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23/12/2019

Augmentation des tarifs du TUB : une mesure injuste et anti-environnementale

 

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Les élus communautaires ont donc décidé le 19 décembre dernier d'augmenter les tarifs du TUB pour 2020. Et pas qu'un peu : en moyenne les tarifs augmenteront de 30%, le ticket unitaire passerait lui de 0,50€ à 1€, subissant ainsi une augmentation de 100% ! Or le tarif unitaire est surtout utilisé par les personnes sans beaucoup de ressources financières et éprouvant des difficultés à effectuer des démarches pour obtenir des réductions, notamment par des abonnements.

Cette augmentation est donc avant tout une profonde injustice.

Tarifs TUB -CC-191219.jpg

Mais pas seulement pour ce motif. L'exploitation du TUB en lui même est excédentaire. Cette exploitation représente une dépense estimée pour 2020 à 464 633€ alors que le seul Versement Transport (taxe subie par les activités de plus de 11 salariés) représente une recette de 540 000€, auquel il faut ajouter la recette estimée de billetterie de 42 000€ et une compensation de la Région pour la desserte de la gare de Viviez en remplacement des bus Lio de 22 000€ (Voir tableau ci-dessous). Il faut certes rajouter aux dépenses une bonne partie des frais de personnel, pour être large les 2/3 des 67 000€ soit 44 600€, et quelques frais pour les charges externes de locaux, les autres services extérieurs et autres charges et les amortissements que l'on peut chiffrer à 50 000€. Ce qui fait une recette de 604 000€ pour des dépenses évaluées pour 2020 à 560 000€.

Budget prévisionnel 2020.jpg

Si vous rajoutez que la forte augmentation de l'exploitation du TUB prévue en 2020 (464 633€) par rapport à 2019 (350 912€) est certes due pour une petite partie à l'ouverture de lignes TUB vers les communes de la vallée du Lot (malheureusement largement compensée par la baisse du service sur les communes urbaines), mais surtout par le fait que la communauté de communes s'est rendue captive à la société qui exploite ce service en vendant en 2015 les bus qui lui appartenait.

Cela a certes permis à la communauté de communes d'engranger une somme importante qui compense les déficits actuels, mais cette vente à fragilisé l'autonomie de Decazeville Communauté par rapport à un futur marché public. Les concurrents ne vont pas être nombreux à répondre à l'appel d'offre.

En effet, les entreprises de transport rechignent à répondre à des appels d'offres pour exploiter un service de transport collectif sur un petit territoire comme le nôtre lorsqu'elles sont obligées d'acheter le matériel roulant. De plus, les contrats sont plus longs pour permettre à l'entreprise retenue d'amortir le coût d'achat du matériel roulant : cinq ans au lieu de trois ans. Nous sommes donc plus dépendant d'une entreprise et pendant plus longtemps.

On peut regretter la vente des bus par Decazeville Communauté qui avait pourtant bénéficié en 2012 de subventions importantes pour acheter des bus dans le cadre du dispositif pour les Pôles d'Excellence Rurale.

 

Mais malgré cette hausse de l'exploitation du TUB en grande partie due à une gestion hasardeuse de Decazeville Communauté, le service du seul TUB est tout de même excédentaire.

C'est donc totalement injuste d'augmenter les tarifs de ce service utile à la population, notamment pour ceux qui n'ont pas d'autres moyens de transport.

 

A la réunion de la commission Transport & Mobilité du 26 décembre dernier, d'autres pistes avaient été évoquées pour faire évoluer le service du TUB.

Il a notamment été évoqué, avant que la plupart des élus le refuse, le principe de la gratuité du service. En effet, la recette estimée de la billetterie du TUB ne représente que 42 000€ pour 2020. Cela me semble surestimé, même avec l'augmentation prévue, car cette recette était de 30 927€ en 2018.

La billetterie scolaire représente une recette de 45 000€ et celle du TAD une recette de 7 000€ soit un total de recette, TUB comprise, de 94 000€ sur un budget global de 1 236 957€, soit 7,60% du budget.

 

Je comprend très bien que la plupart des villes ne peuvent pas faire les transports collectifs gratuits car ce serait impossible sans un soutient fort de l'Etat. Mais de plus en plus de communes, notamment les villes moyennes ou petites villes qui ont une part de recette de la billetterie comprise entre 5% et 10% du budget total des transports passent à la gratuité. C'est le cas par exemple pour Gaillac, Castres, Figeac, Cahors, Saint-Flour, Villeneuve-sur-Lot...

Se priver de 90 000€ euros de recette n'est pas la mer à boire ! D'autant plus que la gratuité procure aussi des avantages financiers importants : pas besoin de contrôleurs dans les bus, pas besoin de gestion des recettes, pas de vente de titres de transport dans les bus qui baisse la vitesse commerciale des bus, génère des retards et gène les chauffeurs lorsqu'il faut rendre la monnaie, sans parler du dépôt d'argent par les chauffeurs qui peut être source de malveillance...

 

Concernant le déficit prévu du service transport, il a été évoqué à la commission Transport & Mobilité du 26 novembre des pistes pour équilibrer le budget, car équilibrer ce budget est obligatoire par la loi.

C'est de toute façon ce que font toutes les AOM, souvent sans augmenter le prix de la billetterie.

Decazeville Communauté à malheureusement choisi la solution d'augmenter les tarifs en même temps que de baisser la qualité du service sur les communes urbaines.

Il avait été évoqué la possibilité d'équilibrer les comptes de ce budget en augmentant la recette venant des communes (parts communales) qui représentent 128 000€ (12%) au prochain budget prévisionnel. A charge ensuite à Decazeville Communauté de rendre cette opération indolore pour les communes en reversant une somme identique dans les dotations de compensation versées aux communes.

Certes, le service serait virtuellement en déficit, mais pas moins que d'autres services de la compétence de la communauté de communes comme les médiathèques (je m'empresse de dire que je suis bien sûr favorable à ces médiathèques) ou le développement économique.

Le même conseil communautaire qui a voté la hausse des tarifs du TUB a voté une subvention d'équilibre du budget général vers le budget développement économique de 1 336 700€ en section investissement et de 557 000€ à la section fonctionnement. Tout comme a été voté à ce conseil une suspension des versements de loyers à la SNAM.

Il s'agit donc bien de choix politique.

Il me semble très important d'aider les habitants de notre territoire dans leurs déplacements.

Voulons-nous un service de transports collectifs performant et pas cher, voire gratuit, pour attirer de nouveaux habitants et de nouveaux usagers en complément des modes actifs (vélo et marche) et lutter ainsi plus efficacement contre les effets du réchauffement climatique et améliorer la qualité de l'air de notre territoire qui en a fortement besoin ?

A cette question, je répond par la positive.

La solution d'augmenter les tarifs du TUB en même temps que l'on baisse les services sur les communes urbaines est une mauvaise solution.

 

Enfin, on peut également réfléchir à la reprise en régie totale ou partielle de ce service. Il faudrait certes racheter des bus, mais il faut étudier cette option car les coûts de fonctionnement pour une gestion déléguée telle que prévue actuellement risquent d'être exorbitants à l'avenir, du fait de la vente des bus et de notre dépendance à une entreprise privée.

Des appels à projet venant de l'Etat pour améliorer les services de transports collectifs sont régulièrement proposés. A nous de saisir la perche.

 

Addenda du 2 janvier 2020 :

Decazeville Communauté a fait paraitre un rectificatif dans l'édition du 2 janvier de la presse locale :

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Je me dois d'apporter quelques précisions : 

Les arrêts des Bonnières seront certes maintenus, mais sur une ligne de la Vallée du Lot... qui ne circulerait que le mercredi après-midi et le vendredi matin. Pas plusieurs fois par jour et tous les jours comme actuellement. Il y aura donc bien une baisse importante de la qualité de service du TUB sur les Bonnières.

Par ailleurs la suppression du service du TUB vers Combes supprimerait de fait les arrêts réguliers (plusieurs fois par jour) entre Combes et Decazeville, dont La Croix du Broual, Miramont et éventuellement la place Decazes. Le TAD (Transport à la Demande) prévu pour remplacer cette suppression de ligne est beaucoup moins performant... et plus cher.

 

En Allemagne la Deutsche Bahn baisse les tarifs de ses trains pour lutter contre le réchauffement climatique. A Decazeville on fait le contraire. Désolant !

 

Photos : cliquez sur les photos et tableau pour les agrandir

1 - jlc

Tableaux 2 et 3 : Decazeville Communauté

Photo 4 - Article de Centre-Presse

08/12/2019

Conseil municipal du 3 décembre : Avis pour le projet Solena

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Lors de ce conseil municipal, nous devions donc donner un avis pour le projet de centre de traitement et de stockage de déchets prévu sur Viviez et Aubin, appelé Solena.

Ce projet, contesté par une grande partie de la population, a fait l'objet d'une note pour le moins succincte pour ce conseil municipal. Une note qui n'est sûrement pas en accord avec l'article L. 2121-12 du CGCT, qui précise que le maire est tenu d'adresser aux conseillers municipaux, dans les communes de 3 500 habitants et plus, une note explicative de synthèse sur chacune des affaires soumises à délibération, avec l'ordre du jour. Pour permettre aux conseillers de disposer d'une information suffisante leur permettant de remplir leur mandat, cette note de synthèse doit être suffisamment précise sur les motifs, les conditions et la portée de la décision que le conseil municipal est appelé à prendre.

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La note pour ce point n'est pas du tout précise sur les motifs, les conditions et la portée de la décision de l'avis que nous devions prendre.

Quand à la présentation du projet en lui même par le maire, et d'un projet de délibération comportant des réserves qui a donc été connu au dernier moment par les conseillers municipaux, elle a été des plus courte et des plus imprécise.

Mon collègue Jean-Pierre Vaur a pris la parole pour dire son opposition à ce projet en argumentant sur certains points que je me permettrais de reprendre en les précisant.

Personne de la majorité n'a souhaité prendre la parole. C'est dire de l'intérêt de ce sujet pour les élus de cette majorité... ou la peur de contredire le chef.

J'ai alors pris la parole : vous avez ci dessous le texte intégral de mon intervention que j'avais bien entendu préparé comme à chaque intervention.

 

« Alors oui, je suis en colère sur la manière dont a été porté ce projet sur notre territoire, sur le refus des élus d'informer et de dialoguer avec la population, pendant qu'ils recevaient à bras ouverts de multiples fois les dirigeants de Solena et Séché.

Je suis en colère contre la supercherie fomentée par les entreprises et les élus pour imposer ce projet sur notre territoire. Car ce projet est le fruit d'une collaboration étroite entre plusieurs entreprises et quelques élus. Tout était vraisemblablement déjà décidé quand Umicore a confié la « dépollution » de ses sites à Séché, pour ensuite vendre ses terrains ainsi « dépollués » à l'entreprise « dépollueuse » qui souhaitait dès le départ installer ici un énorme centre de traitement et stockage de déchets. Il ne fait aucun doute que certains élus étaient bien sûr dans la confidence et qu'une stratégie était en place pour pousser ce projet dans certaines structures : conseil départemental, SYDOM, CCBDA...

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En 2009, le maire de Viviez disait haut et fort face aux rumeurs qui courraient dans Viviez qu'il ne serait pas possible d'installer une décharge à l'Igue du Mas, parce que le PLU de Viviez l'interdisait.

Qu'à cela ne tienne ! On modifie le PLU ! Et c'est le même maire de Viviez, vice-président à l'urbanisme à Decazeville Communauté qui s'en charge, sous couvert bien sûr du président et des autres vices-présidents dont vous même, monsieur le Maire. Comment voulez-vous que les gens aient confiance aux élus avec de tels comportements ?

 

Ce dossier comporte de nombreuses incohérences, sûrement volontaires :

  • Il est prévu par exemple le transfert des déchets par transporteur du centre de traitement situé à Dunet au centre de stockage situé à l'Igue du Mas

    • Mais le projet n'exclu pas ce transfert par camions, donc la traversée de la RD5, et donc vraisemblablement la construction d'un giratoire. Au frais de qui ? Solena ? Sûrement pas, ce seront les contribuables aveyronnais qui payeront !

  • Il est prévu une exploitation de l'ISDND de manière traditionnelle

    • Mais le dossier n'exclu pas le mode bioréacteur (coût et techniques différents...)

 

La délibération de Decazeville Communauté que vous avez voté tout à l'heure est proprement ahurissante :

C'est en fait la reproduction de la plaquette commerciale et des affirmations de Solena dans le dossier d'enquête, sans aucune réflexion propre à la Communauté de communes.

  • Affirmer que 39 emplois directs et entre 100 et 120 emplois directs seraient créés dans ce dossier est totalement fantaisiste.

    • Le PDPGDND de l'Aveyron de 2013 chiffrait à 16 emplois la création d'un PTMB et d'un ISDND pour traiter les déchets aveyronnais.

      • En sachant que des emplois seraient détruits ailleurs, dans le Tarn bien sûr, mais aussi en Aveyron (la gestion des déchets de déchetteries fait déjà l'objet de marchés des communautés de communes avec des entreprises locales (Braley, Véolia, Boudou...). C'est pareil pour les DAE que Solena souhaite s'accaparer. Solena supprimera en fait de nombreux emplois en Aveyron, plus qu'elle ne pourra en créer.

  • Permettre l'émergence de technologies de pointe ?

    • Il faut savoir que les TMB sur ordures ménagères brutes sont interdits de fonctionner par les tribunaux administratifs et les cours d'Appels tant ce processus est mauvais

  • Proposer au SYDOM 12 une offre locale de traitement des déchets ménagers du département répondant aux exigences de la LTECV ?

    • Mais le département avait déjà une solution qui a été rejetée par les élus départementaux et les délégués du SYDOM 12, uniquement pour favoriser le projet Solena. La solution Trifyl était d'ailleurs beaucoup plus performante au regard de la LTECV que Solena, puisque Trifyl valorisera 80% des déchets résiduels tandis que Solena n'en valorisera à terme que 51%.

 

Ce projet est incompatible avec le PDPGDND de l'Aveyron.

Le PRPGD d'Occitanie n'étant pas encore adopté, c'est le Plan départemental de prévention et de gestion des déchets non dangereux (PDPGDND) de l'Aveyron, adopté en 2013, qui est toujours en vigueur et le projet SOLENA doit s'y conformer.

