. Il a fallu alors mettre en place toute une stratégie avec des actions concrètes à court et moyen terme, qui partent de l’interdiction du chauffage électrique à la promotion des énergies renouvelables, en passant par la réduction des déchets et les économies d’énergies dans le bâtiment (label Minergie) et les transports.
Sobriété, efficacité énergétique et énergies renouvelable. Cela rejoint le scénario « Négawatt »
Le contraire de ce que veut faire Sarkozy : du nucléaire partout, encore plus d’autoroutes, de voitures, de camions et d’avions.

de bonne 4.jpgEn prélude à ces journées studieuses, il y a des visites de sites. Il faut dire que Grenoble est assez dynamique dans le domaine de l’énergie et de l’habitat écologique. La présence en nombre d’élus Verts dans les précédentes municipalités Grenobloises y est pour beaucoup.
J’avais choisi de visiter le nouveau écoquartier de Bonne. Il est situé au cœur de Grenoble sur une surface de 8 ha, à la place d’une ancienne caserne militaire. Seuls, trois bâtiments autour de la cour d’honneur ont été gardés et réhabilités. Tout le reste de la surface est en cours d’aménagement.
Ce sra réellement un quartier écologique avec des logements (850 : 35 % de logement social, des résidences pour les étudiants et les personnes âgées) consommant peu d’énergies (cogénération gaz) car très bien isolés par l'extérieur, mais aussi avec des équipements et des services de proximité, des commerces orientés vers les activités de loisirs et de nature en complément des autres commerces du centre ville, une école élémentaire magnifique, des espaces verts et bien sûr le tramway à proximité.
Un exemple que j’aimerai bien voir à Decazeville, peut-être sur la ZAC des Equipages (toute proportion gardée bien sûr ! J'entends déjà certains dire : il délire !).

manif-parc-mistral.jpgSans les Verts, puisque le Maire PS Michel Destot a préféré faire alliance avec le Modem aux dernières élections municipales, Grenoble va rapidement perdre son avance de ville pionnère de l’écologie. Après le stade des Alpes en centre ville qui a détruit une grande partie du magnifique parc Mistral, c’est un projet de rocade au nord de Grenoble qui va polluer un peu plus cette ville construite dans une cuvette et où la chaleur est étouffante l’été.

grenoble manif-290109.jpgJ’étais donc le 29 janvier à Grenoble et je me suis accordé une paire d’heure pour aller manifester. Nous étions 50 000 à protester de la gare à la place de Verdun contre les réformes et les mesures injustes et inefficaces du plan de relance de Sarkozy. Beaucoup de jeunes, de lycéens et d’étudiants, des chercheurs, des intermittents du spectacle, des chômeurs, des retraités, de nombreux employés d’entreprises locales menacés de licenciements (Caterpillar, Tyco…)…
On sentait beaucoup de colère et d’inquiétude dans les propos et les slogans des manifestants.
Visiblement, Sarkozy fait la sourde oreille. Préparons nous à lui infliger une piqûre de rappel le 19 mars… et plus si nécessaire.

DERNIÈRE MINUTE :
A voir ce soir sur France 3 à 20 h 35 : Pièces à convictions : « Le scandale de la France contaminée »
Un reportage édifiant sur la dispersion dans toute la France de 300 millions de tonnes de déchets radioactifs venant des 220 anciennes mines d’uranium françaises.
Areva (ex Cogema), fidèle à l’opacité et à la désinformation de la filière nucléaire, a bien sûr tout fait pour que ce reportage ne soit pas diffusé.
Areva n’a plus aucune mine d’uranium en France, ce qui fait mentir l’affirmation qu’avec le nucléaire nous avons une indépendance énergétique. Ce sont maintenant les pays où Areva exploite des mines comme au Niger, qui vont supporter les dérives en matière de déchets radioactifs amont de cette entreprise.
Rien n’est encore prévu pour les déchets radioactifs aval (sorti du réacteur).
N’oublions pas que nous avons eu plusieurs exploitations minières d'uranium en Aveyron dont une à Bertholène dans la forêt des Palanges et que des déchets radioactifs de ces exploitations ont été disséminés un peu partout dans l’Aveyron.


