08/12/2019
Conseil municipal du 3 décembre : Avis pour le projet Solena
Lors de ce conseil municipal, nous devions donc donner un avis pour le projet de centre de traitement et de stockage de déchets prévu sur Viviez et Aubin, appelé Solena.
Ce projet, contesté par une grande partie de la population, a fait l'objet d'une note pour le moins succincte pour ce conseil municipal. Une note qui n'est sûrement pas en accord avec l'article L. 2121-12 du CGCT, qui précise que le maire est tenu d'adresser aux conseillers municipaux, dans les communes de 3 500 habitants et plus, une note explicative de synthèse sur chacune des affaires soumises à délibération, avec l'ordre du jour. Pour permettre aux conseillers de disposer d'une information suffisante leur permettant de remplir leur mandat, cette note de synthèse doit être suffisamment précise sur les motifs, les conditions et la portée de la décision que le conseil municipal est appelé à prendre.
La note pour ce point n'est pas du tout précise sur les motifs, les conditions et la portée de la décision de l'avis que nous devions prendre.
Quand à la présentation du projet en lui même par le maire, et d'un projet de délibération comportant des réserves qui a donc été connu au dernier moment par les conseillers municipaux, elle a été des plus courte et des plus imprécise.
Mon collègue Jean-Pierre Vaur a pris la parole pour dire son opposition à ce projet en argumentant sur certains points que je me permettrais de reprendre en les précisant.
Personne de la majorité n'a souhaité prendre la parole. C'est dire de l'intérêt de ce sujet pour les élus de cette majorité... ou la peur de contredire le chef.
J'ai alors pris la parole : vous avez ci dessous le texte intégral de mon intervention que j'avais bien entendu préparé comme à chaque intervention.
« Alors oui, je suis en colère sur la manière dont a été porté ce projet sur notre territoire, sur le refus des élus d'informer et de dialoguer avec la population, pendant qu'ils recevaient à bras ouverts de multiples fois les dirigeants de Solena et Séché.
Je suis en colère contre la supercherie fomentée par les entreprises et les élus pour imposer ce projet sur notre territoire. Car ce projet est le fruit d'une collaboration étroite entre plusieurs entreprises et quelques élus. Tout était vraisemblablement déjà décidé quand Umicore a confié la « dépollution » de ses sites à Séché, pour ensuite vendre ses terrains ainsi « dépollués » à l'entreprise « dépollueuse » qui souhaitait dès le départ installer ici un énorme centre de traitement et stockage de déchets. Il ne fait aucun doute que certains élus étaient bien sûr dans la confidence et qu'une stratégie était en place pour pousser ce projet dans certaines structures : conseil départemental, SYDOM, CCBDA...
En 2009, le maire de Viviez disait haut et fort face aux rumeurs qui courraient dans Viviez qu'il ne serait pas possible d'installer une décharge à l'Igue du Mas, parce que le PLU de Viviez l'interdisait.
Qu'à cela ne tienne ! On modifie le PLU ! Et c'est le même maire de Viviez, vice-président à l'urbanisme à Decazeville Communauté qui s'en charge, sous couvert bien sûr du président et des autres vices-présidents dont vous même, monsieur le Maire. Comment voulez-vous que les gens aient confiance aux élus avec de tels comportements ?
Ce dossier comporte de nombreuses incohérences, sûrement volontaires :
-
Il est prévu par exemple le transfert des déchets par transporteur du centre de traitement situé à Dunet au centre de stockage situé à l'Igue du Mas
-
Mais le projet n'exclu pas ce transfert par camions, donc la traversée de la RD5, et donc vraisemblablement la construction d'un giratoire. Au frais de qui ? Solena ? Sûrement pas, ce seront les contribuables aveyronnais qui payeront !
-
-
Il est prévu une exploitation de l'ISDND de manière traditionnelle
-
Mais le dossier n'exclu pas le mode bioréacteur (coût et techniques différents...)
-
La délibération de Decazeville Communauté que vous avez voté tout à l'heure est proprement ahurissante :
C'est en fait la reproduction de la plaquette commerciale et des affirmations de Solena dans le dossier d'enquête, sans aucune réflexion propre à la Communauté de communes.
-
Affirmer que 39 emplois directs et entre 100 et 120 emplois directs seraient créés dans ce dossier est totalement fantaisiste.
-
Le PDPGDND de l'Aveyron de 2013 chiffrait à 16 emplois la création d'un PTMB et d'un ISDND pour traiter les déchets aveyronnais.
-
En sachant que des emplois seraient détruits ailleurs, dans le Tarn bien sûr, mais aussi en Aveyron (la gestion des déchets de déchetteries fait déjà l'objet de marchés des communautés de communes avec des entreprises locales (Braley, Véolia, Boudou...). C'est pareil pour les DAE que Solena souhaite s'accaparer. Solena supprimera en fait de nombreux emplois en Aveyron, plus qu'elle ne pourra en créer.
-
-
-
Permettre l'émergence de technologies de pointe ?
-
Il faut savoir que les TMB sur ordures ménagères brutes sont interdits de fonctionner par les tribunaux administratifs et les cours d'Appels tant ce processus est mauvais
-
-
Proposer au SYDOM 12 une offre locale de traitement des déchets ménagers du département répondant aux exigences de la LTECV ?
-
Mais le département avait déjà une solution qui a été rejetée par les élus départementaux et les délégués du SYDOM 12, uniquement pour favoriser le projet Solena. La solution Trifyl était d'ailleurs beaucoup plus performante au regard de la LTECV que Solena, puisque Trifyl valorisera 80% des déchets résiduels tandis que Solena n'en valorisera à terme que 51%.
-
Ce projet est incompatible avec le PDPGDND de l'Aveyron.
Le PRPGD d'Occitanie n'étant pas encore adopté, c'est le Plan départemental de prévention et de gestion des déchets non dangereux (PDPGDND) de l'Aveyron, adopté en 2013, qui est toujours en vigueur et le projet SOLENA doit s'y conformer.
Le PDPGDND prévoit que la future ISDND doit se situer dans une des zones BLANCHES figurant sur une carte établie au regard de tous les critères.
Comme le reconnaît SOLENA, le site de l'Igue du Mas est en zone ROUGE, « zone défavorable à l'implantation d'une ISDND ».
Mais par des manipulations fantaisistes, Solena tente dans son dossier de faire rentrer l'Igue du Mas dans les zones blanches. C'est malheureusement impossible au regard des critères de la proximité de tiers, de la proximité d'activités anthropiques, de la géologie et de l'hydrogéologie.
Un projet excentré, loin des principaux lieux de production de déchets aveyronnais :
Le projet SOLENA se situe à l'extrémité nord ouest du département de l'Aveyron, loin des secteurs les plus peuplés comme l'agglomération ruthénoise et le millavois qui produisent le plus de déchets. Ce qui obligera à faire parcourir de longues distances aux déchets de tout le centre et de tout le sud du département, avec des effets négatifs sur les consommations d'énergie, la pollution atmosphérique, les rejets de gaz à effet de serre et les risques d'accidents.
Une étude du SYDOM, révélée par M. le président du SYDOM lors d'une rencontre avec l'ADEBA à laquelle j'assistais, notait même que le projet Solena n'apportait aucune amélioration par rapport au projet Trifyl en matière d'impact environnemental du transfert des déchets des quais de transfert aveyronnais vers ces deux lieux de traitement.
Dans l'Avis de l'Autorité environnementale inclus dans le dossier d'enquête, la Mission régionale d'autorité environnementale (MRAe) écrit à ce sujet :
« Compte tenu des modifications importantes de gestion des déchets dans l'Aveyron liées au projet, la MRAe recommande que l'étude d'impact soit complétée par une analyse comparative plus détaillée des modalités de gestion actuelles et futures des déchets à l'échelle du département, portant notamment sur les kilomètres parcourus par les véhicules de transport de déchets, les émissions de gaz à effet de serre et la consommation d'énergie associées. »
Cela montre que la MRAe se pose des questions sur le choix qui a été fait par SOLENA pour l'implantation de l'usine de traitement et de l'ISDND.
A ce jour, nous n'avons pas de nouvelle de cette analyse comparative demandée par la MRAe.
L'enquête publique relative au projet de Plan régional de prévention et de gestion des déchets d'Occitanie (PRPGD) s'est déroulée du 3 juin au 4 juillet 2019.
Dans les conclusions de la commission d'enquête, on trouve un paragraphe intitulé « Le positionnement des sites de collecte / traitement en Aveyron et plus généralement l'optimisation des kilomètres parcourus par les déchets ». On y lit notamment ceci :
« C'est pourquoi la commission d'enquête s'inquiète du schéma général qui semble s'envisager sur le département de l'Aveyron, avec une modernisation du centre de tri de Millau et un site de traitement à Viviez, tous deux très excentrés et diamétralement opposés au barycentre des populations aveyronnaises et des pôles d'activités, incontestablement situés près de l'agglomération ruthénoise.»
Un Rapport de 2019 de la Chambre régionale des comptes d'Occitanie pour le compte du SYDOMnote que ce projet est surdimensionné, mais il critiquait aussi le positionnement géographique de Solena :
« Le site pressenti par des investisseurs privés (SOLENA) est sur les communes de Viviez et d'Aubin, soit en limite Nord-Ouest du département de l'Aveyron, à 5 kilomètres à peine du quai de transfert réalisé par le SYDOM, en 2014, à Decazeville. A l'évidence, une telle implantation va à l'encontre des objectifs initiaux du SYDOM qui soulignait, en 2012, que : « (...) la simple logique environnementale et économique conduirait à retenir comme zone préférentielle un site à proximité des principaux gisements et situé en zone dite blanche ».
Les principaux gisement de déchets se situent en région ruthénoise et les zones blanches ne manquent pas dans ce secteur, y compris dans la périphérie de Rodez.
Ce projet aurait un fort impact sur les espèces protégées :
Comme le montre bien l'Etude d'impact du dossier, et comme le démontre fort bien l'étude de Christian Conrad, naturaliste à l'APIFERA, invité durant quatre jours par l'ADEBA pour parcourir les sites, la réalisation du projet SOLENA aura des impacts importants sur les milieux naturels et sur de nombreuses espèces animales, avec notamment le défrichement de 4,6 hectares à l'Igue du Mas, ce qui est une hérésie dans cet espace riche en biodiversité en raison notamment d'une forêt de châtaigniers matures remarquables.
Contribution Christian Conrad.pdf
L'Etude d'impact présente les mesures d'évitement, de réduction et de compensation destinées à limiter ces impacts.
Cependant le maître d'ouvrage reconnaît, dans le Dossier de demande de dérogation aux interdictions de destruction d'espèces protégées, que ces mesures ne suffiront pas à éliminer totalement les atteintes aux nombreuses espèces protégées et à leurs habitats, d'où le dossier de demande de dérogation qui porte sur le nombre considérable de 60 espèces d'animaux : 1 insecte, 9 amphibiens, 5 reptiles, 32 oiseaux, 12 chiroptères et un mammifère terrestre (hérisson).
Je suis bien sûr totalement opposé aux dérogations demandées qui auront pour conséquence d'appauvrir la biodiversité pourtant en pleine expansion de ce secteur dans un contexte général d'effondrement de la biodiversité ordinaire en France et dans le monde.
Quant à des mesures de compensation telles que la création de mares ou l'aménagement de gîtes favorables aux reptiles et aux amphibiens, ça ne marche malheureusement pas.
Je me suis ensuite penché sur les réserves formulées par Decazeville Communauté dans son projet de délibération :
-
Autoriser l'Igue du Mas à n'accueillir que des déchets ultimes :
-
Qui ira vérifier ? Le président de Decazeville Communauté ? Le maire de Viviez ? Avec la baisse continu du nombre d'inspecteurs des Installations Classées, Solena fera ce qu'elle voudra...
-
Comme a fait avant elle Umicore sur ce lieu. Sachez par exemple, que dans les déchets industriels de l'Igue du Mas enlevés en 2010, on a découvert 18 tonnes de Pentoxyde de Vanadium qui est un poison violent.
-
-
Garantir le respect des prescriptions notamment celles relatives à la maîtrise des nuisances olfactives à l'extérieur du site... :
-
J'ai visité de nombreux sites de traitement des déchets en Midi-Pyrénées et je peux vous dire que garantir qu'il n'y aura pas de nuisances olfactives, c'est impossible.
-
-
De ne pas nuire aux habitations du Crouzet et de la Peyrolière :
-
Mais ce sont tous les habitants de Viviez, Aubin et au delà qui vont subir les nuisances de cette activité. C'est d'ailleurs pour cela que le PDPGDND de l'Aveyron avait exclu ce site.
-
-
De garantir la maitrise stricte des risques d'incendie :
-
L'industrie des déchets est l'activité industrielle la plus accidentogène en France et les incendies y sont malheureusement fréquents. Séché est d'ailleurs un spécialiste en la matière :
-
Le centre de tri de Séché à Changé a brûlé en 2014 dans les mois qui ont suivi sa mise en service.
-
Séché est aussi à l'origine avec sa filiale Tredi, d'un incendie monstre qui a duré un mois et intoxiqué des dizaines de pompiers sur le site de stockage de déchets dangereux de Stocamine dans l'est de la France.
-
-
Imaginez un incendie au centre de tri à Dunet situé à 200 mètres à peine et en surplomb de la SNAM, classée Seveso, et de l'entrepôt de logistique et des camions de ATL ? Imaginez les braises incandescentes qui retombent sur ces bâtiments et les effets désastreux qui peuvent en découler par effet domino ?
-
Imaginez un incendie dans les déchets de l'Igue du Mas, c'est malheureusement également fréquent, et les conséquences sur la forêt de châtaigniers matures tout autour et sur les habitations proches et même la SNAM ?
-
-
De revoir le tracé des servitudes :
-
Visiblement, Solena tient à ces 200 mètres de servitudes autour de l'Igue du Mas. C'est d'ailleurs un grave problème pour les exploitations agricoles locales et plus généralement pour les propriétaires des parcelles qui n'ont le droit d'user de leur propriété comme bon leur semble.
-
-
De réutiliser le transbordeur au lieu des camions sur la RD 5 :
-
Solena fera ce qu'elle voudra puisque il est bien noté dans le dossier que selon les contrainte économiques, il choisiront le transbordeur ou la route et les camions.
-
-
De maintenir et entretenir le chemin privé de Peyrolière à l'Igue du Mas :
-
Là aussi, ce chemin étant privé, Solena fera ce qu'elle voudra. La meilleure solution aurait été que le maire d'Aubin ne vende pas le chemin initial à Solena.
-
Et de toute façon, qui aura envie de fréquenter ce chemin si des déchets y sont entreposés juste à côté
-
-
Quand à la création d'une structure de « vigilance/surveillance », c'est un gadget qui ne marche nulle part ailleurs.
-
Mais on peut considérer que ça existe déjà sur notre territoire avec la commission de suivi des sites industriels (CSS) qui se réunit tous les ans et où pas grand monde ne souhaite réellement l'intégration de particuliers ou de l'ADEBA.
-
-
Quand aux contrôles de la DREAL, là aussi c'est un vœu pieu puisque le nombre d'inspecteurs des IC est en baisse constante depuis des années.
L'exemple du comportement de Sénerval, filiale de Séché qui gère l'incinérateur de Strasbourg, devrait nous faire réfléchir.
Pour masquer des pics de pollution illégaux, l'entreprise rend ses appareils de mesures tout simplement indisponibles durant ces pics. Quand elle redémarre ses fours ou quand elle brûle par exemple des fenêtres en PVC, les appareils de mesures ne fonctionnent pas. Or, ce sont lors de ces épisodes que les dioxines, les furanes et les autres rejets dangereux sont en plus grand nombre.
Un fiche pour contourner la légalité et pour paramétrer les appareils de mesure circule même dans le personnel.
Tout cela pour éviter d'investir dans la modernisation des équipements. La DREAL avoue son impuissance à surveiller comme il faudrait ces entreprises et les sanctions sont de toute façon trop faibles pour qu'elles changent. Et puis il y a le chantage permanent à l'emploi (même s'il n'y en a pas beaucoup) et surtout le chantage aux déchets : qu'aller-vous faire de vos déchets si nous avons une interdiction de fonctionner ?
Soyez certains que Solena fonctionnera comme Senerval... et comme d'autres filiales de Séché.
La meilleure solution pour ne pas être empoisonné est de ne pas faire confiance à ces entreprises privées.
Toutes les délibérations de Decazeville Communauté sur ce projet ont été faites au nom de l'Intérêt général :
Comment prétendre agir pour défendre l'intérêt général alors que l'on ne défend, avec ce projet, que les intérêts d'une multinationale des déchets cupide et polluante.
-
Défendre l'intérêt général des habitants du Bassin, c'est d'abord réduire la quantité de déchets produits, en instaurant la redevance incitative qui favorise le recyclage et la baisse du poids de la poubelle résiduelle. Tout était prêt en 2014 à votre arrivée pour le faire. Mais vous avez choisi de faire le contraire en passant de la tarification par redevance à la tarification par taxe.
-
Défendre l'intérêt général, c'était mettre en place le tri à la source des biodéchets pour les traiter à part avec des solution locales douces : compostage, co-compostage, apport en petite méthanisation agricole... Le problème est tout juste abordé maintenant alors que c'était en début de mandat qu'il fallait s'en occuper
-
Pour défendre l'intérêt général, vous auriez dû consacrer au moins 4 à 5 % du budget des ordures ménagères à la prévention des déchets, en embauchant par exemple un ou deux spécialistes pour sensibiliser la population sur le tri, sur l'attention que l'on doit porter à nos actes d'achats par exemple... Vous avez consacré en 2018 seulement 0,1% de ce budget à la prévention. C'est honteux !
-
Pour défendre l'intérêt général vous auriez dû favoriser l'installation sur le Bassin d'une recyclerie associée aux deux déchetteries pour réparer, recycler, réemployer... des tas d'objets qui finissent dans les bennes, et créer dans ce domaine des dizaines d'emplois locaux et réels. Parce que c'est dans ce domaine que sont créés les emplois de demain dans le secteur des déchets, par avec les monstres comme Solena.
-
Pour défendre l'intérêt général vous auriez dû étudier avec attention toutes les possibilités offertes pour traiter les déchets de notre territoire. Au lieu de cela, vous avez favorisé dès le départ le projet Solena. La création d'une SEM avec Trifyl et le Grand Albi était bien sûr et de loin la meilleure solution technique, écologique, financière et éthique pour les Aveyronnais.
-
Comment pouvez vous prétendre défendre l'intérêt général en soutenant un projet qui va faire exploser la facture de la collecte et du traitement des déchets de tous les habitants du Bassin et de l'Aveyron.
-
Vous avez pratiquement fait tout le contraire de ce qu'il aurait fallu faire pour défendre l'intérêt général et vous nous expliquez maintenant que confier la masse de déchets que vous avez contribué à faire grossir à une entreprise privée est la meilleure solution ? Vous vous moquez de la population !
Si vous aviez pris toutes ces mesures indispensables et si toutes les communautés de communes aveyronnaises avaient fait de même durant ce dernier mandat, nous n'aurions pas besoin d'un tel monstre à Viviez et Aubin ou même ailleurs en Aveyron. Avec ces solutions, il aurait dû rester rapidement entre 25 et 30 000 tonnes de déchets aveyronnais à traiter. Une paille par rapport au 70 000 tonnes actuels et aux 110 000 tonnes que Solena entend traiter à Viviez.
Le projet Solena, début d'un pôle de traitement des déchets de toutes sortes, peu créateur d'emplois, mais surtout très polluant.
Solena a 140 ha de terrains sur ses sites de Viviez et d'Aubin et elle va s'appliquer de les remplir de tout et n'importe quoi.
D'ores et déjà, Solena à prévu de brûler des CSR.
CSR : contenus de la poubelle résiduelle (sac noir) hors déchets biodégradables : la plupart sont recyclables mais la taille, leur mélange ne permet pas pour l'instant de les recycler. Ce sont des morceaux de cartons, de papier usagers, mais surtout des plastiques en mélange, des blisters, des caoutchoucs, des mousses... donc des produits générés en grande partie par l'industrie pétrolière.
Decazeville Communauté est bien sûr partenaire de ce projet d'incinération de CSR à travers un projet appelé pompeusement : « Decazeville, cité des énergies renouvelables ». Comme si brûler des produits issus de l'industrie pétrolière constituait une énergie renouvelable ! Nous sommes là encore en pleine mystification, en plein « greenwashing » comme on dit.
En décembre 2013, vous avez voté avec M. Christian Tieulié, grand défenseur du projet Solena au conseil départemental et au SYDOM,contre la vente au SYDOM d'un terrain à La Romiguière pour installer un quai de transfert.Ce quai de transfert était destiné à éviter à nos camions de collecte de faire des kilomètres pour rejoindre un autre quai de transfert beaucoup plus loin et engendrer ainsi des frais et des rejets de GES supplémentaires.
Vente d'un terrain au SYDOM à La Romiguière - CM-021213.pdf
Il ne s'agissait pourtant que de stocker sur une courte période nos propres déchets ménagers, ceux des deux communautés de communes (CCVL et CCDA) qui n'en font plus qu'une maintenant, avant de les transférer chez Trifyl. Cet équipement a reçu 4 600 tonnes de déchets résiduels en 2018.
Vous avez refusé ce quai de transfert et aujourd'hui, vous voulez imposer à la population locale le traitement de 110 000 tonnes de déchets ménagers et divers et le stockage en plein air de la moitié environ à Viviez et Aubin, à 300 mètres des premières habitations et à 200 mètres d'une entreprise classée Seveso, et à l'entrée du Bassin ? C'est à dire 24 fois plus de déchets par an qu'à La Romiguière où nos propres déchets sont stockés dans des bennes étanches ! C'est incompréhensible !
Chers collègues,
Les habitants de Viviez, conscients des nuisances de ce projet, y sont très majoritairement opposés. Ne nous y trompons pas, ce projet pénalisera aussi notre commune et ses habitants. Les nuisances olfactives seront ressenties dans la vallée du Riou Mort jusque sur notre commune lorsque les vents le permettront. Le nombre de camions sur la RD 840 va considérablement augmenter dans la traversée Decazeville, contribuant un peu plus à dégrader la qualité de l'air et à accentuer les risques d'accidents routiers. Les prix de l'immobilier, déjà très bas, vont poursuivre leur baisse. Dans un contexte de baisse démographique, des habitants vont vraisemblablement choisir de partir et les arrivées se feront de plus en plus rares. Les entreprises vertueuses iront s'installer ailleurs, l'activité touristique et thermale va s'en ressentir fortement...
Il y a quelques mois, lors de la délibération pour la réouverture de l'ISDD de Montplaisir, nous avons démontré que, lorsqu'un projet nous semble équivoque, nous pouvions décider de ne pas voter favorablement. Et à une très large majorité.
Malheureusement, cela n'a pas suffit car les seules six voix qui se sont portées favorables au projet de Montplaisir ont permis à ce projet d'être adopté par notre conseil municipal.
Vous avez donc compris avec Montplaisir, que s'abstenir, c'est favoriser en fait un vote favorable au projet avec très peu de voix.
Je vais donc vous demander, pour cet avis qui sera, je pense, le vote le plus important de ce mandat et le plus important pour l'avenir de notre territoire, de prendre une décision courageuse.
Je vous demande donc de donner un avis défavorable à ce projet. Nous sommes la commune la plus importante de Decazeville Communauté, ce sera donc un signal fort que nous enverrons à Mme la Préfète qui doit prendre un arrêté prochainement, après l'avis des commissaires enquêteurs.
Je vous en remercie par avance. »
A la fin de ce conseil municipal, le maire qui s'apprêter à sortir s'est arrêté à mon niveau pour me dire « ton argumentaire était si incompréhensible que même tes soutiens de l'ADEBA ne l'ont pas compris ». J'ai d'abord ressenti dans ses propos une sorte de mépris pour ces « gens du peuple » qui refusent ce projet et qui seraient donc des ignares, des moins que rien.