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Le PDPGDND prévoit que la future ISDND doit se situer dans une des zones BLANCHES figurant sur une carte établie au regard de tous les critères.

Comme le reconnaît SOLENA, le site de l'Igue du Mas est en zone ROUGE, « zone défavorable à l'implantation d'une ISDND ».

Mais par des manipulations fantaisistes, Solena tente dans son dossier de faire rentrer l'Igue du Mas dans les zones blanches. C'est malheureusement impossible au regard des critères de la proximité de tiers, de la proximité d'activités anthropiques, de la géologie et de l'hydrogéologie.

 

Un projet excentré, loin des principaux lieux de production de déchets aveyronnais :

Le projet SOLENA se situe à l'extrémité nord ouest du département de l'Aveyron, loin des secteurs les plus peuplés comme l'agglomération ruthénoise et le millavois qui produisent le plus de déchets. Ce qui obligera à faire parcourir de longues distances aux déchets de tout le centre et de tout le sud du département, avec des effets négatifs sur les consommations d'énergie, la pollution atmosphérique, les rejets de gaz à effet de serre et les risques d'accidents.

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Une étude du SYDOM, révélée par M. le président du SYDOM lors d'une rencontre avec l'ADEBA à laquelle j'assistais, notait même que le projet Solena n'apportait aucune amélioration par rapport au projet Trifyl en matière d'impact environnemental du transfert des déchets des quais de transfert aveyronnais vers ces deux lieux de traitement.

 

Dans l'Avis de l'Autorité environnementale inclus dans le dossier d'enquête, la Mission régionale d'autorité environnementale (MRAe) écrit à ce sujet :

« Compte tenu des modifications importantes de gestion des déchets dans l'Aveyron liées au projet, la MRAe recommande que l'étude d'impact soit complétée par une analyse comparative plus détaillée des modalités de gestion actuelles et futures des déchets à l'échelle du département, portant notamment sur les kilomètres parcourus par les véhicules de transport de déchets, les émissions de gaz à effet de serre et la consommation d'énergie associées. »

Cela montre que la MRAe se pose des questions sur le choix qui a été fait par SOLENA pour l'implantation de l'usine de traitement et de l'ISDND.

A ce jour, nous n'avons pas de nouvelle de cette analyse comparative demandée par la MRAe.

 

L'enquête publique relative au projet de Plan régional de prévention et de gestion des déchets d'Occitanie (PRPGD) s'est déroulée du 3 juin au 4 juillet 2019.

Dans les conclusions de la commission d'enquête, on trouve un paragraphe intitulé « Le positionnement des sites de collecte / traitement en Aveyron et plus généralement l'optimisation des kilomètres parcourus par les déchets ». On y lit notamment ceci :

« C'est pourquoi la commission d'enquête s'inquiète du schéma général qui semble s'envisager sur le département de l'Aveyron, avec une modernisation du centre de tri de Millau et un site de traitement à Viviez, tous deux très excentrés et diamétralement opposés au barycentre des populations aveyronnaises et des pôles d'activités, incontestablement situés près de l'agglomération ruthénoise.»



Un Rapport de 2019 de la Chambre régionale des comptes d'Occitanie pour le compte du SYDOMnote que ce projet est surdimensionné, mais il critiquait aussi le positionnement géographique de Solena :

« Le site pressenti par des investisseurs privés (SOLENA) est sur les communes de Viviez et d'Aubin, soit en limite Nord-Ouest du département de l'Aveyron, à 5 kilomètres à peine du quai de transfert réalisé par le SYDOM, en 2014, à Decazeville. A l'évidence, une telle implantation va à l'encontre des objectifs initiaux du SYDOM qui soulignait, en 2012, que : « (...) la simple logique environnementale et économique conduirait à retenir comme zone préférentielle un site à proximité des principaux gisements et situé en zone dite blanche ».

Les principaux gisement de déchets se situent en région ruthénoise et les zones blanches ne manquent pas dans ce secteur, y compris dans la périphérie de Rodez.

 

Ce projet aurait un fort impact sur les espèces protégées :

Comme le montre bien l'Etude d'impact du dossier, et comme le démontre fort bien l'étude de Christian Conrad, naturaliste à l'APIFERA, invité durant quatre jours par l'ADEBA pour parcourir les sites, la réalisation du projet SOLENA aura des impacts importants sur les milieux naturels et sur de nombreuses espèces animales, avec notamment le défrichement de 4,6 hectares à l'Igue du Mas, ce qui est une hérésie dans cet espace riche en biodiversité en raison notamment d'une forêt de châtaigniers matures remarquables.

Contribution Christian Conrad.pdf

L'Etude d'impact présente les mesures d'évitement, de réduction et de compensation destinées à limiter ces impacts.

Cependant le maître d'ouvrage reconnaît, dans le Dossier de demande de dérogation aux interdictions de destruction d'espèces protégées, que ces mesures ne suffiront pas à éliminer totalement les atteintes aux nombreuses espèces protégées et à leurs habitats, d'où le dossier de demande de dérogation qui porte sur le nombre considérable de 60 espèces d'animaux : 1 insecte, 9 amphibiens, 5 reptiles, 32 oiseaux, 12 chiroptères et un mammifère terrestre (hérisson).

Je suis bien sûr totalement opposé aux dérogations demandées qui auront pour conséquence d'appauvrir la biodiversité pourtant en pleine expansion de ce secteur dans un contexte général d'effondrement de la biodiversité ordinaire en France et dans le monde.

Quant à des mesures de compensation telles que la création de mares ou l'aménagement de gîtes favorables aux reptiles et aux amphibiens, ça ne marche malheureusement pas.

 

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Je me suis ensuite penché sur les réserves formulées par Decazeville Communauté dans son projet de délibération :

  • Autoriser l'Igue du Mas à n'accueillir que des déchets ultimes :

    • Qui ira vérifier ? Le président de Decazeville Communauté ? Le maire de Viviez ? Avec la baisse continu du nombre d'inspecteurs des Installations Classées, Solena fera ce qu'elle voudra...

    • Comme a fait avant elle Umicore sur ce lieu. Sachez par exemple, que dans les déchets industriels de l'Igue du Mas enlevés en 2010, on a découvert 18 tonnes de Pentoxyde de Vanadium qui est un poison violent.

  • Garantir le respect des prescriptions notamment celles relatives à la maîtrise des nuisances olfactives à l'extérieur du site... :

    • J'ai visité de nombreux sites de traitement des déchets en Midi-Pyrénées et je peux vous dire que garantir qu'il n'y aura pas de nuisances olfactives, c'est impossible.

  • De ne pas nuire aux habitations du Crouzet et de la Peyrolière :

    • Mais ce sont tous les habitants de Viviez, Aubin et au delà qui vont subir les nuisances de cette activité. C'est d'ailleurs pour cela que le PDPGDND de l'Aveyron avait exclu ce site.

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  • De garantir la maitrise stricte des risques d'incendie :

    • L'industrie des déchets est l'activité industrielle la plus accidentogène en France et les incendies y sont malheureusement fréquents. Séché est d'ailleurs un spécialiste en la matière :

      • Le centre de tri de Séché à Changé a brûlé en 2014 dans les mois qui ont suivi sa mise en service.

      • Séché est aussi à l'origine avec sa filiale Tredi, d'un incendie monstre qui a duré un mois et intoxiqué des dizaines de pompiers sur le site de stockage de déchets dangereux de Stocamine dans l'est de la France.

    • Imaginez un incendie au centre de tri à Dunet situé à 200 mètres à peine et en surplomb de la SNAM, classée Seveso, et de l'entrepôt de logistique et des camions de ATL ? Imaginez les braises incandescentes qui retombent sur ces bâtiments et les effets désastreux qui peuvent en découler par effet domino ?

    • Imaginez un incendie dans les déchets de l'Igue du Mas, c'est malheureusement également fréquent, et les conséquences sur la forêt de châtaigniers matures tout autour et sur les habitations proches et même la SNAM ?

  • De revoir le tracé des servitudes :

    • Visiblement, Solena tient à ces 200 mètres de servitudes autour de l'Igue du Mas. C'est d'ailleurs un grave problème pour les exploitations agricoles locales et plus généralement pour les propriétaires des parcelles qui n'ont le droit d'user de leur propriété comme bon leur semble.

  • De réutiliser le transbordeur au lieu des camions sur la RD 5 :

    • Solena fera ce qu'elle voudra puisque il est bien noté dans le dossier que selon les contrainte économiques, il choisiront le transbordeur ou la route et les camions.

  • De maintenir et entretenir le chemin privé de Peyrolière à l'Igue du Mas :

    • Là aussi, ce chemin étant privé, Solena fera ce qu'elle voudra. La meilleure solution aurait été que le maire d'Aubin ne vende pas le chemin initial à Solena.

    • Et de toute façon, qui aura envie de fréquenter ce chemin si des déchets y sont entreposés juste à côté

  • Quand à la création d'une structure de « vigilance/surveillance », c'est un gadget qui ne marche nulle part ailleurs.

    • Mais on peut considérer que ça existe déjà sur notre territoire avec la commission de suivi des sites industriels (CSS) qui se réunit tous les ans et où pas grand monde ne souhaite réellement l'intégration de particuliers ou de l'ADEBA.

  • Quand aux contrôles de la DREAL, là aussi c'est un vœu pieu puisque le nombre d'inspecteurs des IC est en baisse constante depuis des années.

 

L'exemple du comportement de Sénerval, filiale de Séché qui gère l'incinérateur de Strasbourg, devrait nous faire réfléchir.

Pour masquer des pics de pollution illégaux, l'entreprise rend ses appareils de mesures tout simplement indisponibles durant ces pics. Quand elle redémarre ses fours ou quand elle brûle par exemple des fenêtres en PVC, les appareils de mesures ne fonctionnent pas. Or, ce sont lors de ces épisodes que les dioxines, les furanes et les autres rejets dangereux sont en plus grand nombre.

Un fiche pour contourner la légalité et pour paramétrer les appareils de mesure circule même dans le personnel.

Tout cela pour éviter d'investir dans la modernisation des équipements. La DREAL avoue son impuissance à surveiller comme il faudrait ces entreprises et les sanctions sont de toute façon trop faibles pour qu'elles changent. Et puis il y a le chantage permanent à l'emploi (même s'il n'y en a pas beaucoup) et surtout le chantage aux déchets : qu'aller-vous faire de vos déchets si nous avons une interdiction de fonctionner ?

Soyez certains que Solena fonctionnera comme Senerval... et comme d'autres filiales de Séché.

La meilleure solution pour ne pas être empoisonné est de ne pas faire confiance à ces entreprises privées.

 

Toutes les délibérations de Decazeville Communauté sur ce projet ont été faites au nom de l'Intérêt général :

Comment prétendre agir pour défendre l'intérêt général alors que l'on ne défend, avec ce projet, que les intérêts d'une multinationale des déchets cupide et polluante.

  • Défendre l'intérêt général des habitants du Bassin, c'est d'abord réduire la quantité de déchets produits, en instaurant la redevance incitative qui favorise le recyclage et la baisse du poids de la poubelle résiduelle. Tout était prêt en 2014 à votre arrivée pour le faire. Mais vous avez choisi de faire le contraire en passant de la tarification par redevance à la tarification par taxe.

  • Défendre l'intérêt général, c'était mettre en place le tri à la source des biodéchets pour les traiter à part avec des solution locales douces : compostage, co-compostage, apport en petite méthanisation agricole... Le problème est tout juste abordé maintenant alors que c'était en début de mandat qu'il fallait s'en occuper

  • Pour défendre l'intérêt général, vous auriez dû consacrer au moins 4 à 5 % du budget des ordures ménagères à la prévention des déchets, en embauchant par exemple un ou deux spécialistes pour sensibiliser la population sur le tri, sur l'attention que l'on doit porter à nos actes d'achats par exemple... Vous avez consacré en 2018 seulement 0,1% de ce budget à la prévention. C'est honteux !

  • Pour défendre l'intérêt général vous auriez dû favoriser l'installation sur le Bassin d'une recyclerie associée aux deux déchetteries pour réparer, recycler, réemployer... des tas d'objets qui finissent dans les bennes, et créer dans ce domaine des dizaines d'emplois locaux et réels. Parce que c'est dans ce domaine que sont créés les emplois de demain dans le secteur des déchets, par avec les monstres comme Solena.

  • Pour défendre l'intérêt général vous auriez dû étudier avec attention toutes les possibilités offertes pour traiter les déchets de notre territoire. Au lieu de cela, vous avez favorisé dès le départ le projet Solena. La création d'une SEM avec Trifyl et le Grand Albi était bien sûr et de loin la meilleure solution technique, écologique, financière et éthique pour les Aveyronnais.

  • Comment pouvez vous prétendre défendre l'intérêt général en soutenant un projet qui va faire exploser la facture de la collecte et du traitement des déchets de tous les habitants du Bassin et de l'Aveyron.

  • Vous avez pratiquement fait tout le contraire de ce qu'il aurait fallu faire pour défendre l'intérêt général et vous nous expliquez maintenant que confier la masse de déchets que vous avez contribué à faire grossir à une entreprise privée est la meilleure solution ? Vous vous moquez de la population !

Si vous aviez pris toutes ces mesures indispensables et si toutes les communautés de communes aveyronnaises avaient fait de même durant ce dernier mandat, nous n'aurions pas besoin d'un tel monstre à Viviez et Aubin ou même ailleurs en Aveyron. Avec ces solutions, il aurait dû rester rapidement entre 25 et 30 000 tonnes de déchets aveyronnais à traiter. Une paille par rapport au 70 000 tonnes actuels et aux 110 000 tonnes que Solena entend traiter à Viviez.

 

Le projet Solena, début d'un pôle de traitement des déchets de toutes sortes, peu créateur d'emplois, mais surtout très polluant.

Solena a 140 ha de terrains sur ses sites de Viviez et d'Aubin et elle va s'appliquer de les remplir de tout et n'importe quoi.

D'ores et déjà, Solena à prévu de brûler des CSR.

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CSR : contenus de la poubelle résiduelle (sac noir) hors déchets biodégradables : la plupart sont recyclables mais la taille, leur mélange ne permet pas pour l'instant de les recycler. Ce sont des morceaux de cartons, de papier usagers, mais surtout des plastiques en mélange, des blisters, des caoutchoucs, des mousses... donc des produits générés en grande partie par l'industrie pétrolière.

