Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

08/03/2020

Municipales à Decazeville et sur le Bassin : que faire ?

decazeville-sam-viviez-laminoir-montplaisir.jpg

Jean-Louis Calmettes, conseiller municipal de Decazeville de 2001 au 6 décembre 2019, date à laquelle il a démissionné pour protester contre le vote favorable de la majorité municipale de M. Marty au projet Solena :

En 2014, l'équipe Marty nous promettait un « souffle nouveau ».

Ce souffle s'est révélé être en fait un mauvais relent des vieilles recettes du passé. Ce mandat qui se termine aura été en tout point détestable. Il aura été le mandat de la soumission aux lobbies de toutes sortes, celui de l'inaction face au réchauffement climatique et à la détérioration de notre environnement et celui du mépris de la population. Il aura aussi été celui d'une gestion autoritaire et brutale, tant vis à vis des conseillers municipaux que des agents de la commune.

Ce mandat a également vu l'arrivée il y a quatre ans du projet de centre de traitement et stockage de déchets appelé Solena, bien caché jusque là par les élus.

Ce projet, s'il était réalisé, serait une catastrophe pour tout le Bassin, tant d'un point de vue économique qu'environnemental, mais aussi au regard de la santé et du cadre de vie des habitants et de la valeur de leurs biens immobiliers.

Decazeville serait bien sûr fortement touché par les nuisances environnementales provoquées par ce projet et par l'impact négatif d'une telle installation sur l'accueil de touristes et de nouveaux habitants alors que cette ville perd déjà plus de 100 habitants par an.

J'encourage donc les électeurs à voter pour les listes de Pascal Mazet à Decazeville, de Laurent Alexandre à Aubin, de Jean Echeverria à Cransac et de Katia Langs à Viviez, listes qui s'opposent clairement au projet Solena, qui redonnent de la fraîcheur au débat démocratique et qui envisagent un avenir beaucoup plus serein et bienveillant pour les habitants du Bassin.

 

J'autorise bien entendu les candidats concernés et la presse quotidienne régionale à reprendre cette déclaration s'ils le souhaitent.

Photo : jlc

23/12/2019

Augmentation des tarifs du TUB : une mesure injuste et anti-environnementale

 

tub.jpg

Les élus communautaires ont donc décidé le 19 décembre dernier d'augmenter les tarifs du TUB pour 2020. Et pas qu'un peu : en moyenne les tarifs augmenteront de 30%, le ticket unitaire passerait lui de 0,50€ à 1€, subissant ainsi une augmentation de 100% ! Or le tarif unitaire est surtout utilisé par les personnes sans beaucoup de ressources financières et éprouvant des difficultés à effectuer des démarches pour obtenir des réductions, notamment par des abonnements.

Cette augmentation est donc avant tout une profonde injustice.

Tarifs TUB -CC-191219.jpg

Mais pas seulement pour ce motif. L'exploitation du TUB en lui même est excédentaire. Cette exploitation représente une dépense estimée pour 2020 à 464 633€ alors que le seul Versement Transport (taxe subie par les activités de plus de 11 salariés) représente une recette de 540 000€, auquel il faut ajouter la recette estimée de billetterie de 42 000€ et une compensation de la Région pour la desserte de la gare de Viviez en remplacement des bus Lio de 22 000€ (Voir tableau ci-dessous). Il faut certes rajouter aux dépenses une bonne partie des frais de personnel, pour être large les 2/3 des 67 000€ soit 44 600€, et quelques frais pour les charges externes de locaux, les autres services extérieurs et autres charges et les amortissements que l'on peut chiffrer à 50 000€. Ce qui fait une recette de 604 000€ pour des dépenses évaluées pour 2020 à 560 000€.

Budget prévisionnel 2020.jpg

Si vous rajoutez que la forte augmentation de l'exploitation du TUB prévue en 2020 (464 633€) par rapport à 2019 (350 912€) est certes due pour une petite partie à l'ouverture de lignes TUB vers les communes de la vallée du Lot (malheureusement largement compensée par la baisse du service sur les communes urbaines), mais surtout par le fait que la communauté de communes s'est rendue captive à la société qui exploite ce service en vendant en 2015 les bus qui lui appartenait.

Cela a certes permis à la communauté de communes d'engranger une somme importante qui compense les déficits actuels, mais cette vente à fragilisé l'autonomie de Decazeville Communauté par rapport à un futur marché public. Les concurrents ne vont pas être nombreux à répondre à l'appel d'offre.

En effet, les entreprises de transport rechignent à répondre à des appels d'offres pour exploiter un service de transport collectif sur un petit territoire comme le nôtre lorsqu'elles sont obligées d'acheter le matériel roulant. De plus, les contrats sont plus longs pour permettre à l'entreprise retenue d'amortir le coût d'achat du matériel roulant : cinq ans au lieu de trois ans. Nous sommes donc plus dépendant d'une entreprise et pendant plus longtemps.

On peut regretter la vente des bus par Decazeville Communauté qui avait pourtant bénéficié en 2012 de subventions importantes pour acheter des bus dans le cadre du dispositif pour les Pôles d'Excellence Rurale.

 

Mais malgré cette hausse de l'exploitation du TUB en grande partie due à une gestion hasardeuse de Decazeville Communauté, le service du seul TUB est tout de même excédentaire.

C'est donc totalement injuste d'augmenter les tarifs de ce service utile à la population, notamment pour ceux qui n'ont pas d'autres moyens de transport.

 

A la réunion de la commission Transport & Mobilité du 26 décembre dernier, d'autres pistes avaient été évoquées pour faire évoluer le service du TUB.

Il a notamment été évoqué, avant que la plupart des élus le refuse, le principe de la gratuité du service. En effet, la recette estimée de la billetterie du TUB ne représente que 42 000€ pour 2020. Cela me semble surestimé, même avec l'augmentation prévue, car cette recette était de 30 927€ en 2018.

La billetterie scolaire représente une recette de 45 000€ et celle du TAD une recette de 7 000€ soit un total de recette, TUB comprise, de 94 000€ sur un budget global de 1 236 957€, soit 7,60% du budget.

 

Je comprend très bien que la plupart des villes ne peuvent pas faire les transports collectifs gratuits car ce serait impossible sans un soutient fort de l'Etat. Mais de plus en plus de communes, notamment les villes moyennes ou petites villes qui ont une part de recette de la billetterie comprise entre 5% et 10% du budget total des transports passent à la gratuité. C'est le cas par exemple pour Gaillac, Castres, Figeac, Cahors, Saint-Flour, Villeneuve-sur-Lot...

Se priver de 90 000€ euros de recette n'est pas la mer à boire ! D'autant plus que la gratuité procure aussi des avantages financiers importants : pas besoin de contrôleurs dans les bus, pas besoin de gestion des recettes, pas de vente de titres de transport dans les bus qui baisse la vitesse commerciale des bus, génère des retards et gène les chauffeurs lorsqu'il faut rendre la monnaie, sans parler du dépôt d'argent par les chauffeurs qui peut être source de malveillance...

 

Concernant le déficit prévu du service transport, il a été évoqué à la commission Transport & Mobilité du 26 novembre des pistes pour équilibrer le budget, car équilibrer ce budget est obligatoire par la loi.

C'est de toute façon ce que font toutes les AOM, souvent sans augmenter le prix de la billetterie.

Decazeville Communauté à malheureusement choisi la solution d'augmenter les tarifs en même temps que de baisser la qualité du service sur les communes urbaines.

Il avait été évoqué la possibilité d'équilibrer les comptes de ce budget en augmentant la recette venant des communes (parts communales) qui représentent 128 000€ (12%) au prochain budget prévisionnel. A charge ensuite à Decazeville Communauté de rendre cette opération indolore pour les communes en reversant une somme identique dans les dotations de compensation versées aux communes.

Certes, le service serait virtuellement en déficit, mais pas moins que d'autres services de la compétence de la communauté de communes comme les médiathèques (je m'empresse de dire que je suis bien sûr favorable à ces médiathèques) ou le développement économique.

Le même conseil communautaire qui a voté la hausse des tarifs du TUB a voté une subvention d'équilibre du budget général vers le budget développement économique de 1 336 700€ en section investissement et de 557 000€ à la section fonctionnement. Tout comme a été voté à ce conseil une suspension des versements de loyers à la SNAM.

Il s'agit donc bien de choix politique.

Il me semble très important d'aider les habitants de notre territoire dans leurs déplacements.

Voulons-nous un service de transports collectifs performant et pas cher, voire gratuit, pour attirer de nouveaux habitants et de nouveaux usagers en complément des modes actifs (vélo et marche) et lutter ainsi plus efficacement contre les effets du réchauffement climatique et améliorer la qualité de l'air de notre territoire qui en a fortement besoin ?

A cette question, je répond par la positive.

La solution d'augmenter les tarifs du TUB en même temps que l'on baisse les services sur les communes urbaines est une mauvaise solution.

 

Enfin, on peut également réfléchir à la reprise en régie totale ou partielle de ce service. Il faudrait certes racheter des bus, mais il faut étudier cette option car les coûts de fonctionnement pour une gestion déléguée telle que prévue actuellement risquent d'être exorbitants à l'avenir, du fait de la vente des bus et de notre dépendance à une entreprise privée.

Des appels à projet venant de l'Etat pour améliorer les services de transports collectifs sont régulièrement proposés. A nous de saisir la perche.

 

Addenda du 2 janvier 2020 :

Decazeville Communauté a fait paraitre un rectificatif dans l'édition du 2 janvier de la presse locale :

decazeville,transports collectifs,tub

Je me dois d'apporter quelques précisions : 

Les arrêts des Bonnières seront certes maintenus, mais sur une ligne de la Vallée du Lot... qui ne circulerait que le mercredi après-midi et le vendredi matin. Pas plusieurs fois par jour et tous les jours comme actuellement. Il y aura donc bien une baisse importante de la qualité de service du TUB sur les Bonnières.

Par ailleurs la suppression du service du TUB vers Combes supprimerait de fait les arrêts réguliers (plusieurs fois par jour) entre Combes et Decazeville, dont La Croix du Broual, Miramont et éventuellement la place Decazes. Le TAD (Transport à la Demande) prévu pour remplacer cette suppression de ligne est beaucoup moins performant... et plus cher.

 

En Allemagne la Deutsche Bahn baisse les tarifs de ses trains pour lutter contre le réchauffement climatique. A Decazeville on fait le contraire. Désolant !

 

Photos : cliquez sur les photos et tableau pour les agrandir

1 - jlc

Tableaux 2 et 3 : Decazeville Communauté

Photo 4 - Article de Centre-Presse

18/12/2019

Des CSR seraient effectivement bien produits et brûlés à Viviez et à Aubin

Decazeville, cité des EnR.jpg

Si par malheur le projet Solena voyait le jour, la suite serait bien l'installation à Viviez ou à Aubin d'une unité de combustion pour brûler les CSR avec toutes les conséquences connues en matière de rejets toxiques.

Rappelons que les CSR (Combustibles solides de récupération) sont en grande majorité des matériaux pouvant être recyclés, plastiques, mousses, caoutchoucs, blisters... provenant de produits pétroliers, mais aussi bois, papiers, cartons, tissus... A cause de leur taille et de leurs mélanges entre eux, certains finissent dans la poubelle de déchets résiduels avec les biodéchets. Mais cela concerne aussi des déchets atterrissant en déchetteries ou des déchets d'activités économiques. Le bon sens voudrait que l'on enlève ces déchets de notre poubelle résiduelle, des déchetteries et des déchets des activités économiques et que l'on trouve des solutions de recyclage ou de réutilisation. Mais les industriels qui fabriquent ces matériaux et les industriels des déchets qui veulent les brûler ne sont bien sûr pas d'accord avec cette solution. Le gâteau à se partager sur le dos des consommateurs et des contribuables est bien trop juteux ! D'autant plus que, comble de la bêtise, nos responsables politiques (voir annexe 9 de ce document et l'article ci-dessous du Canard Enchaîné) ont exempté en 2016 ces CSR de TGAP (Taxe générale sur les Activités Polluantes) qui va passer prochainement à 65 € la tonne, de contribution Climat Energie (CCE) et bénéficient même d'un taux réduit de TVA (5,5 %) sur la chaleur produite. Le pactole assuré pour cette filière qui est de plus peu créatrice d'emplois !

La chaudière verte carbure aux plastiques.jpg

Pour Zéro Waste France, la filière de combustion des CSR interroge dans sa totalité : « même si certains CSR sont produits à partir de déchets « non recyclables » (techniquement et financièrement), c'est bien ce problème qu'il faut résoudre en amont notamment par l'éco-conception et la réduction de l'usage du plastique et autres produits contenus dans les CSR, au lieu de devoir développer des filières aval de combustion, court termistes. »

France Nature Environnement est également très critique avec cette filière : CSR, une filière à surveiller

Séché qui a déjà un site en fonctionnement (Changé (35)), a également deux projets de « valorisation » des CSR retenus dans un récent Appel à Manifestation d'Intérêt (Rétiers (35) et Saint-Vulbas (01)). Il est plus que probable que Solena (détenu à 60% par Séché) concoure à son tour à un prochain appel à projet (si ce n'est déjà fait pour celui de 2019), d'autant plus qu'il semble que Decazeville Communauté appuierait ce projet à travers une nébuleuse « Cité des énergies renouvelables ». Comme si brûler des produits fabriqués en grande partie avec des produits pétroliers ou des produits recyclables constituait une énergie renouvelable ! On tombe sur la tête !

Le dossier est téléchageable ci-dessous :

Decazeville, Cité des energies renouvelables - solena.pdf

Mais le dossier de Decazeville Communauté, préparé vraisemblablement avec Solena et déjà présenté à des partenaires publics pour des participations financières il y a plus de six mois (1), n'emploie pas le terme de chaufferie, ni d'incinérateur mais, hypocritement, de « valorisation énergétique » des CSR. Mais comment serait produite cette énergie (chaleur ou électricité) à partir des CSR ? Pas par gazéification puisque Solena l'a exclu de son projet, mais par la combustion de ces produits, associée éventuellement à une cogénération. Solena joue bien sûr avec les mots et, contrairement à ce qu'elle prétend dans son communiqué à la presse, l'entreprise a bien l'intention de traiter les CSR sur le Bassin de Decazeville.

Decazeville Communauté, qui s'est bien gardé comme à son habitude de consulter la population riveraine, précise même dans son dossier que ce projet pourrait voir le jour en 2020 !

S'il fallait une preuve de plus, elle figure dans le compte-rendu du dernier comité syndical du SYDOM, celui du 11 décembre 2019, où il est clairement dit dans la délibération n° 20191211-10 en fin de compte-rendu, concernant la valorisation énergétique sous la forme de CSR des refus de tri, que : " cette valorisation est également prévue sur la future unité de valorisation et de traitement des déchets ménagers et assimilés sur le territoire du SYDOM AVEYRON ".

En se proposant pour gérer les déchets ménagers aveyronnais, Solena applique en fait la stratégie marketing du "pied dans la porte", stratégie bien connue de la grande distribution par exemple. Une fois ce marché obtenu grâce notamment aux élus locaux, l'entreprise va étendre ses activités sur les terrains dont elle est propriétaire, c'est à dire plus de 122 ha. Gérer les 110 000 tonnes de déchets ménagers aveyronnais (déjà surestimé) n'est qu'une première étape. Si c'est Solena qui est malheureusement choisi par les délégués du SYDOM 12 pour gérer les déchets aveyronnais, il y aurait bien une unité de "valorisation énergétique" des CSR à Viviez.

Mais déjà, sachez que le centre de déchets dangereux de Montplaisir pourrait accueillir, selon un arrêté récent de Madame la Préfète, des déchets dangereux issus "des territoires intercommunaux voisins de la communauté de communes Decazeville Communauté". Nous sommes loin de ce qui était prévu dans le dossier de l'enquête publique Montplaisir.

origine géographique des déchets.jpg

Et quels déchets Solena pourrait bien traiter par la suite à Viviez et Aubin ? Déchets d'activités de soins ? Les pneumatiques ? Les déchets d'origine animale ? Les déchets nucléaires puisque Séché a une filiale dans ce domaine ?...

Sans parler que les quantités de déchets que Solena pourrait accueillir à Viviez et Aubin seraient vraisemblablement fortement augmentés comme Séché le fait régulièrement pour son établissement de Montech : la DRIMM.

Ces activités se réaliseraient avec des créations d'emplois minimes et peu valorisants. Mais surtout ces activités plongeraient notre territoire dans une spirale négative qui ferait fuir les habitants et les entreprises plus vertueuses et créatrice d'emplois qui ne souhaiteraient pas être voisines de telles activités.

Stoppons immédiatement le projet Solena à Viviez et Aubin avant que le Bassin ne devienne la poubelle de l'Occitanie et même du sud de la France !

Stoppons immédiatement le projet Solena, prévu à 300 mètres des premières habitations de Viviez et à 200 mètres d'une entreprise classée Seveso, avant que le Bassin ne devienne un nouvel AZF ou Lubrizol !

 

(1) Ce dossier m'a été indiqué par le conseiller régional de la France Insoumise Guilhem Serieys lors de sa présentation en commission permanente du Conseil Régional d'Occitanie en juin dernier. Je l'en remercie.

08/12/2019

Conseil municipal du 3 décembre : Avis pour le projet Solena

Decazeville,Viviez,Aubin,déchets,environnement,

Lors de ce conseil municipal, nous devions donc donner un avis pour le projet de centre de traitement et de stockage de déchets prévu sur Viviez et Aubin, appelé Solena.

Ce projet, contesté par une grande partie de la population, a fait l'objet d'une note pour le moins succincte pour ce conseil municipal. Une note qui n'est sûrement pas en accord avec l'article L. 2121-12 du CGCT, qui précise que le maire est tenu d'adresser aux conseillers municipaux, dans les communes de 3 500 habitants et plus, une note explicative de synthèse sur chacune des affaires soumises à délibération, avec l'ordre du jour. Pour permettre aux conseillers de disposer d'une information suffisante leur permettant de remplir leur mandat, cette note de synthèse doit être suffisamment précise sur les motifs, les conditions et la portée de la décision que le conseil municipal est appelé à prendre.

Decazeville,Viviez,Aubin,déchets,environnement,

La note pour ce point n'est pas du tout précise sur les motifs, les conditions et la portée de la décision de l'avis que nous devions prendre.

Quand à la présentation du projet en lui même par le maire, et d'un projet de délibération comportant des réserves qui a donc été connu au dernier moment par les conseillers municipaux, elle a été des plus courte et des plus imprécise.

Mon collègue Jean-Pierre Vaur a pris la parole pour dire son opposition à ce projet en argumentant sur certains points que je me permettrais de reprendre en les précisant.

Personne de la majorité n'a souhaité prendre la parole. C'est dire de l'intérêt de ce sujet pour les élus de cette majorité... ou la peur de contredire le chef.

J'ai alors pris la parole : vous avez ci dessous le texte intégral de mon intervention que j'avais bien entendu préparé comme à chaque intervention.

 

« Alors oui, je suis en colère sur la manière dont a été porté ce projet sur notre territoire, sur le refus des élus d'informer et de dialoguer avec la population, pendant qu'ils recevaient à bras ouverts de multiples fois les dirigeants de Solena et Séché.

Je suis en colère contre la supercherie fomentée par les entreprises et les élus pour imposer ce projet sur notre territoire. Car ce projet est le fruit d'une collaboration étroite entre plusieurs entreprises et quelques élus. Tout était vraisemblablement déjà décidé quand Umicore a confié la « dépollution » de ses sites à Séché, pour ensuite vendre ses terrains ainsi « dépollués » à l'entreprise « dépollueuse » qui souhaitait dès le départ installer ici un énorme centre de traitement et stockage de déchets. Il ne fait aucun doute que certains élus étaient bien sûr dans la confidence et qu'une stratégie était en place pour pousser ce projet dans certaines structures : conseil départemental, SYDOM, CCBDA...

Decazeville,Viviez,Aubin,déchets,environnement,

En 2009, le maire de Viviez disait haut et fort face aux rumeurs qui courraient dans Viviez qu'il ne serait pas possible d'installer une décharge à l'Igue du Mas, parce que le PLU de Viviez l'interdisait.

Qu'à cela ne tienne ! On modifie le PLU ! Et c'est le même maire de Viviez, vice-président à l'urbanisme à Decazeville Communauté qui s'en charge, sous couvert bien sûr du président et des autres vices-présidents dont vous même, monsieur le Maire. Comment voulez-vous que les gens aient confiance aux élus avec de tels comportements ?

 

Ce dossier comporte de nombreuses incohérences, sûrement volontaires :

  • Il est prévu par exemple le transfert des déchets par transporteur du centre de traitement situé à Dunet au centre de stockage situé à l'Igue du Mas

    • Mais le projet n'exclu pas ce transfert par camions, donc la traversée de la RD5, et donc vraisemblablement la construction d'un giratoire. Au frais de qui ? Solena ? Sûrement pas, ce seront les contribuables aveyronnais qui payeront !

  • Il est prévu une exploitation de l'ISDND de manière traditionnelle

    • Mais le dossier n'exclu pas le mode bioréacteur (coût et techniques différents...)

 

La délibération de Decazeville Communauté que vous avez voté tout à l'heure est proprement ahurissante :

C'est en fait la reproduction de la plaquette commerciale et des affirmations de Solena dans le dossier d'enquête, sans aucune réflexion propre à la Communauté de communes.

  • Affirmer que 39 emplois directs et entre 100 et 120 emplois directs seraient créés dans ce dossier est totalement fantaisiste.

    • Le PDPGDND de l'Aveyron de 2013 chiffrait à 16 emplois la création d'un PTMB et d'un ISDND pour traiter les déchets aveyronnais.

      • En sachant que des emplois seraient détruits ailleurs, dans le Tarn bien sûr, mais aussi en Aveyron (la gestion des déchets de déchetteries fait déjà l'objet de marchés des communautés de communes avec des entreprises locales (Braley, Véolia, Boudou...). C'est pareil pour les DAE que Solena souhaite s'accaparer. Solena supprimera en fait de nombreux emplois en Aveyron, plus qu'elle ne pourra en créer.

  • Permettre l'émergence de technologies de pointe ?

    • Il faut savoir que les TMB sur ordures ménagères brutes sont interdits de fonctionner par les tribunaux administratifs et les cours d'Appels tant ce processus est mauvais

  • Proposer au SYDOM 12 une offre locale de traitement des déchets ménagers du département répondant aux exigences de la LTECV ?

    • Mais le département avait déjà une solution qui a été rejetée par les élus départementaux et les délégués du SYDOM 12, uniquement pour favoriser le projet Solena. La solution Trifyl était d'ailleurs beaucoup plus performante au regard de la LTECV que Solena, puisque Trifyl valorisera 80% des déchets résiduels tandis que Solena n'en valorisera à terme que 51%.

 

Ce projet est incompatible avec le PDPGDND de l'Aveyron.

Le PRPGD d'Occitanie n'étant pas encore adopté, c'est le Plan départemental de prévention et de gestion des déchets non dangereux (PDPGDND) de l'Aveyron, adopté en 2013, qui est toujours en vigueur et le projet SOLENA doit s'y conformer.

Decazeville,Viviez,Aubin,déchets,environnement,

Le PDPGDND prévoit que la future ISDND doit se situer dans une des zones BLANCHES figurant sur une carte établie au regard de tous les critères.

Comme le reconnaît SOLENA, le site de l'Igue du Mas est en zone ROUGE, « zone défavorable à l'implantation d'une ISDND ».

Mais par des manipulations fantaisistes, Solena tente dans son dossier de faire rentrer l'Igue du Mas dans les zones blanches. C'est malheureusement impossible au regard des critères de la proximité de tiers, de la proximité d'activités anthropiques, de la géologie et de l'hydrogéologie.

 

Un projet excentré, loin des principaux lieux de production de déchets aveyronnais :

Le projet SOLENA se situe à l'extrémité nord ouest du département de l'Aveyron, loin des secteurs les plus peuplés comme l'agglomération ruthénoise et le millavois qui produisent le plus de déchets. Ce qui obligera à faire parcourir de longues distances aux déchets de tout le centre et de tout le sud du département, avec des effets négatifs sur les consommations d'énergie, la pollution atmosphérique, les rejets de gaz à effet de serre et les risques d'accidents.

Decazeville,Viviez,Aubin,déchets,environnement,

Une étude du SYDOM, révélée par M. le président du SYDOM lors d'une rencontre avec l'ADEBA à laquelle j'assistais, notait même que le projet Solena n'apportait aucune amélioration par rapport au projet Trifyl en matière d'impact environnemental du transfert des déchets des quais de transfert aveyronnais vers ces deux lieux de traitement.

 

Dans l'Avis de l'Autorité environnementale inclus dans le dossier d'enquête, la Mission régionale d'autorité environnementale (MRAe) écrit à ce sujet :

« Compte tenu des modifications importantes de gestion des déchets dans l'Aveyron liées au projet, la MRAe recommande que l'étude d'impact soit complétée par une analyse comparative plus détaillée des modalités de gestion actuelles et futures des déchets à l'échelle du département, portant notamment sur les kilomètres parcourus par les véhicules de transport de déchets, les émissions de gaz à effet de serre et la consommation d'énergie associées. »

Cela montre que la MRAe se pose des questions sur le choix qui a été fait par SOLENA pour l'implantation de l'usine de traitement et de l'ISDND.

A ce jour, nous n'avons pas de nouvelle de cette analyse comparative demandée par la MRAe.

 

L'enquête publique relative au projet de Plan régional de prévention et de gestion des déchets d'Occitanie (PRPGD) s'est déroulée du 3 juin au 4 juillet 2019.

