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08/07/2017

Decazeville : des passages piétons sécurisés… pour les bagnoles !

J'avais déjà eu l'occasion de me pencher sur cette mesure dans une note précédente.

A Decazeville, on est revenu aux années Pompidou qui voulait adapter la ville à la voiture. Plutôt que de faciliter les déplacements à pied (et à vélo) dans le centre ville, la mairie préfère rallonger et compliquer les déplacements des piétons pour que les véhicules motorisés continuent à rouler aussi vite ! Le partage de la voirie entre tous les usagers et la priorité donnée aux usagers les plus vulnérables, c’est pas encore arrivé aux oreilles des élus de Decazeville.

Article de La Dépêche du Midi du 6 juillet 2017.

Place Wilson - Des passages sécurisés... pour les autos -DDM-060717.jpeg

13/04/2017

Budget et environnement

Le vote du budget hier soir en conseil municipal de Decazeville a été l’occasion de pointer du doigt le peu d’intérêt de la majorité pour les questions d’environnement, de mobilité et de santé. C’est le quatrième budget que présente la majorité de M. Marty et toujours pratiquement pas de mesures et d’investissements concernant divers domaines important touchant à la biodiversité, aux mobilités douces et aux énergies renouvelables. Il ne reste maintenant à la majorité municipale que deux budgets (2018 et 2019) pour redresser la barre. Mais visiblement, ce n’est pas encore à l’ordre du jour.

Ci-dessous, mon intervention :

 

“C’est en tant qu’élu écologiste que je souhaiterai porter un commentaire à ce budget.

 

1 – Arbres abattus non remplacés :

biodiversité, arbres,énergies renouvelables, modes actifs, vélos,piétons,zones de circulation apaisées,Je suis tout d’abord très inquiet par les coupes d’arbres qui se multiplient sur notre ville. On assiste à un véritable massacre à la tronçonneuse.

Les coupes les plus visibles sont les chênes rouges de la RD 840 et les peupliers sur cette même RD 840 réalisée par le département, mais aussi sur une multitude d’autres endroits de notre ville (cour de l’ancienne école Laromiguière, divers platanes sur la ville…). Je pourrai encore citer les nombreux hectares de la jeune forêt du plateau de Nauquières détruits pour laisser de la place au parc photovoltaïque dont j’ai déjà parlé ici.

biodiversité, arbres,énergies renouvelables, modes actifs, vélos,piétons,zones de circulation apaisées,Or les arbres sont indispensables pour le maintien de la biodiversité floristique et faunistique. Ils contribuent aussi à améliorer la qualité de l’air, à lutter contre le réchauffement climatique et à réduire les pics de température l’été en atténuant le phénomène d’ilot de chaleur urbain.

biodiversité, arbres,énergies renouvelables, modes actifs, vélos,piétons,zones de circulation apaisées,S’il fallait réaliser certaines de ces coupes pour des questions de sécurité, et je le comprends très bien, il est par contre indispensable de replanter. Si certaines plantations sont prévues, notamment rue Lassale, elles ne compenseront en rien ce qui a été détruit dernièrement. Or, je ne vois pas dans le budget une ligne pour des replantations importantes sur notre commune, pour compenser au moins les arbres abattus ces dernières mois.

 

2 – Absence de prise en compte des mobilités actives (vélo, marche) :

biodiversité, arbres,énergies renouvelables, modes actifs, vélos,piétons,zones de circulation apaisées,L’Observatoire des mobilités actives dans son récent rapport 2016 note que le budget consacré au vélo dans les collectivités locales est en moyenne de 7,70 € par habitant et par an. En sachant que ce sont surtout les grandes villes qui font monter ce budget, 3 € par habitant et par an me semblerait raisonnable pour Decazeville. Nous aurions donc du investir 18 000 € pour le vélo par an, soit environ 54 000 € dans vos trois premières années de mandat. Je ne crois pas me tromper en disant que cet investissement a été nul depuis trois ans.

biodiversité, arbres,énergies renouvelables, modes actifs, vélos,piétons,zones de circulation apaisées,Je vous concède que la précédente municipalité n’avait pas non plus été des plus audacieuses à mon souhait dans ce domaine, mais elle a tout de même eu le mérite d’avoir permis aux vélos d’emprunter la voie piétonne parallèle à la RD 840, d’avoir réalisé le schéma intercommunal pour les mobilités actives et d’avoir mis en place deux doubles sens cyclables à Decazeville : rue Camille Douls et rue Hector Berlioz. Depuis trois ans : rien ! Pire même, vous prenez des arrêtés pour interdire la circulation des vélos sur certaines rues.

