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20/12/2009

Copenhague, Toulouse, Rodez, même combat, même défaite

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Il y a des jours désespérants.

Pendant que les chefs d’Etat du monde entier échouaient lamentablement pour trouver un accord limitant les effets du réchauffement climatique sur notre planète au sommet de Copenhague, nos conseillers départementaux votaient des crédits pour augmenter les rejets de gaz à effet de serre sur notre territoire en voulant doubler la RN 88.

Cette coïncidence en dit long sur l’incapacité de nos gouvernants, qu’ils soient nationaux ou locaux, de droite ou de gauche, à anticiper et à répondre aux crises qui nous touchent ou vont nous toucher, qu’elles soient financières, écologiques, sociales, alimentaires, sanitaires…

De Copenhague, de Toulouse ou de Rodez, c’est le même message qu’ils nous envoient : sauvons le capitalisme et la société de marché plutôt que la planète et ses habitants.

Leur vision de l’avenir ne va pas plus loin que le bout de leur carrière politique qu’ils veulent la plus longue possible et même le fait que leurs propres petits-enfants subiront économiquement et physiquement de plein fouet les effets de leurs décisions ne semble pas les émouvoir.

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Les Aveyronnais payeront donc pour une route nationale qui est de la seule compétence de l’Etat. Et cela aura des conséquences importantes sur le financement des propres compétences du Conseil Général. Déjà très en retard par rapport à d’autres départements en matière d’aide sociale, de soutien à l’habitat, de transports collectifs, d’aide aux collectivités en matière d’environnement, de culture… les Aveyronnais s’enfonceront un peu plus tous les jours dans la pauvreté, la pollution, les retards technologiques… au profit d’un axe routier de transit qui va de plus piller les entreprises du reste du territoire comme l’a déjà fait la A 75.

D’autres solutions existaient bien sûr. Mais elles ne convenaient pas au « monde économique », cet espèce de « machin » où l’on retrouve seulement une poignée de chefs d’entreprises, d’élus locaux et de notables prêts à tout pour sauver un système dont ils sont les premiers bénéficiaires et qui nous mène droit dans le mur.

Oui, il était possible de sécuriser cet axe sans augmenter le flux de véhicules avec les seuls 140 millions que voulait bien donner l’Etat.

Oui il était possible de réaliser la déviation de Baraqueville, le contournement du Grand Rodez, de supprimer tous les passages à niveau et les points accidentogènes, d’aménager les embranchements dangereux, de sécuriser les traversées de villages et hameaux

Les Aveyronnais payeront d’ailleurs triplement puisque la Région va vraisemblablement participer à cette gabegie financière doublée d’un désastre écologique. Et ce n’est pas fini, puisque pris par l’enthousiasme de cette décision et drogués au goudron, les conseillers généraux de droite et de gauche ont voté une motion pour poursuivre ce doublement vers Séverac.

Mais l’histoire n’est pas terminée car, vous le l’ignorez pas, il y a au mois de mars des élections régionales où vous pourrez vous exprimer en rencontrant et en votant pour les seuls qui ne sont pas favorables à cette politique de courte vue, Europe Ecologie Midi-Pyrénées, qui ont sur la région une vision d’avenir, réaliste, solidaire et écologique.

 

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Continuons justement à parler de région. Dans la série, « Je me moque du climat, pourvu que l’on parle de moi », signalons l’aller-retour rapide le 15 décembre dernier de Martin Malvy à Copenhague. Y allait-il pour soutenir les ONG ? Non ! Y allait-il pour infléchir la position des nombreux négociateurs ? Non pas du tout ! Il y allait juste pour communiquer sur sa dernière grande idée : créer un « observatoire climatique des Pyrénées ».

Certes, pour lutter contre le réchauffement climatique, il faut pouvoir le mesurer. Mais nous avons maintenant une bonne connaissance de ses effets dans les Pyrénées. L’association Moraine notamment, à travers ses observations, a montré le recul important des glaciers Pyrénéens. Ce n’est pas un thermomètre de plus qui va faire baisser la température. Non, ce qu’il faut maintenant, ce sont des actions concrètes.

 

Et ce d’autant plus que le président de Région est passé maître dans l’art de la manipulation des chiffres, notamment ceux des émissions régionales de gaz à effet de serre.