Téléchargez ci-dessous l"inventaire des mines d'uranium en Aveyron :
mimausa_inventaire aveyron.pdf

Sans oublier les pollutions radioactives de surface en Aveyron, dues notamment aux retombées de Tchernobyl.

Téléchargez des articles de presse sur ce sujet :
Aveyron - Retombées Tchernobyl.pdf

Ainsi que la page Aveyron de "l'Atlas des contaminations radioactives" :
Aveyron - Atlas contaminations
radioactives.pdf


Quand allons nous arrêter cette industrie mortifère et anti-démocratique !

05/01/2009

Le chauffage électrique : cher et polluant

radiateurelectrique.jpgJe suis régulièrement confronté aux aficionados d’EDF qui croient mordicus, par conviction politique, scientiste ou par mauvaise information (souvent les trois), que l’industrie nucléaire est propre, participe à notre indépendance énergétique (alors que nous n’avons plus aucune mine d'uranium en France) et est surtout indispensable à la survie de notre économie et à notre vie de tous les jours.
Qu’ils soient de droite ou bien de la gauche productiviste ou sociale démocrate, ils ont à peu près tous une vision idyllique de la construction du programme nucléaire français, préférant notamment fermer les yeux sur l’opacité des décisions concernant ce programme et sur les incidents à répétition des centrales en France (syndrome Tchernobyl). Pour eux, la fin justifie les moyens.
Mais justement, la fin risque d’être moins heureuse que nous le décrivent les tenants de cette industrie.

Le nucléaire est non seulement dangereux, secret et anti-démocratique, ça ont le sait depuis longtemps, mais il est de plus polluant et cher.

La petite vague de froid que connaît la France actuellement va être une nouvelle fois l’occasion pour celle-ci d’importer de l’électricité d’Allemagne, pays qui est engagé dans un plan de sortie du nucléaire.
En effet, si la France avec ses 58 centrales nucléaires est globalement exportatrice, la chose s’inverse au coeur de l’hiver. A ce moment-là, la consommation hebdomadaire moyenne est environ double de ce qu’elle est en été. La raison ? Tout simplement la politique unique au monde d’encouragement au recours au chauffage électrique qui est un non-sens énergétique et économique. Ce n’est pour le moment qu’un doublement, mais cela pourrait s’aggraver. Bien que plus développé qu’ailleurs, le chauffage électrique ne représente encore que de l’ordre de 11% du chauffage domestique, loin derrière le gaz naturel (35%), le fioul (25%) et même le bois (22%). Si l’on s’engage plus encore dans le chauffage électrique, jusqu’où grimpera le différentiel été - hiver ?

eclairage-noel.jpgOn peut également rajouter dans cette gabegie énergétique hivernale polluante, les éclairages de Noël (collectivités et particuliers), qui, sous prétexte que l’on utilise maintenant des Led (diodes électroluminescentes) sont beaucoup plus nombreux et durent plus longtemps (Je vais finir par adhérer au GROIN d'Yves Paccalet).

Pour faire face à ce besoin hivernal que les centrales nucléaires françaises ne peuvent satisfaire, la France importe donc. En 2007, l’Allemagne a acheté 8 TWh à la France, mais elle lui en a fourni, en hiver, 16,2 TWh venant principalement de ses centrales thermiques à flamme (gaz, fuel, charbon) . Dans un communiqué, le réseau Sortir du Nucléaire ne manque de souligner le résultat paradoxal de cet état de fait : l’utilisation du chauffage électrique, souvent présentée comme la "solution propre", entraîne « de fortes émissions de co2 qui, même si elles ont lieu en Allemagne, devraient être attribuées à la France et même au nucléaire français ».
A cette production polluante importée, on peut rajouter les 2 600 mégawatts de centrale au fuel qu’EDF vient de relancer en France.
Mycle Schneider, expert international en matière énergétique, estime dans Libération du 3 janvier 2009, le contenu en CO2 du kWh pour les besoins du chauffage électrique, entre 500 et 600 grammes, soit environ trois fois les émissions d’un chauffage central au gaz.