 

biodiversité, arbres,énergies renouvelables, modes actifs, vélos,piétons,zones de circulation apaisées,Dans le programme d’investissement de la voirie pour 2017, rien n’est donc prévu pour les mobilités actives et je ne vois pas non plus la nécessaire rénovation du chemin de Bouquiès dans sa partie comprise entre le Pont de Livinhac et la cité de Bouquiès. Ce chemin, variante de la véloroute de la Vallée du Lot est actuellement difficilement praticable même à VTT. Je le signale d’ailleurs depuis plus d’un an en commission des travaux.

biodiversité, arbres,énergies renouvelables, modes actifs, vélos,piétons,zones de circulation apaisées,Cette variante de la véloroute de la Vallée du Lot par Bouquiès est maintenant signalée sur des cartes et balisée à l’entrée du chemin au Pont de Livinhac, commune de Decazeville. Ce serait dommage de donner une image de Decazeville à ce point dégradée surtout si les deux passerelles cyclables du Pont de Bourran sont posées.

 

 

Dans le domaine de la mobilité vous semblez malheureusement scootché au XXème siècle. Vos errements en matière d’expériences de circulation l’ont malheureusement démontré. La tendance depuis une dizaine d’année est de soutenir les mobilités actives par des mesures simples et des investissements modérés. Il s’agit avant tout de favoriser la cohabitation de tous les modes de mobilité, notamment en apaisant la vitesse des véhicules motorisés pour la sécurité de tous : voitures, piétons et cyclistes.

Il s’est vendu en 2016 un peu plus de 3 millions de vélos contre 2 millions de voitures. On assiste à un boum des ventes de VAE (vélos à assistance électrique). Il s’est vendu l’an passé plus de VAE que de cyclomoteurs. Et cet essor va encore s’accentuer puisque l’Etat a récemment décidé de donner une prime pour l’achat de tout VAE.

biodiversité, arbres,énergies renouvelables, modes actifs, vélos,piétons,zones de circulation apaisées,Quand allez vous prendre la mesure de ces changements importants en matière de mobilité et investir un minimum pour faciliter l’usage des modes actifs à Decazeville et à minima ne pas l’entraver ?

 

biodiversité, arbres,énergies renouvelables, modes actifs, vélos,piétons,zones de circulation apaisées,Concernant les véhicules communaux, j’aurai préféré que l’on remplace le petit véhicule électrique du service propreté pour un triporteur à assistance électrique dont s’équipent maintenant de très nombreuses collectivités plutôt que par un véhicule thermique. Les coûts d’investissement et de fonctionnement auraient été considérablement réduits, et vous auriez réalisé en plus une bonne action en faveur de la transition écologique et de la santé des agents. 

Je note à la lecture du budget que deux camions sont prévus à l’achat cette année. Connaissant maintenant les nuisances sur l’environnement et la santé du diesel, j’espère que vous avez opté pour une autre énergie pour ces deux véhicules. Vous me le confirmerez… ou pas.

