08/02/2017
Zones commerciales en Aveyron, la fuite en avant continue
On ne compte plus les projets de zones commerciales en Aveyron.
Après l’énorme réalisation de l’Estréniol à Rodez qui s’agrandit encore, le projet de la zone de Savignac à Villefranche, le projet de la zone du Centre à Decazeville, la future zone de Prignolles à Millau, voilà que l’on nous annonce un projet au sud de Rodez, à Malan.
On connaît maintenant très bien les impacts de la grande distribution sur les commerces des centres villes.
Lecteur assidu du blog d’Olivier Razemon et également lecteur de ses nombreux ouvrages écrits seul ou en collaboration avec d’autres spécialistes de la mobilité et de l’aménagement urbain, j’attendais avec impatience la sortie de son dernier livre : “Comment la France a tué ses villes“.
L’auteur s’est promené dans toute la France et a fait le constat amer de la désolation qui règne dans les villes moyennes et petites villes de notre pays. La fermeture des commerces (le phénomène des vitrines vides) et le nombre de logements vacants de longue durée atteignent des sommets alarmants. Cela entraine l’appauvrissement de ces villes et une dégradation de leur environnement et de leur cadre de vie.
L’Aveyron est bien sûr touché par ce phénomène, à divers degré selon la ville bien sûr.
Pour Olivier Razemon, “une foule de coupables sont désignés : l’e-commerce, les loyers commerciaux trop élevés, la crise, les métropoles… Ces facteurs ont bien un impact mais cela reste un impact limité sur d’autres. Internet ne nuit pas aux boulangeries. Pourtant, ces dernières ferment. La crise n’explique pas tout non plus : quand on regarde les chiffres, les gens sont plus riches qu’avant, car oui, le niveau de vie continue à croitre en France. Ce paradoxe est très visible à Aurillac, Vitré, Rodez : ce sont des villes où le chômage reste plutôt faible mais les commerces ferment quand même…
Il faut arrêter de croire que la création d’une activité économique crée des emplois nets. C’est sur la base de cet argument de l’emploi que les élus acceptent la construction de centres commerciaux. Or, si des emplois sont bien créés, davantage encore sont détruits dans les centres-villes !
Il n’y a pas de grand complot… Il s’agit juste d’une pensée à court terme d’hommes et de femmes élus pour 5 ans, de représentants de la grande distribution mais aussi de nous tous, collectivement. Si tous les Français décidaient d’aller dans les commerces de proximité plutôt que d’aller faire leurs courses uniquement au centre commercial, cela aurait un réel impact positif. La qualité de vie, c’est aussi de pouvoir aller acheter son pain à pied… “.
Mais pour Olivier Razemon il y a une autre cause à cet exode vers les centres commerciaux. “L’un des aspects de l’urbanisme commercial réside dans l’aménagement purement routier du territoire. On a installé les centres commerciaux en dehors des villes et on a multiplié les infrastructures routières pour y accéder : voies d’accès, rocades, parkings…
Une zone commerciale au sud de Rodez
Jean-Philippe Sadoul, maire de Luc-Primaube et vice président de Rodez Agglo souhaite accueillir sur la zone de Malan une zone commerciale « pour procéder à un rééquilibrage naturel, nord et sud ».
Pour expliquer la création de cette zone commerciale au sud de Rodez, Jean-Philippe Sadoul invoque la concurrence d’Albi qui avec la RN 88 à 2x2 voies se rapproche de Rodez à grande vitesse.
Il est pour le moins étonnant que les élus, après avoir réclamé à corps et à cris ce doublement de la RN 88 pour soit disant « désenclaver » l’Aveyron, s’aperçoivent maintenant que le désenclavement se fait dans les deux sens.
Cela fait plus de dix ans que je le dis et que nous le disons avec les Verts de l’Aveyron. Nous avions même édité un document sur les conséquences du doublement intégral de la RN 88 en 2009.
Que disions nous dans ce document concernant les conséquences du doublement intégral de la RN 88, axe européen Séville-Varsovie, projet du siècle dernier appelé plus communément « la diagonale des fous » sur l’attractivité commerciale ?
D’abord que l’attractivité commerciale va toujours dans le sens province-métropole et rarement à l’inverse et donc, qu’avec cet axe routier en 2x2 voies, l’attractivité commerciale de Toulouse et d’Albi serait importante.
Nous précisions que si le doublement intégral de la RN 88 voyait le jour, le taux d’évasion commerciale de la zone de Rodez vers Albi et Toulouse ne fera que progresser avec des conséquenses fortes sur l’emploi local.
Et bien nous y voilà !
Et que proposent les élus pour contrer cette évasion commerciale vers Albi et Toulouse ? Tout simplement de créer une zone commerciale de plus au sud de Rodez. On tombe sur la tête !
Quand allons-nous arrêter cette fuite en avant ! Il est bien évident que ce projet va avoir une fois de plus un impact négatif sur les commerces du centre-ville de Rodez, mais aussi sur les petits commerces des villages aux alentours et sur ceux des territoires voisins.
Il est temps que le SCOT Centre-Ouest Aveyron, dont M. Sadoul est le président, se penche sur ce grave problème.
Ce projet à Malan, tout comme celui de Savignac à Villefranche sont les projets de trop pour le centre-ouest Aveyron.
Je nuancerai mon propos pour le projet de la zone du Centre à Decazeville, car il est de beaucoup moindre importance et qu’il se trouve pratiquement en centre-ville. En cela, il peut au contraire créer une dynamique avec les commerces du centre-ville si on favorise notamment des liaisons piétonnes sécurisées (voire mécanisée avec un escalator place du 10 août par exemple) entre la zone du Centre et la rue Cayrade.
On voit de plus en plus de centres commerciaux tomber en désuétude, certains même ferment. Allons-nous nous retrouver dans quelques années avec des friches commerciales qui coûteront cher aux contribuables aveyronnais, comme va aussi coûter très cher la nécessaire rénovation des centres villes de nos petites villes aveyronnaises abandonnés par les commerces et la population ?
La priorité reste de favoriser la fréquentation des commerces des centres villes
Mais comment ?
Olivier Razemon donne quelques pistes : « Dès lors, en centre-ville, à Agen, à Tourcoing, à Bourg-en-Bresse ou à Loches (Indre-et-Loire), les commerçants, interrogés par les élus ou par la presse régionale, réclament des places de stationnement pour leurs clients, de préférence gratuites…Hélas, cela ne fonctionne pas. A tout prendre, lorsqu’il est motorisé, le consommateur préfère « aller » à l’hyper plutôt que de chercher une place, même gratuite, en ville. Quant au citadin, celui qui vit à quelques centaines de mètres des commerces, il irait bien faire ses courses dans le centre. Mais voilà, on a transformé sa ville et ses trottoirs en parkings, pénibles à arpenter à pied. »
Car oui, les clients des commerces des centres villes veulent de l’espace plus que des places de stationnement.
L’idée selon laquelle la vitalité des commerces dépend de sa capacité à y accéder en voiture a la vie dure. Mais elle ne résiste pas à l’épreuve des faits. Des études prouvent le contraire. Les clients qui recourent à la marche, au vélo et aux transports collectifs sont meilleurs clients que ceux qui viennent en voiture. S’ils consomment et achètent moins par visite, ils reviennent plus souvent.
Olivier Razemon cite le cas de Rouen :
“ A la demande de la métropole de Rouen, le cabinet Bfluid a demandé aux commerçants rouennais (ici, pages 70-71) quels étaient les principaux freins au shopping. 50% à 78% d’entre eux ont répondu : « pas assez de stationnement ».
Puis on a posé la même question à leurs clients. Entre 20 et 22% ont répondu, comme les commerçants, que le manque de stationnement constituait le principal frein. Les autres ont évoqué le bruit et la circulation, les obstacles sur les trottoirs, le manque d’espace pour marcher…
Cette enquête est à rapprocher d'un récent sondage réalisé à Thionville où la mairie a décidé d'ouvrir trois rues piétonnes aux voitures. 74% des personnes ayant répondu à ce sondage par internet désapprouvent cette expérimentation et 22% l'approuvent. Certes, c'est un sondage par internet et il convient de prendre toutes les précautions d'usage. Mais les résultats sont à rapprocher de l'enquête de Rouen.
D’ailleurs certaines associations de commerçants l’ont très bien compris et travaillent de concert avec les associations faisant la promotion du vélo et de la marche, offrent des bons d’achats aux cyclistes, mettent des vélos à gagner lors d’animations commerciales...
Il suffirait donc dans un premier temps d’améliorer l’espace public des centres villes en favorisant l’apaisement de la circulation et en facilitant l’accès et le déplacement des piétons et cyclistes pour avoir une première réponse à cet exode vers les centres commerciaux des périphéries.
Il faut rendre les centres villes agréables à arpenter et à vivre. Et cela ne demande pas beaucoup d’argent. Il faut avant tout de la volonté.
On retrouverait de plus une ville moins bruyante, moins polluée, plus conviviale, avec une meilleure sécurité routière, et donc plus apte à accueillir de nouveaux résidents dans les projets de rénovation de l’habitat.
Il n’est pas encore trop tard, mais il faut faire vite.
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A lire également :
Chronique du cycliste et du piéton (1) : notamment pour les chapitres consacré aux mobilités actives, commerces et centres villes.
Modes actifs de déplacement sur le Bassin, où en est-on ?
Interview d'Olivier Razemon au Nouvel Observateur :
Les centres-villes meurent - Comment peut-on les sauver ?
Photos : Cliquez sur les photos pour les agrandir
1 – Zones de l’Estréniol et Eldorado à Rodez
2 – Comment la France a tué ses villes - Olivier Razemon
3 - Commerces abandonnés rue Gambetta à Decazeville
4 – Commerce rue d’Aujou à Figeac. Il y a encore peu de temps, cette rue était très commerçante. En quelques mois, la moitié des commerces a mis la clé sous la porte et les locaux sont à vendre ou à louer.
5 - Rue Clémenceau à Cahors. Toutes les rues dans le centre commerçant et historique de Cahors sont en zones de rencontre : limitées à 20 Kmh et les cyclistes peuvent rouler dans les deux sens dans les rues à sens unique. Un exemple à suivre.
6 - Thionville - Sondage - Le Républicain Lorrain
7 - Animations commerciales pour favoriser la venue de clients à vélo
16:18 Publié dans Développement durable, Environnement, Politique locale, Société, Transports et mobilité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : commerces, grande distribution, centres-villes, voiture, vélos, piétons | | Facebook | | Imprimer |
06/02/2017
Chronique du cycliste et du piéton (1)
Je vais essayer de tenir régulièrement sur ce blog une petite chronique concernant les modes actifs (marche et vélo) et les entraves que ces modes de mobilité subissent de la part des collectivités ou d’autres acteurs décisionnels. Mais je noterai aussi les actions et aménagements que des collectivités plus éclairées et audacieuses mettent en place pour les favoriser.
Une voie de plus fermée aux cyclistes du Bassin
Le Conseil Départemental a décidé de fermer l’accès à la rue des Granges à Viviez depuis la RD 840 sans prendre réellement une fois de plus en compte les conséquences pour les cyclistes.
En effet, cette rue représentait une alternative sécuritaire au passage resserré dangereux du pont sur le Riou-Mort de la RD 840 pour les cyclistes arrivant de Boisse-Penchot et une voie naturelle pour rejoindre la RD 5 vers Aubin en évitant ainsi le giratoire de Laubarède.
Pourquoi ne pas fermer cette voie aux seuls véhicules motorisés par des plots mais laisser l’accès aux cyclistes venant de Boisse-Penchot.
La véloroute de la Vallée du Lot sera opérationnelle dès cet été. Une liaison cyclable allant de la gare de Boisse-Penchot à Viviez, entrée du Bassin, est indispensable. Le Département et Decazeville-Communauté feraient bien de se pencher sur cette liaison courte (moins de 3 km) qui permettrait de relier la Vallée du Lot au Bassin urbain de Decazeville. Il existe seulement deux à trois points sensibles à régler pour que cette liaison soit opérationnelle rapidement. Avec de la volonté, il est donc possible de réaliser rapidement cette liaison.
Mais en attendant (le moins possible) il me semble important de garder l’accès à la rue des Grange aux cyclistes arrivant de Boisse-Penchot.
Centre-Presse du 13 février apporte des précisions concernant la fermeture de la rue des Grange.
Cette rue ne sera donc pas fermée aux cyclistes.
Voila une bonne nouvelle. Il n'en demeure pas moins qu'une voie cyclable entre le pont de Boisse-Penchot et la rue des Granges semble souhaitable tant pour la sécurité des cyclistes que pour le développement du tourisme cyclable sur le Bassin.
Le retour de la voiture en ville :
Les commerçant de Bourges ont bien compris que favoriser l’usage du vélo en ville peut leur être bénéfique et ils n’hésitent pas à donner quelques petits avantages à ceux qui viennent leur rendre visite à vélo dans le centre ville.
La municipalité de Bourges n’a visiblement pas la même approche sur l’usage du vélo et de la marche. L’aménagement de ce tronçon de la rue Emile Martin est une caricature de cette politique du retour de la voiture en ville que tentent de mettre en place certaines municipalités, principalement à droite, mais pas seulement.
Tout ce qu'il ne faut pas faire est dans cette image : circulation à double sens sans prévoir des voies pour les vélos et le pire, empiètement du stationnement des véhicules motorisés sur les trottoirs, laissant peu de place aux piétons et aux personnes à mobilité réduite. Tout simplement honteux !
A Thionville, depuis 2014 et l’arrivée d’une municipalité de droite, la voiture revient en force dans le centre ville. C’est à la demande des commerçants que certaines rues piétonnes seront ouvertes aux voitures de 17h à 19h après les avoir ouvertes de 9h à 12h. La piétonisation va donc devenir l’exception dans ces rues. Visiblement, les commerçant de Thionville n’ont pas la même vision qu’à Bourges.
Rappelons cette enquête réalisée à Rouen que rapporte Olivier Razemon sur son blog : « le cabinet Bfluid a demandé aux commerçants rouennais (ici, pages 70-71) quels étaient les principaux freins au shopping. 50% à 78% d’entre eux ont répondu : « pas assez de stationnement ».
Puis on a posé la même question à leurs clients. Entre 20 et 22% ont répondu, comme les commerçants, que le manque de stationnement constituait le principal frein. Les autres ont évoqué le bruit et la circulation, les obstacles sur les trottoirs, le manque d’espace pour marcher… »
Si la possibilité donnée aux vélos de circuler librement dans les rues est primordiale, leur stationnement est tout aussi important. Il faut donc des stationnements nombreux et adéquats avec de vrais arceaux qui permettent de placer son antivol correctement. Il faut arrêter d’installer des pinces-roues inefficaces qui de plus, voilent les roues des vélos.
Comme les commerçants de Bourges, les grandes enseignes ont aussi bien compris les avantages qu’il y avait à favoriser les modes actifs pour accéder à leurs commerces situés en centre ville. Sur la photo ci-contre, cet emplacement sécurisé pour un vélo cargo devant la vitrine de la Fnac de la place Kléber à Strasbourg est un exemple dont peuvent aussi s’inspirer les collectivités et les petits commerces des centres villes.
Une enquête récente sur le classement des villes les plus dynamiques d’un point de vue commercial en France a été réalisée par Procos.
De manière générale, Procos retrouve un élément commun entre tous ces territoires. Ils mènent tous «une politique concertée entre les acteurs, maîtrisée sur le plan de l'urbanisme commercial, multidimensionnelle en intégrant logements, transports, vie économique et sociale, activités culturelles et touristiques».
Retrouvez le dossier de presse de Procos en cliquant ici.