Pour lui, tout va bien. Il faut dire qu’il s’est arrangé pour faire baisser artificiellement les chiffres des rejets de gaz que l’on mesure très mal (avec des écarts de 50 %) et que la Région ne maîtrise pas comme le méthane (dû principalement à l’élevage chez nous) ou le protoxyde d’azote. Cela a permis de cacher la forte augmentation de CO2 que la Région est sensée maîtriser dans ses actions, notamment les rejets de CO2 dus aux transports, à l’habitat et au tertiaire.

Si les rejets des industries ont baissé en partie à cause des fermetures d’usines (AZF notamment) et des délocalisations, les rejets dus aux transports ont eux explosé (+2,3 % par an depuis 1990), ceux du résidentiel-tertiaire également (+1,7 %), alors que la croissance démographique n’a été que de 1,1 % par an dans le même temps.

Midi-Pyrénées est de loin la première région Française pour sa part des rejets de CO2 dus aux transports dans les rejets totaux.

Le doublement de la RN 88 et la transformation de la RN 126 en autoroute entre Castres et Toulouse vont sûrement améliorer ce diagnostic accablant !

Voilà ce qui s’appelle de la « Com » comme sait bien le faire Martin Malvy.

Mais les chiffres sont têtus. Et ce bilan en trompe l’œil masque difficilement le désintérêt de l’équipe Malvy pour les questions d’environnement et nous montrent qu’ils sont en fait dans la poursuite des politiques du siècle dernier.

 

rn88-jlc.jpgVous allez me dire que je tape plus sur la gauche que sur la droite ?

Oui, parce que d’abord je n’attends rien de l’UMP. Ils sont et resteront d’indécrottables pollueurs doublés de piètres démocrates.

La gauche est ma famille, mais quelle gauche ? Je me désole un peu plus tous les jours de voir la vieille gauche reprendre les mêmes idées et les mêmes pratiques que la droite, que se soit nationalement ou localement.

Et ce ne sont pas les petites chicaneries pitoyables entre conseillers généraux de droite et de gauche pour s’attribuer la paternité du déblocage de la RN 88 qui me feront changer d’avis. Au contraire.

Fiche RN 88-web-jlc.pdf

Photos : 

1 - Photothèque du mouvement social - resistancescaen

2 - JLC

3 - Association Moraine

15/11/2009

Ils sont tous écolo !

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A l’approche du sommet de Copenhague sur le climat et des élections régionales, on assiste à la multiplication d’opérations de « greenwashing », en français « d’éco-blanchiment ».

Si on écoute tous les élus en place dans les diverses collectivités, ils sont tous écolos.

 

Jeudi, c’était le Conseil Régional qui lançait son Plan Climat 2.

Après avoir vanté les mérites du Plan Climat 1 qui a permis de « stabiliser les émissions de gaz à effet de serre en Midi-Pyrénées de 1990 à 2007 », Martin Malvy a lancé le plan Climat 2 et l’assemblée régionale a même voté un Mémorandum pour le sommet de Copenhague et il a été annoncé la tenue à la mi-2010 en Midi-Pyrénées des 1ères Assises décentralisées de Copenhague. Ca n’engage à rien !

Mais si l’on regarde de plus près le bilan régional des émissions de CO2 sur le site de l’Oremip (Observatoire Régional de l’Energie Midi-Pyrénées) on fait une toute autre analyse que cet auto satisfecit. On peut d’ailleurs s’étonner que les journalistes locaux n’aient pas vérifié ces chiffres au lieu de reproduire béatement les communiqués de presse émanant de la Région.

Qu’en est-il réellement ?

Les rejets de CO2 entre 1990 et 2007 sont passés en Midi-Pyrénées de 11,2 millions de tonnes à 13,2 millions de tonnes, ce qui fait une augmentation de 17,4 %, soit 1 % par an.

Mais plus grave, si les rejets des industries sont à la baisse, « les émissions de CO2 issues du secteur des transports augmentent plus vite qu'au niveau national (+2,3% par an en Midi-Pyrénées, +0,6% en France). Cette croissance est d'autant plus inquiétante que le secteur des transports (essentiellement routiers) est le premier poste émetteur de CO2 et concerne la moitié des émissions régionales. On rappelle que plus de 60% du trafic est du aux particuliers ».

Midi-Pyrénées est de loin la région championne de France pour sa part des rejets de CO2 dus aux transports.

Ce qui n’a pas empêché les élus régionaux, lors du débat budgétaire qui a suivi cette autocongratulation, de prévoir dans la foulée des aides financières pour les routes nationales qu’ils n’ont pourtant pas à financer.