Les membres de l'ADEBA présents à ce conseil municipal, qui ont applaudi à la fin de mon intervention, ont très bien compris mes arguments car ils les connaissent tous très bien. Ceux qui n'ont rien compris, englués dans leurs dogmes et au garde à vous devant leur chef, ce sont ceux qui ont voté pour ce projet destructeur.
Le résultat du vote de cet avis que nous avions à donner pour le projet Solena a, comme pour Viviez et Aubin, été catastrophique pour notre territoire : à Decazeville, seulement quatre voix venant de la minorité municipale se sont opposées au projet, deux élus se sont abstenus (un de la minorité et un de la majorité) et tous les autres élus ont obéi au maire et voté pour ce projet. Consternant !
Parmi les élus qui ont voté favorablement au projet Solena, combien avaient lu le dossier complet ? Aucun ! Combien avaient simplement lu les résumés non techniques ? Je pense aucun également.
Dans son ouvrage « La Médiocratie », le philosophe Alain Deneault raconte comment les gens médiocres ont pris le pouvoir dans la politique en France. Il attribue cette médiocratie à la prise de pouvoir des « experts » facilitée par le désengagement politique des élus. Le mot " politique " doit être pris dans son sens étymologique, « s'occuper de la vie de la cité », et non dans le sens « parti politique ». Les élus sont devenus en fait de simples gestionnaires des décisions prises par les « experts » convertis depuis longtemps à l'économie libérale.
Cette « médiocratie » se retrouve malheureusement jusque chez les élus locaux.
Obéissance inconditionnelle au chef, méconnaissance des dossiers par désintérêt ou par fainéantise, incompétence, confiance aveugle aux « experts » des entreprises ou des collectivités, sentiment de supériorité, mépris du peuple...
Très peu d'élus des communes concernés par ce projet n'ont, par exemple, participé directement à l'enquête publique sur le registre numérique. Seuls trois ou quatre élus opposés à ce projet y ont participé sur les 480 contributions. Pourquoi ? Parce que la plupart des élus ne connaissent pas le dossier, s'en désintéressent et délèguent donc leurs pouvoirs aux maires, ou ne veulent pas se mélanger avec les simples citoyens...
La démocratie locale est mal en point sur le Bassin.
Il ne reste plus qu'à espérer un rebond des électeurs pour élire de nouveaux élus plus responsables et plus à l'écoute de la population lors des prochaines élections municipales.
Photos :
1 : Emplacement centre de traitement, à quelques centaines de mètres de l'école - jlc
2 : Note conseil municipal de Decazeville
3 : Midi Libre du 10 octobre 2009
4 : Carte zones acceptables (blanc) pour accueillir de tels équipement. Le Bassin est en rouge pour plusieurs critères - PRPGDND 12
5 : Carte situation projet
6 : Igue du Mas ou serait situé le centre de stockage de déchets. Site magnifique avec une forêt importante de châtaigniers matures - @ADEBA
7 : Inventaire 2018 accidentologie sites industriels - Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire
8 : Decazeville, cité des Energies Renouvelable - DC - Comme si faire de la chaleur en brûlant des produits fabriqués à base de produits pétroliers pouvait constituer une énergie renouvelable ! #greenwashing
9 : Une partie du public, en grande partie formé par des opposants au projet Solena, lors de ce conseil municipal
15:33 Publié dans Climat, Energie, Environnement, Politique locale, Travail - Emploi | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : decazeville, viviez, aubin, déchets, environnement | | Facebook | | Imprimer |
10/06/2019
Decazeville : Le « souffle nouveau » et l'environnement
La majorité municipale de Decazeville, qui devait apporter un « souffle nouveau » à la ville, est semble-t-il déjà en campagne pour les prochaines élections municipales 2020.
Elle a donc entrepris de faire un bilan de son mandat en débutant par sa politique environnementale. Ça tombe bien, c'est ma partie.
On est déjà assez ahuri par les propos liminaires de cette note stipulant que, dans ce domaine, la marge des collectivités est assez réduite et que certains pourraient envier notre qualité de l'air (où ça ? A New-Delhi, à Pékin, à Bhopal ?). On voit là la méconnaissance complète des actions possibles des collectivités en matière d'environnement et l'ignorance des relevés de la qualité de l'air de ces dernières années sur le Bassin, notamment à Viviez (très proche de Decazeville), où la qualité de l'air va de moyen à mauvaise (voir photo 1, en début de note). Concernant les particules en suspension (PM 2,5) Viviez est aussi polluée que l'agglomération toulousaine à cause notamment des rejets des activités économiques, de la circulation sur la RD 840 et de certains modes de chauffage déficients, en fond de la vallée encaissée et peu ventée du Riou-Mort. Quant aux rejets de produits chimiques dans l'air, ils ont été catastrophiques durant la "dépollution" des sols d'Umicore de 2008 à 2016. Il faudra attendre un peu pour connaitre des résultats récents car toutes les stations de mesure avaient été supprimées en juillet 2017, et une seule vient d'être réinstallée en février de cette année.
Les quelques mesurettes décrites dans cette note de la majorité pour améliorer l'environnement sont en fait soit des obligations législatives (arrêt des pesticides), soit des actions débutées lors du mandat précédent (gestion différenciée des espaces verts) soit des mesurettes insignifiantes et « m'as tu vu » qui cachent en fait une politique environnementale indigente.
La protection de l’environnement et la lutte contre le dérèglement climatique sont des domaines totalement inconnus ou mineurs aux yeux des élus de la majorité, et de toute façon asservis aux dogmes économiques ultra-libéraux qu’ils soutiennent.
Pour ne citer que quelques mesures et réalisations illustrant parfaitement ce mépris de la majorité municipale pour l'environnement et les habitants du Bassin, on pourrait par exemple citer :
Déchets inertes, espaces verts :
-
Création d'une décharge sauvage de déchets « inertes » en zone PPRM à la Croix du Broual pour y déverser les déchets mal triés des travaux de voiries,
-
Accueil au centre de stockage de déchets inertes communal à la Romiguière de déchets industriels provenant de la Sopave, contenant notamment de nombreux fragments de plastiques,
-
Utilisation de ces déchets industriels contenant des plastiques sur les espaces verts de la commune (Fontvergne, Sailhenc...),
-
Aucune création de jardin partagé durant ces cinq ans,
Déchets industriels et ménagers :
-
Accord à la réouverture de l'Installation de Stockage de Déchets Dangereux de Montplaisir à Viviez,
-
Accord des élus decazevillois en communauté de commune au projet Solena (Centre de traitement et de stockage de déchets ménagers) à Viviez, qui serait situé à 300 mètres des premières habitations et à 200 mètres d'une usine classée Seveso,
-
Aucune action préventive pour baisser le volume et le poids des déchets ménagers,
-
Les élus de la majorité ont voté favorablement à la taxe sur les ordures ménagères au lieu de la redevance pourtant plus juste et qui permet d'agir sur la prévention des déchets,
Protection des riverains des pollutions et des atteintes à leur santé :
-
Modification du PLU de la zone du Centre pour permettre l'installation d'activités extrêmement polluantes sur cette zone située pourtant en centre ville,
Qualité de l'air, des sols et santé des habitants :
-
Aucune action pour mesurer, prévenir et améliorer la qualité de l'air médiocre à Decazeville, notamment lors des périodes de pics de pollutions signalées par Atmo-Oramip,
-
Aucune demande de la Ville pour l'installation d'une station de mesure de qualité de l'air à Decazeville,
-
Aucune demande de la Ville pour demander l'analyse des sols des jardins decazevillois fortement pollués, comme à Viviez, par les rejets toxiques de Vieille Montagne et d'autres entreprises, et prendre des mesures afin de protéger la santé de la population.
-
Aucune action pour lutter contre les feux de jardins qui asphyxient la ville fréquemment,
-
Refus de règlementer l'installation des compteurs Linky et Gazpar chez les particuliers à Decazeville,
-
Autorisation donnée pour l'installation d'une antenne-relais de collecte des informations des compteurs Gazpar des particuliers sous les toits de la mairie,
-
Aucune mesures prises pour prévenir et protéger le personnel et les visiteurs de la mairie des ondes électromagnétiques dues au central téléphonique très proche et d'autres antennes ou sources d'émissions,
Energies renouvelables, économies d'énergies et production de gaz à effet de serre :
-
Aucune installation d'énergies renouvelables par la Ville de Decazeville depuis cinq ans,
-
Aucune réaction des élus de Decazeville pour s'opposer à l'installation de panneaux photovoltaïques au parc intercommunal de La Découverte sur des parties récemment boisées et des chemins empruntés par de nombreux randonneurs et marcheurs, contrairement à l'enquête publique pour la création de ce parc,
-
Installation et exploitation de ce parc photovoltaïque donnée à une entreprise privée au lieu de gérer ce parc photovoltaïque en régie. Ce qui limite notamment fortement les recettes financières pour les collectivités et relativise l'autonomie énergétique dont se revendique la Ville.
-
Destruction de très nombreux logements sociaux sans constructions nouvelles et très peu de rénovations
-
Suppression du Salon des Energies Renouvelables de Decazeville,
-
Mauvaise réfection de l'éclairage public. Il faut supprimer des points d'éclairage et éteindre certains secteurs une partie de la nuit pour réellement réduire les consommations et les coûts de l'éclairage public et lutter contre la pollution lumineuse (pas comme la Côte des Estaques, hors agglomération, où c'est Versailles la nuit ! ).
-
Organisation de manifestations fortement polluantes et productrices de gaz à effet de serre, notamment sur La Découverte : jet ski, moto avec l'Aveyronnais Classic,
Biodiversité, paysage, faune :
-
Aucune action avec Decazeville communauté pour mettre en valeur la biodiversité et les paysages de La Découverte, pour préserver la zone humide à l'arrière du musée géologique, pour protéger et mettre en valeur le Riou-Mort dans la traversée de Decazeville...
-
Nombreux arbres abattus et très peu de replantations, arbres mal entretenus et certains périront rapidement (goudronnage jusqu'au pied de l'arbre !)
-
Les élus se vantent encore d'accueillir des cirques avec des animaux sauvages à Decazeville, animaux détenus, exploités et transportés de ville en ville dans des conditions inacceptables,
-
Toujours pas de centre d'accueil pour chiens et chats errants digne de ce nom sur le Bassin,
-
Pollution visuelle et consommations énergétiques inutiles par l'installation de panneaux publicitaires dans toute la ville,
Prévention des inondations et entretien des cours d'eau :
-
Pas d'aménagements pour limiter et se protéger des inondations des ruisseaux, dont le Riou-Mort à Decazeville
-
Le Plan Communal de Sauvegarde pour prévenir les inondations et le DICRIM associé à ce plan ne sont toujours pas opérationnels,
Mobilité : le « tout bagnole » comme programme, comme à l'époque Pompidou :
-
Suppression de passages piétons, notamment place Wilson et les passages piétons sont très mal entretenus (marquage)
-
Pas un seul aménagement pour les modes actifs (piétons et vélos) depuis cinq ans,
-
Non respect de la Loi sur l'Air et l'Utilisation Rationnelle de l'Energie (Loi LAURE) lors de la création ou le renouvellement de voirie (pas d'aménagements pour les cyclistes pourtant obligatoires dans cette loi), rues Lassale, Miramont et Cayrade,
-
Refus de mettre le bas de la rue Cayrade et la rue du IV Septembre en double sens cyclable (voir photo sur une rue similaire - photo Ademe) comme cela se fait maintenant partout, obligeant les cyclistes à faire de longs détours, parfois dangereux,
-
Chemin de Bouquiès entre le pont de Livinhac et l'anciennne cité de Bouquiès pratiquement impraticable par les cyclistes (et même les voitures), alors qu'il est le passage de la véloroute de la Vallée du Lot (V86),
-
Chemins de randonnée mal entretenus, notamment le GR 65 dans la descente de Saint-Roch au pont de Livinhac (commune de Decazeville,
- Remplacement du seul véhicule électrique de la commune par un véhicule thermique : Le " Goupil ", véhicule électrique du service propreté était fonctionnel pour ramasser les sacs poubelles et nettoyer les rues. Etroit pour circuler partout, silencieux grâce au moteur électrique, léger et consommant peu, avec une benne de grande capacité, ce véhicule répondait réellement à son usage. Au lieu de poursuivre le contrat avec la société de location ou d'envisager l'achat d'un véhicule similaire, la municipalité actuelle s'en est débarrassé pour un véhicule thermique diesel.
Pour entrer plus en détail sur les manquements en matière d'environnement de la majorité municipale, mais aussi dans d'autres domaines depuis 2014, vous pouvez consulter toutes mes notes parues dans la rubrique « politique locale »
Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir
Toutes les photos : jlc, sauf photo 18 - Ademe
Ci dessous, la note de la page Facebook officielle de la Ville de Decazeville
Il n'est d'ailleurs pas normal que cette note d'auto-satisfaction qui préfigure la campagne électoral de l'équipe Marty figure sur cette page officielle et pas sur la page dédiée à la campagne électorale du maire.
- CINQ ANS D'ENGAGEMENTS [1/13] -
Depuis cinq années maintenant, Decazeville se transforme et offre une nouvelle image. Symbolisé par le programme de revitalisation du centre-ville, lancé en juin 2014 par l'équipe municipale de François Marty, ce renouveau, qui se concrétise aujourd'hui, n'est bien entendu pas une fin en soi, mais il permet d'installer Decazeville sur une dynamique nouvelle et durable.
À compter de ce 08 juin et durant tout l'été, nous vous proposons de revenir sur les actions entreprises depuis 2014 visant à donner un nouveau souffle à Decazeville.
Pour commencer cette série, difficile de ne pas évoquer un sujet d'actualité, qui par ailleurs alerte bon nombre de citoyens, il s'agit de l'environnement.
À l'échelle d'une commune, nous conviendrons que la marge de manoeuvre des élus est réduite tant le sujet est européen pour ne pas dire mondial. Mais à l'échelle locale, de nombreuses initiatives peuvent être prises, c'est le cas pour Decazeville ces dernières années.
Après avoir été, durant un siècle et demi, un territoire caractérisé d'un environnement fortement marqué par l'effervescence industrielle, Decazeville voit aujourd'hui une qualité de l'air et donc de vie qui pourrait envier certains.
▶️ Retour sur sept points marquants en matière d'environnement depuis 2014 ⤵️
➡️ Le 17 novembre 2017, Decazeville a inauguré sa centrale solaire située au-dessus de la Découverte. Composée de 38 000 panneaux photovoltaïques, elle fournit l'équivalent de la consommation de l'ensemble des foyers de la ville, ce qui en fait l'une centrale solaire les plus grandes de la région.
➡️ En 2016, la municipalité a opté pour une gestion différenciée des espaces verts. Cette méthode consiste à adapter l'entretien d'un site en fonction de ses usages. Aujourd'hui, les espaces verts de la commune offre un aspect attrayant. C'est dans cet esprit que les phytosanitaires ont été bannis avec la mise en place du "zéro phyto". Par ailleurs, la commune a candidaté en 2018 au label Villes et Villages Fleuris.
➡️ Des maisons à insectes ont vu le jour en 2018 dans plusieurs espaces verts de la commune. Elles soulignent l'importance primordiale qu'ont ces "petites bêtes" dans notre vie quotidienne en milieu urbain, et plus largement l'importance de la biodiversité. En outre, rongés par la maladie et menaçant de tomber au premier fort coup de vent, certains platanes, notamment du jardin public, ont été remplacés par de nouveaux arbres.
➡️ Dès 2014, la municipalité s'est attelée à améliorer l'isolation thermique des bâtiments communaux, en particuliers les écoles. Des travaux sur les chaudières ou le remplacement des fenêtres ont également été entrepris pour améliorer la performance énergétique des quelques 80 bâtiments que compte la commune. En somme, c'est bon pour l'environnement mais aussi pour les finances de la ville.
➡️ En matière de dépense et de consommation énergétique, il est un poste où un important travail a été mené bien qu'il ne se voit pas forcément au premier regard, il s'agit de l'éclairage public. Le parc d'éclairage public de la ville était très ancien avec des lampes à vapeur de mercure dit "Ballon Fluo", énergivore et qui n'avait bénéficié d'aucun investissement conséquent auparavant. Dès 2016, la municipalité a fait le choix de remplacer ces vieilles lampes par des lampes nouvelle génération à LED beaucoup plus performante et économique.
Par ailleurs, de nouveaux coffrets ont été équipés d'horloges astronomiques qui adaptent au mieux le temps de fonctionnement de l'éclairage. À titre d'exemple, le coût de fonctionnement annuel du parc d'éclairage public de la ville a diminué de 20 000€/an.
➡️ Vous l'avez sans doute remarqué, une borne de recharge électrique a été installée en 2018 sur le parking du Laminoir. Cette opération réalisée à l'initiative de la commune avec la collaboration du Syndicat Départemental d'Électrification (SIEDA) à vocation à favoriser le développement de la mobilité électrique dans les années qui viennent.
➡️ En 2019, une réflexion est entreprise afin de développer l'installation de panneaux photovoltaïques sur certains bâtiments communaux. Ils permettront de dimunier encore le coût énergétique qui a déjà nettement baissé depuis 2014 grâce aux actions menées.
L'ensemble de ces initiatives entreprises ces dernières années ne sont bien évidemment pas une fin en soi, mais elles inscrivent Decazeville dans une dynamique nouvelle qui appelle a être poursuivie dans les années à venir afin de continuer à diminuer les coûts énergétiques, favorable aux finances de la ville mais aussi et surtout à l'environnement.
18:26 Publié dans Climat, Environnement, Politique locale | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | Imprimer |
23/05/2019
Enquête publique pour l'ISDD de Montplaisir - D'autres solutions sont possibles et souhaitables
Vous avez ci-dessous le texte de mon intervention lors du conseil municipal de Decazeville qui s'est déroulé le 23 mai 2019, concernant l'avis que nous devions donner à l'enquête publique pour la réouverture de l'ISDD (Installation de Stockage de Déchets Dangereux) de Montplaisir et pour la modification du PLU de Viviez qui lui est associé.
" J'ai bien sûr lu attentivement ce dossier d'enquête publique et j'ai rencontré le commissaire enquêteur le dernier jour du déroulement de cette enquête pour y faire part de mon opposition à ce projet. Je n'ai d'ailleurs pas été le seul puisque le nombre de contributeurs défavorables à ce projet a été très important notamment sur la plateforme dématérialisée.
Je vais d'ailleurs ce soir reprendre en grande partie les arguments que j'ai développé devant le commissaire enquêteur.
1 – Des sols pollués sur tout le Bassin, pas uniquement à Viviez :
Selon les résultats d'analyses d'échantillons de sols parvenus chez certains Viviezois le 17 avril dernier, des parcelles de Viviez-Pont en limite de commune de Decazeville contiennent entre 7 à 45 fois la norme de référence en cadmium, entre 3,5 à 12 fois la norme de référence en plomb et entre 1,5 à 3 fois la norme de référence en arsenic. Les taux de zinc sont aussi très inquiétants, jusqu'à 3 470 mg/kg MS. Pensez-vous sérieusement que Decazeville n'est pas touché par ces pollutions, que ces pollutions se sont arrêtées à la limite de la commune de Viviez comme le nuage de Tchernobyl s'était soit-disant arrêté aux frontières françaises en 1986 ?
Les pollutions de Vieille Montagne vont bien sûr au delà du seul territoire de Viviez.
C'est une étude globale des sols sur un large périmètre autour des anciens sites de Vieille Montagne qu'il faut lancer, sur le territoire concerné par cette enquête publique par exemple (12 communes).
Une étude qui aboutirait à prendre des mesures adéquates au cas par cas, en tenant compte pour chaque parcelle des risques, de la nature de la pollution et de la destination de la parcelle.
Alors oui, il faut bien sûr prendre impérativement des mesures pour prévenir de nouvelles pollutions et pour gérer les pollutions existantes.
C'est bien sûr indispensable !
Mais les solutions proposées dans cette enquête publique ne répondent pas convenablement à cette problématique, que ce soit de manière curative et encore moins préventive.
L'excavation de 300 parcelles sur des milliers qui sont polluées n'est pas la bonne solution et n'aura à terme qu'un effet minime sur la pollution globale. Elle risque même de l'aggraver !
Pourquoi excaver des sols qui ne serviront qu'en jardin d'agrément ou pelouse ? De simples recommandations suffisent. Pour ce qui est des jardins potagers, des personnes ont déjà acheminé chez eux des terres propres ou utilisent des bacs surélevés. Il suffit de généraliser ces mesures. Toutes ces mesures étaient d'ailleurs déjà préconisées dès 2008 lors de la remise du rapport Cassiopée. Elles ont été rappelées dernièrement.
2 - Une dépollution par excavation ne résoudra pas le problème, elle risque même de l'aggraver :
Le mot a visiblement été donné en haut lieu de faire référence à l'étude épidémiologique Cassiopée de 2008 pour justifier les excavations de terres polluées à Viviez.
C'est pour le moins surprenant, car les élus locaux se sont employés en permanence à cette époque à minorer et à railler les résultats de cette étude.
Ce sont les mêmes élus qui minoraient les résultats de l'étude Cassiopée qui se servent maintenant de ce rapport pour justifier ce projet.
Mais cette étude Cassiopée a maintenant plus de dix ans. Elle demanderait donc à être sérieusement actualisée. Car des évènements impactant fortement l'environnement quotidien des Viviézois se sont déroulés depuis.
Le porteur de projet de cette enquête publique, Séché, s'est bien gardé de faire un bilan environnemental et sanitaire de la dépollution qu'il avait réalisé pour Umicore entre 2008 et 2016 !
Car si cette « dépollution » a permis de réduire considérablement les rejets de métaux lourds dans la rivière Lot, elle a en revanche été source d'énormes pollutions de l'air et des sols à Viviez, et bien sûr au delà.
Les pollutions et nuisances émanaient pour la plupart de la manipulation des terres polluées, de leur transport et de leur dépôt à Montplaisir.
Les mesures de qualité de l'air effectuées par les stations temporaires de l'Oramip (Observatoire Régional de l'Air en Midi-Pyrénées) à cette occasion en témoignent, sans pourtant qu'aucunes mesures aient été réellement prises pour alerter et conseiller la population durant cette période.
En 2015 par exemple, l'Oramip a noté à Viviez des quantités moyennes maximales de retombées métalliques jusqu'à 70 fois la valeur de référence pour l'arsenic, 28 fois pour le cadmium, 27 fois pour le plomb et 16 fois pour le zinc à l'occasion de cette dépollution. Les résultats des autres années étaient également du même type.
Les analyses de sols pour le moins inquiétantes reçues par les Viviezois le 17 avril 2019 l'ont été parfois selon certains témoignages sur des échantillons récupérés à 1 ou 2 cm maximum de profondeur. J'ai même eu des témoignages de personnes chez qui on avait réalisé des carottages sur les terres extérieures propres rapportées il y a six ans. Ces échantillons montraient également des pollutions très importantes. On peut donc en déduire qu'il s'agissait de pollutions récentes, vraisemblablement dues aux travaux de « dépollution » d'Umicore de 2008 à 2016.
Aucun suivi sanitaire sur la population n'a été réalisé depuis l'étude Cassiopée et comme il n'existe pas sur notre territoire d'observatoire ou de registre des maladies chroniques, il est difficile d'affirmer avec certitude que cette opération a eu des conséquences sanitaires graves sur la population du Bassin.
Mais comment croire une seconde que les importantes pollutions engendrées par cette opération longue de « dépollution » n'ont pas eu de conséquences sanitaires sur la population ?
Quoi qu'il en soit, il y a un vrai sentiment « d'insécurité sanitaire » sur Viviez.
On reconnaît maintenant le préjudice d'anxiété pour les personnes ayant été en contact avec l'amiante. C'est cette même anxiété concernant leur santé que ressentent actuellement les habitants de Viviez avec tous ces projets polluants sur leur territoire.
D'autant plus que pendant et depuis la « dépollution » de 2008 à 2016, la production de pollutions ne s'est pas arrêtée : pollutions atmosphériques dues aux rejets des activités économiques, de la circulation sur la RD 840 et la RD 5, des envols de poussières venant de sols pollués, notamment du crassier de Dunet non sécurisé à ce jour (que nous avions déjà dénoncé lors de la délibération pour l'enquête publique de 2008)... Sans parler des pollutions venant également des eaux circulantes.
