28/06/2006
Plan Global de Déplacements du Bassin
Tout le monde semble d’accord pour dire qu’il manque maintenant un réseau de transport collectif sur le territoire de la communauté de Communes Decazeville-Aubin. La concertation réalisée à l’occasion de la rédaction de notre Agenda 21 a confirmé cette nécessité.
Un questionnaire avait été envoyé en mai 2005 à tous les foyers du territoire de la communauté de communes Decazeville-Aubin. 1 418 questionnaires ont été retournés complétés, soit 18% de la population. Ce taux de retour très important permet de dire que les réponses données à ce questionnaire constituent, mieux qu’un sondage ponctuel, les actions réelles que la population souhaite que nous mettions en œuvre pour l’avenir de notre territoire.
A la question concernant le développement des transports en commun et le développement des circulations douces (vélo, marche à pied…), 66% ont déclaré cette question très importante. Si l’on regarde plus en détail les réponses, cette question est jugé très importante à 66,2% pour les habitants d’Aubin, 75,4% pour Cransac, 62,6 pour Decazeville, 67,4% pour Firmi et 76,2% pour Viviez.
Les tranches d’âge les plus intéressées sont les moins de 20 ans (84,4%) et les plus de 60 ans (71,1%). Les 20 à 39 ans (58,8%) et les 40 à 59 ans (58,8%) sont un tout petit peu moins intéressés, mais considèrent néanmoins cette question relativement importante.
Si l’on regarde les catégories socio-professionnelles, les plus intéressés sont les élèves et étudiants (91,7%), les retraités ou sans activités professionnelles (72%), les ouvriers (65%), les employés et les professions intermédiaires (61,3%). Les cadres et professions libérales (47,7%) semblent moins intéressés tandis que les agriculteurs, peu représentés sur notre territoire (66,7%%) et les artisans et commerçants (61,4%) jugent cette question peu importante.
On peut donc affirmer au vu de ces réponses largement représentatives de la population du Bassin que la question de la mise en place de moyens de transports en commun doit être une priorité et qu’elle ne souffrira pas de demi mesure.
Les circulations douces bénéficient également d’un a priori favorable.
Mais alors, qui ne veut pas de transports en commun sur le Bassin ?
Que penser de ces analyses dans une certaine presse (ou l’on interroge pratiquement que des opposants) tendant à faire croire que la population est réticente à cette idée ?
Que penser de ces mini-sondages indiquant que très peu de personnes seraient concernées par des transports en commun ?
On se souvient également de l’intervention de l’opposition en conseil communautaire qui posait la question de l’utilité d’un Plan Global de Déplacement et s’inquiétait des sommes (largement subventionnées) que nous mettions sur un projet qui visiblement ne semblait pas les intéresser.
L’objectif d’un PGD (Plan Global de Déplacements) est d’adapter au mieux l’offre de déplacements, tout en restant dans des conditions économiques, sociales et environnementales durables.
C’est également de réduire les impacts environnementaux dus aux transports en limitant l’utilisation individuelle de la voiture (réductions des GES, bruit, espace réservé pour la voirie, artificialisation des sols…).
Le prix des carburants augmentant régulièrement, la part de ce poste dans le budget des ménages devient très importante. Il convient donc d’offrir des alternatives.
Si un réseau de transports en commun intéresse en premier lieu les personnes ne possédant pas de moyen de transport, il doit être assez attractif pour inciter les personnes utilisant leur voiture personnelle, pour des trajets domicile-travail par exemple, à les utiliser.
Le diagnostic réalisé par le cabinet ITER à permis de dégager plusieurs enseignements.
Il y a des besoins non satisfaits pour une population « captive » (personnes agées, jeunes, personnes à mobilité réduite, personnes en difficulté économique) ne disposant pas de moyens de déplacements personnels ou collectifs.
Le poids de ces ménages « captifs » concerne près de 1/3 de la population, en particulier sur Decazeville et Cransac.
Cette analyse est également clairement vérifiée dans les réponses au questionnaire de l’Agenda 21
Cet indicateur conforte le potentiel de développement des transports en commun et des modes doux (vélo, marche à pied…) au sein du Bassin pour répondre aux besoins de ces personnes maîtrisant peu ou mal leur mobilité.
