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29/11/2011

Violences faites aux femmes : en France aussi

On ne peut qu’être horrifié par l’agression dont a été victime la journaliste de France 3 Caroline Sinz sur la place Tahrir au Caire et lui apporter toute notre sympathie et notre soutien.

On se dit que de telles agressions publiques contre les femmes ne peuvent pas exister en Europe. Malheureusement si ! Et même dernièrement en France. Le 8 octobre dernier.

C’est une vidéo qui hante mes pensées depuis que je l’ai vue. Cette vidéo ne vient pas de Kaboul ou d’un pays africain ou l’on lapide encore des femmes. Non, elle a été tournée en France, dans un petit bourg du Gard aux portes de Nîmes.


Rassemblement anti corrida arène rodilhan (08.10... par licaon

Comment, dans un pays qui se dit civilisé, des humains (principalement des hommes) peuvent-ils basculer dans un tel déchaînement de violence à l’encontre d’autres êtres humains (notamment des femmes) venus manifester et dénoncer pacifiquement leur horreur de la corrida.

Comment des hommes arrivent-ils à proférer de telles insultes, à frapper d’autres hommes et femmes pacifiques à terre, à essayer d’humilier par des attouchements des femmes !

Mais aussi quelle honte de voir des élus ne pas tenter de calmer cette foule haineuse et même parfois de l’encourager ou d’en rire ! Puisqu’il faut bien les citer, honte à Jean-Paul Fournier, sénateur maire UMP de Nîmes ! Honte sur le député du Nouveau Centre Yvan Lachaud et sur le maire de Rodilhan, présents dans les arènes et se délectant de ces violences.

CORRIDA - RODILHAN - Une femme qu'on humilie.jpgCette violence est pour moi inexplicable. Est-ce un effet de foule ? Avons-nous dans notre inconscient un instinct barbare qu’une partie d’entre-nous n’arrive pas totalement à maîtriser ? Pourquoi s’en prendre principalement aux femmes ?

Quel courage il a fallu aux hommes et aux femmes qui ont subi ces sévices. Quelle détermination et quel calme face à ce déchaînement de violence et de lâcheté.

Tout comme il faut beaucoup de courage à Caroline Sinz pour surmonter cette épreuve et oser porter plainte contre ses agresseurs.

Il faut que la justice soit claire face à de tels agissements et punisse les agresseurs, en Egypte comme en France.

14/11/2011

Encore un effort Monsieur Hollande

strasbourg - serènes sereines.jpgLes écologistes sont bien évidemment décidés à tout mettre en œuvre pour battre Nicolas Sarkozy et avoir une large majorité progressiste à l’Assemblée Nationale en 2012 avec les partis de gauche. Mais ils ont aussi des convictions, et certaines sont primordiales pour l’avenir de notre planète et des générations futures. Elles passent au dessus de toute considération à court terme, même électorale.

C’est le cas de la sortie du nucléaire et en premier lieu, le geste fort que constitue l’arrêt du chantier pharaonique et hors de prix de l’EPR de Flamanville. Ce geste est plus que symbolique car ce chantier lance en fait le premier maillon d’un nouveau programme de construction de centrales nucléaires.

Ce geste fort concerne également l’Aveyron. Nous ne sommes d'abord pas à l’abri des conséquences d’un accident majeur aux centrales de Golfech et de Blayes, même des centrales de la vallée du Rhône. Mais de plus, avec la poursuite d’un programme nucléaire, il est évident que le dossier de l’entreposage de déchets nucléaires reviendrait sur le tapis. Souvenons-nous qu’il y a moins d’une dizaine d’années, les territoires granitiques de l’ouest Aveyron étaient pressentis pour accueillir des déchets nucléaires. La construction de nouvelles centrales reposerait à coup sûr la question du stockage des déchets en zones granitiques, donc en Aveyron.

L’énergie nucléaire est une énergie qui s’accommode mal de la démocratie, qui supporte difficilement une remise en cause, qui génère d’énormes mensonges de ses défenseurs. Elle est majoritairement, mais pas seulement, défendue par la droite dure, productiviste, scientiste et insensible à toute considération écologique. Il n’y a qu’à écouter les Sarkozy, Fillon, Copé, Besson et autres politiques de droite.