L'étude Cassiopée avait abouti à diagnostiquer une sur-imprégnation au cadmium pour 136 Viviézois sur les 600 qui s'étaient prêtées aux analyses (soit 22%) et à une atteinte rénale pour 19 d'entre eux. J'ai bien peur que si l'on refaisait les mêmes analyses aujourd'hui, ce bilan soit en hausse.
Les Viviézois ne veulent pas revivre pendant quinze ans ce qu'ils ont vécu de 2008 à 2016 avec ses conséquences environnementales et sanitaires désastreuses.
Car avec cette opération décrite dans l'enquête publique dont nous avons à donner un avis ce soir, cela sera la même chose, sinon pire car il n'y aura pas cette fois ci, ni de transporteur, ni d'usine de stabilisation pour traiter les déchets dangereux avec des liants hydrauliques.
Les travaux d'excavation dans les propriétés, le transport des terres vers Montplaisir à travers les rues de Viviez, le giratoire de Laubarède, la traversée de la zone du Bourg et la montée abrupte de la piste de Dunet, puis le dépôt à Montplaisir occasionneront de fortes nuisances : soulèvement de poussières toxiques, forte production de gaz à effet de serre et de particules fines (PM 2,5), bruit des moteurs et des signaux sonores de recul des engins et camions, odeurs de gaz-oil... tout cela dans des vallées encaissées et peu ventées. C'est ni plus, ni moins, ce qui s'était passé de 2008 à 2016.
Il faut également rajouter les risques d'accident sur une RD 840 et un giratoire où la circulation augmente régulièrement d'année en année, notamment celle de poids lourds, à laquelle il faut rajouter depuis le début de l'année les camions supplémentaires de VMBS qui n'est plus approvisionné par rail.
Cette circulation est d'ailleurs très largement sous estimée par Séché dans ce dossier d'enquête publique.
Ce projet n'est donc pas réellement réalisé pour l'intérêt général de la population locale. Il ne propose pas une solution curative acceptable et encore moins préventive pour retrouver un environnement sain à Viviez et sur le Bassin.
Ce projet est uniquement un projet industriel porté par l'entreprise Séché, qui créerait très peu d'emplois et qui surtout, occasionnerait des nuisances environnementales et sanitaires graves.
3 – L'ISDD de Montplaisir est saturé :
Le projet proposé dans cette enquête par Séché Eco Service est de rajouter entre 30 000 et 100 000 tonnes de déchets dangereux par an pendant 15 ans pour un total de 234 000 m3 :
-
Or ce site est déjà pratiquement saturé en capacité (1 294 796 m3 sur 1,3 M de m3 autorisés) - fiche BASOL de la DREAL)
-
Le tonnage autorisé (2 340 000 tonnes) est lui très largement dépassé.
-
-
C'est donc un projet risqué qui nous est proposé à Montplaisir.
Lors de l'enquête publique pour la création de l'ISDD de Montplaisir en 2008, le conseil municipal de Decazeville avait émis plusieurs réserves sur ce projet.
Projet de réhabilitation du site UMICORE de Viviez - Avis CM de DECAZEVILLE -160708.pdf
La plus importante concernait la couverture du stockage de déchets dangereux : « La tierce expertise du BRGM démontre que compte tenu de la hauteur de 53 m de déchets, le taux de tassement sera de 4% représentant un affaissement de 2,5 m. On peut s'interroger sur la tenue des membranes et géotextiles de couverture. Nous avons donc quelques interrogations sur l'étanchéité de l'ensemble et les conséquences sur les eaux internes ».
Nous avions raison de nous interroger dès 2008 sur la tenue dans le temps des géomembranes avec le tassement. Une rupture de géomembrane amènerait des infiltrations d'eau et la fragilisation de l'alvéole et des digues.
J'attire votre attention sur la surcharge de l'ISDD de Montplaisir, surcharge qui existe déjà et qui serait amplifiée par ce projet, tout cela sans un renforcement des digues, et les dangers que cette surcharge fait et ferait peser sur les habitants situés au pied de cet équipement, à Viviez-Pont.
Umicore avait connu un grave accident industriel en 1986 avec la rupture d'une conduite sur une digue à l'installation de stockage de l'Igue du Mas.
S'il n'y avait pas eu de personnes touchées directement, le bilan avait été par contre catastrophique sur le milieu naturel, notamment pour la rivière Lot.
Un rupture de digue à Montplaisir occasionnerait inévitablement un véritable désastre tant humain, qu'environnemental.
L'étude des dangers contenue dans cette enquête publique note qu'il y aurait selon ce scénario un ensevelissement du Laminoir d'Umicore et de son personnel.
Certes, malheureusement oui, mais le courant de terre, de boue et de matériaux divers continuerait sa course vers les maisons et l'école proches de Viviez-Pont.
Beaucoup à Viviez, ont en tête les images de la rupture du barrage de Brumadiho au Brésil en février dernier
Je n'ose même pas penser ce qu'il adviendrait alors de la rivière Lot jusqu'à l'estuaire de la Gironde, où on avait interdit la culture de l'huitre de 1996 à 2015 à cause des pollutions de Vieille Montagne, si un tel événement arrivait.
Qui porterait la responsabilité d'un tel accident à Viviez ? L'entreprise Séché ? Les élus qui auraient donné leur accord pour un surplus de déchets dangereux sur ce site, l'Etat qui aurait donné l'autorisation ?
Pour ma part, je ne veux pas être un des élus qui aurait autorisé cette surcharge de déchets dangereux et augmenté ainsi le risque de rupture de géomembrane que nous avions déjà dénoncé en 2008 ou de la digue.
4 - Les besoins locaux en capacité de stockage ne sont pas clairement démontrés dans cette enquête :
Le dossier prévoit de stocker à Montplaisir les boues du THR (Traitement Humide des Résidus, station d'épuration de Vieille Montagne), des terres de jardins de Viviez, des résidus pollués de la vallée du Lot (écluse de Laroque-Bouillac) et des déblais de la zone du Centre.
-
Concernant les jardins de Viviez :
Je viens d'en parler et de déduire que l'excavation et le dépôt de ces terres à Montplaisir n'est pas souhaitable (environnement, santé et saturation du site).
-
Concernant les déchets de la vallée du Lot :
-
Le dossier d'enquête publique ne précise pas la quantité et la qualité des produits qui pourraient être accueillis à Montplaisir.
-
Aucun résultat des analyses des prélèvements qui ont été effectués du 1er au 30 septembre 2017 pour déterminer le volume et la caractérisation des sédiments contenus en amont de l'écluse et dans le sas de l'écluse ne figurent dans le dossier.
-
Il est donc prématuré de vouloir accueillir ces terres à Montplaisir
-
-
Concernant l'accueil de déchets de la zone du Centre à Montplaisir :
-
La communauté de communes Decazeville-Aubin avait déjà défini des lieux de confinement pour les déchets provenant de la dépollution de cette zone.
-
Ces lieux prévus pour une capacité de 12 000 à 13 000 m3 et situés contre le mur de l'ancien haut fourneau pouvaient recevoir les 8 000 m3 de déchets et déblais estimés.
-
Il était prévu que ce site serait à terme sécurisé par une géomembrane supérieure, recouvert de terre végétale et aménagé en espace vert et de promenade.
-
On peut constater qu'à l'heure actuelle, il reste encore de la place sur ces sites de stockage alors que la dépollution de cette zone est pratiquement terminée.
-
Il est donc parfaitement inutile de prévoir un quelconque transfert de déchets de la zone du Centre à Montplaisir.
-
Concernant l'accueil des boues du THR :
-
Ces boues n'ont rien à faire à Montplaisir.
-
VMBS est totalement indépendante de Umicore et doit poursuivre, comme elle le fait actuellement, le traitement de ses boues à l'extérieur (en en produisant le moins possible), comme le font d'autres entreprises du Bassin.
-
C'est également le cas pour Séché
-
5 - La modification du PLU de Viviez n'est pas nécessaire à la réouverture de Montplaisir :
-
Pourquoi cette demande de modification du PLU proposée par Decazeville communauté concerne-t-elle toute la zone Nx et pas seulement la zone Nx sur Montplaisir ?
-
Si Decazeville Communauté tient vraiment à apporter une modification au PLU de Viviez, une simple modification du règlement de la zone Nx portant uniquement sur Montplaisir est possible en créant un zone Nx1 par exemple.
-
Cette demande de modification du PLU dans cette enquête publique est en fait le « cheval de Troie » du dossier Solena. En effet, pour installer son projet de centre de traitement et de stockage de déchets ménagers, Séché a impérativement besoin de la modification du PLU de Viviez sur Dunet et sur l'Igue du Mas.
-
Mais à y regarder de plus près, une modification du PLU n'est même pas nécessaire :
-
On a déjà pu mettre pratiquement 1,3 M de m3 de déchets dangereux sur ce site sans avoir à modifier le PLU, on peut éventuellement,s'il y avait de la place, continuer à le faire.
-
-
Ce qui pourrait éventuellement gêner l'accueil de déchets autres que ceux d'activités de Vieille Montagne, c'est l'arrête du 22 juillet 2009 qui décrit le type de déchets (uniquement des déchets provenant des activités d'Umicore), pas le PLU de Viviez. Une modification de cet arrêté suffirait.
-
Mais il faut savoir que l'on a déjà accueilli des déchets extérieurs de 2008 à 2016, notamment du site de Laubarède.
-
La demande de Decazeville communauté note aussi que les déchets seraient traités avant leur dépôt à Montplaisir.
-
C'est absolument faux ! Contrairement à ce qui c'était passé de 2008 à 2016, il n'est pas prévu d'unité de stabilisation par liants hydrauliques de ces déchets avant dépôt. Ce qui pose d'ailleurs un problème.
-
Mais surtout, cela démontre la méconnaissance de ce dossier par la communauté de communes.
-
7 - Une absence totale de dialogue et de concertation :
-
Les habitants du Bassin ont de plus en plus de défiance vis-à-vis de certaines décisions de l'Etat (PPRM) et des élus locaux qui évitent d'ailleurs toute réunion ou rencontre avec eux :
-
Pas une seule réunion publique n'a été organisée par les élus locaux depuis la connaissance de tous ces projets à Viviez il y a trois ou quatre ans !
-
La seule réunion publique d'information sur ce projet et sur cette enquête publique a été à l'initiative de l'ADEBA le 19 avril dernier,
-
Les élus locaux se contentent de citer les communiqués de la préfecture, soufflés par un « comité de pilotage » où ne figurent que des élus, les services de l'Etat et les industriels, dont Séché qui se retrouve juge et partie dans ce comité de pilotage puisqu'il serait bénéficiaire financier dans ce projet. Aucun représentant des habitants et aucune associations environnementale locale n'est présente dans ce comité qui travaille en vase clôt, comme si la population n'avait pas à dire son mot sur ces sujets qui touchent pourtant au plus profond de leur vie de tous les jours.
-
Comment voulez-vous que les habitants adhèrent à ces projets ?
-
Il y a donc un réel déficit de concertation sur ce territoire. Ce manque de dialogue se fait d'ailleurs également sentir sur d'autres dossiers comme le PLUi actuellement en cours. Je l'avais d'ailleurs déjà signalé à ce conseil municipal lors de la présentation du PADD.
En conclusion :
Il y a beaucoup d'erreurs, d'approximations et d'oublis dans ce dossier.
L'intérêt général de la réouverture de l'ISDD de Montplaisir et de la mise en conformité du PLU de Viviez n'est pas clairement démontré dans le dossier soumis à cette enquête publique.
Le bilan environnemental et sanitaire de la dépollution de 2008 à 2016 n'a pas été du tout réalisé.
Il doit être réalisé avant toute étape supplémentaire.
Cette enquête publique est donc à minima prématurée.
Par notre vote aujourd'hui sur cette enquête publique, nous avons donc une énorme responsabilité.
En votant favorablement à ce projet, nous prendrions le risque d'être responsables d'une pollution supplémentaire future et d'une atteinte probable à la santé des habitants.
En surchargeant l'alvéole de Montplaisir suspendue au dessus de Viviez-Pont, nous prendrions le risque d'un grave accident industriel au bilan écologique et humain très grave.
En autorisant la modification inutile pour ce projet du PLU de Viviez, nous donnerions une autorisation de fait au projet Solena, projet destructeur pour notre territoire.
Je vous demande donc de porter un avis négatif à cette enquête publique.
Avis négatif que nous pourrions assortir de recommandations qui pourraient être :
-
Réaliser sur le territoire concerné par cette enquête publique (12 communes) une étude des sols et une enquête épidémiologique sur les quatre principaux polluants présents : zinc, arsenic, cadmium, plomb,
-
Mettre en place sur notre territoire un registre des maladies chroniques comme le font déjà les départements de l'Hérault et du Tarn,
-
Etudier et réaliser une dépollution des sols avec des méthodes moins agressives, moins polluantes et plus efficaces que l'excavation,
-
Élaborer avec les services de l'Etat, les collectivités locales, les habitants et les associations environnementales une charte sur l'usage des sols (culture des légumes en bacs avec de la terre saine rapportée et renouvelée tous les cinq ans par exemple...).
-
Mettre en place sur notre territoire avec les services compétents de l'Etat un réseau permanent de surveillance de la qualité de l'air, des sols et des eaux.
-
Créer une dynamique économique, éducative et citoyenne sur la dépollution des sols avec les compétences locales (Lycée La Découverte avec le projet « Dépol'Decaz », l'ADEBA qui a acquis depuis quatre ans une véritable expertise...)
-
Umicore doit participer au financement de toutes ces opérations au même niveau qu'elle avait prévu de le faire pour l'excavation des terres.
Voila quelques mesures que nous pourrions prendre pour une gestion participative préventive et curative des pollutions à Viviez, à Decazeville et au delà.
Je vous demande donc de porter un avis négatif à ce dossier d'enquête publique. "
Decazeville a malheureusement donné ce soir un avis favorable à ce projet, mais les élus qui ont soutenu ce projet n'ont pas de quoi être fiers puisque seulement six élus ont voté pour, deux élus ont voté contre (dont moi même) et 12 élus se sont abstenus suite à mon intervention. Je remercie ma collègue qui m'a suivi dans le vote négatif et tous les élus qui se sont abstenus, sachant que pour ceux de la majorité, cela n'a pas du être facile de prendre cette décision avec un maire qui défend bec et ongle ce projet et le projet Solena. Ce projet à essuyé ce soir un revers inattendu qui va obliger les élus qui le soutiennent à revoir leurs positions jusque boutistes. Ce vote renforce également les positions défendus par l'association environnementale locale ADEBA.
Ci dessous, l'article de Centre-Presse du 25 mai 2015 relatant ce point du conseil municipal de Decazeville :
Photos (cliquez sur les photos pour les agrandir) :
Photo 2 : Extrait du rapport de l'Oramip de 2015
Photo 4 : tableau réalisé à partir des données de recensement de la circulation en Aveyron visibles sur le site internet du Conseil Départemental
Photo 5 : Données de la DREAL et arrêté préfectoral de 2009
Photos 1, 3, 6, 7, 8, 9, 10 et 11 :©jlc - Vous devez citer l'origine et ne pas modifier la photo.
21:14 Publié dans Climat, Développement durable, Environnement, Politique locale, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | Imprimer |
30/10/2018
Non, je n'irai pas manifester contre la hausse du coût des carburants
Oui, il faut bien admettre que les coûts de carburants pour les automobilistes augmentent fortement depuis quelques temps. C’est certes dû aux taxes mais aussi à l’augmentation du baril.
Mais il ne faut pas oublier que les coûts des carburants ne représentent selon l’Automobile Club que 10% à 15%, selon que l’on roule à l’essence ou au diesel, des coûts de revient globaux de notre véhicule, pour une voiture achetée neuve. Car il faut aussi compter avec l’achat du véhicule (neuf ou occasion), son assurance, son entretien, les péages, le stationnement…
Le secteur des transports est responsable de près du tiers des rejets de CO2 en France dont plus de la moitié est imputable aux voitures.
Il serait donc raisonnable, tant pour diminuer nos rejets de CO2 que pour réaliser des économies conséquentes, de modérer l’usage de notre automobile, pour ceux qui en ont une bien sûr, car il y a beaucoup de monde en France qui n’a pas d’automobile.
Mais il faut bien avouer que nous ne sommes pas très raisonnables, car nous sommes toujours prompts à prendre notre voiture pour faire des trajets très courts. Ces trajets pourraient se réaliser à vélo et même à pied pour peu que nous puissions le faire en toute sécurité.
Mais pour les trajets plus longs, comment faire ?
J’en ai fait l’expérience récemment.
J’ai du me rendre samedi à Toulouse pour assister à une cérémonie de mariage. J’ai donc choisi comme la plupart du temps de le faire par le rail au lieu de prendre mon véhicule personnel roulant pourtant à l’essence.
Il faut avouer que ce n’est pas simple de prendre le train de Decazeville à Toulouse. Il faut d’abord prendre un car régional de Decazeville à Villefranche-de-Rouergue, puis prendre un TER de Villefranche-de-Rouergue à Toulouse-Matabiau et l’inverse pour le retour.
Départ donc à 9h47 de Viviez-Decazeville pour une arrivée à Toulouse-Matabiau à 12h21. Pour le retour, départ de Toulouse à 17h04 et arrivée à Viviez à 19h34. Durant mon court séjour à Toulouse, j’ai tout de même eu le temps de déjeuner, d’assister à Salle des Illustres au Capitole à la cérémonie de mariage et de me promener dans Toulouse une paire d’heures.
Les temps de trajets en train et en voiture sont à peu près équivalents. Mais le train vous dépose en centre-ville tandis que les temps en voiture n’incluent pas les bouchons à l’entrée et la sortie de Toulouse, les bouchons à l’intérieur de Toulouse et le temps pour trouver une place de stationnement.
Le coût du trajet en voiture est estimé à environ 30€ l’aller (ViaMichelin), soit 60€ l’aller-retour, comprenant les coûts de carburant et de péages, hors coûts extérieurs (achat, entretien, assurance, stationnement… du véhicule).
Sur ces horaires de week-end, le coût en car et en train est intéressant : 21,50€ l’aller-retour (voir image des billets de TER). En partant à 10h44 de Villefranche, j’ai bénéficié d’un billet EvasiO’ à 1€.
J’ai bien sûr également une carte LibertiO’ (24€/an) qui me permet d’avoir des avantages sur le retour Toulouse-Villefranche. Il est à noter qu’on ne peut pas bénéficier totalement de ces tarifs si l’on prend un billet unique Viviez-Decazeville – Toulouse-Matabiau. Il vous en coûtera 28,80€ l’aller retour au lieu de 21,50€. Ce que je trouve incompréhensible ! J’ai donc été obligé de scinder mes achats de billets pour obtenir les meilleurs tarifs.
L’amplitude des horaires d’ouverture de la gare de Viviez-Decazeville ayant été réduite (fermeture à 15h30 le vendredi !), il ne m’a pas été possible de prendre mes billets à cette gare à mon grand regret. J’ai donc été obligé de prendre mes billets sur internet : https://www.ter.sncf.com/occitanie. C’est certes facile, mais je me mets à la place des personnes qui n’utilisent pas internet, notamment les personnes âgées ; comment vont-elles faire ?
Concernant le bilan des rejets de CO2, il aurait été de 45,87 Kg avec ma Modus essence de 2011 (0,139Kg/Km X 165 X 2) et il a été de 9,88 Kg en train aller-retour.
Il n’y a donc pas photo ; le temps de trajet est identique en train et en voiture (hors bouchons), le coût de ce voyage en transports collectifs est financièrement intéressant et son impact sur le climat et la qualité de l’air est très nettement meilleur. Quand au risque d’accident, il est quasiment nul en train.
Les avantages du train s’amoindrissent si l’on fait le trajet à plusieurs personnes, mais ils restent toujours meilleurs en train avec trois à quatre personnes.
Alors comment expliquer que beaucoup plus de monde choisisse tout de même la voiture ? Par confort ? Par tranquillité ? Par le fait de ne pas être contraint par des horaires ? Par habitude ?
Sur le trajet de Viviez à Villefranche, nous n’étions que deux à l’aller dans le bus (moi-même et une personne montée à Lanuéjouls qui se rendait à Lyon en train en passant par Toulouse) et j’étais tout seul au retour. Je suis persuadé que de nombreuses personnes du Bassin et au delà sont allées à Toulouse (où aux arrêts intermédiaires) ce samedi là.
Que faudrait-il alors pour que nous choisissions plus souvent les transports collectifs et les modes actifs (vélo et marche à pied) pour les courts trajets ?
Que les transports collectifs soient beaucoup plus nombreux, un peu plus confortables et moins chers pour certains trajets.
Que l’on développe beaucoup plus la mobilité partagée, covoiturage privé (BlaBlaCar…) ou organisé type RézoPouce ou Plans de Déplacement Entreprises, l’autopartage entre particuliers ou organisé par des collectivités (type Citiz)…
Que les élus donnent sa juste place sur l’espace public aux autres modes de mobilité que la voiture afin que les vélos et les piétons puissent circuler et déambuler en toute sécurité.
Si les élus faisaient tout cela, nous ferions des énormes économies dans les dépenses de carburants y compris à la campagne et pour ceux qui sont obligés de travailler à quarante kilomètres de leur domicile. Nous pourrions même nous passer d’avoir une automobile individuelle ou à minima une deuxième automobile dans un foyer et nous ferions alors des énormes économies. Et quels bienfaits pour la qualité de l’air que nous respirons et pour le climat !
Dans ces conditions, je serais d’ailleurs le premier à abandonner ma voiture. Abandonner sa voiture ne veut pas dire cesser de conduire. Avec l’argent économisé, ont peut louer de temps en temps un véhicule en autopartage ou en location par exemple. Mais on a pas la charge financière d’un véhicule en permanence, y compris pour les 95% du temps où il ne roule pas.
C'est à tout cela que les taxes prélevées sur la vente des carburants doivent servir, pas pour donner des primes à l'achat de voiture électriques à des gens qui ont déjà deux ou trois voitures ou construire des autoroutes.
Alors oui, en tant que petit retraité, je suis moi aussi excédé par toutes les augmentations de dépenses obligatoires que nous subissons de ce gouvernement de brutes épaisses et de lobbyistes qui refuse de plus d’assumer sa responsabilité. Car oui, globalement, les petits avantages comme la baisse relative de la taxe d’habitation ne compensent pas et de loin les fortes augmentations des dépenses obligatoires que nous subissons.
Mais ne comptez pas sur moi pour aller manifester avec l’extrême droite ou les « bonnets rouges » locaux contre la hausse des carburants le 17 novembre. Même si d’autres revendications se sont depuis greffées à l’ordre du jour de cette manifestation, elle respire encore trop l’extrême droite et la fachosphère.
Il y a des motifs beaucoup plus importants de manifester que la hausse du gazole et je ne manque d’ailleurs pas l’occasion de le faire, que ce soit pour défendre les retraites, les salaires, contre le chômage organisé, pour demander d’agir rapidement contre le réchauffement climatique ou contre l’horrible projet Solena à Viviez et Aubin qui va finir par achever le Bassin.
Par contre le 17 novembre, j’enfourcherai mon vélo pour demander avant tout plus de transports collectifs moins chers et plus d’aménagement cyclables et piétonniers.
Et je participerai le 24 novembre à la journée sans achat, mais ce sera presque un jour habituel pour moi. Ce qui ne m’empêchera pas de passer comme tous les samedi chez mes petits commerçants alimentaires locaux.
Et le 8 décembre, je participerai à une nouvelle marche pour le climat.
