10/11/2018
Retour sur la Tour Cabrol
Une page Facebook dont on ne sait pas qui en sont les rédacteurs si ce n'est qu'ils sont "amoureux de Decazeville" (visiblement surtout du maire et de son équipe) traite de la démolition de la Tour Cabrol.
Elle fait tout d’abord allusion à la pétition de certains commerçants qui était pour le moins équivoque. Le texte donné à la signature dans certains commerces était très court « Pour la démolition de la Tour Cabrol pour conserver le Crédit Agricole en centre-ville ». Lier la présence ou non du Crédit Agricole en centre-ville à la démolition de cette tour est pour le moins hasardeux. Si la Tour Cabrol n’est pas démolie, le Crédit Agricole restera toujours propriétaire de la majorité des surfaces de planchers de cette tour. A lui de choisir de rester ou de partir. Mais le Crédit Agricole aura toujours à sa charge les frais d’entretien de cet immeuble avec les autres copropriétaires. Il a donc tout intérêt à y rester… du moins pour l’instant. Et puis céder au chantage inadmissible du Crédit Agricole serait honteux.
Cette pétition se vante d’avoir obtenu 1 118 signatures dont 313 en ligne. Pour relativiser cette performance, je me permettrais juste de rappeler que la pétition contre le projet Solena à Viviez et Aubin en est à plus de 5 600 signatures (4 519 par internet et plus de 1 100 signatures papier), soit cinq fois plus, sans que les élus adorateurs de Solena (dont font partie M. Marty et M. Martinez) ne daignent écouter les porteurs de cette pétition. Ceux qui ne l'ont pas encore fait peuvent d'ailleurs encore apporter leur signature contre ce projet qui va achever le Bassin s'il se réalise.
Dans une partie de cette note Facebook, la minorité municipale est maladroitement (ou volontairement) égratignée.
J’en profite donc pour préciser à nouveau que la minorité municipale demande seulement d’avoir des documents sérieux pour prendre une décision éclairée. Ni plus, ni moins. Voir le communiqué ci contre paru dans la presse en cliquant sur l'article.
La minorité n’a donc jamais demandé le classement de ce bâtiment aux monuments historiques.
J’ai seulement fait allusion en mon nom propre en conseil municipal à une possibilité de classement de cet immeuble afin d’obtenir des aides pour sa rénovation éventuelle.
Je n’ai d’ailleurs rien inventé puisque dans une note d’août 2014 remise en commission Culture-Patrimoine de la municipalité dirigée alors depuis quelques mois par M. Marty, l’Immeuble du Crédit Agricole était noté dans le patrimoine de la Ville à mettre éventuellement en valeur (inscription, classement, label… ?). Cet immeuble faisait partie d'un inventaire préparé notamment pour le classement de la ville dans le label "Ville et Pays d'Art et d'Histoire", démarche malheureusement tombée à l'eau. Il faisait partie de cet inventaire au même titre que de nombreux bâtiments ou œuvres d’art de la ville, comme certaines villas de la place du IV Septembre et de l’avenue Laromiguière ou des façades remarquables de certaines rues (Clémenceau, Cayrade, place Cabrol…).
Pour ce qui est du programme AMI – Centre-Bourg dont parle le courrier des commerçants au président de Decazeville Communauté, le diagnostic évoquait plusieurs solutions pour cette tour. On ne peut donc évoquer le programme AMI pour justifier uniquement la démolition.
Le scénario I évoquait deux options :
Option 1 : une démolition totale, y compris la salle Yves-Roques et des aménagements urbains en lien avec la place Cabrol
Option 2 : démolition partielle, en conservant la salle Yves-Roques et des aménagements urbains en lien avec la place Cabrol
Le scénario II prévoyait une réhabilitation lourde :
Rénovation énergétique lourde par des porteurs de projet privés ou opérateurs habitat, exemple : produit multi-générationnel. La présence d’un ascenseur est intéressante.
Je pense que l’on peut également envisager une réhabilitation lourde par les copropriétaires actuels avec des aides importantes dans le cadre de la rénovation énergétique et de la conservation du patrimoine. La destination des espaces propriété des collectivités est ensuite à étudier : associations, salles de réunions pour remplacer ou compléter les salles de l'Immeuble des Sociétés, entreprises...
Ce bâtiment est inclus dans le périmètre du programme AMI Centre-bourg et des aides peuvent peut-être être attribuées dans ce cadre.
Il faut que la raison revienne dans ce dossier. Pour cela, il faut évacuer tous les intérêts particuliers que pourraient tirer certains de la démolition de cette tour et penser à l’intérêt général.
Il faut bien sûr que le Crédit Agricole reste en centre-ville, mais il faut occuper également les 800 m2 de plancher appartenant à la Ville et à Decazeville Communauté dans ce bâtiment. Comme le fait d’ailleurs déjà Decazeville Communauté avec l’association Hello Musique. Ce sont 100 élèves de cette école de musique et leurs parents qui fréquentent le centre ville grâce à la présence de cette association dans la Tour Cabrol. Attirer du monde dans cet immeuble attirera du monde en centre ville. Le Crédit Agricole seul n’attire que sa clientèle. A-t-on les moyens de se priver de 800 m2 de plancher dans le centre-ville de Decazeville ?
Dans les années 1970, certains voulaient à tout prix démolir l’Hôtel Le Belvédère à Cerbère qu’ils traitaient de « verrue ». Ce bâtiment a été le premier construit en béton en France au début des années 1930. Il est rapidement tombé en désuétude à cause de la fermeture de la frontière avec l’Espagne en 1936, avant de dépérir. Heureusement, il n’a pas été démoli et il est en train d'être restauré. Il fait la fierté des habitants de Cerbère et l’on vient de loin pour admirer ses qualités architecturales.
Comparaison n’est certes pas raison, mais ceux qui traitent de « verrue » la Tour Cabrol feraient bien de s’intéresser un tant soit peu à l’architecture et à l’histoire du patrimoine de notre ville et au delà.
Cette tour construite de 1972 à 1975, est de style architectural « brutaliste », mouvement initié par Le Corbusier dont plusieurs réalisations sont maintenant classées aux monuments historiques en France et dans le monde. Ce style se caractérise par l’absence d’ornements et le recours aux matériaux « bruts », notamment le béton brut, d’où son nom. Ce bâtiment est l’œuvre de l’architecte aveyronnais François Coudrain.
Cette tour date donc seulement de 1975… comme ma maison. Je vous assure que je n’ai pas l’intention de la démolir (ma maison). J’essaie tant bien que mal de l’entretenir et d’y apporter des améliorations, notamment thermiques. C’est peut-être ce que devraient également faire les copropriétaires de cette tour. On ne va pas démolir tous les bâtiments qui ont plus de 43 ans à Decazeville tout de même ! Ou il ne va pas en rester beaucoup !
Il faut donc mener une étude sérieuse pour la rénovation de cette tour qui prenne en compte réellement l’aspect architectural, patrimonial, énergétique, sanitaire et pratique de ce bâtiment. Pas une étude de rénovation qui serve seulement à justifier sa démolition. Son inscription à minima au label Patrimoine du XXème siècle aiderait peut-être à obtenir des subventions pour réaliser les études et les travaux nécessaires à sa rénovation, si cela est souhaité.
S’il n’y a pas d’autre solution sérieuse et économiquement réalisable que la démolition, et bien il faudra la démolir. Et si démolition il devait y avoir, que le Crédit Agricole assure tout seul la démolition puisqu’il en est le demandeur.
Mais laissons une chance à la restauration de ce bâtiment, qui possède tout de même une ossature en béton banché et armé et des planchers solides et qu’on le veuille ou non, des qualités esthétiques indéniables.
Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir
Photos 1, 3 et 4 : jlc, licence Creative Commons
Photo 2 : Centre-Presse
Photo 5 : Le Corbusier et la question du brutalisme - Ed Parenthèses
Photo 6 : L'immeuble commun, Crédit Agricole - Mairie - Revue municipale 1977 – Ville de decazeville
09:44 Publié dans Politique locale | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : decazeville, tour cabrol, patrimoine, ami | | Facebook | | Imprimer |
09/11/2018
Il faut sauver le soldat Marty
Après "My Decazeville", après le groupe "Les Decazevillois", que penser de cette nouvelle page Facebook "Decaze'vie dans l'action" lancée à grands coups de sponsoring payant ? Qui paye d'ailleurs ? La ville ? Les comptes de campagne ?
Cette page se veut être celle « des amoureux de Decazeville ». Autant dire de suite qu'il y a tromperie sur la marchandise. Lorsque l’on voit le sens des notes de cette page, on comprend de suite que ce n’est pas tant de Decazeville que les rédacteurs sont amoureux, mais plutôt de son maire. C’est donc avant tout la page du fan club de l’équipe Marty, équipe qui semble déjà en campagne pour les élections municipales.
Promotion de l'impôt volontaire pour financer les travaux de la piscine municipale, soutien indéfectible au Crédit Agricole (dont le maire a longtemps été administrateur de la caisse locale) et à la démolition de la Tour Cabrol, haine féroce contre Decazeville Communauté, critiques contre la minorité municipale… nous sommes dans une pensée unique qui a pour seul but de glorifier une équipe et son leader et surtout pas de défendre la ville qui en aurait pourtant bien besoin. Visiblement, la page Facebook officielle de la Ville (My Decazeville) que s’est honteusement accaparé la majorité municipale ne suffit plus.
16:58 Publié dans Politique locale | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | Imprimer |
07/11/2018
Le visuel de la Ville de Decazeville a changé... peut-être pas en mieux
Il semble que la Ville de Decazeville ait décidé de mettre son ancien logo visuel au placard. Certes, ce logo de la Ville apparu pour la première fois sur le bulletin municipal de 1991 commençait à dater. Le rectangle déclinait des figures géométriques allant du noir sombre sur la gauche vers des tons plus clairs à droite peut-être pour symboliser la sortie du tunnel de la Ville après les fermetures d’usines de 1987. Est-ce une flèche tout à fait à droite pour encore mieux marquer cette renaissance ou un D stylisé pour Decazeville ? L’écriture du texte est en majuscule avec une police de caractère classique très lisible. « Aveyron » est rajouté à « Mairie de Decazeville » pour mieux situer la commune et mettre également le département en valeur.
Avec près de trente ans d’existence, on peut bien sûr comprendre une certaine envie de remplacer ce visuel.
Mais qu’ont voulu transmettre les élus en charge de la communication de la Ville avec ce nouveau visuel ?
Pourquoi d’abord avoir recours au blason de la commune :
Rappelons d’abord ce que signifie ce blason.
« De gueules à deux hauts fourneaux d’or, accouplés, les récupérateurs au centre, leur tuyauterie de sinople, accompagnés en pointe d’une foi d'argent parée d'or, au chef d’argent chargé de trois lampes anciennes de mineur de sable allumées de gueules. »
C’est donc le passé historique métallurgique et minier de la commune qu’ont voulu mettre en valeur les stratèges en communication municipaux. Le retour d’un blason sur les documents municipaux sonne aussi très vieille France. Pas sûr que cela parle aux Decazevillois plus jeunes.
Que penser également de la police d’écriture de « Decazeville » sur ce nouveau visuel ?
En général, les polices de caractères imitant l’écriture manuelle soulignent certes des valeurs humaines et créatives, mais elles sont très difficiles à déchiffrer. Des caractères fins, fragiles, en spirales sont souvent difficiles à reproduire dans des petites dimensions et seront sûrement invisibles pour les lecteurs. C'est également une police imitant l'écriture manuelle assez désuète qui renvoie à l'écriture réalisée par les plumes "Sergent-Major" de notre enfance. Pas sûr là aussi que les plus jeunes s'en souviennent et pas sûr non plus que cela montre une ville et un territoire tournés vers l'avenir et vers la modernité.
On note aussi la disparition de l'indication du département. Peut-être nos stratèges communaux pensent que le nom de la ville se suffit à lui même et que le rajout de "Aveyron" porte peut-être préjudice à la renommée de la ville ?
A changer la communication visuelle de la commune, peut-être aurait-il mieux valu consulter des professionnels pour proposer ensuite plusieurs modèles aux votes des élus et pourquoi pas des habitants.
Malheureusement, c’est trop tard car ce nouveau visuel est déjà sur tous les véhicules et sur les supports numériques de la Ville... et sûrement pour quelques temps. Dommage.
Photos : Mairie de Decazeville
18:10 Publié dans Politique locale | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : decazeville, mairie, visuel, communication | | Facebook | | Imprimer |
30/10/2018
Non, je n'irai pas manifester contre la hausse du coût des carburants
Oui, il faut bien admettre que les coûts de carburants pour les automobilistes augmentent fortement depuis quelques temps. C’est certes dû aux taxes mais aussi à l’augmentation du baril.
Mais il ne faut pas oublier que les coûts des carburants ne représentent selon l’Automobile Club que 10% à 15%, selon que l’on roule à l’essence ou au diesel, des coûts de revient globaux de notre véhicule, pour une voiture achetée neuve. Car il faut aussi compter avec l’achat du véhicule (neuf ou occasion), son assurance, son entretien, les péages, le stationnement…
Le secteur des transports est responsable de près du tiers des rejets de CO2 en France dont plus de la moitié est imputable aux voitures.
Il serait donc raisonnable, tant pour diminuer nos rejets de CO2 que pour réaliser des économies conséquentes, de modérer l’usage de notre automobile, pour ceux qui en ont une bien sûr, car il y a beaucoup de monde en France qui n’a pas d’automobile.
Mais il faut bien avouer que nous ne sommes pas très raisonnables, car nous sommes toujours prompts à prendre notre voiture pour faire des trajets très courts. Ces trajets pourraient se réaliser à vélo et même à pied pour peu que nous puissions le faire en toute sécurité.
Mais pour les trajets plus longs, comment faire ?
J’en ai fait l’expérience récemment.
J’ai du me rendre samedi à Toulouse pour assister à une cérémonie de mariage. J’ai donc choisi comme la plupart du temps de le faire par le rail au lieu de prendre mon véhicule personnel roulant pourtant à l’essence.
Il faut avouer que ce n’est pas simple de prendre le train de Decazeville à Toulouse. Il faut d’abord prendre un car régional de Decazeville à Villefranche-de-Rouergue, puis prendre un TER de Villefranche-de-Rouergue à Toulouse-Matabiau et l’inverse pour le retour.
Départ donc à 9h47 de Viviez-Decazeville pour une arrivée à Toulouse-Matabiau à 12h21. Pour le retour, départ de Toulouse à 17h04 et arrivée à Viviez à 19h34. Durant mon court séjour à Toulouse, j’ai tout de même eu le temps de déjeuner, d’assister à Salle des Illustres au Capitole à la cérémonie de mariage et de me promener dans Toulouse une paire d’heures.
Les temps de trajets en train et en voiture sont à peu près équivalents. Mais le train vous dépose en centre-ville tandis que les temps en voiture n’incluent pas les bouchons à l’entrée et la sortie de Toulouse, les bouchons à l’intérieur de Toulouse et le temps pour trouver une place de stationnement.
Le coût du trajet en voiture est estimé à environ 30€ l’aller (ViaMichelin), soit 60€ l’aller-retour, comprenant les coûts de carburant et de péages, hors coûts extérieurs (achat, entretien, assurance, stationnement… du véhicule).
Sur ces horaires de week-end, le coût en car et en train est intéressant : 21,50€ l’aller-retour (voir image des billets de TER). En partant à 10h44 de Villefranche, j’ai bénéficié d’un billet EvasiO’ à 1€.
J’ai bien sûr également une carte LibertiO’ (24€/an) qui me permet d’avoir des avantages sur le retour Toulouse-Villefranche. Il est à noter qu’on ne peut pas bénéficier totalement de ces tarifs si l’on prend un billet unique Viviez-Decazeville – Toulouse-Matabiau. Il vous en coûtera 28,80€ l’aller retour au lieu de 21,50€. Ce que je trouve incompréhensible ! J’ai donc été obligé de scinder mes achats de billets pour obtenir les meilleurs tarifs.
L’amplitude des horaires d’ouverture de la gare de Viviez-Decazeville ayant été réduite (fermeture à 15h30 le vendredi !), il ne m’a pas été possible de prendre mes billets à cette gare à mon grand regret. J’ai donc été obligé de prendre mes billets sur internet : https://www.ter.sncf.com/occitanie. C’est certes facile, mais je me mets à la place des personnes qui n’utilisent pas internet, notamment les personnes âgées ; comment vont-elles faire ?
Concernant le bilan des rejets de CO2, il aurait été de 45,87 Kg avec ma Modus essence de 2011 (0,139Kg/Km X 165 X 2) et il a été de 9,88 Kg en train aller-retour.
