23/12/2019
Augmentation des tarifs du TUB : une mesure injuste et anti-environnementale
Les élus communautaires ont donc décidé le 19 décembre dernier d'augmenter les tarifs du TUB pour 2020. Et pas qu'un peu : en moyenne les tarifs augmenteront de 30%, le ticket unitaire passerait lui de 0,50€ à 1€, subissant ainsi une augmentation de 100% ! Or le tarif unitaire est surtout utilisé par les personnes sans beaucoup de ressources financières et éprouvant des difficultés à effectuer des démarches pour obtenir des réductions, notamment par des abonnements.
Cette augmentation est donc avant tout une profonde injustice.
Mais pas seulement pour ce motif. L'exploitation du TUB en lui même est excédentaire. Cette exploitation représente une dépense estimée pour 2020 à 464 633€ alors que le seul Versement Transport (taxe subie par les activités de plus de 11 salariés) représente une recette de 540 000€, auquel il faut ajouter la recette estimée de billetterie de 42 000€ et une compensation de la Région pour la desserte de la gare de Viviez en remplacement des bus Lio de 22 000€ (Voir tableau ci-dessous). Il faut certes rajouter aux dépenses une bonne partie des frais de personnel, pour être large les 2/3 des 67 000€ soit 44 600€, et quelques frais pour les charges externes de locaux, les autres services extérieurs et autres charges et les amortissements que l'on peut chiffrer à 50 000€. Ce qui fait une recette de 604 000€ pour des dépenses évaluées pour 2020 à 560 000€.
Si vous rajoutez que la forte augmentation de l'exploitation du TUB prévue en 2020 (464 633€) par rapport à 2019 (350 912€) est certes due pour une petite partie à l'ouverture de lignes TUB vers les communes de la vallée du Lot (malheureusement largement compensée par la baisse du service sur les communes urbaines), mais surtout par le fait que la communauté de communes s'est rendue captive à la société qui exploite ce service en vendant en 2015 les bus qui lui appartenait.
Cela a certes permis à la communauté de communes d'engranger une somme importante qui compense les déficits actuels, mais cette vente à fragilisé l'autonomie de Decazeville Communauté par rapport à un futur marché public. Les concurrents ne vont pas être nombreux à répondre à l'appel d'offre.
En effet, les entreprises de transport rechignent à répondre à des appels d'offres pour exploiter un service de transport collectif sur un petit territoire comme le nôtre lorsqu'elles sont obligées d'acheter le matériel roulant. De plus, les contrats sont plus longs pour permettre à l'entreprise retenue d'amortir le coût d'achat du matériel roulant : cinq ans au lieu de trois ans. Nous sommes donc plus dépendant d'une entreprise et pendant plus longtemps.
On peut regretter la vente des bus par Decazeville Communauté qui avait pourtant bénéficié en 2012 de subventions importantes pour acheter des bus dans le cadre du dispositif pour les Pôles d'Excellence Rurale.
Mais malgré cette hausse de l'exploitation du TUB en grande partie due à une gestion hasardeuse de Decazeville Communauté, le service du seul TUB est tout de même excédentaire.
C'est donc totalement injuste d'augmenter les tarifs de ce service utile à la population, notamment pour ceux qui n'ont pas d'autres moyens de transport.
A la réunion de la commission Transport & Mobilité du 26 décembre dernier, d'autres pistes avaient été évoquées pour faire évoluer le service du TUB.
Il a notamment été évoqué, avant que la plupart des élus le refuse, le principe de la gratuité du service. En effet, la recette estimée de la billetterie du TUB ne représente que 42 000€ pour 2020. Cela me semble surestimé, même avec l'augmentation prévue, car cette recette était de 30 927€ en 2018.
La billetterie scolaire représente une recette de 45 000€ et celle du TAD une recette de 7 000€ soit un total de recette, TUB comprise, de 94 000€ sur un budget global de 1 236 957€, soit 7,60% du budget.
Je comprend très bien que la plupart des villes ne peuvent pas faire les transports collectifs gratuits car ce serait impossible sans un soutient fort de l'Etat. Mais de plus en plus de communes, notamment les villes moyennes ou petites villes qui ont une part de recette de la billetterie comprise entre 5% et 10% du budget total des transports passent à la gratuité. C'est le cas par exemple pour Gaillac, Castres, Figeac, Cahors, Saint-Flour, Villeneuve-sur-Lot...
Se priver de 90 000€ euros de recette n'est pas la mer à boire ! D'autant plus que la gratuité procure aussi des avantages financiers importants : pas besoin de contrôleurs dans les bus, pas besoin de gestion des recettes, pas de vente de titres de transport dans les bus qui baisse la vitesse commerciale des bus, génère des retards et gène les chauffeurs lorsqu'il faut rendre la monnaie, sans parler du dépôt d'argent par les chauffeurs qui peut être source de malveillance...
Concernant le déficit prévu du service transport, il a été évoqué à la commission Transport & Mobilité du 26 novembre des pistes pour équilibrer le budget, car équilibrer ce budget est obligatoire par la loi.
C'est de toute façon ce que font toutes les AOM, souvent sans augmenter le prix de la billetterie.
Decazeville Communauté à malheureusement choisi la solution d'augmenter les tarifs en même temps que de baisser la qualité du service sur les communes urbaines.
Il avait été évoqué la possibilité d'équilibrer les comptes de ce budget en augmentant la recette venant des communes (parts communales) qui représentent 128 000€ (12%) au prochain budget prévisionnel. A charge ensuite à Decazeville Communauté de rendre cette opération indolore pour les communes en reversant une somme identique dans les dotations de compensation versées aux communes.
Certes, le service serait virtuellement en déficit, mais pas moins que d'autres services de la compétence de la communauté de communes comme les médiathèques (je m'empresse de dire que je suis bien sûr favorable à ces médiathèques) ou le développement économique.
Le même conseil communautaire qui a voté la hausse des tarifs du TUB a voté une subvention d'équilibre du budget général vers le budget développement économique de 1 336 700€ en section investissement et de 557 000€ à la section fonctionnement. Tout comme a été voté à ce conseil une suspension des versements de loyers à la SNAM.
Il s'agit donc bien de choix politique.
Il me semble très important d'aider les habitants de notre territoire dans leurs déplacements.
Voulons-nous un service de transports collectifs performant et pas cher, voire gratuit, pour attirer de nouveaux habitants et de nouveaux usagers en complément des modes actifs (vélo et marche) et lutter ainsi plus efficacement contre les effets du réchauffement climatique et améliorer la qualité de l'air de notre territoire qui en a fortement besoin ?
A cette question, je répond par la positive.
La solution d'augmenter les tarifs du TUB en même temps que l'on baisse les services sur les communes urbaines est une mauvaise solution.
Enfin, on peut également réfléchir à la reprise en régie totale ou partielle de ce service. Il faudrait certes racheter des bus, mais il faut étudier cette option car les coûts de fonctionnement pour une gestion déléguée telle que prévue actuellement risquent d'être exorbitants à l'avenir, du fait de la vente des bus et de notre dépendance à une entreprise privée.
Des appels à projet venant de l'Etat pour améliorer les services de transports collectifs sont régulièrement proposés. A nous de saisir la perche.
Addenda du 2 janvier 2020 :
Decazeville Communauté a fait paraitre un rectificatif dans l'édition du 2 janvier de la presse locale :
Je me dois d'apporter quelques précisions :
Les arrêts des Bonnières seront certes maintenus, mais sur une ligne de la Vallée du Lot... qui ne circulerait que le mercredi après-midi et le vendredi matin. Pas plusieurs fois par jour et tous les jours comme actuellement. Il y aura donc bien une baisse importante de la qualité de service du TUB sur les Bonnières.
Par ailleurs la suppression du service du TUB vers Combes supprimerait de fait les arrêts réguliers (plusieurs fois par jour) entre Combes et Decazeville, dont La Croix du Broual, Miramont et éventuellement la place Decazes. Le TAD (Transport à la Demande) prévu pour remplacer cette suppression de ligne est beaucoup moins performant... et plus cher.
En Allemagne la Deutsche Bahn baisse les tarifs de ses trains pour lutter contre le réchauffement climatique. A Decazeville on fait le contraire. Désolant !
Photos : cliquez sur les photos et tableau pour les agrandir
1 - jlc
Tableaux 2 et 3 : Decazeville Communauté
Photo 4 - Article de Centre-Presse
16:04 Publié dans Environnement, Politique locale, Transports et mobilité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : decazeville, transports collectifs, tub | | Facebook | | Imprimer |
24/07/2019
Baptême autostop et visite gratuite des coulisses d'Hier un Village
Après la mise en place des panneaux Rezo Pouce sur les 12 communes, Decazeville Communauté vous propose un baptême d'autostop, le samedi 27 juillet.
Venez visiter gratuitement les coulisses « d’Hier un Village » grâce au Rezo Pouce.
Rendez-vous à 10h devant la Maison de l’Industrie à Decazeville.
Les départs se feront par groupe de 2 ou 3 à l’arrêt d’autostop de Fonvergnes, en direction de Flagnac.
Après la visite, nous retournerons en autostop sur Decazeville.
Inscription obligatoire au 05 65 43 95 20.
Retrouvez Rezo Pouce Decazeville Communauté sur Facebook
09:42 Publié dans Energie, Transports et mobilité, Vallée du Lot | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | Imprimer |
14/12/2018
Decazeville : un équipement destiné aux piétons va disparaître
Certes, ce passe-piétons ou arc-en-ville ne fonctionnait plus depuis longtemps. Mais sa transformation en passerelle piétonne était souhaitable pour relier en toute sécurité le nord de la ville à son centre-ville, séparés par la dangereuse RD 840 où circulent plus de 8 500 véhicules/jour, dont un millier de poids-lourds. Traverser cette voie dont la vitesse n'est pas réduite est extrêmement dangereux. La transformation de ce passe-piétons en passerelle piétonne, solution que j'avais déjà évoqué, n’aurait coûté que 100 000 euros. Qu’est-ce au regard d'une vie peut-être épargnée et des centaines de milliers d’euros investis pour les véhicules motorisés sur la commune et au delà ? Surtout qu'il aurait fallu retrancher de ces 100 000 euros le coût du démantèlement et que de plus, le Conseil départemental aurait pu participer financièrement pour la sécurisation de cette route départementale. Malheureusement, depuis dix ans, nous étions peu à défendre cette option.
A ce désintérêt pour les piétons, il faut rajouter le mépris de la municipalité pour les cyclistes en interdisant les doubles sens cyclables et en n'incluant pas des aménagements pour les cyclistes lors de la rénovation de voiries. A l'heure où on demande plus de moyens pour la mobilité de chacun, c'est une attaque en règle contre les modes actifs à laquelle nous assistons à Decazeville. La municipalité Marty semble scotché aux années Pompidou en matière de mobilité. Pourtant le taux de motorisation à Decazeville n'est que de 72,8%, le taux le plus bas du Bassin et presque de l'Aveyron (moyenne nationale : 84%, moyenne départementale : 88,3%, sur le Bassin : 89%).
Il parait néanmoins que Decazeville Communauté va s'engager le 20 décembre à promouvoir les mobilités actives dans son Prochain Plan Global de Déplacements - Schéma Modes Actifs. C'est bien parti !
#ToutPourLaBagnole #Decazeville
Photo : jlc - licence Creative Commons
14:58 Publié dans Politique locale, Transports et mobilité | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | Imprimer |
30/10/2018
Non, je n'irai pas manifester contre la hausse du coût des carburants
Oui, il faut bien admettre que les coûts de carburants pour les automobilistes augmentent fortement depuis quelques temps. C’est certes dû aux taxes mais aussi à l’augmentation du baril.
Mais il ne faut pas oublier que les coûts des carburants ne représentent selon l’Automobile Club que 10% à 15%, selon que l’on roule à l’essence ou au diesel, des coûts de revient globaux de notre véhicule, pour une voiture achetée neuve. Car il faut aussi compter avec l’achat du véhicule (neuf ou occasion), son assurance, son entretien, les péages, le stationnement…
Le secteur des transports est responsable de près du tiers des rejets de CO2 en France dont plus de la moitié est imputable aux voitures.
Il serait donc raisonnable, tant pour diminuer nos rejets de CO2 que pour réaliser des économies conséquentes, de modérer l’usage de notre automobile, pour ceux qui en ont une bien sûr, car il y a beaucoup de monde en France qui n’a pas d’automobile.
Mais il faut bien avouer que nous ne sommes pas très raisonnables, car nous sommes toujours prompts à prendre notre voiture pour faire des trajets très courts. Ces trajets pourraient se réaliser à vélo et même à pied pour peu que nous puissions le faire en toute sécurité.
Mais pour les trajets plus longs, comment faire ?
J’en ai fait l’expérience récemment.
J’ai du me rendre samedi à Toulouse pour assister à une cérémonie de mariage. J’ai donc choisi comme la plupart du temps de le faire par le rail au lieu de prendre mon véhicule personnel roulant pourtant à l’essence.
Il faut avouer que ce n’est pas simple de prendre le train de Decazeville à Toulouse. Il faut d’abord prendre un car régional de Decazeville à Villefranche-de-Rouergue, puis prendre un TER de Villefranche-de-Rouergue à Toulouse-Matabiau et l’inverse pour le retour.
Départ donc à 9h47 de Viviez-Decazeville pour une arrivée à Toulouse-Matabiau à 12h21. Pour le retour, départ de Toulouse à 17h04 et arrivée à Viviez à 19h34. Durant mon court séjour à Toulouse, j’ai tout de même eu le temps de déjeuner, d’assister à Salle des Illustres au Capitole à la cérémonie de mariage et de me promener dans Toulouse une paire d’heures.
Les temps de trajets en train et en voiture sont à peu près équivalents. Mais le train vous dépose en centre-ville tandis que les temps en voiture n’incluent pas les bouchons à l’entrée et la sortie de Toulouse, les bouchons à l’intérieur de Toulouse et le temps pour trouver une place de stationnement.
Le coût du trajet en voiture est estimé à environ 30€ l’aller (ViaMichelin), soit 60€ l’aller-retour, comprenant les coûts de carburant et de péages, hors coûts extérieurs (achat, entretien, assurance, stationnement… du véhicule).
Sur ces horaires de week-end, le coût en car et en train est intéressant : 21,50€ l’aller-retour (voir image des billets de TER). En partant à 10h44 de Villefranche, j’ai bénéficié d’un billet EvasiO’ à 1€.
J’ai bien sûr également une carte LibertiO’ (24€/an) qui me permet d’avoir des avantages sur le retour Toulouse-Villefranche. Il est à noter qu’on ne peut pas bénéficier totalement de ces tarifs si l’on prend un billet unique Viviez-Decazeville – Toulouse-Matabiau. Il vous en coûtera 28,80€ l’aller retour au lieu de 21,50€. Ce que je trouve incompréhensible ! J’ai donc été obligé de scinder mes achats de billets pour obtenir les meilleurs tarifs.
L’amplitude des horaires d’ouverture de la gare de Viviez-Decazeville ayant été réduite (fermeture à 15h30 le vendredi !), il ne m’a pas été possible de prendre mes billets à cette gare à mon grand regret. J’ai donc été obligé de prendre mes billets sur internet : https://www.ter.sncf.com/occitanie. C’est certes facile, mais je me mets à la place des personnes qui n’utilisent pas internet, notamment les personnes âgées ; comment vont-elles faire ?
Concernant le bilan des rejets de CO2, il aurait été de 45,87 Kg avec ma Modus essence de 2011 (0,139Kg/Km X 165 X 2) et il a été de 9,88 Kg en train aller-retour.
Il n’y a donc pas photo ; le temps de trajet est identique en train et en voiture (hors bouchons), le coût de ce voyage en transports collectifs est financièrement intéressant et son impact sur le climat et la qualité de l’air est très nettement meilleur. Quand au risque d’accident, il est quasiment nul en train.