Dans les conclusions de la commission d'enquête, on trouve un paragraphe intitulé « Le positionnement des sites de collecte / traitement en Aveyron et plus généralement l'optimisation des kilomètres parcourus par les déchets ». On y lit notamment ceci :

« C'est pourquoi la commission d'enquête s'inquiète du schéma général qui semble s'envisager sur le département de l'Aveyron, avec une modernisation du centre de tri de Millau et un site de traitement à Viviez, tous deux très excentrés et diamétralement opposés au barycentre des populations aveyronnaises et des pôles d'activités, incontestablement situés près de l'agglomération ruthénoise.»



Un Rapport de 2019 de la Chambre régionale des comptes d'Occitanie pour le compte du SYDOMnote que ce projet est surdimensionné, mais il critiquait aussi le positionnement géographique de Solena :

« Le site pressenti par des investisseurs privés (SOLENA) est sur les communes de Viviez et d'Aubin, soit en limite Nord-Ouest du département de l'Aveyron, à 5 kilomètres à peine du quai de transfert réalisé par le SYDOM, en 2014, à Decazeville. A l'évidence, une telle implantation va à l'encontre des objectifs initiaux du SYDOM qui soulignait, en 2012, que : « (...) la simple logique environnementale et économique conduirait à retenir comme zone préférentielle un site à proximité des principaux gisements et situé en zone dite blanche ».

Les principaux gisement de déchets se situent en région ruthénoise et les zones blanches ne manquent pas dans ce secteur, y compris dans la périphérie de Rodez.

 

Ce projet aurait un fort impact sur les espèces protégées :

Comme le montre bien l'Etude d'impact du dossier, et comme le démontre fort bien l'étude de Christian Conrad, naturaliste à l'APIFERA, invité durant quatre jours par l'ADEBA pour parcourir les sites, la réalisation du projet SOLENA aura des impacts importants sur les milieux naturels et sur de nombreuses espèces animales, avec notamment le défrichement de 4,6 hectares à l'Igue du Mas, ce qui est une hérésie dans cet espace riche en biodiversité en raison notamment d'une forêt de châtaigniers matures remarquables.

Contribution Christian Conrad.pdf

L'Etude d'impact présente les mesures d'évitement, de réduction et de compensation destinées à limiter ces impacts.

Cependant le maître d'ouvrage reconnaît, dans le Dossier de demande de dérogation aux interdictions de destruction d'espèces protégées, que ces mesures ne suffiront pas à éliminer totalement les atteintes aux nombreuses espèces protégées et à leurs habitats, d'où le dossier de demande de dérogation qui porte sur le nombre considérable de 60 espèces d'animaux : 1 insecte, 9 amphibiens, 5 reptiles, 32 oiseaux, 12 chiroptères et un mammifère terrestre (hérisson).

Je suis bien sûr totalement opposé aux dérogations demandées qui auront pour conséquence d'appauvrir la biodiversité pourtant en pleine expansion de ce secteur dans un contexte général d'effondrement de la biodiversité ordinaire en France et dans le monde.

Quant à des mesures de compensation telles que la création de mares ou l'aménagement de gîtes favorables aux reptiles et aux amphibiens, ça ne marche malheureusement pas.

 

Decazeville,Viviez,Aubin,déchets,environnement,

Je me suis ensuite penché sur les réserves formulées par Decazeville Communauté dans son projet de délibération :

  • Autoriser l'Igue du Mas à n'accueillir que des déchets ultimes :

    • Qui ira vérifier ? Le président de Decazeville Communauté ? Le maire de Viviez ? Avec la baisse continu du nombre d'inspecteurs des Installations Classées, Solena fera ce qu'elle voudra...

    • Comme a fait avant elle Umicore sur ce lieu. Sachez par exemple, que dans les déchets industriels de l'Igue du Mas enlevés en 2010, on a découvert 18 tonnes de Pentoxyde de Vanadium qui est un poison violent.

  • Garantir le respect des prescriptions notamment celles relatives à la maîtrise des nuisances olfactives à l'extérieur du site... :

    • J'ai visité de nombreux sites de traitement des déchets en Midi-Pyrénées et je peux vous dire que garantir qu'il n'y aura pas de nuisances olfactives, c'est impossible.

  • De ne pas nuire aux habitations du Crouzet et de la Peyrolière :

    • Mais ce sont tous les habitants de Viviez, Aubin et au delà qui vont subir les nuisances de cette activité. C'est d'ailleurs pour cela que le PDPGDND de l'Aveyron avait exclu ce site.

Decazeville,Viviez,Aubin,déchets,environnement,

  • De garantir la maitrise stricte des risques d'incendie :

    • L'industrie des déchets est l'activité industrielle la plus accidentogène en France et les incendies y sont malheureusement fréquents. Séché est d'ailleurs un spécialiste en la matière :

      • Le centre de tri de Séché à Changé a brûlé en 2014 dans les mois qui ont suivi sa mise en service.

      • Séché est aussi à l'origine avec sa filiale Tredi, d'un incendie monstre qui a duré un mois et intoxiqué des dizaines de pompiers sur le site de stockage de déchets dangereux de Stocamine dans l'est de la France.

    • Imaginez un incendie au centre de tri à Dunet situé à 200 mètres à peine et en surplomb de la SNAM, classée Seveso, et de l'entrepôt de logistique et des camions de ATL ? Imaginez les braises incandescentes qui retombent sur ces bâtiments et les effets désastreux qui peuvent en découler par effet domino ?

    • Imaginez un incendie dans les déchets de l'Igue du Mas, c'est malheureusement également fréquent, et les conséquences sur la forêt de châtaigniers matures tout autour et sur les habitations proches et même la SNAM ?

  • De revoir le tracé des servitudes :

    • Visiblement, Solena tient à ces 200 mètres de servitudes autour de l'Igue du Mas. C'est d'ailleurs un grave problème pour les exploitations agricoles locales et plus généralement pour les propriétaires des parcelles qui n'ont le droit d'user de leur propriété comme bon leur semble.

  • De réutiliser le transbordeur au lieu des camions sur la RD 5 :

    • Solena fera ce qu'elle voudra puisque il est bien noté dans le dossier que selon les contrainte économiques, il choisiront le transbordeur ou la route et les camions.

  • De maintenir et entretenir le chemin privé de Peyrolière à l'Igue du Mas :

    • Là aussi, ce chemin étant privé, Solena fera ce qu'elle voudra. La meilleure solution aurait été que le maire d'Aubin ne vende pas le chemin initial à Solena.

    • Et de toute façon, qui aura envie de fréquenter ce chemin si des déchets y sont entreposés juste à côté

  • Quand à la création d'une structure de « vigilance/surveillance », c'est un gadget qui ne marche nulle part ailleurs.

    • Mais on peut considérer que ça existe déjà sur notre territoire avec la commission de suivi des sites industriels (CSS) qui se réunit tous les ans et où pas grand monde ne souhaite réellement l'intégration de particuliers ou de l'ADEBA.

  • Quand aux contrôles de la DREAL, là aussi c'est un vœu pieu puisque le nombre d'inspecteurs des IC est en baisse constante depuis des années.

 

L'exemple du comportement de Sénerval, filiale de Séché qui gère l'incinérateur de Strasbourg, devrait nous faire réfléchir.

Pour masquer des pics de pollution illégaux, l'entreprise rend ses appareils de mesures tout simplement indisponibles durant ces pics. Quand elle redémarre ses fours ou quand elle brûle par exemple des fenêtres en PVC, les appareils de mesures ne fonctionnent pas. Or, ce sont lors de ces épisodes que les dioxines, les furanes et les autres rejets dangereux sont en plus grand nombre.

Un fiche pour contourner la légalité et pour paramétrer les appareils de mesure circule même dans le personnel.

Tout cela pour éviter d'investir dans la modernisation des équipements. La DREAL avoue son impuissance à surveiller comme il faudrait ces entreprises et les sanctions sont de toute façon trop faibles pour qu'elles changent. Et puis il y a le chantage permanent à l'emploi (même s'il n'y en a pas beaucoup) et surtout le chantage aux déchets : qu'aller-vous faire de vos déchets si nous avons une interdiction de fonctionner ?

Soyez certains que Solena fonctionnera comme Senerval... et comme d'autres filiales de Séché.

La meilleure solution pour ne pas être empoisonné est de ne pas faire confiance à ces entreprises privées.

 

Toutes les délibérations de Decazeville Communauté sur ce projet ont été faites au nom de l'Intérêt général :

Comment prétendre agir pour défendre l'intérêt général alors que l'on ne défend, avec ce projet, que les intérêts d'une multinationale des déchets cupide et polluante.

  • Défendre l'intérêt général des habitants du Bassin, c'est d'abord réduire la quantité de déchets produits, en instaurant la redevance incitative qui favorise le recyclage et la baisse du poids de la poubelle résiduelle. Tout était prêt en 2014 à votre arrivée pour le faire. Mais vous avez choisi de faire le contraire en passant de la tarification par redevance à la tarification par taxe.

  • Défendre l'intérêt général, c'était mettre en place le tri à la source des biodéchets pour les traiter à part avec des solution locales douces : compostage, co-compostage, apport en petite méthanisation agricole... Le problème est tout juste abordé maintenant alors que c'était en début de mandat qu'il fallait s'en occuper

  • Pour défendre l'intérêt général, vous auriez dû consacrer au moins 4 à 5 % du budget des ordures ménagères à la prévention des déchets, en embauchant par exemple un ou deux spécialistes pour sensibiliser la population sur le tri, sur l'attention que l'on doit porter à nos actes d'achats par exemple... Vous avez consacré en 2018 seulement 0,1% de ce budget à la prévention. C'est honteux !

  • Pour défendre l'intérêt général vous auriez dû favoriser l'installation sur le Bassin d'une recyclerie associée aux deux déchetteries pour réparer, recycler, réemployer... des tas d'objets qui finissent dans les bennes, et créer dans ce domaine des dizaines d'emplois locaux et réels. Parce que c'est dans ce domaine que sont créés les emplois de demain dans le secteur des déchets, par avec les monstres comme Solena.

  • Pour défendre l'intérêt général vous auriez dû étudier avec attention toutes les possibilités offertes pour traiter les déchets de notre territoire. Au lieu de cela, vous avez favorisé dès le départ le projet Solena. La création d'une SEM avec Trifyl et le Grand Albi était bien sûr et de loin la meilleure solution technique, écologique, financière et éthique pour les Aveyronnais.

  • Comment pouvez vous prétendre défendre l'intérêt général en soutenant un projet qui va faire exploser la facture de la collecte et du traitement des déchets de tous les habitants du Bassin et de l'Aveyron.

  • Vous avez pratiquement fait tout le contraire de ce qu'il aurait fallu faire pour défendre l'intérêt général et vous nous expliquez maintenant que confier la masse de déchets que vous avez contribué à faire grossir à une entreprise privée est la meilleure solution ? Vous vous moquez de la population !

Si vous aviez pris toutes ces mesures indispensables et si toutes les communautés de communes aveyronnaises avaient fait de même durant ce dernier mandat, nous n'aurions pas besoin d'un tel monstre à Viviez et Aubin ou même ailleurs en Aveyron. Avec ces solutions, il aurait dû rester rapidement entre 25 et 30 000 tonnes de déchets aveyronnais à traiter. Une paille par rapport au 70 000 tonnes actuels et aux 110 000 tonnes que Solena entend traiter à Viviez.

 

Le projet Solena, début d'un pôle de traitement des déchets de toutes sortes, peu créateur d'emplois, mais surtout très polluant.

Solena a 140 ha de terrains sur ses sites de Viviez et d'Aubin et elle va s'appliquer de les remplir de tout et n'importe quoi.

D'ores et déjà, Solena à prévu de brûler des CSR.

Decazeville,Viviez,Aubin,déchets,environnement,

CSR : contenus de la poubelle résiduelle (sac noir) hors déchets biodégradables : la plupart sont recyclables mais la taille, leur mélange ne permet pas pour l'instant de les recycler. Ce sont des morceaux de cartons, de papier usagers, mais surtout des plastiques en mélange, des blisters, des caoutchoucs, des mousses... donc des produits générés en grande partie par l'industrie pétrolière.

Decazeville Communauté est bien sûr partenaire de ce projet d'incinération de CSR à travers un projet appelé pompeusement : « Decazeville, cité des énergies renouvelables ». Comme si brûler des produits issus de l'industrie pétrolière constituait une énergie renouvelable ! Nous sommes là encore en pleine mystification, en plein « greenwashing » comme on dit.

 

En décembre 2013, vous avez voté avec M. Christian Tieulié, grand défenseur du projet Solena au conseil départemental et au SYDOM,contre la vente au SYDOM d'un terrain à La Romiguière pour installer un quai de transfert.Ce quai de transfert était destiné à éviter à nos camions de collecte de faire des kilomètres pour rejoindre un autre quai de transfert beaucoup plus loin et engendrer ainsi des frais et des rejets de GES supplémentaires.

Vente d'un terrain au SYDOM à La Romiguière - CM-021213.pdf

Il ne s'agissait pourtant que de stocker sur une courte période nos propres déchets ménagers, ceux des deux communautés de communes (CCVL et CCDA) qui n'en font plus qu'une maintenant, avant de les transférer chez Trifyl. Cet équipement a reçu 4 600 tonnes de déchets résiduels en 2018.

Vous avez refusé ce quai de transfert et aujourd'hui, vous voulez imposer à la population locale le traitement de 110 000 tonnes de déchets ménagers et divers et le stockage en plein air de la moitié environ à Viviez et Aubin, à 300 mètres des premières habitations et à 200 mètres d'une entreprise classée Seveso, et à l'entrée du Bassin ? C'est à dire 24 fois plus de déchets par an qu'à La Romiguière où nos propres déchets sont stockés dans des bennes étanches ! C'est incompréhensible !

 

Chers collègues,

Les habitants de Viviez, conscients des nuisances de ce projet, y sont très majoritairement opposés. Ne nous y trompons pas, ce projet pénalisera aussi notre commune et ses habitants. Les nuisances olfactives seront ressenties dans la vallée du Riou Mort jusque sur notre commune lorsque les vents le permettront. Le nombre de camions sur la RD 840 va considérablement augmenter dans la traversée Decazeville, contribuant un peu plus à dégrader la qualité de l'air et à accentuer les risques d'accidents routiers. Les prix de l'immobilier, déjà très bas, vont poursuivre leur baisse. Dans un contexte de baisse démographique, des habitants vont vraisemblablement choisir de partir et les arrivées se feront de plus en plus rares. Les entreprises vertueuses iront s'installer ailleurs, l'activité touristique et thermale va s'en ressentir fortement...

Il y a quelques mois, lors de la délibération pour la réouverture de l'ISDD de Montplaisir, nous avons démontré que, lorsqu'un projet nous semble équivoque, nous pouvions décider de ne pas voter favorablement. Et à une très large majorité.

Malheureusement, cela n'a pas suffit car les seules six voix qui se sont portées favorables au projet de Montplaisir ont permis à ce projet d'être adopté par notre conseil municipal.

Vous avez donc compris avec Montplaisir, que s'abstenir, c'est favoriser en fait un vote favorable au projet avec très peu de voix.

Je vais donc vous demander, pour cet avis qui sera, je pense, le vote le plus important de ce mandat et le plus important pour l'avenir de notre territoire, de prendre une décision courageuse.

 

Je vous demande donc de donner un avis défavorable à ce projet. Nous sommes la commune la plus importante de Decazeville Communauté, ce sera donc un signal fort que nous enverrons à Mme la Préfète qui doit prendre un arrêté prochainement, après l'avis des commissaires enquêteurs.

 

Je vous en remercie par avance. »

 

Decazeville,Viviez,Aubin,déchets,environnement,

A la fin de ce conseil municipal, le maire qui s'apprêter à sortir s'est arrêté à mon niveau pour me dire « ton argumentaire était si incompréhensible que même tes soutiens de l'ADEBA ne l'ont pas compris ». J'ai d'abord ressenti dans ses propos une sorte de mépris pour ces « gens du peuple » qui refusent ce projet et qui seraient donc des ignares, des moins que rien.

Les membres de l'ADEBA présents à ce conseil municipal, qui ont applaudi à la fin de mon intervention, ont très bien compris mes arguments car ils les connaissent tous très bien. Ceux qui n'ont rien compris, englués dans leurs dogmes et au garde à vous devant leur chef, ce sont ceux qui ont voté pour ce projet destructeur.

 

Le résultat du vote de cet avis que nous avions à donner pour le projet Solena a, comme pour Viviez et Aubin, été catastrophique pour notre territoire : à Decazeville, seulement quatre voix venant de la minorité municipale se sont opposées au projet, deux élus se sont abstenus (un de la minorité et un de la majorité) et tous les autres élus ont obéi au maire et voté pour ce projet. Consternant !

Parmi les élus qui ont voté favorablement au projet Solena, combien avaient lu le dossier complet ? Aucun ! Combien avaient simplement lu les résumés non techniques ? Je pense aucun également.

 

Dans son ouvrage « La Médiocratie », le philosophe Alain Deneault raconte comment les gens médiocres ont pris le pouvoir dans la politique en France. Il attribue cette médiocratie à la prise de pouvoir des « experts » facilitée par le désengagement politique des élus. Le mot " politique " doit être pris dans son sens étymologique, « s'occuper de la vie de la cité », et non dans le sens « parti politique ». Les élus sont devenus en fait de simples gestionnaires des décisions prises par les « experts » convertis depuis longtemps à l'économie libérale.

 

Cette « médiocratie » se retrouve malheureusement jusque chez les élus locaux.

Obéissance inconditionnelle au chef, méconnaissance des dossiers par désintérêt ou par fainéantise, incompétence, confiance aveugle aux « experts » des entreprises ou des collectivités, sentiment de supériorité, mépris du peuple...

 

Très peu d'élus des communes concernés par ce projet n'ont, par exemple, participé directement à l'enquête publique sur le registre numérique. Seuls trois ou quatre élus opposés à ce projet y ont participé sur les 480 contributions. Pourquoi ? Parce que la plupart des élus ne connaissent pas le dossier, s'en désintéressent et délèguent donc leurs pouvoirs aux maires, ou ne veulent pas se mélanger avec les simples citoyens...

 

La démocratie locale est mal en point sur le Bassin.

Il ne reste plus qu'à espérer un rebond des électeurs pour élire de nouveaux élus plus responsables et plus à l'écoute de la population lors des prochaines élections municipales.

Photos : 

1 : Emplacement centre de traitement, à quelques centaines de mètres de l'école - jlc

2 : Note conseil municipal de Decazeville

3 : Midi Libre du 10 octobre 2009

4 : Carte zones acceptables (blanc) pour accueillir de tels équipement. Le Bassin est en rouge pour plusieurs critères - PRPGDND 12

5 : Carte situation projet

6 : Igue du Mas ou serait situé le centre de stockage de déchets. Site magnifique avec une forêt importante de châtaigniers matures - @ADEBA

7 : Inventaire 2018 accidentologie sites industriels - Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire

8 : Decazeville, cité des Energies Renouvelable - DC - Comme si faire de la chaleur en brûlant des produits fabriqués à base de produits pétroliers pouvait constituer une énergie renouvelable ! #greenwashing

9 : Une partie du public, en grande partie formé par des opposants au projet Solena, lors de ce conseil municipal

08/10/2019

Premier article sur mon ouvrage " Et au milieu coule du cadmium "

« Et au milieu coule du cadmium » : livre-témoignage sur la pollution industrielle à Decazeville

Sensible aux questions écologiques, Jean-Louis Calmettes, élu local bien connu du Bassin Decazevillois, sort un ouvrage intitulé "Et au milieu coule du cadmium". Un plaidoyer contre les pollutions industrielles dont ont été victimes les cours d'eaux environnants, notamment en raison de l'activité de l'entreprise Vieille Montagne de Viviez...

Par Aveyron Digital News- 8 octobre 2019

Jean-Louis-Calmettes-rivière-Lot-Boisse-Penchot-696x391.jpg

Jean-Louis Calmettes - auteur et témoin de l'évolution de tout un éco-système sur le Bassin Decazevillois @adn12

Né au début des années cinquante à Decazeville, cité minière et sidérurgique située dans le nord-ouest de l’Aveyron, Jean-Louis Calmettes a pratiquement toujours vécu dans cette ville et le village proche de Livinhac-le-Haut situé à la croisée de l’Aveyron, du Lot et du Cantal.

Un enfant du « Pays Noir » 

Il a connu dans ses jeunes années la rue Clémenceau à Decazeville comme il aime à s’en souvenir dans la préface de son ouvrage :

« J’ai connu dans mes premières années, de la fenêtre de la rue Clémenceau, à Decazeville où nous habitions, les usines, avec les cheminées de toutes hauteurs crachant des fumées ocres et noires, le bruit des tubes en acier fabriqués par l’usine Vallourec qui s’entrechoquaient, les sirènes qui rythmaient les horaires de travail, les odeurs de métaux en fusion et de charbon… avec en fond de ce décor, les terrils où étaient acheminés les rejets de l’exploitation des mines et de la sidérurgie »

Son arrivée, vers l’âge de dix ans, à Livinhac-le-Haut lui a permis de constater qu’il existait tout proche, « une presqu’île protégée de tout ce tumulte et de cette noirceur par les méandres de la rivière Lot ». Il s’adapte à cette nouvelle culture et cette nouvelle vision de paysage de campagne. Il fait des études techniques industrielles puis une formation commerciale à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Rodez, qu’il va compléter par une formation sur les déchets au lycée polyvalent de Decazeville.

Prise de conscience

Son parcours et son enfance lui permettent ainsi d’avoir un double regard sur ce territoire tout à la fois urbain et rural, industriel et environnemental : deux univers aujourd’hui réunis au sein de la même Communauté de Communes.

Au fil du temps, Jean-Louis Calmettes a aussi pris conscience de la nécessité de préserver les eaux fluviales du territoire, ainsi que sa biodiversité. Et pour en témoigner, c’est l’écriture qui s’est peu à peu imposée à lui :

« Les débordements industriels ont été nombreux sur le Bassin de Decazeville, avec des conséquences importantes sur la qualité de l’air, des sols, des eaux et du paysage, mais également sur l’état sanitaire des habitants. Une partie des pollutions occasionnées par ces débordements s’est retrouvée dans les eaux de la rivière Lot, jusque dans l’estuaire de la Gironde. »

Très impliqué dans la vie associative et culturelle locale, il est également conseiller municipal à Decazeville depuis 2001 et ne manque pas de sensibiliser tout un chacun sur ces questions bien actuelles de l’écologie.

Pour lui, cet ouvrage « n’est ni un ouvrage historique, ni un ouvrage technique et encore moins sociologique. Il est simplement le témoignage d’un habitant d’un territoire, amoureux de ses cours d’eau, de ses paysages et soucieux de ses habitants ».

Pollution des eaux et environnement

Jean-Louis Calmettes met en exergue la question des pollutions sur la rivière Lot dans les années 80, notamment celle de 1986, ainsi que leurs répercussions sur la santé et l’environnement.

Rencontre-du-Lot-et-la-rivière-Riou-Mort.jpg

Zone de propagation des pollutions imputables à l’entreprise Vieille-Montagne dans les années 80, à la rencontre du Lot et de la rivière Riou-Mort.@ADN12

Il s’interroge également sur les dernières mesures de réhabilitation des terrains fortement pollués par l’entreprise Vieille-Montagne à Viviez.

Même s’il semble y avoir eu des avancées heureuses grâce à cette réhabilitation sur la qualité des eaux de la rivière Lot ces dernières années, l’auteur souhaite rappeler que le problème n’est pas entièrement résolu :

« 1,3 million de m3 de déchets dangereux provenant de la dépollution sont désormais stockés dans une alvéole à flanc de colline suspendue au-dessus des habitants de Viviez et de la rivière Riou-Mort, qui se jette deux kilomètres plus loin dans le Lot ! »

 

 

 

 

 

Le Projet Solena en questions

Jean-Louis Calmettes évoque notamment l’avenir de ces terrains au travers du projet Solena, un centre de traitement et de stockage de déchets ménagers à Viviez et Aubin, à à peine 200 mètres d’un site classé Seveso (SNAM).

Il est évident que si un violent incendie éclatait dans l’usine de traitement et de stockage de déchets, ce qui arrive malheureusement souvent sur ce genre d’équipements, son extension à la SNAM serait une catastrophe pour Viviez, Aubin et tout le Bassin de Decazeville…

Pour tout ça, Jean-Louis Calmettes veut croire en un sursaut de la population locale, qui selon lui, « ne veut plus maintenant de ces projets ! ».

 

Prix du Pays Noir 2019

Le-livre.jpgLe 13 août dernier, une version courte de cet ouvrage a obtenu le Prix du Pays Noir 2019, au château de Gironde, dans la catégorie « document ». Ce prix créé en 2014, est destiné à encourager, réveiller et révéler les talents des amoureux du « Pays Noir ».

Le livre est en vente depuis fin septembre dans plusieurs librairies de la région :

 

Presse Bulle. Maison de la Presse, 111, rue Cayrade à Decazeville;

Maison du Livre. Passage des Maçons à Rodez;

Librairie Folle Avoine. 7, arcade Alphonse de Poitiers à Villefranche de Rouergue;

Librairie Calligramme. 75, rue Joffre à Cahors;

Librairie Le Livre en Fête. 27, rue Ortabadial à Figeac;

« Le Chant du pain ». Fournil, boulangerie à Boisse-Penchot;

Maison de la Presse. Ronald Verdun, 42, avenue Gambetta à Capdenac-Gare;

SCHEID Tabac Presse. 63, boulevard du Tour de Ville à Cajarc (46)

Vous pouvez suivre l’actualité de ce livre sur sa page Facebook.

xlogo.png.pagespeed.ic.YDp-LHovkQ.png

27/09/2019

Quelques points du conseil municipal du 26 septembre 2019

quatre voies haut rue cayrade.jpg

Rapports annuels d'activités des concessionnaires et des délégataires de service public de Decazeville Communauté pour l'année 2018

Le texte ci-dessous est le texte fidèle de mon intervention que j'avais pris soin de préparer.