Il n’y a donc pas photo ; le temps de trajet est identique en train et en voiture (hors bouchons), le coût de ce voyage en transports collectifs est financièrement intéressant et son impact sur le climat et la qualité de l’air est très nettement meilleur. Quand au risque d’accident, il est quasiment nul en train.
Les avantages du train s’amoindrissent si l’on fait le trajet à plusieurs personnes, mais ils restent toujours meilleurs en train avec trois à quatre personnes.
Alors comment expliquer que beaucoup plus de monde choisisse tout de même la voiture ? Par confort ? Par tranquillité ? Par le fait de ne pas être contraint par des horaires ? Par habitude ?
Sur le trajet de Viviez à Villefranche, nous n’étions que deux à l’aller dans le bus (moi-même et une personne montée à Lanuéjouls qui se rendait à Lyon en train en passant par Toulouse) et j’étais tout seul au retour. Je suis persuadé que de nombreuses personnes du Bassin et au delà sont allées à Toulouse (où aux arrêts intermédiaires) ce samedi là.
Que faudrait-il alors pour que nous choisissions plus souvent les transports collectifs et les modes actifs (vélo et marche à pied) pour les courts trajets ?
Que les transports collectifs soient beaucoup plus nombreux, un peu plus confortables et moins chers pour certains trajets.
Que l’on développe beaucoup plus la mobilité partagée, covoiturage privé (BlaBlaCar…) ou organisé type RézoPouce ou Plans de Déplacement Entreprises, l’autopartage entre particuliers ou organisé par des collectivités (type Citiz)…
Que les élus donnent sa juste place sur l’espace public aux autres modes de mobilité que la voiture afin que les vélos et les piétons puissent circuler et déambuler en toute sécurité.
Si les élus faisaient tout cela, nous ferions des énormes économies dans les dépenses de carburants y compris à la campagne et pour ceux qui sont obligés de travailler à quarante kilomètres de leur domicile. Nous pourrions même nous passer d’avoir une automobile individuelle ou à minima une deuxième automobile dans un foyer et nous ferions alors des énormes économies. Et quels bienfaits pour la qualité de l’air que nous respirons et pour le climat !
Dans ces conditions, je serais d’ailleurs le premier à abandonner ma voiture. Abandonner sa voiture ne veut pas dire cesser de conduire. Avec l’argent économisé, ont peut louer de temps en temps un véhicule en autopartage ou en location par exemple. Mais on a pas la charge financière d’un véhicule en permanence, y compris pour les 95% du temps où il ne roule pas.
C'est à tout cela que les taxes prélevées sur la vente des carburants doivent servir, pas pour donner des primes à l'achat de voiture électriques à des gens qui ont déjà deux ou trois voitures ou construire des autoroutes.
Alors oui, en tant que petit retraité, je suis moi aussi excédé par toutes les augmentations de dépenses obligatoires que nous subissons de ce gouvernement de brutes épaisses et de lobbyistes qui refuse de plus d’assumer sa responsabilité. Car oui, globalement, les petits avantages comme la baisse relative de la taxe d’habitation ne compensent pas et de loin les fortes augmentations des dépenses obligatoires que nous subissons.
Mais ne comptez pas sur moi pour aller manifester avec l’extrême droite ou les « bonnets rouges » locaux contre la hausse des carburants le 17 novembre. Même si d’autres revendications se sont depuis greffées à l’ordre du jour de cette manifestation, elle respire encore trop l’extrême droite et la fachosphère.
Il y a des motifs beaucoup plus importants de manifester que la hausse du gazole et je ne manque d’ailleurs pas l’occasion de le faire, que ce soit pour défendre les retraites, les salaires, contre le chômage organisé, pour demander d’agir rapidement contre le réchauffement climatique ou contre l’horrible projet Solena à Viviez et Aubin qui va finir par achever le Bassin.
Par contre le 17 novembre, j’enfourcherai mon vélo pour demander avant tout plus de transports collectifs moins chers et plus d’aménagement cyclables et piétonniers.
Et je participerai le 24 novembre à la journée sans achat, mais ce sera presque un jour habituel pour moi. Ce qui ne m’empêchera pas de passer comme tous les samedi chez mes petits commerçants alimentaires locaux.
Et le 8 décembre, je participerai à une nouvelle marche pour le climat.
Addendum du 17 novembre 2018 :
Le texte ci-dessous du sociologue Erwan Lecœur résume très bien le fond de la ma pensée et mes inquiétudes pour l'avenir :
On est bien peu de choses... tout s'accélère. Il y a encore quelques années, je ne pensais pas voir de mon vivant une telle confusion des esprits s'affaisser devant le spectacle triste des colères pétrolifères et des petites frustrations recuites de la middle class automobile. Il semble qu'une certaine idée de la politique et de l'intérêt général prend un sérieux coup dans l'aile, ces jours-ci. A force de ne plus savoir où elle habite, la gauche-qui-parle-pour-les-pauvres a peut-être perdu le sens des valeurs, en tentant l'aventure de l'opportunisme populiste. Mais à ce jeu de "plus populo que moi", depuis 40 ans, c'est Le Pen qui gagne à la fin. Lui qui fut très proche de Poujade peut voir aujourd'hui les médias lui promettre un hommage par les 3/4 du pays. En jaune, couleur des briseurs d'espoir. Devant une telle victoire "culturelle" d'une caricature aux allures du beauf de Cabu, la famille Le Pen pourra remercier tous les thuriféraires du "bon peuple" qui n'ont plus comme boussole qu'un fil FB et quelques Tweets rageurs. Fonce, automobiliste en colère, l'abîme est proche et plus rien ne s'oppose à ton hubris délirant. Les calculs absurdes du macronisme déclinant et les pincettes avec lesquelles les bien-pensants ont légitimé ta révolte de sale gosse ont permis ta victoire dans les rues et les réseaux sociaux. Après avoir expliqué comment tu te sens frustré, moqué, ignoré, tu pourras devenir la sève d'une force ardente qui se lève, brune et odorante, comme un litre de gasoil. Et on verra beaucoup de "Rhinocéros" au volant d'un SUV...
Erwan Lecœur est un spécialiste de l'extrême droite et du populisme. Il sait de quoi il parle.
Hier soir, en séance plénière du Conseil Régional d'Occitanie, les élus du Rassemblement National, après avoir enfilé des gilets jaunes, ont demandé à ce que le Conseil régional renonce au demi centime d'euro par litre de carburant que la région reçoit pour la TICPE (Taxe Intérieure de Consommation de Produits Energétiques). Cette taxe régionale presque insignifiante pour chacun d'entre-nous rapporte 60 millions d'euros que la Région met dans le pot des 782 millions d'euros consacrés au transports dans les transports scolaires. Devant les grossièretés et les insultes des conseillers régionaux RN, la présidente à été obligée de demander une fin de séance anticipée. Tout simplement honteux que des représentants du peuple se comportent de telle manière.
Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir :
1, 5, 6 et 7 : jlc, licence Creative Commons
2 : application ViaMichelin
3 : billets TER
4 : Carte Pastel : Région Occitanie
8 : page Facebook de Véronique Vinet, conseillère régionale
11:09 Publié dans Climat, Energie, Environnement, Politique locale, Société, Transports et mobilité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mobilité, rail, toulouse, carburants, voiture, ter, gares, viviez-decazeville | | Facebook | | Imprimer |
30/09/2018
Tour Cabrol, PADD, désengagement de l’Etat…, un conseil municipal marathon
Je ne vais bien sûr pas faire un compte rendu intégral de ce conseil municipal marathon qui a duré presque quatre heures. Je vais juste développer quelques points importants où je suis parfois intervenu.
Un PADD où on ne veut pas la participation des habitants :
Pourquoi d'ailleurs avoir un débat sur le PADD (Programme d'Aménagement et de Développement Durable) lors de ce conseil municipal alors qu’il a déjà été voté en conseil communautaire ? C’est dire si l’avis des conseillers municipaux semble important pour la communauté de communes qui pilote ce PLUi. C'est avant de le voter en conseil communautaire que ce débat aurait du avoir lieu.
D'ailleurs, pour ceux qui ne sont pas dans le premier cercle (et ils étaient parfois peu nombreux), l’élaboration de ce PLUi (Plan Local d'Urbanisme Intercommunal) avance à marche forcée. Pourquoi ?
Quant à la participation de la population demandée pour ce genre de de document prescripteur en matière d'urbanisme et au respect de son avis, on attend toujours !
Lors de la réunion publique du 25 avril à Firmi sur le PADD, il avait été promis à l’assistance un compte-rendu qui serait visible sur le site de la communauté de communes où toutes les prises de paroles auraient été rapportées. Je n’en ai pas trouvé.
A considérer l’article de presse relatant cette réunion ou le document qui nous a été remis pour ce conseil municipal comme un compte-rendu de cette réunion, les diverses interventions émises le 25 avril ne sont pas notées et surtout ne sont pas prises en compte.
Vous ne prévoyez pas, me semble-t-il, de consultation du public pour la troisième phase, celle du zonage. C’est bien sûr regrettable, d’autant plus que vous savez très qu’il est très difficile de modifier quoi que se soit au moment de l’enquête publique. Je pense donc qu’il serait souhaitable de mettre les documents de zonage à la disposition du public dans les mairies et d’organiser éventuellement une réunion publique, pourquoi pas à Viviez d'ailleurs.
SOLENA, un projet pratiquement à l’opposé de tous les axes de ce PADD :
Les principales remarques présentées le 25 avril à Firmi, tout comme à la réunion publique sur le diagnostic du 13 février à Livinhac, consistaient à démontrer l’incompatibilité du PADD avec le projet Solena ou l’inverse, l’incompatibilité du projet Solena avec le PADD, ce qui revient au même.
Le tour de passe-passe consistant à modifier d’urgence les PLU de Viviez et d’Aubin afin de pouvoir entrer éventuellement ces modifications d’office dans le PLUi, serait honteux. Vouloir transformer 120 ha de zone Nx en zone Ux alors que l’on demande justement aux collectivités de ne pas toucher aux zones naturelles et agricoles serait incompréhensible. D’autant plus que M. le maire de Viviez avait promis en 2009 de ne pas y toucher.
Si l’on regarde en détail ce PADD, on s’aperçoit que le projet Solena va à l’encontre de pratiquement tous ses axes :
- Relever le défi démographique et affirmer le rôle structurant des centres : pensez-vous réellement que ce projet va attirer de nouveaux habitants ? Il va plutôt faire fuir des habitants actuels sans en attirer de nouveaux, notamment à Viviez mais aussi dans les communes urbaines.
- Une enquête du CGET (Commissariat général à l’Egalité des Territoires) –Qui était partenaire des Rencontres de Decazeville - enquête réalisée par IPSOS en juillet 2017, révélait que le souhait d’un meilleur cadre de vie est la demande prioritaire des populations de nos territoires en déprise, y compris chez les chômeurs et les personnes en grande précarité.
- Prendre en compte le facteur risque : pensez-vous qu’installer une usine du secteur des déchets, classé troisième secteur accidentogène en France, à 300 mètres des premières maisons de Viviez-Bourg et à 200 mètres d’une usine classée Seveso ne va pas aggraver l’exposition de la population aux risques ? Sans parler des odeurs, des bruits, des poussières, des camions, de la pollution de l’air déjà importante à Viviez comme le relevait ATMO-Oramip avant que l’on supprime les stations de mesure de la qualité de l’Air. J’avais d’ailleurs signalé dans un mail à la communauté de communes ce problème lors du diagnostic de l’Etat Initial de l’Environnement du PLUi. Aucun document de ce PLUi n'en fait état ! Comme j’avais signalé les conséquences néfastes pour la santé des riverains des envols de poussières toxiques du crassier de Dunet, malheureusement toujours non confiné. Je rappelle que le conseil municipal de Decazeville du 16 juillet 2008 (mais aussi celui de Viviez) avait émis à juste titre de fortes réserves concernant ce crassier lors de l’enquête publique sur la « dépollution » des terrains d’Umicore. Depuis, rien n'a bougé. Pas un mot d’ailleurs dans ce PADD sur les risques sanitaires clairement identifiés sur ce territoire.
- Quand au risque climatique, il n’en est nullement question dans ce PADD. C’est pourtant le risque le plus important auquel nous sommes confrontés actuellement. « Le monde a deux ans pour agir contre le changement climatique, sinon il affrontera des conséquences désastreuses ». Cette phrase n’est pas d’un dangereux écologiste, mais d’Antonio Guterres, secrétaire général à l’ONU, prononcée la semaine passée. Pas vingt ans, ni dix, deux ans seulement pour agir. Visiblement, ce PADD s’en moque complètement.
- Changer l’image du territoire :Pensez-vous sincèrement que le projet Solena va contribuer à changer l’image de notre territoire ? Bien sûr que non ! Il va l’enfoncer un peu plus dans une image de territoire pollué et invivable.
- Poursuivre la reconversion des sites industriels participant au rayonnement du territoire (on a visiblement pas peur du ridicule avec des grandes envolées) : Pensez-vous sincèrement que cette industrie des déchets pratiquement en centre-ville et à proximité d’un axe routier fréquenté va participer au rayonnement du territoire ? Bien sûr que non ! Elle va contribuer à éloigner des créateurs d’activités intéressantes et réellement créatrices d’emplois.
- Pensez vous aussi que ce projet va contribuer au développement des activités touristiques comme le préconise le PADD ? Bien sûr que non ! En arrivant à Viviez, les touristes ne penseront qu’à une chose : fuir ce secteur !
- Préserver les réservoirs de biodiversité et les corridors écologiques, valoriser les paysages locaux : Pensez-vous que le projet Solena va contribuer à ce rôle ? Bien au contraire ! On assiste depuis quelques années à un retour de la faune et la flore sur les secteurs de Dunet, de l’Igue du Mas et de Cérons avec des espèces remarquables. Une partie de l’Igue du Mas est d’ailleurs classée en ZNIEFF et un corridor écologique y passe au sud. L’installation d’une décharge va à l’encontre de la biodiversité de ce secteur et de ce corridor écologique ?
- Inscrire la reconversion industrielle dans la transition énergétique : Pensez-vous que Solena est la bonne solution pour répondre à ce domaine ? Bien sûr que non ! Il serait préférable d’installer par exemple à Dunet et même à Cérons une centrale photovoltaïque qui serait de plus facilement raccordable au poste de Godin.
Comme vous le voyez, le projet Solena va pratiquement à l’opposé de tous axes défendus par ce PADD qui est pourtant loin d’être audacieux.
Solena, c’est de plus un projet du siècle dernier pour traiter les déchets qui ne servira qu’à engraisser une entreprise privée sur le dos des contribuables aveyronnais.
Quand allez vous stopper ce projet néfaste pour notre territoire ?
Je dois signaler que la population est très en colère contre ce projet, et ce n’est malheureusement pas le seul motif de mécontentement sur le Bassin. Il ne faudra pas s’étonner si elle démontre plus bruyamment cette colère, comme il ne faudra pas s’étonner des réactions des associations contre toutes les enquêtes publiques et les décisions qui se préparent, que ce soit pour les modifications de PLU, l’annexion d’un chemin de l’Igue du Mas ou du projet SOLENA en lui même. Vu le déroulement peu démocratique de l’élaboration de ce PLUi, il ne faudra pas non plus s’étonner de le voir attaqué au Tribunal Administratif si la communauté de communes s’entêtait à ne pas vouloir tenir compte de l’avis de la population.
Il ne s’agit bien sûr pas d’une « déclaration de guerre » comme j’ai pu l’entendre dire récemment. Si « guerre » il y a, elle a été déclaré par certains élus départementaux, communaux et communautaires qui complotent depuis des années avec les industriels pour pouvoir installer ce projet à Viviez et Aubin, au mépris de la population.
Convention de coordination police municipale et force de sécurité de l’Etat
A travers cette convention et d’une autre délibération contenue dans un point suivant de l’ordre du jour de ce conseil municipal (voisin délateur), on s’aperçoit malheureusement du désengagement réel et continu de l’Etat dans le domaine de la sécurité publique. Faute de personnel de force de sécurité suffisant qu’il se refuse d’augmenter, l’Etat rejette aux communes et aux citoyens des fonctions et des rôles qui ne sont ne sont pas les leurs et qui posent de plus des problèmes éthiques.