Pour Olivier Razemon, ce n’est pas un hasard si ces villes dynamiques d’un point de vue commercial sont aussi celles qui favorisent le plus la circulation des vélos.
Accidents de cyclistes
L’année 2016 a été terrible pour les cyclistes aveyronnais, principalement les cyclotouristes et les cyclosportifs. Les causes de ces accidents sont multiples et elles sont énumérées dans cet article de La Dépêche du Midi.
Une des principales causes de ces accidents est le non respect par les automobilistes de la distance de 1,50 mètre lors du dépassement des vélos.
Dernièrement, une cycliste en a fait les frais lors d’un dépassement du côté de Saint-Affrique. Elle a été touchée par le rétroviseur d’un véhicule qui l’a renversée.
Mais des accidents arrivent aussi en ville. Ce témoignage d’une cycliste millavoise victime elle aussi de la violence routière d’une voiture en dit long sur la méconnaissance des règles et le mépris de certains automobilistes vis à vis des cyclistes.
Les collectivités ont une carte importante à jouer dans les aménagements, l’enseignement et l’application des règles du code de la route tant par les cyclistes que par les automobilistes. Pour les aménagements, c’est leur rôle direct. Elles doivent réaliser des aménagements en faveur des modes actifs en lien étroit avec les associations de défense des cyclistes locales (commune ou département).
Pour l’application des règles, c’est aussi leur rôle de verbaliser les automobilistes imprudents que ce se soit en circulation ou en stationnement.
La formation des cyclistes peut être dispensée par les associations locales soutenues par les collectivités.
Piétons
Rodez Agglo est en train de comptabiliser sur certaines rues du centre ville de Rodez le nombre de passage de piétons. Si cette action n’a pas directement vocation à favoriser le passage de piétons sur ces axes, elle permettra de répondre aux commerçants et futurs commerçants qui souhaitent s’installer à Rodez. Mais il serait souhaitable que les élus et urbanistes de l’Agglo mettent également en place une politique favorable aux piétons et aux cyclistes sur leur territoire.
Il serait peut-être aussi urgent que Rodez et l’Agglo se penchent sur l’accidentologie des piétons sur son territoire. Cela devient inquiétant, notamment dans la traversée des giratoires de la RN 88 et en centre ville de Rodez. Des aménagements pour réduire la vulnérabilité des piétons doivent rapidement être mis en place, notamment en réduisant la vitesse des véhicules motorisés.
Olivier Razemon (encore lui) consacre une note à la “ligne de désir“. Sous ce titre poétique, il s’agit ni plus ni moins que des cheminements inventés par les piétons et parfois les cyclistes qui ont créé leurs propres chemins, préférant “couper“ parce que ça fait gagner du temps et que c’est plus pratique, notamment pour leurs trajets quotidiens.
Il serait intéressant que les aménageurs tiennent compte de ces usages et que la “ligne de désir“ ne soit plus ignorée, mais au contraire préférée lors des aménagements.
Aller au travail à vélo
Si en Occitanie la voiture représente le moyen le plus répandu pour se rendre à son travail à près de 80 %, le vélo reste marginal mais prend de plus en plus de place comme mode de déplacement principal. Les cyclistes allant à leur travail à vélo vivent plutôt dans les centres villes des grands pôles urbains où les aménagement sont plus nombreux et sécurisés et leur distance est généralement moins de cinq kilomètres. Les hommes ont davantage recours au vélo, les cadres et professions intellectuelles supérieures plus que les employés et ouvriers. En revanche, l’usage du vélo varie peu selon l’âge.
Retrouvez cette enquête de l’Insee en cliquant ici.
Vélo et tourisme
La véloroute de la Vallée du Lot avance rapidement entre Bouillac et Grand-Vabre. J’y consacrerai une note à part
A noter cette initiative intelligente de Najac qui vient d’acheter 20 vélos à assistance électrique pour 60 000 € avec des aides possibles à hauteur de 80 %. Ces vélos seront gérés par la base de pleine nature de Najac (AAGAC). Le but de ces achats de VAE est de créer une liaison interbastides dans le cadre du développement touristique de l’ouest aveyronnais.
Un exemple à suivre pour Decazeville Communauté. Encore faut-il qu’il y ait une volonté de favoriser l’usage du vélo. Ce qui est loin d’être le cas, du moins pour les communes urbaines. J’y reviendrai là aussi dans une prochaine note.
Photos (cliquez sur les photos pour les agrandir) :
1 - Rue des Granges - GoogleEarth
2 - Association des commerçant de Bourges
3 - Mairie de Bourges
4 - Vélo cargo - Grégory Delattre à Strasbourg
5 - Article de La Dépêche du Midi
6 - Article de Centre-Presse
7 - Ligne de désir - Olivier Razemon
14:50 Publié dans Climat, Développement durable, Energie, Environnement, Politique locale, Société, Transports et mobilité, Véloroutes et voies vertes | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | Imprimer |
05/02/2017
Planter des arbres pour lutter contre la chaleur et la pollution à Decazeville
Tout le monde a pu constater qu’un arbre sur deux avait été supprimé dans l’alignement de chênes rouges longeant le chemin piétonnier et cyclable en bordure de la RD 840 dans la traversée de la ville.
Je n’aime pas trop les coupes d’arbres lorsqu’elles ne sont pas justifiées, mais là, c’était vraiment nécessaire tant leur espacement était réduit. Un rapport sur le patrimoine arboré de la commune de Decazeville réalisé en 2000 par Alain et Sylvie Michelin le notait déjà.
Mais il ne suffit pas de couper des arbres et de se frotter les mains en pensant à voie basse que trente arbres coupés ce sera trente arbres de moins à entretenir et moins de feuilles à ramasser à l’automne.
Les villes ont besoin d’arbres et en auront de plus en plus besoin.
Le phénomène d’ilot de chaleur urbain mais aussi les pollutions dues aux rejets des gaz d’échappement, aux activités industrielles et aux chauffages des particuliers font que la végétalisation des zones urbaine est indispensable.
De nombreuses études et réalisations montrent maintenant que la végétalisation des villes permet de réduire les pics de températures l’été de jour comme de nuit et que les arbres filtrent les particules contenues dans l’atmosphère, ainsi que bien d’autres polluants de l’air.
La plantation d’arbres et d’autres végétaux est donc indispensable
Mais pas seulement. Il faut aussi agir sur l’urbanisme et les aménagements urbains. Il faut ventiler les rues par des démolitions ciblées et éviter les trop grandes étendues de surfaces minérales qui accumulent la chaleur le jour et la rejette la nuit, empêchant les températures de baisser dans les villes.
Il faut donc que la ville de Decazeville replante des arbres, d’abord pour compenser ceux qui ont été coupés, mais prévoit également un plan de végétalisation afin d’avoir une ville vivable dans les prochaines décennies. Le projet de revitalisation du centre-bourg de Decazeville doit impérativement intégrer la thématique de lutte contre le phénomène d’ilot de chaleur urbain et de lutte contre la pollution de l’air et proposer des solutions concrètes.
En attendant, la ville doit planter des arbres, ne serait-ce que pour compenser ceux qui ont été coupés.
Le rapport du patrimoine arboré de la commune regrettait que l’alignement de chênes rouges bordant la RD 840 n’est pas été prolongé jusqu’au jardin public. Voilà donc une bonne idée pour débuter. Cela permettrait de fournir une ombre généreuse aux promeneurs et cyclistes de cette voie.
Mais il faudra obligatoirement poursuivre les plantations d’arbres sur d’autres lieux.
Photo : jlc - Licence Creative Commons
10:17 Publié dans Climat, Développement durable, Environnement, Politique locale | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : decazeville, biodiveristé, climat, urbanisme, arbres | | Facebook | | Imprimer |
10/10/2016
Bienvenue au Salon Eco-Énergies 2016… de Carmaux
On est bien heureux d’apprendre à travers un récent article de la presse quotidienne régionale que le Bassin se tourne vers les énergies “propres“ en aménageant le parc photovoltaïque de La Découverte. Malheureusement, la réalité est toute autre. J’ai dit dans des précédentes notes tout le mal que je pensais de la manière désastreuse dont a été suivi ce projet par le président de la Communauté de communes. Projet qui aurait pourtant pu être exemplaire.
Mais concernant les énergies “propres“ sur le Bassin, un autre point est passé pratiquement inaperçu.
Le Salon Eco-Énergies qui avait lieu tous les deux ans en octobre au Laminoir à Decazeville semble bien mort… et enterré. Du moins à Decazeville. Car il renait pratiquement sous la même forme depuis deux ans à Carmaux.
Personne n’a semble-t-il trouvé à la Communauté de communes l’intérêt de maintenir ce Salon sur notre territoire.
Pourtant, les entreprises, les associations, les acteurs régionaux des énergies renouvelables qui étaient présents sur ce Salon étaient globalement satisfaits des affaires et des contacts qu’ils y trouvaient. Les visiteurs également. Même si le dernier Salon de 2014 avait connu une fréquentation en légère baisse du fait de la diminution drastique de son budget, il n’y avait aucune raison de l’abandonner alors que justement, on n’a jamais autant parlé des énergies renouvelables.
Peut-être, les élus de la Communauté de communes n’ont-ils pas été capables de trouver les quelques 8 000 à 13 500 € que coûtait à la communauté de communes cette animation économique importante qui apportait une image positive et dynamique à notre territoire. Ils auraient pu éventuellement puiser dans les recettes qui seront générées par le parc photovoltaïque de la Découverte et qui avoisineraient les 140 000 €. C’est en tout cas ce qui nous était indiqué sur la délibération proposée à la Communauté de communes le 6 décembre 2012. Nous aurait-on trompé là aussi ?
En vérité, c’est un choix délibéré. En matière énergétique, la Communauté de communes se moque maintenant complètement des énergies renouvelables, sauf pour les ressources financières qu’elles peuvent apporter directement bien sûr. Mais leur réflexion ne va pas plus loin. Ils n’ont même pas conscience que c’est l’avenir de notre société, mais aussi de notre territoire.
En matière énergétique, seuls comptent pour la plupart des élus les petits arrangements avec Enedis, GrDF et le Sieda pour placer par exemple les compteurs Linky et Gazpar et les antennes nécessaires à leur fonctionnement à Decazeville ou pour installer les bornes pour la recharge de voitures nucléaires.
Seuls comptent les petits arrangement avec GDF-Suez-Coffely pour installer un groupe de cogénération gaz à la chaufferie bois de Decazeville qui va ainsi altérer son bilan environnemental.
Rappelons tout de même que le Salon Éco-Énergies était né à Decazeville par la seule volonté de la mairie de Decazeville. Ce sont les services de la commune, avec un important travail de Myriam de Marcos, qui avaient assuré l’organisation de cette Semaine des Energies Renouvelables du 24 au 28 octobre 2002.
Ce n’est qu’en 2004 que la Communauté de commune a repris avec succès son organisation… pour l’abandonner piteusement dix ans plus tard.
Photos : toutes les photos : jlc - Licence Creative Commons
Cliquez sur les photos pour les agrandir
1 - Salon Eco-Energie MP de Decazeville en 2012
2 et 3 - Salon Eco-Energies de Carmaux - 8 octobre 2016
4 - Sur le stand vélo du Salon Éco-Énergies MP 2010 de Decazeville : Jean-Louis Calmettes : AF3V et ADDSCA, Michel Jacquemin de Ebike Discount et Michel et Danièle Guillermou, cyclo-randonneurs et membres de Cyclo Camping International.
5 - Lors du Salon Éco-Énergies MP 2012 de Decazeville, sur le stand d’Enercoop.
6 - Semaine des énergies renouvelables 2002 à Decazeville avec le véhicule solaire
16:09 Publié dans Climat, Développement durable, Energie, Environnement, Politique locale, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : decazeville, énergies renouvelables, photovoltaïque, salon eco-energies midi-pyrénées | | Facebook | | Imprimer |
23/09/2016
L’écologie balayée par le maire à Decazeville
La protection de l’environnement et l’amélioration du cadre de vie sont devenus des thématiques pratiquement inexistantes à Decazeville. Les élus de la majorité n’assistent pratiquement plus aux réunions départementales ou régionales concernant le développement durable, la qualité de l’air, la mobilité, la biodiversité…
Pour s’en convaincre un peu plus, il suffit d’aller sur le site internet de la commune de Decazeville (qui est en fait plutôt le site de propagande de la majorité municipale) à la page écologie. L’onglet “qualité de l’air et de l’eau“ reste désespérément vide depuis deux ans et demi. Pourtant, il suffirait à minima de créer des liens vers l’Oramip pour l’air, vers l’Agence de l’eau Adour-Garonne pour l’eau et vers la Communauté de communes pour l’entretien des rivières. Mais ces sujets n’intéressent visiblement pas les élus majoritaires de Decazeville.
Et cela se voit dans les délibérations proposées en conseil municipal.
Deux délibérations touchant l’environnement et la santé des habitants de Decazeville étaient proposées au vote des élus hier soir.
Une subvention de 4 000 € pour l’“Aveyronnaise Classic“ :
Je suis donc intervenu pour m’opposer à cette subvention :
“ Il est tout d’abord regrettable que nous n’ayons pas à disposition la convention dont vous faites référence dans l’énoncé de la note pour présenter cette subvention, comme il est tout autant regrettable que ce point soit abordé après que la manifestation pour laquelle vous souhaitez attribuer une subvention ait eu lieu.
Je souhaiterai avoir tout de même cette convention.
Alors que vous vous plaigniez depuis maintenant deux ans et demi d’être étranglés financièrement, vous nous demandez de jeter de l’argent par la fenêtre en subventionnant cette manifestation.
Alors que vous baissez globalement les subventions aux associations de la ville vous nous demandez de donner une subvention de 4 000 € à une association extérieure à la ville.
Qui plus est, à une association organisant une manifestation polluante, bruyante, contribuant au réchauffement climatique, banalisant la violence routière et participant à la destruction de la flore, de la faune et des sols des espaces fragiles en pleine mutation de la Découverte.
Comment croire une seconde que l’Aveyronnaise Classic va participer au développement économique et à la promotion de Decazeville et du Bassin ?
Cette course va tout au plus asseoir notre ville dans le giron des quelques communes aveyronnaises favorisant les activités motorisées sur son territoire et elle contribuera à nous enfermer un peu plus dans les rangs des indécrottables pollueurs.
D’ailleurs, la très grande majorité des habitants du Bassin et des touristes ont fui cette animation.
Grâce à Pierre Gadéa, alors maire de Decazeville et président de la Communauté de communes, cette course, comme toute autre activité motorisée, n’avait jamais pu accéder au site de la Découverte malgré les nombreuses demandes.
Grâce à vous et au président de la communauté de communes, c’est désormais chose faite.
Pour votre équipe, ce n’est pas nouveau. Depuis 2014, certains ne rêvent que de donner les chemins, les pentes et les eaux du lac de la Découverte aux engins motorisés. Après le jet-ski, voilà la moto et son cortège pétaradant et polluant.
Permettre une telle manifestation, c’est nier le réchauffement climatique. Oui, cette manifestation inutile rajoute son tout petit poids de CO2 à l’énorme machine qui s’emballe et qui va rendre la vie impossible à nos petits enfants.
Permettre une telle manifestation sur ce site, c’est méconnaitre et mépriser sa fragilité.
Permettre une telle manifestation sur ce site c’est rayer d’un trait le travail de plus de dix années d’élus et d’agents intercommunaux qui ont œuvré avec succès pour que la nature y retrouve un peu de place.
Permettre une telle manifestation sur ce site, c’est enfin manquer d’imagination et se priver des formidables atouts environnementaux que s’apprêtait à nous donner généreusement ce site.
Et tout ça, c’est aussi de l’économie.