Decazeville Communauté est bien sûr partenaire de ce projet d'incinération de CSR à travers un projet appelé pompeusement : « Decazeville, cité des énergies renouvelables ». Comme si brûler des produits issus de l'industrie pétrolière constituait une énergie renouvelable ! Nous sommes là encore en pleine mystification, en plein « greenwashing » comme on dit.

 

En décembre 2013, vous avez voté avec M. Christian Tieulié, grand défenseur du projet Solena au conseil départemental et au SYDOM,contre la vente au SYDOM d'un terrain à La Romiguière pour installer un quai de transfert.Ce quai de transfert était destiné à éviter à nos camions de collecte de faire des kilomètres pour rejoindre un autre quai de transfert beaucoup plus loin et engendrer ainsi des frais et des rejets de GES supplémentaires.

Vente d'un terrain au SYDOM à La Romiguière - CM-021213.pdf

Il ne s'agissait pourtant que de stocker sur une courte période nos propres déchets ménagers, ceux des deux communautés de communes (CCVL et CCDA) qui n'en font plus qu'une maintenant, avant de les transférer chez Trifyl. Cet équipement a reçu 4 600 tonnes de déchets résiduels en 2018.

Vous avez refusé ce quai de transfert et aujourd'hui, vous voulez imposer à la population locale le traitement de 110 000 tonnes de déchets ménagers et divers et le stockage en plein air de la moitié environ à Viviez et Aubin, à 300 mètres des premières habitations et à 200 mètres d'une entreprise classée Seveso, et à l'entrée du Bassin ? C'est à dire 24 fois plus de déchets par an qu'à La Romiguière où nos propres déchets sont stockés dans des bennes étanches ! C'est incompréhensible !

 

Chers collègues,

Les habitants de Viviez, conscients des nuisances de ce projet, y sont très majoritairement opposés. Ne nous y trompons pas, ce projet pénalisera aussi notre commune et ses habitants. Les nuisances olfactives seront ressenties dans la vallée du Riou Mort jusque sur notre commune lorsque les vents le permettront. Le nombre de camions sur la RD 840 va considérablement augmenter dans la traversée Decazeville, contribuant un peu plus à dégrader la qualité de l'air et à accentuer les risques d'accidents routiers. Les prix de l'immobilier, déjà très bas, vont poursuivre leur baisse. Dans un contexte de baisse démographique, des habitants vont vraisemblablement choisir de partir et les arrivées se feront de plus en plus rares. Les entreprises vertueuses iront s'installer ailleurs, l'activité touristique et thermale va s'en ressentir fortement...

Il y a quelques mois, lors de la délibération pour la réouverture de l'ISDD de Montplaisir, nous avons démontré que, lorsqu'un projet nous semble équivoque, nous pouvions décider de ne pas voter favorablement. Et à une très large majorité.

Malheureusement, cela n'a pas suffit car les seules six voix qui se sont portées favorables au projet de Montplaisir ont permis à ce projet d'être adopté par notre conseil municipal.

Vous avez donc compris avec Montplaisir, que s'abstenir, c'est favoriser en fait un vote favorable au projet avec très peu de voix.

Je vais donc vous demander, pour cet avis qui sera, je pense, le vote le plus important de ce mandat et le plus important pour l'avenir de notre territoire, de prendre une décision courageuse.

 

Je vous demande donc de donner un avis défavorable à ce projet. Nous sommes la commune la plus importante de Decazeville Communauté, ce sera donc un signal fort que nous enverrons à Mme la Préfète qui doit prendre un arrêté prochainement, après l'avis des commissaires enquêteurs.

 

Je vous en remercie par avance. »

 

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A la fin de ce conseil municipal, le maire qui s'apprêter à sortir s'est arrêté à mon niveau pour me dire « ton argumentaire était si incompréhensible que même tes soutiens de l'ADEBA ne l'ont pas compris ». J'ai d'abord ressenti dans ses propos une sorte de mépris pour ces « gens du peuple » qui refusent ce projet et qui seraient donc des ignares, des moins que rien.

Les membres de l'ADEBA présents à ce conseil municipal, qui ont applaudi à la fin de mon intervention, ont très bien compris mes arguments car ils les connaissent tous très bien. Ceux qui n'ont rien compris, englués dans leurs dogmes et au garde à vous devant leur chef, ce sont ceux qui ont voté pour ce projet destructeur.

 

Le résultat du vote de cet avis que nous avions à donner pour le projet Solena a, comme pour Viviez et Aubin, été catastrophique pour notre territoire : à Decazeville, seulement quatre voix venant de la minorité municipale se sont opposées au projet, deux élus se sont abstenus (un de la minorité et un de la majorité) et tous les autres élus ont obéi au maire et voté pour ce projet. Consternant !

Parmi les élus qui ont voté favorablement au projet Solena, combien avaient lu le dossier complet ? Aucun ! Combien avaient simplement lu les résumés non techniques ? Je pense aucun également.

 

Dans son ouvrage « La Médiocratie », le philosophe Alain Deneault raconte comment les gens médiocres ont pris le pouvoir dans la politique en France. Il attribue cette médiocratie à la prise de pouvoir des « experts » facilitée par le désengagement politique des élus. Le mot " politique " doit être pris dans son sens étymologique, « s'occuper de la vie de la cité », et non dans le sens « parti politique ». Les élus sont devenus en fait de simples gestionnaires des décisions prises par les « experts » convertis depuis longtemps à l'économie libérale.

 

Cette « médiocratie » se retrouve malheureusement jusque chez les élus locaux.

Obéissance inconditionnelle au chef, méconnaissance des dossiers par désintérêt ou par fainéantise, incompétence, confiance aveugle aux « experts » des entreprises ou des collectivités, sentiment de supériorité, mépris du peuple...

 

Très peu d'élus des communes concernés par ce projet n'ont, par exemple, participé directement à l'enquête publique sur le registre numérique. Seuls trois ou quatre élus opposés à ce projet y ont participé sur les 480 contributions. Pourquoi ? Parce que la plupart des élus ne connaissent pas le dossier, s'en désintéressent et délèguent donc leurs pouvoirs aux maires, ou ne veulent pas se mélanger avec les simples citoyens...

 

La démocratie locale est mal en point sur le Bassin.

Il ne reste plus qu'à espérer un rebond des électeurs pour élire de nouveaux élus plus responsables et plus à l'écoute de la population lors des prochaines élections municipales.

Photos : 

1 : Emplacement centre de traitement, à quelques centaines de mètres de l'école - jlc

2 : Note conseil municipal de Decazeville

3 : Midi Libre du 10 octobre 2009

4 : Carte zones acceptables (blanc) pour accueillir de tels équipement. Le Bassin est en rouge pour plusieurs critères - PRPGDND 12

5 : Carte situation projet

6 : Igue du Mas ou serait situé le centre de stockage de déchets. Site magnifique avec une forêt importante de châtaigniers matures - @ADEBA

7 : Inventaire 2018 accidentologie sites industriels - Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire

8 : Decazeville, cité des Energies Renouvelable - DC - Comme si faire de la chaleur en brûlant des produits fabriqués à base de produits pétroliers pouvait constituer une énergie renouvelable ! #greenwashing

9 : Une partie du public, en grande partie formé par des opposants au projet Solena, lors de ce conseil municipal

10/11/2018

Retour sur la Tour Cabrol

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Une page Facebook dont on ne sait pas qui en sont les rédacteurs si ce n'est qu'ils sont "amoureux de Decazeville" (visiblement surtout du maire et de son équipe) traite de la démolition de la Tour Cabrol.

Elle fait tout d’abord allusion à la pétition de certains commerçants qui était pour le moins équivoque. Le texte donné à la signature dans certains commerces était très court « Pour la démolition de la Tour Cabrol pour conserver le Crédit Agricole en centre-ville ».  Lier la présence ou non du Crédit Agricole en centre-ville à la démolition de cette tour est pour le moins hasardeux. Si la Tour Cabrol n’est pas démolie, le Crédit Agricole restera toujours propriétaire de la majorité des surfaces de planchers de cette tour. A lui de choisir de rester ou de partir. Mais le Crédit Agricole aura toujours à sa charge les frais d’entretien de cet immeuble avec les autres copropriétaires. Il a donc tout intérêt à y rester… du moins pour l’instant. Et puis céder au chantage inadmissible du Crédit Agricole serait honteux.

Cette pétition se vante d’avoir obtenu 1 118 signatures dont 313 en ligne. Pour relativiser cette performance, je me permettrais juste de rappeler que la pétition contre le projet Solena à Viviez et Aubin en est à plus de 5 600 signatures (4 519 par internet et plus de 1 100 signatures papier), soit cinq fois plus, sans que les élus adorateurs de Solena (dont font partie M. Marty et M. Martinez) ne daignent écouter les porteurs de cette pétition. Ceux qui ne l'ont pas encore fait peuvent d'ailleurs encore apporter leur signature contre ce projet qui va achever le Bassin s'il se réalise.

L'opposition municipale monte au créneau.jpgDans une partie de cette note Facebook, la minorité municipale est maladroitement (ou volontairement) égratignée.

J’en profite donc pour préciser à nouveau que la minorité municipale demande seulement d’avoir des documents sérieux pour prendre une décision éclairée. Ni plus, ni moins. Voir le communiqué ci contre paru dans la presse en cliquant sur l'article.

La minorité n’a donc jamais demandé le classement de ce bâtiment aux monuments historiques.

J’ai seulement fait allusion en mon nom propre en conseil municipal à une possibilité de classement de cet immeuble afin d’obtenir des aides pour sa rénovation éventuelle.

Je n’ai d’ailleurs rien inventé puisque dans une note d’août 2014 remise en commission Culture-Patrimoine de la municipalité dirigée alors depuis quelques mois par M. Marty, l’Immeuble du Crédit Agricole était noté dans le patrimoine de la Ville à mettre éventuellement en valeur (inscription, classement, label… ?). Cet immeuble faisait partie d'un inventaire préparé notamment pour le classement de la ville dans le label "Ville et Pays d'Art et d'Histoire", démarche malheureusement tombée à l'eau. Il faisait partie de cet inventaire au même titre que de nombreux bâtiments ou œuvres d’art de la ville, comme certaines villas de la place du IV Septembre et de l’avenue Laromiguière ou des façades remarquables de certaines rues (Clémenceau, Cayrade, place Cabrol…).

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Pour ce qui est du programme AMI – Centre-Bourg dont parle le courrier des commerçants au président de Decazeville Communauté, le diagnostic évoquait plusieurs solutions pour cette tour. On ne peut donc évoquer le programme AMI pour justifier uniquement la démolition.

Le scénario I évoquait deux options :

Option 1 : une démolition totale, y compris la salle Yves-Roques et des aménagements urbains en lien avec la place Cabrol

Option 2 : démolition partielle, en conservant la salle Yves-Roques et des aménagements urbains en lien avec la place Cabrol

Le scénario II prévoyait une réhabilitation lourde :

Rénovation énergétique lourde par des porteurs de projet privés ou opérateurs habitat, exemple : produit multi-générationnel. La présence d’un ascenseur est intéressante.

Je pense que l’on peut également envisager une réhabilitation lourde par les copropriétaires actuels avec des aides importantes dans le cadre de la rénovation énergétique et de la conservation du patrimoine. La destination des espaces propriété des collectivités est ensuite à étudier : associations, salles de réunions pour remplacer ou compléter les salles de l'Immeuble des Sociétés, entreprises...

Ce bâtiment est inclus dans le périmètre du programme AMI Centre-bourg et des aides peuvent peut-être être attribuées dans ce cadre.

 

Il faut que la raison revienne dans ce dossier. Pour cela, il faut évacuer tous les intérêts particuliers que pourraient tirer certains de la démolition de cette tour et penser à l’intérêt général.

Il faut bien sûr que le Crédit Agricole reste en centre-ville, mais il faut occuper également les 800 m2 de plancher appartenant à la Ville et à Decazeville Communauté dans ce bâtiment. Comme le fait d’ailleurs déjà Decazeville Communauté avec l’association Hello Musique. Ce sont 100 élèves de cette école de musique et leurs parents qui fréquentent le centre ville grâce à la présence de cette association dans la Tour Cabrol. Attirer du monde dans cet immeuble attirera du monde en centre ville. Le Crédit Agricole seul n’attire que sa clientèle. A-t-on les moyens de se priver de 800 m2 de plancher dans le centre-ville de Decazeville ?

 

Le Belvédère.jpgDans les années 1970, certains voulaient à tout prix démolir l’Hôtel Le Belvédère à Cerbère qu’ils traitaient de « verrue »Ce bâtiment a été le premier construit en béton en France au début des années 1930. Il est rapidement tombé en désuétude à cause de la fermeture de la frontière avec l’Espagne en 1936, avant de dépérir. Heureusement, il n’a pas été démoli et il est en train d'être restauré. Il fait la fierté des habitants de Cerbère et l’on vient de loin pour admirer ses qualités architecturales.

Comparaison n’est certes pas raison, mais ceux qui traitent de « verrue » la Tour Cabrol feraient bien de s’intéresser un tant soit peu à l’architecture et à l’histoire du patrimoine de notre ville et au delà. 

Le Corbusier et la question du brutalisme - Ed Parenthèses.jpgCette tour construite de 1972 à 1975, est de style architectural « brutaliste », mouvement initié par Le Corbusier dont plusieurs réalisations sont maintenant classées aux monuments historiques en France et dans le monde. Ce style se caractérise par l’absence d’ornements et le recours aux matériaux « bruts », notamment le béton brut, d’où son nom. Ce bâtiment est l’œuvre de l’architecte aveyronnais François Coudrain.

Cette tour date donc seulement de 1975… comme ma maison. Je vous assure que je n’ai pas l’intention de la démolir (ma maison). J’essaie tant bien que mal de l’entretenir et d’y apporter des améliorations, notamment thermiques. C’est peut-être ce que devraient également faire les copropriétaires de cette tour. On ne va pas démolir tous les bâtiments qui ont plus de 43 ans à Decazeville tout de même ! Ou il ne va pas en rester beaucoup !

 

Il faut donc mener une étude sérieuse pour la rénovation de cette tour qui prenne en compte réellement l’aspect architectural, patrimonial, énergétique, sanitaire et pratique de ce bâtiment. Pas une étude de rénovation qui serve seulement à justifier sa démolition. Son inscription à minima au label Patrimoine du XXème siècle aiderait peut-être à obtenir des subventions pour réaliser les études et les travaux nécessaires à sa rénovation, si cela est souhaité.