Addendum du 17 novembre 2018 :
Le texte ci-dessous du sociologue Erwan Lecœur résume très bien le fond de la ma pensée et mes inquiétudes pour l'avenir :
On est bien peu de choses... tout s'accélère. Il y a encore quelques années, je ne pensais pas voir de mon vivant une telle confusion des esprits s'affaisser devant le spectacle triste des colères pétrolifères et des petites frustrations recuites de la middle class automobile. Il semble qu'une certaine idée de la politique et de l'intérêt général prend un sérieux coup dans l'aile, ces jours-ci. A force de ne plus savoir où elle habite, la gauche-qui-parle-pour-les-pauvres a peut-être perdu le sens des valeurs, en tentant l'aventure de l'opportunisme populiste. Mais à ce jeu de "plus populo que moi", depuis 40 ans, c'est Le Pen qui gagne à la fin. Lui qui fut très proche de Poujade peut voir aujourd'hui les médias lui promettre un hommage par les 3/4 du pays. En jaune, couleur des briseurs d'espoir. Devant une telle victoire "culturelle" d'une caricature aux allures du beauf de Cabu, la famille Le Pen pourra remercier tous les thuriféraires du "bon peuple" qui n'ont plus comme boussole qu'un fil FB et quelques Tweets rageurs. Fonce, automobiliste en colère, l'abîme est proche et plus rien ne s'oppose à ton hubris délirant. Les calculs absurdes du macronisme déclinant et les pincettes avec lesquelles les bien-pensants ont légitimé ta révolte de sale gosse ont permis ta victoire dans les rues et les réseaux sociaux. Après avoir expliqué comment tu te sens frustré, moqué, ignoré, tu pourras devenir la sève d'une force ardente qui se lève, brune et odorante, comme un litre de gasoil. Et on verra beaucoup de "Rhinocéros" au volant d'un SUV...
Erwan Lecœur est un spécialiste de l'extrême droite et du populisme. Il sait de quoi il parle.
Hier soir, en séance plénière du Conseil Régional d'Occitanie, les élus du Rassemblement National, après avoir enfilé des gilets jaunes, ont demandé à ce que le Conseil régional renonce au demi centime d'euro par litre de carburant que la région reçoit pour la TICPE (Taxe Intérieure de Consommation de Produits Energétiques). Cette taxe régionale presque insignifiante pour chacun d'entre-nous rapporte 60 millions d'euros que la Région met dans le pot des 782 millions d'euros consacrés au transports dans les transports scolaires. Devant les grossièretés et les insultes des conseillers régionaux RN, la présidente à été obligée de demander une fin de séance anticipée. Tout simplement honteux que des représentants du peuple se comportent de telle manière.
Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir :
1, 5, 6 et 7 : jlc, licence Creative Commons
2 : application ViaMichelin
3 : billets TER
4 : Carte Pastel : Région Occitanie
8 : page Facebook de Véronique Vinet, conseillère régionale
11:09 Publié dans Climat, Energie, Environnement, Politique locale, Société, Transports et mobilité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mobilité, rail, toulouse, carburants, voiture, ter, gares, viviez-decazeville | | Facebook | | Imprimer |
27/06/2018
Decazeville - Une installation photovoltaïque déjà amortie
Lors de la construction de la cuisine centrale de Decazeville en 2010, des capteurs solaires thermiques pour chauffer l’eau ainsi qu’une ombrière photovoltaïque avaient été installés à l’avant du bâtiment, côté sud.
L’installation photovoltaïque a rapporté 5 430 € en 2016 à la commune soit un peu plus du quart du coût de la consommation d’électricité de la cuisine centrale.
Cet équipement photovoltaïque avait coûté 51 000 € financé à 25% par l’ADEME et la Région, soit un reste à financer pour la commune de 38 250 €.
Avec une recette annuelle de 5400 € environ, le retour sur investissement a donc été de 7 ans. Cet équipement photovoltaïque installé en 2010 est donc amorti et les recettes futures seront tout bénéfice.
Vous comprenez que je sois en colère lorsque je vois que la communauté de communes a laissé la construction du parc photovoltaïque de La Découverte à une entreprise privée qui va s’engraisser sur notre dos alors que l’on aurait pu la réaliser ensemble, collectivités et citoyens du Bassin, à travers une SEM ou une SCIC, et que cette réalisation aurait été sûrement mieux réalisée au regard des coupes d’arbres et de son emprise sur les chemins notamment.
L'article de Centre-Presse du 16 octobre 2010 consacré à cette installation
Photo du haut : jlc - Licence Creative Commons - Cliquez dessus pour agrandir
09:18 Publié dans Climat, Energie, Politique locale | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : decazeville, photovoltaïque, cuisine centrale | | Facebook | | Imprimer |
Une voie verte magnifique pratiquement à l’abandon
La toute nouvelle association « Cyclo-Motivés 12 » qui a pris la relais de « l’Association pour le Développement et la Sécurité des Cyclistes en Aveyron » organisait samedi dernier une randonnée cyclable pour tout public. Le site retenu pour effectuer cette randonnée était un tronçon de la voie verte Bertholène-Espalion compris entre Bozouls et Espalion, d’une longueur de 11 km environ. La fiche descriptive de cette voie verte est visible sur le site de l’AF3V Sud.
J’avais déjà eu l’occasion de circuler sur le tronçon Bozouls-Espalion en 2015, notamment après l’installation de l’éclairage du tunnel de Biounac à partir de panneaux photovoltaïques. A cette époque, le revêtement de cette voie verte réalisée sur une ancienne emprise ferroviaire était dégradé.
Cela ne s’est malheureusement pas amélioré. Rouler avec un VTC n’est pas une partie de plaisir tant il faut une attention quasi permanente pour éviter les ornières, les cailloux, le sable, les flaques… Le revêtement de cette voie pas entretenue s’est fortement dégradé depuis 2015, peut-être à cause des orages de cet hiver. En tout cas, seuls les VTT peuvent y rouler pour l’instant.
Ce qui est tout de même dommage tant cette voie calme circulant sous des tunnels et sur des viaducs magnifiques, avec une déclivité légère et régulière et des paysages variés pourrait être un élément porteur du tourisme local.
Mais elle pourrait également être un axe structurant pour les déplacements du quotidien pour les populations riveraines et au delà, entre la RN 88 à Bertholène et la RD 920 à Bozouls et ensuite vers Espalion.
Une attention particulière devrait être portée à l’aménagement paysager de cette véloroute. L’entreposage en limite de voie d’un tas de fumier dont les jus dégoulinent on ne sais où et qui dégage une odeur pour le moins dérangeante devrait être évité.
Les maires de Bozouls et d’Espalion ont bien essayé de nous assurer de leur intérêt pour cet axe cyclable, mais je n’ai pas senti une réelle volonté d’investir quelques moyens financiers dans des travaux indispensables afin d’améliorer à minima la qualité du revêtement et encore moins dans la nécessaire réalisation d’un revêtement en dur.
Et c’est vraiment dommage pour les déplacements quotidiens des cyclistes locaux, mais aussi pour l’économie touristique locale.
L'association Cyclo-Motivés 12 :
La jeune association Cyclo-motivés 12 a pour objet de promouvoir le vélo , dans toutes ses composantes (utilitaire, loisir, tourisme, sportif) comme un moyen de locomotion alternatif dans la chaîne de mobilité. Sa démarche :
- Représenter les usagers auprès des décideurs pour tout ce qui concerne la circulation , la sécurité et le confort des cyclistes
- Promouvoir le développement des voies cyclables sur le territoire
- Se positionner en force de proposition auprès des décideurs
Pour les rejoindre, remplir le bulletin ci-contre et envoyez le avec votre chèque à l'adresse indiquée : adhésion 3 euros
Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir
Toutes photos : jlc - Licence Creative Commons
07:53 Publié dans Climat, Politique locale, Véloroutes et voies vertes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vélo route | | Facebook | | Imprimer |
21/09/2017
Le vélo n’est vraiment pas le bienvenu à Decazeville
Lors du conseil municipal d’hier soir, un point me concernant figurait dans les décisions prises en délégation par M. le maire. Il s’agissait de défendre les intérêts de la commune d’ester en justice contre moi-même.
J’ai donc pris la parole pour apporter des précisions sur ce point, mais j’ai malheureusement été fréquemment interrompu par le maire lui-même qui souhaitait que je cesse. J’ai pu mesurer que la méconnaissance des élus majoritaires sur la réglementation et les usages de la bicyclette en ville était abyssale. Pour tout dire, elle est avant tout dogmatique, la plupart des élus considérant le vélo tout juste comme une activité de loisir et souhaitant laisser à la bagnole toute la place de l’espace public de notre ville. Ils ont juste 30 ans de retard !
------
La loi a fortement évolué depuis 2014 en faveur des mobilités actives (que l’on appelait “mobilités douces“ il y a peu) et plus généralement en faveur d’un partage des espaces publics par tous les usagers :
- Plan d’Actions pour les Mobilités Actives (PAMA) en avril 2014
- Partager l’espace public et sécuriser les modes actifs
- Valoriser les enjeux économiques et sanitaires de la pratique du vélo
- Décret 2015/808 du 15 juillet 2015:
- Application réglementaire des mesures du PAMA avec de nombreuses mesures visant notamment l’amélioration des cheminements piétons et cyclistes, l’extension des ZCA (Zones de Circulations Apaisées)…
- Ce décret pose le principe du double-sens cyclable pour les cyclistes comme étant la règle sur les voies à sens unique limitées à 30 Km/h, et moins. Certes, une dérogation à cette règle peut être appliquée, mais elle doit être dûment circonstanciée par l’autorité investie du pouvoir de police
- L’Arrêté du 23 septembre 2015 relatif à la modification de la signalisation routière en vue de favoriser les mobilités actives vient compléter les mesures du décret 2015/808.
Depuis 2016, ces mesures ont eu un réel effet positif sur la fréquentation des cyclistes dans les villes qui ont mis en place des aménagements pour satisfaire ces mesures réglementaires. Elles ont également eu un effet positif dans l’apaisement de la circulation et l’amélioration de la sécurité routière.
J’étais encore la semaine passée à Tarbes pour une rencontre organisée par le Cerema dont le thème était : petits bourgs, villes moyennes, écoquartiers, comment apaiser la circulation et favoriser le partage de la voirie. J’ai pu apprécier par les réalisations concrètes en Midi-Pyrénées présentées ce jour là, les bienfaits d’une telle politique de mobilité, tant pour la sécurité routière, que pour l’activité des commerces ou l’amélioration du cadre de vie des riverains.
Madame la Ministre des Transports a encore redit hier lors du lancement des Assises de la Mobilité qu’il fallait encourager les mobilités actives.
Concernant cette procédure, j’ai pour ma part tout fait pour l’éviter :
Depuis la publication du Décret 2015/808 du 8 juillet 2015, j’ai informé plusieurs fois la commission urbanisme de la commune sur l’obligation de s’y conformer, notamment pour la généralisation des doubles sens cyclables dans les rues à sens unique à 30 Km/h et moins.
J’ai envoyé le 12 janvier 2016 un courrier à M. le Maire détaillant ce décret applicable le 1er janvier 2016 et ses conséquences pratiques sur certaines rues de Decazeville. Dans ce courrier, je proposais également mes services pour étudier avec M. le maire, ses adjoints et les services techniques de la ville les conditions pour appliquer concrètement ce décret sur ces rues.
Le 18 février 2016 vous avez pris un arrêté municipal d’interdiction de circulation des vélos en double sens dans les rues Cayrade (de la place Wilson et la rue du Maréchal Foch) et dans la rue du 4 Septembre (pourtant proposé dans le Schéma des Modes Doux du Bassin en 2010).
Ayant épuisé les méthodes gracieuses pour vous inviter à appliquer ce décret, j’ai donc saisi en tant que cycliste decazevillois le Tribunal Administratif de Toulouse le 11 avril 2016.
Mon but n’était bien sûr pas de me lancer dans une procédure, mais de vous démontrer avec ma requête, que l’application de ce Décret dans ces rues ne pénalisait absolument personne, n’était absolument pas dangereuse et qu’elle contribuait au contraire à favoriser une circulation apaisée dans ces rues, à améliorer la sécurité routière et à participer à l’essor des commerces en centre ville comme le démontre de nombreux exemples maintenant. Je précise que cela fait maintenant neuf ans que les doubles sens cyclables sont la règle dans les rues à sens unique en zones 30 avec la satisfaction de tout le monde et que l’accidentologie générale est plutôt en baisse dans ces rues, y compris pour les cyclistes alors que la circulation de ceux-ci a très fortement augmenté.
Un accident récent rue Cayrade basse, qui aurait pu avoir des conséquences graves, a soulevé le problème de la vitesse excessive des véhicules motorisés dans cette rue, notamment la nuit.
Je rappellerai juste que l’article R110-2 du Code de la Route précise que “ pour les zones à 30 Km/h, l’ensemble de la zone est aménagé de façon cohérente avec la limitation de vitesse applicable “.
Un radar pédagogique ne sert pas directement à ralentir la vitesse. C'est juste un élément d'information et de prévention.
Les commerçants demandent que l’on réduise la vitesse sur cette portion de rue par des aménagements. Ils ont tout à fait raison. Il faut des aménagements pour ralentir la vitesse des véhicules : coussins berlinois, surélévation, rétrécissement ponctuel… Mais un double sens cyclable contribuerait en plus à un meilleur apaisement de la circulation. Toutes les études vont dans ce sens.
Je ne fais bien sûr pas une affaire personnelle de cette procédure, bien que je vais la supporter financièrement tout seul, sans argent public. Je souhaite avant tout faire connaître et faire appliquer les droits des usagers du vélo et l’obligation qu’ont les collectivités à les considérer, notamment la ville de Decazeville.
Vous prétendez défendre les intérêts de notre commune. Je ne suis pas sûr que votre arrêté d’interdiction des cyclistes dans certaines rues de Decazeville contribue au rayonnement, au dynamisme et la modernité de notre ville.
Bien au contraire.
-------
A la suite de mon intervention, M. Le maire s'est vanté d'avoir déjà gagné au Tribunal Administratif.
Il a certes gagné une première partie, mais pas glorieusement puisque c'est mon intérêt à agir qu'il a contesté par l'intermédiaire de son avocat.
Il n'y a donc pas eu encore un jugement sur le fond, c’est à dire sur le fait de savoir si les doubles sens cyclables sont réglementaires et souhaitables à Decazeville.
Le fait de contester mon intérêt à agir vise évidemment à éviter un avis du Tribunal Administratif qui me serait favorable sur le fond, mais aussi à me décourager de poursuivre cette affaire par fatigue ou par manque de moyens financier car j'engage mes ressources personnelles pendant que lui se sert de l'argent des contribuables decazevillois.
Malheureusement pour lui, je suis avant tout un militant écologiste et un militant de la cause cyclable et j'ai bien sûr fait une requête en appel auprès de la Cour Administrative d'appel de Bordeaux à l'encontre de l'ordonnance du Tribunal Administratif de Toulouse.
Et puis il y a eu aussi la phrase habituelle du maire pour essayer de me déstabiliser : pourquoi ne l'avez-vous pas fait lorsque vous étiez aux affaires ? Et il y a bien sûr ma réponse habituelle : vous devez tout de même vous souvenir que je n'ai jamais été maire de Decazeville. J'avais maintes fois insisté en réunions préparatoires pour l'aménagement de cette rue sur la prise en compte de la protection des usagers vulnérables, piétons, cyclistes et PMR. J'avais même déjà proposé la création d'une zone de rencontre sur ce tronçon de rue. Malheureusement, je n'ai pas été suivi. J'ai tenu également à préciser que les évolutions réglementaires pour faciliter le partage de la voirie datent de 2014, année où M. le Maire est entré en responsabilité.
Un collègue de la majorité est revenu sur la dangerosité de créer un double sens cyclable sur une voirie si “étroite“. J'ai répondu que 3,50 m n'est pas une voirie étroite et que dans beaucoup de villes où ces aménagements sont en place, la voirie est beaucoup moins large et tout se passe très bien. Il faut juste sortir un peu de Decazeville pour voir ce qui se passe ailleurs sans problèmes.
En fait, ceux qui ne veulent pas ces aménagements, ce sont les conducteurs de bagnoles qui n'ont jamais fait de vélo ou si peu, et qui ne veulent pas céder un pouce de leurs privilèges.
Et bien non ! La voirie appartient à tout le monde !
M. le Maire a toujours la possibilité de stopper la procédure au Tribunal Administratif quand il le veut en prenant un autre Arrêté autorisant les doubles sens cyclables et en créant les aménagements nécessaires pour les cyclistes à Decazeville.
Quoi qu’il en soit, il ne sortira pas grandi de cette procédure. Il restera de toute façon celui qui a tout fait pour gêner les mobilités actives à Decazeville, celui qui fait une politique de mobilité (et pas seulement) digne des années Pompidou.
Je tiens à rappeler que je bénéficie heureusement du soutien moral de mes collègues de la minorité du conseil municipal, mais aussi de nombreuses personnes du Bassin et d’associations régionales et départementales de défenses des cyclistes.
Dans un courrier au maire de Decazeville à la suite de l’Arrêté pris par celui-ci, le président de l'Association pour la Défense et la Sécurité des Cyclistes en Aveyron écrivait :
“ Vous justifiez votre décision d'Arrêté par un manque de sécurité pour les cyclistes.
Je vous remercie, au nom de l'association, par l'intérêt que vous portez à la sécurité des cyclistes. Le problème, c'est que, jusqu'à maintenant, dans la commune, cette sécurité est essentiellement permise par des interdictions de circulation pour les cyclistes. C'est sûrement efficace mais pas très encourageant pour favoriser ce mode de déplacement “.
Tout est dit.
Enfin, comme si les mauvaises nouvelles pour les usagers du vélo sur le Bassin ne suffisaient déjà pas, il semble que la véloroute de la Vallée du Lot sur notre territoire ait du plomb dans l’aile. Les élus urbains de Decazeville-Communauté ne veulent plus investir un centime d’euro sur cette infrastructure pourtant de plus en plus fréquentée, notamment cet été avec une explosion du passage de cyclotouristes qui dure d’ailleurs encore. Elle est également utile pour les déplacements quotidiens des habitants des communes rurales le long du Lot et même au delà.
Il n’y aurait donc pas un centime pour réaliser les accès aux passerelles du Pont de Bourran et de celle de Boisse-Penchot. Déplorable ! A suivre.
En cliquant ici, toutes mes notes concernant la mobilité, notamment à Decazeville et sur le Bassin.
Addendum du 26 septembre :
La presse locale a fait un court récit de ce débat
L'article de La Dépêche du Midi en cliquant ici
L'article de Centre-Presse ci-dessous (cliquez dessus pour l'agrandir) :
Ces articles sont un peu réducteurs et incomplets, mais vu le format, difficile de faire mieux. Ma note a le mérite d'apporter des précisions nécessaires.
En attendant les aménagements pour ralentir la vitesse rue Cayrade, notamment la mise en place de coussins berlinois, d'une zone de circulation apaisée et d'un double sens cyclable, les accidents continuent. Voir l'article de Centre-Presse d'aujourd'hui ci dessous :
Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir
Photo 1 : Decazeville : un vélo accroché à une barrière sur le trottoir car le stationnement vélo à l’arrière n’est pas protégé et ne comporte aucun arceau pour accrocher le vélo – photo jlc
Photo 2 : Double sens cyclable dans une courbe dans les mêmes conditions que la rue Cayrade à Decazeville. Photo : présentation Cerema
Photo 3 : l’arrêté de la ville de Decazeville pour interdire les doubles sens cyclables
Photo 4 : Les associations de commerçants travaillent volontiers avec les associations de cyclistes car le client venant à vélo ou à pied revient plus souvent, même si ses achats sont moins conséquents par passage. – Photos : diverses animation commerciales en direction des clients cyclistes.
Photo 5 : Les cyclistes decazevillois sont obligés de faire un détour de 600 à 800 mètres pour accéder aux commerces du bas de la rue Cayrade – OpenStreetMap et jlc
Photo 6 : L’arrêté a été pris en raison des aménagements et de la faible largeur de voirie. Le Certu, devenu Cerema, recommande dans le Guide pour la mise à double-sens cyclable un voirie de 2,70 m minimum de largeur. Or la voirie rue Cayrade est de 3,50 m de largeur et même beaucoup plus si l’on rajoute le caniveau pratiquement à fleur de la voirie, l’espace entre les voitures en stationnement très large (2,50 m au lieu de 2,00 recommandé) et la voirie et celui entre le caniveau et les barrières protégeant les piétons. Schéma : Certu
Photo 7 : Plan de coupe de la rue Cayrade – Photo : mairie de Decazeville
Photo 8 : Article de Centre-Presse du 13 juin 2016
Photos 9 et 10 : Articles de Centre-Presse du 26 septembre 2017
11:56 Publié dans Climat, Développement durable, Energie, Environnement, Société, Transports et mobilité | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | Imprimer |
03/07/2017
Des bâtiments communaux moins énergivores
Nous avons donc décidé lors du conseil municipal du 22 juin dernier de faire réaliser par le SIEDA un diagnostic énergétique de deux bâtiments municipaux : le Laminoir et l’Hôtel de Ville.
Pour ce qui est du Laminoir, son aménagement est relativement récent et des doutes sont régulièrement émis sur son isolation thermique car la consommation énergétique de cette salle est forte. Mais un bâtiment qui laisse passer le froid l’hiver laisse aussi passer le chaud l’été. Or, nous y avons passé deux dimanche en juin pour les élections législatives et la température intérieure y était relativement supportable malgré une chaleur étouffante et un soleil de plomb à l’extérieur. Le diagnostic nous en apprendra plus.
Concernant l’Hôtel de Ville, nous avons déjà pas mal d'informations.
Lors des mandats précédents, j’avais fait réaliser deux études énergétiques sur l’Hôtel de Ville.
La première étude faisait suite à la canicule de 2003 et a été financé à 70% par l’ADEME. Les agents et les élus ont subi en 2003 un été particulièrement difficile tant la chaleur dans les locaux de la mairie était difficilement supportable.
Le cabinet spécialisé Bréhault Ingénierie de Figeac avait donc examiné les locaux, réalisé un diagnostic et rendu un rapport où figuraient des préconisations pour améliorer le confort thermique des locaux de la mairie en été. Dans ce rapport, trois types de mesures étaient préconisées : réduire les apports internes et externes de chaleur et rafraichir les locaux la nuit.
La climatisation n’étant pas la solution idéale car onéreuse en investissement et en fonctionnement, mais aussi parce qu’elle accroit l’effet de serre et pose parfois des risques sanitaires, c’est la solution de ventilation nocturne à fort débit qui avait été préconisée. Elle permettait de renouveler l’air au minimum 6 fois par heure, lorsque la température extérieure est inférieure à la température intérieure et de maintenir ainsi une température acceptable dans les locaux en journée lorsque les agents, les élus et le public sont présents.
C’est cette solution qui a été choisie pour la toute nouvelle médiathèque Montaigne à Frontignan et les résultats sont globalement satisfaisants.
La deuxième étude a été réalisée en 2005 par Quercy Énergies qui avait à l’époque une antenne rue Clémenceau à Decazeville. C’était une étude de thermographie infrarouge à partir de photos de quelques bâtiments du patrimoine de la ville de Decazeville : hôtel de ville, ateliers municipaux, préfabriqué du Sailhenc, école Jean-Moulin et la Maison des Sociétés
Pour l’hôtel de ville, l’étude thermographique notait quelques point faibles :
Les travaux d’isolation conduits sur ce bâtiment sont partiels ce qui minimise leur impact en conservant d’importants ponts thermiques. Les détails soulignés sur les pertes ponctuelles de chaleur peuvent être traités en apportant un soin particulier à l’isolation des canalisations des installations de chauffage. Le renforcement dans l’isolation des allèges doit être fait à l’occasion des travaux de doublage.
Le traitement thermique du bâtiment ne doit pas perdre de vue l’ensemble des questions de confort tant d’hiver que d’été. Une gestion des apports solaires même en hiver est indispensable pour le bon confort des postes de travail avec amélioration de l’éclairage intérieur (en qualité et performances). La question du renouvellement de l’air intérieur reste à traiter.
Quels travaux ont été entrepris depuis ces études ?
Des travaux ont bien sûr été réalisés depuis ces études, travaux qui touchent autant à l’isolation thermique qu’à l’aspect esthétique intérieur ou extérieur du bâtiment mais aussi touchant aux conditions de travail et de confort des agents.