Concernant cette convention, une phrase me gène dans l’article 4. « En cas de constatation de crime et délit flagrant, tels que définis dans l’article 53 du code de la procédure pénale, punis d’une peine d’emprisonnement, les agents de la police municipale interpellent l’auteur,rendent compte à l’officier de police judiciaire de permanence du commissariat de police et se conforment aux instructions. »
Ça ne me semble pas normal que la police municipale puisse interpeller les auteurs de crimes. Pour moi, c’est le rôle de la police nationale, uniquement. Que la police municipale ait un rôle de prévention et d’information dans ce domaine en faisant de l’ilotage dans les rues de la ville pour assurer notamment ses missions de surveillance de la circulation, du stationnement, de la propreté, de la salubrité et de la tranquillité publique, bien sûr.
Qu’elle travaille de concert avec la police nationale, bien sûr.
Mais elle ne peut pas appréhender des auteurs de crimes graves. Les agents municipaux se mettent en danger. La police municipale doit se limiter aux contraventions, éventuellement aux délits mineurs.
On sait très bien où l’on veut nous mener. Après le déploiement de caméras de surveillance aussi onéreuses en investissement et fonctionnement qu'elles sont inutiles, l’étape suivante, c’est l’armement de la police municipale, et j’y suis opposé car armer les agents municipaux, c’est les mettre en danger.
Ce qu’il faut au contraire, c’est augmenter fortement les forces de sécurité de l’Etat sur le terrain, pas que dans les grandes agglomérations, pour pouvoir assurer la tranquillité qu’est en droit d’attendre chaque citoyen de notre pays où qu’il se trouve. Si on ne fait pas cela rapidement, on ment à la population et on continuera à faire le lit de l’extrême droite.
Pour défendre la sécurité de chacun, je m’abstiendrai donc contre cette convention qui pénalise de plus financièrement les communes en leur donnant des rôles supplémentaires sans leur donner réellement les moyens de les assurer.
Je ne suis pas le seul à demander plus de policiers nationaux. Le maire de Rodez fait de même dans Centre-Presse du 2 octobre 2018. Il a sûrement plus de chance que moi d'être entendu puisque le ministre de l'Intérieur vient à Rodez jeudi pour assister aux obsèques de Daniel Filoé, directeur général adjoint à la mairie de Rodez en charge de la sécurité assassiné en pleine rue.
Participation au label « ville active et sportive »
Concernant la promotion des activités physiques accessibles au plus grand nombre, vous n’êtes malheureusement pas les mieux placés
Je vais d’ailleurs en profiter pour répondre en même temps au point 21 de ce conseil municipal qui traite des rues Lassale et Miramont. Cela fera gagner du temps.
Vous faites partie des collectivités en France les moins favorables aux cyclistes, qui pratiquent pourtant une activité physique, de plus bonne pour la santé.
En 4 ans, vous n’avez rien fait pour le vélo à Decazeville. Pire, vous interdisez sans raison valable des aménagements qui rendraient service aux cyclistes dans leurs déplacements quotidiens sans pénaliser les autres modes de mobilité. Le Plan Vélo annoncé par le Gouvernement la semaine passée renforce encore plus les dispositions pour faciliter la circulation des cyclistes en ville. Ce plan Vélo comporte d’ailleurs un volet pour développer l’activité physique pour la santé en lien avec les ministères des Sports et celui des Solidarités et de la Santé.
Mais de plus, vous réalisez des aménagements de voirie défavorables aux cyclistes, qui sont en contradiction avec la loi LAURE
C’est le cas pour les travaux des rues Lassale et Miramont où une bande cyclable était prévue dans le sens de la montée dans le Schéma modes Doux réalisé par la communauté de communes Decazeville-Aubin en 2010 (J’avais déjà évoqué ce problème dans une note précédente). Vu la largeur de ces rues, le bureau d’étude de l’époque avait jugé que c’était facilement réalisable, surtout quand on voit maintenant à certains endroits la largeur des trottoirs où il ne passe que peu de monde. Et ne me dites pas que c’est le département qui vous a imposé cet aménagement car c’est le maire qui est responsable de la voirie et de son règlement en agglomération.
Il y a donc chez vous une volonté délibérée de pénaliser les cyclistes dans leurs déplacements quotidiens sur la ville et donc de ne pas favoriser pleinement l’activité physique à Decazeville.
Je soupçonne que ce label est plutôt destiné à favoriser l’obtention de quelques subventions pour des équipements. Mais avec la politique cyclable que vous appliquez, cela risque d’être difficile.
Lutte contre la délinquance – Dispositif de participation citoyenne
Voilà donc le deuxième volet du désengagement de l’Etat dans le volet sécurité.
Comme l’Etat ne veut plus embaucher de nouvelles forces de sécurité, il favorise l’installation de caméra de surveillance dont l’entretien et l’exploitation est à la charge des communes et veut faire maintenant travailler gratuitement les citoyens dans un dispositif qu’on appelle pompeuse « participation citoyenne ».
Cette pratique de « voisin vigilant » est particulièrement détestable et rappelle des pratiques honteuses de notre histoire. On devrait plutôt l’appeler « voisin délateur ».
C’est la mise en place d’un système organisé de délation destiné à instrumentaliser le sentiment d’insécurité de nos contemporains
Ce n’est pas le rôle de chaque individu de se substituer, sans formation ni travail de réflexion et déontologique, aux forces de l’ordre.
Je souscris aux déclarations de la LDH sur ce sujet : « Garantir la sécurité des personnes et des biens est une mission de l’État et confier ce rôle aux citoyens n’est qu’une supercherie destinée à dissimuler ses carences et son désengagement dans son rôle régalien de sécurité publique.
Les forces de l’ordre républicaines et une Justice avec des moyens enfin amplifiés sont la seule réponse à l’insécurité ; des « milices citoyennes » ne peuvent se substituer à une police de proximité et à un travail de prévention et de suivi efficace ».
BUDGET VILLE - DM 3
« La décision de lancer la rénovation de la piscine municipale nécessite un maître d’œuvre. Des études complémentaires sont également nécessaires. Le montant prévu est de 40 000 €. »
Les travaux de la piscine municipale se montent d’après le point 16 de ce conseil municipal à 700 000 €. On peut estimer la maîtrise d’œuvre pour ce genre de travaux entre 10 et 13% du montant des travaux soit entre 70 000 € et 91 000 € s’il n’y a pas de dépassement de budget. En out cas, loin des 40 000 € proposés dans cette DM.
Concernant l’application des règles de publicité, y-a-t-il eu un avis d’appel à la concurrence pour le choix de ce maitre d’œuvre dans un journal habilité à recevoir des annonces légales ou au BOAMP ?
C’est obligatoire pour un marché d’un montant estimé supérieur à 90 000 euros et même fortement recommandé pour les marchés inférieurs.
Il m’a été fait la réponse que non, il n’y a pas eu d’avis d’appel à la concurrence.
Nous verrons par la suite si cette décision n’engendre pas de contestation.
Piscine municipale :
Lors du dernier conseil municipal (que nous avons approuvé en début de cette séance), j’avais posé cette question : Quand allez-nous nous présenter un plan de financement sincère et réaliste afin de pouvoir réaliser les travaux avant la réouverture de la piscine en 2019 ? A la lecture de ce nouveau plan de financement, le troisième, ce n’est malheureusement pas encore pour cette fois ci.
J’ai bien compris que ce plan de financement est présenté pour solliciter la subvention DETR, mais il doit être réaliste et sincère.
Et il y a à minima un problème pour la subvention de la Région. La somme de 230 000 € n’est pas possible selon les critères de la Région.
Depuis 2015, les critères relatifs aux financements de la Région pour les équipements sportifs étaient très clairs. Les bénéficiaires devaient être des « EPCI* à fiscalité propre », c’est à dire la communauté de communes pour notre territoire. Mais il était également précisé que « dans l’hypothèse d’une maîtrise d’ouvrage communale pour des raisons dûment justifiées, l’aide de la Région est conditionnée à l’apport d’un fonds de concours communautaire au moins équivalent à l’aide de la Région ».
Dans votre plan de financement, l’aide la Région est de 230 000 € et celle de Decazeville Communauté de 20 000 €. Soit 11 fois moins. Ce n’est donc pas possible.
D’autres critères de la Région ne sont d’ailleurs pas plus respectés. Il faut que l’aide de la Région n’excède pas la part d’autofinancement du projet. Ce qui n’est aussi pas le cas puisque l'aide de la Région est très supérieure à la part d'autofinancement (230 000 € de la Région pour 149 000 € d'autofinancement).
Je sais qu’il y a parfois des négociations pour ces aides, mais elles se font à la marge, pas pour décupler l’aide.
Je pense d’ailleurs que vous avez déjà une petite idée de la subvention régionale pour ce projet. Et on est loin de 230 000 € portés sur ce plan de financement, mais tout de même au dessus des critères.
Concernant le financement du CNDS, le fait d’être maintenant en ZRR (Zone de Revitalisation Rurale) garantit un peu plus cette participation puisque le CNDS a décidé pour 2018 de cibler ses aides vers les territoires ruraux en difficulté, notamment ceux inscrits dans les ZRR. Cette aide peut même atteindre maintenant 20 % du montant subventionnable tout en restant cumulable avec d’autres aides comme celles accordées au titre de la dotation d’équipement des territoires ruraux (DETR). C’est le moment de faire agir vos connaissances dans les structures nationales de la natation.
Je note que la part d’autofinancement dans ce projet est minime (149 000 €), surtout si l’on tient compte des économies que vous avez réalisé cette année en n’ouvrant pas la piscine (le coût de fonctionnement annuel se situe entre 80 000 € et 100 000 €).
Il est donc hors de question que je vote cette fois ci ce plan de financement qui n’est absolument pas réaliste et sincère. Il serait peut-être temps de présenter un plan de financement concret si nous voulons la réouverture de la piscine pour 2019.
Démolir la Tour Cabrol ? :
C’est un dossier complètement à charge qui a été présenté mardi soir en conseil municipal concernant la Tour Cabrol. A l’issue de la lecture d’une courte fiche et des explications du maire, il était difficile de voter contre la démolition de cette tour. Ce point n’était de plus pas inscrit à l’ordre du jour et a été rajouté le soir même. La minorité du conseil municipal n’avait pas eu accès à la présentation du projet du Crédit Agricole alors que la majorité le connaissait bien puisque la demande du Crédit Agricole date du 6 juin. Ce point a été de plus présenté au bout d’un conseil municipal marathon de presque 4 heures.
Tout cela est bien sûr inacceptable ! Les conseillers municipaux ont été abusés. On ne peut pas décider de l’avenir d’un tel bâtiment et des conséquences financières de cette décision en un quart d’heure, sans éléments complets, et à la fin d’un interminable conseil municipal.
Il est donc souhaitable que cette délibération soit annulée par le prochain conseil municipal, le plus tôt possible.
Si la majorité souhaite le remettre à l’ordre du jour, il est indispensable de fournir aux conseillers municipaux dans les temps impartis un dossier complet comportant à minima un descriptif historique et technique de l’immeuble, un bilan complet des coûts de fonctionnement des dernières années et de son entretien, des devis précis pour la rénovation de cet immeuble (qui sont soi-disant « exorbitants »), et des devis détaillés pour la déconstruction de cet immeuble. Tous ces éléments permettront aux conseillers municipaux de pourvoir choisir en toute connaissance de cause l’avenir de ce bâtiment important du patrimoine historique et du paysage de notre ville.
Cette tour construite de 1972 à 1975, est de style architectural « brutaliste », mouvement initié par Le Corbusier dont plusieurs réalisations sont maintenant classées aux monuments historiques en France et dans le monde.
Nous ne pouvons bien sûr pas tout conserver, mais il me semble que nous avons assez démoli de bâtiments emblématiques de notre ville. On ne peut pas demander le label « Villes et Pays d’Art et d’Histoire » et continuer en même temps de saccager notre patrimoine historique restant.
Je dois rajouter que le projet prévu par le Crédit Agricole pour s'accaparer seul cet espace, est une catastrophe, tant d'un point de vue architectural que d'intégration dans le paysage urbain de la place Cabrol et la rue Cayrade.
Ne dramatisons tout de même pas. Mardi soir ce n’était qu’une décision de principe qui était demandée aux élus. Si cette décision n’était pas annulée, la suite logique serait le vote d’un budget pour cette démolition. Et là, ce sera une autre histoire. En espérant simplement qu’on leur donnera toutes les données pour faire ce choix… pas comme mardi dernier.
Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir
-1, 2, 4, 5, 6 et 8 : jlc : licence Creative Commons
- 3 : Centre-Presse
- 7 : Plan de financement - Ville de Decazeville
10:13 Publié dans Environnement, Politique locale, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : decazeville, decazeville-aubin, tour cabrol, rue cayrade | | Facebook | | Imprimer |
27/07/2018
Les cyclistes une fois de plus « oubliés » à Decazeville
Les travaux de voirie des rues Lassale et Miramont sur la RD 221 sont en cours de réalisation.
A l’examen de la pose des bordures de trottoirs, il semblerait que rien ne soit prévu pour la circulation des cyclistes dans cette rue en forte pente afin d’éviter qu’ils gênent la circulation dans le sens de la montée ou qu’ils soient percutés par l’arrière par des véhicules motorisés.
Le profil et la largeur de ces rues permettaient pourtant de réaliser une bande cyclable dans le sens de la montée sans toucher au stationnement, en gardant des trottoirs suffisamment larges et en sécurisant les sorties des rues de la Montagne, de l’Egalité, Emma Calvé et route de Vialarels.
C’était d’ailleurs une préconisation du Schéma Modes Doux adopté par la Communauté de Communes du Bassin Decazeville-Aubin le 22 juin 2010, préconisation que j’ai maintes fois répété lors de commissions urbanisme ou travaux, en conseil municipal, ou sur ce blog.
De plus, l’article L228-2 du Code de l’environnement précise : « A l’occasion des réalisations ou des rénovations des voies urbaines, à l’exception des autoroutes et voies rapides, doivent être mis au point des itinéraires cyclables pourvus d’aménagements sous forme de pistes, marquages au sol ou couloirs indépendants, en fonction des besoins et contraintes de la circulation. L’aménagement de ces itinéraires cyclables doit tenir compte des orientations du plan de déplacements urbains, lorsqu’il existe. »
Des aménagements cyclables auraient donc du être prévus dans la rénovation de ces deux rues.
J’ai bien sûr alerté l’association aveyronnaise Cyclo-Motivés 12 qui a pris le relais de l’Association pour la Défense et la Sécurité des Cyclistes en Aveyron.
La politique de découragement de l’usage du vélo se poursuit à Decazeville. C’est surement ça le « souffle nouveau » que voulait la majorité municipale. Le souffle des années Pompidou : tout pour la bagnole. Ils ont seulement quarante ans de retard !
Pendant que l'ADEME, dans le dossier du dernier numéro de son magazine sur l'adaptation au réchauffement climatique, met en avant les déplacements cyclables, Decazeville s'entête à interdire les cyclistes de ses rues.
Photos (cliquez sur les photos pour les agrandir) :
1 - jlc - Licence Creative Commons
2 - Schéma Modes Doux - Communauté de Communes du Bassin Decazeville-Aubin
3 - ADEME - Le Mag 117
15:53 Publié dans Développement durable, Environnement, Politique locale, Transports et mobilité, Véloroutes et voies vertes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : decazeville, modes actifs, rue lassale, loi laure | | Facebook | | Imprimer |
17/07/2018
A Decazeville, la minorité (pour l’instant) bannie des médias numériques de la Ville
Les pages Facebook officielles d’une commune doivent se borner à délivrer des informations pratiques aux habitants de la commune, à rapporter des événements en cours ou à annoncer des manifestations à venir. En sont normalement exclus des documents écrits, photographiques et vidéos retraçant, en temps réel, l’action de la majorité municipale, ou alors, il faut en déduire qu’elle doit être regardée comme un bulletin d’information générale. En cela, comme pour le bulletin d’information municipal papier, une place doit être laissé aux élus minoritaires sur cette page (CGCT : article L. 2121-27-1).
C’est la conclusion qu’a rendu le Tribunal Administratif de Melun le 27 novembre 2017 sur plainte d’un conseiller municipal d’opposition de Lagny-sur-Marne. Voir la pièce jointe ci-dessous :
Et en Aveyron ?
Les pages Facebook de certaines collectivités aveyronnaises peuvent être effectivement considérées comme des bulletins d’information générale. On voit régulièrement sur la page Facebook de la Ville de Rodez, des photos et des vidéos de son maire ou de son équipe, tout comme sur celle de Millau, documents qui retracent en fait la vie des majorités municipales de ces communes. A signaler tout de même que Villefranche-de-Rouergue ne semble pas avoir de page Facebook.
Et à Decazeville ?