« On assiste malheureusement à une gestion détestable politico-économique opaque de Decazeville Communauté qui ne date certes pas du dernier mandat, mais surtout de l'arrivée d'André Martinez à la présidence de cet EPCI. Mais cette gestion politico-économique opaque a été amplifiée avec l'arrivée de nouveaux élus en 2014, dont vous M. le maire, en étant vice président chargé de l'économie.

Pour Decazeville communauté, les habitants ne comptent plus. Il faut satisfaire avant tout les appétits financiers de certaines entreprises. Tant pis si la population est majoritairement opposée à ces installations comme pour Solena par exemple. Ce dossier est emblématique de la politique de Decazeville Communauté, mais aussi de celle de certains maires locaux. Né d'une entente tacite entre Umicore et Séché et soutenu en secret depuis plus de dix-quinze ans par quelques notables locaux, ce projet a avancé masqué jusqu'il y a trois ans. Depuis, Decazeville Communauté et certaines municipalités multiplient les rencontres avec Solena, comme le 16 septembre dernier à la mairie d'Aubin où le maire a agressé physiquement un adhérent de l'ADEBA, sans jamais vouloir rencontrer la population en organisant par exemple des réunions publique et en refusant de rencontrer l'ADEBA, association environnementale locale forte de 200 adhérents environ et de centaines de sympathisants et soutenue par France Nature Environnement.

D'ailleurs, nous allons devoir nous exprimer ici sur ce projet dans les prochaines semaines. Ce sera la dernière chance que nous aurons de sauver notre territoire de ce désastre environnemental et économique que constituerait l'installation de cette entreprise. Car le projet de traitement et de stockage de déchets ménagers n'est que le début de ce désastre. C'est le cheval de Troie de Solena pour poursuivre par l'accueil de déchets du Lot et du Cantal, puis à la suite l'installation des déchets de toutes sortes et d'autres process, comme l'incinération des CSR, sur ce site de 122 ha qu'elle possède à Viviez et Aubin. Et là le Bassin sera bien mort.

Les enquêtes du CGET, qui était partenaire de vos « Rencontres », démontrent que le principal critère des personnes pour rester ou pour venir habiter sur un territoire, c'est la qualité du cadre de vie. Pas l'emploi. Et y compris chez les personnes privés d'emploi ou en grande précarité.

Ce que vous n'avez pas compris de tout ce mandat et qui se traduit de fait par une forte baisse démographique

Ce reproche de déni de la démocratie s'est aussi démontré dans l'élaboration du PLUi où les remarques de particuliers ou de l'ADEBA qui ont pu être présentées dans les rares réunions publiques n'ont même pas été consignées dans les comptes rendus, d'ailleurs invisibles pour le public.

Ce PLUi (le peu que nous en connaissons) ne semble pas correspondre aux demandes de l'Etat puisque l'artificialisation de notre territoire se poursuivra, tant dans les zones urbaines que rurales.

On en est encore à artificialiser des terres agricoles en zones alluviales en limite de zone de crue, alors que nous avons des zones d'activités qui restent désespérément vides sur le Bassin urbain.

Tout cela pour satisfaire une politique de guichet et non l'intérêt commun de notre territoire.

Mais tout ceci à un coût financier et surtout un coût écologique et climatique que nous payerons très chèrement à l'avenir.

L'installation d'un centre pour déficients visuels aurait été sûrement plus judicieux sur le Bassin urbain, proche des services et commerces. Pourquoi pas même sur la zone du Centre, à la place du centre commercial qui ne me semble finalement pas souhaitable, notamment pour l'équilibre commercial de notre ville avec une démographie à la baisse sur notre territoire.

 

Pour terminer, je vais tout de même m'exprimer sur deux domaines qui me tiennent particulièrement à cœur depuis plus de 18 ans que je suis élu.

Le premier concerne les déchets ménagers.

On perçoit déjà les conséquences négatives du passage de le redevance en TEOM puisque le tonnage d'ordures ménagères résiduelles (sac noir) augmente en 2018 de 1,6% alors que ces déchets étaient à la baisse l'année précédente.

Avec la TEOM, les gens ne trient plus puisqu'ils ne sont pas motivés à le faire.

C'est une grosse erreur de Decazeville Communauté alors que de plus en plus de communes lancent la redevance incitative.

De plus, avec 0,1 % du budget total consacré à la prévention des déchets, on peut vraiment dire que la communauté de communes ne veut pas que les habitants trient mieux leurs déchets, rejoignant en ce sens les industriels du déchet... comme Solena par exemple qui feront payer très cher aux habitants ces choix inconséquents.

 

Le deuxième point inquiétant est celui des transports et de la mobilité.

L'application du Schéma directeur des modes doux élaboré en 2010 est un fiasco sur tout le Bassin. Aucun maire ne s'est senti concerné et a créé des aménagements sur sa commune.

Pas un seul aménagement à Decazeville depuis cinq ans et demi alors que la Loi oblige par exemple à prévoir des aménagements pour la circulation des cyclistes lors de travaux de réhabilitation de rues. Trois rues rénovées à Decazeville, pas un seul aménagement, alors que le schéma des modes doux de 2010 prévoyait ces aménagements.

Un nouveau PGD est en réflexion. Je suis très inquiet concernant l'avenir du réseau de transports collectifs TUB, d'autant plus que la fréquentation semble marquer le pas. Si un projet d'optimisation du réseau est actuellement étudié, cette optimisation devrait se faire à budget constant. Comme de nouvelles dessertes seraient créées, notamment vers les communes de la vallée du Lot, ce qui est une bonne chose, il y aura vraisemblablement une dégradation du réseau et des services sur les communes urbaines, même si des petits ajustements sont sûrement souhaitables sur certains services.

Le réchauffement climatique oblige les collectivités à proposer des solutions de mobilité et des aménagements qui permettent à chacun d'entre nous de pouvoir se déplacer en produisant le moins possibles de gaz à effet de serre et de rejets polluants. Si les modes actifs sont une solution, les transports collectifs en sont une autre.

Nous devons donc au contraire améliorer le réseau TUB, notamment en zone urbaine où vit les trois quart de la population. Il avait été proposé il y a quelques années d'expérimenter un service sur l'axe Viviez-gare – Decazeville – Firmi-Centre, avec un bus toutes les demie heure voire tous les quart d'heure. C'est une expérimentation qui devrait être mise en place.

Tout comme il faut envisager sérieusement la gratuité de ce service (que je demande depuis 2014, et même avant...)En effet, les recettes de billetterie sont dérisoires (5% du budget) et les coûts de gestion de cette billetterie (système billetique bus, gestion comptable, vente dans les bus qui retarde la vitesse commerciale...) grèvent cette recette.

Cette gratuité se justifierait d'autant plus que la Région prévoit la gratuité des transports scolaires à la rentrée 2021.

La gratuité des transports collectifs est aussi un choix politique : celui de favoriser les mobilités alternatives à la voiture particulière, une mobilité plus écologique, plus solidaire »

 

En Occitanie, après Gaillac et Figeac, c'est au tour de Cahors de mettre en place cette pratique à partir du 2 novembre 2019. A quand Decazeville ?

 

Il faut noter que j'ai été le seul à m'exprimer sur ces rapports. Pas un autre élu n'a pris la parole.

 

Vente de l'ancienne école de Fontvergne :

ecole fontvergne.jpg

Comme je l'avais fait lors du conseil municipal du 26 avril, je me suis opposé à ce que la mairie vende l'ancienne école de Fontvergne pour un prix dérisoire. On ne doit pas brader le patrimoine de la commune pour quelques euros. Cette ancienne école, au caractère architectural intéressant et avec de grands espaces extérieurs, estimée par les domaines à 100 000 euros, était proposé hier soir à la vente à 25 000 euros, soit quatre fois moins. Certes, de nombreux travaux étaient à prévoir et la parcelle est touchée par le PPRM. Depuis avril, aucune annonce par voie de presse pour proposer aux Decazevillois d'acquérir cette bâtisse. Cette transaction s'est encore réalisée dans le plus grand secret. C'est honteux.

 

Vente d'une parcelle située à l'arrière de la cuisine centrale :

Larren.jpg

Je me suis opposé à la vente d'une parcelle communale de 1 700 m2 pour 10 360 euros, située à l'arrière de la cuisine centrale à la zone du Combal.

Une collectivité a toujours besoin de terrain pour de futurs projets. Laissons aux municipalités futures la possibilité de réaliser certains projets. Surtout pour une recette dérisoire. Cette parcelle est d'ailleurs déjà louée au Groupe Angel Larren pour un prix modique. Ce qui me semble une bonne chose pour tout le monde, et la commune et l'entreprise, tant que la commune n'a pas besoin réellement de ce terrain.

 

Vente d'un terrain à la SCI Carrier-Calvet au quatier de Fontvergne :

carrier calvet - terrain.jpg

Comme j'avais déjà montré mes réticences au pôle commercial prévu sur la zone du Centre en début de conseil municipal, j'ai voté contre l'installation sur le quartier de Fontvergne en bordure de la RD 840, d'un ensemble commercial comprenant une boulangerie pâtisserie snacking, d'une boucherie charcuterie produits frais et d'un magasin primeur fruits et légumes.

Avec toutes ces installations, nous sommes en train de déstabiliser complètement l'offre commerciale de la ville et même du Bassin de Decazeville. Les commerces du centre ville éprouvent d'énormes difficultés et ce sont ceux-ci qui faudrait d'abord soutenir.

trottoir alcouffe-cayla.jpgDéjà que la réfection de la rue Cayrade n'a pas été des plus réussie :

  • circulation à double sens, trois voies pour les voitures, même quatre sur le haut de la rue, rien pour les cyclistes...

  • stationnement difficile,

  • trottoirs étroits du côté où il y a le plus de commerces (numéros impairs de la rue Cayrade),

  • rue cayrade - camion livraisons -130919.jpgpas de stationnement pour les livraisons alors que des camions restent stationnés parfois plus d'une demie heure sur la chaussée

  • Rue Cayrade - Déchets - Dimanche 14 juillet 2019.jpgRien de prévu pour la gestion des déchets (conteneurs enterrés)

Je m'étais exprimé plusieurs fois sur l'aménagement de cette rue.

On attendait une rue pour 2050, on se retrouve avec une rue de 1970 !

 

Si vous rajoutez le déplacement du Crédit Agricole, locomotive commerciale de cette rue, sur la place Decazeville et surtout la baisse démographique importante de notre ville (100 habitants de moins par an !) et même sur Bassin, cela commence à faire beaucoup.

Il me semble donc préjudiciable pour le maintien des activités commerciales et de services du centre ville de rajouter des activités commerciales importantes en bordure de la RD 840.

03/07/2019

La pollution de l'air, l'oubliée de la canicule en Aveyron et sur le bassin de Decazeville

pollution ozone viviez-dkz - web-270619.jpg

La France et l'Aveyron ont subi récemment un important épisode de canicule qui préfigure malheureusement ce que nous allons subir dans les années et décennies prochaines. Tous les scientifiques conviennent maintenant que nous sommes engagés dans un processus d'augmentation des températures et d'épisodes de canicules qui seront plus nombreux et plus intenses. Nous avons donc l'obligation de nous adapter à ces épisodes caniculaires que nous ne pourrons de toute façon pas éviter du fait de notre réactivité insuffisante et trop tardive comme le soulignait par ailleurs la semaine passée le Haut conseil pour le climat mis en place par le Président de la République.

temperature 41°C -DKZ-270619.jpgIl faut donc certes s'adapter, mais nous devons également tout mettre en œuvre pour limiter les effets du changement climatique, voire les atténuer à long terme. Cela demandera énormément d'efforts et de courage à tous, mais avons-nous  réellement le choix si nous voulons que l'espèce humaine ait encore une place à la fin de ce siècle ?

 

Cet épisode de canicule a complètement éclipsé un phénomène environnemental fortement néfaste pour la santé humaine : la pollution de l'air.

La pollution de l'air est responsable en France de 48 000 décès prématurés (422 000 en Europe), mais elle aggrave également l'état de santé de nombreuses personnes vulnérables et sensibles.

Selon ATMO Occitanie, qui mesure et prévoit la qualité de l'air en Occitanie, la qualité de l'air aveyronnais est passé en une semaine, de médiocre à mauvaise, pour redevenir en fin de canicule médiocre.

Pas un seule initiative des responsables de l'Etat en Aveyron ou des collectivités locales pour informer et protéger les Aveyronnais de cette mauvaise qualité de l'air. La préfecture a seulement émis un communiqué le jeudi 27 juin en fin d'après-midi... alors que le pic de la pollution était vraisemblablement passé. ATMO Occitanie avertissait pourtant la veille que la qualité de l'air se détériorait le jeudi 27 juin et annonçait une qualité de l'air mauvaise dès le matin de ce jour là.

Des initiatives peuvent être prises pour d'abord prévenir la population et ensuite diminuer les effets sur la qualité de l'air de ces épisodes caniculaires : abaisser les vitesses des véhicules sur certains axes départementaux et en milieu urbain, instaurer la gratuité des transports collectifs, inviter les industries à modérer leurs rejets dans l'atmosphère, pénaliser fortement les auteurs de feux de jardins pourtant interdits, installer des points de mesure de la qualité de l'air sur des axes et lieux sensibles avec affichage en temps réel pour informer et alerter la population...

indice qualité de l'air -decazeville -300619.jpg

Cette pollution de l'air était particulièrement visible sur certains secteurs comme dans la vallée du Riou-Mort, à Viviez et Decazeville. Il est vrai que dans cette vallée encaissée et sans vent, avec de plus les rejets des véhicules, notamment des nombreux camions circulant sur la RD 840 ainsi que les rejets des industries, la qualité de l'air se détériore rapidement.

La mairie de Decazeville a certes pris la mesure discutable de fermer les écoles de la ville le vendredi 28 juin, mais ce n'est en aucun cas une mesure pour protéger les enfants de la pollution de l'air ; ils ont continué à respirer l'air pollué... chez eux.

 

La France est en infraction avec le droit européen pour des violations répétées des normes sur la qualité de l'air. La justice administrative a récemment reconnu suite à des plaintes de particuliers aidés par des associations, la responsabilité de l'Etat pour « carence » dans la mise en œuvre du plan de protection de l'atmosphère d'Ile de France. Des citoyens de la vallée de l'Arve ont déposé des plaintes contre l'Etat pour "carences fautives" pour des pollutions de l'air répétées.

 

Quand va-t-on prendre en considération ces pollutions de l'air en Aveyron et mettre en place des mesures préventives et curatives sérieuses ? Quand va-t-on s'attaquer sérieusement au réchauffement climatique dans ce département en mettant en place des mesures courageuses autres que des " plans climats " ou autres hochets médiatiques qui ne changeront pas grand chose ?

 

Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir

Photos 1 : jlc - Viviez et Decazeville vus du relais TV de Viviez le jeudi 27 juin à 10h38 (température de 33°C)

Photo 2 : jlc - Place Decazes à Decazeville, jeudi 27 juin à 17h30

Photo 3 : Capture d'écran du site d'ATMO Occitanie

10/06/2019

Decazeville : Le « souffle nouveau » et l'environnement

decazeville - qualité de l'air.jpg

 

La majorité municipale de Decazeville, qui devait apporter un « souffle nouveau » à la ville, est semble-t-il déjà en campagne pour les prochaines élections municipales 2020.

Elle a donc entrepris de faire un bilan de son mandat en débutant par sa politique environnementale. Ça tombe bien, c'est ma partie.

 

On est déjà assez ahuri par les propos liminaires de cette note stipulant que, dans ce domaine, la marge des collectivités est assez réduite et que certains pourraient envier notre qualité de l'air (où ça ? A New-Delhi, à Pékin, à Bhopal ?). On voit là la méconnaissance complète des actions possibles des collectivités en matière d'environnement et l'ignorance des relevés de la qualité de l'air de ces dernières années sur le Bassin, notamment à Viviez (très proche de Decazeville), où la qualité de l'air va de moyen à mauvaise (voir photo 1, en début de note). Concernant les particules en suspension (PM 2,5) Viviez est aussi polluée que l'agglomération toulousaine à cause notamment des rejets des activités économiques, de la circulation sur la RD 840 et de certains modes de chauffage déficients, en fond de la vallée encaissée et peu ventée du Riou-Mort. Quant aux rejets de produits chimiques dans l'air, ils ont été catastrophiques durant la "dépollution" des sols d'Umicore de 2008 à 2016. Il faudra attendre un peu pour connaitre des résultats récents car toutes les stations de mesure avaient été supprimées en juillet 2017, et une seule vient d'être réinstallée en février de cette année.

 

Les quelques mesurettes décrites dans cette note de la majorité pour améliorer l'environnement sont en fait soit des obligations législatives (arrêt des pesticides), soit des actions débutées lors du mandat précédent (gestion différenciée des espaces verts) soit des mesurettes insignifiantes et « m'as tu vu » qui cachent en fait une politique environnementale indigente.

La protection de l’environnement et la lutte contre le dérèglement climatique sont des domaines totalement inconnus ou mineurs aux yeux des élus de la majorité, et de toute façon asservis aux dogmes économiques ultra-libéraux qu’ils soutiennent.

 

Pour ne citer que quelques mesures et réalisations illustrant parfaitement ce mépris de la majorité municipale pour l'environnement et les habitants du Bassin, on pourrait par exemple citer :

 

Déchets inertes, espaces verts :

  • inertes la croix de broual.jpgCréation d'une décharge sauvage de déchets « inertes » en zone PPRM à la Croix du Broual pour y déverser les déchets mal triés des travaux de voiries,

  • Accueil au centre de stockage de déchets inertes communal à la Romiguière de déchets industriels provenant de la Sopave, contenant notamment de nombreux fragments de plastiques,

  • boues sopave.jpgUtilisation de ces déchets industriels contenant des plastiques sur les espaces verts de la commune (Fontvergne, Sailhenc...),

  • Aucune création de jardin partagé durant ces cinq ans,

 

Déchets industriels et ménagers :

  • viviez.jpgAccord à la réouverture de l'Installation de Stockage de Déchets Dangereux de Montplaisir à Viviez,

  • Accord des élus decazevillois en communauté de commune au projet Solena (Centre de traitement et de stockage de déchets ménagers) à Viviez, qui serait situé à 300 mètres des premières habitations et à 200 mètres d'une usine classée Seveso,

  • déchets - bacs.JPGAucune action préventive pour baisser le volume et le poids des déchets ménagers,

  • Les élus de la majorité ont voté favorablement à la taxe sur les ordures ménagères au lieu de la redevance pourtant plus juste et qui permet d'agir sur la prévention des déchets,

 

Protection des riverains des pollutions et des atteintes à leur santé :

  • Modification du PLU de la zone du Centre pour permettre l'installation d'activités extrêmement polluantes sur cette zone située pourtant en centre ville,

 

Qualité de l'air, des sols et santé des habitants :

  • air-station-place du 8 mai.jpgAucune action pour mesurer, prévenir et améliorer la qualité de l'air médiocre à Decazeville, notamment lors des périodes de pics de pollutions signalées par Atmo-Oramip,

  • Aucune demande de la Ville pour l'installation d'une station de mesure de qualité de l'air à Decazeville,

  • Aucune demande de la Ville pour demander l'analyse des sols des jardins decazevillois fortement pollués, comme à Viviez, par les rejets toxiques de Vieille Montagne et d'autres entreprises, et prendre des mesures afin de protéger la santé de la population.

  • Aucune action pour lutter contre les feux de jardins qui asphyxient la ville fréquemment,

  • Refus de règlementer l'installation des compteurs Linky et Gazpar chez les particuliers à Decazeville,

  • Autorisation donnée pour l'installation d'une antenne-relais de collecte des informations des compteurs Gazpar des particuliers sous les toits de la mairie,

  • central téléphonique - ondes.jpgAucune mesures prises pour prévenir et protéger le personnel et les visiteurs de la mairie des ondes électromagnétiques dues au central téléphonique très proche et d'autres antennes ou sources d'émissions,

 

Energies renouvelables, économies d'énergies et production de gaz à effet de serre :

photovoltaïque - cuisine centrale.jpg

  • Aucune installation d'énergies renouvelables par la Ville de Decazeville depuis cinq ans,

  • Aucune réaction des élus de Decazeville pour s'opposer à l'installation de panneaux photovoltaïques au parc intercommunal de La Découverte sur des parties récemment boisées et des chemins empruntés par de nombreux randonneurs et marcheurs, contrairement à l'enquête publique pour la création de ce parc,

  • Installation et exploitation de ce parc photovoltaïque donnée à une entreprise privée au lieu de gérer ce parc photovoltaïque en régie. Ce qui limite notamment fortement les recettes financières pour les collectivités et relativise l'autonomie énergétique dont se revendique la Ville.

  • Destruction de très nombreux logements sociaux sans constructions nouvelles et très peu de rénovations

  • Suppression du Salon des Energies Renouvelables de Decazeville,

  • cote des estaques - éclairage public.jpgMauvaise réfection de l'éclairage public. Il faut supprimer des points d'éclairage et éteindre certains secteurs une partie de la nuit pour réellement réduire les consommations et les coûts de l'éclairage public et lutter contre la pollution lumineuse (pas comme la Côte des Estaques, hors agglomération, où c'est Versailles la nuit ! ).

  • aveyronnaise classic.jpgOrganisation de manifestations fortement polluantes et productrices de gaz à effet de serre, notamment sur La Découverte : jet ski, moto avec l'Aveyronnais Classic,

 

Biodiversité, paysage, faune :

  • zone humide.jpgAucune action avec Decazeville communauté pour mettre en valeur la biodiversité et les paysages de La Découverte, pour préserver la zone humide à l'arrière du musée géologique, pour protéger et mettre en valeur le Riou-Mort dans la traversée de Decazeville...

  • arbres abattus la découverte.jpgNombreux arbres abattus et très peu de replantations, arbres mal entretenus et certains périront rapidement (goudronnage jusqu'au pied de l'arbre !)

  • publicité - amar.jpgLes élus se vantent encore d'accueillir des cirques avec des animaux sauvages à Decazeville, animaux détenus, exploités et transportés de ville en ville dans des conditions inacceptables,

  • Toujours pas de centre d'accueil pour chiens et chats errants digne de ce nom sur le Bassin,

  • pub dkz.jpgPollution visuelle et consommations énergétiques inutiles par l'installation de panneaux publicitaires dans toute la ville,

 

Prévention des inondations et entretien des cours d'eau :

  • crue - niveau.jpgPas d'aménagements pour limiter et se protéger des inondations des ruisseaux, dont le Riou-Mort à Decazeville

  • Le Plan Communal de Sauvegarde pour prévenir les inondations et le DICRIM associé à ce plan ne sont toujours pas opérationnels,

 

Mobilité : le « tout bagnole » comme programme, comme à l'époque Pompidou :

rue cayrade 1983-2015.jpg

  • Suppression de passages piétons, notamment place Wilson et les passages piétons sont très mal entretenus (marquage)

  • Pas un seul aménagement pour les modes actifs (piétons et vélos) depuis cinq ans,

  • rue lassale - travaux.jpgNon respect de la Loi sur l'Air et l'Utilisation Rationnelle de l'Energie (Loi LAURE) lors de la création ou le renouvellement de voirie (pas d'aménagements pour les cyclistes pourtant obligatoires dans cette loi), rues Lassale, Miramont et Cayrade,

  • dsc vélo.jpgRefus de mettre le bas de la rue Cayrade et la rue du IV Septembre en double sens cyclable (voir photo sur une rue similaire - photo Ademe) comme cela se fait maintenant partout, obligeant les cyclistes à faire de longs détours, parfois dangereux,

  • route de bouquies - état voirie.jpgChemin de Bouquiès entre le pont de Livinhac et l'anciennne cité de Bouquiès pratiquement impraticable par les cyclistes (et même les voitures), alors qu'il est le passage de la véloroute de la Vallée du Lot (V86),

  • Chemins de randonnée mal entretenus, notamment le GR 65 dans la descente de Saint-Roch au pont de Livinhac (commune de Decazeville,

  • goupil-véhicule électrique mairie dkz.JPGRemplacement du seul véhicule électrique de la commune par un véhicule thermique : Le " Goupil ", véhicule électrique du service propreté était fonctionnel pour ramasser les sacs poubelles et nettoyer les rues. Etroit pour circuler partout, silencieux grâce au moteur électrique, léger et consommant peu, avec une benne de grande capacité, ce véhicule répondait réellement à son usage. Au lieu de poursuivre le contrat avec la société de location ou d'envisager l'achat d'un véhicule similaire, la municipalité actuelle s'en est débarrassé pour un véhicule thermique diesel.

 

Pour entrer plus en détail sur les manquements en matière d'environnement de la majorité municipale, mais aussi dans d'autres domaines depuis 2014, vous pouvez consulter toutes mes notes parues dans la rubrique « politique locale »

 

Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir

Toutes les photos : jlc, sauf photo 18 - Ademe

 

Ci dessous, la note de la page Facebook officielle de la Ville de Decazeville

Il n'est d'ailleurs pas normal que cette note d'auto-satisfaction qui préfigure la campagne électoral de l'équipe Marty figure sur cette page officielle et pas sur la page dédiée à la campagne électorale du maire.