Les avantages du train s’amoindrissent si l’on fait le trajet à plusieurs personnes, mais ils restent toujours meilleurs en train avec trois à quatre personnes.
Alors comment expliquer que beaucoup plus de monde choisisse tout de même la voiture ? Par confort ? Par tranquillité ? Par le fait de ne pas être contraint par des horaires ? Par habitude ?
Sur le trajet de Viviez à Villefranche, nous n’étions que deux à l’aller dans le bus (moi-même et une personne montée à Lanuéjouls qui se rendait à Lyon en train en passant par Toulouse) et j’étais tout seul au retour. Je suis persuadé que de nombreuses personnes du Bassin et au delà sont allées à Toulouse (où aux arrêts intermédiaires) ce samedi là.
Que faudrait-il alors pour que nous choisissions plus souvent les transports collectifs et les modes actifs (vélo et marche à pied) pour les courts trajets ?
Que les transports collectifs soient beaucoup plus nombreux, un peu plus confortables et moins chers pour certains trajets.
Que l’on développe beaucoup plus la mobilité partagée, covoiturage privé (BlaBlaCar…) ou organisé type RézoPouce ou Plans de Déplacement Entreprises, l’autopartage entre particuliers ou organisé par des collectivités (type Citiz)…
Que les élus donnent sa juste place sur l’espace public aux autres modes de mobilité que la voiture afin que les vélos et les piétons puissent circuler et déambuler en toute sécurité.
Si les élus faisaient tout cela, nous ferions des énormes économies dans les dépenses de carburants y compris à la campagne et pour ceux qui sont obligés de travailler à quarante kilomètres de leur domicile. Nous pourrions même nous passer d’avoir une automobile individuelle ou à minima une deuxième automobile dans un foyer et nous ferions alors des énormes économies. Et quels bienfaits pour la qualité de l’air que nous respirons et pour le climat !
Dans ces conditions, je serais d’ailleurs le premier à abandonner ma voiture. Abandonner sa voiture ne veut pas dire cesser de conduire. Avec l’argent économisé, ont peut louer de temps en temps un véhicule en autopartage ou en location par exemple. Mais on a pas la charge financière d’un véhicule en permanence, y compris pour les 95% du temps où il ne roule pas.
C'est à tout cela que les taxes prélevées sur la vente des carburants doivent servir, pas pour donner des primes à l'achat de voiture électriques à des gens qui ont déjà deux ou trois voitures ou construire des autoroutes.
Alors oui, en tant que petit retraité, je suis moi aussi excédé par toutes les augmentations de dépenses obligatoires que nous subissons de ce gouvernement de brutes épaisses et de lobbyistes qui refuse de plus d’assumer sa responsabilité. Car oui, globalement, les petits avantages comme la baisse relative de la taxe d’habitation ne compensent pas et de loin les fortes augmentations des dépenses obligatoires que nous subissons.
Mais ne comptez pas sur moi pour aller manifester avec l’extrême droite ou les « bonnets rouges » locaux contre la hausse des carburants le 17 novembre. Même si d’autres revendications se sont depuis greffées à l’ordre du jour de cette manifestation, elle respire encore trop l’extrême droite et la fachosphère.
Il y a des motifs beaucoup plus importants de manifester que la hausse du gazole et je ne manque d’ailleurs pas l’occasion de le faire, que ce soit pour défendre les retraites, les salaires, contre le chômage organisé, pour demander d’agir rapidement contre le réchauffement climatique ou contre l’horrible projet Solena à Viviez et Aubin qui va finir par achever le Bassin.
Par contre le 17 novembre, j’enfourcherai mon vélo pour demander avant tout plus de transports collectifs moins chers et plus d’aménagement cyclables et piétonniers.
Et je participerai le 24 novembre à la journée sans achat, mais ce sera presque un jour habituel pour moi. Ce qui ne m’empêchera pas de passer comme tous les samedi chez mes petits commerçants alimentaires locaux.
Et le 8 décembre, je participerai à une nouvelle marche pour le climat.
Addendum du 17 novembre 2018 :
Le texte ci-dessous du sociologue Erwan Lecœur résume très bien le fond de la ma pensée et mes inquiétudes pour l'avenir :
On est bien peu de choses... tout s'accélère. Il y a encore quelques années, je ne pensais pas voir de mon vivant une telle confusion des esprits s'affaisser devant le spectacle triste des colères pétrolifères et des petites frustrations recuites de la middle class automobile. Il semble qu'une certaine idée de la politique et de l'intérêt général prend un sérieux coup dans l'aile, ces jours-ci. A force de ne plus savoir où elle habite, la gauche-qui-parle-pour-les-pauvres a peut-être perdu le sens des valeurs, en tentant l'aventure de l'opportunisme populiste. Mais à ce jeu de "plus populo que moi", depuis 40 ans, c'est Le Pen qui gagne à la fin. Lui qui fut très proche de Poujade peut voir aujourd'hui les médias lui promettre un hommage par les 3/4 du pays. En jaune, couleur des briseurs d'espoir. Devant une telle victoire "culturelle" d'une caricature aux allures du beauf de Cabu, la famille Le Pen pourra remercier tous les thuriféraires du "bon peuple" qui n'ont plus comme boussole qu'un fil FB et quelques Tweets rageurs. Fonce, automobiliste en colère, l'abîme est proche et plus rien ne s'oppose à ton hubris délirant. Les calculs absurdes du macronisme déclinant et les pincettes avec lesquelles les bien-pensants ont légitimé ta révolte de sale gosse ont permis ta victoire dans les rues et les réseaux sociaux. Après avoir expliqué comment tu te sens frustré, moqué, ignoré, tu pourras devenir la sève d'une force ardente qui se lève, brune et odorante, comme un litre de gasoil. Et on verra beaucoup de "Rhinocéros" au volant d'un SUV...
Erwan Lecœur est un spécialiste de l'extrême droite et du populisme. Il sait de quoi il parle.
Hier soir, en séance plénière du Conseil Régional d'Occitanie, les élus du Rassemblement National, après avoir enfilé des gilets jaunes, ont demandé à ce que le Conseil régional renonce au demi centime d'euro par litre de carburant que la région reçoit pour la TICPE (Taxe Intérieure de Consommation de Produits Energétiques). Cette taxe régionale presque insignifiante pour chacun d'entre-nous rapporte 60 millions d'euros que la Région met dans le pot des 782 millions d'euros consacrés au transports dans les transports scolaires. Devant les grossièretés et les insultes des conseillers régionaux RN, la présidente à été obligée de demander une fin de séance anticipée. Tout simplement honteux que des représentants du peuple se comportent de telle manière.
Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir :
1, 5, 6 et 7 : jlc, licence Creative Commons
2 : application ViaMichelin
3 : billets TER
4 : Carte Pastel : Région Occitanie
8 : page Facebook de Véronique Vinet, conseillère régionale
11:09 Publié dans Climat, Energie, Environnement, Politique locale, Société, Transports et mobilité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mobilité, rail, toulouse, carburants, voiture, ter, gares, viviez-decazeville | | Facebook | | Imprimer |
27/07/2018
Les cyclistes une fois de plus « oubliés » à Decazeville
Les travaux de voirie des rues Lassale et Miramont sur la RD 221 sont en cours de réalisation.
A l’examen de la pose des bordures de trottoirs, il semblerait que rien ne soit prévu pour la circulation des cyclistes dans cette rue en forte pente afin d’éviter qu’ils gênent la circulation dans le sens de la montée ou qu’ils soient percutés par l’arrière par des véhicules motorisés.
Le profil et la largeur de ces rues permettaient pourtant de réaliser une bande cyclable dans le sens de la montée sans toucher au stationnement, en gardant des trottoirs suffisamment larges et en sécurisant les sorties des rues de la Montagne, de l’Egalité, Emma Calvé et route de Vialarels.
C’était d’ailleurs une préconisation du Schéma Modes Doux adopté par la Communauté de Communes du Bassin Decazeville-Aubin le 22 juin 2010, préconisation que j’ai maintes fois répété lors de commissions urbanisme ou travaux, en conseil municipal, ou sur ce blog.
De plus, l’article L228-2 du Code de l’environnement précise : « A l’occasion des réalisations ou des rénovations des voies urbaines, à l’exception des autoroutes et voies rapides, doivent être mis au point des itinéraires cyclables pourvus d’aménagements sous forme de pistes, marquages au sol ou couloirs indépendants, en fonction des besoins et contraintes de la circulation. L’aménagement de ces itinéraires cyclables doit tenir compte des orientations du plan de déplacements urbains, lorsqu’il existe. »
Des aménagements cyclables auraient donc du être prévus dans la rénovation de ces deux rues.
J’ai bien sûr alerté l’association aveyronnaise Cyclo-Motivés 12 qui a pris le relais de l’Association pour la Défense et la Sécurité des Cyclistes en Aveyron.
La politique de découragement de l’usage du vélo se poursuit à Decazeville. C’est surement ça le « souffle nouveau » que voulait la majorité municipale. Le souffle des années Pompidou : tout pour la bagnole. Ils ont seulement quarante ans de retard !
Pendant que l'ADEME, dans le dossier du dernier numéro de son magazine sur l'adaptation au réchauffement climatique, met en avant les déplacements cyclables, Decazeville s'entête à interdire les cyclistes de ses rues.
Photos (cliquez sur les photos pour les agrandir) :
1 - jlc - Licence Creative Commons
2 - Schéma Modes Doux - Communauté de Communes du Bassin Decazeville-Aubin
3 - ADEME - Le Mag 117
15:53 Publié dans Développement durable, Environnement, Politique locale, Transports et mobilité, Véloroutes et voies vertes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : decazeville, modes actifs, rue lassale, loi laure | | Facebook | | Imprimer |
22/03/2018
Il reste beaucoup à faire pour la mobilité cyclable sur le Bassin
La FUB (Fédération Française des Usagers de la Bicyclette) a rendu public il y a quelques jours lors de son 18ème Congrès, les résultats du Baromètre des villes cyclables. Ces résultats sont le fruit de 113 000 réponses à travers toute la France. Seules les villes qui ont envoyé plus de 50 réponses sont analysées dans les résultats de ce Baromètre. Pour l’Aveyron, cela concerne donc Rodez et Villefranche-de-Rouergue.
Avec 25 réponses, Decazeville ne figure pas dans ce Baromètre, mais les réponses à cette enquête concernant Decazeville m'ont été communiquées.
Les points noirs pour Decazeville :
- la traversée de Decazeville et le franchissement des giratoires sur la RD 840,
- l’absence d’aménagements cyclables pour circuler en toute sécurité,
- bas de la rue Cayrade sans double sens cyclable qui oblige à un long détour,
- pas d’aménagements pour aller d’une commune à l’autre
- chaussées en très mauvais état
Parmi les réponses, on peut lire :
- tout est à faire car on part de zéro
- il faut que les véhicules respectent les vélos
- difficultés à circuler et à stationner à vélo
- prolonger la véloroute vers Capdenac
- pas de volonté locale,
- pratique du vélo dangereuse, non sécuritaire et un réseau routier déplorable,
- réseau de pistes à faire surtout que le Bassin est plat en partie…
On voit donc qu’il y a beaucoup à faire en matière de mobilité à vélo sur Decazeville et le Bassin. Espérons que le Schéma des Modes Actifs que Decazeville Communauté est en train d’étudier prendra en compte ces réflexions et surtout que les communes et Decazeville Communauté mettront rapidement en place des aménagements et des actions afin de rattraper ce retard préjudiciable pour l’attractivité de notre territoire.
Pour illustrer cette note, une photo prise il y a quelques jours à Decazeville
Ces touristes avaient garé leur camping-car à Boisse-Penchot et ils effectuaient une visite du Bassin avec leurs vélos à assistance électrique. Ils ont accepté de poser pour la photo.
Ils effectuaient quelques achats alimentaires à la boulangerie place Wilson. On voit donc l’intérêt de développer le tourisme cyclable sur tout le Bassin urbain et les communes de la Vallée du Lot avec des aménagements judicieux et sécurisés complémentaires de la véloroute de la Vallée du Lot, aménagements qui serviraient également aux déplacements quotidiens de nous tous.
Dans l'immédiat, il serait souhaitable de mieux organiser la cohabitation entre tous les modes de mobilité en apaisant la circulation sur les communes urbaines, notamment Decazeville, afin de protéger les usagers les plus vulnérables : piétons et cyclistes.
Encore merci à tous les répondants locaux de ce Baromètre des villes cyclables.
Il reste également à la ministre des Transports, madame Elisabeth Borne, à obtenir des arbitrages financiers auprès de Bercy qui soient à la hauteur du plan vélo sincère et structuré qu’elle a annoncé lors du Congrès de la FUB.
La presse quotidienne régional a consacré un article à cette note
Photo : jlc ©cc
18:15 Publié dans Politique locale, Transports et mobilité, Vallée du Lot, Véloroutes et voies vertes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vélo, decazeville, véloroute | | Facebook | | Imprimer |
05/11/2017
Essor du vélo dans nos villes et sécurité routière
Le Cerema, Centre d’Etudes et d’expertise sur les Risques, l’Environnement, la Mobilité et l’Aménagement, est un établissement public à caractère administratif (EPA) sous la tutelle conjointe du ministère de la Cohésion des Territoires et du ministère de la Transition Ecologique et Solidaire.
Il est un centre de ressource indispensable pour les collectivités locales et leurs élus. Il participe également à la formation des professionnels, des élus, des associations dans les nombreux domaines dont il s’occupe. C’est notamment le cas pour tout ce qui touche à la mobilité tant des personnes que des marchandises.
Je participe régulièrement depuis des années aux journées d’échanges que le Cerema organise dans tout le grand sud-ouest dans le cadre de « Une voirie pour tous ». Ces journées sont très riches. Elles permettent de faire un point sur la législation qui évolue en permanence dans ce domaine et sur les pratiques qui évoluent également, suivant notamment cette législation, mais allant parfois au delà, la loi mettant parfois du temps à rejoindre la pratique.
Le Cerema vient d’éditer une série de fiches téléchargeables concernant l’évolution du code de la route en faveur des piétons et des cyclistes.
Certaines me semblent importantes pour nos petites villes et bourgs aveyronnais. Faciliter les déplacements des piétons et des cyclistes devrait être au cœur des politiques de mobilité de nos territoires.
D’autant plus que certains aménagements pour un meilleur partage de la voirie et des espaces publics entre tous les usagers ne demandent pas beaucoup d’investissements financiers.
Les fiches sur le double sens cyclable, la zone de rencontre, la zone 30 ont retenu toute mon attention, parce que ces aménagements constituent le minimum pour une circulation apaisée dans nos centres villes et centres bourgs et peuvent éviter de nombreux accidents.
Ces aménagements ont aussi bien sûr un impact positif sur la qualité de vie en matière notamment d’environnement sonore et de qualité de l’air.
La révision du Plan Global de Déplacements et du Schéma des Modes Actifs sur le territoire de Decazeville Communauté est une chance pour intégrer ces nouvelles recommandations du code de la route.
Alors, on s’y lance sur le Bassin ?
Plus de villes cyclables :
Amis cyclistes du Bassin, vous pouvez toujours répondre à ce questionnaire sur le baromètre des villes cyclables pour exprimer votre avis sur la cyclabilité de nos villes, notamment Decazeville. Déjà cinq personnes du Bassin ont répondu à ce questionnaire. Rejoignez-les en répondant à votre tour à ce questionnaire.
Rue Cayrade : toujours la vitesse !