Aux retombées économiques que pourrait apporter toute l’année cet espace aménagé pour des activités douces de pleine nature qui ont actuellement le vent en poupe ainsi qu’à la baignade l’été, vous préférez favoriser une animation polluante d’un jour ou deux.
A la promotion de ce site adapté à la découverte de la nature et du patrimoine local, vecteur aussi de retombées économiques, vous préférez une course de motos polluante, bruyante, poussiéreuse et destructrice de l’environnement.
Heureusement, comme la Route des gabarres sur le Lot ou la Montée impossible, à la Martinie, cette manifestation ne durera qu’un temps avant que le bon sens revienne et que l’on comprenne qu’elle n’apporte rien de bon à notre territoire.
Nous voterons donc contre cette subvention et nous espérons que ce genre de manifestation disparaitra rapidement du paysage decazevillois “
Il n’y a pratiquement pas eu de débat à la suite de mon intervention si ce n’est l’intervention d’un de mes collègues pour minimiser les effets du réchauffement climatique et sur l’impact qu’a cette manifestation sur celui-ci et pour se glorifier des quelques retombées financières sur les commerces de la ville. Une politique du court terme sans ambition et sans un minimum de conscience environnementale.
Nous avons donc été les cinq élus de la minorité à voter contre cette subvention. Tous les autres ont voté pour.
Installation de concentrateurs pour le relevé des compteurs communicants de GRDF “Gazpar“ :
Dans un courrier adressé à monsieur le Maire et à mes collègues, je proposais le retrait de ce point de l’ordre du jour.
Monsieur le Maire n’a pas souhaité le faire.
Je me suis donc exprimé sur cette convention uniquement :
“ La pose de cet équipement n’est que le début d’un processus qui vise à installer des compteurs communicant dans tous les foyers de la ville. GRDF n’est que la première société à proposer son compteur. ERDF suivra avec son compteurs décrié “Linky.
Je ne m’en tiendrais donc qu’à la lecture de cette convention et je développerai mon argumentaire sur les compteurs communicant dans ma proposition de motion à la suite.
J’ai lu avec attention cette convention et j’ai relevé des points qui m’ont inquiété. :
- Cette convention engage la mairie pour une durée initiale de vingt ans. Vu les clauses qui suivent, cela risque d’être périlleux dans les années futures.
- L’Hébergeur (la mairie) devra procéder à ses frais à la maintenance du site, conformément aux règles de l’art et à la réglementation en vigueur (p7)
- Or cette réglementation peut évoluer et poser des contraintes techniques et financières
- Il y a de nombreuses contraintes techniques pour l’Hébergeur en cas de travaux dans les locaux (p 8)
- Article 10 – Protection de l’image des Parties (p 13)
- Les Parties veilleront à tout moment à ne pas porter atteinte à l’image et à la réputation de l’autre Partie. ?????????
- Nous ne pourrions donc plus être critiques à l’égard de GRDF ? C’est inadmissible ! En tout cas, ne comptez pas sur moi !
- Les Parties veilleront à tout moment à ne pas porter atteinte à l’image et à la réputation de l’autre Partie. ?????????
Concernant les annexes
- Description des équipements techniques (p 17):
- Description plutôt sommaire des équipements, destinée à nous rassurer
Mais j’ai tout de même noté des clauses qui m’ont inquiété :
- Chaque site sera équipé de une à quatre antennes omnidirectionnelles inférieures à 1 mètre à l’extérieur du bâtiment en bordure de toiture, mais possibilité d’installer un mat de moins de 1 mètre de haut pour supporter les antennes
- Les toits de nos bâtiments pourraient donc être garnis d’antennes de 2 mètres de hauteur !
Mais il y a pire :
- L’Hébergeur reconnaît que GRDF sera libre de procéder à toute modification ou extension des ses Equipements Techniques dans la mesure où elles n’ont pas pour effet de nécessiter une modification des emplacements mis à disposition et / ou n’entravent pas le bon fonctionnement du Site de l’Hébergeur et / ou n’entraine pas de défenses supplémentaires pour l’Hébergeur. (p 7)
- Donc la gentille petite boite de quelques décimètres carrés qui n’émettait que 500 mW pourrait donc devenir beaucoup plus grosse sans que nous n’ayons rien à dire. Mais de plus :
- L’Hébergeur reconnaît être informé que GRDF dans un souci de mutualisation, pourra être amené à compléter les Equipements Techniques par des équipements similaires appartenant à des tiers. (p7)
- Il pourrait donc y avoir en plus d’autres petites boites émettrices similaires de GRDF et/ou aussi des équipements d’autres entreprises sans que nous ne puissions rien dire ! pourquoi pas des équipements pour Linky ou d’autres ?
- C’est inacceptable !
Il faut savoir que les ondes émises par ces équipements se rajoutent entre-elles et aux ondes déjà existantes
Si chacun des émetteurs d’ondes respecte la législation (très permissive en France), c’est la multiplication et l’addition des émissions de ces ondes qui est aussi dangereuse.
La mairie est déjà touchée par de forts rayonnements électromagnétiques extérieurs (étude commandée par la mairie en 2010-2011 réalisée par la CRIIREM), mais aussi intérieurs (matériel informatique).
Il est dangereux de poser ces équipements sur les lieux recevant du public, notamment des enfants, et sur des lieux où du personnel travaille ou habite.
C’est le cas pour la mairie, mais aussi les gymnases et les églises.
Conditions financières :
Redevance annuelle de 50 € - redevance insignifiante. Un cadeau à GRDF !
Si GRDF devait installer ces équipements sur des emplacements privés, ça leur coûterait sûrement beaucoup plus cher.
Nous devons donc refuser ces équipements.
Nous voterons donc contre convention et nous vous encourageons à faire de même“.
Monsieur le Maire ne comprend pas mes réticences et il a rappelé une fois de plus sa foi inconditionnelle en GRDF. Les citoyens decazevillois apprécieront.
Nous avons donc voté tous les cinq contre cette délibération. Un élu de la majorité s’est abstenu, tous les autres ont suivi le maire.
Motion présentée par Jean-Louis Calmettes concernant la convention cadre pour l’occupation du domaine public pour l’installation et l’hébergement d’équipement de télérelève en hauteur par GRDF :
J’avais eu l’occasion de présenter cette motion dans le courrier que j’avais envoyé à chaque conseiller municipal. Vous pouvez donc la retrouver en cliquant ici.
L’actualité me donne une fois de plus raison puisque l’on apprend aujourd’hui dans la presse que 500 000 adresses de Yahoo ont été piratées et que les cyberattaques ont fortement augmenté dans le monde. Des banques, des entreprises, des Etats… sont piratés. Alors que vont faire les cybercriminels en accédant à l’énorme banque de données de nos compteurs communicants ? Ils pourront même intervenir directement chez nous. Il faut arrêter cette folie.
Les cinq élus de la minorité dont je fais partie ont voté pour cette motion. Un élu de la majorité s’est abstenu. Tous les autres ont suivi le maire en votant contre.
Projet de traitement des déchets sur Aubin et Viviez :
Une petite délégation de riverains à ce projet était présente à ce conseil afin de sensibiliser sur ce sujet. J'avais réalisé une note en juillet dernier.
Monsieur le Maire a bien voulu leur donner la parole en début de conseil municipal.
Je suis intervenu par la suite sur ce sujet lors du point sur le rapport sur la qualité et le prix du service publics des déchets.
“ Nous voyons dans ce rapport que la part des déchets ultimes, ceux qui risquent d’aller dans le futur projet situé sur les communes d’Aubin et de Viviez, ne cesse de baisser. Mais on peut encore mieux faire. Il faut que la part des déchets recyclables augmente encore plus.
Puisque nos amis d’Aubin et de Viviez sont encore là, je voudrais leur apporter mon soutien. Ce projet privé n’apportera rien de bon pour notre territoire. Très peu d’emplois seront créés. Umicore s’était engagé dans la phase 2 de son projet de dépollution à revégétaliser ce site. Umicore doit tenir parole et ne pas donner suite à ce projet“.
Monsieur le Maire ne s’est visiblement pas penché sur ce projet pourtant fort dommageable pour les communes aux alentours. Ce qui me semble très grave pour un maire et vice-président de la communauté de communes.
J’ai terminé sur ce point en précisant que selon un compte-rendu de réunion du comité syndical du SYDOM, le projet de Viviez représenterait une augmentation d’environ 10 € par tonne pour les contribuables aveyronnais, par rapport au projet de Trifyl dans le Tarn, transport compris.
Monsieur le Maire, visiblement incompétent sur ce sujet, mais le soutenant tout de même mordicus, m’a pratiquement accusé de menteur ! Malheureusement, une fois de plus, il a tort.
Vous pouvez voir ce compte-rendu du SYDOM en cliquant ici
En conclusion :
Nous avons donc vu hier soir un maire qui s’est dévoilé un peu plus, notamment sur les questions touchant l’environnement et la santé publique. Il a montré que ses connaissances sur ces sujets importants pour l’avenir de notre territoire et de la planète sont quasiment nulles et surtout que ça ne l’intéressait pas. Le réchauffement climatique, la biodiversité, la qualité de l’air et de l’eau, les ondes électromagnétiques, les déchets… tous ces domaines n’ont aucune importance. Pour lui, l’important c’est que les entreprises puissent continuer à faire du business. Tant pis pour les conséquences sur les hommes et la nature.
Inquiétant pour la suite !
Une fois de plus, nous avons été pratiquement les seuls à nous exprimer hier soir à ce conseil municipal. La plupart des élus sont restés muet et ont levé la main docilement aux propositions du maire. Lorsque j’étais dans la majorité, il m’est arrivé parfois de m’exprimer contre les propositions du maire et même de voter contre. C’est ça la démocratie !
Mais je ne désespère pas.
Pour la petite histoire, un élu de la majorité est venu me voir à l’issue du conseil municipal pour me dire qu’il refuserait de toutes ses forces la pose chez lui du compteur communicant d’Enedis “Linky“. Connaissant son honnêteté, je suis persuadé qu’il le fera. Mais il me semble que si l’on refuse la pose des compteurs communicants, il faut aussi refuser la pose d’équipements servant au relevé de ces compteurs. Ce me parait logique.
Photos (cliquez sur les photos pour les agrandir) :
1 - Capture d'écran site de Decazeville
2 - Oramip
3 à 7 - jlc - Creative Commons
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19/09/2016
Opération “ dépollution-repollution “ sur le site Umicore du Mas à Viviez ?
Vous avez aimé l’opération “ dépollution “ d’Umicore à Viviez ?
Vous adorez sûrement l’opération “repollution “ de Séché Environnement-Sévigné !
L’opération “ dépollution “ de la décharge industrielle du Mas se termine. Mais au lieu de laisser ce site retrouver peu à peu un aspect naturel, un nouveau projet de stockage de déchets arrive porté par Séché Environnement et Sévigné.
Pourtant, dans sa deuxième phase, le programme de “ dépollution “ de la zone du Mas prévoyait une revégétalisation avec plantation d'arbres de l'ensemble des sites dépollués.
Que vient faire ce projet privé de traitement et de stockage de déchets sur ce site ? D’autant plus que la meilleure solution et la moins onéreuse pour les déchets aveyronnais a été balayée d’un revers de main par les élus départementaux et du SYDOM. Elle permettait pourtant une gestion publique des déchets.
Que se cache-t-il derrière ce revirement d’Umicore ? Il serait dommage pour cette entreprise se voulant exemplaire que la deuxième phase de ce programme ne soit pas respectée !
14:31 Publié dans Développement durable, Environnement, Politique locale, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | Imprimer |
16/08/2016
La sécurité routière à Decazeville
Pour avoir une situation précise de l’accidentologie sur notre ville, il conviendrait de se baser sur les données établies par les procès-verbaux de la police nationale. Données que je n’ai malheureusement pas. C’est donc à la lecture d’articles de ces dernières années tirés de la presse quotidienne régionale dont vous avez quelques extraits ci-dessous et des points presse annuels de la zone de police, que je vais essayer de tirer quelques enseignements de l’accidentologie sur la voirie sur notre ville et voir quelles mesures il serait intéressant de prendre pour y améliorer la sécurité routière.
Les accidents touchent tous les modes de mobilité, mais je note tout de même une proportion significative d’accidents impliquant des piétons ou des deux roues motorisés. Les causes de tous ces accidents semblent diverses : moment d’inattention, imprudence, alcoolisme… mais la vitesse excessive semble être une des causes importantes.
Il est important de rappeler que plus la vitesse d'un véhicule est rapide, plus le champ de vision de son conducteur est réduit et plus la distance de réaction et de freinage est longue. La vitesse a également une forte responsabilité dans la gravité des blessures, surtout pour les accidents impliquant des piétons.
Rappelons que le risque d’un piéton d’être tué dans une collision avec une voiture est fonction de la vitesse de l’impact. En cas d’accident, les chances de survie d’un piéton sont huit fois plus élevées à 30 Km/h qu’à 50 Km/h et deux fois plus élevées à 20 Km/h qu’à 30 Km/h (Voir graphique ci-contre – Source Certu).
La sécurité routière est un des domaines touchant à la mobilité qui me préoccupe depuis longtemps. Le problème de la sécurité routière sur Decazeville avait déjà été soulevé lors de l’élaboration du Plan Global de Déplacements du Bassin en 2006.
Les véhicules motorisés sont de plus en plus puissants, la population locale est vieillissante et donc plus vulnérable, les modes actifs (vélo, marche à pied) se développent, la physionomie des rues de la ville a très peu évoluée si ce n’est la rue Gambetta et une partie de la rue Cayrade, et la circulation motorisée à Decazeville est parfois aussi anarchique que dans les années 80 ou la RN 140 traversait la ville.
Les modes de mobilités ont fortement évolué partout en France et les règlements et aménagements urbains se sont adaptés à cette évolution. Malheureusement, à part la mise en service du TUB en 2008, cette évolution n’a semble-t-il pas encore touché Decazeville et le Bassin en général.
Le Plan Global de Déplacements du Bassin de 2006 esquissait pourtant les grandes lignes pour “ Maîtriser la circulation automobile par un meilleur fonctionnement de la voirie et de la sécurité routière sur le Bassin “
Cela passait par deux actions principales : établir une hiérarchisation de la voirie sur le Bassin et aménager une zone 30 dans le centre-ville de Decazeville, mais aussi par la création d’un réseau pour les vélos et enfin par des actions vers les piétons et les personnes à mobilité réduite.
Le Plan Global de Déplacement du Bassin prévoyait de réaliser rapidement une étude concrète et les réalisations financées par la commune devaient débuter dès 2008.
A mon grand regret, pas grand chose n’a bougé depuis 2006.
Seul un Schéma Modes Doux a été réalisé en 2010… qui n’a été suivi que par très peu de réalisations.
Hiérarchisation de la voirie :
La hiérarchisation de la voirie est un moyen de représenter un réseau de voies à partir de plusieurs critères préalablement définis. Ces critères sont multiples. Ils peuvent être :
- par catégories de maitres d’ouvrage de ces routes : route nationale, départementale ou communale,
- par fonction : classe de trafic, de vitesse, type de liaison…
Cette hiérarchisation servira ensuite lors de la programmation des aménagements à laquelle elle sert de référence.
Elle permet ainsi d’obtenir des gains en termes de sécurité, par une plus grande cohérence entre classes de voies et donc par une meilleure lisibilité du réseau pour les usagers.
Les Zones de Circulation Apaisées :
La législation, les règlements, les aménagements et les pratiques évoluent vers une cohabitation de tous les modes de mobilités en ville. Pour cela le Code de la route évolue en zone urbaine vers la démarche Code de la rue, démarche qui vient de Belgique et qui été étendue en France grâce au Décret 2008-754 du 30 juillet 2008. Le principe de prudence des conducteurs à l’égard des usagers les plus vulnérables y est acté (Article R412-6 du Code de la route).