 

Ville de Decazeville

- CINQ ANS D'ENGAGEMENTS [1/13] -

Depuis cinq années maintenant, Decazeville se transforme et offre une nouvelle image. Symbolisé par le programme de revitalisation du centre-ville, lancé en juin 2014 par l'équipe municipale de François Marty, ce renouveau, qui se concrétise aujourd'hui, n'est bien entendu pas une fin en soi, mais il permet d'installer Decazeville sur une dynamique nouvelle et durable.

À compter de ce 08 juin et durant tout l'été, nous vous proposons de revenir sur les actions entreprises depuis 2014 visant à donner un nouveau souffle à Decazeville.

Pour commencer cette série, difficile de ne pas évoquer un sujet d'actualité, qui par ailleurs alerte bon nombre de citoyens, il s'agit de l'environnement.

À l'échelle d'une commune, nous conviendrons que la marge de manoeuvre des élus est réduite tant le sujet est européen pour ne pas dire mondial. Mais à l'échelle locale, de nombreuses initiatives peuvent être prises, c'est le cas pour Decazeville ces dernières années.

Après avoir été, durant un siècle et demi, un territoire caractérisé d'un environnement fortement marqué par l'effervescence industrielle, Decazeville voit aujourd'hui une qualité de l'air et donc de vie qui pourrait envier certains.

▶️ Retour sur sept points marquants en matière d'environnement depuis 2014 ⤵️

➡️ Le 17 novembre 2017, Decazeville a inauguré sa centrale solaire située au-dessus de la Découverte. Composée de 38 000 panneaux photovoltaïques, elle fournit l'équivalent de la consommation de l'ensemble des foyers de la ville, ce qui en fait l'une centrale solaire les plus grandes de la région.

➡️ En 2016, la municipalité a opté pour une gestion différenciée des espaces verts. Cette méthode consiste à adapter l'entretien d'un site en fonction de ses usages. Aujourd'hui, les espaces verts de la commune offre un aspect attrayant. C'est dans cet esprit que les phytosanitaires ont été bannis avec la mise en place du "zéro phyto". Par ailleurs, la commune a candidaté en 2018 au label Villes et Villages Fleuris.

➡️ Des maisons à insectes ont vu le jour en 2018 dans plusieurs espaces verts de la commune. Elles soulignent l'importance primordiale qu'ont ces "petites bêtes" dans notre vie quotidienne en milieu urbain, et plus largement l'importance de la biodiversité. En outre, rongés par la maladie et menaçant de tomber au premier fort coup de vent, certains platanes, notamment du jardin public, ont été remplacés par de nouveaux arbres.

➡️ Dès 2014, la municipalité s'est attelée à améliorer l'isolation thermique des bâtiments communaux, en particuliers les écoles. Des travaux sur les chaudières ou le remplacement des fenêtres ont également été entrepris pour améliorer la performance énergétique des quelques 80 bâtiments que compte la commune. En somme, c'est bon pour l'environnement mais aussi pour les finances de la ville.

➡️ En matière de dépense et de consommation énergétique, il est un poste où un important travail a été mené bien qu'il ne se voit pas forcément au premier regard, il s'agit de l'éclairage public. Le parc d'éclairage public de la ville était très ancien avec des lampes à vapeur de mercure dit "Ballon Fluo", énergivore et qui n'avait bénéficié d'aucun investissement conséquent auparavant. Dès 2016, la municipalité a fait le choix de remplacer ces vieilles lampes par des lampes nouvelle génération à LED beaucoup plus performante et économique.
Par ailleurs, de nouveaux coffrets ont été équipés d'horloges astronomiques qui adaptent au mieux le temps de fonctionnement de l'éclairage. À titre d'exemple, le coût de fonctionnement annuel du parc d'éclairage public de la ville a diminué de 20 000€/an.

➡️ Vous l'avez sans doute remarqué, une borne de recharge électrique a été installée en 2018 sur le parking du Laminoir. Cette opération réalisée à l'initiative de la commune avec la collaboration du Syndicat Départemental d'Électrification (SIEDA) à vocation à favoriser le développement de la mobilité électrique dans les années qui viennent.

➡️ En 2019, une réflexion est entreprise afin de développer l'installation de panneaux photovoltaïques sur certains bâtiments communaux. Ils permettront de dimunier encore le coût énergétique qui a déjà nettement baissé depuis 2014 grâce aux actions menées.

L'ensemble de ces initiatives entreprises ces dernières années ne sont bien évidemment pas une fin en soi, mais elles inscrivent Decazeville dans une dynamique nouvelle qui appelle a être poursuivie dans les années à venir afin de continuer à diminuer les coûts énergétiques, favorable aux finances de la ville mais aussi et surtout à l'environnement.

23/05/2019

Enquête publique pour l'ISDD de Montplaisir - D'autres solutions sont possibles et souhaitables

1 - Montplaisir - Umicore - Viviez-pont -211117.jpg

Vous avez ci-dessous le texte de mon intervention lors du conseil municipal de Decazeville qui s'est déroulé le 23 mai 2019, concernant l'avis que nous devions donner à l'enquête publique pour la réouverture de l'ISDD (Installation de Stockage de Déchets Dangereux) de Montplaisir et pour la modification du PLU de Viviez qui lui est associé.

 

" J'ai bien sûr lu attentivement ce dossier d'enquête publique et j'ai rencontré le commissaire enquêteur le dernier jour du déroulement de cette enquête pour y faire part de mon opposition à ce projet. Je n'ai d'ailleurs pas été le seul puisque le nombre de contributeurs défavorables à ce projet a été très important notamment sur la plateforme dématérialisée.

Je vais d'ailleurs ce soir reprendre en grande partie les arguments que j'ai développé devant le commissaire enquêteur.

 

1 – Des sols pollués sur tout le Bassin, pas uniquement à Viviez :

Selon les résultats d'analyses d'échantillons de sols parvenus chez certains Viviezois le 17 avril dernier, des parcelles de Viviez-Pont en limite de commune de Decazeville contiennent entre 7 à 45 fois la norme de référence en cadmium, entre 3,5 à 12 fois la norme de référence en plomb et entre 1,5 à 3 fois la norme de référence en arsenic. Les taux de zinc sont aussi très inquiétants, jusqu'à 3 470 mg/kg MS. Pensez-vous sérieusement que Decazeville n'est pas touché par ces pollutions, que ces pollutions se sont arrêtées à la limite de la commune de Viviez comme le nuage de Tchernobyl s'était soit-disant arrêté aux frontières françaises en 1986 ?

Les pollutions de Vieille Montagne vont bien sûr au delà du seul territoire de Viviez.

C'est une étude globale des sols sur un large périmètre autour des anciens sites de Vieille Montagne qu'il faut lancer, sur le territoire concerné par cette enquête publique par exemple (12 communes).

Une étude qui aboutirait à prendre des mesures adéquates au cas par cas, en tenant compte pour chaque parcelle des risques, de la nature de la pollution et de la destination de la parcelle.

Alors oui, il faut bien sûr prendre impérativement des mesures pour prévenir de nouvelles pollutions et pour gérer les pollutions existantes.

C'est bien sûr indispensable !

Mais les solutions proposées dans cette enquête publique ne répondent pas convenablement à cette problématique, que ce soit de manière curative et encore moins préventive.

L'excavation de 300 parcelles sur des milliers qui sont polluées n'est pas la bonne solution et n'aura à terme qu'un effet minime sur la pollution globale. Elle risque même de l'aggraver !

Pourquoi excaver des sols qui ne serviront qu'en jardin d'agrément ou pelouse ? De simples recommandations suffisent. Pour ce qui est des jardins potagers, des personnes ont déjà acheminé chez eux des terres propres ou utilisent des bacs surélevés. Il suffit de généraliser ces mesures. Toutes ces mesures étaient d'ailleurs déjà préconisées dès 2008 lors de la remise du rapport Cassiopée. Elles ont été rappelées dernièrement.

 

2 - Une dépollution par excavation ne résoudra pas le problème, elle risque même de l'aggraver :

Le mot a visiblement été donné en haut lieu de faire référence à l'étude épidémiologique Cassiopée de 2008 pour justifier les excavations de terres polluées à Viviez.

C'est pour le moins surprenant, car les élus locaux se sont employés en permanence à cette époque à minorer et à railler les résultats de cette étude.

Ce sont les mêmes élus qui minoraient les résultats de l'étude Cassiopée qui se servent maintenant de ce rapport pour justifier ce projet.

Mais cette étude Cassiopée a maintenant plus de dix ans. Elle demanderait donc à être sérieusement actualisée. Car des évènements impactant fortement l'environnement quotidien des Viviézois se sont déroulés depuis.

Le porteur de projet de cette enquête publique, Séché, s'est bien gardé de faire un bilan environnemental et sanitaire de la dépollution qu'il avait réalisé pour Umicore entre 2008 et 2016 !

Car si cette « dépollution » a permis de réduire considérablement les rejets de métaux lourds dans la rivière Lot, elle a en revanche été source d'énormes pollutions de l'air et des sols à Viviez, et bien sûr au delà.

Les pollutions et nuisances émanaient pour la plupart de la manipulation des terres polluées, de leur transport et de leur dépôt à Montplaisir.

Les mesures de qualité de l'air effectuées par les stations temporaires de l'Oramip (Observatoire Régional de l'Air en Midi-Pyrénées) à cette occasion en témoignent, sans pourtant qu'aucunes mesures aient été réellement prises pour alerter et conseiller la population durant cette période.

2 - oramip-2015.jpg

En 2015 par exemple, l'Oramip a noté à Viviez des quantités moyennes maximales de retombées métalliques jusqu'à 70 fois la valeur de référence pour l'arsenic, 28 fois pour le cadmium, 27 fois pour le plomb et 16 fois pour le zinc à l'occasion de cette dépollution. Les résultats des autres années étaient également du même type.

Les analyses de sols pour le moins inquiétantes reçues par les Viviezois le 17 avril 2019 l'ont été parfois selon certains témoignages sur des échantillons récupérés à 1 ou 2 cm maximum de profondeur. J'ai même eu des témoignages de personnes chez qui on avait réalisé des carottages sur les terres extérieures propres rapportées il y a six ans. Ces échantillons montraient également des pollutions très importantes. On peut donc en déduire qu'il s'agissait de pollutions récentes, vraisemblablement dues aux travaux de « dépollution » d'Umicore de 2008 à 2016.

Aucun suivi sanitaire sur la population n'a été réalisé depuis l'étude Cassiopée et comme il n'existe pas sur notre territoire d'observatoire ou de registre des maladies chroniques, il est difficile d'affirmer avec certitude que cette opération a eu des conséquences sanitaires graves sur la population du Bassin.

Mais comment croire une seconde que les importantes pollutions engendrées par cette opération longue de « dépollution » n'ont pas eu de conséquences sanitaires sur la population ?

Quoi qu'il en soit, il y a un vrai sentiment « d'insécurité sanitaire » sur Viviez.

On reconnaît maintenant le préjudice d'anxiété pour les personnes ayant été en contact avec l'amiante. C'est cette même anxiété concernant leur santé que ressentent actuellement les habitants de Viviez avec tous ces projets polluants sur leur territoire.

D'autant plus que pendant et depuis la « dépollution » de 2008 à 2016, la production de pollutions ne s'est pas arrêtée : pollutions atmosphériques dues aux rejets des activités économiques, de la circulation sur la RD 840 et la RD 5, des envols de poussières venant de sols pollués, notamment du crassier de Dunet non sécurisé à ce jour (que nous avions déjà dénoncé lors de la délibération pour l'enquête publique de 2008)... Sans parler des pollutions venant également des eaux circulantes.

L'étude Cassiopée avait abouti à diagnostiquer une sur-imprégnation au cadmium pour 136 Viviézois sur les 600 qui s'étaient prêtées aux analyses (soit 22%) et à une atteinte rénale pour 19 d'entre eux. J'ai bien peur que si l'on refaisait les mêmes analyses aujourd'hui, ce bilan soit en hausse.

Les Viviézois ne veulent pas revivre pendant quinze ans ce qu'ils ont vécu de 2008 à 2016 avec ses conséquences environnementales et sanitaires désastreuses.

3 - Viviez vu de Gabriac.jpg

Car avec cette opération décrite dans l'enquête publique dont nous avons à donner un avis ce soir, cela sera la même chose, sinon pire car il n'y aura pas cette fois ci, ni de transporteur, ni d'usine de stabilisation pour traiter les déchets dangereux avec des liants hydrauliques.

Les travaux d'excavation dans les propriétés, le transport des terres vers Montplaisir à travers les rues de Viviez, le giratoire de Laubarède, la traversée de la zone du Bourg et la montée abrupte de la piste de Dunet, puis le dépôt à Montplaisir occasionneront de fortes nuisances : soulèvement de poussières toxiques, forte production de gaz à effet de serre et de particules fines (PM 2,5), bruit des moteurs et des signaux sonores de recul des engins et camions, odeurs de gaz-oil... tout cela dans des vallées encaissées et peu ventées. C'est ni plus, ni moins, ce qui s'était passé de 2008 à 2016.

Il faut également rajouter les risques d'accident sur une RD 840 et un giratoire où la circulation augmente régulièrement d'année en année, notamment celle de poids lourds, à laquelle il faut rajouter depuis le début de l'année les camions supplémentaires de VMBS qui n'est plus approvisionné par rail.

3B - recensement circulation rd840-rd5.jpg

Cette circulation est d'ailleurs très largement sous estimée par Séché dans ce dossier d'enquête publique.

Ce projet n'est donc pas réellement réalisé pour l'intérêt général de la population locale. Il ne propose pas une solution curative acceptable et encore moins préventive pour retrouver un environnement sain à Viviez et sur le Bassin.

Ce projet est uniquement un projet industriel porté par l'entreprise Séché, qui créerait très peu d'emplois et qui surtout, occasionnerait des nuisances environnementales et sanitaires graves.

 

3 – L'ISDD de Montplaisir est saturé :

4 - Montplaisir - volume et poids.jpgLe projet proposé dans cette enquête par Séché Eco Service est de rajouter entre 30 000 et 100 000 tonnes de déchets dangereux par an pendant 15 ans pour un total de 234 000 m3 :

  • Or ce site est déjà pratiquement saturé en capacité (1 294 796 m3 sur 1,3 M de m3 autorisés) - fiche BASOL de la DREAL)

    • Le tonnage autorisé (2 340 000 tonnes) est lui très largement dépassé.

  • C'est donc un projet risqué qui nous est proposé à Montplaisir.

Lors de l'enquête publique pour la création de l'ISDD de Montplaisir en 2008, le conseil municipal de Decazeville avait émis plusieurs réserves sur ce projet.

Projet de réhabilitation du site UMICORE de Viviez - Avis CM de DECAZEVILLE -160708.pdf

4B - Montplaisir vu de Cantarel -260718-web.jpg

La plus importante concernait la couverture du stockage de déchets dangereux : «  La tierce expertise du BRGM démontre que compte tenu de la hauteur de 53 m de déchets, le taux de tassement sera de 4% représentant un affaissement de 2,5 m. On peut s'interroger sur la tenue des membranes et géotextiles de couverture. Nous avons donc quelques interrogations sur l'étanchéité de l'ensemble et les conséquences sur les eaux internes ».

Nous avions raison de nous interroger dès 2008 sur la tenue dans le temps des géomembranes avec le tassement. Une rupture de géomembrane amènerait des infiltrations d'eau et la fragilisation de l'alvéole et des digues.

J'attire votre attention sur la surcharge de l'ISDD de Montplaisir, surcharge qui existe déjà et qui serait amplifiée par ce projet, tout cela sans un renforcement des digues, et les dangers que cette surcharge fait et ferait peser sur les habitants situés au pied de cet équipement, à Viviez-Pont.

5 - Grave pollution due à une fuite à la digue de l'Igue du Mas en 1986.jpgUmicore avait connu un grave accident industriel en 1986 avec la rupture d'une conduite sur une digue à l'installation de stockage de l'Igue du Mas.

S'il n'y avait pas eu de personnes touchées directement, le bilan avait été par contre catastrophique sur le milieu naturel, notamment pour la rivière Lot.

Un rupture de digue à Montplaisir occasionnerait inévitablement un véritable désastre tant humain, qu'environnemental.

L'étude des dangers contenue dans cette enquête publique note qu'il y aurait selon ce scénario un ensevelissement du Laminoir d'Umicore et de son personnel.

Certes, malheureusement oui, mais le courant de terre, de boue et de matériaux divers continuerait sa course vers les maisons et l'école proches de Viviez-Pont.

Beaucoup à Viviez, ont en tête les images de la rupture du barrage de Brumadiho au Brésil en février dernier

Je n'ose même pas penser ce qu'il adviendrait alors de la rivière Lot jusqu'à l'estuaire de la Gironde, où on avait interdit la culture de l'huitre de 1996 à 2015 à cause des pollutions de Vieille Montagne, si un tel événement arrivait.

Qui porterait la responsabilité d'un tel accident à Viviez ? L'entreprise Séché ? Les élus qui auraient donné leur accord pour un surplus de déchets dangereux sur ce site, l'Etat qui aurait donné l'autorisation ?

Pour ma part, je ne veux pas être un des élus qui aurait autorisé cette surcharge de déchets dangereux et augmenté ainsi le risque de rupture de géomembrane que nous avions déjà dénoncé en 2008 ou de la digue.

 

4 - Les besoins locaux en capacité de stockage ne sont pas clairement démontrés dans cette enquête :

Le dossier prévoit de stocker à Montplaisir les boues du THR (Traitement Humide des Résidus, station d'épuration de Vieille Montagne), des terres de jardins de Viviez, des résidus pollués de la vallée du Lot (écluse de Laroque-Bouillac) et des déblais de la zone du Centre.

  • Concernant les jardins de Viviez :

    Je viens d'en parler et de déduire que l'excavation et le dépôt de ces terres à Montplaisir n'est pas souhaitable (environnement, santé et saturation du site).

    6 - lot-laroque-sediments.jpg
  • Concernant les déchets de la vallée du Lot :

    • Le dossier d'enquête publique ne précise pas la quantité et la qualité des produits qui pourraient être accueillis à Montplaisir.

    • Aucun résultat des analyses des prélèvements qui ont été effectués du 1er au 30 septembre 2017 pour déterminer le volume et la caractérisation des sédiments contenus en amont de l'écluse et dans le sas de l'écluse ne figurent dans le dossier.

    • Il est donc prématuré de vouloir accueillir ces terres à Montplaisir7 - zone du centre.jpg

  • Concernant l'accueil de déchets de la zone du Centre à Montplaisir :

  • La communauté de communes Decazeville-Aubin avait déjà défini des lieux de confinement pour les déchets provenant de la dépollution de cette zone.

  • Ces lieux prévus pour une capacité de 12 000 à 13 000 m3 et situés contre le mur de l'ancien haut fourneau pouvaient recevoir les 8 000 m3 de déchets et déblais estimés.

  • Il était prévu que ce site serait à terme sécurisé par une géomembrane supérieure, recouvert de terre végétale et aménagé en espace vert et de promenade.

  • On peut constater qu'à l'heure actuelle, il reste encore de la place sur ces sites de stockage alors que la dépollution de cette zone est pratiquement terminée.

  • Il est donc parfaitement inutile de prévoir un quelconque transfert de déchets de la zone du Centre à Montplaisir.8 - thr.jpg

  • Concernant l'accueil des boues du THR :

    • Ces boues n'ont rien à faire à Montplaisir.

    • VMBS est totalement indépendante de Umicore et doit poursuivre, comme elle le fait actuellement, le traitement de ses boues à l'extérieur (en en produisant le moins possible), comme le font d'autres entreprises du Bassin.

    • C'est également le cas pour Séché

       

5 - La modification du PLU de Viviez n'est pas nécessaire à la réouverture de Montplaisir :

  • Pourquoi cette demande de modification du PLU proposée par Decazeville communauté concerne-t-elle toute la zone Nx et pas seulement la zone Nx sur Montplaisir ?

  • Si Decazeville Communauté tient vraiment à apporter une modification au PLU de Viviez, une simple modification du règlement de la zone Nx portant uniquement sur Montplaisir est possible en créant un zone Nx1 par exemple.

  • Cette demande de modification du PLU dans cette enquête publique est en fait le « cheval de Troie » du dossier Solena. En effet, pour installer son projet de centre de traitement et de stockage de déchets ménagers, Séché a impérativement besoin de la modification du PLU de Viviez sur Dunet et sur l'Igue du Mas.

  • Mais à y regarder de plus près, une modification du PLU n'est même pas nécessaire :

    • On a déjà pu mettre pratiquement 1,3 M de m3 de déchets dangereux sur ce site sans avoir à modifier le PLU, on peut éventuellement,s'il y avait de la place, continuer à le faire.

  • Ce qui pourrait éventuellement gêner l'accueil de déchets autres que ceux d'activités de Vieille Montagne, c'est l'arrête du 22 juillet 2009 qui décrit le type de déchets (uniquement des déchets provenant des activités d'Umicore), pas le PLU de Viviez. Une modification de cet arrêté suffirait.

  • Mais il faut savoir que l'on a déjà accueilli des déchets extérieurs de 2008 à 2016, notamment du site de Laubarède.

  • La demande de Decazeville communauté note aussi que les déchets seraient traités avant leur dépôt à Montplaisir.

    • C'est absolument faux ! Contrairement à ce qui c'était passé de 2008 à 2016, il n'est pas prévu d'unité de stabilisation par liants hydrauliques de ces déchets avant dépôt. Ce qui pose d'ailleurs un problème.

    • Mais surtout, cela démontre la méconnaissance de ce dossier par la communauté de communes.

    •  

7 - Une absence totale de dialogue et de concertation :

  • Les habitants du Bassin ont de plus en plus de défiance vis-à-vis de certaines décisions de l'Etat (PPRM) et des élus locaux qui évitent d'ailleurs toute réunion ou rencontre avec eux :

    • Pas une seule réunion publique n'a été organisée par les élus locaux depuis la connaissance de tous ces projets à Viviez il y a trois ou quatre ans !

    • La seule réunion publique d'information sur ce projet et sur cette enquête publique a été à l'initiative de l'ADEBA le 19 avril dernier,

    • Les élus locaux se contentent de citer les communiqués de la préfecture, soufflés par un « comité de pilotage » où ne figurent que des élus, les services de l'Etat et les industriels, dont Séché qui se retrouve juge et partie dans ce comité de pilotage puisqu'il serait bénéficiaire financier dans ce projet. Aucun représentant des habitants et aucune associations environnementale locale n'est présente dans ce comité qui travaille en vase clôt, comme si la population n'avait pas à dire son mot sur ces sujets qui touchent pourtant au plus profond de leur vie de tous les jours.

    • Comment voulez-vous que les habitants adhèrent à ces projets ?

Il y a donc un réel déficit de concertation sur ce territoire. Ce manque de dialogue se fait d'ailleurs également sentir sur d'autres dossiers comme le PLUi actuellement en cours. Je l'avais d'ailleurs déjà signalé à ce conseil municipal lors de la présentation du PADD.

Viviez vu de Cantarel -pano-web-260718.jpg

En conclusion :

Il y a beaucoup d'erreurs, d'approximations et d'oublis dans ce dossier.

L'intérêt général de la réouverture de l'ISDD de Montplaisir et de la mise en conformité du PLU de Viviez n'est pas clairement démontré dans le dossier soumis à cette enquête publique.

Le bilan environnemental et sanitaire de la dépollution de 2008 à 2016 n'a pas été du tout réalisé.

Il doit être réalisé avant toute étape supplémentaire.

Cette enquête publique est donc à minima prématurée.

 

Par notre vote aujourd'hui sur cette enquête publique, nous avons donc une énorme responsabilité.

En votant favorablement à ce projet, nous prendrions le risque d'être responsables d'une pollution supplémentaire future et d'une atteinte probable à la santé des habitants.

En surchargeant l'alvéole de Montplaisir suspendue au dessus de Viviez-Pont, nous prendrions le risque d'un grave accident industriel au bilan écologique et humain très grave.

En autorisant la modification inutile pour ce projet du PLU de Viviez, nous donnerions une autorisation de fait au projet Solena, projet destructeur pour notre territoire.

Je vous demande donc de porter un avis négatif à cette enquête publique.

Avis négatif que nous pourrions assortir de recommandations qui pourraient être :

  • Réaliser sur le territoire concerné par cette enquête publique (12 communes) une étude des sols et une enquête épidémiologique sur les quatre principaux polluants présents : zinc, arsenic, cadmium, plomb,

  • Mettre en place sur notre territoire un registre des maladies chroniques comme le font déjà les départements de l'Hérault et du Tarn,

  • Etudier et réaliser une dépollution des sols avec des méthodes moins agressives, moins polluantes et plus efficaces que l'excavation,

  • Élaborer avec les services de l'Etat, les collectivités locales, les habitants et les associations environnementales une charte sur l'usage des sols (culture des légumes en bacs avec de la terre saine rapportée et renouvelée tous les cinq ans par exemple...).

  • Mettre en place sur notre territoire avec les services compétents de l'Etat  un réseau permanent de surveillance de la qualité de l'air, des sols et des eaux.

  • Créer une dynamique économique, éducative et citoyenne sur la dépollution des sols avec les compétences locales (Lycée La Découverte avec le projet « Dépol'Decaz », l'ADEBA qui a acquis depuis quatre ans une véritable expertise...)

  • Umicore doit participer au financement de toutes ces opérations au même niveau qu'elle avait prévu de le faire pour l'excavation des terres.