Une nouvelle sortie de route s’est déroulée avant hier dans la rue Cayrade, au même endroit que les deux précédentes. Sans vouloir remettre en cause la bonne volonté des services de l’Etat et de la police nationale qui ont fait dernièrement une opération de sensibilisation par des contrôles de vitesse, la solution ne viendra que par des aménagements obligeant à réduire la vitesse et dans un meilleur partage de la voirie par tous les usagers de cette rue. Le code de la route le recommande : la voirie sur cette zone doit être aménagée de façon cohérente avec la limitation de vitesse applicable.
Cette rue mise en double sens cyclable éviterait des grands détours aux cyclistes et obligerait les voitures à adopter un comportement prudent et respectueux des autres usagers, notamment les plus vulnérables, piétons et cyclistes. Son aménagement en zone de rencontre me semble aussi indispensable tant pour la sécurité routière que pour l’essor de la fréquentation commerciale et la qualité de vie dans cette rue.
Photos :
- 3 fiches du Cerema
- Article de La Dépêche du Midi du 4 novembre 2017
- Baromètre des villes cyclables - ©FUB
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21/09/2017
Le vélo n’est vraiment pas le bienvenu à Decazeville
Lors du conseil municipal d’hier soir, un point me concernant figurait dans les décisions prises en délégation par M. le maire. Il s’agissait de défendre les intérêts de la commune d’ester en justice contre moi-même.
J’ai donc pris la parole pour apporter des précisions sur ce point, mais j’ai malheureusement été fréquemment interrompu par le maire lui-même qui souhaitait que je cesse. J’ai pu mesurer que la méconnaissance des élus majoritaires sur la réglementation et les usages de la bicyclette en ville était abyssale. Pour tout dire, elle est avant tout dogmatique, la plupart des élus considérant le vélo tout juste comme une activité de loisir et souhaitant laisser à la bagnole toute la place de l’espace public de notre ville. Ils ont juste 30 ans de retard !
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La loi a fortement évolué depuis 2014 en faveur des mobilités actives (que l’on appelait “mobilités douces“ il y a peu) et plus généralement en faveur d’un partage des espaces publics par tous les usagers :
- Plan d’Actions pour les Mobilités Actives (PAMA) en avril 2014
- Partager l’espace public et sécuriser les modes actifs
- Valoriser les enjeux économiques et sanitaires de la pratique du vélo
- Décret 2015/808 du 15 juillet 2015:
- Application réglementaire des mesures du PAMA avec de nombreuses mesures visant notamment l’amélioration des cheminements piétons et cyclistes, l’extension des ZCA (Zones de Circulations Apaisées)…
- Ce décret pose le principe du double-sens cyclable pour les cyclistes comme étant la règle sur les voies à sens unique limitées à 30 Km/h, et moins. Certes, une dérogation à cette règle peut être appliquée, mais elle doit être dûment circonstanciée par l’autorité investie du pouvoir de police
- L’Arrêté du 23 septembre 2015 relatif à la modification de la signalisation routière en vue de favoriser les mobilités actives vient compléter les mesures du décret 2015/808.
Depuis 2016, ces mesures ont eu un réel effet positif sur la fréquentation des cyclistes dans les villes qui ont mis en place des aménagements pour satisfaire ces mesures réglementaires. Elles ont également eu un effet positif dans l’apaisement de la circulation et l’amélioration de la sécurité routière.
J’étais encore la semaine passée à Tarbes pour une rencontre organisée par le Cerema dont le thème était : petits bourgs, villes moyennes, écoquartiers, comment apaiser la circulation et favoriser le partage de la voirie. J’ai pu apprécier par les réalisations concrètes en Midi-Pyrénées présentées ce jour là, les bienfaits d’une telle politique de mobilité, tant pour la sécurité routière, que pour l’activité des commerces ou l’amélioration du cadre de vie des riverains.
Madame la Ministre des Transports a encore redit hier lors du lancement des Assises de la Mobilité qu’il fallait encourager les mobilités actives.
Concernant cette procédure, j’ai pour ma part tout fait pour l’éviter :
Depuis la publication du Décret 2015/808 du 8 juillet 2015, j’ai informé plusieurs fois la commission urbanisme de la commune sur l’obligation de s’y conformer, notamment pour la généralisation des doubles sens cyclables dans les rues à sens unique à 30 Km/h et moins.
J’ai envoyé le 12 janvier 2016 un courrier à M. le Maire détaillant ce décret applicable le 1er janvier 2016 et ses conséquences pratiques sur certaines rues de Decazeville. Dans ce courrier, je proposais également mes services pour étudier avec M. le maire, ses adjoints et les services techniques de la ville les conditions pour appliquer concrètement ce décret sur ces rues.
Le 18 février 2016 vous avez pris un arrêté municipal d’interdiction de circulation des vélos en double sens dans les rues Cayrade (de la place Wilson et la rue du Maréchal Foch) et dans la rue du 4 Septembre (pourtant proposé dans le Schéma des Modes Doux du Bassin en 2010).
Ayant épuisé les méthodes gracieuses pour vous inviter à appliquer ce décret, j’ai donc saisi en tant que cycliste decazevillois le Tribunal Administratif de Toulouse le 11 avril 2016.
Mon but n’était bien sûr pas de me lancer dans une procédure, mais de vous démontrer avec ma requête, que l’application de ce Décret dans ces rues ne pénalisait absolument personne, n’était absolument pas dangereuse et qu’elle contribuait au contraire à favoriser une circulation apaisée dans ces rues, à améliorer la sécurité routière et à participer à l’essor des commerces en centre ville comme le démontre de nombreux exemples maintenant. Je précise que cela fait maintenant neuf ans que les doubles sens cyclables sont la règle dans les rues à sens unique en zones 30 avec la satisfaction de tout le monde et que l’accidentologie générale est plutôt en baisse dans ces rues, y compris pour les cyclistes alors que la circulation de ceux-ci a très fortement augmenté.
Un accident récent rue Cayrade basse, qui aurait pu avoir des conséquences graves, a soulevé le problème de la vitesse excessive des véhicules motorisés dans cette rue, notamment la nuit.
Je rappellerai juste que l’article R110-2 du Code de la Route précise que “ pour les zones à 30 Km/h, l’ensemble de la zone est aménagé de façon cohérente avec la limitation de vitesse applicable “.
Un radar pédagogique ne sert pas directement à ralentir la vitesse. C'est juste un élément d'information et de prévention.
Les commerçants demandent que l’on réduise la vitesse sur cette portion de rue par des aménagements. Ils ont tout à fait raison. Il faut des aménagements pour ralentir la vitesse des véhicules : coussins berlinois, surélévation, rétrécissement ponctuel… Mais un double sens cyclable contribuerait en plus à un meilleur apaisement de la circulation. Toutes les études vont dans ce sens.
Je ne fais bien sûr pas une affaire personnelle de cette procédure, bien que je vais la supporter financièrement tout seul, sans argent public. Je souhaite avant tout faire connaître et faire appliquer les droits des usagers du vélo et l’obligation qu’ont les collectivités à les considérer, notamment la ville de Decazeville.
Vous prétendez défendre les intérêts de notre commune. Je ne suis pas sûr que votre arrêté d’interdiction des cyclistes dans certaines rues de Decazeville contribue au rayonnement, au dynamisme et la modernité de notre ville.
Bien au contraire.
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A la suite de mon intervention, M. Le maire s'est vanté d'avoir déjà gagné au Tribunal Administratif.
Il a certes gagné une première partie, mais pas glorieusement puisque c'est mon intérêt à agir qu'il a contesté par l'intermédiaire de son avocat.
Il n'y a donc pas eu encore un jugement sur le fond, c’est à dire sur le fait de savoir si les doubles sens cyclables sont réglementaires et souhaitables à Decazeville.
Le fait de contester mon intérêt à agir vise évidemment à éviter un avis du Tribunal Administratif qui me serait favorable sur le fond, mais aussi à me décourager de poursuivre cette affaire par fatigue ou par manque de moyens financier car j'engage mes ressources personnelles pendant que lui se sert de l'argent des contribuables decazevillois.
Malheureusement pour lui, je suis avant tout un militant écologiste et un militant de la cause cyclable et j'ai bien sûr fait une requête en appel auprès de la Cour Administrative d'appel de Bordeaux à l'encontre de l'ordonnance du Tribunal Administratif de Toulouse.
Et puis il y a eu aussi la phrase habituelle du maire pour essayer de me déstabiliser : pourquoi ne l'avez-vous pas fait lorsque vous étiez aux affaires ? Et il y a bien sûr ma réponse habituelle : vous devez tout de même vous souvenir que je n'ai jamais été maire de Decazeville. J'avais maintes fois insisté en réunions préparatoires pour l'aménagement de cette rue sur la prise en compte de la protection des usagers vulnérables, piétons, cyclistes et PMR. J'avais même déjà proposé la création d'une zone de rencontre sur ce tronçon de rue. Malheureusement, je n'ai pas été suivi. J'ai tenu également à préciser que les évolutions réglementaires pour faciliter le partage de la voirie datent de 2014, année où M. le Maire est entré en responsabilité.
Un collègue de la majorité est revenu sur la dangerosité de créer un double sens cyclable sur une voirie si “étroite“. J'ai répondu que 3,50 m n'est pas une voirie étroite et que dans beaucoup de villes où ces aménagements sont en place, la voirie est beaucoup moins large et tout se passe très bien. Il faut juste sortir un peu de Decazeville pour voir ce qui se passe ailleurs sans problèmes.
En fait, ceux qui ne veulent pas ces aménagements, ce sont les conducteurs de bagnoles qui n'ont jamais fait de vélo ou si peu, et qui ne veulent pas céder un pouce de leurs privilèges.
Et bien non ! La voirie appartient à tout le monde !
M. le Maire a toujours la possibilité de stopper la procédure au Tribunal Administratif quand il le veut en prenant un autre Arrêté autorisant les doubles sens cyclables et en créant les aménagements nécessaires pour les cyclistes à Decazeville.
Quoi qu’il en soit, il ne sortira pas grandi de cette procédure. Il restera de toute façon celui qui a tout fait pour gêner les mobilités actives à Decazeville, celui qui fait une politique de mobilité (et pas seulement) digne des années Pompidou.
Je tiens à rappeler que je bénéficie heureusement du soutien moral de mes collègues de la minorité du conseil municipal, mais aussi de nombreuses personnes du Bassin et d’associations régionales et départementales de défenses des cyclistes.
Dans un courrier au maire de Decazeville à la suite de l’Arrêté pris par celui-ci, le président de l'Association pour la Défense et la Sécurité des Cyclistes en Aveyron écrivait :
“ Vous justifiez votre décision d'Arrêté par un manque de sécurité pour les cyclistes.
Je vous remercie, au nom de l'association, par l'intérêt que vous portez à la sécurité des cyclistes. Le problème, c'est que, jusqu'à maintenant, dans la commune, cette sécurité est essentiellement permise par des interdictions de circulation pour les cyclistes. C'est sûrement efficace mais pas très encourageant pour favoriser ce mode de déplacement “.
Tout est dit.
Enfin, comme si les mauvaises nouvelles pour les usagers du vélo sur le Bassin ne suffisaient déjà pas, il semble que la véloroute de la Vallée du Lot sur notre territoire ait du plomb dans l’aile. Les élus urbains de Decazeville-Communauté ne veulent plus investir un centime d’euro sur cette infrastructure pourtant de plus en plus fréquentée, notamment cet été avec une explosion du passage de cyclotouristes qui dure d’ailleurs encore. Elle est également utile pour les déplacements quotidiens des habitants des communes rurales le long du Lot et même au delà.
Il n’y aurait donc pas un centime pour réaliser les accès aux passerelles du Pont de Bourran et de celle de Boisse-Penchot. Déplorable ! A suivre.
En cliquant ici, toutes mes notes concernant la mobilité, notamment à Decazeville et sur le Bassin.
Addendum du 26 septembre :
La presse locale a fait un court récit de ce débat
L'article de La Dépêche du Midi en cliquant ici
L'article de Centre-Presse ci-dessous (cliquez dessus pour l'agrandir) :
Ces articles sont un peu réducteurs et incomplets, mais vu le format, difficile de faire mieux. Ma note a le mérite d'apporter des précisions nécessaires.
En attendant les aménagements pour ralentir la vitesse rue Cayrade, notamment la mise en place de coussins berlinois, d'une zone de circulation apaisée et d'un double sens cyclable, les accidents continuent. Voir l'article de Centre-Presse d'aujourd'hui ci dessous :
Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir
Photo 1 : Decazeville : un vélo accroché à une barrière sur le trottoir car le stationnement vélo à l’arrière n’est pas protégé et ne comporte aucun arceau pour accrocher le vélo – photo jlc
Photo 2 : Double sens cyclable dans une courbe dans les mêmes conditions que la rue Cayrade à Decazeville. Photo : présentation Cerema
Photo 3 : l’arrêté de la ville de Decazeville pour interdire les doubles sens cyclables
Photo 4 : Les associations de commerçants travaillent volontiers avec les associations de cyclistes car le client venant à vélo ou à pied revient plus souvent, même si ses achats sont moins conséquents par passage. – Photos : diverses animation commerciales en direction des clients cyclistes.
Photo 5 : Les cyclistes decazevillois sont obligés de faire un détour de 600 à 800 mètres pour accéder aux commerces du bas de la rue Cayrade – OpenStreetMap et jlc
Photo 6 : L’arrêté a été pris en raison des aménagements et de la faible largeur de voirie. Le Certu, devenu Cerema, recommande dans le Guide pour la mise à double-sens cyclable un voirie de 2,70 m minimum de largeur. Or la voirie rue Cayrade est de 3,50 m de largeur et même beaucoup plus si l’on rajoute le caniveau pratiquement à fleur de la voirie, l’espace entre les voitures en stationnement très large (2,50 m au lieu de 2,00 recommandé) et la voirie et celui entre le caniveau et les barrières protégeant les piétons. Schéma : Certu
Photo 7 : Plan de coupe de la rue Cayrade – Photo : mairie de Decazeville
Photo 8 : Article de Centre-Presse du 13 juin 2016
Photos 9 et 10 : Articles de Centre-Presse du 26 septembre 2017
11:56 Publié dans Climat, Développement durable, Energie, Environnement, Société, Transports et mobilité | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | Imprimer |
22/08/2017
La vitesse, encore et toujours à Decazeville !
Il y a vraisemblablement un problème de vitesse des véhicules motorisés dans la partie déjà réaménagée de la rue Cayrade. Les barrières devant le New Bar en ont fait les frais récemment. Heureusement, c’était la nuit et la vitesse ne serait peut-être pas seule en cause. Mais ce n’est pas le premier accident de ce genre.
Si la vitesse est limitée à 30 km/h sur cette rue, aucun aménagement n’incite réellement à respecter cette vitesse. Or l’Article R110-2 du Code de la Route précise que “ pour les zones à 30 Km/h, l’ensemble de la zone est aménagé de façon cohérente avec la limitation de vitesse applicable “.
Certes, nous ne sommes pas à proprement parlé dans une « zone 30 », mais la législation n’interdit pas d’appliquer la réglementation spécifique aux « zones 30 » dans une rue limitée à 30 Km/h. C’est même plus que recommandé.
Il n’y a malheureusement pas d’aménagements spécifiques pour inciter les véhicules motorisés à respecter la vitesse de 30 Km/h dans ce tronçon de la rue Cayrade à sens unique relativement large, pas de surélévation, de ralentisseur, de chicane… Seul, un radar pédagogique situé à l’entrée de ce tronçon informe les conducteurs des véhicules motorisés sur la vitesse de leurs véhicules à l’entrée de cette rue mais ne décourage pas réellement d’être à une vitesse supérieure. Beaucoup de véhicules sont largement au dessus quand la circulation est faible, la nuit notamment.
Il faut donc ralentir la vitesse de circulation des véhicules motorisés sur ce tronçon de rue. Plusieurs solutions existent, solutions qui sont même cumulables.
