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30/03/2010

Vallée du Lot : AG des riverains

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J’étais vendredi dernier à l’assemblée générale du « Collectif des Sinistrés du Bassin 2003 ».

Nous étions malheureusement moins nombreux que l’an passé et surtout pratiquement pas d’élus si ce n’est le conseiller général de Decazeville et une adjointe au Maire de Boisse-Penchot.

Pourtant le sujet est d’importance. Comment faire pour ne pas reproduire, ou tout au moins en limiter les impacts, la catastrophe due aux inondations de décembre 2003.

Le sujet est d'autant plus d'actualité après les graves inondations en Vendée le mois dernier.

On va nous dire que l’Entente s’est penché sur le problème des crues du Lot. Certes, mais très tardivement. Le schéma de cohérence pour la prévention et la gestion des inondations sur le Bassin versant du Lot réalisé par le CEREG constitue un début encourageant. Mais les actions structurelles prévues dans ce schéma ne me semblent malheureusement pas assez ambitieuses comparées à d’autres bassins qui ont mis en place des PAPI (Programmes d’Action de Prévention des Inondations) associés à des moyens financiers conséquents.

Néanmoins, la mise en place le plus rapidement possible des mesures organisationnelles et structurelles contenues dans ce rapport constituerait déjà un premier pas pour rassurer les riverains. Mais je persiste à dire qu’il faut mettre des moyens financiers et structurels bien supérieurs si nous voulons éviter une nouvelle catastrophe dans les années à venir. Aménagements qui passent par des actions de régulation du débit en amont grâce à la création ou à la restauration des champs d’expansion de crues (certes prévus dans l’étude du CEREG), mais aussi des aménagements hydrauliques, des actions de réduction de la vulnérabilité des constructions établies en zones inondables, voire le rachat à un juste prix d’habitations de riverains désirant quitter les zones fortement inondables qui n’auraient jamais dues être autorisées à construire.

Mais en même temps, nous devons prendre des mesures préventives : stopper l’artificialisation des sols tant en ville qu’en zones rurales et lutter contre le réchauffement climatique qui sera un facteur aggravant des crues dans les années à venir.

Le cahier des charges pour le renouvellement des concessions des grands barrages doit obliger les futurs concessionnaires à jouer un rôle "d’écrêteur" en cas de fortes pluies, comme cela se fait déjà pour le niveau d’étiage l’été afin de maintenir une qualité des eaux acceptable et la pratique d’activités nautiques.

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Mais le CSB 2003 ne se contente pas de réfléchir et de proposer des solutions pour modérer et prévenir les inondations. Leurs observations sur la vie de la rivière Lot les conduisent à noter de nombreuses atteintes à l’environnement dues aux pratiques de certains particuliers et de certaines entreprises.

Cela a été le cas du fonctionnement des volets de la microcentrale de Penchot, mais il semble depuis quelques jours que cela aille mieux (pour combien de temps ?).

Mais les atteintes à l’environnement concernent les nombreux dépôts (sauvages ou autorisés ?) de matériels divers et de terres polluées en divers endroits de notre territoire, jusqu’au bord de notre rivière. Cela concerne beaucoup de communes du canton.

Ces faits me semblent graves et le silence de l’Etat, pourtant alerté depuis quelques mois, n’est pas normal. Il est indispensable que les services de l’Etat procèdent à une identification des sites et à une vérification des contenus.

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S’il était avéré que ces sites ne sont pas autorisés ou que des déchets non conformes y figurent, l’Etat devrait rapidement prendre des mesures pour qu’ils soient réhabilités aux frais du propriétaire et des déposants.

L’absence de certaines communes pourtant invitées à l’AG de l’association ou le refus de dialogue avec leurs responsables ne me semble pas aller dans le bon sens.

Il y a peut-être des excès dans la manière de procéder de l’association, et on les comprend avec ce qu’ils ont subi, mais ce n’est pas en les traitant avec mépris que l’on avancera. C’est par l’écoute et la prise en considération des observations justifiées des riverains que l’on pourra trouver des solutions.

