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29/09/2009

Hervé Kempf à Rodez

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J’avais eu l’occasion dans plusieurs notes de vous parler des derniers ouvrages d’Hervé Kempf : « Comment les riches détruisent la planète » et « Pour sauver la planète, sortez du capitalisme ».

Hervé Kempf est journaliste. Il est spécialisé dans les questions relatives à l'environnement au journal "Le Monde". Après avoir défriché nombre de dossiers sur le changement climatique, le nucléaire, la biodiversité ou les OGM pour sa revue Reporterre, il a également travaillé à "Courrier International" et à "La Recherche".

Il sera le vendredi 2 octobre à 20 h 30 à la salle « La Doline » à Sébazac à l’invitation d’Alter Atika, ATTAC12, Comité Causse Comtal, Confédération Paysanne12, Jeudis en questions, Nature et Progrès, Panier Paysan de Nuces, pour une conférence intitulée : "Et si on profitait de la crise pour vivre autrement et mieux".

Cette conférence est la première partie d’une animation qui se poursuivra également le 10 novembre avec des ateliers-débats, des stands des associations et se terminera par une soirée festive.

Photo : jlc

27/03/2009

Décret ou instauration d’un RMA (Revenu Maximum Acceptable) ?

Que va changer un décret encadrant le versement de primes aux patrons recevant des aides de l’Etat ? Sur le fond, à pas grand chose. On sait très bien que, de toute manière, les patrons se rattraperont avec d’autres combines. Sur la forme, cela permet de calmer les syndicats et les salariés d’entreprises où des licenciements sont prévus et redonne un semblant de posture sociale à Nicolas Sarkozy dont la côte dans les sondages descend à grande vitesse.

Mais va-t-il s’attaquer au fond du problème : celui des inégalités. En tout cas, ce n’est pas prévu à l’Elysée ni à Matignon, qui défendent bec et ongles le fameux bouclier fiscal, Cette protection, qui vise soit disant à éviter l’exil fiscal en plafonnant à 50 % de ses revenus les sommes dues aux impôts, vient de permettre à 834 contribuables Français de toucher chacun un chèque de, en moyenne, 368 000 euros soit au total, quelques trois cent sept millions d’euros.

« Le capitalisme, c’est le racket légitime organisé par une classe dominante ». Cette définition du capitalisme que l’on prête à Al Capone, a le mérite d’être courte et claire. Et en matière de racket, il s’y connaissait. Certes, il y a sûrement un peu de jalousie et de dépit dans sa définition, mais sur le fond, comment lui donner tort.
Stock-options, primes, jetons de présence, parachutes dorés… tous ces moyens pour augmenter honteusement les revenus déjà élevés des grands patrons et cadres dirigeants sont-ils légitimes ?

Quel plaisir éprouvent les riches à accumuler tant de richesses ? Pas pour vivre. Ils leur faudrait des milliers de vies, eux et leur famille, pour pouvoir dépenser sans compter tout ce qu’ils ont accumulé.

capitalisme et pulsion_de mort.jpgBernard Maris et Gilles Dostaler qui viennent de sortir « Capitalisme et pulsion de mort » chez Albin Michel ont leur idée. Pour eux, le capitalisme, à plus forte raison le libéralisme, contient dans sa propre logique d’accumulation ni plus ni moins que la destruction de l’homme. Keynes parlait du « désir morbide de liquidité ».
Accumuler pour accumuler dans un désir d’autodestruction serait donc l’unique plaisir des riches ?

Malheureusement non ! Il y a également un désir de dominer et d’asservir. Désirs qui deviennent réalité grâce à l’action d’hommes et femmes politiques qui font partie ou espèrent accéder à cette classe dominante ou en tirer partie et soutiennent les riches par des lois protectrices.
Ce désir de domination est bien sûr aussi présent dans les classes sociales des plus pauvres dont certains pensent pouvoir accéder eux aussi à des classes plus élevées. Ils y arriveront seulement en dominant et en asservissant à leur tour des classes encore plus pauvres.

paccalet_-l'humanité.pngYves Paccalet dans « L’humanité disparaîtra, bon débarras » écrivait que l’éthologie nous enseigne que, comme tout être vivant (de l’amibe au chêne, de la crevette au gorille), l’Homo sapiens obéit à trois pulsions : sexe, territoire et hiérarchie ; la reproduction, la possession et la domination.
« La hiérarchie désigne ceux, parmi les sujets d’un groupe, qui peuvent accaparer le plus de ressources ; ceux qui ont le plus de chances de réussir leur parcours et de perpétuer leur lignée.
…Du côté du territoire et de la hiérarchie, tout est permis et même encouragé. La possession et la domination sont élevées au rang de valeurs. On les récompense par des biens matériels, un salaire, une rente, une marge brute, des profits. On les célèbre par un tableau d’honneur, des médailles ou un tiraillement d’oreille de Napoléon aux grognards.
Chaque fois que nous étendons notre domaine ou que nous prenons le dessus sur quelqu’un, nous en tirons une récompense chimique en dopamine et autres molécules gouleyantes. Nous n’avons qu’une hâte : recommencer. Toujours plus riches et plus puissants. A l’inverse, nous souffrons si notre fief est écorné ou si un concurrent nous dépasse dans la file.
Pour satisfaire son obsession du territoire et de domination, l’Homo sapiens est capable du pis. »