Des menuiseries extérieures ont été changées, malheureusement en oubliant la protection extérieure des vitrages, notamment côté sud et ouest, comme le recommandait l’étude sur le confort d’été.
Pourtant, des stores extérieurs en toile ou en lames mobiles sont efficaces pour éviter à la chaleur de pénétrer dans les locaux. Les stores en lames mobiles constituent également une isolation pour les nuits froides d’hiver et une protection contre d'éventuelles effractions. Certains critiquent ces stores car ils constituent à leurs yeux une atteinte à la qualité esthétique des bâtiments anciens. De nombreux exemples montrent que ces aménagements s’intègrent parfaitement aux bâtiments anciens.
L’exemple ci-contre d'un vitrine de l’Office de Tourisme de Cahors démontre que l'intégration de protections contre la chaleur est possible dans les bâtiments anciens. Les lames fixes pare-soleil dans l’arrondi supérieur et le store extérieur en toile pour la protection contre la chaleur l’été (ici replié), s’intègrent parfaitement avec ce bâtiment ancien. Il y a même un store publicitaire à l’intérieur.
Des stores en lames ne posent pas de problèmes non plus.
La mairie d’Aubin en est par exemple équipée en partie sans que cela ne pose un problème esthétique.
L’éclairage de certains bureaux entièrement rénovés a été revu, notamment en intégrant des LED permettant de moins chauffer les locaux mais aussi de réaliser des économies d’énergies et financières.
Le sas automatique de la porte d’entrée permet d’économiser de l’énergie et d’éviter que la chaleur et le froid extérieurs ne pénètrent dans les locaux.
Le perron de la mairie a été rénové en intégrant deux rampes pour l’accès des personnes à mobilité réduite. Malheureusement cette rénovation a été très minérale, laissant peu de place à la végétalisation qui aurait pourtant permis d’abaisser un peu la température des murs de l’hôtel de ville, notamment en évitant la réverbération du sol vers la façade.
D’autres points n’ont également pas été traités comme les ponts thermiques importants, l’isolation des canalisations et surtout la ventilation nocturne des locaux l’été.
Ces travaux n’ayant pas été réalisés, la climatisation a malheureusement du être installée dans le bureau de l’Etat Civil pour le nécessaire confort des agents l’été.
Je pense que le diagnostic qui sera réalisé par le SIEDA reprendra les grandes lignes de ces études et que des travaux seront entrepris par la suite en respectant bien sûr les préconisations contenues dans ce rapport. Mais il sera difficile de faire l'impasse sur la protection extérieure des vitrages et la ventilation nocturne pour le confort d'été (et même d'hiver), à moins que l'on opte pour la climatisation des locaux, ce qui serait pour le moins une erreur, notamment au regard du réchauffement climatique et des coûts d'investissement et de fonctionnement.
Pour les particuliers souhaitant également maintenir un peu de fraicheur l’été dans leurs habitations, je ne peux que conseiller cet excellent ouvrage de Thierry Salomon et Claude Aubert : “ Fraîcheur sans clim’ “ aux éditions Terre Vivante. Il est plein de conseils pertinents pour éviter la surchauffe de sa maison ou de son logement l’été.
Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir
CNRS-Météo-France, Quercy-Energies, Bréhault Ingénierie, Terre Vivante, jlc.
08:53 Publié dans Climat, Développement durable, Energie, Environnement, Politique locale | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | Imprimer |
29/06/2017
Quel centre-ville de Decazeville pour les cinquante prochaines années ?
Nous avons donc eu le lundi 12 juin un conseil municipal privé (pourquoi privé ?) dont l’ordre du jour portait uniquement sur la validation du choix du jury du concours intercommunal concernant le projet d’urbanisme et d’architecture pour la revitalisation du centre bourg.
Quelques frustrations :
Je ne vous cache pas que j’aurais aimé voir les projets des deux autres candidats non retenus, d’abord parce que je m'intéresse depuis longtemps à tout ce qui touche à l'urbanisme et aux aménagements urbains. Ensuite pour savoir si le jury avait choisi le meilleur projet pour notre ville, et enfin pour y trouver peut-être des bonnes idées. Malheureusement, une fois de plus, nous ne saurons rien des deux autres projets. Tout a été fait dans le plus grand secret. Il ne faut surtout pas remettre en question le choix du jury. Dommage car ce n’était peut-être pas le projet que nous aurions préféré.
J’ai tout de même pu voir quelques images d’un autre projet. Je trouve par exemple l’arcade qui surplombe la percée entre la rue Cayrade et la place du 10 Août présentée par CL Architecture plutôt réussie (voir photo au dessus). Elle invite vraiment à venir rue Cayrade. Mais je ne connais malheureusement pas ce projet en totalité. Quant au troisième projet, je n’ai rien trouvé sur internet, car c’est la seule source pour nous renseigner.
Nous n’avons eu aucun rapport écrit sur le déroulement de cette consultation et sur les critères qui ont prévalus pour le choix du candidat et donc le rejet des deux autres bureaux d’étude.
Le programme qui avait été donné aux candidats ne me semblait pas du tout ouvert.
Lorsque l’on refait une rue importante à Decazeville, c’est au moins pour 50 ans. Pour la rue Gambetta refaite entièrement en 2005-2006, cela faisait 70 ans que les réseaux et la surface de cette rue n’avaient pas été rénovés.
Pour ce concours d’architectes il aurait donc été souhaitable de demander aux concurrents d’établir un projet qui convienne à la foi à la vie des toutes prochaines années et de celle des 50 à 70 prochaines années.
En cela, il aurait été intéressant d’organiser des ateliers de prospective avec la population.
Mais c’est une autre solution qu’avait choisi la majorité municipale.
Tout le monde se souvient des essais de circulation et de stationnement pour le moins hasardeux et des enquêtes-sondages approximatifs et maladroits où il n’a pas été suffisamment pris en compte la parole aux riverains et des usagers quotidiens de cette rue. Le résultat de ces opérations s’est malheureusement soldé par le choix de la mise à double sens de circulation du haut de la rue Cayrade, contrairement au bas de cette rue qui est en sens unique montant.
Bien sûr la méthode était mauvaise. Si vous interrogez des riverains et des chalands de cette rue, ils souhaitent avant tout moins de circulation motorisée et des trottoirs plus larges, moins de bruit et de pollutions et plus de place pour les piétons.
Même avec la meilleure volonté des candidats, même avec un programme qui demandait pourtant “ un objectif de réduction du transit de véhicules dans la rue Cayrade pour favoriser les commerces et les résidents “, assurer deux voies de circulation pour les véhicules motorisés plus du stationnement sur cette rue, était extrêmement pénalisant pour réaliser un projet cohérent à même de répondre aux exigence du futur et même du présent.
On aurait pu demander aux candidats la présentation d’une proposition variante avec une circulation motorisée à sens unique et plus de place laissée aux modes actifs de mobilité (vélo et marche), aux riverains, aux chalands, aux animations, à la vie de cette rue… Il suffisait d’augmenter un tout petit peu l’enveloppe financière pour ce concours. Mais nous aurions pu réaliser des économies par la suite.
On a manqué là la dernière occasion de pouvoir présenter à la population une autre vision de cette rue, plus moderne, plus ouverte vers l’avenir, avec des esquisses qui aurait pu éventuellement faire accepter un projet plus attrayant.
On a aussi mis à mal la possibilité de pouvoir revenir si nous le souhaitions à l’avenir, à une circulation à sens unique. Dans le projet présenté, les trottoirs seront surélevés ce qui rend la largeur des voies de circulation et de stationnement fixe. Ce sont des problèmes d’écoulement d’eau de pluie lors de grands orages qui ne permettraient pas de réaliser la rue sur un seul niveau.
Peut-être là aussi nous aurions pu trouver des solutions techniques permettant de réaliser des trottoirs surélevés uniquement sur le bas de cette rue avec sa rencontre avec la rue du Maréchal Foch.
Je note tout de même que CL Architecture a réalisé la rue Cayrade sur un seul niveau, sans trottoirs surélevés.
L’étude URBANE réalisée en 2012 prévoyait la rue Cayrade sur un seul niveau et avec un seul sens de circulation, mais avec la possibilité de revenir temporairement ou définitivement au double sens de circulation en empruntant une partie des zones piétonnes pour le stationnement.
Voir les esquisses ci-dessus
Quoi qu’il en soit, c’est pour moi une erreur de laisser cette rue commerçante et où l’on souhaite que les gens reviennent y habiter, à double sens.
J’ai maintes fois développé sur ce blog mes propositions pour aménager cette rue de manière à ce que clients fréquentent les commerces et pour donner l’envie de venir y habiter tout en y maintenant une circulation motorisée (à sens unique et en invitant la circulation de transit à passer ailleurs), du stationnement et en permettant aux piétons, chalands et cyclistes de pourvoir y circuler en toute sécurité, tranquillité et plaisir.
L’origine de ce projet :
Lors de sa restitution en conseil municipal privé le 12 juin dernier, j’ai été plus que ravi d’entendre le responsable du projet Dessein de Ville dire que le schéma de secteur de Decazeville (Etude URBANE) que nous avions réalisé en 2012 tenait encore très bien la route.
Parce que, que n’a t’on pas entendu dire de cette étude par l’actuelle majorité ! Qu’elle n’était pas bonne, qu’elle n’était pas à l’origine du dossier AMI, que d’ailleurs le projet AMI, c’était uniquement la majorité qui en était le géniteur.
Encore lors du conseil municipal du 29 mai dernier l'adjoint à l'urbanisme déclarait même : « Comment l’opposition peut, au conseil municipal du 23 février oser dire à demi-mot, qu’elle est à l’origine de l’AMI centre bourg alors que le concours national à débuté en juin 2014 et que vous n’étiez plus aux commandes depuis avril 2014 “
La ville existait avant lui et elle existera après lui. Oui le projet de revitalisation du centre-bourg est né il y a plus de six ou sept ans (et même bien avant pour la réflexion globale), avec la précédente majorité qui l’a développé jusqu’en 2014. L’étude d’architecture et d’aménagement URBANE en était le plan pour les années futures. Tout ce que nous voyons dans les projets au concours d’architecte de 2017 figurait déjà dans l’étude URBANE, de la percée urbaine entre la rue Cayrade et la place du Dix Août au réaménagement de la rue Cayrade en passant par la rénovation de l’habitat de la rue Cayrade et Ilot Lassale à travers le PLH. C’est d’ailleurs pour cela que l’étude URBANE a servi de référence pour ce concours d’architecte.
L’actuelle majorité n’a eu qu’à reprendre ce qui avait été réalisé. D’ailleurs, heureusement que ce projet existait, parce que la majorité actuelle arrivée en avril 2014 avec des conseillers municipaux pour la plupart novices n’aurait jamais pu préparer un bon dossier pour la candidature AMI !
Et c’est tant mieux. Il faut une logique de continuité dans les projets urbains d’une ville même avec les changements de majorité dans le conseil municipal.
Quant au fait que Decazeville ait été retenu pour le concours national AMI, je suis au regret de dire qu’on le doit beaucoup plus à notre ancienne députée et aux relations amicales qu’elle entretenait avec la Ministre du Logement Sylvia Pinel qu’au maire de Decazeville et à sa majorité fraichement élus.
Le seul travail de la majorité actuelle (avec l’indispensable aide technique des services Urbanisme de la communauté de commune et de la commune) a été de mettre à jour le dossier que nous avions pratiquement finalisé pour le PLH afin qu’il réponde aux demandes précises de ce concours national AMI et ensuite de le mettre à la boite à lettre.
Je me permets ce coup de gueule car je viens de lire le communiqué de la mairie sur sa page Facebook suite à la présentation à la presse du projet de Dessein de Ville. Un court communiqué à la gloire du maire et de la “municipalité Marty“.
Je le répète : ce n’est pas à la “ municipalité Marty “ que l’on doit ce projet, mais au long travail des “ municipalités de Decazeville “ qui se sont succédé ces dernières années, à tous les maires et conseillers municipaux de Decazeville depuis plus de dix-quinze ans.
Le maire de Decazeville se serait honoré d’avoir reconnu l’apport de ces anciens collègues à ce projet au lieu de cautionner ce communiqué partial d'une autre époque paru sur la page Facebook de la “ municipalité Marty “.
Concernant plus spécialement le projet de Dessein de Ville :
(Ce qui est en italique est ce qui est noté sur l’étude)
- Atténuation de la vitesse en ville, la circulation piétonne doit être privilégiée à une circulation automobile (30 km/h). Pour ma part, je préfèrerai la création d’une “zone de rencontre“ du carrefour Foch à la percée vers l’avenue du 10 Août (avec intégration à cette zone de rencontre de la partie déjà réalisée de la rue Cayrade). La zone de rencontre est une zone où la vitesse est limitée à 20 KM /h et où la priorité est donnée aux modes actifs (piétons, cyclistes, personnes à mobilité réduite).
- Maintien du double sens de circulation sur l’avenue Foch. Je peux être d’accord, mais le retour du double sens de circulation de l’avenue Cabrol me semble indispensable pour dévier la circulation de transit trop nombreuse rue Cayrade, pour le passage des bus, avec peut-être un arrêt à l’intersection avec l’avenue Foch (devant le Family par exemple) pour remplacer l’arrêt “Cayrade“. Je pense aussi que la remise en double de cette avenue sera bénéfique pour la circulation en ville durant la longue période de travaux de la rue Cayrade. Ce retour au double sens de l’avenue Cabrol a d’ailleurs fait l’objet d’une discussion intéressante lors de ce conseil municipal privé. Il nous a été dit que le sens unique de l’avenue Cabrol a été décidé pour « augmenter le nombre de place de stationnement ». Tous les bureau d’études sont d’accord pour dire qu’il y assez de places de stationnement dans le centre-ville de Decazeville. C’est la rotation des véhicules qui n’est pas assez rapide parce que notamment la zone bleue n'est pas respectée et surtout assez contrôlée.
- Privilégier et diversifier le réseau de déplacements actifs existant en l’imposant sur les circuits routiers. D’accord en mettant le centre de Decazeville en Zone 30, sauf le tronçon en zone de Rencontre (20 Km/h), en généralisant les double-sens cyclables...
- Mettre en valeur la structure paysagère
- Création d’ouvertures visuelles, accessibilité. Tout à fait d’accord d’autant plus que ces ouvertures créeraient une ventilation des rues pour lutter contre le phénomène d’ilot de chaleur.
- Patrimoine industriel qui a créé une entité paysagère remarquable en lien avec la ville en terrasse avec une multitude de petits jardins privés. OK
- Végétaliser le cœur de ville. Tout à fait d’accord pour y maintenir un peu de fraicheur l’été notamment.
- Préserver les jardins potagers. Oui bien sûr car ils peuvent aussi aboutir à une réflexion intéressante sur l’alimentation des urbains (résilience, jardins partagés, incroyables comestibles …), éducation et sensibilisation des enfants et jeunes…
- Création d’un parc/belvédère en partie haute : pourquoi pas.
- Percée rue Cayrade – Place du 10 Août
Globalement OK, puisque c’était notre projet lors des dernières élections municipales de 2014, projet que nous avions muri avec l’étude Urbane
-
- Espaces de pause et d’observation
- Ascenseur
- Belvédère en partie haute
- Rue Cayrade :
- Usages piétons favorisés: d’accord, mais ce sera difficile avec la circulation à double sens plus le stationnement.
- Bande roulante rééquilibrée (5,50 m)
- Stationnement bilatéral en alternance et même des deux côtés en haut, vers la place Decazes : Je suis réservé sur le stationnement des deux côtés du haut de la rue Cayrade. il y a assez de places de stationnement à Decazeville. Il faut avant tout faire respecter la zone bleue.
- Trottoirs « confortables » : Avec la bande roulante à 5,50m, le stationnement, le mobilier urbain, les arbres, les panneaux des commerces… il ne va pas rester grande place aux piétons et chalands. On voit d’ailleurs bien sur les esquisses et le profil de la rue de Dessein de Ville que les trottoirs seront très étroits, notamment au niveau des stationnements.
- Traversées piétonnes sécurisées : plateaux. J’aurais préféré une zone de rencontre avec des plateaux ou autres obstacles pour réduire la vitesse.
- L’introduction du végétal : indispensable pour éviter les température trop fortes l’été
- Projet lumière adapté: j’ai eu confirmation qu’il serait aussi modulable et que l’on pourra donc baisser l’intensité de l’éclairage à certains horaires où il n’y a personne afin de réaliser des économies.
- Rien n’est malheureusement prévu pour la circulation des cyclistes rue Cayrade. Il aurait été indispensable de laisser une bande cyclable dans le sens de la montée comme le prévoyait le Schéma Modes Doux. La faute encore au choix du double sens des circulations motorisées qui prend toute la place.
- Qualité environnementale du projet :
Schéma INVS
- Confort climatique,
- Imperméabilisation des sols limitée,
- Concertation des habitants. Alors là, tout reste à faire. Des sondages bidon et des expérimentations hasardeuses ne font pas une concertation.
- Ilot Lassale :
- Ilot en centre ville intéressant à aménager
- Mettre ces terrains à disposition de constructeurs immobiliers publics et privés
- Intégration architectural et paysagère au quartier
- C’est le scénario alternatif 4 de jardin qui me semble le plus intéressant. D’ailleurs, cet aménagement de parc me semble plus réussi que celui déjà réalisé. Mais ce n’est peut-être que provisoire.
Conclusion :
Globalement, le projet de Dessein de Ville est assez bien pensé et réussi compte tenu des contraintes qui ont été imposées par le maitre d’ouvrage du projet (Mairie et Communauté de Communes). C’est pour cela qu’il m’aurait été difficile de voter contre ce projet.
Néanmoins, je persiste à penser que ce n’est pas un projet pour le XXIème siècle et pour l’avenir de Decazeville.
Je suis persuadé que si on avait laissé un peu plus de libertés aux bureaux d’études, notamment en matière de circulation, de mobilité, d’aménagement urbain et commercial, nous aurions eu des projets beaucoup plus intéressants et à même de répondre aux défis de la fin de ce siècle : réchauffement climatique, protection de l’environnement, habitat, vie sociale urbaine, convivialité, économie résidentielle, commerces et services de proximité…
Photos : CL Architecture, Dessein de Ville, Urbane, InVS, Bulletin de campagne électorale “Réussir Decazeville“, Midi-Libre, jlc,
Addendum du 11 octobre 2017 :
J'ai retrouvé dans mes archives personnelles cet article de La Dépêche du Midi du 26 septembre 1999 faisant état de fortes détériorations de la voirie communale, notamment celle de la rue Cayrade, suite à des orages violents.
Effectivement, la circulation des eaux pluviales lors de grands orages doit être traitée dans la réfection de cette rue. Avec peut être plus de points de captation de ces eaux de pluies en surface et un diamètre du réseau qui permette une meilleure circulation de ces eaux.
16:28 Publié dans Climat, Développement durable, Energie, Environnement, Politique locale, Société, Transports et mobilité | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | Imprimer |
22/06/2017
Les énergies renouvelables, c’est trop cher !
Nous avons encore entendu cette phrase hier soir en conseil municipal de la bouche même de M. le Maire. J’avais déjà eu l’occasion lors du vote du budget de cette année de dénoncer le peu d’intérêt de la majorité municipale pour les énergies renouvelables.
Heureusement tous les maires ne pensent pas comme le maire de Decazeville.
La presse relate aujourd’hui le cas de Baraqueville où le maire va entreprendre d’équiper les salles communales de panneaux photovoltaïques.
Donc, quand on veut, on peut. C’est juste une question de volonté politique.
Il serait surtout souhaitable de ne pas faire les mêmes erreurs que la communauté de communes avec le parc photovoltaïque de La Découverte où tout a été réalisé au mépris des usagers de ce parc et des habitants locaux. J'y reviendrai vraisemblablement.
L’énergie est un thème trop important pour le laisser à des entreprises privées dont le seul but est uniquement de faire du profit.
Il faut que les collectivités prennent elles même ce domaine dans leurs compétences en créant des structures pour piloter et financer ces équipements sur leurs territoires : SEM, SCIC…, dans lesquelles les citoyens locaux pourraient aussi participer.
De plus en plus de collectivités et de citoyens investissent dans cette démarche écologique, solidaire et démocratique. Je suis moi même client et sociétaire d'Enercoop (national et Midi-Pyrénées) depuis presque dix ans et sociétaire d'Energie Partagée depuis le début de son existence et j’ai participé à quelques projets.
Alors, on s'y met sur le Bassin, ou on continue à engraisser des entreprises privées (Valeco, Engie...) et l'électricité nucléaire ?
09:26 Publié dans Climat, Développement durable, Energie, Environnement, Politique locale | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | Imprimer |
26/05/2017
Après les vélos, les piétons à leur tour indésirables à Decazeville
A l’inverse des politiques nationales et des réalisations et actions de la plupart des villes dynamiques qui favorisent les circulations apaisées et les mobilités actives (marche et vélo) en ville pour les déplacements, Decazeville choisit de rester dans le vieux monde, celui qui favorise la bagnole, le bruit, la pollution, l’insécurité routière...
Après avoir interdit la circulation des cyclistes dans les deux sens dans les rues à sens unique limitées à 30 km/h alors que c’est la règle générale depuis le 1er janvier 2016, voilà que la municipalité barre maintenant les passages aux piétons !
La pose d’une barrière pour interdire aux piétons de traverser la rue allant de l’avenue Cabrol à l’église et vice versa est incompréhensible. Celui qui a ordonné cela ne doit pas souvent faire ses courses à pied à Decazeville ou se garer au parking Jean-Macé. On complique et on décourage un peu plus la circulation des piétons qui vont devoir choisir entre, soit continuer à traverser tout de même à cet endroit, soit devoir rallonger leur trajet en faisant le tour de l’église (en suivant la flèche).
Pour quelles raisons a-t-on posé une barrière pour interdire aux piétons de traverser à cet endroit.
Est-ce pour des questions de sécurité des piétons ? Balivernes !
Des tas de solutions existent alors. Il suffit de ralentir la vitesse des voitures par la réglementation (zone 30, zone de rencontre, pose de panneaux stop ou balise de priorité…) et par des aménagements adéquats : ralentisseurs, rétrécissement des voies, chicanes, rehausseurs… et pas d’interdire aux piétons de circuler.
En vertu de l’article R 412-6 du Code de la Route, c’est aux voitures de s’adapter aux usagers vulnérables (piétons et cyclistes) : Tout véhicule en mouvement ou tout ensemble de véhicules en mouvement doit avoir un conducteur. Celui-ci doit, à tout moment, adopter un comportement prudent et respectueux envers les autres usagers des voies ouvertes à la circulation. Il doit notamment faire preuve d'une prudence accrue à l'égard des usagers les plus vulnérables.
C’est donc à la mairie de faire en sorte que les piétons puissent traverser en toute sécurité à cet endroit en l’aménageant de manière à ce que les voitures roulent plus lentement et pour offrir une meilleure visibilité du passage piéton. Par les traçages actuels sur la voirie, la mairie a fait tout le contraire. Toute priorité est donnée aux véhicules motorisés.
Il existe pourtant des possibilités. Ralentir les véhicules arrivant de l’avenue Cabrol par une balise de perte de priorité ou un stop. Rétrécir la voie devant l’église en traçant par exemple des larges places de stationnement devant l’entrée de l’église réservées aux obsèques. Mieux visualiser le passage piéton par une signalétique horizontale ou verticale invitant les véhicules motorisés à plus d’attention. Installer un sur-éclairage la nuit…
De très nombreux points de notre ville mériteraient un peu plus d’attention de la mairie pour les piétons, les cyclistes et les personnes à mobilité réduite.
Il faut adapter notre ville aux mobilités actives.
A moins que l’on souhaite revenir aux années Pompidou qui voulait adapter la ville à la voiture. Malheureusement, il semble que certains soient encore scotchés à cette époque à Decazeville.