J’ai évoqué dans une récente note l’évolution de la législation et des règlement concernant les modes actifs, vélo et marche à pied, étape importante pour favoriser ces modes de mobilité économiques que tout le monde peut pratiquer.
Il existe trois modèles de ZCA (Zone de Circulation Apaisée) : la zone 30, la zone de rencontre et l’aire piétonne.
Les Zones de Circulation Apaisées entendent donc favoriser la cohabitation de tous les modes de mobilité pour une meilleure sécurité de tous, notamment des usagers de la voirie les plus vulnérables (cyclistes et piétons).
Il est à noter que cette cohabitation de tous les modes de mobilités fait également économiser de l’argent aux collectivités lors des aménagements de voiries. Plus besoin de faire de gros aménagements pour les piétons et les cyclistes. Une signalétique verticale et horizontale ainsi que quelques légers aménagements appropriés pour apaiser la vitesse des véhicules motorisés (ralentisseurs, chicanes…) suffisent maintenant pour avoir des villes accessibles à ces usagers en toute sécurité, pour peu que l’on en ait la volonté.
Il reste bien sûr à réaliser sur la voirie et l’espace public les indispensables aménagements pour permettre les déplacements des personnes à mobilité réduite.
Zone 30 :
Il convient d’abord de faire une différence entre « zone 30 » et « voie limitée à 30 Km/h ». Le tableau ci-dessous extrait d’un guide du Cerema (ex Certu) l’explique très bien.
La zone 30 est un espace public affecté à la circulation de tous les usagers où on cherche à instaurer un équilibre entre les pratiques de la vie locale et la fonction de circulation. Les doubles-sens cyclables y sont généralisés comme pour les rues à sens unique à 30 Km/h depuis le 1er janvier 2016. Des études démontrent que les doubles-sens cyclables contribuent à une modération de la vitesse des usagers motorisés et donc à une meilleure sécurité routière. La mise en place des doubles sens cyclables sur 215 Km de rues à sens unique à Paris depuis 2008 n’a pas augmenté le nombre d’accidents impliquant notamment des cyclistes ou des piétons.
Les piétons ne sont pas prioritaires en zone 30.
Des aménagements modérateurs de vitesse et de traversée des piétons sont généralement combinés.
La signalisation y est minimale, juste des panneaux aux entrées et sorties de cette zone et éventuellement une signalisation au sol (voir ci-dessous le schéma d’une rue à sens unique en fin de zone 30).
La zone de rencontre :
Dans les zones de rencontre, la priorité est donnée aux piétons, mais la circulation automobile n’y est pas interdite. Elle est limitée à 20 Km/h. La circulation est à double sens pour les cyclistes. Le stationnement y est autorisé uniquement sur des emplacements matérialisés. Afin d’améliorer la perception de la fonction de la voie, il est possible d’ajouter à la signalisation réglementaire un marquage d’animation sur la voirie.
Il faut noter que des zones de rencontre existent déjà sur notre territoire. La commune de Viviez en a instaurée une devant l’école de Viviez-Pont sur l’avenue Adam Grange. Cette rue est à double sens.
La commune de Flagnac a également instaurée une zone de rencontre dans la traversée du bourg. La rue est en grande partie en sens unique et les vélos ont donc la possibilité de circuler dans les deux sens.
Ci-dessous, le schéma montre le principe de fonctionnement d’une zone de rencontre. A noter le marquage d’animation (ici cercles colorés) pour bien marquer la fonction de cette voirie et inciter les véhicules motorisés à la prudence.
L’aire piétonne :
La priorité est au piéton qui circule sur la chaussée. L’accès aux véhicules motorisés est limité sur autorisation liée à la desserte et en circulant au pas. Les vélos y sont admis dans les deux sens, sans gêner les piétons. Le stationnement est interdit aux véhicules motorisés.
Toutes les Zones de Circulation Apaisée doivent bien sûr faire l’objet d’une communication importante des collectivités qui les mettent en place, notamment pour les rues commerçantes. Il est d’ailleurs important d’impliquer les commerçants pour la réussite de ces aménagements dont ils seront les premiers bénéficiaires avec les riverains qui habitent ces rues : sécurité routière améliorée, accessibilité aux commerces facilitée, plus de chalands, plus de convivialité, moins de bruit, meilleure qualité de l’air…
Quelle pourrait être la configuration à Decazeville :
La priorité serait de mettre en place les mesures préconisées dans le Plan Global de Déplacement du Bassin de 2006 : établir une hiérarchisation de la voirie et créer une zone 30 dans le centre-ville de Decazeville.
Vous avez sur la carte ci-dessous les rues qui pourraient éventuellement bénéficier de cette zone 30 (en bleu foncé). On peut noter que certaines rues ou tronçons de rue de cette zone sont déjà limités à 30 Km/h.
Cette zone 30 pourrait être complétée par une zone de rencontre sur le tronçon de la rue Cayrade récemment rénové (en orange sur la carte) afin d’y favoriser notamment la fréquentation et la sécurité des clients des commerces.
Enfin, pourquoi ne pas établir par la suite une deuxième zone 30 au nord de la RD 840 afin de sécuriser les voies venant du lycée de l’hôpital et de la cité de Trépalou. Beaucoup de rues sont d’ailleurs là aussi déjà limitées à 30 Km/h sur ce secteur.
Lors de la dernière réunion de la commission “ Transport et mobilité “ de la Communauté de communes en mai dernier, il a été évoqué la réactualisation du Plan Global de Déplacements grâce à un appel à projet de l’ADEME qui financerait 50 % des études. Le périmètre de cette étude serait élargi aux communes de la Vallée du Lot afin d’anticiper la future communauté de communes. Voilà une bonne initiative… à condition que cette future étude ne finisse pas au fond d’un tiroir comme l’a été en partie celle de 2006.
Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir
Photos : 1, 4 (avec Midi Libre), 12, 13, 17 (avec OpenStreetMap) - jlc – Licence Créative Commons
Photo 2 : extraits d'articles de La Dépêche du Midi et Centre-Presse
Photos : 3, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 14, 15, 16 – Cerema – Certu
Photo 5 : Communauté de communes du Bassin Decazeville-Aubin (PGD)
15:57 Publié dans Développement durable, Environnement, Politique locale, Transports et mobilité | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | Imprimer |
01/08/2016
Chemins dans le parc intercommunal et parc photovoltaïque : suite… et fin
Suite à ma note du 2 juillet sur ce blog, à mes interventions dans la presse locale (voir en bas de note) et au vœu que j’ai soumis au conseil municipal de Decazeville concernant l’implantation du parc photovoltaïque dans le Parc intercommunal, je viens de recevoir un courrier de M. le président de la Communauté de communes du Bassin Decazeville-Aubin
Vous pouvez voir ce courrier en cliquant ci-dessous :
Photovoltaïque - Courrier A. Martinez -290716.pdf
Ce courrier porte certaines précisions intéressantes mais ne répond toujours pas au problème posé dans mes interventions concernant les chemins. Ou alors d’un manière qui me semble pour le moins désinvolte, voire méprisante pour les pauvres citoyens que nous sommes sur le Bassin.
Ce courrier rappelle les différentes dates et l’évolution des emprises de ce projet dont je n’ignore pas la longueur et les difficultés qu’il a rencontré pour y avoir participé quelques années.
Je tiens tout de même à rappeler que j’ai quitté le groupe de travail travaillant sur ce projet suite à la décision de la Communauté de communes en date du 2 décembre 2012 de donner ce marché à l’entreprise Valeco alors que le groupe de travail auquel j’appartenais, épaulé par le bureau d’études Axenne, avait choisi une autre entreprise après une analyse objective de nombreux critères. Certes, les décisions du groupe de travail n’étaient que consultatives, mais il n’y avait aucune raison d’aller contre son avis. Le comparatif réalisé par Axenne portant sur les capacités techniques et financières des candidats mettait JMB Energie nettement devant Valeco. L’argument de meilleure solidité financière de Valeco apporté par le président de la Communauté n’était pas pertinent. D’ailleurs, JMB Energie devenu maintenant Quadran avec sa fusion avec Aerowatt est actuellement un groupe florissant, dans le top cinq français du secteur.
Vous pouvez voir cette délibération ci-dessous :
Photovoltaïque - CCDA - Approbation projet - Choix prestataire.pdf
Je tiens aussi à rappeler que c’est le groupe de travail (dont je ne faisais plus partie) qui a proposé en réunion du 20 janvier 2013 une zone supplémentaire d’installation pour le parc photovoltaïque, celle de Cérons.
Lors de l’enquête publique de Juin-Juillet 2015, ma contribution critiquait l’installation de panneaux photovoltaïques sur cette zone de Cérons sachant qu’elle était réservée à la création d’activités économiques et au pôle de loisirs sur le vélo qui était à l’étude à l’époque.
Voir ma contribution à l’enquête publique ci-dessous :
Photovoltaïque La découverte - Enquête publique - Contribution JLC.pdf
Concernant la zone de Cérons, la Communauté de communes s’est finalement rétractée, mais il a fallu trouver d’autres zones pour installer la puissance électrique voulue dans l’appel d’offre.
D’où le nouveau permis de construire d’octobre 2015, proposé trois mois seulement après l’enquête publique, qui agrandit certaines zones du plateau de Nauquières.
Voilà qui va encourager les citoyens à participer aux enquêtes publiques !
Quand on voit qu’un simple dépôt de permis de construire trois mois après l’enquête publique permet à une entreprise avec la bénédiction d’une collectivité de modifier pratiquement tous les plans initiaux, pourquoi participer aux enquêtes publiques ?
Quelques dernières précisions :
- Je précise que j’étais bien sûr favorable et que je suis toujours favorable à l’installation d’un parc photovoltaïque sur le Parc intercommunal.
- Que dès le départ, j’étais favorable à un parc coopératif financé par les collectivités et des citoyens de notre territoire.
- Qu’à défaut de parc coopératif, la participation financière des collectivités et de citoyens volontaires au financement de ce parc me semblait souhaitable. Cette idée a été repoussée, car la Communauté de communes n’avait pas envie de s’impliquer financièrement alors qu’il n’y avait aucun risque financier. Valeco ouvre d’ailleurs maintenant la participation des particuliers dans le financement de ses parcs éoliens ou photovoltaïques.
- Que le défrichement de certaines zones a été réalisé avant l’arrêté définitif de la Préfecture.
Et les chemins dans tout ça ? :
Concernant les chemins, on ne peut qu’être estomaqué de la réponse du président de la Communauté de communes.
Valeco n’est pas responsable. C’est à la demande de la communauté de communes que les chemins ont été annexés dans le parc photovoltaïque. L’argument du président de la Communauté de communes : “ Le maintien de l’ancien linéaire se serait fait entre deux clôtures séparant les 2 sites de panneaux photovoltaïques, d’entretien plus complexe : le girobroyeur n’aime pas les piquets métal et d’un intérêt paysager restreint. “
On croit rêver ! Ce serait donc pour des problèmes de coût d’entretien que ces chemins auraient été supprimés. N’aurait-on pas pu, avec les 140 000 euros minimum annuels de retombés financières de ce parc photovoltaïque pour la Communauté de communes, trouver quelques centaines d’euros pour entretenir convenablement ces chemins ? (Voir la délibération du 2 décembre 2012 en haut de cette note pour la confirmation de ces retombées financières)
Concernant le côté paysager, le chemin longeait la forêt en alternance. De plus, le cabinet L’Artiflex avait prévu un aménagement paysager pour ce chemin. Mais ce devait être trop cher à entretenir…
Dans sa grande largesse, la Communauté de communes propose une solution de remplacement :
“ Le nouvel itinéraire quelques mètres à l’ouest permet un meilleur point de vue sur Decazeville et se développe à l’orée du bois “
Le chemin proposé est en fait un chemin existant, plus long que celui supprimé et surtout avec un dénivelé important qui ne répond pas aux personnes venant se promener sur ce plateau.
Les deux chemins sont de toute façon complémentaires.
Je note qu’il n’y a pas un mot sur l’annexion d’une partie du chemin faisant le tour du plateau de Nauquières. Sûrement pour les mêmes motifs de coûts d’entretien.
S’il est vrai que des orchidées sont visibles sur certains autres sites du Parc intercommunal, je n’ai aperçu des Sérapias à languette que sur le site ne Nauquières. Mais je veux bien que l’on me montre d’autres sites, sachant que les deux études d’inventaire floristique et faunistique réalisés dans l’étude d’impact du parc photovoltaïque n’ont visiblement pas inventoriés ces orchidées.
Alors je ne me fais d’idées.
Il règne actuellement dans nos communes et à la communauté de communes une telle ignorance et un tel mépris pour tout ce qui touche de près ou de loin à la protection de l’environnement et de notre cadre de vie que mes courriers et mes interventions ne vont pas changer grand chose.
Le Parc intercommunal est pratiquement à l’abandon. Depuis 2014, les seuls aménagements (hors ceux lancés par les anciens élus : sentiers de randonnée, mobilier en robinier…) et les seules animations qui y règnent ne visent qu’à détruire le peu de ce que la nature avait réussie à nous donner en quelques années. La zone humide derrière le musée géologique ne fait l’objet d’aucune attention, la flore (et donc la faune) est menacée en permanence (une nouvelle coupe blanche semble malheureusement prévue sur ce qu’il reste d’arbres à Nauquières), le site de la Martinie risque de devenir l’exutoire des boues du lac de Passelaygue, le projet de zone de baignade et de loisirs est bien coincé au fond d’un tiroir, les chemins, les plateaux et le lac de La Découverte servent à assouvir les assauts destructeurs d’engins motorisés, les barrières de ce parc restent ouvertes jours et nuits au point que l’on y vient maintenant pour y incendier des voitures…
Alors que nous allions retrouver là des espaces naturels magnifiques que nous aurions pu mettre en valeur harmonieusement.
Quel gâchis !
La Dépêche du Midi consacre aujourd’hui un article sur ce problème :
Des chemins annexés par les capteurs solaires
Centre-Presse y avait consacré un article le 19 juillet 2016
Les chemins annexés par le parc photovoltaïque
Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir
Photos 1 et 2 : jlc
Photo 3 : L'Artiflex
08:41 Publié dans Développement durable, Energie, Politique locale | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | Imprimer |
18/07/2016
La Découverte : et si nous nous inspirions de nos voisins du Cantal ?
Personne n’a la science infuse. Les élus pas plus que les autres. Aller voir ce qui se fait ailleurs donne parfois des bonnes idées pour peu que ce soit adaptable localement. Et il ne faut parfois pas aller bien loin.
J’étais dimanche dans le Cantal voisin, autour du lac de Saint-Etienne-Cantalès, situé à une quinzaine de kilomètres d’Aurillac et à une heure environ de Decazeville. Le lac de Saint-Etienne-Cantalès est un lac de barrage (du même nom) de 562 hectares sur la Vallée de la Cère avec un rivage assez découpé.
En bordure de ce lac, se trouvent de nombreux aménagements touristiques pour pratiquer des activités nautiques ou simplement se baigner, se bronzer, pêcher, se restaurer…
Certains de ces aménagements datent d’un moment. Je pense notamment à la plage du Ribeyrès que je fréquentais un peu dans ma jeunesse.
Mais d’autres sont plus récents. Ils ont pu être réalisé grâce à l’appel à projets nationaux des Pôles d’Excellence Rurale. Celui-ci a été mené à bien par la CABA (Communauté d’Agglomération du Bassin Aurillac), la communauté de Communes Entre 2 lacs et la commune de Lacapelle-Viescamp avec les soutiens de l’État, de l’Europe, de la Région Auvergne, du Département du Cantal, d’EDF et des acteurs privés et associatifs. La convention a été signé en janvier 2012 et les projets lancés immédiatement.