S’il n’y a pas d’autre solution sérieuse et économiquement réalisable que la démolition, et bien il faudra la démolir. Et si démolition il devait y avoir, que le Crédit Agricole assure tout seul la démolition puisqu’il en est le demandeur.

Mais laissons une chance à la restauration de ce bâtiment, qui possède tout de même une ossature en béton banché et armé et des planchers solides et qu’on le veuille ou non, des qualités esthétiques indéniables.

L'immeuble commun, Crédit Agricole - Mairie - Revue municipale 1977.jpg

Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir

Photos 1, 3 et 4 : jlc, licence Creative Commons

Photo 2 : Centre-Presse

Photo 5 : Le Corbusier et la question du brutalisme - Ed Parenthèses

Photo 6 : L'immeuble commun, Crédit Agricole - Mairie - Revue municipale 1977 – Ville de decazeville

07/11/2018

Le visuel de la Ville de Decazeville a changé... peut-être pas en mieux

logo dkz.jpegIl semble que la Ville de Decazeville ait décidé de mettre son ancien logo visuel au placard. Certes, ce logo de la Ville apparu pour la première fois sur le bulletin municipal de 1991 commençait à dater. Le rectangle déclinait des figures géométriques allant du noir sombre sur la gauche vers des tons plus clairs à droite peut-être pour symboliser la sortie du tunnel de la Ville après les fermetures d’usines de 1987.  Est-ce une flèche tout à fait à droite pour encore mieux marquer cette renaissance ou un D stylisé pour Decazeville ? L’écriture du texte est en majuscule avec une police de caractère classique très lisible. « Aveyron » est rajouté à « Mairie de Decazeville » pour mieux situer la commune et mettre également le département en valeur.

Avec près de trente ans d’existence, on peut bien sûr comprendre une certaine envie de remplacer ce visuel.

Decazeville - Nouveau logo.jpgMais qu’ont voulu transmettre les élus en charge de la communication de la Ville avec ce nouveau visuel ?

Pourquoi d’abord avoir recours au blason de la commune :

Rappelons d’abord ce que signifie ce blason.

« De gueules à deux hauts fourneaux d’or, accouplés, les récupérateurs au centre, leur tuyauterie de sinople, accompagnés en pointe d’une foi d'argent parée d'or, au chef d’argent chargé de trois lampes anciennes de mineur de sable allumées de gueules. »

C’est donc le passé historique métallurgique et minier de la commune qu’ont voulu mettre en valeur les stratèges en communication municipaux. Le retour d’un blason sur les documents municipaux sonne aussi très vieille France. Pas sûr que cela parle aux Decazevillois plus jeunes.

Que penser également de la police d’écriture de « Decazeville » sur ce nouveau visuel ?

En général, les polices de caractères imitant l’écriture manuelle soulignent certes des valeurs humaines et créatives, mais elles sont très difficiles à déchiffrer. Des caractères fins, fragiles, en spirales sont souvent difficiles à reproduire dans des petites dimensions et seront sûrement invisibles pour les lecteurs. C'est également une police imitant l'écriture manuelle assez désuète qui renvoie à l'écriture réalisée par les plumes "Sergent-Major" de notre enfance. Pas sûr là aussi que les plus jeunes s'en souviennent et pas sûr non plus que cela montre une ville et un territoire tournés vers l'avenir et vers la modernité.

On note aussi la disparition de l'indication du département. Peut-être nos stratèges communaux pensent que le nom de la ville se suffit à lui même et que le rajout de "Aveyron" porte peut-être préjudice à la renommée de la ville ?

A changer la communication visuelle de la commune, peut-être aurait-il mieux valu consulter des professionnels pour proposer ensuite plusieurs modèles aux votes des élus et pourquoi pas des habitants.

Malheureusement, c’est trop tard car ce nouveau visuel est déjà sur tous les véhicules et sur les supports numériques de la Ville... et sûrement pour quelques temps. Dommage.

Photos : Mairie de Decazeville

30/09/2018

Tour Cabrol, PADD, désengagement de l’Etat…, un conseil municipal marathon

viviez vu ed gabriac.jpg
Je ne vais bien sûr pas faire un compte rendu intégral de ce conseil municipal marathon qui a duré presque quatre heures. Je vais juste développer quelques points importants où je suis parfois intervenu.
 

Un PADD où on ne veut pas la participation des habitants :

Pourquoi d'ailleurs avoir un débat sur le PADD (Programme d'Aménagement et de Développement Durable) lors de ce conseil municipal alors qu’il a déjà été voté en conseil communautaire ? C’est dire si l’avis des conseillers municipaux semble important pour la communauté de communes qui pilote ce PLUi. C'est avant de le voter en conseil communautaire que ce débat aurait du avoir lieu.

D'ailleurs, pour ceux qui ne sont pas dans le premier cercle (et ils étaient parfois peu nombreux), l’élaboration de ce PLUi (Plan Local d'Urbanisme Intercommunal) avance à marche forcée. Pourquoi ?

Quant à la participation de la population demandée pour ce genre de de document prescripteur en matière d'urbanisme et au respect de son avis, on attend toujours !

Lors de la réunion publique du 25 avril à Firmi sur le PADD, il avait été promis à l’assistance un compte-rendu qui serait visible sur le site de la communauté de communes où toutes les prises de paroles auraient été rapportées. Je n’en ai pas trouvé.

A considérer l’article de presse relatant cette réunion ou le document qui nous a été remis pour ce conseil municipal comme un compte-rendu de cette réunion, les diverses interventions émises le 25 avril ne sont pas notées et surtout ne sont pas prises en compte.

Vous ne prévoyez pas, me semble-t-il, de consultation du public pour la troisième phase, celle du zonage. C’est bien sûr regrettable, d’autant plus que vous savez très qu’il est très difficile de modifier quoi que se soit au moment de l’enquête publique.  Je pense donc qu’il serait souhaitable de mettre les documents de zonage à la disposition du public dans les mairies et d’organiser éventuellement une réunion publique, pourquoi pas à Viviez d'ailleurs.

SOLENA, un projet pratiquement à l’opposé de tous les axes de ce PADD :

Les principales remarques présentées le 25 avril à Firmi, tout comme à la réunion publique sur le diagnostic du 13 février à Livinhac, consistaient à démontrer l’incompatibilité du PADD avec le projet Solena ou l’inverse, l’incompatibilité du projet Solena avec le PADD, ce qui revient au même.

Le tour de passe-passe consistant à modifier d’urgence les PLU de Viviez et d’Aubin afin de pouvoir entrer éventuellement ces modifications d’office dans le PLUi, serait honteux. Vouloir transformer 120 ha de zone Nx en zone Ux alors que l’on demande justement aux collectivités de ne pas toucher aux zones naturelles et agricoles serait incompréhensible. D’autant plus que M. le maire de Viviez avait promis en 2009 de ne pas y toucher.

Si l’on regarde en détail ce PADD, on s’aperçoit que le projet Solena va à l’encontre de pratiquement tous ses axes :

  • Relever le défi démographique et affirmer le rôle structurant des centres : pensez-vous réellement que ce projet va attirer de nouveaux habitants ? Il va plutôt faire fuir des habitants actuels sans en attirer de nouveaux, notamment à Viviez mais aussi dans les communes urbaines.
  • Prendre en compte le facteur risque : pensez-vous qu’installer une usine du secteur des déchets, classé troisième secteur accidentogène en France, à 300 mètres des premières maisons de Viviez-Bourg et à 200 mètres d’une usine classée Seveso ne va pas aggraver l’exposition de la population aux risques ? Sans parler des odeurs, des bruits, des poussières, des camions, de la pollution de l’air déjà importante à Viviez comme le relevait ATMO-Oramip avant que l’on supprime les stations de mesure de la qualité de l’Air. J’avais d’ailleurs signalé dans un mail à la communauté de communes ce problème lors du diagnostic de l’Etat Initial de l’Environnement du PLUi. Aucun document de ce PLUi n'en fait état ! Comme j’avais signalé les conséquences néfastes pour la santé des riverains des envols de poussières toxiques du crassier de Dunet, malheureusement toujours non confiné. Je rappelle que le conseil municipal de Decazeville du 16 juillet 2008 (mais aussi celui de Viviez) avait émis à juste titre de fortes réserves concernant ce crassier lors de l’enquête publique sur la « dépollution » des terrains d’Umicore. Depuis, rien n'a bougé. Pas un mot d’ailleurs dans ce PADD sur les risques sanitaires clairement identifiés sur ce territoire.
  • Quand au risque climatique, il n’en est nullement question dans ce PADD. C’est pourtant le risque le plus important auquel nous sommes confrontés actuellement. « Le monde a deux ans pour agir contre le changement climatique, sinon il affrontera des conséquences désastreuses ». Cette phrase n’est pas d’un dangereux écologiste, mais d’Antonio Guterres, secrétaire général à l’ONU, prononcée la semaine passée. Pas vingt ans, ni dix, deux ans seulement pour agir. Visiblement, ce PADD s’en moque complètement.
  • Changer l’image du territoire :Pensez-vous sincèrement que le projet Solena va contribuer à changer l’image de notre territoire ? Bien sûr que non ! Il va l’enfoncer un peu plus dans une image de territoire pollué et invivable.
  • Poursuivre la reconversion des sites industriels participant au rayonnement du territoire (on a visiblement pas peur du ridicule avec des grandes envolées) : Pensez-vous sincèrement que cette industrie des déchets pratiquement en centre-ville et à proximité d’un axe routier fréquenté va participer au rayonnement du territoire ? Bien sûr que non ! Elle va contribuer à éloigner des créateurs d’activités intéressantes et réellement créatrices d’emplois.
  • Pensez vous aussi que ce projet va contribuer au développement des activités touristiques comme le préconise le PADD ? Bien sûr que non ! En arrivant à Viviez, les touristes ne penseront qu’à une chose : fuir ce secteur !
  • Préserver les réservoirs de biodiversité et les corridors écologiques, valoriser les paysages locaux : Pensez-vous que le projet Solena va contribuer à ce rôle ? Bien au contraire ! On assiste depuis quelques années à un retour de la faune et la flore sur les secteurs de Dunet, de l’Igue du Mas et de Cérons avec des espèces remarquables. Une partie de l’Igue du Mas est d’ailleurs classée en ZNIEFF et un corridor écologique y passe au sud. L’installation d’une décharge va à l’encontre de la biodiversité de ce secteur et de ce corridor écologique ?
  • Inscrire la reconversion industrielle dans la transition énergétique : Pensez-vous que Solena est la bonne solution pour répondre à ce domaine ? Bien sûr que non ! Il serait préférable d’installer par exemple à Dunet et même à Cérons une centrale photovoltaïque qui serait de plus facilement raccordable au poste de Godin. 

Comme vous le voyez, le projet Solena va pratiquement à l’opposé de tous axes défendus par ce PADD qui est pourtant loin d’être audacieux.

Solena, c’est de plus un projet du siècle dernier pour traiter les déchets qui ne servira qu’à engraisser une entreprise privée sur le dos des contribuables aveyronnais.

Quand allez vous stopper ce projet néfaste pour notre territoire ?

Je dois signaler que la population est très en colère contre ce projet, et ce n’est malheureusement pas le seul motif de mécontentement sur le Bassin. Il ne faudra pas s’étonner si elle démontre plus bruyamment cette colère, comme il ne faudra pas s’étonner des réactions des associations contre toutes les enquêtes publiques et les décisions qui se préparent, que ce soit pour les modifications de PLU, l’annexion d’un chemin de l’Igue du Mas ou du projet SOLENA en lui même. Vu le déroulement peu démocratique de l’élaboration de ce PLUi, il ne faudra pas non plus s’étonner de le voir attaqué au Tribunal Administratif si la communauté de communes s’entêtait à ne pas vouloir tenir compte de l’avis de la population.

Il ne s’agit bien sûr pas d’une « déclaration de guerre » comme j’ai pu l’entendre dire récemment. Si « guerre » il y a, elle a été déclaré par certains élus départementaux, communaux et communautaires qui complotent depuis des années avec les industriels pour pouvoir installer ce projet à Viviez et Aubin, au mépris de la population.

 

police municipale -kangoo-pm.jpg

Convention de coordination police municipale et force de sécurité de l’Etat

A travers cette convention et d’une autre délibération contenue dans un point suivant de l’ordre du jour de ce conseil municipal (voisin délateur), on s’aperçoit malheureusement du désengagement réel et continu de l’Etat dans le domaine de la sécurité publique. Faute de personnel de force de sécurité suffisant qu’il se refuse d’augmenter, l’Etat rejette aux communes et aux citoyens des fonctions et des rôles qui ne sont ne sont pas les leurs et qui posent de plus des problèmes éthiques.

Concernant cette convention, une phrase me gène dans l’article 4. « En cas de constatation de crime et délit flagrant, tels que définis dans l’article 53 du code de la procédure pénale, punis d’une peine d’emprisonnement, les agents de la police municipale interpellent l’auteur,rendent compte à l’officier de police judiciaire de permanence du commissariat de police et se conforment aux instructions. »

Ça ne me semble pas normal que la police municipale puisse interpeller les auteurs de crimes. Pour moi, c’est le rôle de la police nationale, uniquement. Que la police municipale ait un rôle de prévention et d’information dans ce domaine en faisant de l’ilotage dans les rues de la ville pour assurer notamment ses missions de surveillance de la circulation, du stationnement, de la propreté, de la salubrité et de la tranquillité publique, bien sûr.

Qu’elle travaille de concert avec la police nationale, bien sûr.

Mais elle ne peut pas appréhender des auteurs de crimes graves. Les agents municipaux se mettent en danger. La police municipale doit se limiter aux contraventions, éventuellement aux délits mineurs.

On sait très bien où l’on veut nous mener. Après le déploiement de caméras de surveillance aussi onéreuses en investissement et fonctionnement qu'elles sont inutiles, l’étape suivante, c’est l’armement de la police municipale, et j’y suis opposé car armer les agents municipaux, c’est les mettre en danger.