Photos : jlc - Licence Créative Commons
Cliquez sur les photos pour les agrandir
09:40 Publié dans Climat, Energie, Environnement, Politique locale, Transports et mobilité | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : decazeville, piétons, mobilités actives, pompidou, bagnoles | | Facebook | | Imprimer |
16/04/2017
Il est temps de remettre la voiture à sa place
Tel était le thème de la rubrique Social Lab de Valère Corréard ce matin sur France Inter avec l’intervention de Ludovic Bu, spécialiste des mobilités et co-auteur avec Olivier Razemon et Marc Fontanès de l’ouvrage : Les transports, la planète et le citoyen, en finir avec la galère, découvrir la mobilité durable.
D’abord la voiture a un coût pour chacun qui en possède une (ou plusieurs). L’Automobile Club chiffre ce coût annuel à 5 883 € pour une Clio essence. Ce n’est donc déjà pas un coût accessible à tout le monde.
D’ailleurs, on estime entre 10 et 30 %, le pourcentage de foyers qui ne possèdent pas de voiture particulière, souvent par manque de moyen, mais heureusement aussi de plus en plus par choix. A Decazeville, ce pourcentage de foyers sans automobile atteint même à 35 %.
Ensuite, le choix de la mobilité automobile de masse a un énorme coût pour les budgets de l’Etat et des collectivités locales.
Ce choix contribue aussi à favoriser l’extension des zones péri-urbaines et la délocalisation des commerces en périphérie des villes.
Enfin, ce choix a aussi un impact sanitaire important puisqu'il provoque de nombreuses maladies respiratoires et on estime à 48 000, le nombre de décès dus à la pollution de l'air.
Alors que faire ?
D’abord, rééquilibrer spatialement les usages de mobilités sur la voirie, c’est à dire, laisser plus de place aux modes actifs de mobilité : marche à pied et vélo, et développer les modes de transport collectifs.
Ensuite, créer des aménagements et réglementer l’usage de la voirie pour favoriser la cohabitation des modes actifs de mobilité avec les véhicules motorisés.
Et enfin, faire de l’information et de la formation sur les modes actifs de mobilité.
Je dois vous avouer que lorsque j’ai lu l’article de Centre-Presse d’aujourd’hui ci-contre (cliquez dessus pour l'agrandir) après avoir écouté la rubrique de Valère Corréard sur France Inter, je me suis dit que décidemment, la mairie de Decazeville est une nouvelle fois à côté de la plaque. Bien sûr que l'on doit faire de l’éducation pour la conduite automobile, mais pas uniquement et ce ne doit pas être la priorité.
La priorité est dans les actions et les aménagements que j’ai décrits plus haut.
Ensuite certes réaliser des mises à niveau du code de la route, mais surtout du « code de la rue », et pas spécialement pour les personnes âgées d’ailleurs.
Mais c’est aussi et surtout sensibiliser et former à l’usage des mobilités actives. D’abord pour que les personnes conduisant une automobile apprennent à respecter les cyclistes et les piétons, puis pour qu’elles apprennent pratiquement à utiliser ces modes actifs.
Toutes ces actions seraient bénéfiques tant pour la sécurité routière que pour la santé des habitants.
Il y a maintenant quelques mois que je réfléchi à la création d’une association pour favoriser l’usage des mobilités actives sur le Bassin de Decazeville.
Une association qui pourrait conseiller les collectivités dans les aménagements de voirie, qui pourrait créer un atelier de conseil à la réparation et participer au recyclage des vélos (plutôt que de les jeter directement dans les bennes de la déchetterie) et organiser des bourses aux vélos d’occasion. Mais aussi créer en partenariat avec La Maison du Vélo de Toulouse, une “vélo école“ qui sensibiliserait et formerait les personnes de tous âges désirant se mettre ou se remettre au vélo. Les enfants des écoles doivent être une priorité.
J’en ai parlé avec quelques personnes intéressées, mais c’est le temps qui manque à tous pour mettre en place pratiquement cette association.
Mais vu l’ignorance des collectivités et les obstacles qu’elles mettent en place pour l’usage des mobilités actives sur le Bassin, je crois qu’il va falloir rapidement créer cette association.
Si vous êtes intéressés, n’hésitez pas à me contacter.
Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir
1 - Les transports, la planète et le citoyen, en finir avec la galère, découvrir la mobilité durable - Edition de l'Echiquier
2 - Part des ménages ayant au moins une voiture à Decazeville - Source : Plateforme ouverte des données publiques françaises
3 - Article de Centre-Presse Aveyron du 16 avril 2017
4 - Vélo école : France vélo tourisme
12:01 Publié dans Climat, Développement durable, Energie, Environnement, Politique locale, Société, Transports et mobilité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : decazeville, modes actifs, vélo, piétons | | Facebook | | Imprimer |
13/04/2017
Budget et environnement
Le vote du budget hier soir en conseil municipal de Decazeville a été l’occasion de pointer du doigt le peu d’intérêt de la majorité pour les questions d’environnement, de mobilité et de santé. C’est le quatrième budget que présente la majorité de M. Marty et toujours pratiquement pas de mesures et d’investissements concernant divers domaines important touchant à la biodiversité, aux mobilités douces et aux énergies renouvelables. Il ne reste maintenant à la majorité municipale que deux budgets (2018 et 2019) pour redresser la barre. Mais visiblement, ce n’est pas encore à l’ordre du jour.
Ci-dessous, mon intervention :
“C’est en tant qu’élu écologiste que je souhaiterai porter un commentaire à ce budget.
1 – Arbres abattus non remplacés :
Je suis tout d’abord très inquiet par les coupes d’arbres qui se multiplient sur notre ville. On assiste à un véritable massacre à la tronçonneuse.
Les coupes les plus visibles sont les chênes rouges de la RD 840 et les peupliers sur cette même RD 840 réalisée par le département, mais aussi sur une multitude d’autres endroits de notre ville (cour de l’ancienne école Laromiguière, divers platanes sur la ville…). Je pourrai encore citer les nombreux hectares de la jeune forêt du plateau de Nauquières détruits pour laisser de la place au parc photovoltaïque dont j’ai déjà parlé ici.
Or les arbres sont indispensables pour le maintien de la biodiversité floristique et faunistique. Ils contribuent aussi à améliorer la qualité de l’air, à lutter contre le réchauffement climatique et à réduire les pics de température l’été en atténuant le phénomène d’ilot de chaleur urbain.
S’il fallait réaliser certaines de ces coupes pour des questions de sécurité, et je le comprends très bien, il est par contre indispensable de replanter. Si certaines plantations sont prévues, notamment rue Lassale, elles ne compenseront en rien ce qui a été détruit dernièrement. Or, je ne vois pas dans le budget une ligne pour des replantations importantes sur notre commune, pour compenser au moins les arbres abattus ces dernières mois.
2 – Absence de prise en compte des mobilités actives (vélo, marche) :
L’Observatoire des mobilités actives dans son récent rapport 2016 note que le budget consacré au vélo dans les collectivités locales est en moyenne de 7,70 € par habitant et par an. En sachant que ce sont surtout les grandes villes qui font monter ce budget, 3 € par habitant et par an me semblerait raisonnable pour Decazeville. Nous aurions donc du investir 18 000 € pour le vélo par an, soit environ 54 000 € dans vos trois premières années de mandat. Je ne crois pas me tromper en disant que cet investissement a été nul depuis trois ans.
Je vous concède que la précédente municipalité n’avait pas non plus été des plus audacieuses à mon souhait dans ce domaine, mais elle a tout de même eu le mérite d’avoir permis aux vélos d’emprunter la voie piétonne parallèle à la RD 840, d’avoir réalisé le schéma intercommunal pour les mobilités actives et d’avoir mis en place deux doubles sens cyclables à Decazeville : rue Camille Douls et rue Hector Berlioz. Depuis trois ans : rien ! Pire même, vous prenez des arrêtés pour interdire la circulation des vélos sur certaines rues.
Dans le programme d’investissement de la voirie pour 2017, rien n’est donc prévu pour les mobilités actives et je ne vois pas non plus la nécessaire rénovation du chemin de Bouquiès dans sa partie comprise entre le Pont de Livinhac et la cité de Bouquiès. Ce chemin, variante de la véloroute de la Vallée du Lot est actuellement difficilement praticable même à VTT. Je le signale d’ailleurs depuis plus d’un an en commission des travaux.
Cette variante de la véloroute de la Vallée du Lot par Bouquiès est maintenant signalée sur des cartes et balisée à l’entrée du chemin au Pont de Livinhac, commune de Decazeville. Ce serait dommage de donner une image de Decazeville à ce point dégradée surtout si les deux passerelles cyclables du Pont de Bourran sont posées.
Dans le domaine de la mobilité vous semblez malheureusement scootché au XXème siècle. Vos errements en matière d’expériences de circulation l’ont malheureusement démontré. La tendance depuis une dizaine d’année est de soutenir les mobilités actives par des mesures simples et des investissements modérés. Il s’agit avant tout de favoriser la cohabitation de tous les modes de mobilité, notamment en apaisant la vitesse des véhicules motorisés pour la sécurité de tous : voitures, piétons et cyclistes.
Il s’est vendu en 2016 un peu plus de 3 millions de vélos contre 2 millions de voitures. On assiste à un boum des ventes de VAE (vélos à assistance électrique). Il s’est vendu l’an passé plus de VAE que de cyclomoteurs. Et cet essor va encore s’accentuer puisque l’Etat a récemment décidé de donner une prime pour l’achat de tout VAE.
Quand allez vous prendre la mesure de ces changements importants en matière de mobilité et investir un minimum pour faciliter l’usage des modes actifs à Decazeville et à minima ne pas l’entraver ?
Concernant les véhicules communaux, j’aurai préféré que l’on remplace le petit véhicule électrique du service propreté pour un triporteur à assistance électrique dont s’équipent maintenant de très nombreuses collectivités plutôt que par un véhicule thermique. Les coûts d’investissement et de fonctionnement auraient été considérablement réduits, et vous auriez réalisé en plus une bonne action en faveur de la transition écologique et de la santé des agents.
Je note à la lecture du budget que deux camions sont prévus à l’achat cette année. Connaissant maintenant les nuisances sur l’environnement et la santé du diesel, j’espère que vous avez opté pour une autre énergie pour ces deux véhicules. Vous me le confirmerez… ou pas.
3 - Les énergies renouvelables oubliées :
Si des efforts sont réalisés depuis une quinzaine d’années pour baisser les consommations d’énergies notamment par l’isolation des locaux communaux, je note depuis que vous êtes aux commandes de la ville, qu’aucune installation d’équipements en faveur des énergies renouvelables n’a été réalisé, hormis la chaufferie bois dont le dossier était déjà très largement engagé avant votre arrivée et que vous avez terminé. Ce projet a malheureusement été pénalisé au niveau de son bilan environnemental par l’ajout d’une cogénération gaz.
Nous avions par exemple réalisé aux précédents mandats le chauffage solaire de l’eau de la piscine municipale qui permet de réaliser d’importantes économies tant de gaz que financières et nous avions installé une centrale solaire photovoltaïque et thermique au restaurant municipal. Depuis trois ans, alors que le coût d’installation des énergies renouvelables a considérablement baissé et qu’il est de plus en plus rentable de les utiliser, je constate qu’il n’y a plus aucun projet dans ce domaine.
Pourtant, les toitures de bâtiments communaux bien orientées pour installer du photovoltaïque ne manquent pas. Une étude avait été réalisée dans ce sens il y a quelques années. Il serait sûrement intéressant de la réactiver.
J’en profite pour renouveler ma proposition d’extinction de l’éclairage public à certaines heures de la nuit qui permettrait de réaliser d’importantes économies dans le budget de la commune sans nuire pour autant à la sécurité de nos routes et de nos rues. Des communes aveyronnaises sont de plus en plus nombreuses à mettre cette mesure de bon sens en place.
Je n’ai développé ici que les points touchant au budget communal, mais j’aurais pu citer d’autres exemple pour démontrer plus généralement votre peu d’intérêt pour les questions d’écologie et d’environnement et de son corollaire sanitaire. Ce sont pourtant des domaines vitaux pour l’avenir de notre ville et de ses habitants et bien sûr de notre planète. Cette inaction aura aussi un coût financier important pour les années futures ainsi que pour l’attractivité de Decazeville.
J’aurais sûrement l’occasion d’y revenir dans des prochains conseils municipaux.“
La réponse de M. le Maire ne laisse pas beaucoup d’espoir que ce message ait été entendu.
Concernant les mobilités douces, je n’ai pas eu réponse.
Sur les futurs achats de camions. M. le Maire a demandé à ce que soit étudié d’autres énergies et concernant l’achat d’un triporteur à assistance électrique plutôt qu’une voiture thermique, on m’a opposé que le personnel ne serait peut-être pas d’accord. Je pense que le personnel de la ville de Decazeville aurait la même attitude que celui d'autres collectivités qui choisissent des triporteurs à assistance électrique pour leur service propreté ?
On m’a même reproché, à moi qui suis depuis presque 10 ans à Enercoop, que l’énergie pour alimenter ce triporteur serait nucléaire. Certes oui pour l’instant. Mais Decazeville peut s’abonner à Enercoop au lieu d’EDF comme vient par exemple de faire dernièrement Mérignac en Gironde.
M. le Maire a précisé avoir fait réaliser une étude pour l’installation d’énergies renouvelables photovoltaïques sur la commune, mais que cela revenait trop cher. Sans doute a-t-il demandé conseil à ses amis d’EDF !
J’aurais pu terminer en énumérant les nombreuses atteintes à l’environnement dans les décisions ou les déclarations de M. le Maire : soutien aux compteurs communicants polluants qui portent atteinte à la vie privée, soutien au projet privé de mega-centre de traitement et de stockage des déchets de Viviez, soutien aux sports mécaniques sur le site de La Découverte (4 000 € de subvention tout de même !), accueil de spectacles maltraitant les animaux, etc…
Non seulement, les actions de la majorité en faveur de la protection de l’environnement sont pratiquement inexistantes, mais de plus, par certaines de leurs décisions et actions, ils contribuent à le dégrader.
Mais je ne désespère pas. Je suis d’un naturel optimiste. Il reste trois ans pour inverser cette tendance.
Addendum du 14 avril 2017 - 14h40) : M. Alonso, premier adjoint au maire de Decazeville, a répondu le lendemain de ce conseil municipal à l'AF3V Sud (Association Française pour le développement des Véloroutes et Voies Vertes) concernant le chemin de Bouquiès : “Nous avons bien reçu en mairie de Decazeville votre courrier, co-signé par M. Siffray président de l’ADDSCA (Rodez), concernant votre demande de travaux sur la chaussée du chemin de Bouquiès (véloroute de la vallée du Lot).
Nous en avons pris bonne note et dans la mesure de nos moyens budgétaires (qui demandent encore quelques ajustements en raison de nouvelles baisses de dotations de l’Etat) et financiers nous essaierons d’y accéder au plus tôt en relation avec Decazeville Communauté et sa nouvelle gouvernance.“
Vous pouvez retrouver ces échanges de mails et plus généralement les dossiers des véloroutes et voies vertes de l'Aveyron sur le site de l'AF3V Sud en cliquant ici
Je suivrai donc avec attention l'évolution de la voirie de Bouquiès.
Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir : jlc - Licence Creative Commons
Sauf graphique sur les investissements des collectivités en matière d'équipements pour les vélos - ©Observatoire des Mobilités actives - Club des Villes et Territoires Cyclables
09:40 Publié dans Climat, Développement durable, Energie, Environnement, Politique locale, Transports et mobilité, Véloroutes et voies vertes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : biodiversité, arbres, énergies renouvelables, modes actifs, vélos, piétons, zones de circulation apaisées, decazeville | | Facebook | | Imprimer |
04/04/2017
La rue Cayrade en 60 ans
Ci-dessus, deux photos du bas de la rue Cayrade à Decazeville (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
La première photo est une carte postale récupérée sur la page Facebook de “ Tu sais que tu es de Decazeville qu… “. Elle me semble datée de la moitié des années 50, mais je n’en suis pas totalement sûr. Je me base sur les véhicules : les deux Renault 4CV qui ont l’air relativement en bon état (1947-1961), la Simca 5 fourgonnette (1936-1948) et la Citroën Traction Avant (1934-1957). La présence des Economats du Centre dans cette rue et quelques autres enseignes connues à cette époque me renforcent dans cette datation.
La photo doit dater de septembre, mois de la fête locale (2ème dimanche de septembre), car des guirlandes sont accrochées en travers de la rue.
La deuxième photo, bien qu’en noir et blanc, est récente. J’ai choisi le noir et blanc pour mieux comparer les deux photos. Elles ont été prises toutes les deux à peu près du même endroit et quelques soixante années environ les séparent.
Sur la photo des années 50 à gauche, chalands et riverains n’hésitent pas à s’arrêter pour parler entre eux sur les trottoirs un peu étroits. Mais la rue est aussi occupée par des piétons en marche ou à l’arrêt et par des vélos. Un deuxième vélo est d’ailleurs stationné à gauche derrière la première 4CV. Il n’y a pas de voitures en circulation et seulement quelques unes en stationnement. Malgré une large place attribuée aux véhicules motorisés dans cette rue, les piétons et les vélos semblaient relativement majoritaires et n’étaient visiblement pas gênés par les voitures. En tout cas, la cohabitation semblait bien se passer. Les commerces à cette époque d’après guerre retrouvaient un regain d’activité.
Sur la photo actuelle, les trottoirs ont certes été un peu élargis, mais des barrières gênent régulièrement la déambulation des piétons. La circulation n’est que dans un sens, mais dense car c’est malheureusement le passage obligé pour traverser la ville depuis la mise en sens unique de l’avenue Cabrol. Si les vélos peuvent aller dans le sens de la circulation, ils ne peuvent malheureusement pas redescendre cette rue malgré un décret datant de plusieurs mois autorisant maintenant les vélos à circuler dans les deux sens dans les rues à sens unique limitées à 30 km/h. Le stationnement des vélos est inexistant (pas d’arceaux pour accrocher son vélo) alors que le stationnement pour les véhicules motorisé est pléthorique et souvent mal utilisé et surtout mal surveillé. Nous avons donc une rue commerçante bruyante, polluée et dangereuse. Certains véhicules ne respectent pas la limitation de vitesse car aucun obstacle sur la chaussée (coussin, rehausseur, chicane) n’invite à respecter la vitesse. Beaucoup ne respectent pas non plus le stationnement, empiétant sur des espaces piétons ou ne respectant pas la zone bleue.
Malgré sa réfection récente, cette rue n’incite pas vraiment à venir fréquenter les commerces, à y déambuler, à s’y arrêter ou à y habiter.
A venir faire des achats en voiture, les gens préfèreront toujours aller en centre commercial.
Je crois l’avoir dit plusieurs fois sur ce blog, si l’on veut que les gens reviennent habiter et fréquenter les centres villes et ses commerces, il faut les rendre attractifs.
Limiter la place, la circulation et la vitesse des voitures, favoriser les autres modes de mobilité : marche, vélo, et l’accessibilité proche aux transports collectifs.
Il me semblerait pertinent d’aménager ce tronçon de la rue Cayrade en zone de rencontre, redonner de la place aux piétons, laisser circuler les vélos dans les deux sens et installer des arceaux pour leur stationnement.
Mais il faut aussi faire vivre les rues commerçantes par des animations ponctuelles, de la musique, des jeux…
On aura beau mettre des millions dans un plan de réhabilitation du centre ville, sans des aménagements et des actions pour modérer et apaiser la circulation motorisée tout en facilitant les autres modes de mobilité pour rendre ainsi des rues moins bruyantes, moins polluées, moins dangereuses et plus agréables, ce sera difficile de faire habiter et venir des gens en centre ville.
Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir
A gauche : carte postale Cim (Combier Imprimeur Mâcon)
A droite : jlc - Licence Creative Commons
15:56 Publié dans Climat, Développement durable, Energie, Environnement, Politique locale, Transports et mobilité | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | Imprimer |
06/02/2017
Chronique du cycliste et du piéton (1)
Je vais essayer de tenir régulièrement sur ce blog une petite chronique concernant les modes actifs (marche et vélo) et les entraves que ces modes de mobilité subissent de la part des collectivités ou d’autres acteurs décisionnels. Mais je noterai aussi les actions et aménagements que des collectivités plus éclairées et audacieuses mettent en place pour les favoriser.
Une voie de plus fermée aux cyclistes du Bassin
Le Conseil Départemental a décidé de fermer l’accès à la rue des Granges à Viviez depuis la RD 840 sans prendre réellement une fois de plus en compte les conséquences pour les cyclistes.
En effet, cette rue représentait une alternative sécuritaire au passage resserré dangereux du pont sur le Riou-Mort de la RD 840 pour les cyclistes arrivant de Boisse-Penchot et une voie naturelle pour rejoindre la RD 5 vers Aubin en évitant ainsi le giratoire de Laubarède.
Pourquoi ne pas fermer cette voie aux seuls véhicules motorisés par des plots mais laisser l’accès aux cyclistes venant de Boisse-Penchot.
La véloroute de la Vallée du Lot sera opérationnelle dès cet été. Une liaison cyclable allant de la gare de Boisse-Penchot à Viviez, entrée du Bassin, est indispensable. Le Département et Decazeville-Communauté feraient bien de se pencher sur cette liaison courte (moins de 3 km) qui permettrait de relier la Vallée du Lot au Bassin urbain de Decazeville. Il existe seulement deux à trois points sensibles à régler pour que cette liaison soit opérationnelle rapidement. Avec de la volonté, il est donc possible de réaliser rapidement cette liaison.
Mais en attendant (le moins possible) il me semble important de garder l’accès à la rue des Grange aux cyclistes arrivant de Boisse-Penchot.
Centre-Presse du 13 février apporte des précisions concernant la fermeture de la rue des Grange.
Cette rue ne sera donc pas fermée aux cyclistes.
Voila une bonne nouvelle. Il n'en demeure pas moins qu'une voie cyclable entre le pont de Boisse-Penchot et la rue des Granges semble souhaitable tant pour la sécurité des cyclistes que pour le développement du tourisme cyclable sur le Bassin.
Le retour de la voiture en ville :
Les commerçant de Bourges ont bien compris que favoriser l’usage du vélo en ville peut leur être bénéfique et ils n’hésitent pas à donner quelques petits avantages à ceux qui viennent leur rendre visite à vélo dans le centre ville.
La municipalité de Bourges n’a visiblement pas la même approche sur l’usage du vélo et de la marche. L’aménagement de ce tronçon de la rue Emile Martin est une caricature de cette politique du retour de la voiture en ville que tentent de mettre en place certaines municipalités, principalement à droite, mais pas seulement.
Tout ce qu'il ne faut pas faire est dans cette image : circulation à double sens sans prévoir des voies pour les vélos et le pire, empiètement du stationnement des véhicules motorisés sur les trottoirs, laissant peu de place aux piétons et aux personnes à mobilité réduite. Tout simplement honteux !
A Thionville, depuis 2014 et l’arrivée d’une municipalité de droite, la voiture revient en force dans le centre ville. C’est à la demande des commerçants que certaines rues piétonnes seront ouvertes aux voitures de 17h à 19h après les avoir ouvertes de 9h à 12h. La piétonisation va donc devenir l’exception dans ces rues. Visiblement, les commerçant de Thionville n’ont pas la même vision qu’à Bourges.
Rappelons cette enquête réalisée à Rouen que rapporte Olivier Razemon sur son blog : « le cabinet Bfluid a demandé aux commerçants rouennais (ici, pages 70-71) quels étaient les principaux freins au shopping. 50% à 78% d’entre eux ont répondu : « pas assez de stationnement ».
Puis on a posé la même question à leurs clients. Entre 20 et 22% ont répondu, comme les commerçants, que le manque de stationnement constituait le principal frein. Les autres ont évoqué le bruit et la circulation, les obstacles sur les trottoirs, le manque d’espace pour marcher… »
Si la possibilité donnée aux vélos de circuler librement dans les rues est primordiale, leur stationnement est tout aussi important. Il faut donc des stationnements nombreux et adéquats avec de vrais arceaux qui permettent de placer son antivol correctement. Il faut arrêter d’installer des pinces-roues inefficaces qui de plus, voilent les roues des vélos.