La page Facebook de la Ville de Decazeville bat tous les records en la matière. Sur 27 notes de la page Facebook de la Ville de Decazeville entre le 29 mai et le 4 juillet 2018, le maire et son équipe sont régulièrement mis en scène. Le maire est en photo au moins sur 8 notes, en vidéo sur 2, et est cité au moins une dizaine de fois dans les différentes notes.
Il en est de même pour les actualités du site internet officiel de la Ville de Decazeville qui sont souvent des reprises des notes de la page Facebook et vice-versa.
C’est donc après avoir fait cette constatation que les élus minoritaires ont adressé un courrier au maire de Decazeville pour demander un espace d’expression dans les médias numériques de la Ville.
La réponse est tombée fin juin : c’est non !
Dans se réponse, le maire s’étonne d’abord du soudain intérêt de la minorité pour ces médias.
Il y a malheureusement longtemps que la minorité se plaint du parti pris de la communication institutionnelle de la Ville sur les médias numériques officiels. J’y avais d’ailleurs consacré une note en février dernier.
Pour justifier ce refus, le maire évoque les « médias dont nous disposons ». Fichtre ! Et de citer pêle-mêle mon blog (qui existe depuis douze ans et qui a traversé trois mandats de maire !) et « Les Echos de la Découverte » que « nous alimentons y compris avec le contenu de certaines commissions municipales ».
Qu’il y a t-il de mal à signaler lors d'une discussion sur une page Facebook que nous avons relayé en commission des travaux les demandes de certains concitoyens pour la réhabilitation d’un chemin encombré par les herbes et les ronces ? C’est juste rendre compte de son travail de conseiller municipal. Ce qui me semble grave, c’est que cette demande en commission n’a jamais été suivie d’effet !
Pourquoi le maire en veut-il à « Les Echos de la Découverte » qui reprend pourtant aussi les informations officielles de la mairie.
La page « Les Echos de la Découverte » est suivie par 3 696 personnes alors que la page officielle Facebook de la Ville de Decazeville n’est suivie que par 2 698 personnes.
Mais le succès de « Les Echos de la Découverte » réside justement dans les informations que cette page diffuse et en un réseau qui lui permet d’annoncer avant d’autres des faits importants. Cette page est donc reconnue pour être est plus réactive et objective que la page de la Ville de Decazeville qui est avant tout ressentie comme le site de promotion (ou de propagande) de la majorité.
On peut signaler que d'autres pages Facebook partagent très régulièrement les notes de la page officielle de la Ville de Decazeville. C’est tout à fait leur droit.
Dans son courrier, le maire rappelle que le site internet de la Ville avait été créé par les précédentes mandatures et que la minorité d’alors, devenue majorité aujourd’hui, n’y a jamais accédé.
La minorité d’alors l’a-t-elle demandée au moins ? Non bien sûr !
Mais il oublie de dire que la page Facebook de la Ville de Decazeville, la plus critiquable, a elle été crée par lui même et l’actuelle majorité.
Enfin, le maire termine son courrier en disant que cela ne serait pas possible le laisser techniquement la place à la minorité sur la page Facebook.
Je ne vois pas pourquoi ? Ce qui est possible pour un média écrit est également possible pour les médias numériques !
Il s’agit donc d’une preuve de mauvaise foi de plus du maire, doublée d’une volonté de poursuivre sa propagande sur les médias officiels de la Ville de Decazeville en essayant de museler la minorité.
Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir
1 - Capture d'écrans de la page Facebook de la Ville de Decazeville
2 - Capture d'écran de la page Facebook "Tu sais que tu es de Decazeville quand..."
09:55 Publié dans Politique locale | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | Imprimer |
27/06/2018
Decazeville - Une installation photovoltaïque déjà amortie
Lors de la construction de la cuisine centrale de Decazeville en 2010, des capteurs solaires thermiques pour chauffer l’eau ainsi qu’une ombrière photovoltaïque avaient été installés à l’avant du bâtiment, côté sud.
L’installation photovoltaïque a rapporté 5 430 € en 2016 à la commune soit un peu plus du quart du coût de la consommation d’électricité de la cuisine centrale.
Cet équipement photovoltaïque avait coûté 51 000 € financé à 25% par l’ADEME et la Région, soit un reste à financer pour la commune de 38 250 €.
Avec une recette annuelle de 5400 € environ, le retour sur investissement a donc été de 7 ans. Cet équipement photovoltaïque installé en 2010 est donc amorti et les recettes futures seront tout bénéfice.
Vous comprenez que je sois en colère lorsque je vois que la communauté de communes a laissé la construction du parc photovoltaïque de La Découverte à une entreprise privée qui va s’engraisser sur notre dos alors que l’on aurait pu la réaliser ensemble, collectivités et citoyens du Bassin, à travers une SEM ou une SCIC, et que cette réalisation aurait été sûrement mieux réalisée au regard des coupes d’arbres et de son emprise sur les chemins notamment.
L'article de Centre-Presse du 16 octobre 2010 consacré à cette installation
Photo du haut : jlc - Licence Creative Commons - Cliquez dessus pour agrandir
09:18 Publié dans Climat, Energie, Politique locale | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : decazeville, photovoltaïque, cuisine centrale | | Facebook | | Imprimer |
Une voie verte magnifique pratiquement à l’abandon
La toute nouvelle association « Cyclo-Motivés 12 » qui a pris la relais de « l’Association pour le Développement et la Sécurité des Cyclistes en Aveyron » organisait samedi dernier une randonnée cyclable pour tout public. Le site retenu pour effectuer cette randonnée était un tronçon de la voie verte Bertholène-Espalion compris entre Bozouls et Espalion, d’une longueur de 11 km environ. La fiche descriptive de cette voie verte est visible sur le site de l’AF3V Sud.
J’avais déjà eu l’occasion de circuler sur le tronçon Bozouls-Espalion en 2015, notamment après l’installation de l’éclairage du tunnel de Biounac à partir de panneaux photovoltaïques. A cette époque, le revêtement de cette voie verte réalisée sur une ancienne emprise ferroviaire était dégradé.
Cela ne s’est malheureusement pas amélioré. Rouler avec un VTC n’est pas une partie de plaisir tant il faut une attention quasi permanente pour éviter les ornières, les cailloux, le sable, les flaques… Le revêtement de cette voie pas entretenue s’est fortement dégradé depuis 2015, peut-être à cause des orages de cet hiver. En tout cas, seuls les VTT peuvent y rouler pour l’instant.
Ce qui est tout de même dommage tant cette voie calme circulant sous des tunnels et sur des viaducs magnifiques, avec une déclivité légère et régulière et des paysages variés pourrait être un élément porteur du tourisme local.
Mais elle pourrait également être un axe structurant pour les déplacements du quotidien pour les populations riveraines et au delà, entre la RN 88 à Bertholène et la RD 920 à Bozouls et ensuite vers Espalion.
Une attention particulière devrait être portée à l’aménagement paysager de cette véloroute. L’entreposage en limite de voie d’un tas de fumier dont les jus dégoulinent on ne sais où et qui dégage une odeur pour le moins dérangeante devrait être évité.
Les maires de Bozouls et d’Espalion ont bien essayé de nous assurer de leur intérêt pour cet axe cyclable, mais je n’ai pas senti une réelle volonté d’investir quelques moyens financiers dans des travaux indispensables afin d’améliorer à minima la qualité du revêtement et encore moins dans la nécessaire réalisation d’un revêtement en dur.
Et c’est vraiment dommage pour les déplacements quotidiens des cyclistes locaux, mais aussi pour l’économie touristique locale.
L'association Cyclo-Motivés 12 :
La jeune association Cyclo-motivés 12 a pour objet de promouvoir le vélo , dans toutes ses composantes (utilitaire, loisir, tourisme, sportif) comme un moyen de locomotion alternatif dans la chaîne de mobilité. Sa démarche :
- Représenter les usagers auprès des décideurs pour tout ce qui concerne la circulation , la sécurité et le confort des cyclistes
- Promouvoir le développement des voies cyclables sur le territoire
- Se positionner en force de proposition auprès des décideurs
Pour les rejoindre, remplir le bulletin ci-contre et envoyez le avec votre chèque à l'adresse indiquée : adhésion 3 euros
Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir
Toutes photos : jlc - Licence Creative Commons
07:53 Publié dans Climat, Politique locale, Véloroutes et voies vertes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vélo route | | Facebook | | Imprimer |
21/06/2018
Decazeville – Le maire veut financer les travaux de la piscine… avec une collecte de dons
Vous avez ci-dessous, le texte de mon intervention d’hier soir en conseil municipal au nom de la minorité municipale concernant le lancement d’une campagne de financement participatif pour la rénovation de la piscine municipale.
« Concernant ce point sur la piscine, j’ai bien peur que cette opération de financement participatif soit une fois de plus qu’une mauvaise opération de communication pour essayer de faire oublier votre naufrage dans ce dossier. Car oui, il s’agit bien d’un naufrage.
Tout le monde savait en 2014 qu’il fallait entreprendre rapidement de lourds travaux pour remettre la piscine en état, notamment assurer en priorité son étanchéité et stopper les fuites d’eau. Non pas qu’elle n’ait pas été entretenue les dizaines d’années précédentes, mais il arrive un moment avec un équipement ancien, où il faut envisager une réhabilitation conséquente. C’est ce qu’on fait avant nous Aubin, Capdenac, Bagnac… et que va essayer de faire la ville de Millau qui semble empêtrée elle aussi dans son financement.
La liste dans laquelle nous nous présentions lors des dernières élections municipales s’était d’ailleurs engagée à en faire une priorité. Notre document de campagne en atteste.
Cela n’a visiblement pas été la priorité de votre action depuis 2014. Il a fallu attendre quatre ans pour que vous preniez en catastrophe le dossier en main. Mais malheureusement un peu tard et maladroitement, puisque les plans de financement que nous avons voté lors des conseil municipaux du 12 avril et du 21 juin étaient entachés de graves erreurs. La participation concernant notamment la Région Occitanie ne correspondaient pas du tout aux critères nécessaires pour obtenir des soutiens dans les deux délibérations. Le résultat est la fermeture de la piscine municipale cette saison, fermeture que vous essayez de faire porter sur les municipalités vous ayant précédées, alors qu’elle est uniquement le fruit de votre mauvaise gestion de cet équipement en retardant chaque année les travaux indispensables et en établissant des plans de financement imaginaires. Cela a également été le cas pour le musée Vetter avec des travaux programmés et budgétisés en 2014, travaux que vous n’avez jamais réalisés, accélérant de fait la dégradation de la toiture et la fermeture en catastrophe de ce musée en février 2017.
Je ne vais pas épiloguer longuement sur l’opération d’enfumage que vous avez organisé lors du Congrès des Maires en novembre 2017 en posant sur les pages internet et Facebook de la Ville avec Bernard Dalmon, trésorier de la Fédération Française de Natation et le nageur Alain Bernard, et où vous avez déclaré avoir évoqué avec eux le dossier de la piscine de Decazeville. On en voit le résultat puisque vous en êtes à organiser une opération de collecte pour financer cette rénovation !
Concernant justement cette opération de crowdfunding pour aider au financement des travaux de réhabilitation de la piscine, les bras m’en tombent.
Non pas que je ne suis pas favorable à ce mode de financement qui me semble intéressant, notamment pour des projets citoyens ou coopératifs. Il m’arrive régulièrement de participer à de tels financements participatifs, avec ou sans compensation.
Mais la solution de financement participatif que vous proposez à travers la plateforme Collecticity, outre qu’elle démontre un constat d’échec de votre part, n’est pas du tout appropriée pour de gros projets d’une collectivité.
Je suis allé sur le site internet de cette plateforme et les projets proposés par les collectivités sont pour beaucoup des projets modestes. La grande majorité est en dessous de 20 000 € et beaucoup en dessous de 10 000 €. A regarder le niveau de participation, je ne sens pas un engouement des gens à participer à ce genre de financement pour des collectivités.
Une commune n’étant pas une association, une œuvre, une fondation ou un organisme permettant d’obtenir un rescrit fiscal, il faut savoir que les donateurs ne bénéficieront pas d’un abattement fiscal.
Ce que vous proposez en fait à travers cette opération de crowdfunding, c’est un impôt local volontaire. Je ne suis pas sûr que les Decazevillois se ruent en masse pour participer.
Nous vous posons donc la vraie question concernant l’avenir de cet équipement : quand allez vous vous occuper sérieusement de ce dossier ? Quand allez-vous nous présenter un plan de financement réaliste et sincère afin de réaliser les travaux avant la réouverture de la piscine pour l’été 2019 ? »
Cette intervention a été continuellement commentée à haute voix par certains membres de la majorité. Ce qui ne m’a pas empêché de poursuivre.
Un débat s’est déroulé à la suite concernant les travaux réalisés sur cette piscine avant leur arrivée en 2014. La majorité oublie que cela fait maintenant plus de quatre ans qu'elle dirige la mairie. J’avais bien sûr préparé cette remarque (voir une note précédente). Ce sont près de 700 000 euros qui ont été investis sur cette piscine de 2001 à 2013 concernant des travaux de filtration, de chauffage, de régulation, de revêtements, d’assainissement, d’aménagement de plages et d’abords, d’équipements divers… hors gros travaux réalisés en régie (car dans ces années là, nous avions plus de personnel avec des spécialisations : maçons, menuisiers, plombiers, serruriers...) et bien sûr hors petit entretien courant et fournitures d’eau, de gaz, d’électricité, de produits divers, de peronnel…
Concernant les investissements sur la piscine après 2014, les comptes administratifs opaques ne permettent pas de voir des investissements particuliers pour ce poste et il ne me semble pas avoir vu passer en conseil municipal ou en commission des travaux des investissements importants depuis 2014, si ce n’est l’entretien et le fonctionnement courant de cette piscine : eau, énergies, produits, petits travaux d’entretien, achat de petit matériel de plage et autres, personnel…
Le débat s’est ensuite orienté sur la possibilité pour les particuliers de bénéficier d’une réduction d’impôts en participant à ce financement participatif.
L’article 200 du Code des Impôts ne cite pas les collectivités comme structures pouvant bénéficier de réduction ou crédit d’impôt au titre des dons faits par des particuliers.
Les collectivités ont toujours la possibilité de faire cette collecte par l’intermédiaire d’une fondation ou un autre organisme. Nous l’avions d’ailleurs déjà fait avec la Fondation de France pour financer la restauration du mausolée Cabrol.
Quoi qu’il en soit, cette réduction d’impôt ne toucherait finalement pas beaucoup de Decazevillois puisque seulement 39,10 % des foyers de Decazeville étaient assujettis à l’impôt sur le revenu en 2015 (Insee au 19 juin 2018)
C’était donc bien une opération de communication de plus à laquelle nous avons assisté hier soir et nous attendons avec impatience la présentation en conseil municipal d’un vrai budget pour les travaux de cette piscine.
Addendum du 22 juin 2018 :
La presse quotidienne régionale fait état de cette discussion en conseil municipal :
Pour noyer le poisson, le maire mélange allègrement budget de fonctionnement et budget d'investissement. Oui le fonctionnement est d'environ 100 000 euros par an et cela depuis toujours. Mais les municipalités précédentes ont engagé en moyenne 55 000 euros par an en investissement chaque année de 2001 à 2013. Depuis 2014, il n'y a pratiquement pas eu d'investissement, d'où la dégradation de la piscine.
Addendum du 28 juin 2018 :
France Bleue a consacré un article sur son site
France 3 y a également consacré un article
Frédéric Bourgade, correspondant de Radio France à Toulouse s'est intéressé à ce problème et France Inter en a fait mention dans ses infos de 7 h ce matin.
Photos :
1 - jlc
2 - Réussir Decazeville
3 - Capture d'écran de la page Facebook de la ville de Decazeville
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05/06/2018
Les gros tuyaux du numérique en Aveyron
Visiblement, le numérique est une affaire d’hommes en Aveyron. Une centaine de personnes assistait à la Rencontre des Territoires Innovants Occitanie le 16 mai dernier aux Archives départementales de l’Aveyron à Rodez. 90 % de l’assistance était masculine et sur les seize intervenants de la matinée, il n’y avait que deux femmes.
Et les interventions ont été à la hauteur de cette assemblée : viriles, techniques voire technicistes, laissant peu de place à l’écologie, à l’imagination et à l’épanouissement des êtres humains si ce n’est tout à la fin, dans la présentation du « Jardin D’Arvieu » comme par hasard présenté par une femme.