 

3 - Les énergies renouvelables oubliées :

biodiversité, arbres,énergies renouvelables, modes actifs, vélos,piétons,zones de circulation apaisées,Si des efforts sont réalisés depuis une quinzaine d’années pour baisser les consommations d’énergies notamment par l’isolation des locaux communaux, je note depuis que vous êtes aux commandes de la ville, qu’aucune installation d’équipements en faveur des énergies renouvelables n’a été réalisé, hormis la chaufferie bois dont le dossier était déjà très largement engagé avant votre arrivée et que vous avez terminé. Ce projet a malheureusement été pénalisé au niveau de son bilan environnemental par l’ajout d’une cogénération gaz. 

biodiversité, arbres,énergies renouvelables, modes actifs, vélos,piétons,zones de circulation apaisées,Nous avions par exemple réalisé aux précédents mandats le chauffage solaire de l’eau de la piscine municipale qui permet de réaliser d’importantes économies tant de gaz que financières et nous avions installé une centrale solaire photovoltaïque et thermique au restaurant municipal. Depuis trois ans, alors que le coût d’installation des énergies renouvelables a considérablement baissé et qu’il est de plus en plus rentable de les utiliser, je constate qu’il n’y a plus aucun projet dans ce domaine.

Pourtant, les toitures de bâtiments communaux bien orientées pour installer du photovoltaïque ne manquent pas. Une étude avait été réalisée dans ce sens il y a quelques années. Il serait sûrement intéressant de la réactiver. 

J’en profite pour renouveler ma proposition d’extinction de l’éclairage public à certaines heures de la nuit qui permettrait de réaliser d’importantes économies dans le budget de la commune sans nuire pour autant à la sécurité de nos routes et de nos rues. Des communes aveyronnaises sont de plus en plus nombreuses à mettre cette mesure de bon sens en place.

 

Je n’ai développé ici que les points touchant au budget communal, mais j’aurais pu citer d’autres exemple pour démontrer plus généralement votre peu d’intérêt pour les questions d’écologie et d’environnement et de son corollaire sanitaire. Ce sont pourtant des domaines vitaux pour l’avenir de notre ville et de ses habitants et bien sûr de notre planète. Cette inaction aura aussi un coût financier important pour les années futures ainsi que pour l’attractivité de Decazeville.

J’aurais sûrement l’occasion d’y revenir dans des prochains conseils municipaux.“

 

La réponse de M. le Maire ne laisse pas beaucoup d’espoir que ce message ait été entendu.

Concernant les mobilités douces, je n’ai pas eu réponse.

Sur les futurs achats de camions. M. le Maire a demandé à ce que soit étudié d’autres énergies et concernant l’achat d’un triporteur à assistance électrique plutôt qu’une voiture thermique, on m’a opposé que le personnel ne serait peut-être pas d’accord. Je pense que le personnel de la ville de Decazeville aurait la même attitude que celui d'autres collectivités qui choisissent des triporteurs à assistance électrique pour leur service propreté ?

On m’a même reproché, à moi qui suis depuis presque 10 ans à Enercoop, que l’énergie pour alimenter ce triporteur serait nucléaire. Certes oui pour l’instant. Mais Decazeville peut s’abonner à Enercoop au lieu d’EDF comme vient par exemple de faire dernièrement Mérignac en Gironde.

M. le Maire a précisé avoir fait réaliser une étude pour l’installation d’énergies renouvelables photovoltaïques sur la commune, mais que cela revenait trop cher. Sans doute a-t-il demandé conseil à ses amis d’EDF !

 

biodiversité, arbres,énergies renouvelables, modes actifs, vélos,piétons,zones de circulation apaisées,J’aurais pu terminer en énumérant les nombreuses atteintes à l’environnement dans les décisions ou les déclarations de M. le Maire : soutien aux compteurs communicants polluants qui portent atteinte à la vie privée, soutien au projet privé de mega-centre de traitement et de stockage des déchets de Viviez, soutien aux sports mécaniques sur le site de La Découverte (4 000 € de subvention tout de même !), accueil de spectacles maltraitant les animaux, etc…

Non seulement, les actions de la majorité en faveur de la protection de l’environnement sont pratiquement inexistantes, mais de plus, par certaines de leurs décisions et actions, ils contribuent à le dégrader.

Mais je ne désespère pas. Je suis d’un naturel optimiste. Il reste trois ans pour inverser cette tendance.