La communauté de communes du Bassin Decazeville-Aubin avait elle aussi bénéficié en 2012 de moyens financiers dans le cadre des Pôles d’Excellence Rurale pour la mise en place des Maisons de Santé et l’accessibilité aux transports (création de la deuxième ligne du TUB).
Je suis donc allé voir quelques uns de ces aménagements.
Tout d’abord à la plage du Puech des Ouilhes sur la commune de Lacapelle-Viescamp.
Là, se trouve une magnifique plage de sable avec à l’arrière des points ombragés sur l’herbe. Egalement à l’arrière de la plage, se trouve un bar-restaurant-glacier, un poste de secours, des toilettes et des douches et des jeux d’enfant.
Particularité de ce lieu de baignade, une piscine flottante du meilleur goût constituée de modules hexagonaux comprenant deux bassins et un solarium.
Des quais situés de chaque côté du bras de la presqu’île permettent d’amarrer des bateaux.
Un chemin piétonnier ombragé fait tout le tour de la presqu’île et une passerelle bois permet de rejoindre une petite île. Quelques transats en bois confortables complètent ce décor.
Après une visite au belvédère et un passage sur le barrage de Saint-Etienne-Cantalès d’où j’ai pu apercevoir des chalets flottants, je me suis rendu sur la plage de Renac sur la commune de Saint-Gerons.
La plage de Renac, c’est en fait trois belles plages et de nombreux autres points de baignage. Pour compléter ces lieux de baignade, de nombreux chemins de promenade, un parc accrobranche et une passerelle himalayenne (qui m'a fait me souvenir du pont de Livinhac) pour rejoindre la plage d’Espinet. Je me suis bien sûr baigné à Renac dans une eau presque claire mais un peu fraîche tout de même.
Dimanche, le monde était au rendez-vous tout autour du lac. Le beau temps et le début des vraies vacances y sont certes pour beaucoup. Mais les équipements aussi. Il n’y a pas de secret. Lorsque le lieu est bien aménagé en plage de baignade et qu’il comporte quelques activités annexes, il y a du monde. Le lac de Saint-Etienne-Cantalès connaît un regain d’activité depuis que ces aménagements ont été créés.
Quelques petites critiques ou conseils tout de même :
- Vraiment trop de bateaux à moteurs, de jet skis et autres engins motorisés.
- Trop de chiens non tenus en laisse sur la plage et dans l’eau qui n’encouragent pas certains à se baigner.
- Beaucoup de voitures sur ces petites routes agréables du tour du lac qu’il ne faut surtout pas agrandir. Penser plutôt à modérer la vitesse de votre véhicule… ou bien à circuler à vélo.
De voir ces magnifiques réalisations dont certaines ne doivent pas coûter plus cher que l’aménagement d’une toute petite zone d’activité économique, j’ai bien sûr pensé à notre lac de la Découverte.
Nous avons bien sûr eu raison de faire réaliser en 2013 une étude sur son aménagement en zone de baignade et de loisirs. Mais voilà, depuis 2014, ce projet est au point mort. Alors on va me dire que les obligations budgétaires ont eu raison de ce projet. Certes, je veux bien comprendre qu’il y ait des retards à cause justement de problèmes financiers. Mais malheureusement, ce projet ne figure sur aucune projection programmatique pour le futur. Et c’est regrettable pour notre territoire, pour le tourisme mais aussi pour les habitants du Bassin et de la ville de Decazeville. Beaucoup de personnes, notamment les jeunes préfèrent les baignades en rivière ou en lac aux piscines.
Nous avons à Decazeville un écrin magnifique pour réaliser un lieu convivial destiné à la baignade et à d’autres activités douces de pleine nature. A nous de trouver quelques moyens financiers et inscrivons nous dans un appel à projet qui porte ce genre d’aménagement, comme l’ont fait avec succès les collectivités autour du lac de Saint-Etienne-Cantalès.
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Traitement des déchets en Aveyron : circulez, il n’y a rien à voir !
Quelle mouche a donc piqué les élus du Conseil Départemental de l’Aveyron et ceux du conseil syndical du Sydom Aveyron ?
Après la commission permanente du Conseil Départemental le 1er février dernier, c’était au tour du comité syndical du Sydom de rejeter fin mars l’offre de Trifyl, homologue du Sydom dans le Tarn et actuel gestionnaire des déchets ultimes aveyronnais, pour le traitement des déchets ménagers après 2020.
Pour justifier ce choix, les élus du conseil départemental ont prétexté de fortes contraintes budgétaires et l’obligation de rester sur le territoire aveyronnais notamment pour respecter les objectifs de la transition énergétique, favoriser la création d’emplois locaux et maîtriser la gouvernance d’une problématique aveyronnaise.
Certes, ces objectifs semblent respectables, mais qu’en est-il exactement ?
Les contraintes budgétaires sont réelles, mais on arrive bien par exemple à trouver des millions pour des projets qui ne sont pas directement de la compétence du conseil départemental comme pour la RN 88 ou d’autres projets.
Quant aux objectifs de la transition énergétique ils doivent être analysés finement pour les deux projets en concurrence.
Certes le traitement des déchets ménagers pour Trifyl est situé dans le Tarn.
Mais le regroupement de deux départements peut procurer des avantages importants en matière d’économies d’échelles, que ce soit en termes financiers ou énergétiques, d’autant plus que le projet concurrent ; celui de Séché-Sévigné est lui situé à Viviez, au nord-ouest du département et aux limites de l’Aveyron, du Lot et du Cantal.
Concernant la santé humaine et la lutte contre l’effet de serre, il faut aussi analyser le mode de traitement de ces déchets. Pour Trifyl, ça passe par un nouveau centre de tri performant qui peut très bien être installé dans l’Aveyron et par une expérience de plus de 18 ans dans la récupération et le traitement des biogaz issus de la décomposition des déchets. Expérience dont nous avons déjà profité. Que savons-nous du projet privé de Séché-Sévigné à Viviez ? Pas grand chose pour le moment. On nous parle de « solutions techniques tournées vers l’avenir et inscrite dans une démarche d’économie circulaire qui permettront de valoriser plus de déchets sous forme de matières et d’énergies… C’est une projet ambitieux pour le territoire, c’est aussi une opportunité de reconversion vers l’économie verte pour les terrains dépollués et pour lesquels il n’y a pas de conflit d’usage avec des activités agricoles ou touristiques… » (La Dépêche du Midi du 26 novembre 2015). Ça sent bon la langue de bois.
Ce que l’on sait, c’est que ce projet a été refusé sur le Lévezou et que l’on aurait une peu tendance à prendre les habitants du Bassin pour des ploucs prêts à accepter le moindre projet pour quelques emplois. Il y a déjà sur Viviez un incinérateur installé récemment (appelé pompeusement oxydateur thermique) et une usine classée Sévéso seuil bas. Le fonctionnement de cette nouvelle unité de traitement de déchets et le passage de nombreux camions portant ces déchets aggraverait encore plus l’environnement et la santé des habitants de ce secteur qui ont déjà beaucoup donné.
Le mode de gestion :
Trifyl propose une gestion commune avec le Sydom en créant une SEM (Société d’Economie Mixte). C’est donc la poursuite d’un service public qui a fait ses preuves entre Aveyron et Tarn et dont les bénéfices serviront directement à baisser la facture des contribuables aveyronnais, pas à rémunérer des actionnaires comme pour le projet Séché-Sévigné.
Car enfin, qui paiera pour ce traitement des déchets ?
Tous les foyers aveyronnais assujettis à la taxe ou à la redevance des ordures ménagères. Les Aveyronnais ont donc leur mot à dire.
Ils n’ont malheureusement pas pour l’instant les informations pour se faire une opinion et on ne leur donne surtout pas les moyens de donner leur avis.
A la fin des années 1990, les élus départementaux aveyronnais avaient décidé d’incinérer les déchets aveyronnais. Heureusement, grâce à une circulaire de Dominique Voynet, alors ministre de l’aménagement du territoire et de l’environnement favorisant la prévention et la réduction des déchets et leur valorisation matière, mais aussi grâce à l’action de Bruno Berardi et des Verts aveyronnais qui n’ont pas hésité à saisir le tribunal administratif de Toulouse et la cour administrative d’Appel de Bordeaux, ce projet a fini à la poubelle. Mais il fallait tout de même trouver un mode de traitement et un lieu pour traiter ces déchets en Aveyron. Par manque réel d’intérêt et de courage, les élus aveyronnais se sont passés la patate chaude de mandat en mandat.
Heureusement que le Tarn avec Trifyl a proposé une solution technique acceptable et un mode de gestion en régie.
Un problème aveyronnais, mais aussi local :
Il semble que le projet de Séché-Sévigné ne fasse pas que des heureux sur le Bassin. Des voix commencent à se faire entendre, une pétition est en cours et des panneaux commencent à fleurir dans la campagne aubinoise et viviezoise.
Les conseillers départementaux locaux qui poussent à la création de cette usine à Viviez feraient bien de s’intéresser à cette montée de colère.
Tout le monde se souvient de la proposition de créer une usine d’incinération de déchets ménagers à Boisse-Penchot à la place de la centrale électrique de la SNET. La levée de bouclier a été immédiate et forte, d’autant plus que le projet était plutôt bancal.
Déplacer les déchets industriels d’Umicore de la zone de Peyrolières vers une alvéole au dessus de Viviez a permis de retrouver un espace « propre » et une qualité des eaux de l’Enne améliorée.
Pas sûr que les habitants de Viviez et d’Aubin aient envie de retrouver une usine de traitement et de stockage de déchets ménagers à la place.
D’autant plus que les créations d’emplois prévues font plutôt figure de miroir aux alouettes.
Un centre de tri des déchets en Aveyron associé à la création de réseaux de chaleurs publics bois comme propose Trifyl créeraient sûrement plus d’emplois qu’une usine à Viviez.
Une telle usine à Viviez, à la croisée de trois départements inquiète localement aussi beaucoup de personnes qui ne veulent pas « être la poubelle de la région ».
En attendant, les terrains autours de cette « future » zone de traitement des déchets font l’objet d’un fort intérêt et les chemins existant autour de cette zone ne sont plus du tout accessibles. Tout semble fait pour ficeler sur le terrain une opération décidée en cercle restreint. Pas de quoi rassurer les riverains. Au contraire !
Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir :
Photos 1, 4 et 5 : jlc, licence Créative Commons
Photos 2 (Trifyl à Labessières-candeil), 3 et 6 (Igue du Mas à Viviez) : A partir de Google Earth
09:34 Publié dans Climat, Développement durable, Energie, Environnement, Politique locale | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : decazeville, viviez, déchets ménagers, sydom, conseil départemental | | Facebook | | Imprimer |
02/07/2016
Pour le maintien des chemins du Parc Intercommunal
Il y a un mois, je me suis aperçu que certains chemins traversant le parc photovoltaïque en surplomb de La Découverte avaient été purement et simplement supprimés, des clôtures empêchant totalement le passage sur certains secteurs.
Ce n'était bien sûr pas prévu dans l'enquête publique de ce parc photovoltaïque.
J'ai donc pris contact avec la Communauté de communes et alerté son président.
Mais j'ai de plus profité du conseil municipal de hier soir pour proposer un vœu qui sera transmis à la Communauté de communes du Bassin Decazeville-Aubin.
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Dès 2004, l’Agenda 21 du Bassin prévoyait de soutenir le développement des énergies renouvelables. Le projet de parc photovoltaïque sur le Parc intercommunal est réellement né en 2009.
L’enquête publique pour la réalisation de ce projet s’est déroulée du 8 juin au 9 juillet 2015. Le commissaire enquêteur a donné un avis favorable le 31 juillet 2015.
Pour diverses raisons, la Communauté de communes du Bassin Decazeville-Aubin a déposé un nouveau permis de construire en octobre 2015, soit deux mois après les conclusions de l’enquête publique, agrandissant les surfaces de certaines zones sur la commune de Decazeville.
Les zones agrandies concernent le plateau de Nauquières qui avait été reboisé il y a maintenant plus d’une vingtaine d’années et le plateau situé en dessous allant de la barrière de Nauquières au dessus de Combes jusqu’au belvédère de l’Aérien à Decazeville.
Dans cet agrandissement, les zones 4 et 5 du parc photovoltaïque ont été réunies et ceinturées par une seule clôture. Le chemin prévu dans l’enquête publique conduisant du bas de la zone 4 (barrière de Nauquières) jusqu’à la zone 6 a été supprimé.
Plus grave, une partie du chemin faisant le tour du plateau de Nauquières a été annexé par la zone 7 du parc photovoltaïque. Ce chemin très agréable et très prisé des promeneurs, abrite également une faune et une flore intéressante, témoin du passage de cet ancien terrain industriel en espace naturel. On peut notamment y découvrir depuis quelques années des espèces d’orchidées dont des Sérapias à languette. Si ces plantes n’ont pas été détruites dans la pose des clôtures, elles ne seront de toute façon plus visibles car annexées dans le périmètre de la zone photovoltaïque 7.
(Voir le schéma à droite - Les flèches avec les numéros indiquent le numéro de la photo en haut de note et l'angle de prise de vue)
Il n’est bien sûr pas question de s’opposer à l’installation du parc photovoltaïque sur ces zones. C’est un projet que nous souhaitons voir aboutir dans les délais.
Mais la suppression de ces chemins est préjudiciable pour la libre circulation des promeneurs, randonneurs, cyclistes, naturalistes… mais aussi pour le développement d’un tourisme de découverte de notre patrimoine et de notre histoire sur le Parc Intercommunal.
C’est également préjudiciable au développement des énergies renouvelables car beaucoup vont rejeter la faute de la perte de ces chemins à la création de ce parc photovoltaïque.
Les retombées financières de ce parc photovoltaïque permettront très largement d’entretenir ces chemins.
Par ce vœu, nous demandons donc à la Communauté de communes du Bassin Decazeville-Aubin de tout mettre en œuvre pour maintenir ces chemins à la libre circulation des personnes comme cela était prévu dans l’enquête publique de juin et juillet 2015.
Cliquez sur les photos pour les agrandir
Centre-Presse et Midi-Libre ont consacré un article sur ce problème dans leurs éditions du 13 juillet (cliquez sur l'article pour l'agrandir)
09:44 Publié dans Développement durable, Energie, Environnement, Politique locale, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | Imprimer |
03/06/2016
Mieux respecter les animaux, c’est mieux respecter les Hommes
Il y a maintenant de nombreuses années que je défends la cause animale et que je milite contre l’exploitation des animaux sous toutes ses formes.
Vers la fin des années 1990, je soutenais et participais aux actions de l’association Causse en Liberté qui s’opposaient au parc animalier que voulait créer sur ce magnifique causse de Mondalazac le vicomte de La Panouse déjà propriétaire de plusieurs parcs animaliers. Malheureusement, nous avons perdu et ce parc s’est fait. Mais cette lutte m’avait très marqué. Elle m’avait aussi beaucoup appris pour la suite de mon militantisme tant pour la cause animale dans les parcs animaliers et cirques, que pour sa dimension non violente et culturelle. Je garde avec préciosité un livre dédicacé de Claude Nuridsany et Marie Perennou, auteurs du magnifique film Microcosmos, gagné à un « quine » organisé par Causse en Liberté. Mieux que de gagner un dindon ou un filet garni quand même ? Tout comme je garde le souvenir d’avoir assisté à la pièce d’Yves Garric « Les tigres de Cantagasse » jouée par la Compagnie du Théâtre à Moudre à la salle des fêtes comble de Salles-la-Source.
Le mémoire de sociologie que j’ai réalisé en 1998 dans le cadre d’études au CNAM partait de l’exemple de Mondalazac et traitait déjà d’un thème important à mes yeux : associations et conflits environnementaux.