Voila quelques mesures que nous pourrions prendre pour une gestion participative préventive et curative des pollutions à Viviez, à Decazeville et au delà.

Je vous demande donc de porter un avis négatif à ce dossier d'enquête publique. "

 

Decazeville a malheureusement donné ce soir un avis favorable à ce projet, mais les élus qui ont soutenu ce projet n'ont pas de quoi être fiers puisque seulement six élus ont voté pour, deux élus ont voté contre (dont moi même) et 12 élus se sont abstenus suite à mon intervention. Je remercie ma collègue qui m'a suivi dans le vote négatif et tous les élus qui se sont abstenus, sachant que pour ceux de la majorité, cela n'a pas du être facile de prendre cette décision avec un maire qui défend bec et ongle ce projet et le projet Solena. Ce projet à essuyé ce soir un revers inattendu qui va obliger les élus qui le soutiennent à revoir leurs positions jusque boutistes. Ce vote renforce également les positions défendus par l'association environnementale locale ADEBA.

 

Ci dessous, l'article de Centre-Presse du 25 mai 2015 relatant ce point du conseil municipal de Decazeville : 

Les élus divisés sur la réouverture de Montplaisir -DM-250519.jpg

Photos (cliquez sur les photos pour les agrandir) : 

Photo 2 : Extrait du rapport de l'Oramip de 2015

Photo 4 : tableau réalisé à partir des données de recensement de la circulation en Aveyron visibles sur le site internet du Conseil Départemental

Photo 5 : Données de la DREAL et arrêté préfectoral de 2009

Photos 1, 3, 6, 7, 8, 9, 10 et 11 :©jlc - Vous devez citer l'origine et ne pas modifier la photo.

 

10/04/2019

A Decazeville, on démolie, on brade, on déplace, on pollue...

fontvernhes-école-web.jpg

Quelques extraits de mes interventions au conseil municipal d'hier soir avec quelques compléments.

La note pour le conseil municipal en cliquant ci-dessous :

0 Note du 9 avril 2019.pdf

 

Subventions aux associations :

Malheureusement, on s'aperçoit qu'en quelques années vous avez pour le moins découragé le tissus associatif de notre ville qui était pourtant dense et actif, alors qu'il aurait fallu au contraire l'accompagner et le soutenir y compris financièrement.

forum assos dkz.jpgLa suppression du Forum des Associations qui se déroulait tous les deux ans et qui était attendu par toutes les associations afin de montrer leurs activités et trouver de nouveaux adhérents, a été un coup fatal pour certaines d'entre-elles. D'autres sont parties dans les communes voisines et de toute façon, toutes ont des difficultés à garder leurs adhérents et à vivre.

 

J'ai réalisé une comparaison des subventions aux associations entre 2013, avant votre élection, et ce budget 2019.

Pour que cette comparaison soit possible, j'ai pris soin d'enlever pour 2013 toutes les associations ou structures passées sous la compétence de la communauté de communes (Programmation culturelle ACO, Mescladis, écoles de musique, OT, Bassin d'Envie) et les syndicats et 2KZ.

associations 2013-2019.jpg

Il y avait en 2013, 59 associations ou structures locales qui recevaient des subventions de fonctionnement ou exceptionnelles pour un montant de 82 946 €.

Elles ne sont plus que 39 associations ou structures locales en 2019 à recevoir des subventions municipales, en comptant les quatre subventions exceptionnelles, pour un montant de 56 697 €.

Il y a donc 20 associations en moins en 2019 par rapport à 2013 et vous réalisez ainsi une économie de 26 249 €.

 

Comme nous le dénonçons dèpuis le début de votre mandat, vous réalisez des économies sur le dos des activités associatives

Ces coupes budgétaires ont bien sûr des impacts au niveau des activités et animations de notre ville (sportives, culturelles, sociales, récréatives...), mais aussi elles ont des conséquences sociales et économiques, car les associations, c'est aussi de l'économie locale.

 

Subvention à Familles Rurales :

Familles Rurale est la structure qui s'occupe de l'animation jeunesse.

Je l'avais dit en commission, il y a pour moi un gros problème au niveau des 14/17 ans car sur 93 inscrits actuellement, 90% sont des internes du Lycée La Découverte, venant de partout (autres communes du Bassin et au delà), et seulement 10% sont des Decazevillois. Cela représente un coût important pour la commune.

 

Subvention à l'Aveyronnaise Classic

aveyronnaise classic3.jpg

Je m'élève donc une fois de plus contre la subvention à l'Aveyronnaise Classic, tant pour l'activité polluante qu'elle constitue, que pour sa contribution au dérèglement climatique et à la perte de biodiversité, pour l'image dégradante qu'elle donne de ce magnifique parc de La Découverte et pour la gène qu'elle occasionne aux habituels usagers de ce parc.

Il y a vraiment autre chose à faire de cet espace, mais il semble que vous l'avez totalement abandonné depuis cinq ans en communauté de communes alors qu'il y avait pourtant des projets intéressants et évolutifs a y développer.

Je voterai bien sûr contre cette subvention.

 

Vente de l'ancienne école de Fontvernhes :

fontvernhes-école2-web.jpg

Il avait été évoqué avant votre arrivée en 2014, la possibilité de réhabiliter ce bâtiment avec un terrain important autour (certes non constructible à cause du PPRM), proche du centre ville, d'un arrêt de bus, et limitrophe avec le parc Intercommunal, en centre de loisir d'été pour les enfants de Decazeville et éventuellement pour servir aux associations locales le reste de l'année. C'était un bon projet, utile pour les Decazevillois, qui s'intégrait de plus à l'aménagement du Parc intercommunal et du quartier de Fontvernhes.

Vous estimez le prix de vente de cet immeuble à 25 000 € alors que les services des Domaines l'ont estimé à 100 000 €. C'est inacceptable !

Cela fait plusieurs années que l'on vous demande de mettre des annonces de vente de bâtiments communaux claires dans la presse avec un prix minimum et les coordonnées de la mairie comme le font d'autres collectivités. Des transactions entre quatre yeux sont inadmissibles pour des biens publics.

Ce bâtiment a-t-il été proposé à ce prix aux Decazevillois ? Je ne pense pas.

Il n'y a pas eu de traitement équitable entre possibles acquéreurs dans cette transaction.

 

Sans aucune vision à long terme, vous avez décidé de brader le patrimoine de la commune pour quelques subsides. C'est honteux !

 

Vente d'une parcelle au Crédit Agricole :

musée géologique-web.jpg

Encore une fois, nous apprenons cette transaction importante cinq jours avant le conseil. Pas une seule fois il n'en a été fait mention en commission urbanisme par exemple !

Outre l'incertitude sur l'avenir du musée de géologie qu'a développé mon collègue Jean-Pierre Vaur, Je rappelle que le plafond de ce musée a connu de graves anomalies parce que l'investissement qui avait été prévu et budgétisé en 2014 pour supprimer les infiltrations d'eau n'a pas été réalisé

Cette installation du Crédit Agricole au fond de la place Decazes pose d'autres problèmes.

Alors que la réhabilitation de la rue Cayrade se termine, on favorise par cette vente de terrain, le déménagement d'une locomotive commerciale de cette rue. C'est impensable !

tour cabrol1-280918-web.jpgQue va alors devenir l'immeuble commun Crédit Agricole – mairie – communauté de communes ? Certes le Crédit Agricole reste toujours propriétaire et participera aux frais de copropriété. Mais vu l'enthousiasme des copropriétaires pour conserver et rénover ce bâtiment, il y a lieu à s'inquiéter. Déjà qu'il a été très mal entretenu ! Le Crédit Agricole a-t-il au moins trouvé un occupant pour reprendre ses locaux une fois parti ?

Va-t-on laisser mourir à petit feu ce bâtiment important du centre ville ou va-t-on enfin se décider à le rénover ?

Dans ce dossier, on peut réellement se demander pour qui travaille le maire de Decazeville depuis quelques mois : pour les Decazevillois ou pour le Crédit Agricole ?

 

18 - Destruction de logements au Sailhenc et à Trépalou :

trépalou-web.jpgLe texte de la note pour ce dossier ne m'a absolument pas convaincu

Beaucoup de formules ampoulées, de portes enfoncées, de non dits... pour en arriver à la décision de détruire 90 logements sociaux.

Alors que nous perdons une centaine d'habitants par an, nous nous payons le luxe de détruire 90 logements !

Pour les remplacer par quoi ? On ne sait pas.

Si au moins ça profitait au parc locatif privé ? Mais même pas.

On laisse partir les gens. Un point c'est tout.

sailhenc-web.jpgDepuis la construction de logements et maisons à l'Envol lancé en 2011 et terminé en 2015-2016, pas un seul logement social de construit à Decazeville.

Où en est le projet de construction de deux maisons T4 en location-accession prévu à grand renfort de publicité il y a maintenant trois ans ? On ne voit toujours rien venir.

Les rénovations d'immeubles sont aussi rares alors que le parc se dégrade.

Quand on regarde les appels d'offres dans la presse, on voit des rénovations de logements sociaux dans d'autres communes (Aveyron Habitat ou d'autres structures) : Capdenac, Onet, Rodez, Saint-Affrique... Pas à Decazeville.

grenoble-hlm-photovoltaïque.jpgJ'ai visité de nombreux immeubles sociaux des années cinquante ou soixante magnifiquement rénovés et qui répondent au confort et aux normes thermiques actuelles. Ici, on les démolie.

 

Encore quelques mois et le cauchemar finira.

Heureusement !

 

Photos : jlc - Licence Creative Commons

Cliquez sur les photos pour les agrandir

07/03/2019

Decazeville devient-elle réellement Déchet'ville ?

croix de broual 1.jpg

La crainte du journal aveyronnais « l’Empaillé » de voir Decazeville se transformer en « Déchet’ville » à cause notamment du projet Solena, projet de traitement et de stockage de déchets ménagers prévu à Viviez et Aubin, est bien réelle. Mais outre ce projet aberrant, de nombreuses autres « décharges » de tous types fleurissent sur ce territoire.

 

L'installation de stockage de déchets inertes de la route d'Agnac s'agrandit :

Il semble que les riverains estiment ne pas avoir été suffisamment informés lors de la consultation publique en juin et juillet dernier sur la demande d'enregistrement présentée par l'entreprise Rouquette TP en vue d'exploiter une installation de stockage de déchets inertes. Il aurait été effectivement souhaitable d'organiser une réunion publique lors de cette consultation et à minima, que le projet soit présenté et débattu en conseil municipal.

 

Des déchets de la SOPAVE sur les espaces verts et parcs communaux de la ville :

boues-web.jpg

Ayant visité à l'automne dernier la décharge municipale de déchets inertes de La Romiguière comme chaque élu peut le faire et comme je le fais régulièrement, j’ai constaté que plusieurs dizaines de tonnes de boues provenant de la SOPAVE (SRVPA) y avaient été déposées, Il me semble pourtant que cette décharge était destinée aux seuls déchets inertes provenant des activités municipales. Mais bon…

 

Ces boues de la SOPAVE résultent du lavage de bâches agricoles. Elles contiennent des particules de plastique visibles à l'œil nu, mais aussi vraisemblablement des micros et nanos particules de plastique et des produits solides et chimiques toxiques résultant des activités agricoles, mais aussi éventuellement du traitement de ces bâches plastique.

plastiques1-web.jpg

 

J’avais déjà eu l’occasion d’alerter sur les dangers de ces boues lors de leur utilisation à Fontvergnes ou au Sailhenc. Je rappelle qu’elles avaient été déposées auparavant à Livinhac et à Montbazens et qu’une levée de boucliers s’était fait entendre sur les deux communes avant que les dépôts cessent.

boues sopave fontvergnes -120615.jpg

 Ces boues épandues sur les espaces verts de la commune de Decazeville sont-elles sans danger pour les habitants, notamment les enfants jouant autour du skate-park du Sailhenc ou dans les divers parcs et espaces arborés ?

Ces boues sont certes certifiées conformes par la SOPAVE.

Mais je rappelle, qu‘avant de fermer définitivement, la SOPAVE avait fait l'objet d'une mise en demeure de la Préfecture en décembre 2017 pour des problèmes graves touchant l'environnement. Ce qui, me semble-t-il, relativise à minima l'assurance de la non toxicité de ces boues par la SOPAVE.

Leur transfert vers un lieu de stockage de déchets inertes ou industriels idoines me semble souhaitable et le plus tôt sera le mieux.

Ne plus utiliser de produits phytosanitaires pour les espaces verts de la commune, c'est très bien (c’est de toute façon maintenant obligé par les lois), mais utiliser des boues industrielles contenant à minima des particules de plastique pour les espaces publics de la ville me semble préjudiciable à une « nouvelle politique de gestion des espaces verts » comme se vantent les élus decazevillois. C'est vrai qu'on ne devient pas écolo du jour au lendemain, surtout lorsque ce n'est pas dans sa nature !

 

Une décharge de déchets « inertes » à l’entrée de la ville :

croix de broual 2.jpg

J’ai été alerté il y a quelques semaines de la présence d’une décharge de gravats et de déchets « inertes » à la Croix du Broual. Elle semble dédiée aux terres et déchets enlevés lors des travaux de la rue Cayrade. C’est la présence sur ce site de bordures de trottoirs peintes en jaune qui me font dire cela. Les déchets des rues Lassalle et Miramont ont sûrement été mis également sur ce site appartenant à Decazeville Communauté (parcelles 76, 77 et 380 du cadastre ci-dessous).

croix du broual - geoportail cadastre.jpg

Je rappelle que selon l’article. L. 541-2 du Code de l’environnement :

« Toute personne qui produit ou détient des déchets dans des conditions de nature à produire des effets nocifs sur le sol, la flore et la faune, à dégrader les sites ou les paysages, à polluer l'air ou les eaux, à engendrer des bruits et des odeurs et, d'une façon générale, à porter atteinte à la santé de l'homme et à l'environnement, est tenue d'en assurer ou d'en faire assurer l'élimination conformément aux dispositions du présent chapitre, dans des conditions propres à éviter lesdits effets.

L'élimination des déchets comporte les opérations de collecte, transport, stockage, tri et traitement nécessaires à la récupération des éléments et matériaux réutilisables ou de l'énergie, ainsi qu'au dépôt ou au rejet dans le milieu naturel de tous autres produits dans des conditions propres à éviter les nuisances mentionnées à l'alinéa précédent. »

 

Qu’est ce qu’un déchet inerte ?

Pour l’ADEME, Les déchets inertes sont principalement des déchets minéraux produits par l’activité de construction (BTP, industrie de fabrication de produits de construction) : béton, tuiles et briques, agrégats d’enrobés, déblais, vitrage, etc.

Certes dans le « etc » on peut mettre beaucoup de choses.

Du point de vue de la classification des déchets, les déchets inertes sont une sous-catégorie de déchets non dangereux.
Ils constituent
 plus de 90 % des déchets produits par les travaux publics et de l’ordre de 70 % de ceux produits par le bâtiment.

L’ADEME poursuit : ce type de déchet peut facilement être recyclé sous forme de matériaux, alternatifs aux granulats de carrières, pour une utilisation en technique routière. Ce type d’utilisation bénéficie notamment d’un encadrement technique et environnemental complet.
Il y a donc un enjeu fort de mobilisation de ce gisement vers le recyclage, dans une perspective de gestion durable des ressources et d’atteinte de l’objectif de 70 % de valorisation matière des déchets du BTP fixés par la directive-cadre 2008/98/CE sur les déchets, à l'horizon 2020.

Le recyclage n’a visiblement pas été étudié pour ces déchets qui gisent pêle-mêle dans cette igue de la Croix du Broual en vrac : terres, plaques de béton, tubes PVC, acier ou fonte (peut-être également plomb), croûtes d’enrobé…

 

Je me pose donc plusieurs questions :

Cette décharge de déchets inertes d’un volume conséquent (plusieurs centaines de m3) est-elle temporaire ou définitive ?

A-t-elle fait l’objet d’une déclaration ou d’une demande d'autorisation en préfecture ?

Ce dépôt a-t-il fait l’objet d’une convention entre la Ville et Decazeville Communauté, propriétaire des terrains ?

Peux-t-on mettre ces déchets directement dans une igue sans aménagement préalable (juste une petite digue au bas) et sans protection et signalisation réelle (clôture, panneaux d’avertissement…) ?

pprm-zonage réglementaire-croix de broual-dkz.jpg

A-t-on regardé les effets de ces dépôts au regard du PPRM ? Le site comprend pourtant des galeries de mine, un aléa gaz de mine, certes faible mais réel et l'ex Puits de la Croix du Broual proche ?

Cette zone est d'ailleurs référencée RC2q sur le zonage réglementaire du PPRM, c'est à dire qu'il y a « interdiction de toute implantation humaine. Les opérations acceptées sont liées au maintien des installations et activités existantes ». Il n'y avait sur cette zone aucune activité, donc il n'y a pas la possibilité d'y implanter une décharge de déchets inertes.

Il faudra expliquer aux personnes touchées par le PPRM qui ne peuvent plus faire de travaux sur leurs propriétés comment une collectivité peut tout de même entasser des centaines de tonnes de déchets « inertes » sur un site classé RC2q au PPRM et même en partie RF5q.

A-t-on regardé les effets de ces dépôts au regard du milieu naturel, du paysage et des riverains ?

Les collectivités ont un rôle d’exemplarité vis-à-vis de leurs concitoyens. Le bon exemple a t'il été montré en agissant ainsi ?

Les riverains ont-ils été consultés ?

Par ailleurs, ce dépôt de déchets inertes n’a jamais été évoqué en commission municipale « Travaux » ni même à celle « Urbanisme », encore moins en conseil municipal. Comme d’ailleurs l’accueil des déchets de la SOPAVE à Romiguière. Ça ne me semble pas normal.

Après avoir questionné M. Alonso, premier adjoint au maire de Decazeville, il semble que la mairie de Decazeville soit étrangère à ce dépôt. Ce qui ne veut pas dire qu'elle n'était pas au courant de cette opération pour des déchets émanant d'importants travaux de voirie sur sa commune et qu'elle a donc fermé les yeux.

J'ai soulevé ce problème lors de la commission « Environnement » de Decazeville Communauté le 26 février dernier. Une grande partie des élus ont été surpris par cette information et n'étaient visiblement pas au courant.

 

J'attends donc des explications cohérentes des collectivités locales concernées par ces dépôts de déchets et éventuellement des actions de correction et de réhabilitation :

  • arrêts des dépôts des boues de la SOPAVE sur les espaces publics de la commune de Decazeville, et si nécessaire, transfert des boues restantes vers un site autorisé,

  • enlèvement des déchets « inertes » déposés à la Croix du Broual et leur dépôt dans une décharge réglementaire.

  • Information préalable à tous les élus concernant tout projet traitant des déchets de toutes catégories en commissions municipales et intercommunales.

 

Addenda du 9 mars 2019 :

panoramique-web.jpg

Cette décharge de déchets "inertes" a fortement grossi cette semaine. Outre les camions d'une entreprise de travaux publics du Bassin qui possède pourtant une décharge privée de déchets inertes, j'ai aperçu hier un camion d'une entreprise de Baraqueville qui déchargeait ses déchets sur ce lieu. A-t-elle eu l'autorisation de Decazeville Communauté ? Cette décharge est-elle en train de devenir une décharge départementale ? Quel est le but de Decazeville Communauté ? Va-t-on nous ressortir le projet de déviation de la place Decazes alors que l'on vient de refaire la RD 221 dans les rues Lassalle et Miramont ? Quoi qu'il en soit, la méthode d'imposer cette décharge sans informations aux élus, notamment ceux de Decazeville, aux associations environnementales, notamment l'ADEBA et aux riverains est détestable !

Péchoultres-camion -web.jpg

Addenda du 20 mars 2019 : 

54385156_10214055717282056_7865406624578404352_o.jpg

Les services de l'Etat sont vraisemblablement intervenus pour faire cesser les dépôts de déchets divers mal triés issus de divers travaux de voiries de Decazeville. L'entreprise qui avait déposé ces déchets est en train de recouvrir cette décharge sauvage (car non déclarée) de terre végétale.
Mais il a fallu du temps pour que les collectivités locales réagissent ! J'ai averti la mairie de Decazeville le 10 février et Decazeville Communauté le 27 février sans que rien ne bouge. Ont-elles joué la montre et décidé d'attendre la fin des travaux de décaissement de la rue Cayrade pour agir ? Sûrement.
Voila en tout cas un bien mauvais exemple de gestion de déchets de chantiers donné par les collectivités locales et l'entreprise qui a déposé ces déchets, qui se double d'une atteinte à la réglementation sur les zones touchées par le PPRM (Plan de Prévention des Risques Miniers).
Comment réagiront maintenant les particuliers qui souhaiteront réaliser des travaux sur leurs terrains touchés par le PPRM et à qui on dira que cela n'est pas possible ? Ils se demanderont à juste titre comment les collectivités ont-elles pu entasser des centaines, voire des milliers de m3 de déchets divers mal triés issus de travaux de voirie sur une zone touchée par la PPRM et que eux ne pourront rien entreprendre chez eux ?

Il reste à surveiller à l'avenir qu'une nouvelle décharge sauvage ne voit pas le jour avec les autres chantiers prévus sur Decazeville et sur les autres communes de la communauté de communes

Photos : 

1 à 5 : jlc - Licence Creative Commons

6 : Géoportail

7 : Zonage réglementaire PPRM - Préfecture de l'Aveyron

8 à 10 :  : jlc - Licence Creative Commons

08/02/2019

Imposer des projets inutiles par la force

Capture-d’écran-2018-03-13-à-17.42.36-1.png


Le site de l’Amassada à Saint-Victor-et-Melvieu en Aveyron a fait l’objet d’une opération de la gendarmerie hier matin. Cette opération d’intimidation précède vraisemblablement l’expulsion manu-militari des occupants de cette zone. Quoi que l’on pense des raisons de la création de cette ZAD aveyronnaise, cette opération de gendarmerie et cette possible expulsion constituent des méthodes détestables. On ne peut que regretter le rouleau compresseur administratif et politique qui a conduit à un impasse et à la création de cette ZAD. Le transformateur de Saint-Victor, comme l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, comme le projet Europacity 
à Gonesse, comme le Center-Parc de Roybon, comme le grand contournement ouest à Strasbourg, l’usine Knauf à Illange… et comme les projets de Séché et de Solena à Viviez et Aubin font partie de petits et grands projets imposés qui suscitent des rejets des populations locales. Rejets qui proviennent souvent de leur inutilité car d’autres solutions moins dommageables pour l’environnement, le climat, le cadre de vie et la santé des populations locales sont possibles et surtout souhaitables.

« Pour le futur, il faudra aussi tirer les leçons de l’échec de Notre-Dame-des-Landes en termes de débat public, de procédures, de présentation et de discussion des alternatives »

Edouard Philippe, Premier Ministre. Extrait du discours prononcé lors de l’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes - 17 janvier 2018.

C’était il y a un an. Que c'est-il passé depuis ? Rien ! C'est toujours le même Etat, les mêmes entreprises privées ou publiques, les mêmes élus départementaux et locaux qui avancent tête baissée contre leurs concitoyens, à Roybon, à Gonesse, à Bure, à Strasbourg, à Beynac... et en Aveyron à Saint-Victor et à Viviez et Aubin où on veut imposer un énorme centre de traitement et stockage de déchets à 300 mètres des premières habitations pour complaire à des industriels !

Pire même, le gouvernement est en train d’expérimenter la suppression des enquêtes publiques en Bretagne et en Hauts de France pour les remplacer par de simples « consultation par internet » ! On peut également parler de l’éviction d’un commissaire enquêteur parce qu’ils donnait trop d’avis défavorables (6 sur un total de 60 !).

Alors que le gouvernement organise un « grand débat » dont personnellement je n'attend pas grand chose, il est incapable d’assurer un minimum de vrais débats dépassionnés pour de projets nationaux et locaux, qui répondent vraiment aux souhaits des populations et à l’avenir de notre planète.

« Ce n’est pas au décideur d’éclairer le public, c’est au public d’éclairer le décideur » déclarait Chantal Jouanno, présidente de la Commission nationale de débat public dans une interview à Reporterre en septembre dernier.

Elle a tout à fait raison. Quand élus et décideurs vont-ils le comprendre ?

Photo : journal alternatif aveyronnais "L'empaillé"

30/10/2018

Non, je n'irai pas manifester contre la hausse du coût des carburants

villefranche-gare.jpg

Oui, il faut bien admettre que les coûts de carburants pour les automobilistes augmentent fortement depuis quelques temps. C’est certes dû aux taxes mais aussi à l’augmentation du baril.

Mais il ne faut pas oublier que les coûts des carburants ne représentent selon l’Automobile Club que 10% à 15%, selon que l’on roule à l’essence ou au diesel, des coûts de revient globaux de notre véhicule, pour une voiture achetée neuve. Car il faut aussi compter avec l’achat du véhicule (neuf ou occasion), son assurance, son entretien, les péages, le stationnement…

Le secteur des transports est responsable de près du tiers des rejets de CO2 en France dont plus de la moitié est imputable aux voitures.

Il serait donc raisonnable, tant pour diminuer nos rejets de CO2 que pour réaliser des économies conséquentes, de modérer l’usage de notre automobile, pour ceux qui en ont une bien sûr, car il y a beaucoup de monde en France qui n’a pas d’automobile.

Mais il faut bien avouer que nous ne sommes pas très raisonnables, car nous sommes toujours prompts à prendre notre voiture pour faire des trajets très courts. Ces trajets pourraient se réaliser à vélo et même à pied pour peu que nous puissions le faire en toute sécurité.

mobilité,rail,toulouse,carburants,voiture,ter,gares,viviez-decazeville

Mais pour les trajets plus longs, comment faire ?