Il faut dire qu’en matière de numérique, le département a décidé d’y mettre le paquet ! L’Aveyron a préféré les gros tuyaux en voulant installer la fibre optique partout et rapidement, alors que d’autres départements ont préféré un programme d’installation évolutif. Pas sûr que l’Aveyron soit gagnant. Déjà financièrement, le programme aveyronnais va coûter très très cher aux contribuables aveyronnais (environ 262 M€, dont 80 M€ financés par les collectivités locales, selon le conseiller départemental Sébastien David) et se fera donc au détriment d’autres domaines qui me semblent plus importants comme l’action sociale.
Ensuite, avons nous tous besoin de la fibre optique ? 90 % des Aveyronnais se satisferaient d’une connexion comme la mienne en ADSL 2.
Mais voilà, les lobbies de l’industrie numérique ont visiblement l’écoute des conseillers départementaux et autres élus. Il faut dire que ces lobbies sont très actifs en Aveyron à l’image de SisMic et de son président que l’on voit partout (Sismic, EDF, Face 12…). Plus les tuyaux sont gros, plus on fera passer de choses et les marchands de données, d’équipements et de logiciels se frottent déjà les mains.
Sauf que les grands gagnants de ce numérique « hard tech » seront d’abord les GAFA et leurs amis. Il restera peut-être quelques miettes pour quelques start-up qui rêvent d’être racheté par un plus gros et de toucher ainsi le jackpot, mais beaucoup resteront aussi sur le tapis.
On fonce dans le mur
Cette course aux tuyaux plus gros, aux réseaux herziens toujours plus nombreux, au big data, aux appareils de plus en plus nombreux, puissants et sophistiqués, aux applications aussi nombreuses qu’inutiles, au web marchand où tout s’achète et se vend… pose des problèmes graves.
Le premier est celui de l’inégalité sociale d’accès aux technologies et services liée aux moyens financiers de chacun pour l’achat et l’entretien des appareils et des moyens de connexion, mais aussi liée aux compétences personnelles de chacun.
Et ces inégalités dans le domaine du numérique sont grandissantes.
Le danger est aussi lié à la surconsommation de matières premières et de métaux rares pour fabriquer tous les appareils utilisés par ces technologies. De nombreux économistes tirent la sonnette d’alarme sans que malheureusement grand monde ne les écoute pour l’instant. On nous ressasse que « l’économie circulaire » sera la solution. Sauf que la complexité de ces appareils, la multiplicité des matériaux et leur mélange réduisent considérablement leur recyclage. Et les matières premières s’épuisent.
Mais les consommations d’énergies de tous ces appareils connectés ou pas, des data centers et des réseaux a de quoi également inquiéter, tout comme leur contribution au réchauffement climatique.
Le journal du CNRS s’y est penché :
« Si l’on considère la totalité de son cycle de vie, le simple envoi d’un mail d’1 mégaoctet (1 Mo) équivaut à l’utilisation d’une ampoule de 60 watts pendant 25 minutes, soit l’équivalent de 20 grammes de CO2 émis »
Les millions d’ordinateurs et de smartphones, les milliers de data centers et de kilomètres de réseaux utilisés pour traiter et acheminer ces données engloutissent des quantités considérables d’énergies. « Le secteur des nouvelles technologies représente à lui seul entre 6 et 10 % de la consommation mondiale d’électricité, selon les estimations – soit près de 4 % de nos émissions de gaz à effet de serre… Et la tendance est franchement à la hausse, à raison de 5 à 7 % d’augmentation tous les ans. »
Environ 30 % de cette consommation électrique est imputable aux équipements terminaux – ordinateurs, téléphones, objets connectés –, 30 % aux data centers qui hébergent nos données et, plus surprenant, 40 % de la consommation est liée aux réseaux, les fameuses « autoroutes de l‘information ».
Les entreprises de ce secteur sont bien sûr conscientes de l’impact très important de leurs activités sur l’environnement et commencent à s’inquiéter de la prise de conscience d’une partie de leurs clients. Mais leur réponse consiste jusqu’à présent à quelques actions superficielles et à lancer des campagnes de pub qui s’apparentent plus à du « greenwashing ».
Développons plutôt un numérique « low tech » et bienveillant
En l’état actuel, la raison recommande donc une utilisation modérée du numérique et des équipements, y compris nos appareils personnels.
Des architectes renommés ont d’ailleurs rédigé dernièrement « un manifeste pour une frugalité heureuse » qui aborde notamment le volet technique :
« La frugalité en énergie, matières premières, entretien et maintenance induit des approches low tech. Cela ne signifie pas une absence de technologie, mais le recours en priorité à des techniques pertinentes, adaptées, non polluantes ni gaspilleuses, comme des appareils faciles à réparer, à recycler et à réemployer. En réalisation comme en conception, la frugalité demande de l’innovation, de l’invention et de l’intelligence collective. »
C’est cette même frugalité que recommande l’ingénieur spécialiste des ressources non renouvelables Philippe Bihouix dans son ouvrage « L’Âge des low tech » sorti en 2014 et qu’il développe dans un interview récente parue dans Socialter.
Cette réflexion existe bien sûr aussi en Aveyron mais elle n’a malheureusement pas été abordée lors de ces Rencontres à Rodez.
Une expérience intéressante nous a tout de même été présentée sur la commune d’Arvieu en Aveyron, commune qui a obtenu le prix « Smart village 2017 » attribué par Ruralitic. Un smart village est un village qui contribue à la réalisation de la triple transition numérique, écologique et sociétale en vue de développer la qualité du vivre-ensemble sous le signe de la bienveillance sans préjugés. C’est un « espace d’opportunité pour vivre différemment, pour vivre mieux, en créant un équilibre entre ville et campagne. C’est un territoire connecté, sobre et durable, entreprenant, d’égalité devant les services publics ou on développe des espaces de démocratie participative, de médiation numérique notamment auprès des enfants…
Arvieu a tout compris. Le projet de « Jardin d’Arvieu » est un tiers lieu qui regroupe plusieurs espaces conviviaux et propose une expérience locale de coworking, coliving, de séminaires et de formations. Il est soutenu par les élus, par la population et par les acteurs professionnels et culturels
En janvier dernier, j’avais visité l’écosystème Darwin à Bordeaux. Un site où l’écologie, les consommations énergétiques, la solidarité, le numérique… sont pris en compte en permanence. 600 personnes travaillent sur ce site. Il préfigure la société que nous devons mettre en place dès aujourd’hui, une société solidaire, frugale, écologique, joyeuse, curieuse, créative et résiliente. Une société qui visiblement ne plait pas à tout le monde et que certains voudraient voir disparaître à Bordeaux.
Les territoires ruraux comme l'Aveyron ne doivent pas être en reste et doivent comme à Darwin ou à Arvieu libérer ce désir de vivre ensemble, d'écologie et de vouloir créer dans un cadre de vie encore un peu protégé.
Pour cela, il n'y a pas besoin de gros tuyaux partout, juste de la bonne volonté et un peu d'imagination.
Photos :
1 - jlc © creative commons
2 - jlc : capture d'écran
3 - Téléphones portables - Matériaux - Socialter#28-0418 ©Socialter
4 - Téléphones portables - Socialter#HS Zéro déchet -0618
5 - Pub Orange - Centre-Presse Aveyron -050618
6 - Socialter#28-0418 - ©Socialter
7 - Jardin d'Arvieu ©Jardin d'Arvieu
8 - Darwin : jlc ©creative commons
09:57 Publié dans Développement durable, Environnement, Politique locale, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : numérique, internet, fibre optique, low tech, énergies | | Facebook | | Imprimer |
11/04/2018
Piscine municipale : un dossier mal géré dès le départ
La municipalité a donc tenu lundi une conférence de presse pour donner des précisions sur la fermeture de la piscine municipale cet été et pour confirmer une éventuelle réalisation de travaux pour une réouverture en 2019.
La plupart de ces précisions correspondent d’ailleurs à ce que j’annonçais dans ma note du 29 mars et dans celle du 3 avril.
Mais la principale raison de ce fiasco a été volontairement omise.
Ce dossier a tout simplement été très mal géré par l’équipe Marty.
Le plan de financement prévisionnel des travaux de rénovation de la piscine que nous avons voté à l’UNANIMITÉ le 12 avril 2017 comportait une participation de la Région de 390 000 euros à ce projet. Or une telle participation de la Région pour ce plan de financement était impossible pour plusieurs raisons.
Depuis 2015, les critères relatifs aux financements de la Région pour les équipements sportifs étaient très clairs. Les bénéficiaires devaient être des « EPCI* à fiscalité propre », c’est à dire la communauté de communes pour notre territoire. Mais il était également précisé que « dans l’hypothèse d’une maîtrise d’ouvrage communale pour des raisons dûment justifiées, l’aide de la Région est conditionnée à l’apport d’un fonds de concours communautaire au moins équivalent à l’aide de la Région ».
Il était donc très clair que la communauté de commune devait participer à ce financement pour que la commune puisse obtenir des aides de la Région. Or la note et le plan de financement que l’on nous a présenté le 12 avril 2017 n’évoquaient aucune participation de la communauté de commune à ce projet soit directement en portant le projet, soit par un fonds de concours.
D’autres critères de la Région n’étaient d’ailleurs pas plus respectés. Il aurait fallu que l’aide de la Région n’excède pas la part d’autofinancement du projet. Ce qui n’était pas le cas puisque l'aide de la Région était très supérieure à la part d'autofinancement (390 000 € de la Région pour 135 265,50 d'autofinancement). De plus, l’aide régionale pour les bassins découverts était plafonnée à 300 000 euros alors que selon ce plan de financement elle était de 390 000 euros.
Ce plan de financement présenté et voté le 12 avril 2017 ne pouvait donc qu’échouer. L’équipe Marty n’a visiblement pas pris de garanties suffisantes pour présenter un tel plan de financement.
Mais depuis, l’équipe Marty a tout de même eu une année pour rattraper ces erreurs et présenter un nouveau plan de financement. Pourquoi ne l’a-t-elle fait ? Gagner du temps ? Économiser ?
Les travaux ont donc été retardés alors qu'ils étaient déjà urgents et durant ce temps, l’état de la piscine s’est encore plus dégradé au point d’envisager sa fermeture cet été.
Concernant l’entretien de la piscine les années précédentes, j’ai déjà apporté des précisions dans la note du 3 avril.
La rénovation de la piscine était une priorité dans le programme que nous défendions avec " Réussir Decazeville " en 2014.
Et maintenant…
Je ne crois pas à la construction d'une piscine neuve sur Decazeville comme l'a évoqué M. le maire dans la presse lundi. Du moins, pas dans les prochaines années. A moins d'un miracle budgétaire ou d'aides abondantes.
Il convient donc maintenant de tout faire pour que la piscine de Decazeville rouvre à l’été 2019 et donc il est impératif de réaliser des travaux le plus rapidement possible.
On vient de le voir, la constitution du dossier est primordiale et les négociations avec l’Etat, les collectivités locales et les structures susceptibles de cofinancer ce projet doivent être rapidement relancées. J’espère d’ailleurs que c’est déjà en cours.
Le financement du département est acquis, mais il n’est que de 12 %.
Concernant le financement du CNDS, le fait d’être maintenant en ZRR (Zone de Revitalisation Rurale) garantit un peu plus cette participation puisque le CNDS a décidé pour 2018 de cibler ses aides vers les territoires ruraux en difficulté, notamment ceux inscrits dans les ZRR. Cette aide peut même atteindre maintenant 20 % du montant subventionnable et elle reste cumulable avec d’autres aides comme celles accordées au titre de la dotation d’équipement des territoires ruraux (DETR).
Une demande de DETR serait également souhaitable.
Les critères des aides régionales ont évolué depuis le 1er janvier 2018.
Il y a maintenant deux niveaux d’aides :
- Pour les équipement sportifs d’intérêt territorial
- Pour les équipement sportifs d’intérêt local
Quel que soit le volet de financement régional possible pour ce projet, l’aide de la Région n’excèdera pas la part d’autofinancement du projet et la part de financement de la Région cumulée à celle des autres cofinanceurs ne pourra dépasser 80 % du coût de l’opération.
A défaut de prise de compétence des équipements sportifs, Decazeville Communauté peut également participer à travers un fonds de concours qui consoliderait peut-être la participation de la Région. La communauté de communes du Bassin Decazeville – Aubin avait déjà eu l’occasion d’accorder un fonds de concours pour la chaufferie de Cransac me semble-t-il.
Ce serait certes un précédent avec la nouvelle communauté de communes, mais pourquoi ne pas envisager plus généralement avec des règles précises la participation de la communauté de communes à des fonds de concours ?
Quoi qu’il en soit, il ne faudra pas trainer dans le montage de ce plan de financement et il est donc nécessaire d’avoir rapidement l’accord de tous les financeurs potentiels pour pouvoir voter un vrai plan de financement en conseil municipal.
Il s’agira ensuite de programmer les travaux afin de pouvoir rouvrir la piscine à l’été 2019.
* EPCI : Etablissement Public de Coopération Intercommunale
Photos :
1 - Piscine de Decazeville - jlc - licence Creative Commons
2 - Plan financement
3 - Midi Libre du 10 novembre 2008
09:05 Publié dans Politique locale | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : decazeville, piscine municipale | | Facebook | | Imprimer |
03/04/2018
Piscine : des précisions importantes
A la lecture de l’article de presse du samedi 31 mars, on peut s’apercevoir que ce que j’écrivais dans ma note de jeudi concernant l’intervention de M. le maire en conseil municipal du 28 mars sur la possible fermeture de la piscine municipale de Decazeville cet été… et peut-être définitivement, était véridique.
Un seul problème me gène un peu dans cet article, la phrase qui m’est attribuée concernant « la question de savoir si le Bassin a besoin de deux grandes piscines de plein air ». Ce problème a été évoqué par M. le maire lui même lors de son intervention, ce qui laisse bien la possibilité d’une fermeture définitive, tout comme il a évoqué la question de la prise de compétence des bâtiments sportifs par la communauté de communes.
Je reprends ces propos d’autant plus qu’effectivement, je pense également que ces deux questions sont légitimes et ne doivent bien sûr pas être éludées.
Cet article de la presse du samedi 31 mars contredit certains propos et écrits de M. le maire laissant entendre que je diffuserai des « informations non vérifiées et inexactes sur la piscine de Decazeville ».
Je répète que j’avais pris grand soin de noter avec détails les paroles prononcées par M. le maire ce soir là et que je mets un point d’honneur depuis maintenant plus de douze ans que je tiens ce blog à ne rapporter que des faits et paroles que j’ai entendus, lus ou vérifiées... même si cela dérange visiblement parfois.
C’est aussi un dossier que je suis de près depuis des années.
L’erreur de la majorité, pourtant toujours prompte à communiquer, a été de ne pas elle même diffuser cette information donnée par le maire dès la fin du conseil municipal ou le lendemain matin. Peut-être aussi, elle ne souhait pas trop faire de bruit avec cette annonce et elle ne pensait pas qu'elle allait susciter de telles réactions.
La majorité lance maintenant une nouvelle polémique, une de plus. Pour elle, cette fermeture pour cet été serait la conséquence du mauvais entretien de la piscine lors des précédents mandats.
D'abord dire que cela fait maintenant quatre ans que la majorité est aux commandes de la Ville et qu'accuser les municipalités précédentes n'est plus vraiment un bon argument.
Il ne faudrait pas que pour cette piscine, la majorité soit en train de refaire le même procès que pour le Musée de géologie où elle accusait les anciennes municipalités de ne pas avoir fait de travaux alors que 82 000 € de travaux étaient programmés sur le budget 2014 pour poser une toiture sur ce musée et que ces travaux n’ont jamais été réalisés. Ce qui a vraisemblablement conduit à aggraver l’état de la dalle de toit jusqu’à l’obligation de fermeture en 2017.
J’ai donc pris un peu de mon temps ce week-end Pascal à revoir les comptes administratifs de la commune depuis 2001. Ce sont près de 700 000 euros qui ont été investis sur cette piscine de 2001 à 2013 concernant des travaux de filtration, de chauffage, de régulation, de revêtements, d’assainissement, d’aménagement de plages et d’abords, d’équipements divers… hors gros travaux réalisés en régie (car dans ces années là, nous avions plus de personnel avec des spécialisations : maçons, menuisiers, plombiers, serruriers...) et bien sûr hors petit entretien courant et fournitures d’eau, de gaz, d’électricité, de produits divers…
Difficile de voir ce qui a été investi depuis 2014 avec l’arrivée de la nouvelle majorité car malheureusement, les comptes administratifs ne détaillent plus les opérations d’investissement ligne par ligne. Mais je ne trouve pas de traces de marchés pour la piscine en 2015, 2016 et 2017 dans la liste des marchés publics éditée chaque année. Ce qui ne veut pas dire que quelques petits travaux n’aient pas été exécutés. Des travaux pour un montant de 37 000 € avaient été par exemple annoncés dans la presse en octobre dernier. Ont-ils été exécutés… ou reportés en attendant le plan global de réhabilitation de cette piscine ?