Il y a d’abord des solutions d’aménagements. Installer des coussins berlinois, des surélévations ou des chicanes décourage de rouler vite. Le coussin berlinois de l’avenue du 10 août en face de la maison de santé semble efficace pour ralentir la vitesse par exemple. Ces aménagements sont indispensables sur ce tronçon de la rue Cayrade. Ils auraient du être même prévus lors de la réhabilitation de cette rue. J’ai fais ce que j’ai pu, mais malheureusement, je n’ai pas été entendu.
Il est à noter que des aménagements obligeant à réduire la vitesse contribueraient de plus à sécuriser cette rue contre une éventuelle attaque de voiture bélier. Lire à ce sujet l’excellent article d’Olivier Razemon : Le bloc béton, nouveau venu dans le paysage urbain.
Comme autre moyen de réduire la vitesse sur ce tronçon, il y a le partage de la voirie entre tous les usagers par la création notamment sur ce tronçon commerçant d’une “ zone de rencontre “.
Qu’est-ce qu’une “ zone de rencontre “ ? L’article R 110-2 du Code de la Route le précise : « Une zone de rencontre est une section ou ensemble de sections de voies en agglomération constituant une zone affectée à la circulation de tous les usagers. Dans cette zone, les piétons sont autorisés à circuler sur la chaussée sans y stationner et bénéficient de la priorité sur les véhicules. La vitesse des véhicules y est limitée à 20 km/h. Toutes les chaussées sont à double sens pour les cyclistes, sauf dispositions différentes prises par l’autorité investie du pouvoir de police. Les entrées et sorties de cette zone sont annoncées par une signalisation et l’ensemble de la zone est aménagé de façon cohérente avec la limitation de vitesse applicable.»
L’article R 412-6 du Code de la Route précise que : « tout véhicule en mouvement ou tout ensemble de véhicules en mouvement doit avoir un conducteur. Celui-ci doit, à tout moment, adopter un comportement prudent et respectueux envers les autres usagers des voies ouvertes à la circulation. Il doit notamment faire preuve d'une prudence accrue à l'égard des usagers les plus vulnérables. »
Les zones de circulation apaisées, notamment les zones rencontre, développent les réflexes des conducteurs des véhicules motorisés à modérer leur vitesse notamment au niveau des intersections et à faire preuve de plus d’attention vis à vis des autres usagers de la voirie, notamment les plus vulnérables, piétons, cyclistes...
Ce n’est pas la première fois que je demande la création d’une zone de rencontre sur ce tronçon de rue avec bien sûr un double sens cyclable.
Le Décret 2015-808 du 15 juillet 2015 pose le principe du double-sens cyclable pour les cyclistes comme étant la règle sur les voies à sens unique limitées à 30 Km/h, et moins. Une dérogation à cette règle doit être dûment circonstanciée par l’autorité investie du pouvoir de police
En étendant le principe de généralisation des doubles sens cyclables sur les voies où la vitesse est limitée à 30 Km/h ou moins, le décret 2015/808 vise à simplifier la compréhension de la règle par tous les usagers.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les enquêtes démontrent qu’il n’y a pas d’accidents supplémentaires lors de la mise en place de doubles sens cyclables ; le nombre d’accident et leur gravité auraient même tendance à diminuer du fait d’une vitesse réduite et d’une attention redoublée de tous les usagers.
Addendum du 26 août 2017 :
Centre-Presse a consacré aujourd'hui un article à l'accident rue Cayrade mentionné en début de note.
Les commerçants réclament, comme je l'ai également demandé dans cette note, un ralentisseur dans cette rue.
La réponse du maire est sidérante et démontre son incompétence en matière de mobilité , d'aménagement de voirie et sur la législation concernant la circulation.
C'est au maire, en tant que responsable de la sécurité dans sa ville, qu'il incombe de prendre des mesures techniques et réglementaires afin de modérer la circulation sur la voirie de la ville. Un panneau "30“ ne suffit bien sûr pas. Comme indiqué plus haut, la rue doit être aménagée en cohérence avec la limitation de vitesse. Faire des rues où l'on peut rouler à 80 km et les limiter à 30 kmh est déjà irresponsable. Persister dans l'erreur est tout aussi irresponsable. Se satisfaire de la situation parce que le propriétaire de l'accident est venu faire un constat à la mairie me laisse sans voix.
16:28 Publié dans Politique locale, Transports et mobilité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : decazeville, circulation, rue cayrade, double sens cyclable, sécurité routière | | Facebook | | Imprimer |
08/07/2017
Decazeville : des passages piétons sécurisés… pour les bagnoles !
J'avais déjà eu l'occasion de me pencher sur cette mesure dans une note précédente.
A Decazeville, on est revenu aux années Pompidou qui voulait adapter la ville à la voiture. Plutôt que de faciliter les déplacements à pied (et à vélo) dans le centre ville, la mairie préfère rallonger et compliquer les déplacements des piétons pour que les véhicules motorisés continuent à rouler aussi vite ! Le partage de la voirie entre tous les usagers et la priorité donnée aux usagers les plus vulnérables, c’est pas encore arrivé aux oreilles des élus de Decazeville.
Article de La Dépêche du Midi du 6 juillet 2017.
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29/06/2017
Quel centre-ville de Decazeville pour les cinquante prochaines années ?
Nous avons donc eu le lundi 12 juin un conseil municipal privé (pourquoi privé ?) dont l’ordre du jour portait uniquement sur la validation du choix du jury du concours intercommunal concernant le projet d’urbanisme et d’architecture pour la revitalisation du centre bourg.
Quelques frustrations :
Je ne vous cache pas que j’aurais aimé voir les projets des deux autres candidats non retenus, d’abord parce que je m'intéresse depuis longtemps à tout ce qui touche à l'urbanisme et aux aménagements urbains. Ensuite pour savoir si le jury avait choisi le meilleur projet pour notre ville, et enfin pour y trouver peut-être des bonnes idées. Malheureusement, une fois de plus, nous ne saurons rien des deux autres projets. Tout a été fait dans le plus grand secret. Il ne faut surtout pas remettre en question le choix du jury. Dommage car ce n’était peut-être pas le projet que nous aurions préféré.
J’ai tout de même pu voir quelques images d’un autre projet. Je trouve par exemple l’arcade qui surplombe la percée entre la rue Cayrade et la place du 10 Août présentée par CL Architecture plutôt réussie (voir photo au dessus). Elle invite vraiment à venir rue Cayrade. Mais je ne connais malheureusement pas ce projet en totalité. Quant au troisième projet, je n’ai rien trouvé sur internet, car c’est la seule source pour nous renseigner.
Nous n’avons eu aucun rapport écrit sur le déroulement de cette consultation et sur les critères qui ont prévalus pour le choix du candidat et donc le rejet des deux autres bureaux d’étude.
Le programme qui avait été donné aux candidats ne me semblait pas du tout ouvert.
Lorsque l’on refait une rue importante à Decazeville, c’est au moins pour 50 ans. Pour la rue Gambetta refaite entièrement en 2005-2006, cela faisait 70 ans que les réseaux et la surface de cette rue n’avaient pas été rénovés.
Pour ce concours d’architectes il aurait donc été souhaitable de demander aux concurrents d’établir un projet qui convienne à la foi à la vie des toutes prochaines années et de celle des 50 à 70 prochaines années.
En cela, il aurait été intéressant d’organiser des ateliers de prospective avec la population.
Mais c’est une autre solution qu’avait choisi la majorité municipale.
Tout le monde se souvient des essais de circulation et de stationnement pour le moins hasardeux et des enquêtes-sondages approximatifs et maladroits où il n’a pas été suffisamment pris en compte la parole aux riverains et des usagers quotidiens de cette rue. Le résultat de ces opérations s’est malheureusement soldé par le choix de la mise à double sens de circulation du haut de la rue Cayrade, contrairement au bas de cette rue qui est en sens unique montant.
Bien sûr la méthode était mauvaise. Si vous interrogez des riverains et des chalands de cette rue, ils souhaitent avant tout moins de circulation motorisée et des trottoirs plus larges, moins de bruit et de pollutions et plus de place pour les piétons.
Même avec la meilleure volonté des candidats, même avec un programme qui demandait pourtant “ un objectif de réduction du transit de véhicules dans la rue Cayrade pour favoriser les commerces et les résidents “, assurer deux voies de circulation pour les véhicules motorisés plus du stationnement sur cette rue, était extrêmement pénalisant pour réaliser un projet cohérent à même de répondre aux exigence du futur et même du présent.
On aurait pu demander aux candidats la présentation d’une proposition variante avec une circulation motorisée à sens unique et plus de place laissée aux modes actifs de mobilité (vélo et marche), aux riverains, aux chalands, aux animations, à la vie de cette rue… Il suffisait d’augmenter un tout petit peu l’enveloppe financière pour ce concours. Mais nous aurions pu réaliser des économies par la suite.
On a manqué là la dernière occasion de pouvoir présenter à la population une autre vision de cette rue, plus moderne, plus ouverte vers l’avenir, avec des esquisses qui aurait pu éventuellement faire accepter un projet plus attrayant.
On a aussi mis à mal la possibilité de pouvoir revenir si nous le souhaitions à l’avenir, à une circulation à sens unique. Dans le projet présenté, les trottoirs seront surélevés ce qui rend la largeur des voies de circulation et de stationnement fixe. Ce sont des problèmes d’écoulement d’eau de pluie lors de grands orages qui ne permettraient pas de réaliser la rue sur un seul niveau.
Peut-être là aussi nous aurions pu trouver des solutions techniques permettant de réaliser des trottoirs surélevés uniquement sur le bas de cette rue avec sa rencontre avec la rue du Maréchal Foch.
Je note tout de même que CL Architecture a réalisé la rue Cayrade sur un seul niveau, sans trottoirs surélevés.
L’étude URBANE réalisée en 2012 prévoyait la rue Cayrade sur un seul niveau et avec un seul sens de circulation, mais avec la possibilité de revenir temporairement ou définitivement au double sens de circulation en empruntant une partie des zones piétonnes pour le stationnement.
Voir les esquisses ci-dessus
Quoi qu’il en soit, c’est pour moi une erreur de laisser cette rue commerçante et où l’on souhaite que les gens reviennent y habiter, à double sens.
J’ai maintes fois développé sur ce blog mes propositions pour aménager cette rue de manière à ce que clients fréquentent les commerces et pour donner l’envie de venir y habiter tout en y maintenant une circulation motorisée (à sens unique et en invitant la circulation de transit à passer ailleurs), du stationnement et en permettant aux piétons, chalands et cyclistes de pourvoir y circuler en toute sécurité, tranquillité et plaisir.
L’origine de ce projet :
Lors de sa restitution en conseil municipal privé le 12 juin dernier, j’ai été plus que ravi d’entendre le responsable du projet Dessein de Ville dire que le schéma de secteur de Decazeville (Etude URBANE) que nous avions réalisé en 2012 tenait encore très bien la route.
Parce que, que n’a t’on pas entendu dire de cette étude par l’actuelle majorité ! Qu’elle n’était pas bonne, qu’elle n’était pas à l’origine du dossier AMI, que d’ailleurs le projet AMI, c’était uniquement la majorité qui en était le géniteur.
Encore lors du conseil municipal du 29 mai dernier l'adjoint à l'urbanisme déclarait même : « Comment l’opposition peut, au conseil municipal du 23 février oser dire à demi-mot, qu’elle est à l’origine de l’AMI centre bourg alors que le concours national à débuté en juin 2014 et que vous n’étiez plus aux commandes depuis avril 2014 “
La ville existait avant lui et elle existera après lui. Oui le projet de revitalisation du centre-bourg est né il y a plus de six ou sept ans (et même bien avant pour la réflexion globale), avec la précédente majorité qui l’a développé jusqu’en 2014. L’étude d’architecture et d’aménagement URBANE en était le plan pour les années futures. Tout ce que nous voyons dans les projets au concours d’architecte de 2017 figurait déjà dans l’étude URBANE, de la percée urbaine entre la rue Cayrade et la place du Dix Août au réaménagement de la rue Cayrade en passant par la rénovation de l’habitat de la rue Cayrade et Ilot Lassale à travers le PLH. C’est d’ailleurs pour cela que l’étude URBANE a servi de référence pour ce concours d’architecte.
L’actuelle majorité n’a eu qu’à reprendre ce qui avait été réalisé. D’ailleurs, heureusement que ce projet existait, parce que la majorité actuelle arrivée en avril 2014 avec des conseillers municipaux pour la plupart novices n’aurait jamais pu préparer un bon dossier pour la candidature AMI !
Et c’est tant mieux. Il faut une logique de continuité dans les projets urbains d’une ville même avec les changements de majorité dans le conseil municipal.
Quant au fait que Decazeville ait été retenu pour le concours national AMI, je suis au regret de dire qu’on le doit beaucoup plus à notre ancienne députée et aux relations amicales qu’elle entretenait avec la Ministre du Logement Sylvia Pinel qu’au maire de Decazeville et à sa majorité fraichement élus.
Le seul travail de la majorité actuelle (avec l’indispensable aide technique des services Urbanisme de la communauté de commune et de la commune) a été de mettre à jour le dossier que nous avions pratiquement finalisé pour le PLH afin qu’il réponde aux demandes précises de ce concours national AMI et ensuite de le mettre à la boite à lettre.
Je me permets ce coup de gueule car je viens de lire le communiqué de la mairie sur sa page Facebook suite à la présentation à la presse du projet de Dessein de Ville. Un court communiqué à la gloire du maire et de la “municipalité Marty“.
Je le répète : ce n’est pas à la “ municipalité Marty “ que l’on doit ce projet, mais au long travail des “ municipalités de Decazeville “ qui se sont succédé ces dernières années, à tous les maires et conseillers municipaux de Decazeville depuis plus de dix-quinze ans.
Le maire de Decazeville se serait honoré d’avoir reconnu l’apport de ces anciens collègues à ce projet au lieu de cautionner ce communiqué partial d'une autre époque paru sur la page Facebook de la “ municipalité Marty “.
Concernant plus spécialement le projet de Dessein de Ville :
(Ce qui est en italique est ce qui est noté sur l’étude)
- Atténuation de la vitesse en ville, la circulation piétonne doit être privilégiée à une circulation automobile (30 km/h). Pour ma part, je préfèrerai la création d’une “zone de rencontre“ du carrefour Foch à la percée vers l’avenue du 10 Août (avec intégration à cette zone de rencontre de la partie déjà réalisée de la rue Cayrade). La zone de rencontre est une zone où la vitesse est limitée à 20 KM /h et où la priorité est donnée aux modes actifs (piétons, cyclistes, personnes à mobilité réduite).
- Maintien du double sens de circulation sur l’avenue Foch. Je peux être d’accord, mais le retour du double sens de circulation de l’avenue Cabrol me semble indispensable pour dévier la circulation de transit trop nombreuse rue Cayrade, pour le passage des bus, avec peut-être un arrêt à l’intersection avec l’avenue Foch (devant le Family par exemple) pour remplacer l’arrêt “Cayrade“. Je pense aussi que la remise en double de cette avenue sera bénéfique pour la circulation en ville durant la longue période de travaux de la rue Cayrade. Ce retour au double sens de l’avenue Cabrol a d’ailleurs fait l’objet d’une discussion intéressante lors de ce conseil municipal privé. Il nous a été dit que le sens unique de l’avenue Cabrol a été décidé pour « augmenter le nombre de place de stationnement ». Tous les bureau d’études sont d’accord pour dire qu’il y assez de places de stationnement dans le centre-ville de Decazeville. C’est la rotation des véhicules qui n’est pas assez rapide parce que notamment la zone bleue n'est pas respectée et surtout assez contrôlée.
- Privilégier et diversifier le réseau de déplacements actifs existant en l’imposant sur les circuits routiers. D’accord en mettant le centre de Decazeville en Zone 30, sauf le tronçon en zone de Rencontre (20 Km/h), en généralisant les double-sens cyclables...