Cliquez ci-dessous pour le découvrir (avec indulgence) :
Des moutons, pas des lions - Des vignes, pas des lignes - J-Louis Calmettes -1998-web.pdf
L’installation d’un parc animalier sur le type de Sigean à Millau est bien sûr une mauvaise nouvelle. Comment peut-on avoir des idées aussi saugrenues lorsque l’on est sur un territoire inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco pour son paysage culturel de l’agro-pastoralisme ? En plus d’une atteinte à l’intégrité des animaux, c’est un non sens !
Quoi de plus naturel ensuite de m’opposer aux cirques se déplaçant de ville en villes, transportant et exposant des animaux sauvages enfermés dans des cages minuscules.
Il y a quelque chose de dégradant à enfermer des animaux sauvages toute leur vie dans des cages, loin de leurs territoires d’origine et à les voir exécuter des numéros grotesques pour quelques frissons malsains.
Il n’y a surtout rien de pédagogique à les voir ainsi et il est navrant de voir des instituteurs amener leurs élèves dans les ménageries ou des parents amener leurs enfants dans ce genre de spectacle. Voir cette très belle illustration ci-contre.
J’ai donc signé en 2009 la pétition de 30 Millions d’Amis pour des cirques sans animaux sauvages, et j’ai toujours soutenu cette position auprès de mes collègues du conseil municipal de Decazeville afin que nous n’accueillions pas de cirques avec des animaux. Je me suis trouvé bien seul.
J’ai bien sûr rejoint le récent groupe Facebook « L’Aveyron dit STOP aux cirques avec animaux » qui a déjà de nombreux abonnés.
De la même manière, je suis depuis de nombreuses années un militant anti-corrida, adhérent au CRAC. La corrida n’est pas un art, même pas une tradition française. C’est avant tout de la torture en réunion sur des animaux.
Dès 2008, élu à la mairie de Decazeville, je me suis occupé avec l’association Aide aux Animaux Abandonnés du Bassin des animaux errants dans la ville. Dès cette année là, nous avons débuté une campagne de stérilisation et d’identification associée à une communication en direction des habitants. Grâce à cette action qui a été pérennisée par la mairie et à cette association, ce sont des centaines de chats qui ont été stérilisés et adoptés. Il ne manque plus qu'un véritable refuge-chenil sur ce territoire.
Enfin, j’ai toujours montré mon opposition aux élevages industriels. Qu’ils soient porcins, bovins ou avicoles, les animaux de ces élevages vivent leur courte vie dans des conditions de promiscuité et de maltraitance effroyables. Ces élevages représentent de plus un danger important pour notre santé et pour l’environnement, ruinent les agriculteurs, tuent l’emploi agricole et ne servent qu’à engraisser une poignée d’entreprises de l’agro-alimentaire.
Nous assistons actuellement en Aveyron à une recrudescence de l’augmentation du nombre d’animaux dans les élevages porcins existants et au développement d’une filière « canards » industrielle. Après l’ouest de la France où les plages sont polluées par les algues vertes et l’eau n’est plus buvable sans de nombreux traitements chimiques onéreux, allons-nous être le nouvel eldorado de l’agrobusiness ?
Personnellement, j’ai considérablement réduit mon alimentation carnée sans arriver pour l’instant à m’en passer totalement. C’est de toute façon une tendance qui augmente progressivement en France. Les éleveurs aveyronnais devraient rapidement prendre conscience de cette tendance et l’anticiper en diversifiant leurs activités vers d’autres filières alimentaires ou dans des élevages de qualité et bio qui prendront en compte le bien-être animal de la naissance à l’abattage.
13:25 Publié dans Culture, Développement durable, Environnement, Politique locale, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | Imprimer |
30/05/2016
Modes actifs de déplacement sur le Bassin, où en est-on ?
Modes actifs de déplacement : qu’est-ce que c’est ?
Qu’ils soient « actifs » ou « doux », il s’agit en fait de modes de déplacement dans la rue ou sur route sans apport d’énergie autre qu’humaine comme la marche, le vélo, les rollers...
52% de nos déplacements en voiture font moins de 3 km. C’est en priorité dans ces déplacements que les modes actifs doivent prendre toute leur place.
La Fête du Vélo se déroulera le week-end prochain (4 et 5 juin 2016) dans toute la France. En Aveyron, seule, la ville de Millau organise comme chaque année depuis sept ans une manifestation dans ce cadre.
C’est l’occasion de faire à nouveau le point sur ce mode de mobilité sur le Bassin.
En 2015, la vente de cycles a progressé de 0,7% en France pour un peu plus de 3 millions de cycles neufs vendus. La forte progression de la vente de vélos à assistance électrique (VAE) enregistré en 2014 se poursuit en 2015 où les 100 000 exemplaires sont atteints. Nous sommes certes encore loin des chiffres de l’Allemagne ou d’autres pays, mais cette hausse continue est encourageante.
Sans point de vente spécifique de cycles sur le Bassin, difficile de donner des chiffres de ventes.
Ce que l’on sait, c’est que la subvention de la Communauté de communes pour aider à l’achat d’un VAE concerne bon an mal an, environ 8 vélos/an. Mais d’autres VAE sont vraisemblablement achetés sans subventions par des habitants de notre territoire. Les VAE représentant 3 % du marché du cycle, on peut estimer en restant prudent entre 250 et 300 vélos neufs achetés en 2015 par les habitants des cinq communes urbaines du Bassin.
Ces vélos sont malheureusement achetés pour la plupart hors de notre territoire, chez des revendeurs, en grande distribution (spécialisée ou pas) et par internet. Le marché de l’occasion semble aussi important sur le Bassin. Il n’y a qu’à voir le nombre de vélos à céder sur le Bon Coin et dans les vide-greniers locaux.
Concernant l’usage pratique du vélo sur notre territoire, c’est malheureusement catastrophique. Une seule cause à cela : le manque de considération des élus locaux pour ce mode de mobilité et par conséquences le manque d’aménagements et d’infrastructures pour utiliser son vélo en toute sécurité et rendre ce mode de déplacement attractif. La plupart des élus en charge des affaires sur notre Bassin ont grandi dans les années « bagnole » (De Gaulle, Pompidou, Giscard), où le vélo était ringardisé et leur vision ne semble pas avoir évolué depuis. Plus grave, les « jeunes » élus locaux ont malheureusement acquis la même culture motorisée que leurs aînés.
Pourtant, le vélo est une réponse écologique pour nos déplacements, mais aussi une réponse sociale puisque Decazeville, notamment le centre-ville et les quartiers nord, a la population la moins motorisée du Bassin, 15% en dessous de la moyenne française.
Il n’y a pas de secret. Les villes où l’usage du vélo connaît une forte progression sont les villes (grandes ou petites) où les élus ont mis en place un programme de sensibilisation et d’aménagements important après une réflexion globale sur la circulation, le stationnement et la mobilité en général dans leur ville, notamment en centre-ville.
Cette réflexion globale, nous l’avons pourtant bien eu sur notre territoire.
Dès 2005, dans le cadre de l’Agenda 21 du Bassin, la Communauté de Communes du Bassin Decazeville-Aubin s’est dotée Plan Global de Déplacements voulant favoriser les alternatives à la voiture et favoriser les transports collectifs et les déplacements piétons et cyclables
En 2010 la Communauté de communes du Bassin Decazeville-Aubin s’est même dotée d’un « Schéma Modes Doux ».
Et depuis ? Rien… ou très peu.
A Decazeville, seuls deux doubles sens cyclables ont été mis en place aux Bonnières (avec la mise en sens unique de la rue Hector Berlioz pour le passage du TUB) et dans la rue Camille Douls. Tout ça en 5 ans !
Pire, à l’opposé des préconisations actuelles de circulation qui recommandent de modérer les vitesses des véhicules motorisés en ville pour favoriser la cohabitation avec les modes actifs, la limitation à 20 kmh du tronçon rénové de la rue Cayrade est passée il y a quelques mois… à 30 kmh (voir photo ci-contre). Du jamais vu en France !
Pourtant, la législation française a évolué rapidement ces deux dernières années pour favoriser l’usage du vélo :
En mars 2014, le Plan d’Action Mobilités Actives (PAMA) délivrait une série de mesures pour encourager l’usage du vélo et de la marche à pied. Ces mesures visaient à un meilleur partage de l’espace public, à développer l’intermodalité entre les transports collectifs et les modes actifs, à prendre en compte les mobilités actives dans l’urbanisme, à développer des itinéraires de loisirs et le tourisme à vélo, etc…
Un PAMA 2, actuellement en phase de concertation, devrait voir le jour vers 2017-2018. D’où la nécessité de bien assimiler le PAMA 1 et de déjà mettre en place les mesures et actions qu’il préconise.
Les mesures de ce plan ont été inscrites dans la Loi avec le décret 2015/808 du 2 juillet 2015.
Dans la poursuite de la démarche « Code de la rue » et de l’introduction du principe de prudence à l’égard des usagers les plus vulnérables, ce décret vise à sécuriser et favoriser les cheminements piétons et cyclistes.
Lorsque la séparation entre les différents modes de transport n’est pas possible, le partage de l’espace public doit être une préoccupation constante en cherchant en particulier à réduire le différentiel de vitesse entre usagers.
Parmi ces mesures :
- Favoriser l’extension de ZCA (Zone de Circulation Apaisée)
- Généraliser les doubles sens cyclables dans les rues à sens unique ou la vitesse est limitée à 30 Kmh
- Favoriser un meilleur positionnement sur la chaussée…
La Loi relative à la Transition Énergétique Pour la Croissance Verte, qui dans sont troisième titre entend développer les transports propres, a entre autre créé l’indemnité kilométrique vélo (IKV).
Malheureusement cette mesure a été détricotée par l’exécutif dans la loi de finances rectificative 2015. Cette indemnité est donc relativement basse, facultative, plafonnée et est de plus limitée seulement au secteur privé.
L’Arrêté du 23 septembre 2015 relatif à la modification de la signalisation routière en vue de favoriser les mobilités actives vient compléter les mesures du décret 2015/808.
La signalisation à destination des cyclistes est renforcée, en particulier les marquages. Cet arrêté règlemente également la signalisation des zones piétonnes, zones de rencontre, zones 30, zones de livraison…
Cet arrêté permet aussi d’ajouter une signalisation d’“animation“ à la signalisation conventionnelle.
Je veux bien en convenir, seuls ceux qui s’intéressent à la mobilité en général et aux mobilités actives en particulier arrivent à suivre cette évolution réglementaire. Mais n’est-ce pas justement le devoir des élus ?
C’est pour cela que la formation est indispensable. Formation des services techniques des communes, mais également des élus, notamment ceux en charge de l’urbanisme et de la voirie.
C’est ce que je fais personnellement depuis plus de vingt ans en participant régulièrement aux Journées techniques du CoTITA Sud-Ouest (Conférence Technique Interdépartementale des Transports et de l’Aménagement), mais aussi à de nombreuses formations, rencontres, séminaires, salons... sur le thème des transports et de la mobilité en général.
Pour mieux assimiler l’évolution de la législation de ces deux dernières années, j’ai notamment participé en 2014 à un atelier dans le cadre des Journées d’Été d’EELV à Bordeaux qui m’a permis de mieux appréhender la législation concernant les modes actifs. L’intervenant n’était autre que Dominique Lebrun, coordonnateur interministériel pour le développement de l’usage du vélo qui s’est principalement appliqué à nous présenter le PAMA annoncé quelques semaines plus tôt. Jean-Marie Darmian, maire de Créon et président du Club des Villes et Territoires Cyclables ainsi que Christophe Najdovski, adjoint en charge des transports à la ville de Paris participaient également à cet atelier.
Egalement en 2014, j’ai assisté à une Journée Technique du CoTITA au CNFPT de Toulouse sur les “ zones de rencontre “.
Enfin, il y a quelques semaines, toujours dans le cadre des Journées techniques du CoTITA, j’ai suivi un après-midi d’information et d’échange sur le PAMA au CNFPT de Toulouse.
L’objectif de cette demi-journée était de présenter le contenu de toutes ces nouvelles règles, expliquer leur raison d’être et donner des indications de mise en œuvre possible.
Journée riche d’informations, qui m’a permis de mesurer le retard considérable que le Bassin accumule sur la législation, mais également par rapport aux réalisations concrètes de nombreuses autres collectivités, y compris de notre dimension. Je précise que d’autres villes sont dans le même cas en Aveyron, notamment Rodez. Seul Millau sort un peu du lot, surtout grâce à l’action de l’association EVE.
Alors que faire maintenant ?
Pour ma part, je continue à informer et à sensibiliser localement sur les mobilités actives toutes les personnes intéressées ou travaillant sur ce domaine. Je ne manque bien sûr pas d’informer mes collègues de la commune et de la communauté de communes.
J’ai publié régulièrement des notes sur ce thème sur ce blog, dont une note assez complète sur les mobilités actives et les transports collectifs sur le Bassin il y a environ un an.
Si on me le demande, je suis bien sûr prêt à participer à une réflexion locale pour la création d’aménagements et la mise en place d’actions concrètes.
Mais lorsque l’on voit que rien n’avance à cause principalement du désintérêt ou de la mauvaise volonté de certains décideurs, il faut envisager d’autres actions.
D’abord dénoncer ce désintérêt et cette mauvaise volonté. C’est le but de cette note.
Ensuite, faire en sorte que ces décideurs respectent au moins la législation actuelle, notamment les dernières évolutions. J’y travaille actuellement.
Et enfin, pourquoi ne pas envisager une action pour montrer que beaucoup attendent d’avoir une ville ouverte à tous les modes de mobilité. C’est en réflexion.
En cette année du passage du Tour de France dans notre ville, il serait peut-être temps que les élus de Decazeville et du Bassin prennent en considération ce mode de mobilité écologique et accessible pratiquement à tous et en profitent pour annoncer un programme de mesures et d'aménagements important en faveur des modes actifs.
Il serait incompréhensible que la mairie se félicite et fasse la promotion du passage du Tour de France à vélo à Decazeville et s'oppose à des aménagements pour favoriser l'usage du vélo dans la ville !
Certaines mesures demandent de plus peu d'investissements financiers : marquage au sol et panneaux de signalisation. Ce sont ces mesures et ces aménagements qui doivent être mis en place rapidement.
Plus de 50 % de la population active française travaille à moins de 8 km de leur domicile. Le vélo, notamment le VAE, est la solution pour ces déplacements. Les jeunes comme les moins jeunes aimeraient aussi pouvoir se déplacer à vélo sur le Bassin.
A condition d’avoir les aménagements nécessaires pour le faire en toute sécurité.
La véloroute de la Vallée du Lot :
Tout le monde peut voir maintenant l’avancée des travaux concernant cette véloroute sur la Communauté de communes de la Vallée du Lot. Le tronçon Bouillac – Pont de Boisse-Penchot est en cours de finition tandis que le tronçon sur Flagnac est en travaux.
Decazeville est concerné par une variante du Pont de Bourran au Pont de Livinhac par Bouquiès. Il serait peut-être temps de s’intéresser à ce projet et dans l’urgence, de s’occuper au moins de la voirie entre le Pont de Livinhac et Bouquiès qui est dans un état déplorable et inaccessible aux vélos, sauf aux VTT.
La randonnée cyclable que nous avions organisée avec l’AF3V en 2011 pour soutenir cette véloroute et qui s’était arrêté le 7 juillet à Livinhac, avait sensibilisé certains élus. Certes un peu tardivement, mais mieux vaut tard que jamais.