Les secteurs denses en habitat collectif comme à Decazeville offrent ainsi un potentiel plus favorable aux transports en commun que les secteurs où se développent de l’habitat individuel (Firmi et Aubin)
Les flux de déplacements associés à l’emploi mettent en évidence des relations fortes entre Decazeville et les autres communes du Bassin, notamment Viviez et Aubin.
Les services les plus attractifs à l’échelle du Bassin sont concentrés à Decazeville.
Suite à ce diagnostic, des objectifs généraux ont été retenus :
- Limiter la circulation motorisée en hiérarchisant la voirie et le stationnement
- Développer les modes alternatifs :
o Réseau de transport en commun
o Réseau cyclable et piétonnier pour la vie quotidienne (la bonne fréquentation par les piétons et les cyclistes de la voie parallèle à la RD 840 dans la traversée de Decazeville démontre qu’il y a un besoin de structures sécurisées pour ces modes de transport)
- Améliorer l’accessibilité à tous les services et équipements, notamment pour les personnes à mobilité réduite
- Réduire le nombre des accidents et diminuer les nuisances (pollution et bruit)
Le cabinet ITER a ensuite élaboré deux propositions de scénarios.
Le scénario choisi lors du dernier conseil communautaire consiste à assurer une liaison bi-quotidienne en transports collectifs entre les cinq villes, organiser le transport à la demande pour les écarts, du transport à la carte (abonnements) pour certains quartiers tout en restant dans les limites économiques qui permettraient de ne pas instaurer tout de suite le « Versement Transport ».
Ce scénario ne répond pas à la demande forte formulée par la population lors du questionnaire Agenda 21. En traitant cette question importante à minima, nous courons le risque d’aller vers l’échec et à une remise en cause et pour longtemps de toute idée de transports collectifs sur le Bassin.
« Pour la réussite d’un réseau de transport collectif, il faut qu’il puisse offrir une grande capacité, du confort, de la vitesse, des fréquences de passage élevées et une plage horaire élargie » dit fort justement Jean Sivardière, président de la FNAUT (Fédération Nationale des Usagers des Transports) pour le « Courrier des Maires » d’avril 2006
J’aurais préféré que nous adoption le scénario deux (réseau de 4 lignes + transport à la demande). Certes, il aurait certainement fallu créer un PTU (Périmètre de Transports Urbains), c’est-à-dire, prendre la compétence des transports sur notre territoire en qualité « d’Autorité Organisatrice » et adopter le « Versement Transport ».
Le PTU nous aurait obligé à prendre en charge notamment les transports scolaires situés à l’intérieur du périmètre du PTU avec cependant un transfert de ressources du Département.
La taxe « Versement Transport » est une taxe exigible par tous les employeurs (publics et privés) de plus de 9 salariés permettant le financement des dépenses d’investissement et de fonctionnement des Transports Publics Urbains. Le taux peut aller jusqu’à 0,55% des salaires bruts.
C’est le choix qu’a fait Figeac (avec un taux de 0,40%) en mettant en place son réseau de transport en commun qui comprend une dizaine de lignes. Originalité de ce service, il est gratuit. Le résultat est à la mesure de l’effort entrepris puisque 300 000 personnes ont circulé dans les bus de Figeac en 2005.
Alors gratuit comme à Figeac ou bien 10 centimes d’euros le trajet comme la « Navette » de Bourran à Rodez, la question est peu importante. D’après Jean Sivardière, ce qui est sûr c’est que la gratuité ne semble supportable que pour les villes de taille petite et moyenne (entre 13 000 et 70 000 habitants),
La taxe « Versement Transport » peut-elle être intéressante pour les entreprises ? Bien sûr, si elles participent pleinement à la mise en place des transports en commun, notamment en incitant leurs employés à les utiliser en installant des PDE (Plans de Déplacements Entreprises) et utiliser la superficie de leurs parkings ainsi libérée à des investissements productifs.
Il reste à attendre l’élaboration du scénario final par le cabinet ITER et éventuellement essayer d’y apporter quelques corrections et espérer que ce scénario soit le tremplin pour aller rapidement vers un plan plus complet.
Je reviendrais dans une note future sur le problème des circulations douces : vélos, piétons, personnes à mobilité réduite.
11:10 Publié dans Développement durable | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | Imprimer |
Les commentaires sont fermés.