Car oui, nous avions voté à l’UNANIMITÉ un plan de financement ambitieux pour la réfection de la piscine il y a pratiquement un an, lors du conseil municipal du 12 avril 2017. Le coût total avoisinait les 700 000 euros avec des financements extérieurs de près de 80 %.
Pour présenter un tel plan au conseil municipal, la municipalité avait du avoir quelques garanties des financeurs. Depuis, rien n’a bougé.
On nous explique maintenant qu’il y aurait un problème pour le financement prévu dans la délibération votée le 12 avril 2017, la Région acceptant de financer des projets que si il y a un financement équivalent de la communauté de communes à laquelle est rattachée la commune.
Ce critère existait-il avant la présentation du plan de financement voté au conseil municipal du 12 avril ou est-il apparu depuis, et depuis quand ?
La majorité municipale n'a-t-elle pas trop fait traîner ce dossier ? Cela fait pratiquement un an que nous avons voté ce plan de financement. Ce dossier n’a-t-il pas été mis de côté par les élus, peut-être trop polarisés par les travaux de la rue Cayrade ? Durant ce long temps, sans travaux urgents exécutés, l’état de la piscine s’est vraisemblablement dégradé et on en est au point d’envisager maintenant sa fermeture.
Nous en saurons vraisemblablement un peu plus le 9 avril où les élus de la majorité decazevilloise devraient s’exprimer.
08:56 Publié dans Politique locale | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : decazeville, piscine municipale | | Facebook | | Imprimer |
29/03/2018
Decazeville - La piscine fermée... peut-être définitivement
Le maire l’a annoncé en fin du conseil municipal hier soir, la piscine de Decazeville sera fermée cet été et ne rouvrira peut-être pas. Cette piscine, construite dans le milieu des années soixante présentait ces dernières années de nombreux dysfonctionnements : fuites, algues, carreaux qui se décollaient… et posait donc des problèmes sanitaires et de sécurité pour les usagers et des coûts importants pour la collectivité.
Les scolaires des écoles de Decazeville seraient réorientés vers la piscine de Boisse-Penchot tandis que les nageurs des Dauphins et les pompiers s’entraîneraient à la piscine d’Aubin. Durant l’été, les personnes à la recherche d’une piscine pourront se rendre à Aubin, Boisse-Penchot et Flagnac où la piscine serait vraisemblablement ouverte à tous les publics où vers d’autres piscines un peu plus éloignées : Saint-Cyprien, Surgié à Figeac, Maurs… ou vers les points d’eau de la rivière Lot toute proche pour trouver de la fraicheur.
Le club des Dauphins qui s’entraînait à la piscine de Decazeville, organisait sur ce site de nombreuses compétitions, dont des meetings régionaux qui attiraient beaucoup de monde. Les nageurs appréciaient cette piscine où des records étaient régulièrement battus. Cette association assurait également en lien avec la commune, l’opération « j'apprends à nager » qui a permis à de nombreux jeunes d’apprendre à nager. En sera-t-il de même à Aubin ? Heureusement, le TUB permettra les déplacements vers la piscine d’Aubin.
Afin de réaliser des économies, cette piscine avait été équipée d'un système de chauffage solaire avec des capteurs du type "moquette" dans le milieu des années 2000. Pour remédier à des problèmes d'intrusions nocturnes, de vols et de vandalisme, elle avait été également équipée en 2011 de caméras de surveillance.
De nombreux travaux onéreux ont été réalisés sur cette piscine pour améliorer son fonctionnement et son confort.
De nombreux jeunes du Bassin trouvaient un job d'été dans l'accueil du public et l'entretien de cette piscine.
L'emplacement de cette piscine sous une ligne à haute tension n'était certes pas des plus judicieux.
La réouverture de la piscine de Decazeville est plus que compromise. La question de savoir si le Bassin a besoin de deux grandes piscines doit être posée, au regard d'une démographie plutôt en baisse et des moyens financiers des communes maintenant très limités. La question plus générale de la compétences des équipements sportifs : stades, bâtiments, piscines… doit également être posée, surtout lorsque l’on voit la dynamique dans ce domaine de communautés de communes proches de chez nous comme le Pays de Figeac par exemple qui termine à Capdenac la rénovation de la piscine couverte après avoir rénové plusieurs piscines dans les communes.
Ce sujet va sûrement faire couler beaucoup d’encre dans les semaines à venir.
Addenda du 29 mars 2018 à 23h20 :
On ne peut qu’être ébahi par le communiqué de la majorité municipale paru sur la page Facebook de la ville de Decazeville tendant à démentir les propos tenus par le maire hier soir en fin de conseil municipal.
Monsieur le maire a bien donné hier soir des explications détaillées et approfondies concernant la possible fermeture de la piscine de Decazeville.
C’était certes en fin de séance mais pas à huis clos puisque quelques personnes du public étaient encore présentes.
Les informations que je rapporte sur la note ci-dessus reflètent les informations qui ont été données par le maire hier soir et que j’avais pris soin de noter.
Ce n’est donc pas une rumeur comme semble le dire le communiqué de la majorité municipale, bien que des rumeurs circulaient effectivement depuis quelques jours sur cette information.
La note parue sur mon blog et qui me semble modérée a été mise en ligne aujourd’hui à 16h26 et la page d’information « Les échos de la Découverte » l’a reprise en partie plus de deux heures après environ. Je sais que la page des « échos de la Découverte » irrite la majorité municipale parce qu’elle titille parfois là où ça fait mal et qu’elle souhaite voir sa fermeture. Mais les informations que donne cette page sur les propos tenus par le maire hier soir sont vraies.
Je termine en disant que je demande depuis des mois l’enregistrement audio ou video des conseils municipaux de Decazeville et leur mise en ligne en temps réel ou en téléchargement comme cela se fait déjà pour de nombreuses municipalités. Sans succès pour le moment.
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22/03/2018
Il reste beaucoup à faire pour la mobilité cyclable sur le Bassin
La FUB (Fédération Française des Usagers de la Bicyclette) a rendu public il y a quelques jours lors de son 18ème Congrès, les résultats du Baromètre des villes cyclables. Ces résultats sont le fruit de 113 000 réponses à travers toute la France. Seules les villes qui ont envoyé plus de 50 réponses sont analysées dans les résultats de ce Baromètre. Pour l’Aveyron, cela concerne donc Rodez et Villefranche-de-Rouergue.
Avec 25 réponses, Decazeville ne figure pas dans ce Baromètre, mais les réponses à cette enquête concernant Decazeville m'ont été communiquées.
Les points noirs pour Decazeville :
- la traversée de Decazeville et le franchissement des giratoires sur la RD 840,
- l’absence d’aménagements cyclables pour circuler en toute sécurité,
- bas de la rue Cayrade sans double sens cyclable qui oblige à un long détour,
- pas d’aménagements pour aller d’une commune à l’autre
- chaussées en très mauvais état
Parmi les réponses, on peut lire :
- tout est à faire car on part de zéro
- il faut que les véhicules respectent les vélos
- difficultés à circuler et à stationner à vélo
- prolonger la véloroute vers Capdenac
- pas de volonté locale,
- pratique du vélo dangereuse, non sécuritaire et un réseau routier déplorable,
- réseau de pistes à faire surtout que le Bassin est plat en partie…
On voit donc qu’il y a beaucoup à faire en matière de mobilité à vélo sur Decazeville et le Bassin. Espérons que le Schéma des Modes Actifs que Decazeville Communauté est en train d’étudier prendra en compte ces réflexions et surtout que les communes et Decazeville Communauté mettront rapidement en place des aménagements et des actions afin de rattraper ce retard préjudiciable pour l’attractivité de notre territoire.
Pour illustrer cette note, une photo prise il y a quelques jours à Decazeville
Ces touristes avaient garé leur camping-car à Boisse-Penchot et ils effectuaient une visite du Bassin avec leurs vélos à assistance électrique. Ils ont accepté de poser pour la photo.
Ils effectuaient quelques achats alimentaires à la boulangerie place Wilson. On voit donc l’intérêt de développer le tourisme cyclable sur tout le Bassin urbain et les communes de la Vallée du Lot avec des aménagements judicieux et sécurisés complémentaires de la véloroute de la Vallée du Lot, aménagements qui serviraient également aux déplacements quotidiens de nous tous.
Dans l'immédiat, il serait souhaitable de mieux organiser la cohabitation entre tous les modes de mobilité en apaisant la circulation sur les communes urbaines, notamment Decazeville, afin de protéger les usagers les plus vulnérables : piétons et cyclistes.
Encore merci à tous les répondants locaux de ce Baromètre des villes cyclables.
Il reste également à la ministre des Transports, madame Elisabeth Borne, à obtenir des arbitrages financiers auprès de Bercy qui soient à la hauteur du plan vélo sincère et structuré qu’elle a annoncé lors du Congrès de la FUB.
La presse quotidienne régional a consacré un article à cette note
Photo : jlc ©cc
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18/02/2018
Decazeville - Conseil municipal - Tout dans la "com"
Cela semble une tendance depuis quelques mois, la majorité accentue sa "communication" vers l'extérieur. Entendons-nous bien, "communiquer" n'est pas informer. C'est même le contraire. Une "com" outrancière cache souvent l'inaction ou des actions inefficaces. La "com" de la majorité prépare aussi une autre étape : celle des prochaines élections municipales. Car ne nous y trompons pas, la majorité est déjà en campagne.
Le site officiel et la page Facebook de la ville qui devraient pourtant être réservés à de l’information municipale à destination des citoyens de la ville et de visiteurs intéressés par notre ville, sont devenus au fil des dernières semaines des moyens de communication au service de la majorité municipale, dédiés à la gloire d’un grand homme, son maire, et de son équipe. C'est à minima un problème d'image et de crédibilité pour une ville de 5 600 habitants qui prétend être le centre d'un territoire de 20 000 habitants.
Et on a appris de plus jeudi soir l’organisation en juin d’un colloque qui pour le moins que l'on puisse dire est visiblement "orienté" et de plus onéreux. Retour sur le dernier conseil municipal.
Le débat d’orientation budgétaire :
Pas de surprise lors de ce point. La majorité défend son grand principe de réduction de la masse salariale alors que le travail à réaliser pour les Decazevillois reste le même. Bilan : des travaux et services qui ne sont plus totalement assurés, le personnel municipal qui est à bout et de plus en plus d’interventions d’entreprises extérieures.
Pour justifier ces mesures, la majorité nous a sorti la rengaine de la baisse des dotations de l’Etat depuis quelques années. Si les dotations directes baissent, j’ai tenu à rappeler que l’Etat nous aidait tout de même beaucoup à travers des dotations à l'investissement, notamment pour la rénovation de bâtiments et de l’éclairage public à travers les aides prévues dans le cadre des TEP CV (Territoires à Energie Positive pour la Croissance Verte). Mais aussi pour d’autres aménagements importants. Concernant par exemple les aménagements prévus dans le cadre du programme AMI et de la rénovation de la rue Cayrade, la part du financement des diverses structures de l’Etat est importante. Le plan de financement que nous avons voté plus tard dans la soirée montre une part de 45 % d’aides de l’Etat (1 636 947 € sur 3 657 052 €). La part communale restant à financer au final n’est que de 31 % sur trois ans. Ce n’est certes qu’un plan de financement et il n’est pas sûr qu’à l’arrivée, ce pourcentage soit atteint. Mais nous n’en serons pas loin.
Sans vouloir défendre à tout prix l’Etat qui organise depuis des années la métropolisation de notre pays en délaissant les zones rurales comme la notre, convenons-en tout de même que toutes ses aides ne baissent pas.
Donc, baisser les dépenses de fonctionnement, notamment celles de personnel municipal, n'est pas justifié et est un choix de la majorité.
Un colloque en forme de communication, aux retombées incertaines, qui va coûter cher et dont on connaît par avance le résultat !
L’organisation d’un colloque en juin prochain intitulé : « Rencontre de Decazeville, nos idées sont notre futur » respire bien la vision dogmatique libérale qui anime la majorité. La note qui présentait ce colloque portait d'ailleurs une charge en règle contre ceux qui se sont battus et se battent encore contre l’abandon par l’Etat des territoires comme le notre, accusés de « marginaliser encore plus un bassin d’activités traditionnelles » et d’être dans une « posture passéiste ». La gauche et les syndicats sont visiblement dans l'œil de nos élus majoritaires.
Dans la note qui nous a été distribué, le coût de cette opération de communication, car il faut bien l'appeler ainsi, est très élevé, près de 90 000 €, pour un prévisionnel de 60 congressistes, soit 2 à 3 fois le budget du dernier Salon Eco-Energies que la communauté de commune et les élus majoritaires de Decazeville ont lamentablement abandonné et qui rassemblait pourtant 3 à 4 000 visiteurs. Malgré des précisions données le soir du conseil, ce colloque me semble un gaspillage inutile d’argent public. Il sonne plutôt le début de la campagne électorale pour les élections municipales de la majorité, aux frais des contribuables decazevillois et de partenaires publics.
D'autant plus que le thème de ce colloque a été largement évoqué ces derniers mois sur le Bassin.
Le CGET Massif-Central et le CAUE Aveyron avaient organisé un colloque sur un thème similaire le 1er décembre dernier à Decazeville pour peu de frais (pour la commune du moins) qui était de haute tenue.
Je ne l’ai pas évoqué jeudi soir, mais je pense aussi à la rencontre organisée par l’ADEBA avec le journaliste et écrivain Philippe Gagnebet il y a environ un an à Viviez où 80 personnes étaient présentes, mais avec peu d'élus malheureusement. Philippe Gagnebet est l’auteur de deux ouvrages, un sur l’ancienne ville minière Loos-en-Gohelle dans les Hauts de France qui a bien rebondi grâce à son maire écolo, l’autre sur l’écosystème Darwin à Bordeaux, un " lieu commun " où 600 personnes travaillent dans un environnement écologique et solidaire. Je connais bien les deux sites pour m'être rendu sur place et pour avoir rencontré les principaux porteurs de ces deux exemples.
Par ces témoignages, l’ADEBA entendait faire réfléchir sur l’avenir de notre territoire qui doit s’engager vers des activités plus écologiques et plus solidaires.
Le contraire de ce que fait la mairie de Decazeville en soutenant par exemple le projet Solena à Viviez et Aubin ou en ayant dernièrement modifié le PLU qui permet maintenant à des entreprises polluantes de venir s’installer à la zone du Centre, près du centre-ville. Un non sens !
Une enquête du CGET réalisée par IPSOS en juillet dernier, révélait pourtant que le souhait d’un meilleur cadre de vie est la demande prioritaire des populations de nos territoires en déprise, y compris chez les chômeurs et les personnes en grande précarité.
Car oui, nous sommes un territoire en déprise, nous faisons partie des « villes en décroissance » (Shrinking Cities) comme les nomme La Gazette des Communes. C’est un phénomène planétaire généré par ceux qui organisent la mondialisation libérale de l’économie depuis 30 à 40 ans.
Nous sommes en décroissance démographique, générationnelle (population vieillissante), économique, commerciale… et cela nous oblige à réagir. Mais les solutions doivent être totalement différentes de celles qui nous ont conduit à cet état de décroissance. Nous devons pratiquement repartir de zéro et profiter des opportunités que cela crée en repensant totalement nos rapports avec l’économie traditionnelle, avec les aménagements urbains, avec l'environnement, avec la participation de la population aux politiques publiques…
Et je dois dire que c’est plutôt mal parti avec nos actuels élus qui sont incapable d’imaginer une autre société que celle dans laquelle nous vivons actuellement avec ses pollutions, ses inégalités, ses violences... La nouvelle société doit au contraire être frugale, écologique, conviviale, solidaire et résiliente, avec d'autres aménagements urbains, d'autres services et un autre fonctionnement des rapports entre citoyens et élus.
Au fait, ne faudra-t-il pas faire entrer les dépenses occasionnées par ce colloque dans les dépenses de campagne de la " liste Marty " aux prochaines élections municipales de 2020 ?
Dix-huit panneaux publicitaires type "sucette" de plus, dont certains éclairés !
Vous avez ci-dessous mon intervention in-extenso :
« J’aurais pu applaudir des deux mains cette délibération si elle s’était arrêtée aux premières phrases : la décision d’enlever les quelques panneaux existants (ceux du type " sucette ").