 

Addendum du 14 avril 2017 - 14h40) : M. Alonso, premier adjoint au maire de Decazeville, a répondu le lendemain de ce conseil municipal à l'AF3V Sud (Association Française pour le développement des Véloroutes et Voies Vertes) concernant le chemin de Bouquiès : “Nous avons bien reçu en mairie de Decazeville votre courrier, co-signé par M. Siffray président de l’ADDSCA (Rodez), concernant votre demande de travaux sur la chaussée du chemin de Bouquiès (véloroute de la vallée du Lot).

Nous en avons pris bonne note et dans la mesure de nos moyens budgétaires (qui demandent encore quelques ajustements en raison de nouvelles baisses de dotations de l’Etat) et financiers nous essaierons d’y accéder au plus tôt en relation avec Decazeville Communauté et sa nouvelle gouvernance.“

Vous pouvez retrouver ces échanges  de mails et plus généralement les dossiers des véloroutes et voies vertes de l'Aveyron sur le site de l'AF3V Sud en cliquant ici

Je suivrai donc avec attention l'évolution de la voirie de Bouquiès.

 

Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir :  jlc - Licence Creative Commons

Sauf graphique sur les investissements des collectivités en matière d'équipements pour les vélos - ©Observatoire des Mobilités actives - Club des Villes et Territoires Cyclables

08/02/2017

Zones commerciales en Aveyron, la fuite en avant continue

On ne compte plus les projets de zones commerciales en Aveyron.

estreniol-eldorado -googleearth.jpgAprès l’énorme réalisation de l’Estréniol à Rodez qui s’agrandit encore, le projet de la zone de Savignac à Villefranche, le projet de la zone du Centre à Decazeville, la future zone de Prignolles à Millau, voilà que l’on nous annonce un projet au sud de Rodez, à Malan.

On connaît maintenant très bien les impacts de la grande distribution sur les commerces des centres villes.

Comment la france z tué ses villes.jpgLecteur assidu du blog d’Olivier Razemon et également lecteur de ses nombreux ouvrages écrits seul ou en collaboration avec d’autres spécialistes de la mobilité et de l’aménagement urbain, j’attendais avec impatience la sortie de son dernier livre : “Comment la France a tué ses villes“.

L’auteur s’est promené dans toute la France et a fait le constat amer de la désolation qui règne dans les villes moyennes et petites villes de notre pays. La fermeture des commerces (le phénomène des vitrines vides) et le nombre de logements vacants de longue durée atteignent des sommets alarmants. Cela entraine l’appauvrissement de ces villes et une dégradation de leur environnement et de leur cadre de vie.

Commerces abandonnés - 39 rue Gambetta.jpgL’Aveyron est bien sûr touché par ce phénomène, à divers degré selon la ville bien sûr.

Pour Olivier Razemon, “une foule de coupables sont désignés : l’e-commerce, les loyers commerciaux trop élevés, la crise, les métropoles… Ces facteurs ont bien un impact mais cela reste un impact limité sur d’autres. Internet ne nuit pas aux boulangeries. Pourtant, ces dernières ferment. La crise n’explique pas tout non plus : quand on regarde les chiffres, les gens sont plus riches qu’avant, car oui, le niveau de vie continue à croitre en France. Ce paradoxe est très visible à Aurillac, Vitré, Rodez : ce sont des villes où le chômage reste plutôt faible mais les commerces ferment quand même…

Figeac - Rue d'Aujou -Commerces.jpgIl faut arrêter de croire que la création d’une activité économique crée des emplois nets. C’est sur la base de cet argument de l’emploi que les élus acceptent la construction de centres commerciaux. Or, si des emplois sont bien créés, davantage encore sont détruits dans les centres-villes !

Il n’y a pas de grand complot… Il s’agit juste d’une pensée à court terme d’hommes et de femmes élus pour 5 ans, de représentants de la grande distribution mais aussi de nous tous, collectivement. Si tous les Français décidaient d’aller dans les commerces de proximité plutôt que d’aller faire leurs courses uniquement au centre commercial, cela aurait un réel impact positif. La qualité de vie, c’est aussi de pouvoir aller acheter son pain à pied… “.