Faut-il reprendre au dessus d’un certain seuil tous les revenus accumulé par les riches sur le dos des pauvres? Faut-il mettre en place comme le demande de plus en plus de monde, un RMA : Revenu Maximum Autorisé ou Acceptable ou Admissible ? RMA qui existait déjà aux Etats-Unis en 1942 avec le « New Deal »de Roosevelt et que de plus en plus de pays mettent en place actuellement (USA, Pays-Bas…).
Je serais tenté de dire oui, ne serais-ce que pour aider ces pauvres riches dans leurs névroses autodestructives (Voir le site de "Sauvons les riches").

Mais également pour des raisons de bon sens et de solidarité.
La crise financière que nous subissons a eu pour conséquence la perte de la moitié des fortunes des milliardaires. En un an, environ 2 000 milliards de dollars des plus riches se sont volatilisés, soit l’équivalent du PIB de l’Italie. Si les Etats avaient eu le courage de prendre seulement 20 % de ces sommes en leur temps, la faim dans le monde ne serait qu’un mauvais souvenir, le sida et autres maladies auraient été vaincus, l’illettrisme n’existerait pratiquement plus. Nous aurions pu construire des hôpitaux, des écoles, des transports collectifs, des réseaux d’alimentation en eau, d’assainissement, d’énergies, des théâtres…. dans le monde entier.

On aurait aussi empêché les riches de gaspiller leurs fortunes dans des achats polluants qui participent au saccage de notre planète comme le démontre fort justement Hervé Kempf dans son avant-dernier ouvrage.

Qu’attends Sarkozy pour faire passer une loi instituant un revenu maximal acceptable, plutôt que de gesticuler au coup par coup contre certains abus comme il le fait actuellement ?

05/10/2008

Crise financière et récession : une bonne occasion pour repartir du bon pied

krach1929.gifCe que promettaient les économistes les plus lucides est arrivé. Pas les chiens de garde du capitalisme, ceux au service de cette société ultra libérale que l’on voit en permanence sur les chaînes de télévision ou de radios. Non, ceux qui analysent avec pertinence ce système inégalitaire et fou dans des livres ou bien dans des revues et des émissions presque confidentielles.
La bulle spéculative a éclaté et les premiers touchés sont bien sûr les plus pauvres. Des centaines de milliers de familles sont à la rue dans le pays qui se dit le plus développé du monde.
Pour ceux-là, qui avaient cru au rêve américain, à celui d’avoir une maison bien à eux, rien !
On préfère donner des énormes quantités d’argent à ceux qui nous ont plongé dans cette crise.
On nous ressasse qu’il n’y a plus d’argent pour augmenter les salaires et les minimas sociaux, pour avoir des retraites et des assurances sociales décentes, pour supprimer la malnutrition dans le monde, pour améliorer notre environnement, pour la recherche… et du jour au lendemain, c’est une pluie de milliards qui tombe du ciel pour alimenter les banques, les entreprises, les assurances afin de sauver ce système économique mortifère et enrichir un peu plus cette oligarchie financière responsable de nos malheurs.

« Nous sommes confrontés au même type de crise qu’en 1929 (une crise sociale d’inégalité entre riches et pauvres) mais financièrement mondialisée et doublée d’une grave crise environnementale. » dit le député européen Alain Lipietz.

Crise sociale, crise écologique et crise financière, tout cela était prévisible, comme nous l’a brillement démontré Hervé Kempf, journaliste et auteur de « Comment les riches détruisent la planète » lors des dernières Journées d’Été des Verts à Toulouse.



Alors que faire ?
« Il faut inventer un nouveau modèle de développement. Redistribuer massivement les richesses… » dit Alain Lipietz.
Même en cas de récession, il y a assez d’argent et de travail en France et dans le monde pour que chacun d’entre-nous ait un emploi, un salaire, une retraite et vive une existence paisible.
Mais à cause de la cupidité et l’égoïsme d’une infime minorité, nous sommes confrontés à ces crises.
La croissance à tout prix telle que la réclame la plupart des hommes politiques n’est plus vivable.
Il est encore temps d’inverser la tendance.

« Il faut avancer très vite sur des accords internationaux type post-Kyoto. Nous devons entamer des négociations collectives à l’échelle mondiale pour diminuer les écarts de salaires d’un pays à l’autre, harmoniser les conditions de production, limiter l’empreinte écologique des plus riches… On peut commencer par l’Europe, seul bloc politique transnational en formation » conclu Alain Lipietz.

Lire le communiqué des Verts : Livret A et crise financière : un hold-up inacceptable !