Une liaison cyclable entre le Pont de Boisse-Penchot et Viviez doit être envisagée rapidement. Elle constituerait un atout touristique indéniable pour les communes urbaines du Bassin, à condition que ces communes créent elles aussi des aménagements cyclables sécurisés pour accéder à leurs centres villes et aux sites touristiques.
Le Bassin à vélo (rural et urbain) doit être le projet de demain, et le plus tôt sera le mieux.
Pour avoir une idée des retombées économiques du tourisme à vélo en France, vous pouvez télécharger ci-dessous le Baromètre 2015 :
Baromètre 2015 du Tourisme à Vélo en France
Cet espace de stationnement vélo en plein centre ville de Decazeville en dit long sur l’intérêt de la municipalité pour les modes actifs. Non content de ne plus être protégé des voitures par des barrières, il ne comporte aucun arceau pour accrocher les vélos et éviter les vols. Il est bien sûr le plus souvent vide, ou occupé par des cyclos ou des motos et même parfois des voitures ! C’est toute une politique pour les modes actifs qu’il faut mettre en place.
Ci-dessous, l'article de Centre-Presse du 13 juin 2016 relatif à cette réflexion sur les modes actifs sur le Bassin (cliquez sur l'article pour l'agrandir) :
Photos : Cliquez sur les photos pour les agrandir
Toutes photos : jlc – Licence Créative Commons
Sauf :
- Le flyer pour la subvention VAE et le schéma des rues Victor Hugo et Léon Blum - Communauté de Communes
- Affiche Fête du Vélo
- Photo rue Cayrade à 20 kmh – La Dépêche du Midi - BHSP
- Logo Vélorution : ?
Ci dessous, une vidéo réalisée lors de l'animation organisée par la Communauté de communes pour la présentation du “ schéma modes doux “ en 2010 : bourse d'occasion de vélos, marquage vélos, essais de VAE, démonstration de BMX flat... Cette animation tombait en même temps que les Journées du Patrimoine. Ça a été l'occasion de faire une belle randonnée cyclable sur le Bassin à la découverte de certains sites emblématiques de nos communes.
Téléchargez ci-dessous le programme de ces deux journées d'animation :
Animation Vélo-Patrimoine - 18 et 19 septembre 2010 WEB.pdf
Beaucoup de participants à ces deux journées. Mais malheureusement, peu de suites à cette animation et au “ schéma modes doux “.
ANIMATIONS VÉLO - DECAZEVILLE - 18 ET 19 09-2010 par calmettes
09:28 Publié dans Climat, Développement durable, Environnement, Politique locale, Société, Transports et mobilité, Véloroutes et voies vertes | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | Imprimer |
18/05/2016
Parc Intercommunal : attention dangers !
Si je me suis émerveillé dans la précédente note de la zone Natura 2000 de Montmurat proche de chez nous, je n’en demeure pas moins un amoureux de notre territoire et des surprises qu’il nous procure aussi en matière botanique.
Certains rêvent de faire de la Découverte et du Parc Intercommunal un espace dédié aux activités motorisées polluantes (pléonasme). On mettra ça sur le compte de l’ignorance et de l’incompétence.
Ignorance de la richesse et de la fragilité de cet espace en matière d’environnement : qualité de l’air et de l’eau, flore, faune, sols…
Incompétence dans le diagnostic et les mesures que nous devons à tout prix mettre en œuvre pour protéger globalement notre environnement et pour lutter contre les diverses pollutions et le réchauffement climatique.
Une promenade à l'intérieur du Parc Intercommunal, un espace de 535 hectares au cœur de nos cinq communes urbaines, suffit à percevoir ces richesses, ces fragilités et ces menaces.
Au départ de Decazeville, c’est d’abord la visite de la zone humide constituée de mares temporaires située à l’arrière du musée géologique Pierre Vetter.
Encore cette année, de nombreux têtards sont présents. Rappelons que cette zone abrite des crapauds calamites et pélodytes ponctués, espèces rares et protégées comme tous les crapauds par ailleurs.
Voilà un lieu que les écoles de la ville devraient visiter à cette période. Cela ferait un excellent cours pratique de SVT.
Tout au long de la promenade dans ce parc, on peut apercevoir une nombreuse flore commune aussi mais des espèces plus rares. C’est ainsi que l’on peut voir maintenant de nombreuses orchidées, notamment sur les espaces réhabilités depuis maintenant plusieurs dizaines d’années.
C’est le cas à la Martinie et vers le cynodrome de Cransac-le-Thermes.
D’après une étude de 2010 sur la flore et la faune du Parc Intercommunal *, la Martinie représente un des lieux ou “ l’enjeu écologique est loin d’être négligeable “.
En partie considérée comme une prairie humide eutrophe, la zone de la Martinie possède un habitat de zone humide et joue un rôle de régulation hydrique et d’amélioration de la qualité de l’eau.
Il est à noter que l’étude de CERA Environnement de 2010 ne signalait aucune espèce d’orchidée.
Concernant les mammifères, l’étude notait que le “ secteur de la Martine se situe dans un contexte un peu plus naturel que les autres et héberge quelques espèces non retrouvées ailleurs, comme l’écureuil roux “.
Il ne me semble donc pas souhaitable que ce site serve d’accueil aux 7 500 tonnes de boues du bassin de Passelaygue. D’autant plus que le déplacement de ces boues se réaliseraient par camion à travers le Parc Intercommunal.
Autre lieu visité, le plateau de Nauquières, sur les hauteurs de Combes et de Decazeville. Son chemin en boucle recèle une flore intéressante. C’est un secteur minier que les HBCM ont reboisé avec l’ONF et l’ASGE il y a plus de 20 ans, mais qui a été mal entretenu. Comme la forêt de la Vaysse c’est un “ espace artificiel devenu naturel “ comme les désignait à la fin des années 1990 M. Schoeller de l’ONF.
Une grande partie de sa surface est malheureusement maintenant amputée par les travaux du futur parc photovoltaïque. La surface déboisée est d’ailleurs plus importante que prévue dans l’enquête publique. Une partie du déboisage a été réalisée sans autorisation. Cette autorisation des services de l’Etat est arrivée après le déboisage, sans aucune enquête publique supplémentaire.
Comment voulez-vous que les gens participent aux enquêtes publiques quand ils savent pertinemment qu’elles sont truffées d’erreurs et orientées dès le départ, qu’il est pratiquement impossible de changer le cours des choses et qu’elles sont de plus régulièrement bafouées par les promoteurs de projet avec la complicité des collectivités et des services de l’Etat ?
Et je le dis d’autant plus avec amertume que j’étais favorable au projet initial du parc photovoltaïque, même si j’avais souhaité un financement participatif incluant les collectivités et les citoyens.
Là aussi, l’étude de CERA-Environnement n’avait pas répertorié d’orchidée. Pourtant, je peux témoigner qu’il y avait déjà sur ce site en 2010 des Sérapias à languette.
Heureusement, elles y sont toujours et plus nombreuses avec d’autres espèces d’orchidées en bordure du chemin. Mais elles semblent terriblement menacées par les travaux en cours.
Vous avez tout le long de cette note des photos de quelques fleurs présentes sur ce parc intercommunal. Je n’ai pas la prétention de faire des leçons de botanique à qui que ce soit. Mes connaissance sont plutôt sommaires dans ce domaine. Mais ce que je sais, c’est que nous avons un patrimoine paysager, floristique et faunistique à mettre en valeur. Plutôt que mettre des motos ou autres engins motorisés sur ce parc (et j’ai pu noter qu’il y en avait lundi dernier), peut-être pouvons-nous nous inspirer du travail de la Chaîne des Terrils à Loos-en Gohelle pour créer ici chez nous, sur le Parc Intercommunal, une association ou une structure qui ferait le même travail de valorisation, de formation et d’expertise sur notre patrimoine.
Quoi qu’il en soit, il ne faut surtout pas refaire les mêmes erreurs que par le passé. La nature retrouvée n’est pas là pour assouvir les envies et les fantasmes de quelques personnes égoïstes et inconscientes des conséquences néfastes qu'ils génèrent pour l'avenir.
Comme je m’opposais il y a plus de dix à la montée impossible à la Martinie, je m’oppose maintenant à la venue de l’Aveyronnaise Classic à La Découverte, épreuve polluante et pétaradante ayant un impact négatif réel sur l’air, l’eau, le climat, la faune et la flore de notre département, produisant beaucoup de poussière et de bruit, posant des problèmes de sécurité des personnes (pilotes et public), et banalisant comme toutes les épreuves mécaniques de loisirs, la violence routière.
Ce genre d’épreuve ne vise qu’à faire la promotion de l’économie dite de la “ moto nature “ ou “ moto verte “, deux mots pourtant antinomiques.
Plusieurs fois sollicités par les organisateurs de cette épreuve, la Communauté de communes a toujours refusé avec raison de l’accueillir sur le Parc Intercommunal. Des passages de cette épreuve à Cransac en 2011 et 2013 ont généré des protestations. Je peux en témoigner. Il faut dire que faire une manifestation polluante et pétaradante dans la “ cité du bien-être “ du Bassin est pour le moins une provocation.
Cette fois ci, sous la pression des élus de Decazeville, la Communauté de communes a cédé et a autorisé cette manifestation sur son terrain.
A l’époque, sûrement par naïveté, j’excusais et minorais un peu la responsabilité des organisateurs de la montée impossible. Ce n’est plus le cas. Les organisateurs locaux et départementaux de ce genre de manifestations sont pleinement responsables des conséquences futures qu'elles provoqueront sur notre santé et notre environnement. Tout comme les élus et les collectivités qui les soutiennent. A eux de choisir : continuer ou arrêter.
* Prédiagnostic d’étude d’impact sur les milieux naturels : Habitats, Flore, Avifaune et Faune terrestre de septembre 2010 réalisé par CERA-Environnement.
Photos : Cliquez sur les photos pour les agrandir
1 - Vue sur le magnifique site de La Découverte le lundi 16 mai 2016 - C'est sur ce lieu que 500 motards et la cohorte d'accompagnants et de spectateurs devraient s'adonner à leurs activités polluantes en août prochain - jlc - Licence Créative Commons
2 - Tétards, mares temporaires à l'arrière du Musée de géologie - 08/05/2016 - jlc - Licence Créative Commons
3 - Lotier des Alpes - Parc Intercommunal - 08/05/2016 - jlc - Licence Créative Commons
4 - Orchis à fleur lâche à la Martine - 08/05/2016 - jlc - Licence Créative Commons
5 - Planche tirée de l'étude CERA Environnement - 2010
6 - Sérapias à languette - Nauquières - 16/05/2016 - jlc - Licence Créative Commons
7 - Orchis à fleur lâche - Nauquières - 08/05/2016 - jlc - Licence Créative Commons
8 - Déboisement à Nauquières - Janvier 2016 - jlc - Licence Créative Commons
9 - Sérapias à languette - Nauquières - 08/05/2016 - jlc - Licence Créative Commons
10 - Vulnéraire - Parc Intercommunal - 08/05/2016 - jlc - Licence Créative Commons
11 - Silène fleur de coucou - La Martinie - 08/05/2016 - jlc - Licence Créative Commons
09:52 Publié dans Climat, Développement durable, Energie, Environnement, Politique locale, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : decazeville, parc intercommunal, la découverte | | Facebook | | Imprimer |
05/05/2016
Le Puech de Salvageau, une promenade riche en biodiversité
Quelques uns se souviennent peut-être encore de cet immense “radar“ situé sur les hauteurs de Saint-Santin-de-Maurs à une douzaine de kilomètres de Decazeville. Radar qui n’était en fait qu’une station ionosphérique mais qui alimentait l’imaginaire et les rumeurs dans toute la région, chacun y voyant le lieu des pires expérimentations ou celui d’espionnage du monde entier (ce qui n'était peut-être pas impossible !).
Le “radar“ n’existe plus, il a été enlevé il y a un peu plus d’une dizaine d’années.
Mais le Puech de Salvageau où il était situé m’a toujours attiré par son sol aride et pierreux, son paysage, sa végétation.
Il est maintenant devenu avec divers autres sites aux alentours la zone Natura 2000 des vallées et coteaux thermophiles (qui aiment la chaleur) de la région de Maurs.
Je suis donc parti de l’aire de loisirs et de camping car de Montmurat, où est installé un des panneaux expliquant ce site Nature 2 000. Un autre panneau explicatif est situé proche de l’entrée sur le site du Salvageau.
Et là, c’est une nature magnifique qui s’offre à nous avec plusieurs espèces d’orchidées. Ma favorite est la Sérapias à languette, plus difficile à trouver.
Surtout ne pas cueillir les fleurs, faire très attention où l’on pose les pieds et respecter les clôtures mises en place pour favoriser la pâture de bovins à certaines périodes.
Je ne suis pas un professionnel de la botanique. Mais une application pour mobile est très intéressante pour un novice comme moi afin de reconnaître une fleur. Elle a aussi un rôle pédagogique. Il s’agit de Pl@ntNet.
Pl@ntnet est une application de collecte, d’annotation et de recherche d’images pour l’identification de plus de 800 espèces de plantes sauvages, de la flore française métropolitaine. C’est le fruit d’une collaboration de trois ans entre l'INRIA, l’Inra, le Cirad et l’IRD (agronomie tropicale), l’Inria (Informatique et sciences du numérique) et le réseau de botanistes amateurs Tela Botanica.
L’application disponible sur Apple store et sur Android ne met que quelques secondes pour fournir le nom vernaculaire et le nom scientifique.
Elle intègre un système d’identification automatique de plantes à partir de photos par comparaison avec les images d’une base de données botaniques. Les résultats permettent de trouver facilement le nom botanique de la plante, si celle-ci est suffisamment illustrée dans la base de référence.
A l’occasion de la Fête de la Nature, le CPIE de Haute Auvergne organise une sortie sur ce site Natura 2000 le samedi 21 mai 2016. Le rendez-vous est fixé à Montmurat, place de la mairie. C’est gratuit et vous passerez un superbe après-midi si le beau temps est en plus de la partie.
Ce même jour et à la suite de la promenade botanique, vous pourrez vous rendre juste à côté à Maurs aux premières CircoFolies organisées par l'Association "La Mazarotte et Cie".
Vous pourrez vous restaurer et assister à divers spectacles dont un feu d'artifice et participer à divers ateliers.
Photos : jlc (Licence Créative Commons) sauf affiches pour sortie botanique à Montmurat et CircoFolies à Maurs.
09:52 Publié dans Développement durable, Environnement, Politique locale, Vallée du Lot | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | Imprimer |
31/01/2016
Protégeons la zone humide de la Découverte
C’est mardi 2 février que se déroulera la Journée mondiale des zones humides. Des animations sont prévues partout pour sensibiliser sur ces zones indispensables à la survie de nombreuses espèces et donc à notre survie. Le thème de cette année est : Des zones humides pour notre avenir : Modes de vie durables.
Nous avons pratiquement en centre ville de Decazeville une zone humide. Elle se situe sur l’arrière du parking du Musée géologique. Elle n’est malheureusement pas protégée comme il le faudrait et des véhicules motorisés n’hésitent pas parfois à s'y aventurer : motos, voiture, camping-car…, tout comme des chevaux ou des chiens non tenus en laisse.
Pourtant, de nombreuses espèces y trouvent refuge. Le CPIE et la LPO avaient identifiés les parcelles concernées par la ponte de crapauds calamite et pélodyte ponctué et j’avais moi-même pu photographier une grenouille rousse. Les pontes sont visibles dès mars. Ces espèces sont bien sûr protégées et il est interdit de les détruire. Le CPIE avait noté que les petites mares (ou réservoirs) peuvent former un réseau depuis le bois situé à l’est. La présence de crapaud calamite peut aussi venir d’un dépôt de sable lié à des travaux. On peut donc se trouver en extrême limite d’un habitat beaucoup plus étendu que ce qu’il semble.
