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06/11/2011

L’Aveyron, premier au palmarès de la « volonté écologique » des départements français

environnement,écologie,Aveyron,En tant qu’Aveyronnais, on pourrait à priori se réjouir du classement réalisé par La Vie sur la « volonté écologique » des départements. Mais ce classement ne reflète malheureusement pas la réalité vécue sur ce territoire.

De plus, cette première place constitue un encouragement à poursuivre des politiques néfastes pour notre environnement. En effet, pourquoi mettre en place des politiques réellement écologiques quand, en en faisant le minimum, on est jugé exemplaire.

On le voit d’ailleurs sur le terrain puisque cela fait plusieurs années que l’Aveyron est avantageusement classé dans ce palmarès et que le conseil général de l’Aveyron et beaucoup de collectivités locales poursuivent les mêmes actions : artificialisation des sols par l’étalement urbain, gaspillage de l’eau, aide à une agriculture productiviste, construction d’infrastructures routières de transport dévoreuses d’espaces et productrices de rejets de gaz à effet de serre…

Regardons les critères qui ont permis ce classement et analysons-les plus en détail.

Voici le classement par critère et entre parenthèses, le classement 2010.

-       6ème dans la gestion des déchets (6ème)

-       39ème pour les critères de l’Agenda 21 (Mobilisation politique : 46%))

-       9ème pour l’agriculture bio (10ème)

-       3ème pour la qualité de l’air (1er)

-       19ème pour la qualité des eaux (1er)

-       1er pour les énergies renouvelables (3ème)

Concernant la gestion des déchets, le classement ne change pas par rapport à 2010. Tout comme l’action du département. Certes les ratios analysés sont stables, stabilité surtout du à l’effort des communes et communautés de communes en charge des déchets ménagers, le nombre de quais de transit de déchets augmente légèrement, mais nous continuons malheureusement à envoyer nos déchets ménagers ultimes (la poubelle noire) dans le Tarn. Pas de quoi pavoiser !

Sur les critères de l’Agenda 21, effectivement notre département a énormément de retard. Peu de collectivités se sont lancées dans un Agenda 21, même pas le département. Mais cela n’empêche nos élus de se gargariser à longueur de discours de « développement durable » en y mettant tout et n’importe quoi. A noter que l’an passé ce classement était basé sur la mobilisation politique en faveur de l’écologie, notamment sur le nombre d’élus départementaux se réclamant de l’écologie. Effectivement, vu les modes d'élections dans notre pays privilégiant les grands partis, difficile d'avoir beaucoup d'élus écologistes en Aveyron !

Concernant l’agriculture biologique, cette 9ème place tient plus à la volonté des acteurs locaux qu’aux éventuels soutiens des collectivités locales. Les aides pour le bio sont insignifiante (un peu plus pour la Région) par rapport aux aides à l’agriculture conventionnelle et productiviste.

La troisième place pour la qualité de l’air me semble par contre largement usurpée. La récente étude de l’Oramip sur la qualité de l’air de l’agglomération Ruthénoise démontre une forte détérioration de cette qualité. Mais on peut penser que l’augmentation du trafic routier sur les grands axes (A 75, RN 88, RD 840…), notamment le trafic de transit de poids lourds, conduise inévitablement à une dégradation importante de cette qualité de l’air.

Dans ce sens, ce classement devrait prendre en compte l’impact des politiques départementales des transports et leurs conséquences en matière de production de gaz à effet de serre. Par sa politique du tout goudron et la quasi absence de transports collectifs dignes de ce nom, l’Aveyron contribue à faire de Midi-Pyrénées la région championne de France pour sa part des rejets de gaz à effet de serre due aux transports.

 Le fort recul dans le classement pour la qualité des eaux est en effet inquiétant. D’autant plus que ce problème de qualité va être associé dans les années à venir à un problème de quantité des eaux et confronté aux budgets restreints des collectivités locales en matière de travaux pour la collecte et le traitement des eaux. On ne voit malheureusement pas d’évolutions positives dans les usages de l’eau. Il n’y a aucune remise en cause de certaines pratiques, notamment agricoles, et au contraire on se lance dans des projets démesurés de retenues collinaires.

environnement,écologie,Aveyron,Enfin, le critère qui permet à l’Aveyron de conserver cette première place est celui des énergies renouvelables. Et je m’en réjouis. Mais, ne nous cachons pas la face, il tient beaucoup notre capacité de production d’énergie hydraulique, notamment celle des grands barrages du nord Aveyron. L’éolien a du mal à se développer du fait de fortes contraintes réglementaires de l’Etat et d’opposants pas toujours objectifs. Le photovoltaïque qui avait un avenir important est maintenant freiné par le gouvernement actuel qui a choisi de baisser fortement les tarifs d’achat de l’électricité produite par ces panneaux.