Comme les commerçants de Bourges, les grandes enseignes ont aussi bien compris les avantages qu’il y avait à favoriser les modes actifs pour accéder à leurs commerces situés en centre ville. Sur la photo ci-contre, cet emplacement sécurisé pour un vélo cargo devant la vitrine de la Fnac de la place Kléber à Strasbourg est un exemple dont peuvent aussi s’inspirer les collectivités et les petits commerces des centres villes.
Une enquête récente sur le classement des villes les plus dynamiques d’un point de vue commercial en France a été réalisée par Procos.
De manière générale, Procos retrouve un élément commun entre tous ces territoires. Ils mènent tous «une politique concertée entre les acteurs, maîtrisée sur le plan de l'urbanisme commercial, multidimensionnelle en intégrant logements, transports, vie économique et sociale, activités culturelles et touristiques».
Retrouvez le dossier de presse de Procos en cliquant ici.
Pour Olivier Razemon, ce n’est pas un hasard si ces villes dynamiques d’un point de vue commercial sont aussi celles qui favorisent le plus la circulation des vélos.
Accidents de cyclistes
L’année 2016 a été terrible pour les cyclistes aveyronnais, principalement les cyclotouristes et les cyclosportifs. Les causes de ces accidents sont multiples et elles sont énumérées dans cet article de La Dépêche du Midi.
Une des principales causes de ces accidents est le non respect par les automobilistes de la distance de 1,50 mètre lors du dépassement des vélos.
Dernièrement, une cycliste en a fait les frais lors d’un dépassement du côté de Saint-Affrique. Elle a été touchée par le rétroviseur d’un véhicule qui l’a renversée.
Mais des accidents arrivent aussi en ville. Ce témoignage d’une cycliste millavoise victime elle aussi de la violence routière d’une voiture en dit long sur la méconnaissance des règles et le mépris de certains automobilistes vis à vis des cyclistes.
Les collectivités ont une carte importante à jouer dans les aménagements, l’enseignement et l’application des règles du code de la route tant par les cyclistes que par les automobilistes. Pour les aménagements, c’est leur rôle direct. Elles doivent réaliser des aménagements en faveur des modes actifs en lien étroit avec les associations de défense des cyclistes locales (commune ou département).
Pour l’application des règles, c’est aussi leur rôle de verbaliser les automobilistes imprudents que ce se soit en circulation ou en stationnement.
La formation des cyclistes peut être dispensée par les associations locales soutenues par les collectivités.
Piétons
Rodez Agglo est en train de comptabiliser sur certaines rues du centre ville de Rodez le nombre de passage de piétons. Si cette action n’a pas directement vocation à favoriser le passage de piétons sur ces axes, elle permettra de répondre aux commerçants et futurs commerçants qui souhaitent s’installer à Rodez. Mais il serait souhaitable que les élus et urbanistes de l’Agglo mettent également en place une politique favorable aux piétons et aux cyclistes sur leur territoire.
Il serait peut-être aussi urgent que Rodez et l’Agglo se penchent sur l’accidentologie des piétons sur son territoire. Cela devient inquiétant, notamment dans la traversée des giratoires de la RN 88 et en centre ville de Rodez. Des aménagements pour réduire la vulnérabilité des piétons doivent rapidement être mis en place, notamment en réduisant la vitesse des véhicules motorisés.
Olivier Razemon (encore lui) consacre une note à la “ligne de désir“. Sous ce titre poétique, il s’agit ni plus ni moins que des cheminements inventés par les piétons et parfois les cyclistes qui ont créé leurs propres chemins, préférant “couper“ parce que ça fait gagner du temps et que c’est plus pratique, notamment pour leurs trajets quotidiens.
Il serait intéressant que les aménageurs tiennent compte de ces usages et que la “ligne de désir“ ne soit plus ignorée, mais au contraire préférée lors des aménagements.
Aller au travail à vélo
Si en Occitanie la voiture représente le moyen le plus répandu pour se rendre à son travail à près de 80 %, le vélo reste marginal mais prend de plus en plus de place comme mode de déplacement principal. Les cyclistes allant à leur travail à vélo vivent plutôt dans les centres villes des grands pôles urbains où les aménagement sont plus nombreux et sécurisés et leur distance est généralement moins de cinq kilomètres. Les hommes ont davantage recours au vélo, les cadres et professions intellectuelles supérieures plus que les employés et ouvriers. En revanche, l’usage du vélo varie peu selon l’âge.
Retrouvez cette enquête de l’Insee en cliquant ici.
Vélo et tourisme
La véloroute de la Vallée du Lot avance rapidement entre Bouillac et Grand-Vabre. J’y consacrerai une note à part
A noter cette initiative intelligente de Najac qui vient d’acheter 20 vélos à assistance électrique pour 60 000 € avec des aides possibles à hauteur de 80 %. Ces vélos seront gérés par la base de pleine nature de Najac (AAGAC). Le but de ces achats de VAE est de créer une liaison interbastides dans le cadre du développement touristique de l’ouest aveyronnais.
Un exemple à suivre pour Decazeville Communauté. Encore faut-il qu’il y ait une volonté de favoriser l’usage du vélo. Ce qui est loin d’être le cas, du moins pour les communes urbaines. J’y reviendrai là aussi dans une prochaine note.
Photos (cliquez sur les photos pour les agrandir) :
1 - Rue des Granges - GoogleEarth
2 - Association des commerçant de Bourges
3 - Mairie de Bourges
4 - Vélo cargo - Grégory Delattre à Strasbourg
5 - Article de La Dépêche du Midi
6 - Article de Centre-Presse
7 - Ligne de désir - Olivier Razemon
14:50 Publié dans Climat, Développement durable, Energie, Environnement, Politique locale, Société, Transports et mobilité, Véloroutes et voies vertes | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | Imprimer |
05/02/2017
Planter des arbres pour lutter contre la chaleur et la pollution à Decazeville
Tout le monde a pu constater qu’un arbre sur deux avait été supprimé dans l’alignement de chênes rouges longeant le chemin piétonnier et cyclable en bordure de la RD 840 dans la traversée de la ville.
Je n’aime pas trop les coupes d’arbres lorsqu’elles ne sont pas justifiées, mais là, c’était vraiment nécessaire tant leur espacement était réduit. Un rapport sur le patrimoine arboré de la commune de Decazeville réalisé en 2000 par Alain et Sylvie Michelin le notait déjà.
Mais il ne suffit pas de couper des arbres et de se frotter les mains en pensant à voie basse que trente arbres coupés ce sera trente arbres de moins à entretenir et moins de feuilles à ramasser à l’automne.
Les villes ont besoin d’arbres et en auront de plus en plus besoin.
Le phénomène d’ilot de chaleur urbain mais aussi les pollutions dues aux rejets des gaz d’échappement, aux activités industrielles et aux chauffages des particuliers font que la végétalisation des zones urbaine est indispensable.
De nombreuses études et réalisations montrent maintenant que la végétalisation des villes permet de réduire les pics de températures l’été de jour comme de nuit et que les arbres filtrent les particules contenues dans l’atmosphère, ainsi que bien d’autres polluants de l’air.
La plantation d’arbres et d’autres végétaux est donc indispensable
Mais pas seulement. Il faut aussi agir sur l’urbanisme et les aménagements urbains. Il faut ventiler les rues par des démolitions ciblées et éviter les trop grandes étendues de surfaces minérales qui accumulent la chaleur le jour et la rejette la nuit, empêchant les températures de baisser dans les villes.
Il faut donc que la ville de Decazeville replante des arbres, d’abord pour compenser ceux qui ont été coupés, mais prévoit également un plan de végétalisation afin d’avoir une ville vivable dans les prochaines décennies. Le projet de revitalisation du centre-bourg de Decazeville doit impérativement intégrer la thématique de lutte contre le phénomène d’ilot de chaleur urbain et de lutte contre la pollution de l’air et proposer des solutions concrètes.
En attendant, la ville doit planter des arbres, ne serait-ce que pour compenser ceux qui ont été coupés.
Le rapport du patrimoine arboré de la commune regrettait que l’alignement de chênes rouges bordant la RD 840 n’est pas été prolongé jusqu’au jardin public. Voilà donc une bonne idée pour débuter. Cela permettrait de fournir une ombre généreuse aux promeneurs et cyclistes de cette voie.
Mais il faudra obligatoirement poursuivre les plantations d’arbres sur d’autres lieux.
Photo : jlc - Licence Creative Commons
10:17 Publié dans Climat, Développement durable, Environnement, Politique locale | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : decazeville, biodiveristé, climat, urbanisme, arbres | | Facebook | | Imprimer |
10/10/2016
Bienvenue au Salon Eco-Énergies 2016… de Carmaux
On est bien heureux d’apprendre à travers un récent article de la presse quotidienne régionale que le Bassin se tourne vers les énergies “propres“ en aménageant le parc photovoltaïque de La Découverte. Malheureusement, la réalité est toute autre. J’ai dit dans des précédentes notes tout le mal que je pensais de la manière désastreuse dont a été suivi ce projet par le président de la Communauté de communes. Projet qui aurait pourtant pu être exemplaire.
Mais concernant les énergies “propres“ sur le Bassin, un autre point est passé pratiquement inaperçu.
Le Salon Eco-Énergies qui avait lieu tous les deux ans en octobre au Laminoir à Decazeville semble bien mort… et enterré. Du moins à Decazeville. Car il renait pratiquement sous la même forme depuis deux ans à Carmaux.
Personne n’a semble-t-il trouvé à la Communauté de communes l’intérêt de maintenir ce Salon sur notre territoire.
Pourtant, les entreprises, les associations, les acteurs régionaux des énergies renouvelables qui étaient présents sur ce Salon étaient globalement satisfaits des affaires et des contacts qu’ils y trouvaient. Les visiteurs également. Même si le dernier Salon de 2014 avait connu une fréquentation en légère baisse du fait de la diminution drastique de son budget, il n’y avait aucune raison de l’abandonner alors que justement, on n’a jamais autant parlé des énergies renouvelables.
Peut-être, les élus de la Communauté de communes n’ont-ils pas été capables de trouver les quelques 8 000 à 13 500 € que coûtait à la communauté de communes cette animation économique importante qui apportait une image positive et dynamique à notre territoire. Ils auraient pu éventuellement puiser dans les recettes qui seront générées par le parc photovoltaïque de la Découverte et qui avoisineraient les 140 000 €. C’est en tout cas ce qui nous était indiqué sur la délibération proposée à la Communauté de communes le 6 décembre 2012. Nous aurait-on trompé là aussi ?
En vérité, c’est un choix délibéré. En matière énergétique, la Communauté de communes se moque maintenant complètement des énergies renouvelables, sauf pour les ressources financières qu’elles peuvent apporter directement bien sûr. Mais leur réflexion ne va pas plus loin. Ils n’ont même pas conscience que c’est l’avenir de notre société, mais aussi de notre territoire.
En matière énergétique, seuls comptent pour la plupart des élus les petits arrangements avec Enedis, GrDF et le Sieda pour placer par exemple les compteurs Linky et Gazpar et les antennes nécessaires à leur fonctionnement à Decazeville ou pour installer les bornes pour la recharge de voitures nucléaires.
Seuls comptent les petits arrangement avec GDF-Suez-Coffely pour installer un groupe de cogénération gaz à la chaufferie bois de Decazeville qui va ainsi altérer son bilan environnemental.
Rappelons tout de même que le Salon Éco-Énergies était né à Decazeville par la seule volonté de la mairie de Decazeville. Ce sont les services de la commune, avec un important travail de Myriam de Marcos, qui avaient assuré l’organisation de cette Semaine des Energies Renouvelables du 24 au 28 octobre 2002.
Ce n’est qu’en 2004 que la Communauté de commune a repris avec succès son organisation… pour l’abandonner piteusement dix ans plus tard.
Photos : toutes les photos : jlc - Licence Creative Commons
Cliquez sur les photos pour les agrandir
1 - Salon Eco-Energie MP de Decazeville en 2012
2 et 3 - Salon Eco-Energies de Carmaux - 8 octobre 2016
4 - Sur le stand vélo du Salon Éco-Énergies MP 2010 de Decazeville : Jean-Louis Calmettes : AF3V et ADDSCA, Michel Jacquemin de Ebike Discount et Michel et Danièle Guillermou, cyclo-randonneurs et membres de Cyclo Camping International.
5 - Lors du Salon Éco-Énergies MP 2012 de Decazeville, sur le stand d’Enercoop.
6 - Semaine des énergies renouvelables 2002 à Decazeville avec le véhicule solaire
16:09 Publié dans Climat, Développement durable, Energie, Environnement, Politique locale, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : decazeville, énergies renouvelables, photovoltaïque, salon eco-energies midi-pyrénées | | Facebook | | Imprimer |
23/09/2016
L’écologie balayée par le maire à Decazeville
La protection de l’environnement et l’amélioration du cadre de vie sont devenus des thématiques pratiquement inexistantes à Decazeville. Les élus de la majorité n’assistent pratiquement plus aux réunions départementales ou régionales concernant le développement durable, la qualité de l’air, la mobilité, la biodiversité…
Pour s’en convaincre un peu plus, il suffit d’aller sur le site internet de la commune de Decazeville (qui est en fait plutôt le site de propagande de la majorité municipale) à la page écologie. L’onglet “qualité de l’air et de l’eau“ reste désespérément vide depuis deux ans et demi. Pourtant, il suffirait à minima de créer des liens vers l’Oramip pour l’air, vers l’Agence de l’eau Adour-Garonne pour l’eau et vers la Communauté de communes pour l’entretien des rivières. Mais ces sujets n’intéressent visiblement pas les élus majoritaires de Decazeville.
Et cela se voit dans les délibérations proposées en conseil municipal.
Deux délibérations touchant l’environnement et la santé des habitants de Decazeville étaient proposées au vote des élus hier soir.
Une subvention de 4 000 € pour l’“Aveyronnaise Classic“ :
Je suis donc intervenu pour m’opposer à cette subvention :
“ Il est tout d’abord regrettable que nous n’ayons pas à disposition la convention dont vous faites référence dans l’énoncé de la note pour présenter cette subvention, comme il est tout autant regrettable que ce point soit abordé après que la manifestation pour laquelle vous souhaitez attribuer une subvention ait eu lieu.
Je souhaiterai avoir tout de même cette convention.
Alors que vous vous plaigniez depuis maintenant deux ans et demi d’être étranglés financièrement, vous nous demandez de jeter de l’argent par la fenêtre en subventionnant cette manifestation.
Alors que vous baissez globalement les subventions aux associations de la ville vous nous demandez de donner une subvention de 4 000 € à une association extérieure à la ville.
Qui plus est, à une association organisant une manifestation polluante, bruyante, contribuant au réchauffement climatique, banalisant la violence routière et participant à la destruction de la flore, de la faune et des sols des espaces fragiles en pleine mutation de la Découverte.
Comment croire une seconde que l’Aveyronnaise Classic va participer au développement économique et à la promotion de Decazeville et du Bassin ?
Cette course va tout au plus asseoir notre ville dans le giron des quelques communes aveyronnaises favorisant les activités motorisées sur son territoire et elle contribuera à nous enfermer un peu plus dans les rangs des indécrottables pollueurs.
D’ailleurs, la très grande majorité des habitants du Bassin et des touristes ont fui cette animation.
Grâce à Pierre Gadéa, alors maire de Decazeville et président de la Communauté de communes, cette course, comme toute autre activité motorisée, n’avait jamais pu accéder au site de la Découverte malgré les nombreuses demandes.
Grâce à vous et au président de la communauté de communes, c’est désormais chose faite.
Pour votre équipe, ce n’est pas nouveau. Depuis 2014, certains ne rêvent que de donner les chemins, les pentes et les eaux du lac de la Découverte aux engins motorisés. Après le jet-ski, voilà la moto et son cortège pétaradant et polluant.
Permettre une telle manifestation, c’est nier le réchauffement climatique. Oui, cette manifestation inutile rajoute son tout petit poids de CO2 à l’énorme machine qui s’emballe et qui va rendre la vie impossible à nos petits enfants.
Permettre une telle manifestation sur ce site, c’est méconnaitre et mépriser sa fragilité.
Permettre une telle manifestation sur ce site c’est rayer d’un trait le travail de plus de dix années d’élus et d’agents intercommunaux qui ont œuvré avec succès pour que la nature y retrouve un peu de place.
Permettre une telle manifestation sur ce site, c’est enfin manquer d’imagination et se priver des formidables atouts environnementaux que s’apprêtait à nous donner généreusement ce site.
Et tout ça, c’est aussi de l’économie.
Aux retombées économiques que pourrait apporter toute l’année cet espace aménagé pour des activités douces de pleine nature qui ont actuellement le vent en poupe ainsi qu’à la baignade l’été, vous préférez favoriser une animation polluante d’un jour ou deux.
A la promotion de ce site adapté à la découverte de la nature et du patrimoine local, vecteur aussi de retombées économiques, vous préférez une course de motos polluante, bruyante, poussiéreuse et destructrice de l’environnement.
Heureusement, comme la Route des gabarres sur le Lot ou la Montée impossible, à la Martinie, cette manifestation ne durera qu’un temps avant que le bon sens revienne et que l’on comprenne qu’elle n’apporte rien de bon à notre territoire.
Nous voterons donc contre cette subvention et nous espérons que ce genre de manifestation disparaitra rapidement du paysage decazevillois “
Il n’y a pratiquement pas eu de débat à la suite de mon intervention si ce n’est l’intervention d’un de mes collègues pour minimiser les effets du réchauffement climatique et sur l’impact qu’a cette manifestation sur celui-ci et pour se glorifier des quelques retombées financières sur les commerces de la ville. Une politique du court terme sans ambition et sans un minimum de conscience environnementale.
Nous avons donc été les cinq élus de la minorité à voter contre cette subvention. Tous les autres ont voté pour.
Installation de concentrateurs pour le relevé des compteurs communicants de GRDF “Gazpar“ :
Dans un courrier adressé à monsieur le Maire et à mes collègues, je proposais le retrait de ce point de l’ordre du jour.
Monsieur le Maire n’a pas souhaité le faire.
Je me suis donc exprimé sur cette convention uniquement :
“ La pose de cet équipement n’est que le début d’un processus qui vise à installer des compteurs communicant dans tous les foyers de la ville. GRDF n’est que la première société à proposer son compteur. ERDF suivra avec son compteurs décrié “Linky.
Je ne m’en tiendrais donc qu’à la lecture de cette convention et je développerai mon argumentaire sur les compteurs communicant dans ma proposition de motion à la suite.
J’ai lu avec attention cette convention et j’ai relevé des points qui m’ont inquiété. :
- Cette convention engage la mairie pour une durée initiale de vingt ans. Vu les clauses qui suivent, cela risque d’être périlleux dans les années futures.
- L’Hébergeur (la mairie) devra procéder à ses frais à la maintenance du site, conformément aux règles de l’art et à la réglementation en vigueur (p7)
- Or cette réglementation peut évoluer et poser des contraintes techniques et financières
- Il y a de nombreuses contraintes techniques pour l’Hébergeur en cas de travaux dans les locaux (p 8)
- Article 10 – Protection de l’image des Parties (p 13)
- Les Parties veilleront à tout moment à ne pas porter atteinte à l’image et à la réputation de l’autre Partie. ?????????
- Nous ne pourrions donc plus être critiques à l’égard de GRDF ? C’est inadmissible ! En tout cas, ne comptez pas sur moi !
- Les Parties veilleront à tout moment à ne pas porter atteinte à l’image et à la réputation de l’autre Partie. ?????????
Concernant les annexes
- Description des équipements techniques (p 17):
- Description plutôt sommaire des équipements, destinée à nous rassurer
Mais j’ai tout de même noté des clauses qui m’ont inquiété :
- Chaque site sera équipé de une à quatre antennes omnidirectionnelles inférieures à 1 mètre à l’extérieur du bâtiment en bordure de toiture, mais possibilité d’installer un mat de moins de 1 mètre de haut pour supporter les antennes
- Les toits de nos bâtiments pourraient donc être garnis d’antennes de 2 mètres de hauteur !
Mais il y a pire :
- L’Hébergeur reconnaît que GRDF sera libre de procéder à toute modification ou extension des ses Equipements Techniques dans la mesure où elles n’ont pas pour effet de nécessiter une modification des emplacements mis à disposition et / ou n’entravent pas le bon fonctionnement du Site de l’Hébergeur et / ou n’entraine pas de défenses supplémentaires pour l’Hébergeur. (p 7)
- Donc la gentille petite boite de quelques décimètres carrés qui n’émettait que 500 mW pourrait donc devenir beaucoup plus grosse sans que nous n’ayons rien à dire. Mais de plus :
- L’Hébergeur reconnaît être informé que GRDF dans un souci de mutualisation, pourra être amené à compléter les Equipements Techniques par des équipements similaires appartenant à des tiers. (p7)
- Il pourrait donc y avoir en plus d’autres petites boites émettrices similaires de GRDF et/ou aussi des équipements d’autres entreprises sans que nous ne puissions rien dire ! pourquoi pas des équipements pour Linky ou d’autres ?
- C’est inacceptable !
Il faut savoir que les ondes émises par ces équipements se rajoutent entre-elles et aux ondes déjà existantes
Si chacun des émetteurs d’ondes respecte la législation (très permissive en France), c’est la multiplication et l’addition des émissions de ces ondes qui est aussi dangereuse.
La mairie est déjà touchée par de forts rayonnements électromagnétiques extérieurs (étude commandée par la mairie en 2010-2011 réalisée par la CRIIREM), mais aussi intérieurs (matériel informatique).
Il est dangereux de poser ces équipements sur les lieux recevant du public, notamment des enfants, et sur des lieux où du personnel travaille ou habite.
C’est le cas pour la mairie, mais aussi les gymnases et les églises.
Conditions financières :
Redevance annuelle de 50 € - redevance insignifiante. Un cadeau à GRDF !
Si GRDF devait installer ces équipements sur des emplacements privés, ça leur coûterait sûrement beaucoup plus cher.
Nous devons donc refuser ces équipements.
Nous voterons donc contre convention et nous vous encourageons à faire de même“.
Monsieur le Maire ne comprend pas mes réticences et il a rappelé une fois de plus sa foi inconditionnelle en GRDF. Les citoyens decazevillois apprécieront.
Nous avons donc voté tous les cinq contre cette délibération. Un élu de la majorité s’est abstenu, tous les autres ont suivi le maire.
Motion présentée par Jean-Louis Calmettes concernant la convention cadre pour l’occupation du domaine public pour l’installation et l’hébergement d’équipement de télérelève en hauteur par GRDF :
J’avais eu l’occasion de présenter cette motion dans le courrier que j’avais envoyé à chaque conseiller municipal. Vous pouvez donc la retrouver en cliquant ici.
L’actualité me donne une fois de plus raison puisque l’on apprend aujourd’hui dans la presse que 500 000 adresses de Yahoo ont été piratées et que les cyberattaques ont fortement augmenté dans le monde. Des banques, des entreprises, des Etats… sont piratés. Alors que vont faire les cybercriminels en accédant à l’énorme banque de données de nos compteurs communicants ? Ils pourront même intervenir directement chez nous. Il faut arrêter cette folie.
Les cinq élus de la minorité dont je fais partie ont voté pour cette motion. Un élu de la majorité s’est abstenu. Tous les autres ont suivi le maire en votant contre.
Projet de traitement des déchets sur Aubin et Viviez :
Une petite délégation de riverains à ce projet était présente à ce conseil afin de sensibiliser sur ce sujet. J'avais réalisé une note en juillet dernier.
Monsieur le Maire a bien voulu leur donner la parole en début de conseil municipal.
Je suis intervenu par la suite sur ce sujet lors du point sur le rapport sur la qualité et le prix du service publics des déchets.
“ Nous voyons dans ce rapport que la part des déchets ultimes, ceux qui risquent d’aller dans le futur projet situé sur les communes d’Aubin et de Viviez, ne cesse de baisser. Mais on peut encore mieux faire. Il faut que la part des déchets recyclables augmente encore plus.