Ce qu’il faut au contraire, c’est augmenter fortement les forces de sécurité de l’Etat sur le terrain, pas que dans les grandes agglomérations, pour pouvoir assurer la tranquillité qu’est en droit d’attendre chaque citoyen de notre pays où qu’il se trouve. Si on ne fait pas cela rapidement, on ment à la population et on continuera à faire le lit de l’extrême droite.

Christian Teyssèdre - Il faut plus de policiers nationaux à Rodez.jpg

Pour défendre la sécurité de chacun, je m’abstiendrai donc contre cette convention qui pénalise de plus financièrement les communes en leur donnant des rôles supplémentaires sans leur donner réellement les moyens de les assurer.

 Je ne suis pas le seul à demander plus de policiers nationaux. Le maire de Rodez fait de même dans Centre-Presse du 2 octobre 2018. Il a sûrement plus de chance que moi d'être entendu puisque le ministre de l'Intérieur vient à Rodez jeudi pour assister aux obsèques de Daniel Filoé, directeur général adjoint à la mairie de Rodez en charge de la sécurité assassiné en pleine rue.

Participation au label « ville active et sportive »

1187570343.2.jpgConcernant la promotion des activités physiques accessibles au plus grand nombre, vous n’êtes malheureusement pas les mieux placés

Je vais d’ailleurs en profiter pour répondre en même temps au point 21 de ce conseil municipal qui traite des rues Lassale et Miramont. Cela fera gagner du temps. 

Vous faites partie des collectivités en France les moins favorables aux cyclistes, qui pratiquent pourtant une activité physique, de plus bonne pour la santé.

En 4 ans, vous n’avez rien fait pour le vélo à Decazeville. Pire, vous interdisez sans raison valable des aménagements qui rendraient service aux cyclistes dans leurs déplacements quotidiens sans pénaliser les autres modes de mobilité. Le Plan Vélo annoncé par le Gouvernement la semaine passée renforce encore plus les dispositions pour faciliter la circulation des cyclistes en ville. Ce plan Vélo comporte d’ailleurs un volet pour développer l’activité physique pour la santé en lien avec les ministères des Sports et celui des Solidarités et de la Santé.

Mais de plus, vous réalisez des aménagements de voirie défavorables aux cyclistes, qui sont en contradiction avec la loi LAURE

C’est le cas pour les travaux des rues Lassale et Miramont où une bande cyclable était prévue dans le sens de la montée dans le Schéma modes Doux réalisé par la communauté de communes Decazeville-Aubin en 2010 (J’avais déjà évoqué ce problème dans une note précédente). Vu la largeur de ces rues, le bureau d’étude de l’époque avait jugé que c’était facilement réalisable, surtout quand on voit maintenant à certains endroits la largeur des trottoirs où il ne passe que peu de monde. Et ne me dites pas que c’est le département qui vous a imposé cet aménagement car c’est le maire qui est responsable de la voirie et de son règlement en agglomération.

Il y a donc chez vous une volonté délibérée de pénaliser les cyclistes dans leurs déplacements quotidiens sur la ville et donc de ne pas favoriser pleinement l’activité physique à Decazeville.

Je soupçonne que ce label est plutôt destiné à favoriser l’obtention de quelques subventions pour des équipements. Mais avec la politique cyclable que vous appliquez, cela risque d’être difficile.

 

Lutte contre la délinquance – Dispositif de participation citoyenne

decazeville,decazeville-aubin,tourcabrol,ruecayradeVoilà donc le deuxième volet du désengagement de l’Etat dans le volet sécurité.

Comme l’Etat ne veut plus embaucher de nouvelles forces de sécurité, il favorise l’installation de caméra de surveillance dont l’entretien et l’exploitation est à la charge des communes et veut faire maintenant travailler gratuitement les citoyens dans un dispositif qu’on appelle pompeuse « participation citoyenne ».

Cette pratique de « voisin vigilant » est particulièrement détestable et rappelle des pratiques honteuses de notre histoire. On devrait plutôt l’appeler « voisin délateur ».

C’est la mise en place d’un système organisé de délation destiné à instrumentaliser le sentiment d’insécurité de nos contemporains

Ce n’est pas le rôle de chaque individu de se substituer, sans formation ni travail de réflexion et déontologique, aux forces de l’ordre.

Je souscris aux déclarations de la LDH sur ce sujet : « Garantir la sécurité des personnes et des biens est une mission de l’État et confier ce rôle aux citoyens n’est qu’une supercherie destinée à dissimuler ses carences et son désengagement dans son rôle régalien de sécurité publique.

Les forces de l’ordre républicaines et une Justice avec des moyens enfin amplifiés sont la seule réponse à l’insécurité ; des « milices citoyennes » ne peuvent se substituer à une police de proximité et à un travail de prévention et de suivi efficace ».

 

BUDGET VILLE - DM 3

« La décision de lancer la rénovation de la piscine municipale nécessite un maître d’œuvre. Des études complémentaires sont également nécessaires. Le montant prévu est de 40 000 €. »

Les travaux de la piscine municipale se montent d’après le point 16 de ce conseil municipal à 700 000 €. On peut estimer la maîtrise d’œuvre pour ce genre de travaux entre 10 et 13% du montant des travaux soit entre 70 000 € et 91 000 € s’il n’y a pas de dépassement de budget. En out cas, loin des 40 000 € proposés dans cette DM.

Concernant l’application des règles de publicité, y-a-t-il eu un avis d’appel à la concurrence pour le choix de ce maitre d’œuvre dans un journal habilité à  recevoir des annonces légales ou au BOAMP ?

C’est obligatoire pour un marché d’un montant estimé supérieur à 90 000 euros et même fortement recommandé pour les marchés inférieurs.

Il m’a été fait la réponse que non, il n’y a pas eu d’avis d’appel à la concurrence.

Nous verrons par la suite si cette décision n’engendre pas de contestation.

 

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Piscine municipale :

Lors du dernier conseil municipal (que nous avons approuvé en début de cette séance), j’avais posé cette question : Quand allez-nous nous présenter un plan de financement sincère et réaliste afin de pouvoir réaliser les travaux avant la réouverture de la piscine en 2019 ? A la lecture de ce nouveau plan de financement, le troisième, ce n’est malheureusement pas encore pour cette fois ci.

Plan financement -250918.jpg

J’ai bien compris que ce plan de financement est présenté pour solliciter la subvention DETR, mais il doit être réaliste et sincère.

Et il y a à minima un problème pour la subvention de la Région. La somme de 230 000 € n’est pas possible selon les critères de la Région.

Depuis 2015, les critères relatifs aux financements de la Région pour les équipements sportifs étaient très clairs. Les bénéficiaires devaient être des « EPCI* à fiscalité propre », c’est à dire la communauté de communes pour notre territoire. Mais il était également précisé que « dans l’hypothèse d’une maîtrise d’ouvrage communale pour des raisons dûment justifiées, l’aide de la Région est conditionnée à l’apport d’un fonds de concours communautaire au moins équivalent à l’aide de la Région ».

Dans votre plan de financement, l’aide la Région est de 230 000 € et celle de Decazeville Communauté de 20 000 €. Soit 11 fois moins. Ce n’est donc pas possible.

D’autres critères de la Région ne sont d’ailleurs pas plus respectés. Il faut que l’aide de la Région n’excède pas la part d’autofinancement du projet. Ce qui n’est aussi pas le cas puisque l'aide de la Région est très supérieure à la part d'autofinancement (230 000 € de la Région pour 149 000 € d'autofinancement).

Je sais qu’il y a parfois des négociations pour ces aides, mais elles se font à la marge, pas pour décupler l’aide.

Je pense d’ailleurs que vous avez déjà une petite idée de la subvention régionale pour ce projet. Et on est loin de 230 000 € portés sur ce plan de financement, mais tout de même au dessus des critères.

Concernant le financement du CNDS, le fait d’être maintenant en ZRR (Zone de Revitalisation Rurale) garantit un peu plus cette participation puisque le CNDS a décidé pour 2018 de cibler ses aides vers les territoires ruraux en difficulté, notamment ceux inscrits dans les ZRR. Cette aide peut même atteindre maintenant 20 % du montant subventionnable tout en restant cumulable avec d’autres aides comme celles accordées au titre de la dotation d’équipement des territoires ruraux (DETR). C’est le moment de faire agir vos connaissances dans les structures nationales de la natation.

Je note que la part d’autofinancement dans ce projet est minime (149 000 €), surtout si l’on tient compte des économies que vous avez réalisé cette année en n’ouvrant pas la piscine (le coût de fonctionnement annuel se situe entre 80 000 € et 100 000 €).

Il est donc hors de question que je vote cette fois ci ce plan de financement qui n’est absolument pas réaliste et sincère. Il serait peut-être temps de présenter un plan de financement concret si nous voulons la réouverture de la piscine pour 2019.

 

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Démolir la Tour Cabrol ? :

C’est un dossier complètement à charge qui a été présenté mardi soir en conseil municipal concernant la Tour Cabrol. A l’issue de la lecture d’une courte fiche et des explications du maire, il était difficile de voter contre la démolition de cette tour. Ce point n’était de plus pas inscrit à l’ordre du jour et a été rajouté le soir même. La minorité du conseil municipal n’avait pas eu accès à la présentation du projet du Crédit Agricole alors que la majorité le connaissait bien puisque la demande du Crédit Agricole date du 6 juin. Ce point a été de plus présenté au bout d’un conseil municipal marathon de presque 4 heures.

Tout cela est bien sûr inacceptable ! Les conseillers municipaux ont été abusés. On ne peut pas décider de l’avenir d’un tel bâtiment et des conséquences financières de cette décision en un quart d’heure, sans éléments complets, et à la fin d’un interminable conseil municipal.

Il est donc souhaitable que cette délibération soit annulée par le prochain conseil municipal, le plus tôt possible.

Si la majorité souhaite le remettre à l’ordre du jour, il est indispensable de fournir aux conseillers municipaux dans les temps impartis un dossier complet comportant à minima un descriptif historique et technique de l’immeuble, un bilan complet des coûts de fonctionnement des dernières années et de son entretien, des devis précis pour la rénovation de cet immeuble (qui sont soi-disant « exorbitants »), et des devis détaillés pour la déconstruction de cet immeuble. Tous ces éléments permettront aux conseillers municipaux de pourvoir choisir en toute connaissance de cause l’avenir de ce bâtiment important du patrimoine historique et du paysage de notre ville.

Cette tour construite de 1972 à 1975, est de style architectural « brutaliste », mouvement initié par Le Corbusier dont plusieurs réalisations sont maintenant classées aux monuments historiques en France et dans le monde.

Nous ne pouvons bien sûr pas tout conserver, mais il me semble que nous avons assez démoli de bâtiments emblématiques de notre ville. On ne peut pas demander le label « Villes et Pays d’Art et d’Histoire » et continuer en même temps de saccager notre patrimoine historique restant.

Je dois rajouter que le projet prévu par le Crédit Agricole pour s'accaparer seul cet espace, est une catastrophe, tant d'un point de vue architectural que d'intégration dans le paysage urbain de la place Cabrol et la rue Cayrade.

Ne dramatisons tout de même pas. Mardi soir ce n’était qu’une décision de principe qui était demandée aux élus. Si cette décision n’était pas annulée, la suite logique serait le vote d’un budget pour cette démolition. Et là, ce sera une autre histoire. En espérant simplement qu’on leur donnera toutes les données pour faire ce choix… pas comme mardi dernier.

Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir

-1, 2, 4, 5, 6 et 8 : jlc : licence Creative Commons

- 3 : Centre-Presse

- 7 : Plan de financement - Ville de Decazeville

 

27/07/2018

Les cyclistes une fois de plus « oubliés » à Decazeville

Lassale-Montagne4-web.jpg

Les travaux de voirie des rues Lassale et Miramont sur la RD 221 sont en cours de réalisation.

A l’examen de la pose des bordures de trottoirs, il semblerait que rien ne soit prévu pour la circulation des cyclistes dans cette rue en forte pente afin d’éviter qu’ils gênent la circulation dans le sens de la montée ou qu’ils soient percutés par l’arrière par des véhicules motorisés.

Le profil et la largeur de ces rues permettaient pourtant de réaliser une bande cyclable dans le sens de la montée sans toucher au stationnement, en gardant des trottoirs suffisamment larges et en sécurisant les sorties des rues de la Montagne, de l’Egalité, Emma Calvé et route de Vialarels.

rue lassale modes actifs.jpg

C’était d’ailleurs une préconisation du Schéma Modes Doux adopté par la Communauté de Communes du Bassin Decazeville-Aubin le 22 juin 2010, préconisation que j’ai maintes fois répété lors de commissions urbanisme ou travaux, en conseil municipal, ou sur ce blog.

De plus, l’article L228-2 du Code de l’environnement précise : « A l’occasion des réalisations ou des rénovations des voies urbaines, à l’exception des autoroutes et voies rapides, doivent être mis au point des itinéraires cyclables pourvus d’aménagements sous forme de pistes, marquages au sol ou couloirs indépendants, en fonction des besoins et contraintes de la circulation. L’aménagement de ces itinéraires cyclables doit tenir compte des orientations du plan de déplacements urbains, lorsqu’il existe. »

Des aménagements cyclables auraient donc du être prévus dans la rénovation de ces deux rues.

J’ai bien sûr alerté l’association aveyronnaise Cyclo-Motivés 12 qui a pris le relais de l’Association pour la Défense et la Sécurité des Cyclistes en Aveyron.

La politique de découragement de l’usage du vélo se poursuit à Decazeville. C’est surement ça le « souffle nouveau » que voulait la majorité municipale. Le souffle des années Pompidou : tout pour la bagnole. Ils ont seulement quarante ans de retard !

ademe117-cover.jpgPendant que l'ADEME, dans le dossier du dernier numéro de son magazine sur l'adaptation au réchauffement climatique, met en avant les déplacements cyclables, Decazeville s'entête à interdire les cyclistes de ses rues.

 

Photos (cliquez sur les photos pour les agrandir) :

1 - jlc - Licence Creative Commons

2 - Schéma Modes Doux - Communauté de Communes du Bassin Decazeville-Aubin

3 - ADEME - Le Mag 117

27/06/2018

Decazeville - Une installation photovoltaïque déjà amortie

ombrière-photovoltaïque - cuisine centrale.jpg

Lors de la construction de la cuisine centrale de Decazeville en 2010, des capteurs solaires thermiques pour chauffer l’eau ainsi qu’une ombrière photovoltaïque avaient été installés à l’avant du bâtiment, côté sud.