Mais le nucléaire est aussi une énergie du passé. Beaucoup de pays européens et dans le monde l’ont compris et ont engagé une sortie de cette énergie pendant que beaucoup d’autres ont eu la sagesse de ne pas y entrer.

La gauche, qui sait être parfois généreuse, humaniste, inventive, émancipatrice, s’honorerait à sortir de cette technique énergétique dangereuse, mortifère et totalitaire.

"La sortie du nucléaire est d'abord un objectif moral incontournable. S'accommoder des événements de Fukushima ou de Tchernobyl est incompatible avec l’idée d'une civilisation"  écrivait Nicolas Hulot dans le dernier JDD.

Au nom d’un monde plus écologique, plus solidaire et plus humain, il faut que le Parti Socialiste réponde favorablement à la demande d’Europe Ecologie – Les Verts de fermer le chantier de l’EPR de Flamanville et décide d’engager dès mai 2012 une sortie du nucléaire. Cette alternative est réalisable comme le démontre le scénario Négawatt.

Je souhaite de tout cœur qu’un accord puisse être trouvé cette semaine. Il faut que la gauche sorte de la vieille économie pour rentrer dans une nouvelle ère où l’homme et la nature seront au centre des préoccupations politiques.

En cas de refus de François Hollande, c’est sans haine ni état d’âme, mais avec enthousiasme et détermination que je soutiendrais notre candidate Eva Joly pour l’élection présidentielle et les candidats Europe Ecologie – Les Verts sur les trois circonscriptions de l’Aveyron.

06/11/2011

L’Aveyron, premier au palmarès de la « volonté écologique » des départements français

environnement,écologie,Aveyron,En tant qu’Aveyronnais, on pourrait à priori se réjouir du classement réalisé par La Vie sur la « volonté écologique » des départements. Mais ce classement ne reflète malheureusement pas la réalité vécue sur ce territoire.

De plus, cette première place constitue un encouragement à poursuivre des politiques néfastes pour notre environnement. En effet, pourquoi mettre en place des politiques réellement écologiques quand, en en faisant le minimum, on est jugé exemplaire.

On le voit d’ailleurs sur le terrain puisque cela fait plusieurs années que l’Aveyron est avantageusement classé dans ce palmarès et que le conseil général de l’Aveyron et beaucoup de collectivités locales poursuivent les mêmes actions : artificialisation des sols par l’étalement urbain, gaspillage de l’eau, aide à une agriculture productiviste, construction d’infrastructures routières de transport dévoreuses d’espaces et productrices de rejets de gaz à effet de serre…

Regardons les critères qui ont permis ce classement et analysons-les plus en détail.

Voici le classement par critère et entre parenthèses, le classement 2010.

-       6ème dans la gestion des déchets (6ème)

-       39ème pour les critères de l’Agenda 21 (Mobilisation politique : 46%))

-       9ème pour l’agriculture bio (10ème)

-       3ème pour la qualité de l’air (1er)

-       19ème pour la qualité des eaux (1er)

-       1er pour les énergies renouvelables (3ème)

Concernant la gestion des déchets, le classement ne change pas par rapport à 2010. Tout comme l’action du département. Certes les ratios analysés sont stables, stabilité surtout du à l’effort des communes et communautés de communes en charge des déchets ménagers, le nombre de quais de transit de déchets augmente légèrement, mais nous continuons malheureusement à envoyer nos déchets ménagers ultimes (la poubelle noire) dans le Tarn. Pas de quoi pavoiser !

Sur les critères de l’Agenda 21, effectivement notre département a énormément de retard. Peu de collectivités se sont lancées dans un Agenda 21, même pas le département. Mais cela n’empêche nos élus de se gargariser à longueur de discours de « développement durable » en y mettant tout et n’importe quoi. A noter que l’an passé ce classement était basé sur la mobilisation politique en faveur de l’écologie, notamment sur le nombre d’élus départementaux se réclamant de l’écologie. Effectivement, vu les modes d'élections dans notre pays privilégiant les grands partis, difficile d'avoir beaucoup d'élus écologistes en Aveyron !

Concernant l’agriculture biologique, cette 9ème place tient plus à la volonté des acteurs locaux qu’aux éventuels soutiens des collectivités locales. Les aides pour le bio sont insignifiante (un peu plus pour la Région) par rapport aux aides à l’agriculture conventionnelle et productiviste.