- Mettre en valeur la structure paysagère
- Création d’ouvertures visuelles, accessibilité. Tout à fait d’accord d’autant plus que ces ouvertures créeraient une ventilation des rues pour lutter contre le phénomène d’ilot de chaleur.
- Patrimoine industriel qui a créé une entité paysagère remarquable en lien avec la ville en terrasse avec une multitude de petits jardins privés. OK
- Végétaliser le cœur de ville. Tout à fait d’accord pour y maintenir un peu de fraicheur l’été notamment.
- Préserver les jardins potagers. Oui bien sûr car ils peuvent aussi aboutir à une réflexion intéressante sur l’alimentation des urbains (résilience, jardins partagés, incroyables comestibles …), éducation et sensibilisation des enfants et jeunes…
- Création d’un parc/belvédère en partie haute : pourquoi pas.
- Percée rue Cayrade – Place du 10 Août
Globalement OK, puisque c’était notre projet lors des dernières élections municipales de 2014, projet que nous avions muri avec l’étude Urbane
-
- Espaces de pause et d’observation
- Ascenseur
- Belvédère en partie haute
- Rue Cayrade :
- Usages piétons favorisés: d’accord, mais ce sera difficile avec la circulation à double sens plus le stationnement.
- Bande roulante rééquilibrée (5,50 m)
- Stationnement bilatéral en alternance et même des deux côtés en haut, vers la place Decazes : Je suis réservé sur le stationnement des deux côtés du haut de la rue Cayrade. il y a assez de places de stationnement à Decazeville. Il faut avant tout faire respecter la zone bleue.
- Trottoirs « confortables » : Avec la bande roulante à 5,50m, le stationnement, le mobilier urbain, les arbres, les panneaux des commerces… il ne va pas rester grande place aux piétons et chalands. On voit d’ailleurs bien sur les esquisses et le profil de la rue de Dessein de Ville que les trottoirs seront très étroits, notamment au niveau des stationnements.
- Traversées piétonnes sécurisées : plateaux. J’aurais préféré une zone de rencontre avec des plateaux ou autres obstacles pour réduire la vitesse.
- L’introduction du végétal : indispensable pour éviter les température trop fortes l’été
- Projet lumière adapté: j’ai eu confirmation qu’il serait aussi modulable et que l’on pourra donc baisser l’intensité de l’éclairage à certains horaires où il n’y a personne afin de réaliser des économies.
- Rien n’est malheureusement prévu pour la circulation des cyclistes rue Cayrade. Il aurait été indispensable de laisser une bande cyclable dans le sens de la montée comme le prévoyait le Schéma Modes Doux. La faute encore au choix du double sens des circulations motorisées qui prend toute la place.
- Qualité environnementale du projet :
Schéma INVS
- Confort climatique,
- Imperméabilisation des sols limitée,
- Concertation des habitants. Alors là, tout reste à faire. Des sondages bidon et des expérimentations hasardeuses ne font pas une concertation.
- Ilot Lassale :
- Ilot en centre ville intéressant à aménager
- Mettre ces terrains à disposition de constructeurs immobiliers publics et privés
- Intégration architectural et paysagère au quartier
- C’est le scénario alternatif 4 de jardin qui me semble le plus intéressant. D’ailleurs, cet aménagement de parc me semble plus réussi que celui déjà réalisé. Mais ce n’est peut-être que provisoire.
Conclusion :
Globalement, le projet de Dessein de Ville est assez bien pensé et réussi compte tenu des contraintes qui ont été imposées par le maitre d’ouvrage du projet (Mairie et Communauté de Communes). C’est pour cela qu’il m’aurait été difficile de voter contre ce projet.
Néanmoins, je persiste à penser que ce n’est pas un projet pour le XXIème siècle et pour l’avenir de Decazeville.
Je suis persuadé que si on avait laissé un peu plus de libertés aux bureaux d’études, notamment en matière de circulation, de mobilité, d’aménagement urbain et commercial, nous aurions eu des projets beaucoup plus intéressants et à même de répondre aux défis de la fin de ce siècle : réchauffement climatique, protection de l’environnement, habitat, vie sociale urbaine, convivialité, économie résidentielle, commerces et services de proximité…
Photos : CL Architecture, Dessein de Ville, Urbane, InVS, Bulletin de campagne électorale “Réussir Decazeville“, Midi-Libre, jlc,
Addendum du 11 octobre 2017 :
J'ai retrouvé dans mes archives personnelles cet article de La Dépêche du Midi du 26 septembre 1999 faisant état de fortes détériorations de la voirie communale, notamment celle de la rue Cayrade, suite à des orages violents.
Effectivement, la circulation des eaux pluviales lors de grands orages doit être traitée dans la réfection de cette rue. Avec peut être plus de points de captation de ces eaux de pluies en surface et un diamètre du réseau qui permette une meilleure circulation de ces eaux.
16:28 Publié dans Climat, Développement durable, Energie, Environnement, Politique locale, Société, Transports et mobilité | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | Imprimer |
26/05/2017
Après les vélos, les piétons à leur tour indésirables à Decazeville
A l’inverse des politiques nationales et des réalisations et actions de la plupart des villes dynamiques qui favorisent les circulations apaisées et les mobilités actives (marche et vélo) en ville pour les déplacements, Decazeville choisit de rester dans le vieux monde, celui qui favorise la bagnole, le bruit, la pollution, l’insécurité routière...
Après avoir interdit la circulation des cyclistes dans les deux sens dans les rues à sens unique limitées à 30 km/h alors que c’est la règle générale depuis le 1er janvier 2016, voilà que la municipalité barre maintenant les passages aux piétons !
La pose d’une barrière pour interdire aux piétons de traverser la rue allant de l’avenue Cabrol à l’église et vice versa est incompréhensible. Celui qui a ordonné cela ne doit pas souvent faire ses courses à pied à Decazeville ou se garer au parking Jean-Macé. On complique et on décourage un peu plus la circulation des piétons qui vont devoir choisir entre, soit continuer à traverser tout de même à cet endroit, soit devoir rallonger leur trajet en faisant le tour de l’église (en suivant la flèche).
Pour quelles raisons a-t-on posé une barrière pour interdire aux piétons de traverser à cet endroit.
Est-ce pour des questions de sécurité des piétons ? Balivernes !
Des tas de solutions existent alors. Il suffit de ralentir la vitesse des voitures par la réglementation (zone 30, zone de rencontre, pose de panneaux stop ou balise de priorité…) et par des aménagements adéquats : ralentisseurs, rétrécissement des voies, chicanes, rehausseurs… et pas d’interdire aux piétons de circuler.
En vertu de l’article R 412-6 du Code de la Route, c’est aux voitures de s’adapter aux usagers vulnérables (piétons et cyclistes) : Tout véhicule en mouvement ou tout ensemble de véhicules en mouvement doit avoir un conducteur. Celui-ci doit, à tout moment, adopter un comportement prudent et respectueux envers les autres usagers des voies ouvertes à la circulation. Il doit notamment faire preuve d'une prudence accrue à l'égard des usagers les plus vulnérables.
C’est donc à la mairie de faire en sorte que les piétons puissent traverser en toute sécurité à cet endroit en l’aménageant de manière à ce que les voitures roulent plus lentement et pour offrir une meilleure visibilité du passage piéton. Par les traçages actuels sur la voirie, la mairie a fait tout le contraire. Toute priorité est donnée aux véhicules motorisés.
Il existe pourtant des possibilités. Ralentir les véhicules arrivant de l’avenue Cabrol par une balise de perte de priorité ou un stop. Rétrécir la voie devant l’église en traçant par exemple des larges places de stationnement devant l’entrée de l’église réservées aux obsèques. Mieux visualiser le passage piéton par une signalétique horizontale ou verticale invitant les véhicules motorisés à plus d’attention. Installer un sur-éclairage la nuit…
De très nombreux points de notre ville mériteraient un peu plus d’attention de la mairie pour les piétons, les cyclistes et les personnes à mobilité réduite.
Il faut adapter notre ville aux mobilités actives.
A moins que l’on souhaite revenir aux années Pompidou qui voulait adapter la ville à la voiture. Malheureusement, il semble que certains soient encore scotchés à cette époque à Decazeville.
Photos : jlc - Licence Créative Commons
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09:40 Publié dans Climat, Energie, Environnement, Politique locale, Transports et mobilité | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : decazeville, piétons, mobilités actives, pompidou, bagnoles | | Facebook | | Imprimer |
20/04/2017
Le chemin de Saint-Jacques (GR 65) à Decazeville
Lors du dernier conseil municipal, le budget était à l’ordre du jour. Nous avons appris qu’une ligne budgétaire de 3 201,60 € était prévue pour l’aménagement d’une aire de repos sur la route de Nantuech pour les marcheurs du Chemin de Saint-Jacques (GR 65).
Je suis pour ma part étonné de la création d’une nouvelle aire de repos, quelques centaines de mètres seulement après une aire de repos déjà existante. Cette agréable aire de repos, située à l’intersection de l’avenue Laromiguière et de la route de Nantuech, est équipée de sanitaires, d’un point d’eau, d’une table et de bancs abrités par une jolie gloriette et d'un panneau d'informations. Tous les marcheurs reconnaissent la pertinence et la réussite de cet équipement et je peux témoigner que sa fréquentation est forte durant la saison.
Il existe également un point d’eau et des bancs pour se reposer à Saint-Roch.
Je ne vois donc pas l’utilité de dépenser 3 200 € pour une aire de repos intermédiaire.
Il serait par contre justifié, comme je le demande depuis des années, de s’occuper de ce chemin de Saint-Jacques, le GR 65, dans sa portion comprise entre Pomeyrols et le Pont de Livinhac, commune de Decazeville.
De nombreux marcheurs arpentant ce chemin se plaignent en arrivant à Livinhac (ou sur internet) du mauvais état de ce chemin.
Il serait d’abord indispensable de faire un passage avec une débrousailleuse et une tronçonneuse avant chaque début de saison afin d’enlever les arbustes, branches, ronces qui gênent le passage des nombreux marcheurs de ce chemin.
Ensuite il faudrait rénover ce chemin dégradé par des ornières dues au passage de motos (pourtant interdites) et à des sources et circulations d’eau de pluie mal canalisées.
Il existe de nombreuses aides pour rénover ce chemin très fréquenté.
J’ai de plus redressé un panneau qui gisait par terre à l’abandon depuis quelques mois. Il demanderait à être solidement fixé au sol… et à être respecté.
Il semble que le quartier decazevillois du Pont de Livinhac soit ignoré par les actuels élus. Le chemin de Bouquiès et le GR 65 dégradés, la pile de l’ancien pont et ses alentours pas du tout entretenus, tout cela ne donne pas une image favorable de notre ville alors que c’est une entrée (ou une sortie) importante de notre commune.
Il serait peut-être temps de s’y intéresser un peu. Un aménagement paysager et des aménagements favorables aux marcheurs du GR65 et aux cyclistes de la véloroute en partenariat avec le Département me semblent indispensables.
Ce serait plus justifié qu’une aire de repos supplémentaire sur la route de Nantuech.
Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir
Photo 1 : extrait du budget d'investissement lors du conseil municipal du 12 avril 2017
Photos 2, 3 ,4 et 5 : jlc, licence Creative Commons
09:51 Publié dans Développement durable, Environnement, Politique locale, Transports et mobilité, Vallée du Lot | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : decazeville, chemin de saint-jacques, gr 65, véloroute, vallée du lot | | Facebook | | Imprimer |
16/04/2017
Il est temps de remettre la voiture à sa place
Tel était le thème de la rubrique Social Lab de Valère Corréard ce matin sur France Inter avec l’intervention de Ludovic Bu, spécialiste des mobilités et co-auteur avec Olivier Razemon et Marc Fontanès de l’ouvrage : Les transports, la planète et le citoyen, en finir avec la galère, découvrir la mobilité durable.
D’abord la voiture a un coût pour chacun qui en possède une (ou plusieurs). L’Automobile Club chiffre ce coût annuel à 5 883 € pour une Clio essence. Ce n’est donc déjà pas un coût accessible à tout le monde.
D’ailleurs, on estime entre 10 et 30 %, le pourcentage de foyers qui ne possèdent pas de voiture particulière, souvent par manque de moyen, mais heureusement aussi de plus en plus par choix. A Decazeville, ce pourcentage de foyers sans automobile atteint même à 35 %.
Ensuite, le choix de la mobilité automobile de masse a un énorme coût pour les budgets de l’Etat et des collectivités locales.
Ce choix contribue aussi à favoriser l’extension des zones péri-urbaines et la délocalisation des commerces en périphérie des villes.
Enfin, ce choix a aussi un impact sanitaire important puisqu'il provoque de nombreuses maladies respiratoires et on estime à 48 000, le nombre de décès dus à la pollution de l'air.
Alors que faire ?
D’abord, rééquilibrer spatialement les usages de mobilités sur la voirie, c’est à dire, laisser plus de place aux modes actifs de mobilité : marche à pied et vélo, et développer les modes de transport collectifs.
Ensuite, créer des aménagements et réglementer l’usage de la voirie pour favoriser la cohabitation des modes actifs de mobilité avec les véhicules motorisés.
Et enfin, faire de l’information et de la formation sur les modes actifs de mobilité.
Je dois vous avouer que lorsque j’ai lu l’article de Centre-Presse d’aujourd’hui ci-contre (cliquez dessus pour l'agrandir) après avoir écouté la rubrique de Valère Corréard sur France Inter, je me suis dit que décidemment, la mairie de Decazeville est une nouvelle fois à côté de la plaque. Bien sûr que l'on doit faire de l’éducation pour la conduite automobile, mais pas uniquement et ce ne doit pas être la priorité.
La priorité est dans les actions et les aménagements que j’ai décrits plus haut.
Ensuite certes réaliser des mises à niveau du code de la route, mais surtout du « code de la rue », et pas spécialement pour les personnes âgées d’ailleurs.
Mais c’est aussi et surtout sensibiliser et former à l’usage des mobilités actives. D’abord pour que les personnes conduisant une automobile apprennent à respecter les cyclistes et les piétons, puis pour qu’elles apprennent pratiquement à utiliser ces modes actifs.
Toutes ces actions seraient bénéfiques tant pour la sécurité routière que pour la santé des habitants.
Il y a maintenant quelques mois que je réfléchi à la création d’une association pour favoriser l’usage des mobilités actives sur le Bassin de Decazeville.
Une association qui pourrait conseiller les collectivités dans les aménagements de voirie, qui pourrait créer un atelier de conseil à la réparation et participer au recyclage des vélos (plutôt que de les jeter directement dans les bennes de la déchetterie) et organiser des bourses aux vélos d’occasion. Mais aussi créer en partenariat avec La Maison du Vélo de Toulouse, une “vélo école“ qui sensibiliserait et formerait les personnes de tous âges désirant se mettre ou se remettre au vélo. Les enfants des écoles doivent être une priorité.
J’en ai parlé avec quelques personnes intéressées, mais c’est le temps qui manque à tous pour mettre en place pratiquement cette association.
Mais vu l’ignorance des collectivités et les obstacles qu’elles mettent en place pour l’usage des mobilités actives sur le Bassin, je crois qu’il va falloir rapidement créer cette association.
Si vous êtes intéressés, n’hésitez pas à me contacter.
Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir
1 - Les transports, la planète et le citoyen, en finir avec la galère, découvrir la mobilité durable - Edition de l'Echiquier
2 - Part des ménages ayant au moins une voiture à Decazeville - Source : Plateforme ouverte des données publiques françaises
3 - Article de Centre-Presse Aveyron du 16 avril 2017
4 - Vélo école : France vélo tourisme
12:01 Publié dans Climat, Développement durable, Energie, Environnement, Politique locale, Société, Transports et mobilité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : decazeville, modes actifs, vélo, piétons | | Facebook | | Imprimer |
13/04/2017
Budget et environnement
Le vote du budget hier soir en conseil municipal de Decazeville a été l’occasion de pointer du doigt le peu d’intérêt de la majorité pour les questions d’environnement, de mobilité et de santé. C’est le quatrième budget que présente la majorité de M. Marty et toujours pratiquement pas de mesures et d’investissements concernant divers domaines important touchant à la biodiversité, aux mobilités douces et aux énergies renouvelables. Il ne reste maintenant à la majorité municipale que deux budgets (2018 et 2019) pour redresser la barre. Mais visiblement, ce n’est pas encore à l’ordre du jour.
Ci-dessous, mon intervention :
“C’est en tant qu’élu écologiste que je souhaiterai porter un commentaire à ce budget.
1 – Arbres abattus non remplacés :
Je suis tout d’abord très inquiet par les coupes d’arbres qui se multiplient sur notre ville. On assiste à un véritable massacre à la tronçonneuse.
Les coupes les plus visibles sont les chênes rouges de la RD 840 et les peupliers sur cette même RD 840 réalisée par le département, mais aussi sur une multitude d’autres endroits de notre ville (cour de l’ancienne école Laromiguière, divers platanes sur la ville…). Je pourrai encore citer les nombreux hectares de la jeune forêt du plateau de Nauquières détruits pour laisser de la place au parc photovoltaïque dont j’ai déjà parlé ici.
Or les arbres sont indispensables pour le maintien de la biodiversité floristique et faunistique. Ils contribuent aussi à améliorer la qualité de l’air, à lutter contre le réchauffement climatique et à réduire les pics de température l’été en atténuant le phénomène d’ilot de chaleur urbain.
S’il fallait réaliser certaines de ces coupes pour des questions de sécurité, et je le comprends très bien, il est par contre indispensable de replanter. Si certaines plantations sont prévues, notamment rue Lassale, elles ne compenseront en rien ce qui a été détruit dernièrement. Or, je ne vois pas dans le budget une ligne pour des replantations importantes sur notre commune, pour compenser au moins les arbres abattus ces dernières mois.
2 – Absence de prise en compte des mobilités actives (vélo, marche) :
L’Observatoire des mobilités actives dans son récent rapport 2016 note que le budget consacré au vélo dans les collectivités locales est en moyenne de 7,70 € par habitant et par an. En sachant que ce sont surtout les grandes villes qui font monter ce budget, 3 € par habitant et par an me semblerait raisonnable pour Decazeville. Nous aurions donc du investir 18 000 € pour le vélo par an, soit environ 54 000 € dans vos trois premières années de mandat. Je ne crois pas me tromper en disant que cet investissement a été nul depuis trois ans.
Je vous concède que la précédente municipalité n’avait pas non plus été des plus audacieuses à mon souhait dans ce domaine, mais elle a tout de même eu le mérite d’avoir permis aux vélos d’emprunter la voie piétonne parallèle à la RD 840, d’avoir réalisé le schéma intercommunal pour les mobilités actives et d’avoir mis en place deux doubles sens cyclables à Decazeville : rue Camille Douls et rue Hector Berlioz. Depuis trois ans : rien ! Pire même, vous prenez des arrêtés pour interdire la circulation des vélos sur certaines rues.
Dans le programme d’investissement de la voirie pour 2017, rien n’est donc prévu pour les mobilités actives et je ne vois pas non plus la nécessaire rénovation du chemin de Bouquiès dans sa partie comprise entre le Pont de Livinhac et la cité de Bouquiès. Ce chemin, variante de la véloroute de la Vallée du Lot est actuellement difficilement praticable même à VTT. Je le signale d’ailleurs depuis plus d’un an en commission des travaux.
Cette variante de la véloroute de la Vallée du Lot par Bouquiès est maintenant signalée sur des cartes et balisée à l’entrée du chemin au Pont de Livinhac, commune de Decazeville. Ce serait dommage de donner une image de Decazeville à ce point dégradée surtout si les deux passerelles cyclables du Pont de Bourran sont posées.
Dans le domaine de la mobilité vous semblez malheureusement scootché au XXème siècle. Vos errements en matière d’expériences de circulation l’ont malheureusement démontré. La tendance depuis une dizaine d’année est de soutenir les mobilités actives par des mesures simples et des investissements modérés. Il s’agit avant tout de favoriser la cohabitation de tous les modes de mobilité, notamment en apaisant la vitesse des véhicules motorisés pour la sécurité de tous : voitures, piétons et cyclistes.
Il s’est vendu en 2016 un peu plus de 3 millions de vélos contre 2 millions de voitures. On assiste à un boum des ventes de VAE (vélos à assistance électrique). Il s’est vendu l’an passé plus de VAE que de cyclomoteurs. Et cet essor va encore s’accentuer puisque l’Etat a récemment décidé de donner une prime pour l’achat de tout VAE.
Quand allez vous prendre la mesure de ces changements importants en matière de mobilité et investir un minimum pour faciliter l’usage des modes actifs à Decazeville et à minima ne pas l’entraver ?
Concernant les véhicules communaux, j’aurai préféré que l’on remplace le petit véhicule électrique du service propreté pour un triporteur à assistance électrique dont s’équipent maintenant de très nombreuses collectivités plutôt que par un véhicule thermique. Les coûts d’investissement et de fonctionnement auraient été considérablement réduits, et vous auriez réalisé en plus une bonne action en faveur de la transition écologique et de la santé des agents.
Je note à la lecture du budget que deux camions sont prévus à l’achat cette année. Connaissant maintenant les nuisances sur l’environnement et la santé du diesel, j’espère que vous avez opté pour une autre énergie pour ces deux véhicules. Vous me le confirmerez… ou pas.
3 - Les énergies renouvelables oubliées :
Si des efforts sont réalisés depuis une quinzaine d’années pour baisser les consommations d’énergies notamment par l’isolation des locaux communaux, je note depuis que vous êtes aux commandes de la ville, qu’aucune installation d’équipements en faveur des énergies renouvelables n’a été réalisé, hormis la chaufferie bois dont le dossier était déjà très largement engagé avant votre arrivée et que vous avez terminé. Ce projet a malheureusement été pénalisé au niveau de son bilan environnemental par l’ajout d’une cogénération gaz.
Nous avions par exemple réalisé aux précédents mandats le chauffage solaire de l’eau de la piscine municipale qui permet de réaliser d’importantes économies tant de gaz que financières et nous avions installé une centrale solaire photovoltaïque et thermique au restaurant municipal. Depuis trois ans, alors que le coût d’installation des énergies renouvelables a considérablement baissé et qu’il est de plus en plus rentable de les utiliser, je constate qu’il n’y a plus aucun projet dans ce domaine.
Pourtant, les toitures de bâtiments communaux bien orientées pour installer du photovoltaïque ne manquent pas. Une étude avait été réalisée dans ce sens il y a quelques années. Il serait sûrement intéressant de la réactiver.
J’en profite pour renouveler ma proposition d’extinction de l’éclairage public à certaines heures de la nuit qui permettrait de réaliser d’importantes économies dans le budget de la commune sans nuire pour autant à la sécurité de nos routes et de nos rues. Des communes aveyronnaises sont de plus en plus nombreuses à mettre cette mesure de bon sens en place.
Je n’ai développé ici que les points touchant au budget communal, mais j’aurais pu citer d’autres exemple pour démontrer plus généralement votre peu d’intérêt pour les questions d’écologie et d’environnement et de son corollaire sanitaire. Ce sont pourtant des domaines vitaux pour l’avenir de notre ville et de ses habitants et bien sûr de notre planète. Cette inaction aura aussi un coût financier important pour les années futures ainsi que pour l’attractivité de Decazeville.
J’aurais sûrement l’occasion d’y revenir dans des prochains conseils municipaux.“
La réponse de M. le Maire ne laisse pas beaucoup d’espoir que ce message ait été entendu.
Concernant les mobilités douces, je n’ai pas eu réponse.
Sur les futurs achats de camions. M. le Maire a demandé à ce que soit étudié d’autres énergies et concernant l’achat d’un triporteur à assistance électrique plutôt qu’une voiture thermique, on m’a opposé que le personnel ne serait peut-être pas d’accord. Je pense que le personnel de la ville de Decazeville aurait la même attitude que celui d'autres collectivités qui choisissent des triporteurs à assistance électrique pour leur service propreté ?
On m’a même reproché, à moi qui suis depuis presque 10 ans à Enercoop, que l’énergie pour alimenter ce triporteur serait nucléaire. Certes oui pour l’instant. Mais Decazeville peut s’abonner à Enercoop au lieu d’EDF comme vient par exemple de faire dernièrement Mérignac en Gironde.
M. le Maire a précisé avoir fait réaliser une étude pour l’installation d’énergies renouvelables photovoltaïques sur la commune, mais que cela revenait trop cher. Sans doute a-t-il demandé conseil à ses amis d’EDF !
J’aurais pu terminer en énumérant les nombreuses atteintes à l’environnement dans les décisions ou les déclarations de M. le Maire : soutien aux compteurs communicants polluants qui portent atteinte à la vie privée, soutien au projet privé de mega-centre de traitement et de stockage des déchets de Viviez, soutien aux sports mécaniques sur le site de La Découverte (4 000 € de subvention tout de même !), accueil de spectacles maltraitant les animaux, etc…
Non seulement, les actions de la majorité en faveur de la protection de l’environnement sont pratiquement inexistantes, mais de plus, par certaines de leurs décisions et actions, ils contribuent à le dégrader.
Mais je ne désespère pas. Je suis d’un naturel optimiste. Il reste trois ans pour inverser cette tendance.
Addendum du 14 avril 2017 - 14h40) : M. Alonso, premier adjoint au maire de Decazeville, a répondu le lendemain de ce conseil municipal à l'AF3V Sud (Association Française pour le développement des Véloroutes et Voies Vertes) concernant le chemin de Bouquiès : “Nous avons bien reçu en mairie de Decazeville votre courrier, co-signé par M. Siffray président de l’ADDSCA (Rodez), concernant votre demande de travaux sur la chaussée du chemin de Bouquiès (véloroute de la vallée du Lot).
Nous en avons pris bonne note et dans la mesure de nos moyens budgétaires (qui demandent encore quelques ajustements en raison de nouvelles baisses de dotations de l’Etat) et financiers nous essaierons d’y accéder au plus tôt en relation avec Decazeville Communauté et sa nouvelle gouvernance.“
Vous pouvez retrouver ces échanges de mails et plus généralement les dossiers des véloroutes et voies vertes de l'Aveyron sur le site de l'AF3V Sud en cliquant ici
Je suivrai donc avec attention l'évolution de la voirie de Bouquiès.
Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir : jlc - Licence Creative Commons
Sauf graphique sur les investissements des collectivités en matière d'équipements pour les vélos - ©Observatoire des Mobilités actives - Club des Villes et Territoires Cyclables
09:40 Publié dans Climat, Développement durable, Energie, Environnement, Politique locale, Transports et mobilité, Véloroutes et voies vertes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : biodiversité, arbres, énergies renouvelables, modes actifs, vélos, piétons, zones de circulation apaisées, decazeville | | Facebook | | Imprimer |
04/04/2017
La rue Cayrade en 60 ans
Ci-dessus, deux photos du bas de la rue Cayrade à Decazeville (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
La première photo est une carte postale récupérée sur la page Facebook de “ Tu sais que tu es de Decazeville qu… “. Elle me semble datée de la moitié des années 50, mais je n’en suis pas totalement sûr. Je me base sur les véhicules : les deux Renault 4CV qui ont l’air relativement en bon état (1947-1961), la Simca 5 fourgonnette (1936-1948) et la Citroën Traction Avant (1934-1957). La présence des Economats du Centre dans cette rue et quelques autres enseignes connues à cette époque me renforcent dans cette datation.
La photo doit dater de septembre, mois de la fête locale (2ème dimanche de septembre), car des guirlandes sont accrochées en travers de la rue.
La deuxième photo, bien qu’en noir et blanc, est récente. J’ai choisi le noir et blanc pour mieux comparer les deux photos. Elles ont été prises toutes les deux à peu près du même endroit et quelques soixante années environ les séparent.
Sur la photo des années 50 à gauche, chalands et riverains n’hésitent pas à s’arrêter pour parler entre eux sur les trottoirs un peu étroits. Mais la rue est aussi occupée par des piétons en marche ou à l’arrêt et par des vélos. Un deuxième vélo est d’ailleurs stationné à gauche derrière la première 4CV. Il n’y a pas de voitures en circulation et seulement quelques unes en stationnement. Malgré une large place attribuée aux véhicules motorisés dans cette rue, les piétons et les vélos semblaient relativement majoritaires et n’étaient visiblement pas gênés par les voitures. En tout cas, la cohabitation semblait bien se passer. Les commerces à cette époque d’après guerre retrouvaient un regain d’activité.
Sur la photo actuelle, les trottoirs ont certes été un peu élargis, mais des barrières gênent régulièrement la déambulation des piétons. La circulation n’est que dans un sens, mais dense car c’est malheureusement le passage obligé pour traverser la ville depuis la mise en sens unique de l’avenue Cabrol. Si les vélos peuvent aller dans le sens de la circulation, ils ne peuvent malheureusement pas redescendre cette rue malgré un décret datant de plusieurs mois autorisant maintenant les vélos à circuler dans les deux sens dans les rues à sens unique limitées à 30 km/h. Le stationnement des vélos est inexistant (pas d’arceaux pour accrocher son vélo) alors que le stationnement pour les véhicules motorisé est pléthorique et souvent mal utilisé et surtout mal surveillé. Nous avons donc une rue commerçante bruyante, polluée et dangereuse. Certains véhicules ne respectent pas la limitation de vitesse car aucun obstacle sur la chaussée (coussin, rehausseur, chicane) n’invite à respecter la vitesse. Beaucoup ne respectent pas non plus le stationnement, empiétant sur des espaces piétons ou ne respectant pas la zone bleue.
Malgré sa réfection récente, cette rue n’incite pas vraiment à venir fréquenter les commerces, à y déambuler, à s’y arrêter ou à y habiter.
A venir faire des achats en voiture, les gens préfèreront toujours aller en centre commercial.
Je crois l’avoir dit plusieurs fois sur ce blog, si l’on veut que les gens reviennent habiter et fréquenter les centres villes et ses commerces, il faut les rendre attractifs.
Limiter la place, la circulation et la vitesse des voitures, favoriser les autres modes de mobilité : marche, vélo, et l’accessibilité proche aux transports collectifs.
Il me semblerait pertinent d’aménager ce tronçon de la rue Cayrade en zone de rencontre, redonner de la place aux piétons, laisser circuler les vélos dans les deux sens et installer des arceaux pour leur stationnement.
Mais il faut aussi faire vivre les rues commerçantes par des animations ponctuelles, de la musique, des jeux…
On aura beau mettre des millions dans un plan de réhabilitation du centre ville, sans des aménagements et des actions pour modérer et apaiser la circulation motorisée tout en facilitant les autres modes de mobilité pour rendre ainsi des rues moins bruyantes, moins polluées, moins dangereuses et plus agréables, ce sera difficile de faire habiter et venir des gens en centre ville.
Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir
A gauche : carte postale Cim (Combier Imprimeur Mâcon)
A droite : jlc - Licence Creative Commons
15:56 Publié dans Climat, Développement durable, Energie, Environnement, Politique locale, Transports et mobilité | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | Imprimer |
08/02/2017
Zones commerciales en Aveyron, la fuite en avant continue
On ne compte plus les projets de zones commerciales en Aveyron.