Mais pour Olivier Razemon il y a une autre cause à cet exode vers les centres commerciaux. “L’un des aspects de l’urbanisme commercial réside dans l’aménagement purement routier du territoire. On a installé les centres commerciaux en dehors des villes et on a multiplié les infrastructures routières pour y accéder : voies d’accès, rocades, parkings…

 

Une zone commerciale au sud de Rodez

Jean-Philippe Sadoul, maire de Luc-Primaube et vice président de Rodez Agglo souhaite accueillir sur la zone de Malan une zone commerciale « pour procéder à un rééquilibrage naturel, nord et sud ».

Pour expliquer la création de cette zone commerciale au sud de Rodez, Jean-Philippe Sadoul invoque la concurrence d’Albi qui avec la RN 88 à 2x2 voies se rapproche de Rodez à grande vitesse.

Il est pour le moins étonnant que les élus, après avoir réclamé à corps et à cris ce doublement de la RN 88 pour soit disant « désenclaver » l’Aveyron, s’aperçoivent maintenant que le désenclavement se fait dans les deux sens.

Cela fait plus de dix ans que je le dis et que nous le disons avec les Verts de l’Aveyron. Nous avions même édité un document sur les conséquences du doublement intégral de la RN 88 en 2009.

Que disions nous dans ce document concernant les conséquences du doublement intégral de la RN 88, axe européen Séville-Varsovie, projet du siècle dernier appelé plus communément « la diagonale des fous » sur l’attractivité commerciale ?

D’abord que l’attractivité commerciale va toujours dans le sens province-métropole et rarement à l’inverse et donc, qu’avec cet axe routier en 2x2 voies, l’attractivité commerciale de Toulouse et d’Albi serait importante.

Nous précisions que si le doublement intégral de la RN 88 voyait le jour, le taux d’évasion commerciale de la zone de Rodez vers Albi et Toulouse ne fera que progresser avec des conséquenses fortes sur l’emploi local.

Et bien nous y voilà !

Et que proposent les élus pour contrer cette évasion commerciale vers Albi et Toulouse ? Tout simplement de créer une zone commerciale de plus au sud de Rodez. On tombe sur la tête !

Quand allons-nous arrêter cette fuite en avant ! Il est bien évident que ce projet va avoir une fois de plus un impact négatif sur les commerces du centre-ville de Rodez, mais aussi sur les petits commerces des villages aux alentours et sur ceux des territoires voisins. 

Il est temps que le SCOT Centre-Ouest Aveyron, dont M. Sadoul est le président, se penche sur ce grave problème.

Ce projet à Malan, tout comme celui de Savignac à Villefranche sont les projets de trop pour le centre-ouest Aveyron.

Je nuancerai mon propos pour le projet de la zone du Centre à Decazeville, car il est de beaucoup moindre importance et qu’il se trouve pratiquement en centre-ville. En cela, il peut au contraire créer une dynamique avec les commerces du centre-ville si on favorise notamment des liaisons piétonnes sécurisées (voire mécanisée avec un escalator place du 10 août par exemple) entre la zone du Centre et la rue Cayrade.

On voit de plus en plus de centres commerciaux tomber en désuétude, certains même ferment. Allons-nous nous retrouver dans quelques années avec des friches commerciales qui coûteront cher aux contribuables aveyronnais, comme va aussi coûter très cher la nécessaire rénovation des centres villes de nos petites villes aveyronnaises abandonnés par les commerces et la population ?

 

La priorité reste de favoriser la fréquentation des commerces des centres villes 

Mais comment ?

Cahors - Rue Clémenceau -Google Earth.jpgOlivier Razemon donne quelques pistes : « Dès lors, en centre-ville, à Agen, à Tourcoing, à Bourg-en-Bresse ou à Loches (Indre-et-Loire), les commerçants, interrogés par les élus ou par la presse régionale, réclament des places de stationnement pour leurs clients, de préférence gratuites…Hélas, cela ne fonctionne pas. A tout prendre, lorsqu’il est motorisé, le consommateur préfère « aller » à l’hyper plutôt que de chercher une place, même gratuite, en ville. Quant au citadin, celui qui vit à quelques centaines de mètres des commerces, il irait bien faire ses courses dans le centre. Mais voilà, on a transformé sa ville et ses trottoirs en parkings, pénibles à arpenter à pied. »

Car oui, les clients des commerces des centres villes veulent de l’espace plus que des places de stationnement.