La troisième place pour la qualité de l’air me semble par contre largement usurpée. La récente étude de l’Oramip sur la qualité de l’air de l’agglomération Ruthénoise démontre une forte détérioration de cette qualité. Mais on peut penser que l’augmentation du trafic routier sur les grands axes (A 75, RN 88, RD 840…), notamment le trafic de transit de poids lourds, conduise inévitablement à une dégradation importante de cette qualité de l’air.

Dans ce sens, ce classement devrait prendre en compte l’impact des politiques départementales des transports et leurs conséquences en matière de production de gaz à effet de serre. Par sa politique du tout goudron et la quasi absence de transports collectifs dignes de ce nom, l’Aveyron contribue à faire de Midi-Pyrénées la région championne de France pour sa part des rejets de gaz à effet de serre due aux transports.

 Le fort recul dans le classement pour la qualité des eaux est en effet inquiétant. D’autant plus que ce problème de qualité va être associé dans les années à venir à un problème de quantité des eaux et confronté aux budgets restreints des collectivités locales en matière de travaux pour la collecte et le traitement des eaux. On ne voit malheureusement pas d’évolutions positives dans les usages de l’eau. Il n’y a aucune remise en cause de certaines pratiques, notamment agricoles, et au contraire on se lance dans des projets démesurés de retenues collinaires.

environnement,écologie,Aveyron,Enfin, le critère qui permet à l’Aveyron de conserver cette première place est celui des énergies renouvelables. Et je m’en réjouis. Mais, ne nous cachons pas la face, il tient beaucoup notre capacité de production d’énergie hydraulique, notamment celle des grands barrages du nord Aveyron. L’éolien a du mal à se développer du fait de fortes contraintes réglementaires de l’Etat et d’opposants pas toujours objectifs. Le photovoltaïque qui avait un avenir important est maintenant freiné par le gouvernement actuel qui a choisi de baisser fortement les tarifs d’achat de l’électricité produite par ces panneaux.

« L’environnement, ça comme à bien faire » a dit il y a peu de temps notre président de la République. Jean-Claude Luche et beaucoup d’élus aveyronnais ne sont pas loin de penser la même chose.

L’Aveyron devient un territoire béni pour les camions en transit venant de toute l’Europe. Après la A 75 pratiquement gratuite, c’est une nouvelle autoroute gratuite que nos élus départementaux et régionaux veulent financer avec le doublement de la RN 88, la fameuse « diagonale du fou », alors qu’elle n’est pas de leur compétence. Les conséquences, on les connaît : artificialisation des sols, compartimentation d’espaces naturels, contribution à l’accroissement de rejets de gaz à effet de serre, incitation à l’accroissement du transports international de marchandises par la route… Rien là-dedans ne contribue à faire de l’Aveyron ce département « vert » que vante La Vie. Bien au contraire !

Est-il souhaitable pour les Aveyronnais que l’urbanisation de Rodez se poursuive jusqu’à Nuces, Bozouls et Naucelle, ou ne faut-il pas mieux aider à un développement harmonieux des petites villes et grands bourgs réparties sur le département ?

Faut-il continuer l’extension et la création de zones d’activités et de zones commerciales sur des terres agricoles ou ne vaut-il pas mieux réaménager les friches industrielles et commerciales à l’abandon et remodeler les zones existantes en les réorganisant et en les densifiant ?

Ne faut-il pas mieux aider une agriculture bio et de qualité, aider des jeunes à s’installer dans nos campagnes, plutôt que de poursuivre une agriculture consommatrice de toujours plus d’eau, d’énergie et productrice de gaz à effet de serre, de course aux volumes pour toujours plus de lait et de viande ?

Voilà les vrais questions que nous devons nous poser pour l’avenir de notre département. Et elles ne sont pas les seules.

Comme pour le Grenelle de l’Environnement, il ne faudrait pas que ce classement de La Vie deviennent pour nos responsables locaux une opération de verdissement écologique (greenwashing) qui cache en vérité la poursuite de pratiques destructrices. C’est d’ailleurs déjà bien parti puisque notre président du conseil général s’attribue en grande partie la responsabilité cette première place.

Téléchargez les 20 pages de ce dossier de La Vie avec une interview d'Eva Joly (11,5 Mo) : PALMARES 2011 DE L'ÉCOLOGIE - LA VIE.pdf