Après l’énorme réalisation de l’Estréniol à Rodez qui s’agrandit encore, le projet de la zone de Savignac à Villefranche, le projet de la zone du Centre à Decazeville, la future zone de Prignolles à Millau, voilà que l’on nous annonce un projet au sud de Rodez, à Malan.
On connaît maintenant très bien les impacts de la grande distribution sur les commerces des centres villes.
Lecteur assidu du blog d’Olivier Razemon et également lecteur de ses nombreux ouvrages écrits seul ou en collaboration avec d’autres spécialistes de la mobilité et de l’aménagement urbain, j’attendais avec impatience la sortie de son dernier livre : “Comment la France a tué ses villes“.
L’auteur s’est promené dans toute la France et a fait le constat amer de la désolation qui règne dans les villes moyennes et petites villes de notre pays. La fermeture des commerces (le phénomène des vitrines vides) et le nombre de logements vacants de longue durée atteignent des sommets alarmants. Cela entraine l’appauvrissement de ces villes et une dégradation de leur environnement et de leur cadre de vie.
L’Aveyron est bien sûr touché par ce phénomène, à divers degré selon la ville bien sûr.
Pour Olivier Razemon, “une foule de coupables sont désignés : l’e-commerce, les loyers commerciaux trop élevés, la crise, les métropoles… Ces facteurs ont bien un impact mais cela reste un impact limité sur d’autres. Internet ne nuit pas aux boulangeries. Pourtant, ces dernières ferment. La crise n’explique pas tout non plus : quand on regarde les chiffres, les gens sont plus riches qu’avant, car oui, le niveau de vie continue à croitre en France. Ce paradoxe est très visible à Aurillac, Vitré, Rodez : ce sont des villes où le chômage reste plutôt faible mais les commerces ferment quand même…
Il faut arrêter de croire que la création d’une activité économique crée des emplois nets. C’est sur la base de cet argument de l’emploi que les élus acceptent la construction de centres commerciaux. Or, si des emplois sont bien créés, davantage encore sont détruits dans les centres-villes !
Il n’y a pas de grand complot… Il s’agit juste d’une pensée à court terme d’hommes et de femmes élus pour 5 ans, de représentants de la grande distribution mais aussi de nous tous, collectivement. Si tous les Français décidaient d’aller dans les commerces de proximité plutôt que d’aller faire leurs courses uniquement au centre commercial, cela aurait un réel impact positif. La qualité de vie, c’est aussi de pouvoir aller acheter son pain à pied… “.
Mais pour Olivier Razemon il y a une autre cause à cet exode vers les centres commerciaux. “L’un des aspects de l’urbanisme commercial réside dans l’aménagement purement routier du territoire. On a installé les centres commerciaux en dehors des villes et on a multiplié les infrastructures routières pour y accéder : voies d’accès, rocades, parkings…
Une zone commerciale au sud de Rodez
Jean-Philippe Sadoul, maire de Luc-Primaube et vice président de Rodez Agglo souhaite accueillir sur la zone de Malan une zone commerciale « pour procéder à un rééquilibrage naturel, nord et sud ».
Pour expliquer la création de cette zone commerciale au sud de Rodez, Jean-Philippe Sadoul invoque la concurrence d’Albi qui avec la RN 88 à 2x2 voies se rapproche de Rodez à grande vitesse.
Il est pour le moins étonnant que les élus, après avoir réclamé à corps et à cris ce doublement de la RN 88 pour soit disant « désenclaver » l’Aveyron, s’aperçoivent maintenant que le désenclavement se fait dans les deux sens.
Cela fait plus de dix ans que je le dis et que nous le disons avec les Verts de l’Aveyron. Nous avions même édité un document sur les conséquences du doublement intégral de la RN 88 en 2009.
Que disions nous dans ce document concernant les conséquences du doublement intégral de la RN 88, axe européen Séville-Varsovie, projet du siècle dernier appelé plus communément « la diagonale des fous » sur l’attractivité commerciale ?
D’abord que l’attractivité commerciale va toujours dans le sens province-métropole et rarement à l’inverse et donc, qu’avec cet axe routier en 2x2 voies, l’attractivité commerciale de Toulouse et d’Albi serait importante.
Nous précisions que si le doublement intégral de la RN 88 voyait le jour, le taux d’évasion commerciale de la zone de Rodez vers Albi et Toulouse ne fera que progresser avec des conséquenses fortes sur l’emploi local.
Et bien nous y voilà !
Et que proposent les élus pour contrer cette évasion commerciale vers Albi et Toulouse ? Tout simplement de créer une zone commerciale de plus au sud de Rodez. On tombe sur la tête !
Quand allons-nous arrêter cette fuite en avant ! Il est bien évident que ce projet va avoir une fois de plus un impact négatif sur les commerces du centre-ville de Rodez, mais aussi sur les petits commerces des villages aux alentours et sur ceux des territoires voisins.
Il est temps que le SCOT Centre-Ouest Aveyron, dont M. Sadoul est le président, se penche sur ce grave problème.
Ce projet à Malan, tout comme celui de Savignac à Villefranche sont les projets de trop pour le centre-ouest Aveyron.
Je nuancerai mon propos pour le projet de la zone du Centre à Decazeville, car il est de beaucoup moindre importance et qu’il se trouve pratiquement en centre-ville. En cela, il peut au contraire créer une dynamique avec les commerces du centre-ville si on favorise notamment des liaisons piétonnes sécurisées (voire mécanisée avec un escalator place du 10 août par exemple) entre la zone du Centre et la rue Cayrade.
On voit de plus en plus de centres commerciaux tomber en désuétude, certains même ferment. Allons-nous nous retrouver dans quelques années avec des friches commerciales qui coûteront cher aux contribuables aveyronnais, comme va aussi coûter très cher la nécessaire rénovation des centres villes de nos petites villes aveyronnaises abandonnés par les commerces et la population ?
La priorité reste de favoriser la fréquentation des commerces des centres villes
Mais comment ?
Olivier Razemon donne quelques pistes : « Dès lors, en centre-ville, à Agen, à Tourcoing, à Bourg-en-Bresse ou à Loches (Indre-et-Loire), les commerçants, interrogés par les élus ou par la presse régionale, réclament des places de stationnement pour leurs clients, de préférence gratuites…Hélas, cela ne fonctionne pas. A tout prendre, lorsqu’il est motorisé, le consommateur préfère « aller » à l’hyper plutôt que de chercher une place, même gratuite, en ville. Quant au citadin, celui qui vit à quelques centaines de mètres des commerces, il irait bien faire ses courses dans le centre. Mais voilà, on a transformé sa ville et ses trottoirs en parkings, pénibles à arpenter à pied. »
Car oui, les clients des commerces des centres villes veulent de l’espace plus que des places de stationnement.
L’idée selon laquelle la vitalité des commerces dépend de sa capacité à y accéder en voiture a la vie dure. Mais elle ne résiste pas à l’épreuve des faits. Des études prouvent le contraire. Les clients qui recourent à la marche, au vélo et aux transports collectifs sont meilleurs clients que ceux qui viennent en voiture. S’ils consomment et achètent moins par visite, ils reviennent plus souvent.
Olivier Razemon cite le cas de Rouen :
“ A la demande de la métropole de Rouen, le cabinet Bfluid a demandé aux commerçants rouennais (ici, pages 70-71) quels étaient les principaux freins au shopping. 50% à 78% d’entre eux ont répondu : « pas assez de stationnement ».
Puis on a posé la même question à leurs clients. Entre 20 et 22% ont répondu, comme les commerçants, que le manque de stationnement constituait le principal frein. Les autres ont évoqué le bruit et la circulation, les obstacles sur les trottoirs, le manque d’espace pour marcher…
Cette enquête est à rapprocher d'un récent sondage réalisé à Thionville où la mairie a décidé d'ouvrir trois rues piétonnes aux voitures. 74% des personnes ayant répondu à ce sondage par internet désapprouvent cette expérimentation et 22% l'approuvent. Certes, c'est un sondage par internet et il convient de prendre toutes les précautions d'usage. Mais les résultats sont à rapprocher de l'enquête de Rouen.
D’ailleurs certaines associations de commerçants l’ont très bien compris et travaillent de concert avec les associations faisant la promotion du vélo et de la marche, offrent des bons d’achats aux cyclistes, mettent des vélos à gagner lors d’animations commerciales...
Il suffirait donc dans un premier temps d’améliorer l’espace public des centres villes en favorisant l’apaisement de la circulation et en facilitant l’accès et le déplacement des piétons et cyclistes pour avoir une première réponse à cet exode vers les centres commerciaux des périphéries.
Il faut rendre les centres villes agréables à arpenter et à vivre. Et cela ne demande pas beaucoup d’argent. Il faut avant tout de la volonté.
On retrouverait de plus une ville moins bruyante, moins polluée, plus conviviale, avec une meilleure sécurité routière, et donc plus apte à accueillir de nouveaux résidents dans les projets de rénovation de l’habitat.
Il n’est pas encore trop tard, mais il faut faire vite.
________
A lire également :
Chronique du cycliste et du piéton (1) : notamment pour les chapitres consacré aux mobilités actives, commerces et centres villes.
Modes actifs de déplacement sur le Bassin, où en est-on ?
Interview d'Olivier Razemon au Nouvel Observateur :
Les centres-villes meurent - Comment peut-on les sauver ?
Photos : Cliquez sur les photos pour les agrandir
1 – Zones de l’Estréniol et Eldorado à Rodez
2 – Comment la France a tué ses villes - Olivier Razemon
3 - Commerces abandonnés rue Gambetta à Decazeville
4 – Commerce rue d’Aujou à Figeac. Il y a encore peu de temps, cette rue était très commerçante. En quelques mois, la moitié des commerces a mis la clé sous la porte et les locaux sont à vendre ou à louer.
5 - Rue Clémenceau à Cahors. Toutes les rues dans le centre commerçant et historique de Cahors sont en zones de rencontre : limitées à 20 Kmh et les cyclistes peuvent rouler dans les deux sens dans les rues à sens unique. Un exemple à suivre.
6 - Thionville - Sondage - Le Républicain Lorrain
7 - Animations commerciales pour favoriser la venue de clients à vélo
16:18 Publié dans Développement durable, Environnement, Politique locale, Société, Transports et mobilité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : commerces, grande distribution, centres-villes, voiture, vélos, piétons | | Facebook | | Imprimer |
06/02/2017
Chronique du cycliste et du piéton (1)
Je vais essayer de tenir régulièrement sur ce blog une petite chronique concernant les modes actifs (marche et vélo) et les entraves que ces modes de mobilité subissent de la part des collectivités ou d’autres acteurs décisionnels. Mais je noterai aussi les actions et aménagements que des collectivités plus éclairées et audacieuses mettent en place pour les favoriser.
Une voie de plus fermée aux cyclistes du Bassin
Le Conseil Départemental a décidé de fermer l’accès à la rue des Granges à Viviez depuis la RD 840 sans prendre réellement une fois de plus en compte les conséquences pour les cyclistes.
En effet, cette rue représentait une alternative sécuritaire au passage resserré dangereux du pont sur le Riou-Mort de la RD 840 pour les cyclistes arrivant de Boisse-Penchot et une voie naturelle pour rejoindre la RD 5 vers Aubin en évitant ainsi le giratoire de Laubarède.
Pourquoi ne pas fermer cette voie aux seuls véhicules motorisés par des plots mais laisser l’accès aux cyclistes venant de Boisse-Penchot.
La véloroute de la Vallée du Lot sera opérationnelle dès cet été. Une liaison cyclable allant de la gare de Boisse-Penchot à Viviez, entrée du Bassin, est indispensable. Le Département et Decazeville-Communauté feraient bien de se pencher sur cette liaison courte (moins de 3 km) qui permettrait de relier la Vallée du Lot au Bassin urbain de Decazeville. Il existe seulement deux à trois points sensibles à régler pour que cette liaison soit opérationnelle rapidement. Avec de la volonté, il est donc possible de réaliser rapidement cette liaison.
Mais en attendant (le moins possible) il me semble important de garder l’accès à la rue des Grange aux cyclistes arrivant de Boisse-Penchot.
Centre-Presse du 13 février apporte des précisions concernant la fermeture de la rue des Grange.
Cette rue ne sera donc pas fermée aux cyclistes.
Voila une bonne nouvelle. Il n'en demeure pas moins qu'une voie cyclable entre le pont de Boisse-Penchot et la rue des Granges semble souhaitable tant pour la sécurité des cyclistes que pour le développement du tourisme cyclable sur le Bassin.
Le retour de la voiture en ville :
Les commerçant de Bourges ont bien compris que favoriser l’usage du vélo en ville peut leur être bénéfique et ils n’hésitent pas à donner quelques petits avantages à ceux qui viennent leur rendre visite à vélo dans le centre ville.
La municipalité de Bourges n’a visiblement pas la même approche sur l’usage du vélo et de la marche. L’aménagement de ce tronçon de la rue Emile Martin est une caricature de cette politique du retour de la voiture en ville que tentent de mettre en place certaines municipalités, principalement à droite, mais pas seulement.
Tout ce qu'il ne faut pas faire est dans cette image : circulation à double sens sans prévoir des voies pour les vélos et le pire, empiètement du stationnement des véhicules motorisés sur les trottoirs, laissant peu de place aux piétons et aux personnes à mobilité réduite. Tout simplement honteux !
A Thionville, depuis 2014 et l’arrivée d’une municipalité de droite, la voiture revient en force dans le centre ville. C’est à la demande des commerçants que certaines rues piétonnes seront ouvertes aux voitures de 17h à 19h après les avoir ouvertes de 9h à 12h. La piétonisation va donc devenir l’exception dans ces rues. Visiblement, les commerçant de Thionville n’ont pas la même vision qu’à Bourges.
Rappelons cette enquête réalisée à Rouen que rapporte Olivier Razemon sur son blog : « le cabinet Bfluid a demandé aux commerçants rouennais (ici, pages 70-71) quels étaient les principaux freins au shopping. 50% à 78% d’entre eux ont répondu : « pas assez de stationnement ».
Puis on a posé la même question à leurs clients. Entre 20 et 22% ont répondu, comme les commerçants, que le manque de stationnement constituait le principal frein. Les autres ont évoqué le bruit et la circulation, les obstacles sur les trottoirs, le manque d’espace pour marcher… »
Si la possibilité donnée aux vélos de circuler librement dans les rues est primordiale, leur stationnement est tout aussi important. Il faut donc des stationnements nombreux et adéquats avec de vrais arceaux qui permettent de placer son antivol correctement. Il faut arrêter d’installer des pinces-roues inefficaces qui de plus, voilent les roues des vélos.
Comme les commerçants de Bourges, les grandes enseignes ont aussi bien compris les avantages qu’il y avait à favoriser les modes actifs pour accéder à leurs commerces situés en centre ville. Sur la photo ci-contre, cet emplacement sécurisé pour un vélo cargo devant la vitrine de la Fnac de la place Kléber à Strasbourg est un exemple dont peuvent aussi s’inspirer les collectivités et les petits commerces des centres villes.
Une enquête récente sur le classement des villes les plus dynamiques d’un point de vue commercial en France a été réalisée par Procos.
De manière générale, Procos retrouve un élément commun entre tous ces territoires. Ils mènent tous «une politique concertée entre les acteurs, maîtrisée sur le plan de l'urbanisme commercial, multidimensionnelle en intégrant logements, transports, vie économique et sociale, activités culturelles et touristiques».
Retrouvez le dossier de presse de Procos en cliquant ici.
Pour Olivier Razemon, ce n’est pas un hasard si ces villes dynamiques d’un point de vue commercial sont aussi celles qui favorisent le plus la circulation des vélos.
Accidents de cyclistes
L’année 2016 a été terrible pour les cyclistes aveyronnais, principalement les cyclotouristes et les cyclosportifs. Les causes de ces accidents sont multiples et elles sont énumérées dans cet article de La Dépêche du Midi.