Ce n’était pas parce qu’ils étaient usagés que ces panneaux publicitaires dégradaient le paysage urbain et entachaient la notoriété de la ville comme indiqué dans la note qui nous a été remise, c’était du fait de leur simple présence.
En dénonçant fort justement le contrat avec Clear Chanel, vous aviez donc l’occasion de les enlever tous. Et cela aurait été très bien et j'aurais applaudi des deux mains.
Mais voilà qu’au lieu de rendre notre ville agréable en bannissant de ses rues ce mobilier publicitaire, vous en installez au contraire de nouveaux ! Et pas qu’un peu : 18 panneaux publicitaires dont certains, comble de la bêtise et du gaspillage énergétique, seront éclairés !
Comment ne pas voir une contradiction évidente entre le fait de demander des subventions pour réduire nos consommations énergétiques à travers notamment les aides prévues dans le cadre du TEP-CV, notamment pour l’éclairage public, et de proposer d’installer des panneaux publicitaires éclairés, de plus aux frais de la commune.
Nous sommes déjà envahis par la publicité à Decazeville.
Alors qu’il faudrait réaliser un vrai règlement intercommunal sur la publicité extérieure qui soit restrictif et pourquoi pas mettre en place la taxe locale sur la publicité extérieure, vous proposez de rajouter des panneaux publicitaires.
Les panneaux publicitaires sont une pollution, mais ils sont surtout une agression car on ne peut malheureusement s’y soustraire à moins d’avoir les yeux rivés au sol… et encore, ça risque de devenir impossible puisqu’on teste déjà la publicité sur les trottoirs. Les publicitaires savent très bien qu’avec ces panneaux, ils stimulent des pulsions d’achats irréfléchis qui conduisent à une surconsommation dangereuse pour l’endettement des ménages et pour notre planète en surchauffe.
La publicité, ce n’est absolument pas de l’information ! La publicité c’est du mensonge et de la manipulation.
L’information sur des produits ou des services, on l’a si on le souhaite dans des journaux spécialisés comme « Que choisir » ou « 60 millions de consommateurs », pas avec la publicité.
Ces panneaux gérés par le concessionnaire, seront surtout monopolisés par les grandes marques et les grandes enseignes pénalisant une fois de plus le petit commerce du centre ville… et sous leur nez. Les petits commerces, déjà à la peine et pressurisés par des demandes publicitaires, notamment émanant de la mairie pour son agenda et sa voiture publicitaire, ne pourront bien sûr pas suivre.
Quant à utiliser une face par panneau pour la commune, si c’est pour la mettre au service de cirques avec animaux sauvages (comme on l’a déjà vu), de cascadeurs polluants et pétaradants ou toute autre « animation » de bas niveau qui donnent une image désolante de notre ville, je n’en vois pas l’utilité.
Il y avait pour notre commune un projet de signalétique porté par la communauté de communes que l’on ne voit toujours pas venir. Cette signalétique serait beaucoup plus utile. Alors que des communes ont déjà été aménagés avec ces panneaux de signalétique, ou en est-on pour Decazeville ?
Il est évident que vos panneaux publicitaires réduiraient considérablement l’impact de cette signalétique pourtant indispensable.
Où en est-on aussi des panneaux réservés à l’affichage d’opinion et des associations malheureusement utilisé parfois par l’affichage commercial (les cirques par exemple, mais pas seulement) ? Des panneaux ont été enlevés pour travaux et n’ont pas été remplacés. La surface d’affichage pour ce genre de communication est obligatoire et réglementé.
Enfin, dans cette convention dite « précaire » pour l’affichage publicitaire, la durée de l’Autorisation Temporaire d’Occupation est tout de même de neuf ans. C’est inacceptable !
Non Monsieur le maire, ces panneaux vont enlaidir et banaliser le paysage urbain de notre ville et ne vont pas être utiles aux Decazevillois et aux gens de passage. »
Durant mon intervention, j’ai bien sûr du faire face aux ricanements, voire aux rires francs de certains élus de la majorité, mais j’en ai l’habitude. Ils me galvanisent et me renforcent au contraire dans mes convictions.
La seule réponse positive reçue à l’issue de mon intervention est la confirmation que les panneaux de signalétique seront installés bientôt. Mais ces panneaux de signalétique seront bien sûr difficilement visibles car occultés par les panneaux publicitaires.
Les panneaux publicitaires risquent d'encombrer un peu plus des trottoirs étroits et de gêner les déplacements des piétons.
Nous devons combattre l’agression publicitaire omniprésente et promouvoir des modes de consommation plus sobres. Je ne saurais trop vous conseiller de vous abonner ou d’acheter chez votre libraire le journal « La Décroissance », qui invite à une réflexion sur nos comportements parfois skysophrènes, souvent avec humour, dérision (autodérision même), cynisme, mais aussi avec sérieux, le tout agrémenté de dessins de Pierre Druilhe, bien connu sur le Bassin et dans le monde de la BD.
Si vous le pouvez, procurez-vous son dernier ouvrage réalisé sur des scénarios de Domi (Vincent Cheynet) « Vive les décroissants » qui reprend les aventures décapantes et hilarantes d’une bande de décroissants, aventures publiées dans le journal « La Décroissance ». Peut-être le réseau des médiathèques du Bassin en a-t-il fait l'acquisition ? Sinon, il devrait le faire.
Car oui, il faut aller vers une décroissance de la consommation de biens, mais une décroissance qui soit joyeuse et solidaire. Il faut la réaliser ensemble et chacun d’entre nous doit prendre sa part selon son degré d’impact sur le climat, l’environnement et l’utilisation de matières premières non renouvelables. Il est évident que ce sont les plus riches et les plus pollueurs qui doivent montrer l'exemple et prendre la plus grande part de cette décroissance ( Lire : " Comment les riches détruisent la planète " - Hervé Kempf). C’est de toute façon obligatoire si on ne veut pas que la nature s’en charge elle même ou qu’une catastrophe arrive.
Je dois rajouter que, compte tenu de ma modeste pension de retraite, je n'ai aucun mérite à appliquer à moi-même les principes de décroissance que je défends ci-dessus.
Mais je pense aux millions de personnes qui sont elles plongées dans une décroissance subie et forcée qui touche à leur santé, à leur vie professionnelle, familiale et sociale et parfois à leur équilibre psychique. Tout cela pour qu'une poignée d'autres personnes accumulent légalement et illégalement des biens et des fortunes incommensurables dont ils se servent en partie pour saccager notre planète.
Vendre un immeuble pour rentrer de l’argent, être obligé d’en louer un et y réaliser des travaux onéreux :
Un point de ce conseil municipal concernait la convention d’occupation précaire entre la commune et la CPAM de l’Aveyron afin de loger l’association Familles Rurales.
On se souvient que pour pouvoir installer l'association Familles Rurales, la majorité avait sabordé l’association 2KZ qui assurait jusqu’il y a encore peu l’animation des jeunes par convention avec la mairie.
Pour bien montrer que cela était terminé, la majorité avait même vendu le local ou résidait cette association et y menait ses activités pour un prix d’un peu plus de 60 000 €.
Mais il fallait bien des locaux pour loger l’association qui a pris le relais, association choisie par la majorité.
Un local a été trouvé, loin de ces quartiers où résidaient la plupart des jeunes fréquentant 2KZ, mais proche d’autres jeunes, ceux de l’école Sainte-Foy, institution chouchoutée par la majorité municipale depuis le début du mandat. La majorité attribue chaque année une subvention importante pour les maternelles de cette institution, alors que cela n’est pas obligatoire. Des dépliants de cette institution sont même à disposition dans le hall de la mairie alors que l’école publique Jean-Moulin est en difficulté, et il semble y avoir une certaine tolérance pour la pose de panneaux d’affichage sauvage émanant de cette institution pour annoncer ses « portes ouvertes ».
Cette convention entre la CPAM et la mairie prévoit un loyer gratuit durant un an pour compenser les travaux de séparation des locaux entre la CPAM et le local réservé à Familles Rurales. Le loyer est également gratuit durant une autre année pour compenser les travaux à l’intérieur du local. Deux ans de loyer gratuit mais après ce sera plein pot !
Le loyer étant de 15 000 €/an, c’est donc 30 000 € de travaux que la mairie va entreprendre sur un local loué ! Ces 30 000 € aurait été beaucoup mieux utilisés en rénovant le local existant s’il n’avait pas été vendu. Mais rester proche des quartiers HLM de la ville, proche du collège, du lycée, d’une école publique (Sailhenc) sans être éloigné de l’école publique du centre ville (Jean-Macé) n’intéressait visiblement pas la majorité.
Les contribuables decazevillois paieront donc un loyer pour un local, alors que la mairie en avait un à sa disposition qu’elle a préféré vendre. Une histoire de fous… ou d’incompétents.
D’autres sujets ont été abordés lors de ce conseil municipal comme l’avenir du musée de géologie Pierre-Vetter fermé maintenant depuis de long mois. L’audit du bâtiment vient d’être rendu mais nous n’en savons pas plus. Tout se passe comme si les élus de la majorité préparaient quelque chose sans vouloir en parler et que notre insistance hier soir a bousculé un peu leurs plans de communication. J’ai tout de même tenu à rappeler que des travaux de protection de la toiture étaient budgétisés en 2014 et que ces travaux n’ont pas été réalisés. D’où sûrement la dégradation dangereuse du plafond du musée qui a suivi en 2016.
Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir
Photo 1 : jlc - montage avec photos issues de la page Facebook Ville de Decazeville
Photo 2 : ©Dessein de Ville
Photo 3 : Tableau financement colloque - Document conseil municipal
Photos 4 à 9 : jlc - Licence Créative Commons
Photo 10 : Vive les décroissants © Pierre Druilhe
Photos 11 à 14 : jlc - Licence Créative Commons
08:28 Publié dans Environnement, Politique locale, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : decazeville, mairie, conseil municipal | | Facebook | | Imprimer |
02/02/2018
Les déchets du Lot à Viviez dans l’Aveyron ?
Vous avez ci-dessous l'article que j'ai écrit pour le seul journal indépendant du Lot "Le Lot en Action" concernant le projet Solena.
Quelques exemplaires de cet excellent journal sont en vente dans les Maisons de la Presse de l'Aveyron. Autrement, si vous avez l'occasion d'aller dans le Lot proche, vous le trouverez dans les Maisons de la Presse et les librairies, dont « Livre en Fête » et « Champollion » à Figeac.
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Les habitants de Viviez, pratiquement à la limite de l’Aveyron et du Lot, croyaient en avoir fini de 160 années de pollutions industrielles.
C’était sans compter sur la volonté de certaines entreprises et des élus locaux de poursuivre cette vieille tradition locale.
Les riverains de la rivière Lot connaissent bien Viviez et son usine emblématique filiale du groupe belge Vieille-Montagne devenue Umicore. Pendant des dizaines d’années, cette usine a envoyé dans les airs et sur les sols du Bassin de Decazeville ainsi que dans les eaux du Lot des centaines de tonnes de métaux lourds dont du cadmium qui se retrouvent encore aujourd’hui dans les sédiments des retenues, écluses et barrages jusque dans l’estuaire de la Gironde. Les énormes pollutions accidentelles du Lot en 1983 et 1986 à partir de cette usine ont laissé des souvenirs douloureux aux pêcheurs, aux amoureux de cette rivière et aux élus de Cajarc, Cahors… qui étaient à juste titre très remontés.
Ces pollutions ont également eu, et ont encore des impacts importants sur la santé des Viviézois. C’est ce qu’avait noté une étude de l’InVS (Cassiopée) datant de 2008.
Au début des années 2000, Umicore avait été obligé par les pouvoirs publics de réaliser une réhabilitation de ses sites afin de faire cesser ses rejets chroniques de métaux lourds dans le milieu naturel. Il était temps ! Cette réhabilitation annoncée à grand renfort de communication prévoyait en phase finale la végétalisation de tous les sites. Cette réhabilitation des sols a été confiée au groupe Séché, spécialiste des déchets et de la remédiation des sols dont le siège est à Changé en Mayenne. Avec du recul, la population aurait du se méfier. Séché avait déjà sa petite idée. Pourquoi végétaliser des terrains qui pourraient être utilisés à une activité ? Un deal a vraisemblablement été conclu dès l’accord de marché de dépollution entre Umicore et Séché afin de pouvoir construire sur ces terrains réhabilités et rachetés à Umicore par Séché, une usine de traitement et de stockage de déchets. Rajoutons que, dès le début, quelques élus, au conseil général de l’Aveyron mais aussi des délégués du syndicat des déchets (SYDOM 12), principalement de droite, ont vu cela d’un très bon œil. Ils ont donc décidé de ne pas renouveler après 2020 le partenariat qui les liait avec le syndicat des déchets du Tarn (Trifyl), prétextant qu’il fallait traiter les déchets aveyronnais en Aveyron. A une gestion publique des déchets, ils ont préféré choisir un projet privé, plus onéreux pour les foyers aveyronnais.
La logique aurait voulu que le nouveau centre de traitement et de stockage de déchets départemental se situe au centre de l’Aveyron, près des lieux qui produisent le plus de déchets, c’est à dire entre Rodez et Millau. Et bien non !
L’entreprise millavoise de BTP Sévigné a bien essayé d’installer un projet sur le Lévezou entre Pont-de-Salars et Millau où la densité de population n’est que de 11 habitants/km2, mais la FDSEA et les élus locaux n’en ont pas voulu. Il n’a pas insisté car un autre projet et un autre lieu étaient en réserve.
Sévigné s’est alors allié à Séché pour créer une société appelée Solena.
Solena s’est donc replié sur Viviez, sur les terres de Séché où les élus locaux en mal d’idées pour développer leur territoire ont accueilli ce projet à bras ouverts.
Ce futur équipement (s’il voyait le jour) serait situé à Viviez (densité de 200 habitants/km2) à 300 mètres des premières habitations et à 200 mètres d’une usine classée Seveso seuil bas.
Les habitants de l’Aveyron et encore moins ceux de Viviez n’ont bien sûr pas été consulté dans ses magouilles entre industriels et notables locaux.
Si les élus locaux sont favorables à ce projet, il en est tout autre pour la population ! Un collectif contre ce projet a de suite été créé, vite transformé en association : ADEBA (Association pour la Défense de l’Environnement du Bassin et ses Alentours). Une association très active qui organise depuis plus d’un an des manifestations, des réunions d’information sur le projet, des concerts de soutien… mais engage aussi une réflexion pour une prévention et une gestion économe, écologique, citoyenne et solidaire des déchets, notamment avec la participation de Thibault Turchet de l’association Zéro Waste France. Ils ont également initié une rencontre avec le journaliste Philippe Gagnebet auteur de deux ouvrages sur l’écosytème Darwin à Bordeaux et sur la commune de Loos-en-Gohelle, pour débattre avec la population locale d’un autre modèle économique qui fait la part belle à l’écologie et la solidarité.
Pas plus tard que fin décembre, l’association a appris à travers quelques lignes d’une délibération du conseil communautaire de Decazeville Communauté, ce qu’elle entrevoyait depuis longtemps : ce projet aveyronnais excentré bizarrement au nord-ouest du département à Viviez, accueillerait vraisemblablement aussi une bonne partie des déchets du département du Lot mais aussi du Cantal. Les habitants sont bien sûr très remontés. D’autant que le projet prévoit un procédé de TMB (tri mécano-biologique) des déchets maintenant banni par la Loi de Transition Energétique qui préconise avant tout, le tri à la source des biodéchets. Ce procédé de TMB a été rejeté maintes fois par les Cours administratives d’appels, notamment le 12 décembre dernier pour un TMB-incinération déjà construit à Rochefort.
L’association est bien sûr consciente qu’il faut traiter les déchets même s’il faut avant tout éviter d’en produire. Mais le tri à la source des biodéchets et leur traitement proche, le recyclage, le réemploi, la réparation avec la multiplication de petites entreprises du secteur de l’économie sociale et solidaire comme Regain à Figeac, la mise en place rapide de la redevance incitative seule à même de faire baisser la quantité de déchets… doivent éviter des monstres comme Solena. Il faut arriver réellement vers le zéro déchet en décharge ou en incinération tout en gardant une gestion publique des déchets.
Comme on s’en doute, Solena ne veut bien sûr pas entendre ces propositions. Le SYDOM 12 et les élus locaux non plus.
Le combat semble inégal entre une multinationale des déchets portée localement par son actionnaire Marc Sévigné, membre influent de la Chambre de commerce et d’industrie de l’Aveyron mais aussi de celle de la Région Occitanie, et une petite association qui n’a pas de moyens financiers.
Mais l’ADEBA y croit et espère, comme l’a dernièrement fait l’association ADRISE dans les Hautes-Pyrénées, mettre définitivement un terme à ce projet destructeur.