Ca va sûrement faire baisser les rejets de CO2 en Midi-Pyrénées.

Nous allons d’ailleurs être très attentifs sur les votes des conseillers régionaux lors du budget 2010.

Les élus PC vont-ils voter contre les financements pour le doublement de la RN 88 comme le propose la conseillère régionale Martine Pérez ? Ce serait tout à leur honneur.

Et que vont voter les conseiller régionaux du Parti de Gauche qui se disent plus écolos que les écolos ?

Fin du suspense dans quelques semaines.

Vivement que la campagne électorale des Régionales débute pour pouvoir exposer nos propositions.

 

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Vendredi, c’était au tour du conseil général de l’Aveyron d’organiser un séminaire sur les énergies renouvelables avec des spécialistes dont Vincent Jacques-le-Seigneur de l’INES, Thierry Le Pesant (Planète Publique)…

Jean-Claude Luche a ouvert la journée en annonçant un prix unique sur les transports en commun du département. Très bien, mais nous aurions aimé qu’il nous donne un ordre du prix de ce titre unique et surtout qu’il annonce la création de navettes bus interurbaines à bas prix. Apparemment, ce ne sera pas pour cette année encore.

Il s’est félicité d’une enquête qui classe l’Aveyron dans les départements où l’environnement est sain, mais lorsqu’on regarde cette enquête de plus près, on note par exemple que le problème de l’externalisation dans le Tarn du traitement des déchets n’est pas évoqué et que les chiffres des rejets de CO2 sont ceux de 2000.

En fait le critère qui a fait monter l’Aveyron dans ce classement est le vote écologiste aux dernières élections. Et là, nous en sommes directement responsables. M Luche aurait du remercier publiquement les Verts.

Ceci dit, la matinée de ce séminaire a été très intéressante.

Thierry La Pesant a fait un état objectif des données actuelles sur le réchauffement climatique et a donné des recettes pour relever le défit.

Nous avons de véritables opportunités en réorientant l’économie vers des emplois non délocalisables (isolation, énergies renouvelables, services…) et en favorisant une économie locale.

Nous devons « relever ce défit et faire renaître un espoir nouveau en agissant vite, fort et ensembles. Il faut construire une perspective collective en donnant un cadre, en étant exemplaires (surtout les collectivités) et en étant cohérents ».

Il n’a pas manqué de rappeler, avec d’autres dans la salle, que le scénario « Négawatt » : économies d’énergies, efficacité énergétique et énergies renouvelables, doit être la ligne de conduite pour l’avenir. D’abord réduire nos consommations énergétiques, ensuite trouver les meilleures techniques et seulement après, développer les énergies renouvelables.

Si beaucoup de personnes présentes dans la salle semblaient acquiescer, il s’est trouvé tout de même un ronchon de service pour nier le réchauffement climatique et  défendre les thèses de Claude Allègre.

Inquiétant, lorsque ce conseiller général a en charge l’habitat et l’Espace Info Energie du département. On comprend mieux le peu de moyens financiers donné à cet organisme en Aveyron alors que certains départements limitrophes ont eux, des Agences Locales de l’Energie. C’est le cas du Lot avec Quercy Energies qui, avec une dizaine de salariés, fait un travail formidable dans le domaine du conseil aux particuliers, aux professionnels, aux agriculteurs et aux collectivités.

Un des domaines où ils excellent est celui de la précarité énergétique où ils ne se contentent pas de donner des aides pour aider à payer les factures, mais réalisent le diagnostic des logements et essaient d’y apporter des améliorations en proposant de l’isolation et en changeant de mode de chauffage par exemple. Le conseil général du Lot aide bien sûr financièrement à la réalisation de ces opérations. On aimerait voir cela en Aveyron !

Le conseil général du Gard a lui décidé de doubler l’aide à la construction et à la réhabilitation du logement social.

Le conseil général de l’Aveyron aurait bien sûr les moyens financiers de réaliser de telles opérations, d’autant plus que des réserves importantes semblent prévues à cet effet. Mais si déjà le responsable de ces fonds n’y croit pas !

Il ne faudrait d’ailleurs pas que ces moyens financiers glissent malencontreusement dans un autre budget, celui du doublement de la RN 88 par exemple.