Mais y a-t-il réellement une volonté d’avancer sur les problèmes des inondations et des pollutions ?

Pourtant, les moyens financiers pour la Vallée du Lot semblent illimités. Il n’y a qu’à voir les travaux pour la navigabilité du Lot. Là, l’argent coule à flot. Tans pis si les devis sont largement dépassés et les avenants nombreux et coûteux.

Il est plus valorisant pour des élus et des notables de couper le ruban d’une écluse que d’inaugurer un ouvrage pour réduire les crues.

Encore dernièrement, c’est plus d’un million d’euros que le Comité interrégional de programmation vallée du Lot entend distribuer (et toujours pas un centime pour la véloroute de la vallée du Lot) dont plusieurs projets sur notre territoire.

Mais pour soutenir les riverains touchés dans leur chair par les caprices de la rivière aggravés par des erreurs humaines, rien.

Ces riverains demandent juste un peu de considération, qu’on écoute leurs propositions, qu’on les écoute lorsqu’ils dénoncent les pratiques délictueuses de certaines personnes ou entreprises préjudiciables pour la rivière, les riverains et l’environnement, que les élus locaux se démènent pour les soutenir plutôt que de les mépriser, que les administrations prennent leurs responsabilités en faisant contrôler leurs observations et en prenant des sanctions si nécessaire plutôt que de ne pas répondre aux courriers.

 

Téléchargez ci-dessous la présentation de l’Assemblée Générale du 26 mars 2010 du Collectif des Sinistrés du Bassin 2003 (Attention, c’est un peu long – 8,5 Mo)

CSB 2003 - AG 260310.pdf

L’article de La Dépêche du Midi : Rivière Lot : Sécurité : les riverains toujours sans solution

Toutes mes notes sur la Vallée du Lot et les véloroutes et voies vertes

13/01/2010

De la crue de la Seine en 1910 aux crues du Lot

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L’émission « La tête au carré » du 29 décembre sur France Inter traitait de la crue de la Seine de 1910. Mais elle abordait plus généralement le problème des crues et de certains thèmes qui y sont liés comme l’urbanisme, la culture du risque, l’écrêtement des crues…

A quoi servent les grands lacs-réservoirs de la Seine ? Ils ont deux missions : écrêtement des crues et soutien d’étiage. De novembre à juin, on stocke l’eau tandis que de juillet à décembre on rejette de l’eau pour maintenir l’étiage.

Ces grands lacs-réservoirs atténuent les crues sans les supprimer. Ils ne sont jamais une protection absolue. Ils abaissent la ligne d’eau de 70 cm. C’est peu, mais cela peut être très important à un certain niveau et peut éviter de nombreux dégâts ou des victimes.

Une comparaison peut évidemment être faite entre ces lacs-réservoirs et nos grands barrages du bassin du Lot, dont la fonction est avant tout la production d’électricité. Ils ont tout de même eu une fonction d’écrêtement lors de la crue de 2003, car ils n’étaient pas totalement pleins. L’effet avait été certes réduit, mais ils avaient peut-être permis d’éviter des gros dégâts supplémentaires et peut-être des victimes.

Mais les concessions pour l’exploitation de ces grands barrages arrivent à terme et doivent être renouvelées.

Il me semble important d’inscrire dans le cahier des charges de la concession, l’obligation d’écrêtement des crues et de soutien d’étiage. On peut éventuellement prévoir des compensations financières pour l’écrêtement des crues comme on le fait actuellement pour le soutien d’étiage, puisque le Conseil Général de l’Aveyron rémunère déjà EDF afin de favoriser l’irrigation et les activités nautiques l’été.

Mais concernant les crues du Lot la question est toujours la même : où en est-on d’un véritable Programme d’Actions de Prévention des Inondations sur le bassin versant du Lot ?

Depuis les grandes crues de 2003, les responsables de l’aménagement de la Vallée du Lot ne s’y sont toujours pas intéressé, ou très peu.

Les riverains attendent pourtant des propositions en tremblant à chaque montée des eaux.