L’installation photovoltaïque a rapporté 5 430 € en 2016 à la commune soit un peu plus du quart du coût de la consommation d’électricité de la cuisine centrale.

Cet équipement photovoltaïque avait coûté 51 000 € financé à 25% par l’ADEME et la Région, soit un reste à financer pour la commune de 38 250 €.

Avec une recette annuelle de 5400 € environ, le retour sur investissement a donc été de 7 ans. Cet équipement photovoltaïque installé en 2010 est donc amorti et les recettes futures seront tout bénéfice.

 

Vous comprenez que je sois en colère lorsque je vois que la communauté de communes a laissé la construction du parc photovoltaïque de La Découverte à une entreprise privée qui va s’engraisser sur notre dos alors que l’on aurait pu la réaliser ensemble, collectivités et citoyens du Bassin, à travers une SEM ou une SCIC, et que cette réalisation aurait été sûrement mieux réalisée au regard des coupes d’arbres et de son emprise sur les chemins notamment.

L'article de Centre-Presse du 16 octobre 2010 consacré à cette installation

La cuisine centrale tourne à présent à plein régime -161010.jpg

Photo du haut : jlc - Licence Creative Commons - Cliquez dessus pour agrandir

21/06/2018

Decazeville – Le maire veut financer les travaux de la piscine… avec une collecte de dons

Piscine DKZ -310318-2-web - copie.jpg

Vous avez ci-dessous, le texte de mon intervention d’hier soir en conseil municipal au nom de la minorité municipale concernant le lancement d’une campagne de financement participatif pour la rénovation de la piscine municipale.

« Concernant ce point sur la piscine, j’ai bien peur que cette opération de financement participatif soit une fois de plus qu’une mauvaise opération de communication pour essayer de faire oublier votre naufrage dans ce dossier. Car oui, il s’agit bien d’un naufrage.

Tout le monde savait en 2014 qu’il fallait entreprendre rapidement de lourds travaux pour remettre la piscine en état, notamment assurer en priorité son étanchéité et stopper les fuites d’eau. Non pas qu’elle n’ait pas été entretenue les dizaines d’années précédentes, mais il arrive un moment avec un équipement ancien, où il faut envisager une réhabilitation conséquente. C’est ce qu’on fait avant nous Aubin, Capdenac, Bagnac… et que va essayer de faire la ville de Millau qui semble empêtrée elle aussi dans son financement.

Piscine - Réussir Decazeville.jpgLa liste dans laquelle nous nous présentions lors des dernières élections municipales s’était d’ailleurs engagée à en faire une priorité. Notre document de campagne en atteste.

Cela n’a visiblement pas été la priorité de votre action depuis 2014. Il a fallu attendre quatre ans pour que vous preniez en catastrophe le dossier en main. Mais malheureusement un peu tard et maladroitement, puisque les plans de financement que nous avons voté lors des conseil municipaux du 12 avril et du 21 juin étaient entachés de graves erreurs. La participation concernant notamment la Région Occitanie ne correspondaient pas du tout aux critères nécessaires pour obtenir des soutiens dans les deux délibérations. Le résultat est la fermeture de la piscine municipale cette saison, fermeture que vous essayez de faire porter sur les municipalités vous ayant précédées, alors qu’elle est uniquement le fruit de votre mauvaise gestion de cet équipement en retardant chaque année les travaux indispensables et en établissant des plans de financement imaginaires. Cela a également été le cas pour le musée Vetter avec des travaux programmés et budgétisés en 2014, travaux que vous n’avez jamais réalisés, accélérant de fait la dégradation de la toiture et la fermeture en catastrophe de ce musée en février 2017.

PISCINE - Marty, Dalmon, Bernard... - Salon des Maires.jpgJe ne vais pas épiloguer longuement sur l’opération d’enfumage que vous avez organisé lors du Congrès des Maires en novembre 2017 en posant sur les pages internet et Facebook de la Ville avec Bernard Dalmon, trésorier de la Fédération Française de Natation et le nageur Alain Bernard, et où vous avez déclaré avoir évoqué avec eux le dossier de la piscine de Decazeville. On en voit le résultat puisque vous en êtes à organiser une opération de collecte pour financer cette rénovation !

Concernant justement cette opération de crowdfunding pour aider au financement des travaux de réhabilitation de la piscine, les bras m’en tombent.

Non pas que je ne suis pas favorable à ce mode de financement qui me semble intéressant, notamment pour des projets citoyens ou coopératifs. Il m’arrive régulièrement de participer à de tels financements participatifs, avec ou sans compensation.

Mais la solution de financement participatif que vous proposez à travers la plateforme Collecticity, outre qu’elle démontre un constat d’échec de votre part, n’est pas du tout appropriée pour de gros projets d’une collectivité.

Je suis allé sur le site internet de cette plateforme et les projets proposés par les collectivités sont pour beaucoup des projets modestes. La grande majorité est en dessous de 20 000 € et beaucoup en dessous de 10 000 €. A regarder le niveau de participation, je ne sens pas un engouement des gens à participer à ce genre de financement pour des collectivités.

Une commune n’étant pas une association, une œuvre, une fondation ou un organisme permettant d’obtenir un rescrit fiscal, il faut savoir que les donateurs ne bénéficieront pas d’un abattement fiscal.

Ce que vous proposez en fait à travers cette opération de crowdfunding, c’est un impôt local volontaire. Je ne suis pas sûr que les Decazevillois se ruent en masse pour participer.

Nous vous posons donc la vraie question concernant l’avenir de cet équipement : quand allez vous vous occuper sérieusement de ce dossier ? Quand allez-vous nous présenter un plan de financement réaliste et sincère afin de réaliser les travaux avant la réouverture de la piscine pour l’été 2019 ? »

 

Cette intervention a été continuellement commentée à haute voix par certains membres de la majorité. Ce qui ne m’a pas empêché de poursuivre.

Un débat s’est déroulé à la suite concernant les travaux réalisés sur cette piscine avant leur arrivée en 2014. La majorité oublie que cela fait maintenant plus de quatre ans qu'elle dirige la mairie. J’avais bien sûr préparé cette remarque (voir une note précédente). Ce sont près de 700 000 euros qui ont été investis sur cette piscine de 2001 à 2013 concernant des travaux de filtration, de chauffage, de régulation, de revêtements, d’assainissement, d’aménagement de plages et d’abords, d’équipements divers… hors gros travaux réalisés en régie (car dans ces années là, nous avions plus de personnel avec des spécialisations : maçons, menuisiers, plombiers, serruriers...) et bien sûr hors petit entretien courant et fournitures d’eau, de gaz, d’électricité, de produits divers, de peronnel…

Concernant les investissements sur la piscine après 2014, les comptes administratifs opaques ne permettent pas de voir des investissements particuliers pour ce poste et il ne me semble pas avoir vu passer en conseil municipal ou en commission des travaux des investissements importants depuis 2014, si ce n’est l’entretien et le fonctionnement courant de cette piscine : eau, énergies, produits, petits travaux d’entretien, achat de petit matériel de plage et autres, personnel…

 

Le débat s’est ensuite orienté sur la possibilité pour les particuliers de bénéficier d’une réduction d’impôts en participant à ce financement participatif.

L’article 200 du Code des Impôts ne cite pas les collectivités comme structures pouvant bénéficier de réduction ou crédit d’impôt au titre des dons faits par des particuliers.

Les collectivités ont toujours la possibilité de faire cette collecte par l’intermédiaire d’une fondation ou un autre organisme. Nous l’avions d’ailleurs déjà fait avec la Fondation de France pour financer la restauration du mausolée Cabrol.

Quoi qu’il en soit, cette réduction d’impôt ne toucherait finalement pas beaucoup de Decazevillois puisque seulement 39,10 % des foyers de Decazeville étaient assujettis à l’impôt sur le revenu en 2015 (Insee au 19 juin 2018)

C’était donc bien une opération de communication de plus à laquelle nous avons assisté hier soir et nous attendons avec impatience la présentation en conseil municipal d’un vrai budget pour les travaux de cette piscine.

Addendum du 22 juin 2018 :

La presse quotidienne régionale fait état de cette discussion en conseil municipal :

Piscine-cp-220618.jpg

Pour noyer le poisson, le maire mélange allègrement budget de fonctionnement et budget d'investissement. Oui le fonctionnement est d'environ 100 000 euros par an et cela depuis toujours. Mais les municipalités précédentes ont engagé en moyenne 55 000 euros par an en investissement chaque année de 2001 à 2013. Depuis 2014, il n'y a pratiquement pas eu d'investissement, d'où la dégradation de la piscine.

 Addendum du 28 juin 2018 :

France Bleue a consacré un article sur son site

France 3 y a également consacré un article

Frédéric Bourgade, correspondant de Radio France à Toulouse s'est intéressé à ce problème et France Inter en a fait mention dans ses infos de 7 h ce matin.

 

Photos :

1 - jlc

2 - Réussir Decazeville

3 - Capture d'écran de la page Facebook de la ville de Decazeville

11/04/2018

Piscine municipale : un dossier mal géré dès le départ

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La municipalité a donc tenu lundi une conférence de presse pour donner des précisions sur la fermeture de la piscine municipale cet été et pour confirmer une éventuelle réalisation de travaux pour une réouverture en 2019.

La plupart de ces précisions correspondent d’ailleurs à ce que j’annonçais dans ma note du 29 mars et dans celle du 3 avril.

Mais la principale raison de ce fiasco a été volontairement omise.

Ce dossier a tout simplement été très mal géré par l’équipe Marty.

Le plan de financement prévisionnel des travaux de rénovation de la piscine que nous avons voté à l’UNANIMITÉ le 12 avril 2017 comportait une participation de la Région de 390 000 euros à ce projet. Or une telle participation de la Région pour ce plan de financement était impossible pour plusieurs raisons.

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Depuis 2015, les critères relatifs aux financements de la Région pour les équipements sportifs étaient très clairs. Les bénéficiaires devaient être des « EPCI* à fiscalité propre », c’est à dire la communauté de communes pour notre territoire. Mais il était également précisé que « dans l’hypothèse d’une maîtrise d’ouvrage communale pour des raisons dûment justifiées, l’aide de la Région est conditionnée à l’apport d’un fonds de concours communautaire au moins équivalent à l’aide de la Région ».

Il était donc très clair que la communauté de commune devait participer à ce financement pour que la commune puisse obtenir des aides de la Région. Or la note et le plan de financement que l’on nous a présenté le 12 avril 2017 n’évoquaient aucune participation de la communauté de commune à ce projet soit directement en portant le projet, soit par un fonds de concours.

D’autres critères de la Région n’étaient d’ailleurs pas plus respectés. Il aurait fallu que l’aide de la Région n’excède pas la part d’autofinancement du projet. Ce qui n’était pas le cas puisque l'aide de la Région était très supérieure à la part d'autofinancement (390 000 € de la Région pour 135 265,50 d'autofinancement). De plus, l’aide régionale pour les bassins découverts était plafonnée à 300 000 euros alors que selon ce plan de financement elle était de 390 000 euros.

Ce plan de financement présenté et voté le 12 avril 2017 ne pouvait donc qu’échouer. L’équipe Marty n’a visiblement pas pris de garanties suffisantes pour présenter un tel plan de financement.

Mais depuis, l’équipe Marty a tout de même eu une année pour rattraper ces erreurs et présenter un nouveau plan de financement. Pourquoi ne l’a-t-elle fait ? Gagner du temps ? Économiser ?

Les travaux ont donc été retardés alors qu'ils étaient déjà urgents et durant ce temps, l’état de la piscine s’est encore plus dégradé au point d’envisager sa fermeture cet été.

Concernant l’entretien de la piscine les années précédentes, j’ai déjà apporté des précisions dans la note du 3 avril.

La rénovation de la piscine était une priorité dans le programme que nous défendions avec " Réussir Decazeville " en 2014.

Piscine - Réussir Decazeville.jpg

Et maintenant…

Je ne crois pas à la construction d'une piscine neuve sur Decazeville comme l'a évoqué M. le maire dans la presse lundi. Du moins, pas dans les prochaines années. A moins d'un miracle budgétaire ou d'aides abondantes.

Il convient donc maintenant de tout faire pour que la piscine de Decazeville rouvre à l’été 2019 et donc il est impératif de réaliser des travaux le plus rapidement possible.

On vient de le voir, la constitution du dossier est primordiale et les négociations avec l’Etat, les collectivités locales et les structures susceptibles de cofinancer ce projet doivent être rapidement relancées. J’espère d’ailleurs que c’est déjà en cours.

Le financement du département est acquis, mais il n’est que de 12 %.

Concernant le financement du CNDS, le fait d’être maintenant en ZRR (Zone de Revitalisation Rurale) garantit un peu plus cette participation puisque le CNDS a décidé pour 2018 de cibler ses aides vers les territoires ruraux en difficulté, notamment ceux inscrits dans les ZRR. Cette aide peut même atteindre maintenant 20 % du montant subventionnable et elle reste cumulable avec d’autres aides comme celles accordées au titre de la dotation d’équipement des territoires ruraux (DETR).

Une demande de DETR serait également souhaitable.

Les critères des aides régionales ont évolué depuis le 1er janvier 2018.

Il y a maintenant deux niveaux d’aides :

  • Pour les équipement sportifs d’intérêt territorial
  • Pour les équipement sportifs d’intérêt local

Quel que soit le volet de financement régional possible pour ce projet, l’aide de la Région n’excèdera pas la part d’autofinancement du projet et la part de financement de la Région cumulée à celle des autres cofinanceurs ne pourra dépasser 80 % du coût de l’opération.

Cransac - Réseau de chaleur - financement -ML-101108.jpgA défaut de prise de compétence des équipements sportifs, Decazeville Communauté peut également participer à travers un fonds de concours qui consoliderait peut-être la participation de la Région. La communauté de communes du Bassin Decazeville – Aubin avait déjà eu l’occasion d’accorder un fonds de concours pour la chaufferie de Cransac me semble-t-il.

Ce serait certes un précédent avec la nouvelle communauté de communes, mais pourquoi ne pas envisager plus généralement avec des règles précises la participation de la communauté de communes à des fonds de concours ?

Quoi qu’il en soit, il ne faudra pas trainer dans le montage de ce plan de financement et il est donc nécessaire d’avoir rapidement l’accord de tous les financeurs potentiels pour pouvoir voter un vrai plan de financement en conseil municipal.