Puisque nos amis d’Aubin et de Viviez sont encore là, je voudrais leur apporter mon soutien. Ce projet privé n’apportera rien de bon pour notre territoire. Très peu d’emplois seront créés. Umicore s’était engagé dans la phase 2 de son projet de dépollution à revégétaliser ce site. Umicore doit tenir parole et ne pas donner suite à ce projet“.
Monsieur le Maire ne s’est visiblement pas penché sur ce projet pourtant fort dommageable pour les communes aux alentours. Ce qui me semble très grave pour un maire et vice-président de la communauté de communes.
J’ai terminé sur ce point en précisant que selon un compte-rendu de réunion du comité syndical du SYDOM, le projet de Viviez représenterait une augmentation d’environ 10 € par tonne pour les contribuables aveyronnais, par rapport au projet de Trifyl dans le Tarn, transport compris.
Monsieur le Maire, visiblement incompétent sur ce sujet, mais le soutenant tout de même mordicus, m’a pratiquement accusé de menteur ! Malheureusement, une fois de plus, il a tort.
Vous pouvez voir ce compte-rendu du SYDOM en cliquant ici
En conclusion :
Nous avons donc vu hier soir un maire qui s’est dévoilé un peu plus, notamment sur les questions touchant l’environnement et la santé publique. Il a montré que ses connaissances sur ces sujets importants pour l’avenir de notre territoire et de la planète sont quasiment nulles et surtout que ça ne l’intéressait pas. Le réchauffement climatique, la biodiversité, la qualité de l’air et de l’eau, les ondes électromagnétiques, les déchets… tous ces domaines n’ont aucune importance. Pour lui, l’important c’est que les entreprises puissent continuer à faire du business. Tant pis pour les conséquences sur les hommes et la nature.
Inquiétant pour la suite !
Une fois de plus, nous avons été pratiquement les seuls à nous exprimer hier soir à ce conseil municipal. La plupart des élus sont restés muet et ont levé la main docilement aux propositions du maire. Lorsque j’étais dans la majorité, il m’est arrivé parfois de m’exprimer contre les propositions du maire et même de voter contre. C’est ça la démocratie !
Mais je ne désespère pas.
Pour la petite histoire, un élu de la majorité est venu me voir à l’issue du conseil municipal pour me dire qu’il refuserait de toutes ses forces la pose chez lui du compteur communicant d’Enedis “Linky“. Connaissant son honnêteté, je suis persuadé qu’il le fera. Mais il me semble que si l’on refuse la pose des compteurs communicants, il faut aussi refuser la pose d’équipements servant au relevé de ces compteurs. Ce me parait logique.
Photos (cliquez sur les photos pour les agrandir) :
1 - Capture d'écran site de Decazeville
2 - Oramip
3 à 7 - jlc - Creative Commons
14:47 Publié dans Climat, Développement durable, Environnement, Politique locale | Lien permanent | Commentaires (1) | | Facebook | | Imprimer |
18/07/2016
Traitement des déchets en Aveyron : circulez, il n’y a rien à voir !
Quelle mouche a donc piqué les élus du Conseil Départemental de l’Aveyron et ceux du conseil syndical du Sydom Aveyron ?
Après la commission permanente du Conseil Départemental le 1er février dernier, c’était au tour du comité syndical du Sydom de rejeter fin mars l’offre de Trifyl, homologue du Sydom dans le Tarn et actuel gestionnaire des déchets ultimes aveyronnais, pour le traitement des déchets ménagers après 2020.
Pour justifier ce choix, les élus du conseil départemental ont prétexté de fortes contraintes budgétaires et l’obligation de rester sur le territoire aveyronnais notamment pour respecter les objectifs de la transition énergétique, favoriser la création d’emplois locaux et maîtriser la gouvernance d’une problématique aveyronnaise.
Certes, ces objectifs semblent respectables, mais qu’en est-il exactement ?
Les contraintes budgétaires sont réelles, mais on arrive bien par exemple à trouver des millions pour des projets qui ne sont pas directement de la compétence du conseil départemental comme pour la RN 88 ou d’autres projets.
Quant aux objectifs de la transition énergétique ils doivent être analysés finement pour les deux projets en concurrence.
Certes le traitement des déchets ménagers pour Trifyl est situé dans le Tarn.
Mais le regroupement de deux départements peut procurer des avantages importants en matière d’économies d’échelles, que ce soit en termes financiers ou énergétiques, d’autant plus que le projet concurrent ; celui de Séché-Sévigné est lui situé à Viviez, au nord-ouest du département et aux limites de l’Aveyron, du Lot et du Cantal.
Concernant la santé humaine et la lutte contre l’effet de serre, il faut aussi analyser le mode de traitement de ces déchets. Pour Trifyl, ça passe par un nouveau centre de tri performant qui peut très bien être installé dans l’Aveyron et par une expérience de plus de 18 ans dans la récupération et le traitement des biogaz issus de la décomposition des déchets. Expérience dont nous avons déjà profité. Que savons-nous du projet privé de Séché-Sévigné à Viviez ? Pas grand chose pour le moment. On nous parle de « solutions techniques tournées vers l’avenir et inscrite dans une démarche d’économie circulaire qui permettront de valoriser plus de déchets sous forme de matières et d’énergies… C’est une projet ambitieux pour le territoire, c’est aussi une opportunité de reconversion vers l’économie verte pour les terrains dépollués et pour lesquels il n’y a pas de conflit d’usage avec des activités agricoles ou touristiques… » (La Dépêche du Midi du 26 novembre 2015). Ça sent bon la langue de bois.
Ce que l’on sait, c’est que ce projet a été refusé sur le Lévezou et que l’on aurait une peu tendance à prendre les habitants du Bassin pour des ploucs prêts à accepter le moindre projet pour quelques emplois. Il y a déjà sur Viviez un incinérateur installé récemment (appelé pompeusement oxydateur thermique) et une usine classée Sévéso seuil bas. Le fonctionnement de cette nouvelle unité de traitement de déchets et le passage de nombreux camions portant ces déchets aggraverait encore plus l’environnement et la santé des habitants de ce secteur qui ont déjà beaucoup donné.
Le mode de gestion :
Trifyl propose une gestion commune avec le Sydom en créant une SEM (Société d’Economie Mixte). C’est donc la poursuite d’un service public qui a fait ses preuves entre Aveyron et Tarn et dont les bénéfices serviront directement à baisser la facture des contribuables aveyronnais, pas à rémunérer des actionnaires comme pour le projet Séché-Sévigné.
Car enfin, qui paiera pour ce traitement des déchets ?
Tous les foyers aveyronnais assujettis à la taxe ou à la redevance des ordures ménagères. Les Aveyronnais ont donc leur mot à dire.
Ils n’ont malheureusement pas pour l’instant les informations pour se faire une opinion et on ne leur donne surtout pas les moyens de donner leur avis.
A la fin des années 1990, les élus départementaux aveyronnais avaient décidé d’incinérer les déchets aveyronnais. Heureusement, grâce à une circulaire de Dominique Voynet, alors ministre de l’aménagement du territoire et de l’environnement favorisant la prévention et la réduction des déchets et leur valorisation matière, mais aussi grâce à l’action de Bruno Berardi et des Verts aveyronnais qui n’ont pas hésité à saisir le tribunal administratif de Toulouse et la cour administrative d’Appel de Bordeaux, ce projet a fini à la poubelle. Mais il fallait tout de même trouver un mode de traitement et un lieu pour traiter ces déchets en Aveyron. Par manque réel d’intérêt et de courage, les élus aveyronnais se sont passés la patate chaude de mandat en mandat.
Heureusement que le Tarn avec Trifyl a proposé une solution technique acceptable et un mode de gestion en régie.
Un problème aveyronnais, mais aussi local :
Il semble que le projet de Séché-Sévigné ne fasse pas que des heureux sur le Bassin. Des voix commencent à se faire entendre, une pétition est en cours et des panneaux commencent à fleurir dans la campagne aubinoise et viviezoise.
Les conseillers départementaux locaux qui poussent à la création de cette usine à Viviez feraient bien de s’intéresser à cette montée de colère.
Tout le monde se souvient de la proposition de créer une usine d’incinération de déchets ménagers à Boisse-Penchot à la place de la centrale électrique de la SNET. La levée de bouclier a été immédiate et forte, d’autant plus que le projet était plutôt bancal.
Déplacer les déchets industriels d’Umicore de la zone de Peyrolières vers une alvéole au dessus de Viviez a permis de retrouver un espace « propre » et une qualité des eaux de l’Enne améliorée.
Pas sûr que les habitants de Viviez et d’Aubin aient envie de retrouver une usine de traitement et de stockage de déchets ménagers à la place.
D’autant plus que les créations d’emplois prévues font plutôt figure de miroir aux alouettes.
Un centre de tri des déchets en Aveyron associé à la création de réseaux de chaleurs publics bois comme propose Trifyl créeraient sûrement plus d’emplois qu’une usine à Viviez.
Une telle usine à Viviez, à la croisée de trois départements inquiète localement aussi beaucoup de personnes qui ne veulent pas « être la poubelle de la région ».
En attendant, les terrains autours de cette « future » zone de traitement des déchets font l’objet d’un fort intérêt et les chemins existant autour de cette zone ne sont plus du tout accessibles. Tout semble fait pour ficeler sur le terrain une opération décidée en cercle restreint. Pas de quoi rassurer les riverains. Au contraire !
Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir :
Photos 1, 4 et 5 : jlc, licence Créative Commons
Photos 2 (Trifyl à Labessières-candeil), 3 et 6 (Igue du Mas à Viviez) : A partir de Google Earth
09:34 Publié dans Climat, Développement durable, Energie, Environnement, Politique locale | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : decazeville, viviez, déchets ménagers, sydom, conseil départemental | | Facebook | | Imprimer |
30/05/2016
Modes actifs de déplacement sur le Bassin, où en est-on ?
Modes actifs de déplacement : qu’est-ce que c’est ?
Qu’ils soient « actifs » ou « doux », il s’agit en fait de modes de déplacement dans la rue ou sur route sans apport d’énergie autre qu’humaine comme la marche, le vélo, les rollers...
52% de nos déplacements en voiture font moins de 3 km. C’est en priorité dans ces déplacements que les modes actifs doivent prendre toute leur place.
La Fête du Vélo se déroulera le week-end prochain (4 et 5 juin 2016) dans toute la France. En Aveyron, seule, la ville de Millau organise comme chaque année depuis sept ans une manifestation dans ce cadre.
C’est l’occasion de faire à nouveau le point sur ce mode de mobilité sur le Bassin.
En 2015, la vente de cycles a progressé de 0,7% en France pour un peu plus de 3 millions de cycles neufs vendus. La forte progression de la vente de vélos à assistance électrique (VAE) enregistré en 2014 se poursuit en 2015 où les 100 000 exemplaires sont atteints. Nous sommes certes encore loin des chiffres de l’Allemagne ou d’autres pays, mais cette hausse continue est encourageante.
Sans point de vente spécifique de cycles sur le Bassin, difficile de donner des chiffres de ventes.
Ce que l’on sait, c’est que la subvention de la Communauté de communes pour aider à l’achat d’un VAE concerne bon an mal an, environ 8 vélos/an. Mais d’autres VAE sont vraisemblablement achetés sans subventions par des habitants de notre territoire. Les VAE représentant 3 % du marché du cycle, on peut estimer en restant prudent entre 250 et 300 vélos neufs achetés en 2015 par les habitants des cinq communes urbaines du Bassin.
Ces vélos sont malheureusement achetés pour la plupart hors de notre territoire, chez des revendeurs, en grande distribution (spécialisée ou pas) et par internet. Le marché de l’occasion semble aussi important sur le Bassin. Il n’y a qu’à voir le nombre de vélos à céder sur le Bon Coin et dans les vide-greniers locaux.
Concernant l’usage pratique du vélo sur notre territoire, c’est malheureusement catastrophique. Une seule cause à cela : le manque de considération des élus locaux pour ce mode de mobilité et par conséquences le manque d’aménagements et d’infrastructures pour utiliser son vélo en toute sécurité et rendre ce mode de déplacement attractif. La plupart des élus en charge des affaires sur notre Bassin ont grandi dans les années « bagnole » (De Gaulle, Pompidou, Giscard), où le vélo était ringardisé et leur vision ne semble pas avoir évolué depuis. Plus grave, les « jeunes » élus locaux ont malheureusement acquis la même culture motorisée que leurs aînés.
Pourtant, le vélo est une réponse écologique pour nos déplacements, mais aussi une réponse sociale puisque Decazeville, notamment le centre-ville et les quartiers nord, a la population la moins motorisée du Bassin, 15% en dessous de la moyenne française.
Il n’y a pas de secret. Les villes où l’usage du vélo connaît une forte progression sont les villes (grandes ou petites) où les élus ont mis en place un programme de sensibilisation et d’aménagements important après une réflexion globale sur la circulation, le stationnement et la mobilité en général dans leur ville, notamment en centre-ville.
Cette réflexion globale, nous l’avons pourtant bien eu sur notre territoire.
Dès 2005, dans le cadre de l’Agenda 21 du Bassin, la Communauté de Communes du Bassin Decazeville-Aubin s’est dotée Plan Global de Déplacements voulant favoriser les alternatives à la voiture et favoriser les transports collectifs et les déplacements piétons et cyclables
En 2010 la Communauté de communes du Bassin Decazeville-Aubin s’est même dotée d’un « Schéma Modes Doux ».
Et depuis ? Rien… ou très peu.
A Decazeville, seuls deux doubles sens cyclables ont été mis en place aux Bonnières (avec la mise en sens unique de la rue Hector Berlioz pour le passage du TUB) et dans la rue Camille Douls. Tout ça en 5 ans !
Pire, à l’opposé des préconisations actuelles de circulation qui recommandent de modérer les vitesses des véhicules motorisés en ville pour favoriser la cohabitation avec les modes actifs, la limitation à 20 kmh du tronçon rénové de la rue Cayrade est passée il y a quelques mois… à 30 kmh (voir photo ci-contre). Du jamais vu en France !
Pourtant, la législation française a évolué rapidement ces deux dernières années pour favoriser l’usage du vélo :
En mars 2014, le Plan d’Action Mobilités Actives (PAMA) délivrait une série de mesures pour encourager l’usage du vélo et de la marche à pied. Ces mesures visaient à un meilleur partage de l’espace public, à développer l’intermodalité entre les transports collectifs et les modes actifs, à prendre en compte les mobilités actives dans l’urbanisme, à développer des itinéraires de loisirs et le tourisme à vélo, etc…
Un PAMA 2, actuellement en phase de concertation, devrait voir le jour vers 2017-2018. D’où la nécessité de bien assimiler le PAMA 1 et de déjà mettre en place les mesures et actions qu’il préconise.
Les mesures de ce plan ont été inscrites dans la Loi avec le décret 2015/808 du 2 juillet 2015.
Dans la poursuite de la démarche « Code de la rue » et de l’introduction du principe de prudence à l’égard des usagers les plus vulnérables, ce décret vise à sécuriser et favoriser les cheminements piétons et cyclistes.
Lorsque la séparation entre les différents modes de transport n’est pas possible, le partage de l’espace public doit être une préoccupation constante en cherchant en particulier à réduire le différentiel de vitesse entre usagers.
Parmi ces mesures :
- Favoriser l’extension de ZCA (Zone de Circulation Apaisée)
- Généraliser les doubles sens cyclables dans les rues à sens unique ou la vitesse est limitée à 30 Kmh
- Favoriser un meilleur positionnement sur la chaussée…
La Loi relative à la Transition Énergétique Pour la Croissance Verte, qui dans sont troisième titre entend développer les transports propres, a entre autre créé l’indemnité kilométrique vélo (IKV).
Malheureusement cette mesure a été détricotée par l’exécutif dans la loi de finances rectificative 2015. Cette indemnité est donc relativement basse, facultative, plafonnée et est de plus limitée seulement au secteur privé.
L’Arrêté du 23 septembre 2015 relatif à la modification de la signalisation routière en vue de favoriser les mobilités actives vient compléter les mesures du décret 2015/808.
La signalisation à destination des cyclistes est renforcée, en particulier les marquages. Cet arrêté règlemente également la signalisation des zones piétonnes, zones de rencontre, zones 30, zones de livraison…
Cet arrêté permet aussi d’ajouter une signalisation d’“animation“ à la signalisation conventionnelle.
Je veux bien en convenir, seuls ceux qui s’intéressent à la mobilité en général et aux mobilités actives en particulier arrivent à suivre cette évolution réglementaire. Mais n’est-ce pas justement le devoir des élus ?
C’est pour cela que la formation est indispensable. Formation des services techniques des communes, mais également des élus, notamment ceux en charge de l’urbanisme et de la voirie.
C’est ce que je fais personnellement depuis plus de vingt ans en participant régulièrement aux Journées techniques du CoTITA Sud-Ouest (Conférence Technique Interdépartementale des Transports et de l’Aménagement), mais aussi à de nombreuses formations, rencontres, séminaires, salons... sur le thème des transports et de la mobilité en général.
Pour mieux assimiler l’évolution de la législation de ces deux dernières années, j’ai notamment participé en 2014 à un atelier dans le cadre des Journées d’Été d’EELV à Bordeaux qui m’a permis de mieux appréhender la législation concernant les modes actifs. L’intervenant n’était autre que Dominique Lebrun, coordonnateur interministériel pour le développement de l’usage du vélo qui s’est principalement appliqué à nous présenter le PAMA annoncé quelques semaines plus tôt. Jean-Marie Darmian, maire de Créon et président du Club des Villes et Territoires Cyclables ainsi que Christophe Najdovski, adjoint en charge des transports à la ville de Paris participaient également à cet atelier.
Egalement en 2014, j’ai assisté à une Journée Technique du CoTITA au CNFPT de Toulouse sur les “ zones de rencontre “.
Enfin, il y a quelques semaines, toujours dans le cadre des Journées techniques du CoTITA, j’ai suivi un après-midi d’information et d’échange sur le PAMA au CNFPT de Toulouse.
L’objectif de cette demi-journée était de présenter le contenu de toutes ces nouvelles règles, expliquer leur raison d’être et donner des indications de mise en œuvre possible.
Journée riche d’informations, qui m’a permis de mesurer le retard considérable que le Bassin accumule sur la législation, mais également par rapport aux réalisations concrètes de nombreuses autres collectivités, y compris de notre dimension. Je précise que d’autres villes sont dans le même cas en Aveyron, notamment Rodez. Seul Millau sort un peu du lot, surtout grâce à l’action de l’association EVE.
Alors que faire maintenant ?
Pour ma part, je continue à informer et à sensibiliser localement sur les mobilités actives toutes les personnes intéressées ou travaillant sur ce domaine. Je ne manque bien sûr pas d’informer mes collègues de la commune et de la communauté de communes.
J’ai publié régulièrement des notes sur ce thème sur ce blog, dont une note assez complète sur les mobilités actives et les transports collectifs sur le Bassin il y a environ un an.
Si on me le demande, je suis bien sûr prêt à participer à une réflexion locale pour la création d’aménagements et la mise en place d’actions concrètes.
Mais lorsque l’on voit que rien n’avance à cause principalement du désintérêt ou de la mauvaise volonté de certains décideurs, il faut envisager d’autres actions.
D’abord dénoncer ce désintérêt et cette mauvaise volonté. C’est le but de cette note.
Ensuite, faire en sorte que ces décideurs respectent au moins la législation actuelle, notamment les dernières évolutions. J’y travaille actuellement.
Et enfin, pourquoi ne pas envisager une action pour montrer que beaucoup attendent d’avoir une ville ouverte à tous les modes de mobilité. C’est en réflexion.
En cette année du passage du Tour de France dans notre ville, il serait peut-être temps que les élus de Decazeville et du Bassin prennent en considération ce mode de mobilité écologique et accessible pratiquement à tous et en profitent pour annoncer un programme de mesures et d'aménagements important en faveur des modes actifs.
Il serait incompréhensible que la mairie se félicite et fasse la promotion du passage du Tour de France à vélo à Decazeville et s'oppose à des aménagements pour favoriser l'usage du vélo dans la ville !
Certaines mesures demandent de plus peu d'investissements financiers : marquage au sol et panneaux de signalisation. Ce sont ces mesures et ces aménagements qui doivent être mis en place rapidement.
Plus de 50 % de la population active française travaille à moins de 8 km de leur domicile. Le vélo, notamment le VAE, est la solution pour ces déplacements. Les jeunes comme les moins jeunes aimeraient aussi pouvoir se déplacer à vélo sur le Bassin.
A condition d’avoir les aménagements nécessaires pour le faire en toute sécurité.
La véloroute de la Vallée du Lot :
Tout le monde peut voir maintenant l’avancée des travaux concernant cette véloroute sur la Communauté de communes de la Vallée du Lot. Le tronçon Bouillac – Pont de Boisse-Penchot est en cours de finition tandis que le tronçon sur Flagnac est en travaux.
Decazeville est concerné par une variante du Pont de Bourran au Pont de Livinhac par Bouquiès. Il serait peut-être temps de s’intéresser à ce projet et dans l’urgence, de s’occuper au moins de la voirie entre le Pont de Livinhac et Bouquiès qui est dans un état déplorable et inaccessible aux vélos, sauf aux VTT.
La randonnée cyclable que nous avions organisée avec l’AF3V en 2011 pour soutenir cette véloroute et qui s’était arrêté le 7 juillet à Livinhac, avait sensibilisé certains élus. Certes un peu tardivement, mais mieux vaut tard que jamais.
Une liaison cyclable entre le Pont de Boisse-Penchot et Viviez doit être envisagée rapidement. Elle constituerait un atout touristique indéniable pour les communes urbaines du Bassin, à condition que ces communes créent elles aussi des aménagements cyclables sécurisés pour accéder à leurs centres villes et aux sites touristiques.
Le Bassin à vélo (rural et urbain) doit être le projet de demain, et le plus tôt sera le mieux.
Pour avoir une idée des retombées économiques du tourisme à vélo en France, vous pouvez télécharger ci-dessous le Baromètre 2015 :
Baromètre 2015 du Tourisme à Vélo en France
Cet espace de stationnement vélo en plein centre ville de Decazeville en dit long sur l’intérêt de la municipalité pour les modes actifs. Non content de ne plus être protégé des voitures par des barrières, il ne comporte aucun arceau pour accrocher les vélos et éviter les vols. Il est bien sûr le plus souvent vide, ou occupé par des cyclos ou des motos et même parfois des voitures ! C’est toute une politique pour les modes actifs qu’il faut mettre en place.
Ci-dessous, l'article de Centre-Presse du 13 juin 2016 relatif à cette réflexion sur les modes actifs sur le Bassin (cliquez sur l'article pour l'agrandir) :
Photos : Cliquez sur les photos pour les agrandir
Toutes photos : jlc – Licence Créative Commons
Sauf :
- Le flyer pour la subvention VAE et le schéma des rues Victor Hugo et Léon Blum - Communauté de Communes
- Affiche Fête du Vélo
- Photo rue Cayrade à 20 kmh – La Dépêche du Midi - BHSP
- Logo Vélorution : ?
Ci dessous, une vidéo réalisée lors de l'animation organisée par la Communauté de communes pour la présentation du “ schéma modes doux “ en 2010 : bourse d'occasion de vélos, marquage vélos, essais de VAE, démonstration de BMX flat... Cette animation tombait en même temps que les Journées du Patrimoine. Ça a été l'occasion de faire une belle randonnée cyclable sur le Bassin à la découverte de certains sites emblématiques de nos communes.
Téléchargez ci-dessous le programme de ces deux journées d'animation :
Animation Vélo-Patrimoine - 18 et 19 septembre 2010 WEB.pdf
Beaucoup de participants à ces deux journées. Mais malheureusement, peu de suites à cette animation et au “ schéma modes doux “.
ANIMATIONS VÉLO - DECAZEVILLE - 18 ET 19 09-2010 par calmettes
09:28 Publié dans Climat, Développement durable, Environnement, Politique locale, Société, Transports et mobilité, Véloroutes et voies vertes | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | Imprimer |