En 2018 et 2019, l’ADEBA va intensifier ses actions, notamment au moment de l’enquête publique pour l’autorisation d’exploiter. Mais elle souhaite déjà mobiliser la population pour l’enquête publique pour la modification des PLU (Plan Local d’Urbanisme) de Viviez et d’Aubin, car pour le moment, il est impossible de construire sur les terrains rachetés par Séché.
Elle va également sensibiliser les habitants, les élus et les associations environnementales du Lot et du Cantal et les inviter à se mobiliser contre le projet démentiel Solena à Viviez et à inventer sur leurs territoires des alternatives à ce genre d’équipement.
Photos :
- Coupures de presse de 1986 relatant une grave pollution des eaux du Lot par l’entreprise Vieille-Montagne de Viviez. Ce n’était pas la première.
- Une vue actuelle de Viviez :
- C’est sur le crassier instable de plus d’un millions de m3 de déchets industriels contenant du cadmium, du zinc, de l’arsenic… situé à gauche, que serait installée l’usine de traitement des déchets, à 200 mètres de l’usine SNAM classée Seveso seuil bas et à 300 mètres des premières maisons de Viviez,
- Le centre de stockage de déchets ménagers serait lui situé dans l’Igue du Mas que vous apercevez au dessus de Viviez. Cette igue vient d’être débarrassée de 1 million de m3 de déchets industriels toxiques et Solena prévoit d’y mettre jusqu’à 2 millions de m3 de déchets ménagers. Cette igue recèle une châtaigneraie remarquable où logent des scarabées pique-prunes et toute une faune et une flore intéressante.
Vous pouvez signer la pétition en ligne « NON au projet Solena, OUI aux alternatives qui a déjà plus de 4 500 signataires :
https://www.mesopinions.com/petition/nature-environnement...
Vous pouvez suivre l’actualité de ce projet sur la page Facebook de l’ADEBA régulièrement tenue à jour :
https://www.facebook.com/pg/nonauprojetsolena/
Mail : 12adeba@gmail.com
Le site d’information sur l’écologie « Reporterre » a consacré un article en Juillet dernier, écrit par Grégoire Souchay venu enquêter sur place :
https://reporterre.net/Dans-l-Aveyron-bataille-entre-la-g...
Le journal alternatif aveyronnais « L’Empaillé » a consacré quatre pages à ce sujet dans son n° 3 de janvier 2017 :
https://reporterre.net/IMG/pdf/l_empaille_2017_-_dossier_...
Lire : “ La fabrication d'un héritage encombrant - Les pollutions métallurgiques de Viviez “ – A. Debourdeau – C.Gramaglia – 2013 – A partir de la page 335 : http://technique-societe.cnam.fr/medias/fichier/debordeme...
Etude Cassiopée (InVS) : http://invs.santepubliquefrance.fr/fr../layout/set/print/...
13:11 Publié dans Environnement, Politique locale, Vallée du Lot | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : viviez, aubin, solena, déchets | | Facebook | | Imprimer |
30/11/2017
Decazeville et le Bassin ne doivent plus accueillir de cirques avec des animaux sauvages
Ce n’est pas la première fois que je demande que Decazeville n’accueille plus de cirques avec des animaux sauvages.
Je m’étais d’ailleurs exprimé sur ce sujet en conseil municipal il y a environ un an.
29 pays dans le monde interdisent les cirques avec animaux dont 19 dans la seule Union Européenne. En France, une soixantaine de communes ont pris des arrêtés pour interdire ces cirques, mais surtout, beaucoup refusent désormais l’accès aux cirques sur leurs espaces publics sous des prétextes futiles et divers, ne voulant hypocritement vexer personne.
Qu’attendent les communes du Bassin pour ne plus accueillir ces cirques et proposer au contraire des spectacles de qualité de cirque contemporain ? Certes, cela ne coûte pas cher aux collectivités d’accueillir des cirques avec animaux, mais ces communes montrent une image rétrograde, sans compassion pour les animaux.
Millau, qui n’accueillera pas le cirque Amar, propose par exemple un spectacle de cirque contemporain : Casus Circus. Des tas de compagnies de cirque contemporain ne demandent qu’à montrer leurs spectacles.
Mais il existe aussi des cirques traditionnels qui n’ont pas de numéros avec des animaux et qui n’ont pas de ménageries.
Soit les cirques évoluent en supprimant les spectacles avec animaux et les ménageries, et certains heureusement l’ont compris, soit ils mourront.
Mise à jour - 17h08
Decazeville n’existe plus, la ville est devenue Amarville !
Treize jours avant la première représentation, les panneaux d’abribus et autres “sucettes“ municipaux ont été réquisitionnés. Réservés normalement à des animations culturelles de la ville, la mairie a semble-t-il décidé de tout laisser à Amar. Il faut aussi dire que depuis 2014, la programmation culturelle de la ville, puis de la communauté de communes, est réduite à peau de chagrin et que ces panneaux sont malheureusement souvent libres.
Les panneaux municipaux réservés normalement à l’affichage des associations et à l’affichage d’opinion sont aussi bariolés entièrement aux couleurs d’Amar.
Les kakémonos et autres matériels publicitaires ne vont pas tarder à envahir les mats d’éclairage public et autres lieux de la commune et des communes environnantes.
Encore treize jours à vivre ce cauchemar
Souhaitons qu’une prochaine municipalité courageuse arrête cet enfer pour les animaux et pour les habitants du Bassin.
Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir
Photos : ilc - Licence Creative Commons
Articles de presse de Centre-Presse
17:10 Publié dans Environnement, Politique locale, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | Imprimer |
09/11/2017
Inauguration du parc photovoltaïque de la Découverte : opération de « greenwashing » de Decazeville Communauté
Depuis la genèse de ce projet de parc photovoltaïque jusqu’à sa réalisation, en passant par le choix de l’entreprise, l’enquête publique et les divers permis de construire ou de défrichement… on peut vraiment dire que ce projet a cumulé les atteintes à l’environnement et les entraves à la participation citoyenne.
Passons rapidement sur le fait d’avoir cédé ce projet à une entreprise privée au lieu de le gérer directement en créant une SCIC ou une SEM avec la participations des collectivités locales et des citoyens qui l’auraient souhaité, comme cela se fait maintenant de plus en plus. Nous aurions alors été la première collectivité de l’Aveyron a engager cette démarche innovante. La ville de Carmaux a choisi de créer une SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif) pour créer des projets d’énergies renouvelables. Rappelons que Carmaux a également repris le Salon Eco-Energies que la communauté de communes Decazeville-Aubin (CCDA) a lamentablement abandonné.
Cette possibilité de parc coopératif ou participatif a été évacuée rapidement à mon grand regret au sein de la commission créée pour travailler sur le projet du parc photovoltaïque.
Comme a été décidé, à l’initiative du président de la communauté de communes et contre l’avis de la commission et du bureau d’études chargé par la CCDA d’accompagner ce projet, le choix de l’entreprise retenue pour construire ce parc. Pourtant, la commission et le bureau d’études avaient choisi le mieux disant selon des critères bien définis dans l’appel d’offre. Les explications alambiquées du président de la communauté de communes ne m’ont bien sûr pas convaincu. L’entreprise évincée arbitrairement par le président de la communauté de communes, car elle ne lui semblait pas “assez solide“ financièrement, vient d’être rachetée par Direct Energie pour 344 millions d’euros.
Passons sur l’enquête publique qui n’a pas servi à grand chose puisque des permis de construire se sont succédés à la suite, modifiant complètement ce projet, le dernier datant de début 2017… une fois le projet pratiquement installé.
Certaines zones d’implantation qui ne gênaient personnes ont été supprimées (la zone sur le terril de Palayret par exemple) et d’autres ont été étendues, sacrifiant des forêts plantées il y a une vingtaine d’années et supprimant, à l’initiative de la communauté de communes, des chemins très fréquentés par les promeneurs et les randonneurs malgré mes interventions et celle de l’Association de Sauvegarde et de Gestion de l’Environnement d’Aubin.
Tout cela avec le désintérêt et l’atonie des élus decazevillois pourtant alertés en conseil municipal.
Disons le tout clair, le Parc intercommunal a été massacré par ce projet.
Mais ce n’est pas tout.
On peut également dire que le volet social et économique a été complètement oublié dans ce dossier. C’était pourtant un point important de ce projet. Alors que l’on nous avait promis lors de la phase du choix de l’entreprise retenue pour porter ce projet que certaines entreprises du Bassin pourraient participer à sa construction, cela n’a malheureusement pas été le cas. Il suffit de regarder le panneau de chantier. Pas une seule entreprise du Bassin. Non pas que nous n’ayons pas sur le Bassin d’entreprises à même de réaliser certains travaux, mais le choix de Valeco était visiblement de réaliser des économies, notamment sur la main d’œuvre, et de travailler avec des entreprises avec qui elle a sûrement l’habitude de travailler. Fussent-elles espagnoles, polonaises ou d’autres entreprises avec des travailleurs détachés payés au rabais.
Je ne vais épiloguer sur le volet pédagogique qu’aurait pu apporter ce parc. Il va être réduit un minimum.
Certains, lors de l’inauguration de ce parc, vont sûrement vanter les retombées économiques de ce parc. Mais elles seront minimes et il y avait surtout beaucoup mieux à faire.
Il faudra bien tirer un bilan de la conduite de ce projet par la communauté de communes, mais aussi par la mairie de Decazeville qui ne s’est pas montré des plus actives dans ce dossier. Visiblement, la mairie préfère le jet ski sur le lac ou les motos sur les pentes pour le parc intercommunal.
Malheureusement, les élus locaux semblent prendre les mêmes mauvaises méthodes pour imposer le projet Solena à Viviez et Aubin.
Sauf que là, la résistance des habitants s’organise. Comme elle s’organise contre la TEOM (taxe d’enlèvement des ordures ménagères)
Il serait peut-être temps pour ces élus de tout arrêter et de revenir à un vrai dialogue avec les habitants tel qu’il avait été par exemple installé pour la construction de l’Agenda 21 du Bassin. Il est vrai que c’était à une autre époque... et avec d’autres élus.
La nature, plus forte que la bêtise et la cupidité ?
Je me suis rendu au printemps dernier sur le plateau de Nauquière pour voir si les orchidées que j’avais répertoriées avant la construction du parc photovoltaïque étaient encore là.
Certaines y étaient, malgré le trou réalisé pour la pose d’un poteau accrochant le grillage cernant le parc et le passage des engins de travaux publics. D’autres ont disparu.
Et les chemins ?
La communauté de communes avait demandé à Valeco d’englober des chemins dans son projet afin de “ ne plus avoir à les entretenir “.
Ces chemins étaient pourtant fréquentés par des randonneurs, mais aussi par les touristes et des promeneurs habitant notamment Combes. Le chemin venant de Combes permettaient de se rendre au belvédère au dessus de Decazeville et était facilement accessible pour les personnes à mobilité réduite.
Ce n’est malheureusement plus le cas.
La communauté de communes semble prendre conscience de ce problème et est en train d’essayer de recréer des chemins pour palier à son erreur.
Nous verrons bien à la fin, mais pour l’instant, ce nouveau chemin ressemble plus à un chemin de « contrebandier » qu’à une véritable voie accessible à tous, notamment pour les personnes à mobilité réduite, tel qu’il était il y a encore quelques mois.
Heureusement, il existe des territoires où les élus ont tout compris et favorisent des projets citoyens :
Lors des Rencontres TEPOS à Figeac en septembre dernier, j’ai apporté ma petite pierre à un projet citoyen intéressant en prenant des parts sociales dans la SCIC Céléwatt. Cette société coopérative a pour projet l’installation d’un parc photovoltaïque citoyen dans la vallée du Célé à Brengues.
La Région Occitanie aide ce projet. Lors du Salon Energaïa 2016 à Montpellier, sa vice présidente chargée de la transition écologique et énergétique, Agnès Langevine, appelait de ses vœux le développement d’une démocratie énergétique : « Nous allons passer d’une époque avec des grands opérateurs qui repéraient des gisements, venaient démarcher des élus avec une population qui souvent subissait ces grands projets, à l’inverse : des projets d’abord portés par les citoyens et les communes pour qu’elles retrouvent la main sur leur indépendance énergétique et que cela crée de l’emploi ».
Tout est dit.
Enercoop Midi-Pyrénées, dont je suis client et sociétaire est aussi partenaire de ce projet à Brengues, projet que vous pouvez vous aussi rejoindre en devenant sociétaire.
Voilà un projet dont j’irai avec plaisir à l’inauguration.
Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir
Toutes les photos sont de jlc (licence creative commons), sauf Celéwat (site internet de l'association, et photo de Brengues (DDM)
08:14 Publié dans Développement durable, Energie, Environnement, Politique locale, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : decazeville-aubinville, photovoltaïque, greenwashing | | Facebook | | Imprimer |
05/11/2017
Essor du vélo dans nos villes et sécurité routière
Le Cerema, Centre d’Etudes et d’expertise sur les Risques, l’Environnement, la Mobilité et l’Aménagement, est un établissement public à caractère administratif (EPA) sous la tutelle conjointe du ministère de la Cohésion des Territoires et du ministère de la Transition Ecologique et Solidaire.
Il est un centre de ressource indispensable pour les collectivités locales et leurs élus. Il participe également à la formation des professionnels, des élus, des associations dans les nombreux domaines dont il s’occupe. C’est notamment le cas pour tout ce qui touche à la mobilité tant des personnes que des marchandises.
Je participe régulièrement depuis des années aux journées d’échanges que le Cerema organise dans tout le grand sud-ouest dans le cadre de « Une voirie pour tous ». Ces journées sont très riches. Elles permettent de faire un point sur la législation qui évolue en permanence dans ce domaine et sur les pratiques qui évoluent également, suivant notamment cette législation, mais allant parfois au delà, la loi mettant parfois du temps à rejoindre la pratique.
Le Cerema vient d’éditer une série de fiches téléchargeables concernant l’évolution du code de la route en faveur des piétons et des cyclistes.
Certaines me semblent importantes pour nos petites villes et bourgs aveyronnais. Faciliter les déplacements des piétons et des cyclistes devrait être au cœur des politiques de mobilité de nos territoires.
D’autant plus que certains aménagements pour un meilleur partage de la voirie et des espaces publics entre tous les usagers ne demandent pas beaucoup d’investissements financiers.
Les fiches sur le double sens cyclable, la zone de rencontre, la zone 30 ont retenu toute mon attention, parce que ces aménagements constituent le minimum pour une circulation apaisée dans nos centres villes et centres bourgs et peuvent éviter de nombreux accidents.
Ces aménagements ont aussi bien sûr un impact positif sur la qualité de vie en matière notamment d’environnement sonore et de qualité de l’air.
La révision du Plan Global de Déplacements et du Schéma des Modes Actifs sur le territoire de Decazeville Communauté est une chance pour intégrer ces nouvelles recommandations du code de la route.
Alors, on s’y lance sur le Bassin ?
Plus de villes cyclables :
Amis cyclistes du Bassin, vous pouvez toujours répondre à ce questionnaire sur le baromètre des villes cyclables pour exprimer votre avis sur la cyclabilité de nos villes, notamment Decazeville. Déjà cinq personnes du Bassin ont répondu à ce questionnaire. Rejoignez-les en répondant à votre tour à ce questionnaire.
Rue Cayrade : toujours la vitesse !
Une nouvelle sortie de route s’est déroulée avant hier dans la rue Cayrade, au même endroit que les deux précédentes. Sans vouloir remettre en cause la bonne volonté des services de l’Etat et de la police nationale qui ont fait dernièrement une opération de sensibilisation par des contrôles de vitesse, la solution ne viendra que par des aménagements obligeant à réduire la vitesse et dans un meilleur partage de la voirie par tous les usagers de cette rue. Le code de la route le recommande : la voirie sur cette zone doit être aménagée de façon cohérente avec la limitation de vitesse applicable.
Cette rue mise en double sens cyclable éviterait des grands détours aux cyclistes et obligerait les voitures à adopter un comportement prudent et respectueux des autres usagers, notamment les plus vulnérables, piétons et cyclistes. Son aménagement en zone de rencontre me semble aussi indispensable tant pour la sécurité routière que pour l’essor de la fréquentation commerciale et la qualité de vie dans cette rue.
Photos :
- 3 fiches du Cerema
- Article de La Dépêche du Midi du 4 novembre 2017
- Baromètre des villes cyclables - ©FUB
09:04 Publié dans Développement durable, Politique locale, Société, Transports et mobilité, Véloroutes et voies vertes | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | Imprimer |