Il faudrait donc tout faire pour mieux connaître et préserver cet espace, notamment son alimentation en eau et éviter toute pollution venant du parking ou d'ailleurs.
Et enfin, il faudrait mettre en valeur cette richesse avec un projet d’aménagement pour protéger ce site et le mettre en valeur. D’abord pour les Decazevillois, notamment les scolaires, mais aussi pour les habitants du Bassin et pour les personnes de passage sur ce site. Cela ne demanderai pas beaucoup d'argent et ça constituerait un complément d'intérêt au Musée géologique proche et à la Découverte dans son ensemble.
Photos : jlc - licence creative commons - Cliquez sur les photos pour les agrandir
11:22 Publié dans Développement durable, Environnement, Politique locale | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | Imprimer |
25/10/2015
A Rémi
Il y a un an, j’étais à Sivens et j’en suis parti vers 19h, soit quelques heures avant le drame qui a coûté la vie à Rémi Fraisse. Drame qui n’aurait jamais du arriver. Malheureusement, tout à été fait les semaines et les jours précédents pour arriver à ce terrible fait. Les atermoiements et les incohérences de Royal, les coups de mentons de Valls, la rigidité de Cazeneuve, la bêtise et l’inhumanité du président socialiste du conseil départemental du Tarn, la violence d’un syndicat agricole qui défend un système agricole désuet, onéreux et polluant… tout ces acteurs ont contribué à créer et à développer un climat délétère à Sivens. Le gendarme qui a lancé la grenade offensive tuant Rémi, la même grenade qui avait déjà tué Vital Michalon à Creys-Malville en 1977, n’a été que le bras armé de tout ce processus dont j’ai pu juger l’évolution tragique en me rendant à plusieurs reprises à Sivens d’août à novembre 2014. Bras armé que je n’exonère bien sûr pas de sa responsabilité au même titre que la chaine de commandement, du premier ministre au major qui a donné l’ordre de lancement de cette grenade, en passant par le préfet du Tarn. Depuis un an, les rapports s’accumulent d’ailleurs dans ce sens.
J’avais décidé d’aller aujourd’hui à Sivens car cet événement m’a beaucoup touché et me touchera tout le reste de ma vie. Souvent je pense avec tristesse à cette journée commencée dans la joie de se retrouver nombreux, les débats et les échanges et qui s’est terminé dans la violence, le bruit, l’odeur des grenades lacrymogènes et la mort d’un jeune homme épris de nature.
Mais la maire de L’Isle-sur-Tarn en a décidé autrement. Elle a décidé d’interdire sans discernement toutes les manifestations aujourd’hui. Décision particulièrement honteuse, inhumaine et méprisante. Mettre sur un même niveau la « Marche en mémoire de Rémi » organisée avec la famille de Rémi par des associations, des collectifs et soutenue par des syndicats et des partis politiques et une manifestation de provocation prévue par la FDSEA et les JA, en dit long sur la partialité de cette personne dans ce dossier. Le bon sens et l’humanisme aurait voulu que seules les manifestations troublant la sérénité de la marche du souvenir soient interdites. J’ai bien peur que cette décision ne jette encore plus de l’huile sur le feu.
Je ne sais pas encore ce que je vais faire aujourd’hui. Vais-je aller à Sivens ou bien à Plaisance-du-Touch rejoindre mes amis et la famille de Rémi ? Où irais-je plutôt à Sivens un de ces prochains jours ? Car oui, il me faut retourner à Sivens. Pour que perdure mon souvenir. Pour dire à Rémi que nous penserons toujours à lui et que nous continuerons à défendre ce magnifique coin du Tarn où on lui a pris sa vie, et que nous serons présents sur tous les "Sivens" de France (Roybon, Notre-Dame-des-Landes, Val Tolosa…).
Toute cette journée, ma pensée ira vers Rémi, sa famille et toutes les personnes que j’ai croisées dans cette lutte qui doit se poursuivre dans la non violence mais la détermination, pour Rémi, pour notre belle région, pour la planète.
08:27 Publié dans Développement durable, Environnement | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | Imprimer |
16/10/2015
La rue Jean Moulin à double sens : un fiasco annoncé !
J’avais évoqué il y a peu les graves problèmes de circulation et de mobilité à Decazeville depuis l’arrivée de la nouvelle majorité et la volonté de ces nouveaux élus de favoriser le tout voiture.
Le résultat était malheureusement prévisible : la rue Cayrade est devenu un couloir à voitures, ce qui est pour le moins néfaste à l’activité des commerces. Flâner dans cette rue et y faire des achats au milieu d’une circulation incessante de véhicules motorisés n’est pas du tout attractif.
La partie déjà aménagée aurait pu être le cœur de l’activité commerciale de la ville en y aménageant une zone de rencontre et en déviant la circulation de transit vers l’avenue Cabrol. Elle est devenue au contraire le lieu d’un passage incessant et bruyant de véhicules où il est difficile de traverser sans danger. Comble de la bêtise, cette portion de rue limitée il y a encore peu à 20 km/h est maintenant limitée à 30 km/h.
Mais c’était sans compter sur la persévérance des élus dans leur dogmatisme tout bagnole. Après le sens unique de l’avenue Cabrol et le double sens de l’avenue Foch dont l’efficacité ne saute pas aux yeux, bien au contraire, c’était au tour cette semaine de passer la rue Jean Moulin à double sens. Sauf qu’une fois de plus cette mesure a été prise sans concertation aucune avec les usagers particuliers et professionnels, notamment avec la communauté de communes intéressée pour le passage du TUB. Bien entendu cette mise en double sens de la rue Jean Moulin a été “reportée“, pour ne pas dire enterrée. Il n’y a pas besoin d’être un grand urbaniste pour comprendre que le petit giratoire à l’intersection des rues Jean Moulin et Alexandre Bos poserait des problèmes, notamment à certains horaires. Je l’avais d’ailleurs évoqué dans une réunion de la commission Urbanisme.
Il semblerait que ces changements de circulation commencent à irriter pas mal de monde à Decazeville, notamment chez les commerçants.
10:29 Publié dans Climat, Développement durable, Environnement, Politique locale, Transports et mobilité | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | Imprimer |
29/09/2015
Il faut sauver la ligne Cahors-Capdenac
Le gouvernement vient de donner son accord pour la poursuite de la LGV de Bordeaux vers Toulouse et vers Dax pour un coût minimal de 8 milliards d’euros malgré l’avis défavorable de la commission d’enquête et après un rapport de la Cour des Comptes qui dénonçait les dérives et la non rentabilité du système LGV. Une aberration, alors que faire rouler des TGV sur les voies existantes régénérées coûterait beaucoup moins cher pour seulement quelques minutes de trajet en plus.
Si cette LGV se réalise, ce sera bien sûr aux dépends des trains du quotidien qu’utilisent 95% des Midi-Pyrénéens. Les collectivités locales, dont le Conseil Régional, seront obligées de participer au financement qui risque de plus de se réaliser à travers un PPP (Partenariat Public Privé) qui est tout bénéfice pour les grosses entreprises multinationales du BTP.
La priorité est bien sûr ailleurs. Rénover les lignes délaissées depuis plus de 30 ans par la SNCF, RFF et l’Etat et en améliorer d’autres pour refaire circuler des trains de fret au lieu d’inonder nos routes de camions et maintenant de bus, et permettre aux usagers que nous sommes tous une meilleure mobilité.
Ce week-end, les élus et les usagers se sont mobilisés pour défendre deux lignes emblématiques de notre région.
D’abord pour la ligne Beziers-Neussagues. Alors que cette ligne est importante pour les voyageurs mais surtout pour le fret, notamment l’usine Arcelor de Saint-Chély-d’Apcher en Lozère, la SNCF veut la fermer fin 2016.
Les partisans de la ligne POLT (Paris – Orléans – limoges – Toulouse) se sont retrouvés eux à Gourdon pour émettre une motion en direction du gouvernement. Ils demandent la modernisation de cette ligne et le renouvellement du matériel roulant afin de gagner du temps sur ce trajet que les Aveyronnais retrouvent à Brive. Je n’ai malheureusement pas vu un parlementaire aveyronnais aux côtés de Dominique Orliac, députée du Lot, sur les photos de cette journée diffusés dans la presse.
Présent au Salon de la BD de Cajarc dimanche dernier, j’ai choisi la route buissonnière de la Vallée du Lot pour le retour. D’abord parce que le paysage de cette petite route est magnifique et ensuite parce que je voulais voir l’état de la voie ferrée qui longe la rivière, traversant la route à plusieurs reprises.
Cette ligne est complètement abandonnée et elle se dégrade de jour en jour. La végétation devient envahissante à tel point que la ligne n’est pratiquement plus visible sur certains tronçons. Ça, ce n’est pas le plus grave. On peut surtout imaginer que les tunnels, les traverses et les rails subissent également une lente dégradation. C’est bien sûr le souhait de l’Etat et de la SNCF qui veulent abandonner totalement cette ligne et du Conseil Général qui souhaite y aménager en lieu et place une véloroute,
Ma position est que l’on peut faire les deux. Gardons la voie ferrée pour les trains et aménageons la véloroute sur les petites routes et chemins existants comme il était prévu dans l’étude réalisée par l’AF3V de 2001.
Je me suis bien sûr arrêté au passage à niveau de Frontenac avec sa maison de garde-barrière qui a été un moment tenue il y a de cela quelques décennies par une grand-tante.
Pourquoi faut il garder et rénover cette ligne ?
D’abord pour le Fret. La ligne Capdenac - Cahors, cinquième ligne de l'étoile ferroviaire de Capdenac-Gare, est la seule ligne pertinente pour desservir l'Est du Lot et l'Aveyron. Techniquement, la ligne a un profil favorable, avec 2 locomotives, la charge remorquable est de 1 800 tonnes (l'équivalent de 60 camions) sur cette ligne contre 1 100 tonnes par la ligne Capdenac - Brive et de 1 440 tonnes par la ligne de Capdenac - Tessonnières.
Ensuite pour les voyageurs que l’on transporte en car depuis la fermeture de la ligne.
Et enfin pour remettre sur les rails le train touristique de Quercyrail
Rappelons que rénover cette ligne reviendrait à environ 30 millions d'euros, autant que pour aménager la véloroute à sa place. 30 millions d'euros que l'on peut trouver dans les 6 milliards d'économie si on aménage les lignes existantes au lieu de créer des LGV.
Le rail doit redevenir en France et sur notre région ce qu’il n’aurait jamais du cesser d’être : le transport collectif du quotidien le plus sûr, le plus écologique et le plus rapide (sur les rails existants rénovés) pour se déplacer.
Le contraire de ce que vient de décider le gouvernement.
Photos : jlc ©creative commons
09:43 Publié dans Climat, Développement durable, Environnement, Régionales 2015, Vallée du Lot, Véloroutes et voies vertes | Lien permanent | Commentaires (2) | | Facebook | | Imprimer |
13/09/2015
Prédict lance son application pour les particuliers
La société montpelliéraine Prédict, associée avec Astrium, Météo-France et BRL, vient de lancer son application destinée aux particuliers.
Cette société est née de la nécessité pour les collectivités d’avoir des prévisions météorologiques plus fines afin de prévenir des risques naturels, notamment d’inondation, de tempête, de chute de neige…
J’ai eu connaissance de cette société il y a un peu plus de 10 ans, lorsque je me suis réellement intéressé à la prévision et la prévention des crues après les inondations du Lot du 3 décembre 2003.
Certaines communes que j’ai visité depuis, notamment Lézignan-Corbières et Sommières, travaillaient avec Prédict et en étaient relativement satisfaites. Il faut dire que ces communes avaient connu des inondations catastrophiques en 1999 et 2002.
C’est aussi cette société qui a été retenue par la Communauté de Communes du Bassin Decazeville-Aubin dans le projet d’applications satellitaires pour suivre plus particulièrement les crues du Riou-Mort et ses affluents à Viviez. Elle a notamment travaillé sur le Plan Communal de Sauvegarde de cette commune.
L’application My Predict est gratuite et téléchargeable pour l’instant pour iTunes et Androïd. Elle prévient des risques météorologiques et hydrologiques sur le territoire ou l’on habite : inondation, submersion, tempête et fortes chute de neige.
L’application permet de visualiser les précipitations et leur intensité et donne des conseils sur le comportement à adopter.
Elle est aussi interactive puisque l’on peut envoyer des photos lors de ces épisodes d’intempéries et rendre compte directement à la société de l’évolution de l’épisode pluvieux ou du degré de la crue.
Les collectivités abonnées à Prédict on bien sûr des services largement supérieurs tant dans la prévision que dans la fréquence des mises à jour lors d’épisodes d’intempéries.
Mais cette application pour particuliers est fort utile pour les territoires non suivis par Prédict et elle devrait figurer dans les applications des téléphones des élus d’astreinte de toutes les collectivités.
Au même titre que d’autres outils informatiques qui permettent de prévenir et de suivre l’évolution des épisodes d’intempéries :
- Le site Vigicrue qui contient les cartes nationales des cours d’eau par bassin versant et le suivi en permanence du niveau de ces cours d’eau.
- Keraunos, l’observatoire français des tornades et orages violents
- Météo-France, que tout le monde connaît
Un dernier mot pour dire qu’après les fortes crues du Lot de décembre 2003 (presque douze ans), tout le monde voulait que l’on trouve des solutions pour prévenir et modérer les crues. Depuis, pas grand chose de fait. Le PAPI (Programme d’Action de Prévention des Inondations) que je réclame depuis des années, n’est qu’au niveau d’un PAPI d’intention et les riverains du Lot voient encore chaque épisode de fortes pluies avec angoisse.
Rajout du dimanche 13 septembre 2015
Comme beaucoup d'habitants du Bassin, j'étais hier soir samedi à la fête de Decazeville. Nous avons du subir au cours de la soirée d'abord des éclairs qui éclairaient le ciel et des coups de tonnerre (si vous n'étiez pas au milieu du bruit de la fête foraine) avant la pluie. J'en ai bien sûr profité pour tester l'application MyPrédict. J'ai donc pu suivre l'évolution de l'orage qui sévissait non loin du Bassin.
Sur la première capture d'écran à 21h28 (vous pouvez cliquer sur les photos pour les agrandir), on voit la grande zone orageuse qui approche, avec une langue en vert, jaune et rouge qui signale une zone plus violente. Elle part de Montauban et arrive sur le Vallon, au nord de Rodez. C'est le moment où nous apercevons les premiers éclairs et entendons les premier coups de tonnerre.
Sur la seconde photo prise à 21h49, on voit plus nettement cette zone d'orages avec des points d'orages violents très localisés qui touche le sud du Villefranchois et va vers le nord-est vers Entraygues en frôlant le Bassin. La pluie n'a pas encore touchée le Bassin et la fête de Decazeville. On peut aussi voir des messages d'information en cliquant sur les deux pictogrammes qui signalent un orage intense peu mobile se déplaçant vers le nord-est avec des ruissellements dans les secteurs sensibles.
Sur cette dernière capture d'écran à 22h04, on voit très bien les points d'orages plutôt violents sur Rieupeyroux, Rignac et le Vallon, tandis que la pluie arrive sur le Bassin. Elle était sur la fête quelques minutes plus tard pendant que nous entendions au loin les coups de tonnerre et que des éclairs zébraient le ciel.
J'ai donc pu réellement apprécier en temps réel hier soir les qualités de cette application que je recommande vivement aux élus des communes de télécharger et d'utiliser en complément des sites cités plus haut.
Photos :
- Captures d'écran de l'application My Prédict
- autres photos : jlc - ©creative-commons
09:28 Publié dans Développement durable, Environnement, Politique locale, Vallée du Lot | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : inondations, lot | | Facebook | | Imprimer |