Une des principales causes de ces accidents est le non respect par les automobilistes de la distance de 1,50 mètre lors du dépassement des vélos.
Dernièrement, une cycliste en a fait les frais lors d’un dépassement du côté de Saint-Affrique. Elle a été touchée par le rétroviseur d’un véhicule qui l’a renversée.
Mais des accidents arrivent aussi en ville. Ce témoignage d’une cycliste millavoise victime elle aussi de la violence routière d’une voiture en dit long sur la méconnaissance des règles et le mépris de certains automobilistes vis à vis des cyclistes.
Les collectivités ont une carte importante à jouer dans les aménagements, l’enseignement et l’application des règles du code de la route tant par les cyclistes que par les automobilistes. Pour les aménagements, c’est leur rôle direct. Elles doivent réaliser des aménagements en faveur des modes actifs en lien étroit avec les associations de défense des cyclistes locales (commune ou département).
Pour l’application des règles, c’est aussi leur rôle de verbaliser les automobilistes imprudents que ce se soit en circulation ou en stationnement.
La formation des cyclistes peut être dispensée par les associations locales soutenues par les collectivités.
Piétons
Rodez Agglo est en train de comptabiliser sur certaines rues du centre ville de Rodez le nombre de passage de piétons. Si cette action n’a pas directement vocation à favoriser le passage de piétons sur ces axes, elle permettra de répondre aux commerçants et futurs commerçants qui souhaitent s’installer à Rodez. Mais il serait souhaitable que les élus et urbanistes de l’Agglo mettent également en place une politique favorable aux piétons et aux cyclistes sur leur territoire.
Il serait peut-être aussi urgent que Rodez et l’Agglo se penchent sur l’accidentologie des piétons sur son territoire. Cela devient inquiétant, notamment dans la traversée des giratoires de la RN 88 et en centre ville de Rodez. Des aménagements pour réduire la vulnérabilité des piétons doivent rapidement être mis en place, notamment en réduisant la vitesse des véhicules motorisés.
Olivier Razemon (encore lui) consacre une note à la “ligne de désir“. Sous ce titre poétique, il s’agit ni plus ni moins que des cheminements inventés par les piétons et parfois les cyclistes qui ont créé leurs propres chemins, préférant “couper“ parce que ça fait gagner du temps et que c’est plus pratique, notamment pour leurs trajets quotidiens.
Il serait intéressant que les aménageurs tiennent compte de ces usages et que la “ligne de désir“ ne soit plus ignorée, mais au contraire préférée lors des aménagements.
Aller au travail à vélo
Si en Occitanie la voiture représente le moyen le plus répandu pour se rendre à son travail à près de 80 %, le vélo reste marginal mais prend de plus en plus de place comme mode de déplacement principal. Les cyclistes allant à leur travail à vélo vivent plutôt dans les centres villes des grands pôles urbains où les aménagement sont plus nombreux et sécurisés et leur distance est généralement moins de cinq kilomètres. Les hommes ont davantage recours au vélo, les cadres et professions intellectuelles supérieures plus que les employés et ouvriers. En revanche, l’usage du vélo varie peu selon l’âge.
Retrouvez cette enquête de l’Insee en cliquant ici.
Vélo et tourisme
La véloroute de la Vallée du Lot avance rapidement entre Bouillac et Grand-Vabre. J’y consacrerai une note à part
A noter cette initiative intelligente de Najac qui vient d’acheter 20 vélos à assistance électrique pour 60 000 € avec des aides possibles à hauteur de 80 %. Ces vélos seront gérés par la base de pleine nature de Najac (AAGAC). Le but de ces achats de VAE est de créer une liaison interbastides dans le cadre du développement touristique de l’ouest aveyronnais.
Un exemple à suivre pour Decazeville Communauté. Encore faut-il qu’il y ait une volonté de favoriser l’usage du vélo. Ce qui est loin d’être le cas, du moins pour les communes urbaines. J’y reviendrai là aussi dans une prochaine note.
Photos (cliquez sur les photos pour les agrandir) :
1 - Rue des Granges - GoogleEarth
2 - Association des commerçant de Bourges
3 - Mairie de Bourges
4 - Vélo cargo - Grégory Delattre à Strasbourg
5 - Article de La Dépêche du Midi
6 - Article de Centre-Presse
7 - Ligne de désir - Olivier Razemon
14:50 Publié dans Climat, Développement durable, Energie, Environnement, Politique locale, Société, Transports et mobilité, Véloroutes et voies vertes | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | Imprimer |
16/08/2016
La sécurité routière à Decazeville
Pour avoir une situation précise de l’accidentologie sur notre ville, il conviendrait de se baser sur les données établies par les procès-verbaux de la police nationale. Données que je n’ai malheureusement pas. C’est donc à la lecture d’articles de ces dernières années tirés de la presse quotidienne régionale dont vous avez quelques extraits ci-dessous et des points presse annuels de la zone de police, que je vais essayer de tirer quelques enseignements de l’accidentologie sur la voirie sur notre ville et voir quelles mesures il serait intéressant de prendre pour y améliorer la sécurité routière.
Les accidents touchent tous les modes de mobilité, mais je note tout de même une proportion significative d’accidents impliquant des piétons ou des deux roues motorisés. Les causes de tous ces accidents semblent diverses : moment d’inattention, imprudence, alcoolisme… mais la vitesse excessive semble être une des causes importantes.
Il est important de rappeler que plus la vitesse d'un véhicule est rapide, plus le champ de vision de son conducteur est réduit et plus la distance de réaction et de freinage est longue. La vitesse a également une forte responsabilité dans la gravité des blessures, surtout pour les accidents impliquant des piétons.
Rappelons que le risque d’un piéton d’être tué dans une collision avec une voiture est fonction de la vitesse de l’impact. En cas d’accident, les chances de survie d’un piéton sont huit fois plus élevées à 30 Km/h qu’à 50 Km/h et deux fois plus élevées à 20 Km/h qu’à 30 Km/h (Voir graphique ci-contre – Source Certu).
La sécurité routière est un des domaines touchant à la mobilité qui me préoccupe depuis longtemps. Le problème de la sécurité routière sur Decazeville avait déjà été soulevé lors de l’élaboration du Plan Global de Déplacements du Bassin en 2006.
Les véhicules motorisés sont de plus en plus puissants, la population locale est vieillissante et donc plus vulnérable, les modes actifs (vélo, marche à pied) se développent, la physionomie des rues de la ville a très peu évoluée si ce n’est la rue Gambetta et une partie de la rue Cayrade, et la circulation motorisée à Decazeville est parfois aussi anarchique que dans les années 80 ou la RN 140 traversait la ville.
Les modes de mobilités ont fortement évolué partout en France et les règlements et aménagements urbains se sont adaptés à cette évolution. Malheureusement, à part la mise en service du TUB en 2008, cette évolution n’a semble-t-il pas encore touché Decazeville et le Bassin en général.
Le Plan Global de Déplacements du Bassin de 2006 esquissait pourtant les grandes lignes pour “ Maîtriser la circulation automobile par un meilleur fonctionnement de la voirie et de la sécurité routière sur le Bassin “
Cela passait par deux actions principales : établir une hiérarchisation de la voirie sur le Bassin et aménager une zone 30 dans le centre-ville de Decazeville, mais aussi par la création d’un réseau pour les vélos et enfin par des actions vers les piétons et les personnes à mobilité réduite.
Le Plan Global de Déplacement du Bassin prévoyait de réaliser rapidement une étude concrète et les réalisations financées par la commune devaient débuter dès 2008.
A mon grand regret, pas grand chose n’a bougé depuis 2006.
Seul un Schéma Modes Doux a été réalisé en 2010… qui n’a été suivi que par très peu de réalisations.
Hiérarchisation de la voirie :
La hiérarchisation de la voirie est un moyen de représenter un réseau de voies à partir de plusieurs critères préalablement définis. Ces critères sont multiples. Ils peuvent être :
- par catégories de maitres d’ouvrage de ces routes : route nationale, départementale ou communale,
- par fonction : classe de trafic, de vitesse, type de liaison…
Cette hiérarchisation servira ensuite lors de la programmation des aménagements à laquelle elle sert de référence.
Elle permet ainsi d’obtenir des gains en termes de sécurité, par une plus grande cohérence entre classes de voies et donc par une meilleure lisibilité du réseau pour les usagers.
Les Zones de Circulation Apaisées :
La législation, les règlements, les aménagements et les pratiques évoluent vers une cohabitation de tous les modes de mobilités en ville. Pour cela le Code de la route évolue en zone urbaine vers la démarche Code de la rue, démarche qui vient de Belgique et qui été étendue en France grâce au Décret 2008-754 du 30 juillet 2008. Le principe de prudence des conducteurs à l’égard des usagers les plus vulnérables y est acté (Article R412-6 du Code de la route).
J’ai évoqué dans une récente note l’évolution de la législation et des règlement concernant les modes actifs, vélo et marche à pied, étape importante pour favoriser ces modes de mobilité économiques que tout le monde peut pratiquer.
Il existe trois modèles de ZCA (Zone de Circulation Apaisée) : la zone 30, la zone de rencontre et l’aire piétonne.
Les Zones de Circulation Apaisées entendent donc favoriser la cohabitation de tous les modes de mobilité pour une meilleure sécurité de tous, notamment des usagers de la voirie les plus vulnérables (cyclistes et piétons).
Il est à noter que cette cohabitation de tous les modes de mobilités fait également économiser de l’argent aux collectivités lors des aménagements de voiries. Plus besoin de faire de gros aménagements pour les piétons et les cyclistes. Une signalétique verticale et horizontale ainsi que quelques légers aménagements appropriés pour apaiser la vitesse des véhicules motorisés (ralentisseurs, chicanes…) suffisent maintenant pour avoir des villes accessibles à ces usagers en toute sécurité, pour peu que l’on en ait la volonté.
Il reste bien sûr à réaliser sur la voirie et l’espace public les indispensables aménagements pour permettre les déplacements des personnes à mobilité réduite.
Zone 30 :
Il convient d’abord de faire une différence entre « zone 30 » et « voie limitée à 30 Km/h ». Le tableau ci-dessous extrait d’un guide du Cerema (ex Certu) l’explique très bien.
La zone 30 est un espace public affecté à la circulation de tous les usagers où on cherche à instaurer un équilibre entre les pratiques de la vie locale et la fonction de circulation. Les doubles-sens cyclables y sont généralisés comme pour les rues à sens unique à 30 Km/h depuis le 1er janvier 2016. Des études démontrent que les doubles-sens cyclables contribuent à une modération de la vitesse des usagers motorisés et donc à une meilleure sécurité routière. La mise en place des doubles sens cyclables sur 215 Km de rues à sens unique à Paris depuis 2008 n’a pas augmenté le nombre d’accidents impliquant notamment des cyclistes ou des piétons.
Les piétons ne sont pas prioritaires en zone 30.
Des aménagements modérateurs de vitesse et de traversée des piétons sont généralement combinés.
La signalisation y est minimale, juste des panneaux aux entrées et sorties de cette zone et éventuellement une signalisation au sol (voir ci-dessous le schéma d’une rue à sens unique en fin de zone 30).
La zone de rencontre :
Dans les zones de rencontre, la priorité est donnée aux piétons, mais la circulation automobile n’y est pas interdite. Elle est limitée à 20 Km/h. La circulation est à double sens pour les cyclistes. Le stationnement y est autorisé uniquement sur des emplacements matérialisés. Afin d’améliorer la perception de la fonction de la voie, il est possible d’ajouter à la signalisation réglementaire un marquage d’animation sur la voirie.
Il faut noter que des zones de rencontre existent déjà sur notre territoire. La commune de Viviez en a instaurée une devant l’école de Viviez-Pont sur l’avenue Adam Grange. Cette rue est à double sens.
La commune de Flagnac a également instaurée une zone de rencontre dans la traversée du bourg. La rue est en grande partie en sens unique et les vélos ont donc la possibilité de circuler dans les deux sens.
Ci-dessous, le schéma montre le principe de fonctionnement d’une zone de rencontre. A noter le marquage d’animation (ici cercles colorés) pour bien marquer la fonction de cette voirie et inciter les véhicules motorisés à la prudence.
L’aire piétonne :
La priorité est au piéton qui circule sur la chaussée. L’accès aux véhicules motorisés est limité sur autorisation liée à la desserte et en circulant au pas. Les vélos y sont admis dans les deux sens, sans gêner les piétons. Le stationnement est interdit aux véhicules motorisés.
Toutes les Zones de Circulation Apaisée doivent bien sûr faire l’objet d’une communication importante des collectivités qui les mettent en place, notamment pour les rues commerçantes. Il est d’ailleurs important d’impliquer les commerçants pour la réussite de ces aménagements dont ils seront les premiers bénéficiaires avec les riverains qui habitent ces rues : sécurité routière améliorée, accessibilité aux commerces facilitée, plus de chalands, plus de convivialité, moins de bruit, meilleure qualité de l’air…
Quelle pourrait être la configuration à Decazeville :
La priorité serait de mettre en place les mesures préconisées dans le Plan Global de Déplacement du Bassin de 2006 : établir une hiérarchisation de la voirie et créer une zone 30 dans le centre-ville de Decazeville.
Vous avez sur la carte ci-dessous les rues qui pourraient éventuellement bénéficier de cette zone 30 (en bleu foncé). On peut noter que certaines rues ou tronçons de rue de cette zone sont déjà limités à 30 Km/h.
Cette zone 30 pourrait être complétée par une zone de rencontre sur le tronçon de la rue Cayrade récemment rénové (en orange sur la carte) afin d’y favoriser notamment la fréquentation et la sécurité des clients des commerces.
Enfin, pourquoi ne pas établir par la suite une deuxième zone 30 au nord de la RD 840 afin de sécuriser les voies venant du lycée de l’hôpital et de la cité de Trépalou. Beaucoup de rues sont d’ailleurs là aussi déjà limitées à 30 Km/h sur ce secteur.
Lors de la dernière réunion de la commission “ Transport et mobilité “ de la Communauté de communes en mai dernier, il a été évoqué la réactualisation du Plan Global de Déplacements grâce à un appel à projet de l’ADEME qui financerait 50 % des études. Le périmètre de cette étude serait élargi aux communes de la Vallée du Lot afin d’anticiper la future communauté de communes. Voilà une bonne initiative… à condition que cette future étude ne finisse pas au fond d’un tiroir comme l’a été en partie celle de 2006.
Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir
Photos : 1, 4 (avec Midi Libre), 12, 13, 17 (avec OpenStreetMap) - jlc – Licence Créative Commons
Photo 2 : extraits d'articles de La Dépêche du Midi et Centre-Presse
Photos : 3, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 14, 15, 16 – Cerema – Certu
Photo 5 : Communauté de communes du Bassin Decazeville-Aubin (PGD)
15:57 Publié dans Développement durable, Environnement, Politique locale, Transports et mobilité | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | Imprimer |
08/07/2016
Decazeville : le Tour est passé, et après…
Ça faisait longtemps que l’on avait pas vu autant de vélo dans la rue Cayrade. Il faut dire que tout est fait pour décourager les cyclistes ordinaires d’y venir.
Quoi qu’il en soit, ne boudons pas notre plaisir.
Si le public était plutôt restreint lors du passage de la caravane, le monde est arrivé en masse pour le passage des coureurs.
Beaucoup d’applaudissements et d’encouragements lors de la montée de la rue Cayrade des deux échappés et du peloton. S’en est suivi le défilé des journalistes en moto, des voitures suiveuses des équipes… avant que le calme ne revienne et que chacun regagne son domicile avec le souvenir de cette journée historique.
Espérons que ce passage réussi du Tour de France décidera nos élus à enfin s’intéresser à la circulation des cyclistes dans notre ville.
Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir
Toutes les photos : jlc – Licence Créative Commons
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