On peut également craindre une grosse panne électrique en cas de pic de consommation dû à une période de grand froid importante et longue, plus grave que celle que nous avons connu en 2006.
L’électricité est une énergie magnifique, mais ses applications thermiques sont catastrophiques.

tricastin.jpgMais de plus, EDF révèle officiellement ce que tous les experts savaient déjà, que le coût prévisionnel de l'électricité du réacteur nucléaire EPR en construction à Flamanville ne sera pas de 43 euros par MWh comme initialement affirmé en 2006 pour emporter la décision, mais de 55 euros, soit une augmentation de 28 %.
Il y a donc eu tricherie, car c’est sur l’estimation de ce bas prix que la décision a été prise de construire ce réacteur. De plus, ce prix de 55 euro est largement sous-estimé.
On comprend mieux pourquoi l’Afrique du Sud a renoncé à construire le réacteur nucléaire qu’Areva voulait lui fournir.

Mais le lobby nucléaire continu de tricher pour pouvoir imposer sa production.
Dans une tribune parue dans Les Echos du 24/12/08, Benjamin Dessus, président de Global Chance, s’alarme des conditions de préparation par le gouvernement de la Programmation pluriannuelle des investissements de production d’électricité (PPI), qui doit être présentée au Parlement début 2009.
« Sous le prétexte que les coûts de production de l’électricité sont « des informations commercialement sensibles dans des marchés concurrentiels tendus » on ne trouve plus, dans les « coûts de référence », d’indication sur les coûts en euros par MWh des différentes filières de production, mais seulement des valeurs indicielles comparatives de ces coûts par rapport à une énergie de référence, comme par hasard le nucléaire, de valeur arbitraire 1 » explique Benjamin Dessus.
Cette fois-ci, pour ce spécialiste de l’énergie, « le dogme nucléaire s’est substitué à la rationalité économique » et nous vivons dans une « bulle d’irréalité ».
« Il n’est pas trop tard pour reprendre l’exercice PPI sur des bases plus réalistes. Mais pour cela, il faudrait faire sortir le nucléaire du statut quasi religieux et secret qu’il connaît chez les décideurs de notre pays » conclut Benjamin Dessus.

La où le nucléaire se développe, la démocratie, la paix et l’environnement sont mis à mal.

Lire sur ce sujet, le communiqué de presse des Verts du 7 janvier 2009 :
Pic électrique : les failles du nucléaire

25/09/2008

Mes derniers jours d’électricité nucléaire

enercoop-logo.gifCa y est ! J’ai passé le cap et je me sens soulagé.
A partir du 1er décembre prochain, mon habitation ne sera alimentée qu’avec de l’électricité d’origine renouvelable. Fini les watts nucléaires.
Plus les jours passaient, plus la politique d’EDF me rebutait : construction d’un réacteur nucléaire en France, puis annonce de la construction d’un deuxième et maintenant la main mise sur le nucléaire anglais pour des milliards d’euros. Non ! Je ne veux plus participer à la mise en danger des générations futures par un risque accentué d’accident nucléaire et par l’accumulation de déchets dangereux durant des milliers d’années.

J’ai choisi le fournisseur d’électricité Enercoop.
Enercoop parce que c’est une société coopérative et je suis donc sociétaire, et mon électricité est garantie d’origine renouvelable.

J’encourage bien sûr le maximum de personne à faire comme moi, et ce d’autant plus que cela ne supprimera aucun emploi localement puisque le réseau de distribution est toujours de la compétence d’ERDF.

Voir également le site des Amis de l'électricité verte et citoyenne, la vraie : les amis d'Enercoop