Certes, l’enjeu économique n’est peut-être pas du même ordre entre la Vallée du Lot et la Vallée de la Seine, mais le respect des règles d’urbanismes (sans essayer de les assouplir), la création d'aménagements hydrauliques, de zones importantes d’expansions de crues associées à l’activité d’écrêtement des grands barrages peuvent raisonnablement éviter des catastrophes.

Toutes les notes concernant la Vallée du Lot en cliquant ici

26/08/2009

Vallée du Lot : nous sommes tous des imbéciles !

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A en croire les porteurs du projet Aveyronnais de navigabilité du Lot, nous serions des imbéciles, nous n’y comprendrions rien. Eux seuls  détiendraient la bonne parole.

Dans un récent article paru dans La dépêche du Midi, ils qualifient les « anti-navigabilité » d’ignorants ne connaissant pas le dossier.

D’abord, je ne connais pas de personnes qui soient totalement opposées à la navigabilité. La plupart des personnes critiquant ce projet sont irritées par les sommes englouties dans cette réalisation alors que ce n’est pas pour eux la priorité à réaliser sur cette rivière et sur notre territoire.

Mais ils ne sont pas totalement imbéciles. Ils ont bien compris que les moyens financiers attribués à l’aménagement de la Vallée du Lot ne doivent pas aller aux routes ou à l’aménagement des bourgs (bien que les routes aient bénéficié de moyens financiers dans un premier temps dans ce cadre).

Non, ils sont juste en colère de voir les sommes astronomiques dépensées pour la seule navigabilité alors que des projets leur semblent plus urgents.

C’est le cas pour des aménagements afin de modérer les crues, pour la véloroute de la Vallée du Lot, pour diminuer les rejets polluants des particuliers, des agriculteurs et des entreprises, pour l’entretien de la rivière et des berges

Toutes ces actions (et bien d’autres) sont d’ailleurs prévues dans les Axes 2 et 3 du Programme Interrégional d’Aménagement de la Vallée du Lot. Programme qui depuis maintenant 25 ans, bénéficie dans sa très grande majorité à la navigabilité de la rivière.

Comme si depuis 25 ans, le monde n’avait pas bougé, le réchauffement climatique n’existait pas (responsable de plus en plus des crues mais aussi des périodes d’étiage), les pollutions n’avait pas empiré (notamment agricole), que les activités touristiques n’avaient pas évolué et les habitudes de loisirs et de vacances n’avaient pas changé.


Les cyclos-randonneurs au rendez-vous.jpgOn nous dit : la navigabilité, c’est l’avenir

Mais à lire la presse locale, on s’aperçoit que c’est le contraire.

La Dépêche du Midi d’aujourd’hui fait une analyse des tops et des flops touristiques de cet été. Dans les flops, il est noté une baisse de 9 % de la fréquentation sur le Canal du Midi par rapport à 2008. Et dans les tops, il est noté le succès grandissant des randonnées à vélo.

Dans un autre article, il est fait état de la baisse de fréquentation sur la plupart des voies navigables locales : Canal du Midi bien sûr, mais aussi sur la Baïse, la Garonne et le Lot.

Le plus terrible, c’est que l’on va sûrement trouver plus de 30 millions d’euros pour construire la seule écluse de Laroque-Bouillac et que les élus et notables locaux défendant ce projet ne veulent pas mettre 4,7 millions d’euros pour 210 km de véloroutes en Aveyron dont 52 km en site propre, projet qui a beaucoup plus d’avenir, qui rapporterait localement plus et qui est beaucoup moins onéreux.

pont boissepenchot.jpgIls n'ont même pas été capables de trouver quelques dizaines de milliers d'euros pour garder au vieux pont de Boisse-Penchot actuellement en réfection, son aspect d'origine avec les pavés et les rails. Il vont les recouvrir d'enrobé. Par contre, ils vont trouver de l'argent pour l'éclairer et pour acheter un bateau promenade. Désespérant !

Cliquez sur les photos pour les agrandir notamment l'article de Centre-Presse d’aujourd’hui sur le tourisme cyclable sur le Bassin