Il s’agira ensuite de programmer les travaux afin de pouvoir rouvrir la piscine à l’été 2019.

 

* EPCI : Etablissement Public de Coopération Intercommunale

Photos :

1 - Piscine de Decazeville - jlc - licence Creative Commons

2 - Plan financement

3 - Midi Libre du 10 novembre 2008

03/04/2018

Piscine : des précisions importantes

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A la lecture de l’article de presse du samedi 31 mars, on peut s’apercevoir que ce que j’écrivais dans ma note de jeudi concernant l’intervention de M. le maire en conseil municipal du 28 mars sur la possible fermeture de la piscine municipale de Decazeville cet été… et peut-être définitivement, était véridique.

Un seul problème me gène un peu dans cet article, la phrase qui m’est attribuée concernant « la question de savoir si le Bassin a besoin de deux grandes piscines de plein air ». Ce problème a été évoqué par M. le maire lui même lors de son intervention, ce qui laisse bien la possibilité d’une fermeture définitive, tout comme il a évoqué la question de la prise de compétence des bâtiments sportifs par la communauté de communes.

Je reprends ces propos d’autant plus qu’effectivement, je pense également que ces deux questions sont légitimes et ne doivent bien sûr pas être éludées.

Cet article de la presse du samedi 31 mars contredit certains propos et écrits de M. le maire laissant entendre que je diffuserai des « informations non vérifiées et inexactes sur la piscine de Decazeville ».

Je répète que j’avais pris grand soin de noter avec détails les paroles prononcées par M. le maire ce soir là et que je mets un point d’honneur depuis maintenant plus de douze ans que je tiens ce blog à ne rapporter que des faits et paroles que j’ai entendus, lus ou vérifiées... même si cela dérange visiblement parfois.

C’est aussi un dossier que je suis de près depuis des années.

L’erreur de la majorité, pourtant toujours prompte à communiquer, a été de ne pas elle même diffuser cette information donnée par le maire dès la fin du conseil municipal ou le lendemain matin. Peut-être aussi, elle ne souhait pas trop faire de bruit avec cette annonce et elle ne pensait pas qu'elle allait susciter de telles réactions.

 

La majorité lance maintenant une nouvelle polémique, une de plus. Pour elle, cette fermeture pour cet été serait la conséquence du mauvais entretien de la piscine lors des précédents mandats.

D'abord dire que cela fait maintenant quatre ans que la majorité est aux commandes de la Ville et qu'accuser les municipalités précédentes n'est plus vraiment un bon argument.

Il ne faudrait pas que pour cette piscine, la majorité soit en train de refaire le même procès que pour le Musée de géologie où elle accusait les anciennes municipalités de ne pas avoir fait de travaux alors que 82 000 € de travaux étaient programmés sur le budget 2014 pour poser une toiture sur ce musée et que ces travaux n’ont jamais été réalisés. Ce qui a vraisemblablement conduit à aggraver l’état de la dalle de toit jusqu’à l’obligation de fermeture en 2017.

J’ai donc pris un peu de mon temps ce week-end Pascal à revoir les comptes administratifs de la commune depuis 2001. Ce sont près de 700 000 euros qui ont été investis sur cette piscine de 2001 à 2013 concernant des travaux de filtration, de chauffage, de régulation, de revêtements, d’assainissement, d’aménagement de plages et d’abords, d’équipements divers… hors gros travaux réalisés en régie (car dans ces années là, nous avions plus de personnel avec des spécialisations : maçons, menuisiers, plombiers, serruriers...) et bien sûr hors petit entretien courant et fournitures d’eau, de gaz, d’électricité, de produits divers…

Difficile de voir ce qui a été investi depuis 2014 avec l’arrivée de la nouvelle majorité car malheureusement, les comptes administratifs ne détaillent plus les opérations d’investissement ligne par ligne. Mais je ne trouve pas de traces de marchés pour la piscine en 2015, 2016 et 2017 dans la liste des marchés publics éditée chaque année. Ce qui ne veut pas dire que quelques petits travaux n’aient pas été exécutés. Des travaux pour un montant de 37 000 € avaient été par exemple annoncés dans la presse en octobre dernier. Ont-ils été exécutés… ou reportés en attendant le plan global de réhabilitation de cette piscine ?

 

Car oui, nous avions voté à l’UNANIMITÉ un plan de financement ambitieux pour la réfection de la piscine il y a pratiquement un an, lors du conseil municipal du 12 avril 2017. Le coût total avoisinait les 700 000 euros avec des financements extérieurs de près de 80 %.

plan finacement-120417.jpg

Pour présenter un tel plan au conseil municipal, la municipalité avait du avoir quelques garanties des financeurs. Depuis, rien n’a bougé.

On nous explique maintenant qu’il y aurait un problème pour le financement prévu dans la délibération votée le 12 avril 2017, la Région acceptant de financer des projets que si il y a un financement équivalent de la communauté de communes à laquelle est rattachée la commune.

Ce critère existait-il avant la présentation du plan de financement voté au conseil municipal du 12 avril ou est-il apparu depuis, et depuis quand ?

La majorité municipale n'a-t-elle pas trop fait traîner ce dossier ? Cela fait pratiquement un an que nous avons voté ce plan de financement. Ce dossier n’a-t-il pas été mis de côté par les élus, peut-être trop polarisés par les travaux de la rue Cayrade ? Durant ce long temps, sans travaux urgents exécutés, l’état de la piscine s’est vraisemblablement dégradé et on en est au point d’envisager maintenant sa fermeture.

 

Nous en saurons vraisemblablement un peu plus le 9 avril où les élus de la majorité decazevilloise devraient s’exprimer.

La piscine sera-t-elle ouverte cet été ?-CP-310318.jpg

22/03/2018

Il reste beaucoup à faire pour la mobilité cyclable sur le Bassin

Touristes séniors VAE DEcazeville.jpg

La FUB (Fédération Française des Usagers de la Bicyclette) a rendu public il y a quelques jours lors de son 18ème Congrès, les résultats du Baromètre des villes cyclables. Ces résultats sont le fruit de 113 000 réponses à travers toute la France. Seules les villes qui ont envoyé plus de 50 réponses sont analysées dans les résultats de ce Baromètre. Pour l’Aveyron, cela concerne donc Rodez et Villefranche-de-Rouergue.

Avec 25 réponses, Decazeville ne figure pas dans ce Baromètre, mais les réponses à cette enquête concernant Decazeville m'ont été communiquées.

Les points noirs pour Decazeville :

  • la traversée de Decazeville et le franchissement des giratoires sur la RD 840,
  • l’absence d’aménagements cyclables pour circuler en toute sécurité,
  • bas de la rue Cayrade sans double sens cyclable qui oblige à un long détour,
  • pas d’aménagements pour aller d’une commune à l’autre
  • chaussées en très mauvais état 

Parmi les réponses, on peut lire :

  • tout est à faire car on part de zéro
  • il faut que les véhicules respectent les vélos
  • difficultés à circuler et à stationner à vélo
  • prolonger la véloroute vers Capdenac
  • pas de volonté locale,
  • pratique du vélo dangereuse, non sécuritaire et un réseau routier déplorable,
  • réseau de pistes à faire surtout que le Bassin est plat en partie…

On voit donc qu’il y a beaucoup à faire en matière de mobilité à vélo sur Decazeville et le Bassin. Espérons que le Schéma des Modes Actifs que Decazeville Communauté est en train d’étudier prendra en compte ces réflexions et surtout que les communes et Decazeville Communauté mettront rapidement en place des aménagements et des actions afin de rattraper ce retard préjudiciable pour l’attractivité de notre territoire.

Pour illustrer cette note, une photo prise il y a quelques jours à Decazeville

Ces touristes avaient garé leur camping-car à Boisse-Penchot et ils effectuaient une visite du Bassin avec leurs vélos à assistance électrique. Ils ont accepté de poser pour la photo.

Ils effectuaient quelques achats alimentaires à la boulangerie place Wilson. On voit donc l’intérêt de développer le tourisme cyclable sur tout le Bassin urbain et les communes de la Vallée du Lot avec des aménagements judicieux et sécurisés complémentaires de la véloroute de la Vallée du Lot, aménagements qui serviraient également aux déplacements quotidiens de nous tous.

Dans l'immédiat, il serait souhaitable de mieux organiser la cohabitation entre tous les modes de mobilité en apaisant la circulation sur les communes urbaines, notamment Decazeville, afin de protéger les usagers les plus vulnérables : piétons et cyclistes.

Encore merci à tous les répondants locaux de ce Baromètre des villes cyclables.

Il reste également à la ministre des Transports, madame Elisabeth Borne, à obtenir des arbitrages financiers auprès de Bercy qui soient à la hauteur du plan vélo sincère et structuré qu’elle a annoncé lors du Congrès de la FUB.

La presse quotidienne régional a consacré un article à cette note 

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Photo : jlc ©cc

18/02/2018

Decazeville - Conseil municipal - Tout dans la "com"

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Cela semble une tendance depuis quelques mois, la majorité accentue sa "communication" vers l'extérieur. Entendons-nous bien, "communiquer" n'est pas informer. C'est même le contraire. Une "com" outrancière cache souvent l'inaction ou des actions inefficaces. La "com" de la majorité prépare aussi une autre étape : celle des prochaines élections municipales. Car ne nous y trompons pas, la majorité est déjà en campagne. 

Le site officiel et la page Facebook de la ville qui devraient pourtant être réservés à de l’information municipale à destination des citoyens de la ville et de visiteurs intéressés par notre ville, sont devenus au fil des dernières semaines des moyens de communication au service de la majorité municipale, dédiés à la gloire d’un grand homme, son maire, et de son équipe. C'est à minima un problème d'image et de crédibilité pour une ville de 5 600 habitants qui prétend être le centre d'un territoire de 20 000 habitants.

Et on a appris de plus jeudi soir l’organisation en juin d’un colloque qui pour le moins que l'on puisse dire est visiblement "orienté" et de plus onéreux. Retour sur le dernier conseil municipal.

 

Le débat d’orientation budgétaire :

Pas de surprise lors de ce point. La majorité défend son grand principe de réduction de la masse salariale alors que le travail à réaliser pour les Decazevillois reste le même. Bilan : des travaux et services qui ne sont plus totalement assurés, le personnel municipal qui est à bout et de plus en plus d’interventions d’entreprises extérieures.

Decazeville,mairie,conseil municipal,Pour justifier ces mesures, la majorité nous a sorti la rengaine de la baisse des dotations de l’Etat depuis quelques années. Si les dotations directes baissent, j’ai tenu à rappeler que l’Etat nous aidait tout de même beaucoup à travers des dotations à l'investissement, notamment pour la rénovation de bâtiments et de l’éclairage public à travers les aides prévues dans le cadre des TEP CV (Territoires à Energie Positive pour la Croissance Verte). Mais aussi pour d’autres aménagements importants. Concernant par exemple les aménagements prévus dans le cadre du programme AMI et de la rénovation de la rue Cayrade, la part du financement des diverses structures de l’Etat est importante. Le plan de financement que nous avons voté plus tard dans la soirée montre une part de 45 % d’aides de l’Etat (1 636 947 € sur 3 657 052 €). La part communale restant à financer au final n’est que de 31 % sur trois ans. Ce n’est certes qu’un plan de financement et il n’est pas sûr qu’à l’arrivée, ce pourcentage soit atteint. Mais nous n’en serons pas loin.

Sans vouloir défendre à tout prix l’Etat qui organise depuis des années la métropolisation de notre pays en délaissant les zones rurales comme la notre, convenons-en tout de même que toutes ses aides ne baissent pas.

Donc, baisser les dépenses de fonctionnement, notamment celles de personnel municipal, n'est pas justifié et est un choix de la majorité.

 

Un colloque en forme de communication, aux retombées incertaines, qui va coûter cher et dont on connaît par avance le résultat !

L’organisation d’un colloque en juin prochain intitulé : « Rencontre de Decazeville, nos idées sont notre futur » respire bien la vision dogmatique libérale qui anime la majorité. La note qui présentait ce colloque portait d'ailleurs une charge en règle contre ceux qui se sont battus et se battent encore contre l’abandon par l’Etat des territoires comme le notre, accusés de « marginaliser encore plus un bassin d’activités traditionnelles » et d’être dans une « posture passéiste ». La gauche et les syndicats sont visiblement dans l'œil de nos élus majoritaires.

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Dans la note qui nous a été distribué, le coût de cette opération de communication, car il faut bien l'appeler ainsi, est très élevé, près de 90 000 €, pour un prévisionnel de 60 congressistes, soit 2 à 3 fois le budget du dernier Salon Eco-Energies que la communauté de commune et les élus majoritaires de Decazeville ont lamentablement abandonné et qui rassemblait pourtant 3 à 4 000 visiteurs. Malgré des précisions données le soir du conseil, ce colloque me semble un gaspillage inutile d’argent public. Il sonne plutôt le début de la campagne électorale pour les élections municipales de la majorité, aux frais des contribuables decazevillois et de partenaires publics.

D'autant plus que le thème de ce colloque a été largement évoqué ces derniers mois sur le Bassin.

Decazeville,mairie,conseil municipal,Le CGET Massif-Central et le CAUE Aveyron avaient organisé un colloque sur un thème similaire le 1er décembre dernier à Decazeville pour peu de frais (pour la commune du moins) qui était de haute tenue.

Je ne l’ai pas évoqué jeudi soir, mais je pense aussi à la rencontre organisée par l’ADEBA avec le journaliste et écrivain Philippe Gagnebet il y a environ un an à Viviez où 80 personnes étaient présentes, mais avec peu d'élus malheureusement. Decazeville,mairie,conseil municipal,Philippe Gagnebet est l’auteur de deux ouvrages, un sur l’ancienne ville minière Loos-en-Gohelle dans les Hauts de France qui a bien rebondi grâce à son maire écolo, l’autre sur l’écosystème Darwin à Bordeaux, un " lieu commun " où 600 personnes travaillent dans un environnement écologique et solidaire. Je connais bien les deux sites pour m'être rendu sur place et pour avoir rencontré les principaux  porteurs de ces deux exemples.

Decazeville,mairie,conseil municipal,Par ces témoignages, l’ADEBA entendait faire réfléchir sur l’avenir de notre territoire qui doit s’engager vers des activités plus écologiques et plus solidaires.

