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12/01/2009

Télévision, outil de manipulations

millau-relaistvjpg.jpgJe ne pourrais malheureusement pas être à Millau mercredi pour soutenir les deux jeunes qui avaient sectionné un câble d’antenne de TDF un soir d’élection en 2007.
Mon soutien n’est pas pour le fait d’avoir détérioré ce câble mais pour que soit requalifié le motif dont ils sont accusés.
Alors qu'ils revendiquent un acte politique, les deux auteurs ont été mis en examen pour « association de malfaiteurs ».
« Cet acte, réalisé par des personnes libres de toute contrainte et non influencées n'est ni commandité, ni orchestré par une quelconque organisation, chacun étant libre de son choix. Il a été réalisé en contestation de l'influence des média de masse, formant une entrave au déroulement d'une véritable démocratie. », écrit le comité de soutien.
Comme pour les « terroristes » de Tarnac, il y a une disproportion entre les faits et les accusations. Rémi et Guilhem reconnaissent le côté « branquignole » de leur acte qui n'a d’ailleurs pas été préparé lors de réunions à proprement parler. Dès lors, les accuser « d’association de malfaiteurs » est réellement disproportionné.
Tout comme les barbouilleurs d’affiches publicitaires de Saint-Affrique, ces jeunes ont raison sur les motifs qui les ont amenés à commettre ces faits : combattre l’aliénation publicitaire et la manipulation des esprits par la publicité et les média.

léon maillé.pngL’intervention de Léon Maillé dans la presse :
« Une télé sans image.

C'est bien ce qui nous est arrivé le soir de l'élection présidentielle. Câble d'antenne sectionné. Dégât par une "association de malfaiteurs" selon le système judiciaire, ou débat bienfaiteur pour ceux qui osent réfléchir un peu plus ?
« Certes, cela a créé une perturbation. Pourtant, personne n'a dormi par terre dans le hall d'un aéroport, ou n'est allé au boulot à pied comme dans des perturbations sociales (souvent seulement à visée pécuniaire) appelées "grèves", et pourtant mille fois perturbantes. Ici, simplement plus d'images, de celles qui nous manipulent à longueur d'année.
« A ce propos, qui se souvient des paroles d'un certain candidat Sarkozy à Millau ? Personne ! En vérité, grâce à une gabegie de moyens de l'Etat, il n'était venu que pour se fabriquer une image devant le viaduc, estimant ainsi son personnage grandi par le plus haut pont du monde. Chez lui, la débauche d'images remplace le débat d'idées.
« D'ailleurs, aujourd'hui, il peut très bien dire le contraire d'hier, sans que personne (à part quelques journalistes archiveurs) ne s'en aperçoive.
« En effet, la télé peut être un formidable outil de communication... Ou de manipulation. C'est selon la chaîne. Chez TF1, championne en la matière, son ancien président ne s'en cachait pas : "Le métier de TF1, c'est aider Coca-Cola par exemple, à vendre son produit. Or, pour qu'un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible ; c'est-à-dire de le divertir, de le détendre, pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible." ! « Et, si couper l'image un instant nous aidait à réfléchir ? »

Léon MAILLÉ

Voir l’article de La Dépêche du Midi : « Relais TV de Millau. Rendez-vous mercredi devant le Tribunal »

Photo en haut : La Dépêche du Midi
Photo Léon Maillé : jlc (photo prise lors d'un mariage, ce n'est pas sa tenue habituelle)


DERNIÈRES NOUVELLES : 15 janvier 2009
Si Patrick Desjardins, le procureur de la République, au moment de ses réquisitions, a invité les uns et les autres à ne pas pousser trop loin le
bouchon de la « légitimité de certains actes » , lui aussi n'est pas resté insensible à ces arguments.
D'abord en renonçant à poursuivre Rémi et Guilhem pour associations de malfaiteurs – « Vous n'êtes pas des malfaiteurs mais des jeunes gens assez repentants, dépassés par les événements » .
En oubliant ensuite la peine plancher qui pesait sur les épaules du second. Et, pour finir, en requérant six mois de prison avec sursis, un travail d'intérêt général et le remboursement des parties civiles pour les deux prévenus (Ndlr, TDF : 8 569,39 €).

Le jugement est mis en délibéré le 25 février 2009


Suite au procès, lire les articles de la presse locale ci-dessous :
MILLAU - Relais TV - sursis requis contre les deux prévenus.pdf


quercy-rouergue-f3.jpgL’action de ces deux jeunes prends toute sa dimension au regard de l’examen du projet de loi sur l’audiovisuel. Projet de loi qui vise à diminuer les recettes d’un service public encore un peu indépendant pour l’affaiblir, afin de renforcer les chaînes privées véhiculant la « bonne parole », notamment tf1 dont le président est un grand ami de Nicolas Sarkozy.
La suppression de la publicité aurait été une bonne chose si elle avait été généralisée sur toutes les chaînes et pas seulement après 20 h.
Alors que ce projet de loi est encore en discussion au Sénat, le gouvernement a souhaité le faire appliquer dès le 5 janvier. Ce qui en dit long sur l’idée que ce gouvernement et le président ont de la démocratie.

Conséquence locale : s’il n’y a plus de publicité sur les chaînes publiques après 20 h, il y en a maintenant juste avant 20 h, ce qui a supprimé la rediffusion des éditions locales, dont celle de « Quercy-Rouergue ».
De plus, cette édition « Quercy-Rouergue » est maintenant diffusée à 18 h 40 au lieu de 18 h 50.
Des élus ont demandé à M. de Carolis que cette rediffusion soit maintenue à une heure de grande écoute. Ils soulignent que l'audience de la seconde diffusion est très supérieure à l'audience de la première (et ce d'autant plus que cette première édition a été avancée) et demandent donc la diffusion d'une seconde édition après 20 h 25.
Les personnels des locales de France 3 ont ouvert un blog : sauvons les locales !

En attendant cette deuxième diffusion indispensable à l'information locale et à la survie de ces éditions locales, vous pouvez regarder les locales de France 3 sur internet.

Si je défend les locales de France 3, je dois avouer que les extraits choisis pour le " journal des locales" ou le "journal des initiatives" sont souvent d'un banalité et d'une médiocrité désarmante.
On ne peux pas faire un bon journal national en mettant les plus mauvais morceaux locaux.