L’idée selon laquelle la vitalité des commerces dépend de sa capacité à y accéder en voiture a la vie dure. Mais elle ne résiste pas à l’épreuve des faits. Des études prouvent le contraire. Les clients qui recourent à la marche, au vélo et aux transports collectifs sont meilleurs clients que ceux qui viennent en voiture. S’ils consomment et achètent moins par visite, ils reviennent plus souvent.

Olivier Razemon cite le cas de Rouen :

“ A la demande de la métropole de Rouen, le cabinet Bfluid a demandé aux commerçants rouennais (ici, pages 70-71) quels étaient les principaux freins au shopping. 50% à 78% d’entre eux ont répondu : « pas assez de stationnement ».

Puis on a posé la même question à leurs clients. Entre 20 et 22% ont répondu, comme les commerçants, que le manque de stationnement constituait le principal frein. Les autres ont évoqué le bruit et la circulation, les obstacles sur les trottoirs, le manque d’espace pour marcher…

commerces,grande distribution,centres-villes,voiture,vélos,piétonsCette enquête est à rapprocher d'un récent sondage réalisé à Thionville où la mairie a décidé d'ouvrir trois rues piétonnes aux voitures. 74% des personnes ayant répondu à ce sondage par internet désapprouvent cette expérimentation et 22% l'approuvent. Certes, c'est un sondage par internet et il convient de prendre toutes les précautions d'usage. Mais les résultats sont à rapprocher de l'enquête de Rouen.

D’ailleurs certaines associations de commerçants l’ont très bien compris et travaillent de concert avec les associations faisant la promotion du vélo et de la marche, offrent des bons d’achats aux cyclistes, mettent des vélos à gagner lors d’animations commerciales...

Faites vos courses à vélo.jpgIl suffirait donc dans un premier temps d’améliorer l’espace public des centres villes en favorisant l’apaisement de la circulation et en facilitant l’accès et le déplacement des piétons et cyclistes pour avoir une première réponse à cet exode vers les centres commerciaux des périphéries.

Il faut rendre les centres villes agréables à arpenter et à vivre. Et cela ne demande pas beaucoup d’argent. Il faut avant tout de la volonté.

On retrouverait de plus une ville moins bruyante, moins polluée, plus conviviale, avec une meilleure sécurité routière, et donc plus apte à accueillir de nouveaux résidents dans les projets de rénovation de l’habitat.

Il n’est pas encore trop tard, mais il faut faire vite.

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A lire également :

Chronique du cycliste et du piéton (1) : notamment pour les chapitres consacré aux mobilités actives, commerces et centres villes.

Modes actifs de déplacement sur le Bassin, où en est-on ?

 

Interview d'Olivier Razemon au Nouvel Observateur : 

Les centres-villes meurent - Comment peut-on les sauver ?

 

Photos : Cliquez sur les photos pour les agrandir

1 – Zones de l’Estréniol et Eldorado à Rodez

2 – Comment la France a tué ses villes - Olivier Razemon

3 - Commerces abandonnés rue Gambetta à Decazeville

4 – Commerce rue d’Aujou à Figeac. Il y a encore peu de temps, cette rue était très commerçante. En quelques mois, la moitié des commerces a mis la clé sous la porte et les locaux sont à vendre ou à louer.

5 - Rue Clémenceau à Cahors. Toutes les rues dans le centre commerçant et historique de Cahors sont en zones de rencontre : limitées à 20 Kmh et les cyclistes peuvent rouler dans les deux sens dans les rues à sens unique. Un exemple à suivre.

6 - Thionville - Sondage - Le Républicain Lorrain

7 - Animations commerciales pour favoriser la venue de clients à vélo