Concernant la RN 88, là aussi, nous serons très attentifs au vote des conseillers généraux de gauche dont certains se vantaient de ne pas avoir lu notre lettre ouverte à leur intention et donc analysé nos arguments, mais nous traitaient tout de même de fous.

 

Ecolos de droite et de gauche

altereco-1109.jpgDans l'éditorial du dernier numéro d'Alternatives Economiques, Philippe Frémeaux nous explique ce qu'est l'écologie de droite, rappelant que "Nicolas Sarkozy a confié à Chantal Jouanno, la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, la rédaction d'un rapport définissant la spécificité de l'écologie de droite. Autour de quelles idées fortes s'agit-il de la construire? L'écologie de droite ne doit pas être hostile à la croissance, elle doit compter prioritairement sur la technique pour résoudre les problèmes de l'humanité et laisser à chacun, au nom de la liberté, la possibilité de polluer autant qu'il le souhaite, moyennant quelques taxes supplémentaires... Bref, une écologie qui ne doit surtout pas faire peur au CAC 40 ni remettre en cause, sinon à la marge, les situations acquises et les modes de production et de consommation qui nous conduisent droit dans le mur. "

Oui, mais quelle est la différence avec la vision qu'on certains de l'écologie à gauche ?

 

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Ultimatum climatique en Aveyron, acte II :

Après le succès de l’animation du samedi 7 novembre à Rodez, une autre manifestation est prévue. Elle se déroulera le dimanche 29 novembre à partir de 10 h 30 à l’aire de Brocuéjouls sur la A 75. Tout un symbole ! Le viaduc : symbole de la technique au service de la vanité, de l’orgueil, de la mégalomanie, du mépris pour la planète de certains décideurs.

Malheureusement, après l’ère Gayssot, Godfrain, Puech, Censi pour le projet du viaduc, nous poursuivons en Aveyron dans la démesure et l’inconscience avec le doublement de la RN 88 avec Borloo, Luche et Malvy.

L’histoire se répètera t’elle au risque de plonger un peu plus nos petits enfants dans le chaos ?

A vous de juger.

En tout cas, nous serons en nombre à Brocuejouls pour rappeler que le développement durable dont se gargarisent en permanence certains, c’est autre chose que la durabilité du développement actuel, en Aveyron et en Midi-Pyrénées.

Renseignements : http://www.ecomobilite-eve.fr

02/11/2009

En Ariège, le département ne veut pas payer les routes nationales

Le président socialiste du conseil général de l’Ariège a opposé un « non » ferme à la demande de l’Etat qui lui demandait 6 millions d’euros pour financer la déviation d’Ax-les-Thermes sur la RN 20.

Ce n’est certes pas l’aspect écologique qu’a retenu Augustin Bonrepaux pour refuser ce financement, lui qui est pour une grande liaison autoroutière Amsterdam-Barcelone qui passerait par l’Ariège. On s’en serait douté. Non. Il a argumenté en disant qu’il y a des choix budgétaires important à faire et qu’il n’a pas les moyens financiers de participer à des projets qui sont de la compétence seule de l’Etat.

Pourtant, en prenant cette décision, Augustin Bonrepaux ne fait que reprendre les recommandations du président socialiste de l’ADF (Association des Départements de France) qui demande à l’Etat « d’assurer totalement ses responsabilités juridiques et financières sans faire appel aux départements dans les domaines qui restent de sa compétence, notamment les routes nationales ». Mais cette décision rejoint aussi celle du président socialiste du conseil régional d’Auvergne qui refuse de financer la RN 88 et la déviation du Puy.

Que vont faire les conseillers généraux de gauche aveyronnais ?

Voir l'article de La dépêche du Midi "Ariège" en cliquant ici

canopée.jpgLes propos tenus dans Midi-Libre et La Dépêche par l’association environnementale Aveyronnaise Canopée nous font du baume au cœur. Comme nous, ils trouvent scandaleux que de tels investissements soient octroyés pour la fameuse RN88 : « Ce n'est nullement une réponse d'avenir ».

J-46. Nous devons être nombreux samedi, place d’Armes à 9 h 45 à pied ou à vélo, avec Canopée pour exiger de nos dirigeants un accord ambitieux, équitable et contraignant lors du sommet de Copenhague sur le climat. Mais à un problème global, celui du réchauffement climatique, il faut aussi des réponses locales. En cela, les propositions que nous faisons, qui sont aussi en grande partie celles des associations environnementales locales, doivent être entendues.