J’en ai fait l’expérience récemment.

J’ai du me rendre samedi à Toulouse pour assister à une cérémonie de mariage. J’ai donc choisi comme la plupart du temps de le faire par le rail au lieu de prendre mon véhicule personnel roulant pourtant à l’essence.

Il faut avouer que ce n’est pas simple de prendre le train de Decazeville à Toulouse. Il faut d’abord prendre un car régional de Decazeville à Villefranche-de-Rouergue, puis prendre un TER de Villefranche-de-Rouergue à Toulouse-Matabiau et l’inverse pour le retour.

Départ donc à 9h47 de Viviez-Decazeville pour une arrivée à Toulouse-Matabiau à 12h21. Pour le retour, départ de Toulouse à 17h04 et arrivée à Viviez à 19h34. Durant mon court séjour à Toulouse, j’ai tout de même eu le temps de déjeuner, d’assister à Salle des Illustres au Capitole à la cérémonie de mariage et de me promener dans Toulouse une paire d’heures.

Les temps de trajets en train et en voiture sont à peu près équivalents. Mais le train vous dépose en centre-ville tandis que les temps en voiture n’incluent pas les bouchons à l’entrée et la sortie de Toulouse, les bouchons à l’intérieur de Toulouse et le temps pour trouver une place de stationnement.

viviez-toulouse-voiture.PNGLe coût du trajet en voiture est estimé à environ 30€ l’aller (ViaMichelin), soit 60€ l’aller-retour, comprenant les coûts de carburant et de péages, hors coûts extérieurs (achat, entretien, assurance, stationnement… du véhicule).

ter-viviezdkz-tlse-271018.jpg

Sur ces horaires de week-end, le coût en car et en train est intéressant : 21,50€ l’aller-retour (voir image des billets de TER). En partant à 10h44 de Villefranche, j’ai bénéficié d’un billet EvasiO’ à 1€.

Carte_Pastel.pngJ’ai bien sûr également une carte LibertiO’ (24€/an) qui me permet d’avoir des avantages sur le retour Toulouse-Villefranche. Il est à noter qu’on ne peut pas bénéficier totalement de ces tarifs si l’on prend un billet unique Viviez-Decazeville – Toulouse-Matabiau. Il vous en coûtera 28,80€ l’aller retour au lieu de 21,50€. Ce que je trouve incompréhensible ! J’ai donc été obligé de scinder mes achats de billets pour obtenir les meilleurs tarifs.

L’amplitude des horaires d’ouverture de la gare de Viviez-Decazeville ayant été réduite (fermeture à 15h30 le vendredi !), il ne m’a pas été possible de prendre mes billets à cette gare à mon grand regret. J’ai donc été obligé de prendre mes billets sur internet : https://www.ter.sncf.com/occitanie. C’est certes facile, mais je me mets à la place des personnes qui n’utilisent pas internet, notamment les personnes âgées ; comment vont-elles faire ?

vignette-crit'air-masquée.jpgConcernant le bilan des rejets de CO2, il aurait été de 45,87 Kg avec ma Modus essence de 2011 (0,139Kg/Km X 165 X 2) et il a été de 9,88 Kg en train aller-retour.

 

Tableau comparaison train:voiture Viviez-Dkz-Toulouse.jpg

Il n’y a donc pas photo ; le temps de trajet est identique en train et en voiture (hors bouchons), le coût de ce voyage en transports collectifs est financièrement intéressant et son impact sur le climat et la qualité de l’air est très nettement meilleur. Quand au risque d’accident, il est quasiment nul en train.

Les avantages du train s’amoindrissent si l’on fait le trajet à plusieurs personnes, mais ils restent toujours meilleurs en train avec trois à quatre personnes.

Alors comment expliquer que beaucoup plus de monde choisisse tout de même la voiture ? Par confort ? Par tranquillité ? Par le fait de ne pas être contraint par des horaires ? Par habitude ?

Sur le trajet de Viviez à Villefranche, nous n’étions que deux à l’aller dans le bus (moi-même et une personne montée à Lanuéjouls qui se rendait à Lyon en train en passant par Toulouse) et j’étais tout seul au retour. Je suis persuadé que de nombreuses personnes du Bassin et au delà sont allées à Toulouse (où aux arrêts intermédiaires) ce samedi là.

 

Que faudrait-il alors pour que nous choisissions plus souvent les transports collectifs et les modes actifs (vélo et marche à pied) pour les courts trajets ?

Que les transports collectifs soient beaucoup plus nombreux, un peu plus confortables et moins chers pour certains trajets.

Que l’on développe beaucoup plus la mobilité partagée, covoiturage privé (BlaBlaCar…) ou organisé type RézoPouce ou Plans de Déplacement Entreprises, l’autopartage entre particuliers ou organisé par des collectivités (type Citiz)…

Que les élus donnent sa juste place sur l’espace public aux autres modes de mobilité que la voiture afin que les vélos et les piétons puissent circuler et déambuler en toute sécurité.

Si les élus faisaient tout cela, nous ferions des énormes économies dans les dépenses de carburants y compris à la campagne et pour ceux qui sont obligés de travailler à quarante kilomètres de leur domicile. Nous pourrions même nous passer d’avoir une automobile individuelle ou à minima une deuxième automobile dans un foyer et nous ferions alors des énormes économies. Et quels bienfaits pour la qualité de l’air que nous respirons et pour le climat !

 Dans ces conditions, je serais d’ailleurs le premier à abandonner ma voiture. Abandonner sa voiture ne veut pas dire cesser de conduire. Avec l’argent économisé, ont peut louer de temps en temps un véhicule en autopartage ou en location par exemple. Mais on a pas la charge financière d’un véhicule en permanence, y compris pour les 95% du temps où il ne roule pas.

C'est à tout cela que les taxes prélevées sur la vente des carburants doivent servir, pas pour donner des primes à l'achat de voiture électriques à des gens qui ont déjà deux ou trois voitures ou construire des autoroutes.

Alors oui, en tant que petit retraité, je suis moi aussi excédé par toutes les augmentations de dépenses obligatoires que nous subissons de ce gouvernement de brutes épaisses et de lobbyistes qui refuse de plus d’assumer sa responsabilité. Car oui, globalement, les petits avantages comme la baisse relative de la taxe d’habitation ne compensent pas et de loin les fortes augmentations des dépenses obligatoires que nous subissons.

Mais ne comptez pas sur moi pour aller manifester avec l’extrême droite ou les « bonnets rouges » locaux contre la hausse des carburants le 17 novembre. Même si d’autres revendications se sont depuis greffées à l’ordre du jour de cette manifestation, elle respire encore trop l’extrême droite et la fachosphère.

marche pour le climat3.jpg

Il y a des motifs beaucoup plus importants de manifester que la hausse du gazole et je ne manque d’ailleurs pas l’occasion de le faire, que ce soit pour défendre les retraites, les salaires, contre le chômage organisé, pour demander d’agir rapidement contre le réchauffement climatique ou contre l’horrible projet Solena à Viviez et Aubin qui va finir par achever le Bassin.

Par contre le 17 novembre, j’enfourcherai mon vélo pour demander avant tout plus de transports collectifs moins chers et plus d’aménagement cyclables et piétonniers.

Et je participerai le 24 novembre à la journée sans achat, mais ce sera presque un jour habituel pour moi. Ce qui ne m’empêchera pas de passer comme tous les samedi chez mes petits commerçants alimentaires locaux.

Et le 8 décembre, je participerai à une nouvelle marche pour le climat.

 

Addendum du 17 novembre 2018 :

Le texte ci-dessous du sociologue Erwan Lecœur résume très bien le fond de la ma pensée et mes inquiétudes pour l'avenir :

Erwan Lecoeur

8 h

On est bien peu de choses... tout s'accélère. Il y a encore quelques années, je ne pensais pas voir de mon vivant une telle confusion des esprits s'affaisser devant le spectacle triste des colères pétrolifères et des petites frustrations recuites de la middle class automobile. Il semble qu'une certaine idée de la politique et de l'intérêt général prend un sérieux coup dans l'aile, ces jours-ci. A force de ne plus savoir où elle habite, la gauche-qui-parle-pour-les-pauvres a peut-être perdu le sens des valeurs, en tentant l'aventure de l'opportunisme populiste. Mais à ce jeu de "plus populo que moi", depuis 40 ans, c'est Le Pen qui gagne à la fin. Lui qui fut très proche de Poujade peut voir aujourd'hui les médias lui promettre un hommage par les 3/4 du pays. En jaune, couleur des briseurs d'espoir. Devant une telle victoire "culturelle" d'une caricature aux allures du beauf de Cabu, la famille Le Pen pourra remercier tous les thuriféraires du "bon peuple" qui n'ont plus comme boussole qu'un fil FB et quelques Tweets rageurs. Fonce, automobiliste en colère, l'abîme est proche et plus rien ne s'oppose à ton hubris délirant. Les calculs absurdes du macronisme déclinant et les pincettes avec lesquelles les bien-pensants ont légitimé ta révolte de sale gosse ont permis ta victoire dans les rues et les réseaux sociaux. Après avoir expliqué comment tu te sens frustré, moqué, ignoré, tu pourras devenir la sève d'une force ardente qui se lève, brune et odorante, comme un litre de gasoil. Et on verra beaucoup de "Rhinocéros" au volant d'un SUV...

Erwan Lecœur est un spécialiste de l'extrême droite et du populisme. Il sait de quoi il parle.

Hier soir, en séance plénière du Conseil Régional d'Occitanie, les élus du Rassemblement National, après avoir enfilé des gilets jaunes, ont demandé à ce que le Conseil régional renonce au demi centime d'euro par litre de carburant que la région reçoit pour la TICPE (Taxe Intérieure de Consommation de Produits Energétiques). Cette taxe régionale presque insignifiante pour chacun d'entre-nous rapporte 60 millions d'euros que la Région met dans le pot des 782 millions d'euros consacrés au transports dans les transports scolaires. Devant les grossièretés et les insultes des conseillers régionaux RN, la présidente à été obligée de demander une fin de séance anticipée. Tout simplement honteux que des représentants du peuple se comportent de telle manière.

mobilité,rail,toulouse,carburants,voiture,ter,gares,viviez-decazeville

Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir :

1, 5, 6 et 7 : jlc, licence Creative Commons

2 : application ViaMichelin

3 : billets TER

4 : Carte Pastel : Région Occitanie

8 : page Facebook de Véronique Vinet, conseillère régionale

30/09/2018

Tour Cabrol, PADD, désengagement de l’Etat…, un conseil municipal marathon

viviez vu ed gabriac.jpg
Je ne vais bien sûr pas faire un compte rendu intégral de ce conseil municipal marathon qui a duré presque quatre heures. Je vais juste développer quelques points importants où je suis parfois intervenu.
 

Un PADD où on ne veut pas la participation des habitants :

Pourquoi d'ailleurs avoir un débat sur le PADD (Programme d'Aménagement et de Développement Durable) lors de ce conseil municipal alors qu’il a déjà été voté en conseil communautaire ? C’est dire si l’avis des conseillers municipaux semble important pour la communauté de communes qui pilote ce PLUi. C'est avant de le voter en conseil communautaire que ce débat aurait du avoir lieu.

D'ailleurs, pour ceux qui ne sont pas dans le premier cercle (et ils étaient parfois peu nombreux), l’élaboration de ce PLUi (Plan Local d'Urbanisme Intercommunal) avance à marche forcée. Pourquoi ?

Quant à la participation de la population demandée pour ce genre de de document prescripteur en matière d'urbanisme et au respect de son avis, on attend toujours !

Lors de la réunion publique du 25 avril à Firmi sur le PADD, il avait été promis à l’assistance un compte-rendu qui serait visible sur le site de la communauté de communes où toutes les prises de paroles auraient été rapportées. Je n’en ai pas trouvé.

A considérer l’article de presse relatant cette réunion ou le document qui nous a été remis pour ce conseil municipal comme un compte-rendu de cette réunion, les diverses interventions émises le 25 avril ne sont pas notées et surtout ne sont pas prises en compte.

Vous ne prévoyez pas, me semble-t-il, de consultation du public pour la troisième phase, celle du zonage. C’est bien sûr regrettable, d’autant plus que vous savez très qu’il est très difficile de modifier quoi que se soit au moment de l’enquête publique.  Je pense donc qu’il serait souhaitable de mettre les documents de zonage à la disposition du public dans les mairies et d’organiser éventuellement une réunion publique, pourquoi pas à Viviez d'ailleurs.

SOLENA, un projet pratiquement à l’opposé de tous les axes de ce PADD :

Les principales remarques présentées le 25 avril à Firmi, tout comme à la réunion publique sur le diagnostic du 13 février à Livinhac, consistaient à démontrer l’incompatibilité du PADD avec le projet Solena ou l’inverse, l’incompatibilité du projet Solena avec le PADD, ce qui revient au même.

Le tour de passe-passe consistant à modifier d’urgence les PLU de Viviez et d’Aubin afin de pouvoir entrer éventuellement ces modifications d’office dans le PLUi, serait honteux. Vouloir transformer 120 ha de zone Nx en zone Ux alors que l’on demande justement aux collectivités de ne pas toucher aux zones naturelles et agricoles serait incompréhensible. D’autant plus que M. le maire de Viviez avait promis en 2009 de ne pas y toucher.

Si l’on regarde en détail ce PADD, on s’aperçoit que le projet Solena va à l’encontre de pratiquement tous ses axes :

  • Relever le défi démographique et affirmer le rôle structurant des centres : pensez-vous réellement que ce projet va attirer de nouveaux habitants ? Il va plutôt faire fuir des habitants actuels sans en attirer de nouveaux, notamment à Viviez mais aussi dans les communes urbaines.
  • Prendre en compte le facteur risque : pensez-vous qu’installer une usine du secteur des déchets, classé troisième secteur accidentogène en France, à 300 mètres des premières maisons de Viviez-Bourg et à 200 mètres d’une usine classée Seveso ne va pas aggraver l’exposition de la population aux risques ? Sans parler des odeurs, des bruits, des poussières, des camions, de la pollution de l’air déjà importante à Viviez comme le relevait ATMO-Oramip avant que l’on supprime les stations de mesure de la qualité de l’Air. J’avais d’ailleurs signalé dans un mail à la communauté de communes ce problème lors du diagnostic de l’Etat Initial de l’Environnement du PLUi. Aucun document de ce PLUi n'en fait état ! Comme j’avais signalé les conséquences néfastes pour la santé des riverains des envols de poussières toxiques du crassier de Dunet, malheureusement toujours non confiné. Je rappelle que le conseil municipal de Decazeville du 16 juillet 2008 (mais aussi celui de Viviez) avait émis à juste titre de fortes réserves concernant ce crassier lors de l’enquête publique sur la « dépollution » des terrains d’Umicore. Depuis, rien n'a bougé. Pas un mot d’ailleurs dans ce PADD sur les risques sanitaires clairement identifiés sur ce territoire.
  • Quand au risque climatique, il n’en est nullement question dans ce PADD. C’est pourtant le risque le plus important auquel nous sommes confrontés actuellement. « Le monde a deux ans pour agir contre le changement climatique, sinon il affrontera des conséquences désastreuses ». Cette phrase n’est pas d’un dangereux écologiste, mais d’Antonio Guterres, secrétaire général à l’ONU, prononcée la semaine passée. Pas vingt ans, ni dix, deux ans seulement pour agir. Visiblement, ce PADD s’en moque complètement.
  • Changer l’image du territoire :Pensez-vous sincèrement que le projet Solena va contribuer à changer l’image de notre territoire ? Bien sûr que non ! Il va l’enfoncer un peu plus dans une image de territoire pollué et invivable.
  • Poursuivre la reconversion des sites industriels participant au rayonnement du territoire (on a visiblement pas peur du ridicule avec des grandes envolées) : Pensez-vous sincèrement que cette industrie des déchets pratiquement en centre-ville et à proximité d’un axe routier fréquenté va participer au rayonnement du territoire ? Bien sûr que non ! Elle va contribuer à éloigner des créateurs d’activités intéressantes et réellement créatrices d’emplois.
  • Pensez vous aussi que ce projet va contribuer au développement des activités touristiques comme le préconise le PADD ? Bien sûr que non ! En arrivant à Viviez, les touristes ne penseront qu’à une chose : fuir ce secteur !
  • Préserver les réservoirs de biodiversité et les corridors écologiques, valoriser les paysages locaux : Pensez-vous que le projet Solena va contribuer à ce rôle ? Bien au contraire ! On assiste depuis quelques années à un retour de la faune et la flore sur les secteurs de Dunet, de l’Igue du Mas et de Cérons avec des espèces remarquables. Une partie de l’Igue du Mas est d’ailleurs classée en ZNIEFF et un corridor écologique y passe au sud. L’installation d’une décharge va à l’encontre de la biodiversité de ce secteur et de ce corridor écologique ?
  • Inscrire la reconversion industrielle dans la transition énergétique : Pensez-vous que Solena est la bonne solution pour répondre à ce domaine ? Bien sûr que non ! Il serait préférable d’installer par exemple à Dunet et même à Cérons une centrale photovoltaïque qui serait de plus facilement raccordable au poste de Godin. 

Comme vous le voyez, le projet Solena va pratiquement à l’opposé de tous axes défendus par ce PADD qui est pourtant loin d’être audacieux.

Solena, c’est de plus un projet du siècle dernier pour traiter les déchets qui ne servira qu’à engraisser une entreprise privée sur le dos des contribuables aveyronnais.

Quand allez vous stopper ce projet néfaste pour notre territoire ?

Je dois signaler que la population est très en colère contre ce projet, et ce n’est malheureusement pas le seul motif de mécontentement sur le Bassin. Il ne faudra pas s’étonner si elle démontre plus bruyamment cette colère, comme il ne faudra pas s’étonner des réactions des associations contre toutes les enquêtes publiques et les décisions qui se préparent, que ce soit pour les modifications de PLU, l’annexion d’un chemin de l’Igue du Mas ou du projet SOLENA en lui même. Vu le déroulement peu démocratique de l’élaboration de ce PLUi, il ne faudra pas non plus s’étonner de le voir attaqué au Tribunal Administratif si la communauté de communes s’entêtait à ne pas vouloir tenir compte de l’avis de la population.

Il ne s’agit bien sûr pas d’une « déclaration de guerre » comme j’ai pu l’entendre dire récemment. Si « guerre » il y a, elle a été déclaré par certains élus départementaux, communaux et communautaires qui complotent depuis des années avec les industriels pour pouvoir installer ce projet à Viviez et Aubin, au mépris de la population.

 

police municipale -kangoo-pm.jpg

Convention de coordination police municipale et force de sécurité de l’Etat

A travers cette convention et d’une autre délibération contenue dans un point suivant de l’ordre du jour de ce conseil municipal (voisin délateur), on s’aperçoit malheureusement du désengagement réel et continu de l’Etat dans le domaine de la sécurité publique. Faute de personnel de force de sécurité suffisant qu’il se refuse d’augmenter, l’Etat rejette aux communes et aux citoyens des fonctions et des rôles qui ne sont ne sont pas les leurs et qui posent de plus des problèmes éthiques.

Concernant cette convention, une phrase me gène dans l’article 4. « En cas de constatation de crime et délit flagrant, tels que définis dans l’article 53 du code de la procédure pénale, punis d’une peine d’emprisonnement, les agents de la police municipale interpellent l’auteur,rendent compte à l’officier de police judiciaire de permanence du commissariat de police et se conforment aux instructions. »

Ça ne me semble pas normal que la police municipale puisse interpeller les auteurs de crimes. Pour moi, c’est le rôle de la police nationale, uniquement. Que la police municipale ait un rôle de prévention et d’information dans ce domaine en faisant de l’ilotage dans les rues de la ville pour assurer notamment ses missions de surveillance de la circulation, du stationnement, de la propreté, de la salubrité et de la tranquillité publique, bien sûr.

Qu’elle travaille de concert avec la police nationale, bien sûr.

Mais elle ne peut pas appréhender des auteurs de crimes graves. Les agents municipaux se mettent en danger. La police municipale doit se limiter aux contraventions, éventuellement aux délits mineurs.

On sait très bien où l’on veut nous mener. Après le déploiement de caméras de surveillance aussi onéreuses en investissement et fonctionnement qu'elles sont inutiles, l’étape suivante, c’est l’armement de la police municipale, et j’y suis opposé car armer les agents municipaux, c’est les mettre en danger.

Ce qu’il faut au contraire, c’est augmenter fortement les forces de sécurité de l’Etat sur le terrain, pas que dans les grandes agglomérations, pour pouvoir assurer la tranquillité qu’est en droit d’attendre chaque citoyen de notre pays où qu’il se trouve. Si on ne fait pas cela rapidement, on ment à la population et on continuera à faire le lit de l’extrême droite.

Christian Teyssèdre - Il faut plus de policiers nationaux à Rodez.jpg

Pour défendre la sécurité de chacun, je m’abstiendrai donc contre cette convention qui pénalise de plus financièrement les communes en leur donnant des rôles supplémentaires sans leur donner réellement les moyens de les assurer.

 Je ne suis pas le seul à demander plus de policiers nationaux. Le maire de Rodez fait de même dans Centre-Presse du 2 octobre 2018. Il a sûrement plus de chance que moi d'être entendu puisque le ministre de l'Intérieur vient à Rodez jeudi pour assister aux obsèques de Daniel Filoé, directeur général adjoint à la mairie de Rodez en charge de la sécurité assassiné en pleine rue.

Participation au label « ville active et sportive »

1187570343.2.jpgConcernant la promotion des activités physiques accessibles au plus grand nombre, vous n’êtes malheureusement pas les mieux placés

Je vais d’ailleurs en profiter pour répondre en même temps au point 21 de ce conseil municipal qui traite des rues Lassale et Miramont. Cela fera gagner du temps. 

Vous faites partie des collectivités en France les moins favorables aux cyclistes, qui pratiquent pourtant une activité physique, de plus bonne pour la santé.

En 4 ans, vous n’avez rien fait pour le vélo à Decazeville. Pire, vous interdisez sans raison valable des aménagements qui rendraient service aux cyclistes dans leurs déplacements quotidiens sans pénaliser les autres modes de mobilité. Le Plan Vélo annoncé par le Gouvernement la semaine passée renforce encore plus les dispositions pour faciliter la circulation des cyclistes en ville. Ce plan Vélo comporte d’ailleurs un volet pour développer l’activité physique pour la santé en lien avec les ministères des Sports et celui des Solidarités et de la Santé.

Mais de plus, vous réalisez des aménagements de voirie défavorables aux cyclistes, qui sont en contradiction avec la loi LAURE

C’est le cas pour les travaux des rues Lassale et Miramont où une bande cyclable était prévue dans le sens de la montée dans le Schéma modes Doux réalisé par la communauté de communes Decazeville-Aubin en 2010 (J’avais déjà évoqué ce problème dans une note précédente). Vu la largeur de ces rues, le bureau d’étude de l’époque avait jugé que c’était facilement réalisable, surtout quand on voit maintenant à certains endroits la largeur des trottoirs où il ne passe que peu de monde. Et ne me dites pas que c’est le département qui vous a imposé cet aménagement car c’est le maire qui est responsable de la voirie et de son règlement en agglomération.

Il y a donc chez vous une volonté délibérée de pénaliser les cyclistes dans leurs déplacements quotidiens sur la ville et donc de ne pas favoriser pleinement l’activité physique à Decazeville.

Je soupçonne que ce label est plutôt destiné à favoriser l’obtention de quelques subventions pour des équipements. Mais avec la politique cyclable que vous appliquez, cela risque d’être difficile.

 

Lutte contre la délinquance – Dispositif de participation citoyenne

decazeville,decazeville-aubin,tourcabrol,ruecayradeVoilà donc le deuxième volet du désengagement de l’Etat dans le volet sécurité.

Comme l’Etat ne veut plus embaucher de nouvelles forces de sécurité, il favorise l’installation de caméra de surveillance dont l’entretien et l’exploitation est à la charge des communes et veut faire maintenant travailler gratuitement les citoyens dans un dispositif qu’on appelle pompeuse « participation citoyenne ».

Cette pratique de « voisin vigilant » est particulièrement détestable et rappelle des pratiques honteuses de notre histoire. On devrait plutôt l’appeler « voisin délateur ».

C’est la mise en place d’un système organisé de délation destiné à instrumentaliser le sentiment d’insécurité de nos contemporains

Ce n’est pas le rôle de chaque individu de se substituer, sans formation ni travail de réflexion et déontologique, aux forces de l’ordre.

Je souscris aux déclarations de la LDH sur ce sujet : « Garantir la sécurité des personnes et des biens est une mission de l’État et confier ce rôle aux citoyens n’est qu’une supercherie destinée à dissimuler ses carences et son désengagement dans son rôle régalien de sécurité publique.

Les forces de l’ordre républicaines et une Justice avec des moyens enfin amplifiés sont la seule réponse à l’insécurité ; des « milices citoyennes » ne peuvent se substituer à une police de proximité et à un travail de prévention et de suivi efficace ».

 

BUDGET VILLE - DM 3

« La décision de lancer la rénovation de la piscine municipale nécessite un maître d’œuvre. Des études complémentaires sont également nécessaires. Le montant prévu est de 40 000 €. »

Les travaux de la piscine municipale se montent d’après le point 16 de ce conseil municipal à 700 000 €. On peut estimer la maîtrise d’œuvre pour ce genre de travaux entre 10 et 13% du montant des travaux soit entre 70 000 € et 91 000 € s’il n’y a pas de dépassement de budget. En out cas, loin des 40 000 € proposés dans cette DM.

