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25/10/2015

A Rémi

renoncule.jpgIl y a un an, j’étais à Sivens et j’en suis parti vers 19h, soit quelques heures avant le drame qui a coûté la vie à Rémi Fraisse. Drame qui n’aurait jamais du arriver. Malheureusement, tout à été fait les semaines et les jours précédents pour arriver à ce terrible fait. Les atermoiements et les incohérences de Royal, les coups de mentons de Valls, la rigidité de Cazeneuve, la bêtise et l’inhumanité du président socialiste du conseil départemental du Tarn, la violence d’un syndicat agricole qui défend un système agricole désuet, onéreux et polluant… tout ces acteurs ont contribué à créer et à développer un climat délétère à Sivens. Le gendarme qui a lancé la grenade offensive tuant Rémi, la même grenade qui avait déjà tué Vital Michalon à Creys-Malville en 1977, n’a été que le bras armé de tout ce processus dont j’ai pu juger l’évolution tragique en me rendant à plusieurs reprises à Sivens d’août à novembre 2014. Bras armé que je n’exonère bien sûr pas de sa responsabilité au même titre que la chaine de commandement, du premier ministre au major qui a donné l’ordre de lancement de cette grenade, en passant par le préfet du Tarn. Depuis un an, les rapports s’accumulent d’ailleurs dans ce sens.

 

J’avais décidé d’aller aujourd’hui à Sivens car cet événement m’a beaucoup touché et me touchera tout le reste de ma vie. Souvent je pense avec tristesse à cette journée commencée dans la joie de se retrouver nombreux, les débats et les échanges et qui s’est terminé dans la violence, le bruit, l’odeur des grenades lacrymogènes et la mort d’un jeune homme épris de nature. 

Mais la maire de L’Isle-sur-Tarn en a décidé autrement. Elle a décidé d’interdire sans discernement toutes les manifestations aujourd’hui. Décision particulièrement honteuse, inhumaine et méprisante. Mettre sur un même niveau la « Marche en mémoire de Rémi » organisée avec la famille de Rémi par des associations, des collectifs et soutenue par des syndicats et des partis politiques et une manifestation de provocation prévue par la FDSEA et les JA, en dit long sur la partialité de cette personne dans ce dossier. Le bon sens et l’humanisme aurait voulu que seules les manifestations troublant la sérénité de la marche du souvenir soient interdites. J’ai bien peur que cette décision ne jette encore plus de l’huile sur le feu.

Je ne sais pas encore ce que je vais faire aujourd’hui. Vais-je aller à Sivens ou bien à Plaisance-du-Touch rejoindre mes amis et la famille de Rémi ? Où irais-je plutôt à Sivens un de ces prochains jours ? Car oui, il me faut retourner à Sivens. Pour que perdure mon souvenir. Pour dire à Rémi que nous penserons toujours à lui et que nous continuerons à défendre ce magnifique coin du Tarn où on lui a pris sa vie, et que nous serons présents sur tous les "Sivens" de France (Roybon, Notre-Dame-des-Landes, Val Tolosa…).

Toute cette journée, ma pensée ira vers Rémi, sa famille et toutes les personnes que j’ai croisées dans cette lutte qui doit se poursuivre dans la non violence mais la détermination, pour Rémi, pour notre belle région, pour la planète.

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