« L’environnement, ça comme à bien faire » a dit il y a peu de temps notre président de la République. Jean-Claude Luche et beaucoup d’élus aveyronnais ne sont pas loin de penser la même chose.

L’Aveyron devient un territoire béni pour les camions en transit venant de toute l’Europe. Après la A 75 pratiquement gratuite, c’est une nouvelle autoroute gratuite que nos élus départementaux et régionaux veulent financer avec le doublement de la RN 88, la fameuse « diagonale du fou », alors qu’elle n’est pas de leur compétence. Les conséquences, on les connaît : artificialisation des sols, compartimentation d’espaces naturels, contribution à l’accroissement de rejets de gaz à effet de serre, incitation à l’accroissement du transports international de marchandises par la route… Rien là-dedans ne contribue à faire de l’Aveyron ce département « vert » que vante La Vie. Bien au contraire !

Est-il souhaitable pour les Aveyronnais que l’urbanisation de Rodez se poursuive jusqu’à Nuces, Bozouls et Naucelle, ou ne faut-il pas mieux aider à un développement harmonieux des petites villes et grands bourgs réparties sur le département ?

Faut-il continuer l’extension et la création de zones d’activités et de zones commerciales sur des terres agricoles ou ne vaut-il pas mieux réaménager les friches industrielles et commerciales à l’abandon et remodeler les zones existantes en les réorganisant et en les densifiant ?

Ne faut-il pas mieux aider une agriculture bio et de qualité, aider des jeunes à s’installer dans nos campagnes, plutôt que de poursuivre une agriculture consommatrice de toujours plus d’eau, d’énergie et productrice de gaz à effet de serre, de course aux volumes pour toujours plus de lait et de viande ?

Voilà les vrais questions que nous devons nous poser pour l’avenir de notre département. Et elles ne sont pas les seules.

Comme pour le Grenelle de l’Environnement, il ne faudrait pas que ce classement de La Vie deviennent pour nos responsables locaux une opération de verdissement écologique (greenwashing) qui cache en vérité la poursuite de pratiques destructrices. C’est d’ailleurs déjà bien parti puisque notre président du conseil général s’attribue en grande partie la responsabilité cette première place.

Téléchargez les 20 pages de ce dossier de La Vie avec une interview d'Eva Joly (11,5 Mo) : PALMARES 2011 DE L'ÉCOLOGIE - LA VIE.pdf

05/09/2009

Catherine Grèze à Sao-Paulo pour soutenir Marina Silva

Notre nouvelle députée européenne Catherine Grèze nous envoie ce petit billet pour nous faire partager l'engouement qui est en train de naître au Brésil avec la candidature pour les Verts à l'élection présidentielle de Marina Silva. Au Brésil, l'espoir ne semble plus être avec le Parti des Travailleurs, mais avec les écologistes.

La note est en deux partie. N'oubliez pas de cliquer sur "lire la suite" pour pouvoir lire cette note dans son intégralité


marina_silva.jpgLe départ s'est fait en urgence. Quelques jours auparavant, je reçois une invitation pour l'acte de bienvenue, qu'ils s'apprêtent à orchestrer pour Marina Silva, des Verts Brésiliens. Sans hésitation, je pars pour Sao Paulo. Durant plus de quinze ans, j'ai fait le tour du monde à la rencontre de la planète verte, au sein de l'exécutif du Parti Vert Européen ou de la Coordination des Verts mondiaux. Pour la première fois, je prends ce chemin en tant que parlementaire, venant apporter un soutien institutionnel.

A Sao Paulo, l'ambiance est survoltée. Alors qu'on attendait un peu moins d'un millier de personnes, plus de 2000 militants se bousculent. La salle déborde. Tous les médias brésiliens accourent. Au Brésil aussi l'heure est à l'écologie politique. Le départ de Marina Silva du Parti des Travailleurs a provoqué un electrochoc dans le monde politique brésilien. Lula est empêtré dans les affaires de corruption de son gouvernement, à commencer par le Président de l'Assemblée, José Dirceu. Il peine à imposer Dilma Rousseff, comme candidate à sa succession. S'il a représenté un formidable espoir pour l'Amérique Latine, le nom de Lula rime aujourd'hui aussi avec OGM, relance du nucléaire, saccage de l'Amazonie. Pour les écologistes qui l'ont soutenu au début de son mandat, le clivage est maintenant consommé entre la vieille gauche qui soutient des politiques productivistes avec comme unique mot d'ordre la croissance, sans que cela ne réponde à l'angoisse sociale et au désastre écologique. Marina a quitté le gouvernement Lula il y a plus d'un an, après avoir été présente durant des années comme la vitrine verte du gouvernement. Elle quitte aujourd'hui le Parti des Travailleurs avec de nombreux militants, des associatifs, et bon nombre de Députés du PT, lassés de ne pouvoir infléchir la politique d'une gauche qui n'a pas compris l'enjeu de la nécessaire transformation écologique.

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