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09/04/2006

Journée d'opposition aux OGM

C'était hier la journée mondiale d'opposition aux OGM. Il y avait à Vannes environ 8 000 personnes pour manifester, seulement 200 personnes à Druelle ou le déploiement des forces de l'ordre autour du siège de la RAGT était digne d'un palais présidentiel. Les multinationales de l'agroalimentaire peuvent dormir tranquille, l'Etat les protège !
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En France, 78 % des citoyens reclament un moratoire sur les OGM afin d'évaluer précisement les impacts sanitaires et environnementaux à court et moyen terme (sondage BVA/ Agir pour l'environnement, Janvier 2006), 19 régions, de nombreux départements et de nombreuses communes ont pris position contre les cultures OGM en plein champ.
Cette journée prenait une importance particullière, suite au vote du projet de loi par le Sénat le 23 mars dernier et sa discussion prochaine à l'Assemblée Nationale.
Ce projet de loi est censé transposer en droit français - avec 3 ans de retard - la directive européenne 2001-18 relative aux 0GM.
Dans le projet de loi, le terme de "précaution" n'apparait nulle part alors que le l'article 8 du texte introductif de la directive européenne stipule qu'il "a été tenu compte du principe de précaution lors de la rédaction de la présente directive et il devra en être tenu compte lors de sa mise en œuvre".
Le projet de loi ne donne aucun chiffre de contamination, aucune distance de sécurité à respecter entre les champs, etc... Selon lui, les modalités de mise en œuvre des cultures OGM relèveraient de décrets qui seraient pris ultérieurement. En clair, le projet de loi renvoie ces précisions essentielles aux calendes grecques et surtout, il autoriserait le gouvernement d'en décider sans aucune concertation ni aucun débat démocratique.
Concernant la responsabilité en cas de contamination des cultures non OGM, le projet de loi prévoit de faire porter le chapeau aux seuls exploitants. Il organise ainsi l'impunité totale de l'industrie agroalimentaire, des semenciers, des transporteurs...
En ce qui concerne l'information du public, le projet de loi accentue l'opacité déjà à l'œuvre. Il renforce ainsi le "caractère confidentiel" de certaines données, notamment des analyses toxicologiques menées sur les animaux.

En Aveyron, patrie de la RAGT, dont les chercheurs feraient bien de sortir un peu de leurs labos et de rencontrer les citoyens au lieu de vivre en autarcie tel une secte dans le château fort de Druelle, des élus locaux défendent bec et ongle les OGM. On se souvient du fameux "ça suffit !" de Marc Censi et de Jean Puech qui dénonce régulièrement "l'obscurantisme" des opposants aux OGM.
La population ne voit pas les choses de la même manière. dans une enquête TNS Sofres pour la presse quotidienne régionale, diffusée la semaine passée on apprend que les français ont peur pour l'avenir de notre planète. L'environnement est devenu un sujet important de préoccupation. Dans cette enquête ou le réchauffement climatique arrive en tête des préoccupations, 14 % des français boycottent déjà les entreprises qui polluent et ne respectent pas les réglementations en matière de protection de l'environnement et 47 % se déclarent prêt-e à le faire.
Vouloir imposer les OGM comme tente de le faire les multinationales de l'agroalimentaire avec l'appui de la droite parlementaire ne répond pas du tout aux préoccupations de la population française.
L'Autriche a interdit la culture des OGM sur son territoire afin de respecter le principe de précaution. Il reste à la France de faire la même chose.
Pour ma part, je suivrai attentivement les débats à l'Assemblée nationale et notamment les éventuelles interventions et votes de nos trois députés.

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