Concernant l’application des règles de publicité, y-a-t-il eu un avis d’appel à la concurrence pour le choix de ce maitre d’œuvre dans un journal habilité à  recevoir des annonces légales ou au BOAMP ?

C’est obligatoire pour un marché d’un montant estimé supérieur à 90 000 euros et même fortement recommandé pour les marchés inférieurs.

Il m’a été fait la réponse que non, il n’y a pas eu d’avis d’appel à la concurrence.

Nous verrons par la suite si cette décision n’engendre pas de contestation.

 

piscine.jpg

Piscine municipale :

Lors du dernier conseil municipal (que nous avons approuvé en début de cette séance), j’avais posé cette question : Quand allez-nous nous présenter un plan de financement sincère et réaliste afin de pouvoir réaliser les travaux avant la réouverture de la piscine en 2019 ? A la lecture de ce nouveau plan de financement, le troisième, ce n’est malheureusement pas encore pour cette fois ci.

Plan financement -250918.jpg

J’ai bien compris que ce plan de financement est présenté pour solliciter la subvention DETR, mais il doit être réaliste et sincère.

Et il y a à minima un problème pour la subvention de la Région. La somme de 230 000 € n’est pas possible selon les critères de la Région.

Depuis 2015, les critères relatifs aux financements de la Région pour les équipements sportifs étaient très clairs. Les bénéficiaires devaient être des « EPCI* à fiscalité propre », c’est à dire la communauté de communes pour notre territoire. Mais il était également précisé que « dans l’hypothèse d’une maîtrise d’ouvrage communale pour des raisons dûment justifiées, l’aide de la Région est conditionnée à l’apport d’un fonds de concours communautaire au moins équivalent à l’aide de la Région ».

Dans votre plan de financement, l’aide la Région est de 230 000 € et celle de Decazeville Communauté de 20 000 €. Soit 11 fois moins. Ce n’est donc pas possible.

D’autres critères de la Région ne sont d’ailleurs pas plus respectés. Il faut que l’aide de la Région n’excède pas la part d’autofinancement du projet. Ce qui n’est aussi pas le cas puisque l'aide de la Région est très supérieure à la part d'autofinancement (230 000 € de la Région pour 149 000 € d'autofinancement).

Je sais qu’il y a parfois des négociations pour ces aides, mais elles se font à la marge, pas pour décupler l’aide.

Je pense d’ailleurs que vous avez déjà une petite idée de la subvention régionale pour ce projet. Et on est loin de 230 000 € portés sur ce plan de financement, mais tout de même au dessus des critères.

Concernant le financement du CNDS, le fait d’être maintenant en ZRR (Zone de Revitalisation Rurale) garantit un peu plus cette participation puisque le CNDS a décidé pour 2018 de cibler ses aides vers les territoires ruraux en difficulté, notamment ceux inscrits dans les ZRR. Cette aide peut même atteindre maintenant 20 % du montant subventionnable tout en restant cumulable avec d’autres aides comme celles accordées au titre de la dotation d’équipement des territoires ruraux (DETR). C’est le moment de faire agir vos connaissances dans les structures nationales de la natation.

Je note que la part d’autofinancement dans ce projet est minime (149 000 €), surtout si l’on tient compte des économies que vous avez réalisé cette année en n’ouvrant pas la piscine (le coût de fonctionnement annuel se situe entre 80 000 € et 100 000 €).

Il est donc hors de question que je vote cette fois ci ce plan de financement qui n’est absolument pas réaliste et sincère. Il serait peut-être temps de présenter un plan de financement concret si nous voulons la réouverture de la piscine pour 2019.

 

cabrol-pano-3-web.jpg

Démolir la Tour Cabrol ? :

C’est un dossier complètement à charge qui a été présenté mardi soir en conseil municipal concernant la Tour Cabrol. A l’issue de la lecture d’une courte fiche et des explications du maire, il était difficile de voter contre la démolition de cette tour. Ce point n’était de plus pas inscrit à l’ordre du jour et a été rajouté le soir même. La minorité du conseil municipal n’avait pas eu accès à la présentation du projet du Crédit Agricole alors que la majorité le connaissait bien puisque la demande du Crédit Agricole date du 6 juin. Ce point a été de plus présenté au bout d’un conseil municipal marathon de presque 4 heures.

Tout cela est bien sûr inacceptable ! Les conseillers municipaux ont été abusés. On ne peut pas décider de l’avenir d’un tel bâtiment et des conséquences financières de cette décision en un quart d’heure, sans éléments complets, et à la fin d’un interminable conseil municipal.

Il est donc souhaitable que cette délibération soit annulée par le prochain conseil municipal, le plus tôt possible.

Si la majorité souhaite le remettre à l’ordre du jour, il est indispensable de fournir aux conseillers municipaux dans les temps impartis un dossier complet comportant à minima un descriptif historique et technique de l’immeuble, un bilan complet des coûts de fonctionnement des dernières années et de son entretien, des devis précis pour la rénovation de cet immeuble (qui sont soi-disant « exorbitants »), et des devis détaillés pour la déconstruction de cet immeuble. Tous ces éléments permettront aux conseillers municipaux de pourvoir choisir en toute connaissance de cause l’avenir de ce bâtiment important du patrimoine historique et du paysage de notre ville.

Cette tour construite de 1972 à 1975, est de style architectural « brutaliste », mouvement initié par Le Corbusier dont plusieurs réalisations sont maintenant classées aux monuments historiques en France et dans le monde.

Nous ne pouvons bien sûr pas tout conserver, mais il me semble que nous avons assez démoli de bâtiments emblématiques de notre ville. On ne peut pas demander le label « Villes et Pays d’Art et d’Histoire » et continuer en même temps de saccager notre patrimoine historique restant.

Je dois rajouter que le projet prévu par le Crédit Agricole pour s'accaparer seul cet espace, est une catastrophe, tant d'un point de vue architectural que d'intégration dans le paysage urbain de la place Cabrol et la rue Cayrade.

Ne dramatisons tout de même pas. Mardi soir ce n’était qu’une décision de principe qui était demandée aux élus. Si cette décision n’était pas annulée, la suite logique serait le vote d’un budget pour cette démolition. Et là, ce sera une autre histoire. En espérant simplement qu’on leur donnera toutes les données pour faire ce choix… pas comme mardi dernier.

Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir

-1, 2, 4, 5, 6 et 8 : jlc : licence Creative Commons

- 3 : Centre-Presse

- 7 : Plan de financement - Ville de Decazeville

 

27/07/2018

Les cyclistes une fois de plus « oubliés » à Decazeville

Lassale-Montagne4-web.jpg

Les travaux de voirie des rues Lassale et Miramont sur la RD 221 sont en cours de réalisation.

A l’examen de la pose des bordures de trottoirs, il semblerait que rien ne soit prévu pour la circulation des cyclistes dans cette rue en forte pente afin d’éviter qu’ils gênent la circulation dans le sens de la montée ou qu’ils soient percutés par l’arrière par des véhicules motorisés.

Le profil et la largeur de ces rues permettaient pourtant de réaliser une bande cyclable dans le sens de la montée sans toucher au stationnement, en gardant des trottoirs suffisamment larges et en sécurisant les sorties des rues de la Montagne, de l’Egalité, Emma Calvé et route de Vialarels.

rue lassale modes actifs.jpg

C’était d’ailleurs une préconisation du Schéma Modes Doux adopté par la Communauté de Communes du Bassin Decazeville-Aubin le 22 juin 2010, préconisation que j’ai maintes fois répété lors de commissions urbanisme ou travaux, en conseil municipal, ou sur ce blog.

De plus, l’article L228-2 du Code de l’environnement précise : « A l’occasion des réalisations ou des rénovations des voies urbaines, à l’exception des autoroutes et voies rapides, doivent être mis au point des itinéraires cyclables pourvus d’aménagements sous forme de pistes, marquages au sol ou couloirs indépendants, en fonction des besoins et contraintes de la circulation. L’aménagement de ces itinéraires cyclables doit tenir compte des orientations du plan de déplacements urbains, lorsqu’il existe. »

Des aménagements cyclables auraient donc du être prévus dans la rénovation de ces deux rues.

J’ai bien sûr alerté l’association aveyronnaise Cyclo-Motivés 12 qui a pris le relais de l’Association pour la Défense et la Sécurité des Cyclistes en Aveyron.

La politique de découragement de l’usage du vélo se poursuit à Decazeville. C’est surement ça le « souffle nouveau » que voulait la majorité municipale. Le souffle des années Pompidou : tout pour la bagnole. Ils ont seulement quarante ans de retard !

ademe117-cover.jpgPendant que l'ADEME, dans le dossier du dernier numéro de son magazine sur l'adaptation au réchauffement climatique, met en avant les déplacements cyclables, Decazeville s'entête à interdire les cyclistes de ses rues.

 

Photos (cliquez sur les photos pour les agrandir) :

1 - jlc - Licence Creative Commons

2 - Schéma Modes Doux - Communauté de Communes du Bassin Decazeville-Aubin

3 - ADEME - Le Mag 117

16/07/2018

Nicolaï Vavilov, accusé de « bricoler avec des fleurs », magnifiquement réhabilité par Mario Del Curto

colza.jpg

Ch. Soubeyran - M. Del Curto - G. Brunet - B. Decron - J-M Cosson.jpgLe photographe suisse Mario Del Curto n’est pas inconnu en Aveyron. Il est venu maintes fois à Viviez dans le bassin industriel de Decazeville photographier l’artiste local Guy Brunet et ses œuvres pour illustrer un ouvrage écrit en collaboration de Charles Soubeyran et édité à l’occasion des expositions de l’artiste viviézois à Lausanne, Nantes et Rodez dont ils étaient aussi les commissaires de l’exposition. Mario Del Curto était d’ailleurs au vernissage de l’exposition ruthénoise au musée Denys-Puech à l ‘été 2017 (deuxième à partir de la gauche, à côté de Guy Brunet).

Dans son dernier ouvrage : Les graines du monde – L’Institut Vavilov, Mario Del Curto aborde un tout autre sujet qui visiblement le passionne autant. Et on le comprend. En effet, la vie et l’œuvre monumentale accomplie par le grand botaniste-explorateur Nicolaï Vavilov sont sans commune mesure. L’institut Vavilov à Saint-Pétersbourg qu’il a créé est la plus ancienne banque de graines du monde : 330 000 spécimens y sont répertoriés, conservés, régénérés (blé, orge, seigle, cassis, fraises, etc…) et une pièce conserve près de 380 000 feuilles d’herbiers. C’est donc un trésor inestimable que des sociétés privées tentent encore de s’approprier. Mais une autre menace pèse sur cet institut. Le manque permanent de moyens financiers empêche sa modernisation indispensable des infrastructures, des bâtiments aux équipements. Les revenus tellement bas des scientifiques ont du mal à attirer des successeurs. L’enjeu est donc très important car l’avenir alimentaire de la planète dépend de la conservation de la mémoire génétique des plantes.

blé-éthiopie.jpgAu delà des images montrant cet Institut, ses collections et ses scientifiques dévoués, Mario Del Curto nous amène à travers ses magnifiques photos à découvrir les différentes stations d’expérimentation dans toute l’ancienne URSS, notamment dans les paysages grandioses du Pamir au Tadjikistan ou à Altamy en Kazakhstan.

Nicolaï Vavilov a réalisé des explorations dans tous les continents, écrit de nombreux ouvrages scientifiques, organisé la mise en place d’un système agronomique efficace en Union Soviétique. Vavilov était né en 1887. Protégé par Lénine, il fut condamné à mort par Staline qui lui reprochait de « bricoler avec des fleurs, des feuilles, des greffes et autres non-sens botaniques au lieu d’aider l’agriculture, comme le fait l’académicien Lyssenko ». Il meurt de faim dans une prison de Saratov en 1943. Un immense gâchis et une immense perte pour la connaissance et la conservation de notre patrimoine alimentaire. Il fut réhabilité en tant qu’académicien en 1956.

vavilov-cover.jpgLe talent de photographe et d’écrivain de Mario del Curto nous aide à mieux connaître Vavilov, l’homme et son œuvre. Le témoignage de nombreux scientifiques dans cet ouvrage complète cette connaissance. Voilà un ouvrage qui tombe à pic pour nous rappeler que les ressources en eau et en produits végétaux pour l’alimentation seront les clés de la survie de l’humanité dans les prochaines décennies.

 

Les graines du monde – L’Institut Vavilov – Mario Del Curto – 2017 – 320 pages 22 X 30,5 – 45 € – Till Schaap Edition – Actes Sud

 

A lire : La fiche d’Actes Sud 

 

Photos : Cliquez sur les photos pour les agrandir

1 et 3 : photos tirées de l’ouvrage

2 : jlc, licence Créative Commons

4 : couverture de l'ouvrage : Actes Sud

05/06/2018

Les gros tuyaux du numérique en Aveyron

atelier4-web.jpg

Visiblement, le numérique est une affaire d’hommes en Aveyron. Une centaine de personnes assistait à la Rencontre des Territoires Innovants Occitanie le 16 mai dernier aux Archives départementales de l’Aveyron à Rodez. 90 % de l’assistance était masculine et sur les seize intervenants de la matinée, il n’y avait que deux femmes.

Et les interventions ont été à la hauteur de cette assemblée : viriles, techniques voire technicistes, laissant peu de place à l’écologie, à l’imagination et à l’épanouissement des êtres humains si ce n’est tout à la fin, dans la présentation du « Jardin D’Arvieu » comme par hasard présenté par une femme. 

Il faut dire qu’en matière de numérique, le département a décidé d’y mettre le paquet ! L’Aveyron a préféré les gros tuyaux en voulant installer la fibre optique partout et rapidement, alors que d’autres départements ont préféré un programme d’installation évolutif. Pas sûr que l’Aveyron soit gagnant. Déjà financièrement, le programme aveyronnais va coûter très très cher aux contribuables aveyronnais (environ 262 M€, dont 80 M€ financés par les collectivités locales, selon le conseiller départemental Sébastien David) et se fera donc au détriment d’autres domaines qui me semblent plus importants comme l’action sociale.

connexion.jpgEnsuite, avons nous tous besoin de la fibre optique ? 90 % des Aveyronnais se satisferaient d’une connexion comme la mienne en ADSL 2.

Mais voilà, les lobbies de l’industrie numérique ont visiblement l’écoute des conseillers départementaux et autres élus. Il faut dire que ces lobbies sont très actifs en Aveyron à l’image de SisMic et de son président que l’on voit partout (Sismic, EDF, Face 12…). Plus les tuyaux sont gros, plus on fera passer de choses et les marchands de données, d’équipements et de logiciels se frottent déjà les mains.

Sauf que les grands gagnants de ce numérique « hard tech » seront d’abord les GAFA et leurs amis. Il restera peut-être quelques miettes pour quelques start-up qui rêvent d’être racheté par un plus gros et de toucher ainsi le jackpot, mais beaucoup resteront aussi sur le tapis.

 

On fonce dans le mur

Cette course aux tuyaux plus gros, aux réseaux herziens toujours plus nombreux, au big data, aux appareils de plus en plus nombreux, puissants et sophistiqués, aux applications aussi nombreuses qu’inutiles, au web marchand où tout s’achète et se vend… pose des problèmes graves.

Le premier est celui de l’inégalité sociale d’accès aux technologies et services liée aux moyens financiers de chacun pour l’achat et l’entretien des appareils et des moyens de connexion, mais aussi liée aux compétences personnelles de chacun.

Et ces inégalités dans le domaine du numérique sont grandissantes.

 

Téléphones portables - Matériaux - Socialter#28-0418.jpeg

Le danger est aussi lié à la surconsommation de matières premières et de métaux rares pour fabriquer tous les appareils utilisés par ces technologies. De nombreux économistes tirent la sonnette d’alarme sans que malheureusement grand monde ne les écoute pour l’instant. On nous ressasse que « l’économie circulaire » sera la solution. Sauf que la complexité de ces appareils, la multiplicité des matériaux et leur mélange réduisent considérablement leur recyclage. Et les matières premières s’épuisent.

Que coutent nos smartphones ? - Socialter#HS-0518.jpeg

Mais les consommations d’énergies de tous ces appareils connectés ou pas, des data centers et des réseaux a de quoi également inquiéter, tout comme leur contribution au réchauffement climatique.

Le journal du CNRS s’y est penché :

« Si l’on considère la totalité de son cycle de vie, le simple envoi d’un mail d’1 mégaoctet (1 Mo) équivaut à l’utilisation d’une ampoule de 60 watts pendant 25 minutes, soit l’équivalent de 20 grammes de CO2 émis »

Les millions d’ordinateurs et de smartphones, les milliers de data centers et de kilomètres de réseaux utilisés pour traiter et acheminer ces données engloutissent des quantités considérables d’énergies. « Le secteur des nouvelles technologies représente à lui seul entre 6 et 10 % de la consommation mondiale d’électricité, selon les estimations – soit près de 4 % de nos émissions de gaz à effet de serre… Et la tendance est franchement à la hausse, à raison de 5 à 7 % d’augmentation tous les ans. »

Environ 30 % de cette consommation électrique est imputable aux équipements terminaux – ordinateurs, téléphones, objets connectés –, 30 % aux data centers qui hébergent nos données et, plus surprenant, 40 % de la consommation est liée aux réseaux, les fameuses « autoroutes de l‘information ». 

Orange - Greenwashing -Pub-CP-050618.jpgLes entreprises de ce secteur sont bien sûr conscientes de l’impact très important de leurs activités sur l’environnement et commencent à s’inquiéter de la prise de conscience d’une partie de leurs clients. Mais leur réponse consiste jusqu’à présent à quelques actions superficielles et à lancer des campagnes de pub qui s’apparentent plus à du « greenwashing ».

 

Développons plutôt un numérique « low tech » et bienveillant

En l’état actuel, la raison recommande donc une utilisation modérée du numérique et des équipements, y compris nos appareils personnels.

Des architectes renommés ont d’ailleurs rédigé dernièrement « un manifeste pour une frugalité heureuse » qui aborde notamment le volet technique :

« La frugalité en énergie, matières premières, entretien et maintenance induit des approches low tech. Cela ne signifie pas une absence de technologie, mais le recours en priorité à des techniques pertinentes, adaptées, non polluantes ni gaspilleuses, comme des appareils faciles à réparer, à recycler et à réemployer. En réalisation comme en conception, la frugalité demande de l’innovation, de l’invention et de l’intelligence collective. »

Socialter - Ph. Bihouix.jpeg

C’est cette même frugalité que recommande l’ingénieur spécialiste des ressources non renouvelables Philippe Bihouix dans son ouvrage « L’Âge des low tech » sorti en 2014 et qu’il développe dans un interview récente parue dans Socialter.

Cette réflexion existe bien sûr aussi en Aveyron mais elle n’a malheureusement pas été abordée lors de ces Rencontres à Rodez.

Une expérience intéressante nous a tout de même été présentée sur la commune d’Arvieu en Aveyron, commune qui a obtenu le prix « Smart village 2017 » attribué par Ruralitic. Un smart village est un village qui contribue à la réalisation de la triple transition numérique, écologique et sociétale en vue de développer la qualité du vivre-ensemble sous le signe de la bienveillance sans préjugés. C’est un « espace d’opportunité pour vivre différemment, pour vivre mieux, en créant un équilibre entre ville et campagne. C’est un territoire connecté, sobre et durable, entreprenant, d’égalité devant les services publics ou on développe des espaces de démocratie participative, de médiation numérique notamment auprès des enfants…

jardin-d'arvieu.jpgArvieu a tout compris. Le projet de « Jardin d’Arvieu » est un tiers lieu qui regroupe plusieurs espaces conviviaux et propose une expérience locale de coworking, coliving, de séminaires et de formations. Il est soutenu par les élus, par la population et par les acteurs professionnels et culturels

darwin - espace coworking.jpgEn janvier dernier, j’avais visité l’écosystème Darwin à Bordeaux. Un site où l’écologie, les consommations énergétiques, la solidarité, le numérique… sont pris en compte en permanence. 600 personnes travaillent sur ce site. Il préfigure la société que nous devons mettre en place dès aujourd’hui, une société solidaire, frugale, écologique, joyeuse, curieuse, créative et résiliente. Une société qui visiblement ne plait pas à tout le monde et que certains voudraient voir disparaître à Bordeaux.

Les territoires ruraux comme l'Aveyron ne doivent pas être en reste et doivent comme à Darwin ou à Arvieu libérer ce désir de vivre ensemble, d'écologie et de vouloir créer dans un cadre de vie encore un peu protégé.

Pour cela, il n'y a pas besoin de gros tuyaux partout, juste de la bonne volonté et un peu d'imagination. 

Photos : 

1 - jlc © creative commons

2 - jlc : capture d'écran

3 - Téléphones portables - Matériaux - Socialter#28-0418 ©Socialter

4 - Téléphones portables - Socialter#HS Zéro déchet -0618

5 - Pub Orange - Centre-Presse Aveyron -050618

6 - Socialter#28-0418 - ©Socialter

7 - Jardin d'Arvieu ©Jardin d'Arvieu

8 - Darwin : jlc ©creative commons

18/02/2018

Decazeville - Conseil municipal - Tout dans la "com"

decazeville,mairie,conseil municipal

Cela semble une tendance depuis quelques mois, la majorité accentue sa "communication" vers l'extérieur. Entendons-nous bien, "communiquer" n'est pas informer. C'est même le contraire. Une "com" outrancière cache souvent l'inaction ou des actions inefficaces. La "com" de la majorité prépare aussi une autre étape : celle des prochaines élections municipales. Car ne nous y trompons pas, la majorité est déjà en campagne. 

Le site officiel et la page Facebook de la ville qui devraient pourtant être réservés à de l’information municipale à destination des citoyens de la ville et de visiteurs intéressés par notre ville, sont devenus au fil des dernières semaines des moyens de communication au service de la majorité municipale, dédiés à la gloire d’un grand homme, son maire, et de son équipe. C'est à minima un problème d'image et de crédibilité pour une ville de 5 600 habitants qui prétend être le centre d'un territoire de 20 000 habitants.

Et on a appris de plus jeudi soir l’organisation en juin d’un colloque qui pour le moins que l'on puisse dire est visiblement "orienté" et de plus onéreux. Retour sur le dernier conseil municipal.

 

Le débat d’orientation budgétaire :

Pas de surprise lors de ce point. La majorité défend son grand principe de réduction de la masse salariale alors que le travail à réaliser pour les Decazevillois reste le même. Bilan : des travaux et services qui ne sont plus totalement assurés, le personnel municipal qui est à bout et de plus en plus d’interventions d’entreprises extérieures.

Decazeville,mairie,conseil municipal,Pour justifier ces mesures, la majorité nous a sorti la rengaine de la baisse des dotations de l’Etat depuis quelques années. Si les dotations directes baissent, j’ai tenu à rappeler que l’Etat nous aidait tout de même beaucoup à travers des dotations à l'investissement, notamment pour la rénovation de bâtiments et de l’éclairage public à travers les aides prévues dans le cadre des TEP CV (Territoires à Energie Positive pour la Croissance Verte). Mais aussi pour d’autres aménagements importants. Concernant par exemple les aménagements prévus dans le cadre du programme AMI et de la rénovation de la rue Cayrade, la part du financement des diverses structures de l’Etat est importante. Le plan de financement que nous avons voté plus tard dans la soirée montre une part de 45 % d’aides de l’Etat (1 636 947 € sur 3 657 052 €). La part communale restant à financer au final n’est que de 31 % sur trois ans. Ce n’est certes qu’un plan de financement et il n’est pas sûr qu’à l’arrivée, ce pourcentage soit atteint. Mais nous n’en serons pas loin.

Sans vouloir défendre à tout prix l’Etat qui organise depuis des années la métropolisation de notre pays en délaissant les zones rurales comme la notre, convenons-en tout de même que toutes ses aides ne baissent pas.

Donc, baisser les dépenses de fonctionnement, notamment celles de personnel municipal, n'est pas justifié et est un choix de la majorité.

 

Un colloque en forme de communication, aux retombées incertaines, qui va coûter cher et dont on connaît par avance le résultat !

L’organisation d’un colloque en juin prochain intitulé : « Rencontre de Decazeville, nos idées sont notre futur » respire bien la vision dogmatique libérale qui anime la majorité. La note qui présentait ce colloque portait d'ailleurs une charge en règle contre ceux qui se sont battus et se battent encore contre l’abandon par l’Etat des territoires comme le notre, accusés de « marginaliser encore plus un bassin d’activités traditionnelles » et d’être dans une « posture passéiste ». La gauche et les syndicats sont visiblement dans l'œil de nos élus majoritaires.

decazeville,mairie,conseil municipal

Dans la note qui nous a été distribué, le coût de cette opération de communication, car il faut bien l'appeler ainsi, est très élevé, près de 90 000 €, pour un prévisionnel de 60 congressistes, soit 2 à 3 fois le budget du dernier Salon Eco-Energies que la communauté de commune et les élus majoritaires de Decazeville ont lamentablement abandonné et qui rassemblait pourtant 3 à 4 000 visiteurs. Malgré des précisions données le soir du conseil, ce colloque me semble un gaspillage inutile d’argent public. Il sonne plutôt le début de la campagne électorale pour les élections municipales de la majorité, aux frais des contribuables decazevillois et de partenaires publics.

D'autant plus que le thème de ce colloque a été largement évoqué ces derniers mois sur le Bassin.

Decazeville,mairie,conseil municipal,Le CGET Massif-Central et le CAUE Aveyron avaient organisé un colloque sur un thème similaire le 1er décembre dernier à Decazeville pour peu de frais (pour la commune du moins) qui était de haute tenue.

Je ne l’ai pas évoqué jeudi soir, mais je pense aussi à la rencontre organisée par l’ADEBA avec le journaliste et écrivain Philippe Gagnebet il y a environ un an à Viviez où 80 personnes étaient présentes, mais avec peu d'élus malheureusement. Decazeville,mairie,conseil municipal,Philippe Gagnebet est l’auteur de deux ouvrages, un sur l’ancienne ville minière Loos-en-Gohelle dans les Hauts de France qui a bien rebondi grâce à son maire écolo, l’autre sur l’écosystème Darwin à Bordeaux, un " lieu commun " où 600 personnes travaillent dans un environnement écologique et solidaire. Je connais bien les deux sites pour m'être rendu sur place et pour avoir rencontré les principaux  porteurs de ces deux exemples.

Decazeville,mairie,conseil municipal,Par ces témoignages, l’ADEBA entendait faire réfléchir sur l’avenir de notre territoire qui doit s’engager vers des activités plus écologiques et plus solidaires.

Le contraire de ce que fait la mairie de Decazeville en soutenant par exemple le projet Solena à Viviez et Aubin ou en ayant dernièrement modifié le PLU qui permet maintenant à des entreprises polluantes de venir s’installer à la zone du Centre, près du centre-ville. Un non sens !

Une enquête du CGET réalisée par IPSOS en juillet dernier, révélait pourtant que le souhait d’un meilleur cadre de vie est la demande prioritaire des populations de nos territoires en déprise, y compris chez les chômeurs et les personnes en grande précarité.

Car oui, nous sommes un territoire en déprise, nous faisons partie des « villes en décroissance » (Shrinking Cities) comme les nomme La Gazette des Communes. C’est un phénomène planétaire généré par ceux qui organisent la mondialisation libérale de l’économie depuis 30 à 40 ans.

Nous sommes en décroissance démographique, générationnelle (population vieillissante), économique, commerciale… et cela nous oblige à réagir. Mais les solutions doivent être totalement différentes de celles qui nous ont conduit à cet état de décroissance. Nous devons pratiquement repartir de zéro et profiter des opportunités que cela crée en repensant totalement nos rapports avec l’économie traditionnelle, avec les aménagements urbains, avec l'environnement, avec la participation de la population aux politiques publiques…

Et je dois dire que c’est plutôt mal parti avec nos actuels élus qui  sont incapable d’imaginer une autre société que celle dans laquelle nous vivons actuellement avec ses pollutions, ses inégalités, ses  violences... La nouvelle société doit au contraire être frugale, écologique, conviviale, solidaire et résiliente, avec d'autres aménagements urbains, d'autres services et un autre fonctionnement des rapports entre citoyens et élus.

 

Au fait, ne faudra-t-il pas faire entrer les dépenses occasionnées par ce colloque dans les dépenses de campagne de la " liste Marty " aux prochaines élections municipales de 2020 ?

 

Dix-huit panneaux publicitaires type "sucette" de plus, dont certains éclairés !

Vous avez ci-dessous mon intervention in-extenso :

Decazeville,mairie,conseil municipal,« J’aurais pu applaudir des deux mains cette délibération si elle s’était arrêtée aux premières phrases : la décision d’enlever les quelques panneaux existants (ceux du type " sucette ").

Ce n’était pas parce qu’ils étaient usagés que ces panneaux publicitaires dégradaient le paysage urbain et entachaient la notoriété de la ville comme indiqué dans la note qui nous a été remise, c’était du fait de leur simple présence.

En dénonçant fort justement le contrat avec Clear Chanel, vous aviez donc l’occasion de les enlever tous. Et cela aurait été très bien et j'aurais applaudi des deux mains.

Mais voilà qu’au lieu de rendre notre ville agréable en bannissant de ses rues ce mobilier publicitaire, vous en installez au contraire de nouveaux ! Et pas qu’un peu : 18 panneaux publicitaires dont certains, comble de la bêtise et du gaspillage énergétique, seront éclairés !

Comment ne pas voir une contradiction évidente entre le fait de demander des subventions pour réduire nos consommations énergétiques à travers notamment les aides prévues dans le cadre du TEP-CV, notamment pour l’éclairage public, et de proposer d’installer des panneaux publicitaires éclairés, de plus aux frais de la commune.

Nous sommes déjà envahis par la publicité à Decazeville.

Alors qu’il faudrait réaliser un vrai règlement intercommunal sur la publicité extérieure qui soit restrictif et pourquoi pas mettre en place la taxe locale sur la publicité extérieure, vous proposez de rajouter des panneaux publicitaires.

Les panneaux publicitaires sont une pollution, mais ils sont surtout une agression car on ne peut malheureusement s’y soustraire à moins d’avoir les yeux rivés au sol… et encore, ça risque de devenir impossible puisqu’on teste déjà la publicité sur les trottoirs. Les publicitaires savent très bien qu’avec ces panneaux, ils stimulent des pulsions d’achats irréfléchis qui conduisent à une surconsommation dangereuse pour l’endettement des ménages et pour notre planète en surchauffe.

La publicité, ce n’est absolument pas de l’information ! La publicité c’est du mensonge et de la manipulation.

L’information sur des produits ou des services, on l’a si on le souhaite dans des journaux spécialisés comme « Que choisir » ou « 60 millions de consommateurs », pas avec la publicité.

Ces panneaux gérés par le concessionnaire, seront surtout monopolisés par les grandes marques et les grandes enseignes pénalisant une fois de plus le petit commerce du centre ville… et sous leur nez. Les petits commerces, déjà à la peine et pressurisés par des demandes publicitaires, notamment émanant de la mairie pour son agenda et sa voiture publicitaire, ne pourront bien sûr pas suivre.

Decazeville,mairie,conseil municipal,Quant à utiliser une face par panneau pour la commune, si c’est pour la mettre au service de cirques avec animaux sauvages (comme on l’a déjà vu), de cascadeurs polluants et pétaradants ou toute autre « animation » de bas niveau qui donnent une image désolante de notre ville, je n’en vois pas l’utilité. 

Il y avait pour notre commune un projet de signalétique porté par la communauté de communes que l’on ne voit toujours pas venir. Cette signalétique serait beaucoup plus utile. Alors que des communes ont déjà été aménagés avec ces panneaux de signalétique, ou en est-on pour Decazeville ?

Il est évident que vos panneaux publicitaires réduiraient considérablement l’impact de cette signalétique pourtant indispensable.

Decazeville,mairie,conseil municipal,Où en est-on aussi des panneaux réservés à l’affichage d’opinion et des associations malheureusement utilisé parfois par l’affichage commercial (les cirques par exemple, mais pas seulement) ? Des panneaux ont été enlevés pour travaux et n’ont pas été remplacés. La surface d’affichage pour ce genre de communication est obligatoire et réglementé.

Enfin, dans cette convention dite « précaire » pour l’affichage publicitaire, la durée de l’Autorisation Temporaire d’Occupation est tout de même de neuf ans. C’est inacceptable !

 

Non Monsieur le maire, ces panneaux vont enlaidir et banaliser le paysage urbain de notre ville et ne vont pas être utiles aux Decazevillois et aux gens de passage. »

 

Durant mon intervention, j’ai bien sûr du faire face aux ricanements, voire aux rires francs de certains élus de la majorité, mais j’en ai l’habitude. Ils me galvanisent et me renforcent au contraire dans mes convictions.

La seule réponse positive reçue à l’issue de mon intervention est la confirmation que les panneaux de signalétique seront installés bientôt. Mais ces panneaux de signalétique seront bien sûr difficilement visibles car occultés par les panneaux publicitaires.

Les panneaux publicitaires risquent d'encombrer un peu plus des trottoirs étroits et de gêner les déplacements des piétons.

Nous devons combattre l’agression publicitaire omniprésente et promouvoir des modes de consommation plus sobres. Je ne saurais trop vous conseiller de vous abonner ou d’acheter chez votre libraire le journal « La Décroissance », qui invite à une réflexion sur nos comportements parfois skysophrènes, souvent avec humour, dérision (autodérision même), cynisme, mais aussi avec sérieux, le tout agrémenté de dessins de Pierre Druilhe, bien connu sur le Bassin et dans le monde de la BD.

Decazeville,mairie,conseil municipal,Si vous le pouvez, procurez-vous son dernier ouvrage réalisé sur des scénarios de Domi (Vincent Cheynet) « Vive les décroissants » qui reprend les aventures décapantes et hilarantes d’une bande de décroissants, aventures publiées dans le journal « La Décroissance ». Peut-être le réseau des médiathèques du Bassin en a-t-il fait l'acquisition ? Sinon, il devrait le faire.

Car oui, il faut aller vers une décroissance de la consommation de biens, mais une décroissance qui soit joyeuse et solidaire. Il faut la réaliser ensemble et chacun d’entre nous doit prendre sa part selon son degré d’impact sur le climat, l’environnement et l’utilisation de matières premières non renouvelables. Il est évident que ce sont les plus riches et les plus pollueurs qui doivent montrer l'exemple et prendre la plus grande part de cette décroissance ( Lire : " Comment les riches détruisent la planète " - Hervé Kempf). C’est de toute façon obligatoire si on ne veut pas que la nature s’en charge elle même ou qu’une catastrophe arrive.

Je dois rajouter que, compte tenu de ma modeste pension de retraite, je n'ai aucun mérite à appliquer à moi-même les principes de décroissance que je défends ci-dessus.

Mais je pense aux millions de personnes qui sont elles plongées dans une décroissance subie et forcée qui touche à leur santé, à leur vie professionnelle, familiale et sociale et parfois à leur équilibre psychique. Tout cela pour qu'une poignée d'autres personnes accumulent légalement et illégalement des biens et des fortunes incommensurables dont ils se servent en partie pour saccager notre planète.

 

Vendre un immeuble pour rentrer de l’argent, être obligé d’en louer un et y réaliser des travaux onéreux :

Un point de ce conseil municipal concernait la convention d’occupation précaire entre la commune et la CPAM de l’Aveyron afin de loger l’association Familles Rurales.

Decazeville,mairie,conseil municipal,On se souvient que pour pouvoir installer l'association Familles Rurales, la majorité avait sabordé l’association 2KZ qui assurait jusqu’il y a encore peu l’animation des jeunes par convention avec la mairie.

Pour bien montrer que cela était terminé, la majorité avait même vendu le local ou résidait cette association et y menait ses activités pour un prix d’un peu plus de 60 000 €.

Mais il fallait bien des locaux pour loger l’association qui a pris le relais, association choisie par la majorité.

Decazeville,mairie,conseil municipal,Un local a été trouvé, loin de ces quartiers où résidaient la plupart des jeunes fréquentant 2KZ, mais proche d’autres jeunes, ceux de l’école Sainte-Foy, institution chouchoutée par la majorité municipale depuis le début du mandat. La majorité attribue chaque année une subvention importante pour les maternelles de cette institution, alors que cela n’est pas obligatoire. Des dépliants de cette institution sont même à disposition dans le hall de la mairie alors que l’école publique Jean-Moulin est en difficulté, et il semble y avoir une certaine tolérance pour la pose de panneaux d’affichage sauvage émanant de cette institution pour annoncer ses « portes ouvertes ».

Cette convention entre la CPAM et la mairie prévoit un loyer gratuit durant un an pour compenser les travaux de séparation des locaux entre la CPAM et le local réservé à Familles Rurales. Le loyer est également gratuit durant une autre année pour compenser les travaux à l’intérieur du local. Deux ans de loyer gratuit mais après ce sera plein pot !

Decazeville,mairie,conseil municipal,Le loyer étant de 15 000 €/an, c’est donc 30 000 € de travaux que la mairie va entreprendre sur un local loué ! Ces 30 000 € aurait été beaucoup mieux utilisés en rénovant le local existant s’il n’avait pas été vendu. Mais rester proche des quartiers HLM de la ville, proche du collège, du lycée, d’une école publique (Sailhenc) sans être éloigné de l’école publique du centre ville (Jean-Macé) n’intéressait visiblement pas la majorité.

Les contribuables decazevillois paieront donc un loyer pour un local, alors que la mairie en avait un à sa disposition qu’elle a préféré vendre. Une histoire de fous… ou d’incompétents.

 

Decazeville,mairie,conseil municipal,D’autres sujets ont été abordés lors de ce conseil municipal comme l’avenir du musée de géologie Pierre-Vetter fermé maintenant depuis de long mois. L’audit du bâtiment vient d’être rendu mais nous n’en savons pas plus. Tout se passe comme si les élus de la majorité préparaient quelque chose sans vouloir en parler et que notre insistance hier soir a bousculé un peu leurs plans de communication. J’ai tout de même tenu à rappeler que des travaux de protection de la toiture étaient budgétisés en 2014 et que ces travaux n’ont pas été réalisés. D’où sûrement la dégradation dangereuse du plafond du musée qui a suivi en 2016.

 

Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir

Photo 1 : jlc - montage avec photos issues de la page Facebook Ville de Decazeville

Photo 2 : ©Dessein de Ville

Photo 3 : Tableau financement colloque - Document conseil municipal

Photos 4 à 9 : jlc - Licence Créative Commons

Photo 10 : Vive les décroissants © Pierre Druilhe

Photos 11 à 14 : jlc - Licence Créative Commons

02/02/2018

Les déchets du Lot à Viviez dans l’Aveyron ?

Vous avez ci-dessous l'article que j'ai écrit pour le seul journal indépendant du Lot "Le Lot en Action" concernant le projet Solena.

Quelques exemplaires de cet excellent journal sont en vente dans les Maisons de la Presse de l'Aveyron. Autrement, si vous avez l'occasion d'aller dans le Lot proche, vous le trouverez dans les Maisons de la Presse et les librairies, dont « Livre en Fête » et « Champollion » à Figeac.

----------

viviez.jpg

Les habitants de Viviez, pratiquement à la limite de l’Aveyron et du Lot, croyaient en avoir fini de 160 années de pollutions industrielles.

C’était sans compter sur la volonté de certaines entreprises et des élus locaux de poursuivre cette vieille tradition locale.

 

Les riverains de la rivière Lot connaissent bien Viviez et son usine emblématique filiale du groupe belge Vieille-Montagne devenue Umicore. Pendant des dizaines d’années, cette usine a envoyé dans les airs et sur les sols du Bassin de Decazeville ainsi que dans les eaux du Lot des centaines de tonnes de métaux lourds dont du cadmium qui se retrouvent encore aujourd’hui dans les sédiments des retenues, écluses et barrages jusque dans l’estuaire de la Gironde. Les énormes pollutions accidentelles du Lot en 1983 et 1986 à partir de cette usine ont laissé des souvenirs douloureux aux pêcheurs, aux amoureux de cette rivière et aux élus de Cajarc, Cahors… qui étaient à juste titre très remontés.

Ces pollutions ont également eu, et ont encore des impacts importants sur la santé des Viviézois. C’est ce qu’avait noté une étude de l’InVS (Cassiopée) datant de 2008.

coupures presse 1986.jpg

Au début des années 2000, Umicore avait été obligé par les pouvoirs publics de réaliser une réhabilitation de ses sites afin de faire cesser ses rejets chroniques de métaux lourds dans le milieu naturel. Il était temps ! Cette réhabilitation annoncée à grand renfort de communication prévoyait en phase finale la végétalisation de tous les sites. Cette réhabilitation des sols a été confiée au groupe Séché, spécialiste des déchets et de la remédiation des sols dont le siège est à Changé en Mayenne. Avec du recul, la population aurait du se méfier. Séché avait déjà sa petite idée. Pourquoi végétaliser des terrains qui pourraient être utilisés à une activité ? Un deal a vraisemblablement été conclu dès l’accord de marché de dépollution entre Umicore et Séché afin de pouvoir construire sur ces terrains réhabilités et rachetés à Umicore par Séché, une usine de traitement et de stockage de déchets. Rajoutons que, dès le début, quelques élus, au conseil général de l’Aveyron mais aussi des délégués du syndicat des déchets (SYDOM 12), principalement de droite, ont vu cela d’un très bon œil. Ils ont donc décidé de ne pas renouveler après 2020 le partenariat qui les liait avec le syndicat des déchets du Tarn (Trifyl), prétextant qu’il fallait traiter les déchets aveyronnais en Aveyron. A une gestion publique des déchets, ils ont préféré choisir un projet privé, plus onéreux pour les foyers aveyronnais.

La logique aurait voulu que le nouveau centre de traitement et de stockage de déchets départemental se situe au centre de l’Aveyron, près des lieux qui produisent le plus de déchets, c’est à dire entre Rodez et Millau. Et bien non !

L’entreprise millavoise de BTP Sévigné a bien essayé d’installer un projet sur le Lévezou entre Pont-de-Salars et Millau où la densité de population n’est que de 11 habitants/km2, mais la FDSEA et les élus locaux n’en ont pas voulu. Il n’a pas insisté car un autre projet et un autre lieu étaient en réserve.

 

Sévigné s’est alors allié à Séché pour créer une société appelée Solena.

Solena s’est donc replié sur Viviez, sur les terres de Séché où les élus locaux en mal d’idées pour développer leur territoire ont accueilli ce projet à bras ouverts.

Ce futur équipement (s’il voyait le jour) serait situé à Viviez (densité de 200 habitants/km2) à 300 mètres des premières habitations et à 200 mètres d’une usine classée Seveso seuil bas.

Les habitants de l’Aveyron et encore moins ceux de Viviez n’ont bien sûr pas été consulté dans ses magouilles entre industriels et notables locaux.

Si les élus locaux sont favorables à ce projet, il en est tout autre pour la population ! Un collectif contre ce projet a de suite été créé, vite transformé en association : ADEBA (Association pour la Défense de l’Environnement du Bassin et ses Alentours). Une association très active qui organise depuis plus d’un an des manifestations, des réunions d’information sur le projet, des concerts de soutien… mais engage aussi une réflexion pour une prévention et une gestion économe, écologique, citoyenne et solidaire des déchets, notamment avec la participation de Thibault Turchet de l’association Zéro Waste France. Ils ont également initié une rencontre avec le journaliste Philippe Gagnebet auteur de deux ouvrages sur l’écosytème Darwin à Bordeaux et sur la commune de Loos-en-Gohelle, pour débattre avec la population locale d’un autre modèle économique qui fait la part belle à l’écologie et la solidarité.

Pas plus tard que fin décembre, l’association a appris à travers quelques lignes d’une délibération du conseil communautaire de Decazeville Communauté, ce qu’elle entrevoyait depuis longtemps : ce projet aveyronnais excentré bizarrement au nord-ouest du département à Viviez, accueillerait vraisemblablement aussi une bonne partie des déchets du département du Lot mais aussi du Cantal. Les habitants sont bien sûr très remontés. D’autant que le projet prévoit un procédé de TMB (tri mécano-biologique) des déchets maintenant banni par la Loi de Transition Energétique qui préconise avant tout, le tri à la source des biodéchets. Ce procédé de TMB a été rejeté maintes fois par les Cours administratives d’appels, notamment le 12 décembre dernier pour un TMB-incinération déjà construit à Rochefort.

L’association est bien sûr consciente qu’il faut traiter les déchets même s’il faut avant tout éviter d’en produire. Mais le tri à la source des biodéchets et leur traitement proche, le recyclage, le réemploi, la réparation avec la multiplication de petites entreprises du secteur de l’économie sociale et solidaire comme Regain à Figeac, la mise en place rapide de la redevance incitative seule à même de faire baisser la quantité de déchets… doivent éviter des monstres comme Solena. Il faut arriver réellement vers le zéro déchet en décharge ou en incinération tout en gardant une gestion publique des déchets.

Comme on s’en doute, Solena ne veut bien sûr pas entendre ces propositions. Le SYDOM 12 et les élus locaux non plus.

Le combat semble inégal entre une multinationale des déchets portée localement par son actionnaire Marc Sévigné, membre influent de la Chambre de commerce et d’industrie de l’Aveyron mais aussi de celle de la Région Occitanie, et une petite association qui n’a pas de moyens financiers.

Mais l’ADEBA y croit et espère, comme l’a dernièrement fait l’association ADRISE dans les Hautes-Pyrénées, mettre définitivement un terme à ce projet destructeur.

En 2018 et 2019, l’ADEBA va intensifier ses actions, notamment au moment de l’enquête publique pour l’autorisation d’exploiter. Mais elle souhaite déjà mobiliser la population pour l’enquête publique pour la modification des PLU (Plan Local d’Urbanisme) de Viviez et d’Aubin, car pour le moment, il est impossible de construire sur les terrains rachetés par Séché.

Elle va également sensibiliser les habitants, les élus et les associations environnementales du Lot et du Cantal et les inviter à se mobiliser contre le projet démentiel Solena à Viviez et à inventer sur leurs territoires des alternatives à ce genre d’équipement.

 

Photos :

  • Coupures de presse de 1986 relatant une grave pollution des eaux du Lot par l’entreprise Vieille-Montagne de Viviez. Ce n’était pas la première.
  • Une vue actuelle de Viviez :
    • C’est sur le crassier instable de plus d’un millions de m3 de déchets industriels contenant du cadmium, du zinc, de l’arsenic… situé à gauche, que serait installée l’usine de traitement des déchets, à 200 mètres de l’usine SNAM classée Seveso seuil bas et à 300 mètres des premières maisons de Viviez,
    • Le centre de stockage de déchets ménagers serait lui situé dans l’Igue du Mas que vous apercevez au dessus de Viviez. Cette igue vient d’être débarrassée de 1 million de m3 de déchets industriels toxiques et Solena prévoit d’y mettre jusqu’à 2 millions de m3 de déchets ménagers. Cette igue recèle une châtaigneraie remarquable où logent des scarabées pique-prunes et toute une faune et une flore intéressante.

 

Vous pouvez signer la pétition en ligne « NON au projet Solena, OUI aux alternatives qui a déjà plus de 4 500 signataires :

https://www.mesopinions.com/petition/nature-environnement...

 

Vous pouvez suivre l’actualité de ce projet sur la page Facebook de l’ADEBA régulièrement tenue à jour :

https://www.facebook.com/pg/nonauprojetsolena/

Mail : 12adeba@gmail.com

 

Le site d’information sur l’écologie « Reporterre » a consacré un article en Juillet dernier, écrit par Grégoire Souchay venu enquêter sur place :

https://reporterre.net/Dans-l-Aveyron-bataille-entre-la-g...

 

Le journal alternatif aveyronnais « L’Empaillé » a consacré quatre pages à ce sujet dans son n° 3 de janvier 2017 :

https://reporterre.net/IMG/pdf/l_empaille_2017_-_dossier_...

 

Lire : “ La fabrication d'un héritage encombrant - Les pollutions métallurgiques de Viviez “ – A. Debourdeau – C.Gramaglia – 2013 – A partir de la page 335 : http://technique-societe.cnam.fr/medias/fichier/debordeme...

 

Etude Cassiopée (InVS) : http://invs.santepubliquefrance.fr/fr../layout/set/print/...

 

viviez,aubin,solena,déchets

 

30/11/2017

Decazeville et le Bassin ne doivent plus accueillir de cirques avec des animaux sauvages

Ce n’est pas la première fois que je demande que Decazeville n’accueille plus de cirques avec des animaux sauvages.

Je m’étais d’ailleurs exprimé sur ce sujet en conseil municipal il y a environ un an. 

Non admission des cirques avec animaux sauvages - J-L Calmettes.jpg

29 pays dans le monde interdisent les cirques avec animaux dont 19 dans la seule Union Européenne. En France, une soixantaine de communes ont pris des arrêtés pour interdire ces cirques, mais surtout, beaucoup refusent désormais l’accès aux cirques sur leurs espaces publics sous des prétextes futiles et divers, ne voulant hypocritement vexer personne.

Qu’attendent les communes du Bassin pour ne plus accueillir ces cirques et proposer au contraire des spectacles de qualité de cirque contemporain ? Certes, cela ne coûte pas cher aux collectivités d’accueillir des cirques avec animaux, mais ces communes montrent une image rétrograde, sans compassion pour les animaux.

cirques-millau-decazeville.png

Millau, qui n’accueillera pas le cirque Amar, propose par exemple un spectacle de cirque contemporain : Casus Circus. Des tas de compagnies de cirque contemporain ne demandent qu’à montrer leurs spectacles.

Mais il existe aussi des cirques traditionnels qui n’ont pas de numéros avec des animaux et qui n’ont pas de ménageries.

Soit les cirques évoluent en supprimant les spectacles avec animaux et les ménageries, et certains heureusement l’ont compris, soit ils mourront.

 

Mise à jour - 17h08

Decazeville n’existe plus, la ville est devenue Amarville !

 

IMG_4385 - copie.jpg

Treize jours avant la première représentation, les panneaux d’abribus et autres “sucettes“ municipaux ont été réquisitionnés. Réservés normalement à des animations culturelles de la ville, la mairie a semble-t-il décidé de tout laisser à Amar. Il faut aussi dire que depuis 2014, la programmation culturelle de la ville, puis de la communauté de communes, est réduite à peau de chagrin et que ces panneaux sont malheureusement souvent libres.

Les panneaux municipaux réservés normalement à l’affichage des associations et à l’affichage d’opinion sont aussi bariolés entièrement aux couleurs d’Amar.

Les kakémonos et autres matériels publicitaires ne vont pas tarder à envahir les mats d’éclairage public et autres lieux de la commune et des communes environnantes.

Encore treize jours à vivre ce cauchemar

Souhaitons qu’une prochaine municipalité courageuse arrête cet enfer pour les animaux et pour les habitants du Bassin.

IMG_4384 - copie.jpg

IMG_4381 - copie.jpg

Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir

Photos : ilc - Licence Creative Commons

Articles de presse de Centre-Presse