Le contraire de ce que fait la mairie de Decazeville en soutenant par exemple le projet Solena à Viviez et Aubin ou en ayant dernièrement modifié le PLU qui permet maintenant à des entreprises polluantes de venir s’installer à la zone du Centre, près du centre-ville. Un non sens !

Une enquête du CGET réalisée par IPSOS en juillet dernier, révélait pourtant que le souhait d’un meilleur cadre de vie est la demande prioritaire des populations de nos territoires en déprise, y compris chez les chômeurs et les personnes en grande précarité.

Car oui, nous sommes un territoire en déprise, nous faisons partie des « villes en décroissance » (Shrinking Cities) comme les nomme La Gazette des Communes. C’est un phénomène planétaire généré par ceux qui organisent la mondialisation libérale de l’économie depuis 30 à 40 ans.

Nous sommes en décroissance démographique, générationnelle (population vieillissante), économique, commerciale… et cela nous oblige à réagir. Mais les solutions doivent être totalement différentes de celles qui nous ont conduit à cet état de décroissance. Nous devons pratiquement repartir de zéro et profiter des opportunités que cela crée en repensant totalement nos rapports avec l’économie traditionnelle, avec les aménagements urbains, avec l'environnement, avec la participation de la population aux politiques publiques…

Et je dois dire que c’est plutôt mal parti avec nos actuels élus qui  sont incapable d’imaginer une autre société que celle dans laquelle nous vivons actuellement avec ses pollutions, ses inégalités, ses  violences... La nouvelle société doit au contraire être frugale, écologique, conviviale, solidaire et résiliente, avec d'autres aménagements urbains, d'autres services et un autre fonctionnement des rapports entre citoyens et élus.

 

Au fait, ne faudra-t-il pas faire entrer les dépenses occasionnées par ce colloque dans les dépenses de campagne de la " liste Marty " aux prochaines élections municipales de 2020 ?

 

Dix-huit panneaux publicitaires type "sucette" de plus, dont certains éclairés !

Vous avez ci-dessous mon intervention in-extenso :

Decazeville,mairie,conseil municipal,« J’aurais pu applaudir des deux mains cette délibération si elle s’était arrêtée aux premières phrases : la décision d’enlever les quelques panneaux existants (ceux du type " sucette ").

Ce n’était pas parce qu’ils étaient usagés que ces panneaux publicitaires dégradaient le paysage urbain et entachaient la notoriété de la ville comme indiqué dans la note qui nous a été remise, c’était du fait de leur simple présence.

En dénonçant fort justement le contrat avec Clear Chanel, vous aviez donc l’occasion de les enlever tous. Et cela aurait été très bien et j'aurais applaudi des deux mains.

Mais voilà qu’au lieu de rendre notre ville agréable en bannissant de ses rues ce mobilier publicitaire, vous en installez au contraire de nouveaux ! Et pas qu’un peu : 18 panneaux publicitaires dont certains, comble de la bêtise et du gaspillage énergétique, seront éclairés !

Comment ne pas voir une contradiction évidente entre le fait de demander des subventions pour réduire nos consommations énergétiques à travers notamment les aides prévues dans le cadre du TEP-CV, notamment pour l’éclairage public, et de proposer d’installer des panneaux publicitaires éclairés, de plus aux frais de la commune.

Nous sommes déjà envahis par la publicité à Decazeville.

Alors qu’il faudrait réaliser un vrai règlement intercommunal sur la publicité extérieure qui soit restrictif et pourquoi pas mettre en place la taxe locale sur la publicité extérieure, vous proposez de rajouter des panneaux publicitaires.

Les panneaux publicitaires sont une pollution, mais ils sont surtout une agression car on ne peut malheureusement s’y soustraire à moins d’avoir les yeux rivés au sol… et encore, ça risque de devenir impossible puisqu’on teste déjà la publicité sur les trottoirs. Les publicitaires savent très bien qu’avec ces panneaux, ils stimulent des pulsions d’achats irréfléchis qui conduisent à une surconsommation dangereuse pour l’endettement des ménages et pour notre planète en surchauffe.

La publicité, ce n’est absolument pas de l’information ! La publicité c’est du mensonge et de la manipulation.

L’information sur des produits ou des services, on l’a si on le souhaite dans des journaux spécialisés comme « Que choisir » ou « 60 millions de consommateurs », pas avec la publicité.

Ces panneaux gérés par le concessionnaire, seront surtout monopolisés par les grandes marques et les grandes enseignes pénalisant une fois de plus le petit commerce du centre ville… et sous leur nez. Les petits commerces, déjà à la peine et pressurisés par des demandes publicitaires, notamment émanant de la mairie pour son agenda et sa voiture publicitaire, ne pourront bien sûr pas suivre.

Decazeville,mairie,conseil municipal,Quant à utiliser une face par panneau pour la commune, si c’est pour la mettre au service de cirques avec animaux sauvages (comme on l’a déjà vu), de cascadeurs polluants et pétaradants ou toute autre « animation » de bas niveau qui donnent une image désolante de notre ville, je n’en vois pas l’utilité. 

Il y avait pour notre commune un projet de signalétique porté par la communauté de communes que l’on ne voit toujours pas venir. Cette signalétique serait beaucoup plus utile. Alors que des communes ont déjà été aménagés avec ces panneaux de signalétique, ou en est-on pour Decazeville ?

Il est évident que vos panneaux publicitaires réduiraient considérablement l’impact de cette signalétique pourtant indispensable.

Decazeville,mairie,conseil municipal,Où en est-on aussi des panneaux réservés à l’affichage d’opinion et des associations malheureusement utilisé parfois par l’affichage commercial (les cirques par exemple, mais pas seulement) ? Des panneaux ont été enlevés pour travaux et n’ont pas été remplacés. La surface d’affichage pour ce genre de communication est obligatoire et réglementé.

Enfin, dans cette convention dite « précaire » pour l’affichage publicitaire, la durée de l’Autorisation Temporaire d’Occupation est tout de même de neuf ans. C’est inacceptable !

 

Non Monsieur le maire, ces panneaux vont enlaidir et banaliser le paysage urbain de notre ville et ne vont pas être utiles aux Decazevillois et aux gens de passage. »

 

Durant mon intervention, j’ai bien sûr du faire face aux ricanements, voire aux rires francs de certains élus de la majorité, mais j’en ai l’habitude. Ils me galvanisent et me renforcent au contraire dans mes convictions.

La seule réponse positive reçue à l’issue de mon intervention est la confirmation que les panneaux de signalétique seront installés bientôt. Mais ces panneaux de signalétique seront bien sûr difficilement visibles car occultés par les panneaux publicitaires.

Les panneaux publicitaires risquent d'encombrer un peu plus des trottoirs étroits et de gêner les déplacements des piétons.

Nous devons combattre l’agression publicitaire omniprésente et promouvoir des modes de consommation plus sobres. Je ne saurais trop vous conseiller de vous abonner ou d’acheter chez votre libraire le journal « La Décroissance », qui invite à une réflexion sur nos comportements parfois skysophrènes, souvent avec humour, dérision (autodérision même), cynisme, mais aussi avec sérieux, le tout agrémenté de dessins de Pierre Druilhe, bien connu sur le Bassin et dans le monde de la BD.

Decazeville,mairie,conseil municipal,Si vous le pouvez, procurez-vous son dernier ouvrage réalisé sur des scénarios de Domi (Vincent Cheynet) « Vive les décroissants » qui reprend les aventures décapantes et hilarantes d’une bande de décroissants, aventures publiées dans le journal « La Décroissance ». Peut-être le réseau des médiathèques du Bassin en a-t-il fait l'acquisition ? Sinon, il devrait le faire.

Car oui, il faut aller vers une décroissance de la consommation de biens, mais une décroissance qui soit joyeuse et solidaire. Il faut la réaliser ensemble et chacun d’entre nous doit prendre sa part selon son degré d’impact sur le climat, l’environnement et l’utilisation de matières premières non renouvelables. Il est évident que ce sont les plus riches et les plus pollueurs qui doivent montrer l'exemple et prendre la plus grande part de cette décroissance ( Lire : " Comment les riches détruisent la planète " - Hervé Kempf). C’est de toute façon obligatoire si on ne veut pas que la nature s’en charge elle même ou qu’une catastrophe arrive.

Je dois rajouter que, compte tenu de ma modeste pension de retraite, je n'ai aucun mérite à appliquer à moi-même les principes de décroissance que je défends ci-dessus.

Mais je pense aux millions de personnes qui sont elles plongées dans une décroissance subie et forcée qui touche à leur santé, à leur vie professionnelle, familiale et sociale et parfois à leur équilibre psychique. Tout cela pour qu'une poignée d'autres personnes accumulent légalement et illégalement des biens et des fortunes incommensurables dont ils se servent en partie pour saccager notre planète.

 

Vendre un immeuble pour rentrer de l’argent, être obligé d’en louer un et y réaliser des travaux onéreux :

Un point de ce conseil municipal concernait la convention d’occupation précaire entre la commune et la CPAM de l’Aveyron afin de loger l’association Familles Rurales.

Decazeville,mairie,conseil municipal,On se souvient que pour pouvoir installer l'association Familles Rurales, la majorité avait sabordé l’association 2KZ qui assurait jusqu’il y a encore peu l’animation des jeunes par convention avec la mairie.

Pour bien montrer que cela était terminé, la majorité avait même vendu le local ou résidait cette association et y menait ses activités pour un prix d’un peu plus de 60 000 €.

Mais il fallait bien des locaux pour loger l’association qui a pris le relais, association choisie par la majorité.

Decazeville,mairie,conseil municipal,Un local a été trouvé, loin de ces quartiers où résidaient la plupart des jeunes fréquentant 2KZ, mais proche d’autres jeunes, ceux de l’école Sainte-Foy, institution chouchoutée par la majorité municipale depuis le début du mandat. La majorité attribue chaque année une subvention importante pour les maternelles de cette institution, alors que cela n’est pas obligatoire. Des dépliants de cette institution sont même à disposition dans le hall de la mairie alors que l’école publique Jean-Moulin est en difficulté, et il semble y avoir une certaine tolérance pour la pose de panneaux d’affichage sauvage émanant de cette institution pour annoncer ses « portes ouvertes ».

Cette convention entre la CPAM et la mairie prévoit un loyer gratuit durant un an pour compenser les travaux de séparation des locaux entre la CPAM et le local réservé à Familles Rurales. Le loyer est également gratuit durant une autre année pour compenser les travaux à l’intérieur du local. Deux ans de loyer gratuit mais après ce sera plein pot !

Decazeville,mairie,conseil municipal,Le loyer étant de 15 000 €/an, c’est donc 30 000 € de travaux que la mairie va entreprendre sur un local loué ! Ces 30 000 € aurait été beaucoup mieux utilisés en rénovant le local existant s’il n’avait pas été vendu. Mais rester proche des quartiers HLM de la ville, proche du collège, du lycée, d’une école publique (Sailhenc) sans être éloigné de l’école publique du centre ville (Jean-Macé) n’intéressait visiblement pas la majorité.

Les contribuables decazevillois paieront donc un loyer pour un local, alors que la mairie en avait un à sa disposition qu’elle a préféré vendre. Une histoire de fous… ou d’incompétents.

 

Decazeville,mairie,conseil municipal,D’autres sujets ont été abordés lors de ce conseil municipal comme l’avenir du musée de géologie Pierre-Vetter fermé maintenant depuis de long mois. L’audit du bâtiment vient d’être rendu mais nous n’en savons pas plus. Tout se passe comme si les élus de la majorité préparaient quelque chose sans vouloir en parler et que notre insistance hier soir a bousculé un peu leurs plans de communication. J’ai tout de même tenu à rappeler que des travaux de protection de la toiture étaient budgétisés en 2014 et que ces travaux n’ont pas été réalisés. D’où sûrement la dégradation dangereuse du plafond du musée qui a suivi en 2016.

 

Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir

Photo 1 : jlc - montage avec photos issues de la page Facebook Ville de Decazeville

Photo 2 : ©Dessein de Ville

Photo 3 : Tableau financement colloque - Document conseil municipal

Photos 4 à 9 : jlc - Licence Créative Commons

Photo 10 : Vive les décroissants © Pierre Druilhe

Photos 11 à 14 : jlc - Licence Créative Commons

01/09/2017

Une étude pour analyser les sédiments pollués au cadmium du Lot à Laroque-Bouillac

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Un Arrêté de la Préfecture de l’Aveyron est paru le 10 août 2017 pour autoriser les opérations de bathymétrie (mesure du relief sous l’eau) et de carottage (prélèvement d'échantillons de sédiments) du lit du Lot afin de déterminer le volume de sédiments stockés en amont de la chaussée de Laroque-Bouillac et leur caractérisation.

Ci-dessous, téléchargez l'arrêté préfectoral :

Autorisation navigation sur le Lot en amont de l'écluse de Laroque-Bouillac.pdf

 

Decazeville,Vieille-Montagne,pollution, cadmium, navigabilité,Lot,Cela nécessite d’abord de se plonger un peu dans l’histoire industrielle locale. L’usine Vieille-Montagne située à Viviez (12) a libéré dans les eaux du Lot depuis près d’un siècle et demi des quantités énormes de produits toxiques contenant du zinc, du plomb, du cadmium… À ces rejets chroniques importants, il faut rajouter les graves pollutions accidentelles de 1983 et 1986 provoquées par Vieille-Montagne à partir du THR et de la décharge industrielle de l'igue du Mas. De nombreuses études officielles et universitaires ont été réalisées sur cette pollution. On peut parler sans se tromper de la plus grosse pollution industrielle d’un cours d’eau en France avec celle du Rhône par les PCB.  

Ci-dessous, un petit film de l'Agence de l'Eau Adour-Garonne sur les conséquences de ces graves pollutions.

 

Decazeville,Vieille-Montagne,pollution, cadmium, navigabilité,Lot,Il reste encore beaucoup de ces produits dangereux dans les sédiments de la rivière Lot et au delà, notamment dans les diverses retenues : écluses, chaussées, barrages… et ils sont plus ou moins “remuées“ à chaque épisode de crue. La quantité de cadmium était estimée en 1990 à plus de 200 tonnes contenus dans plus de 6 millions de m3 de sédiments uniquement pour le Lot. La dépollution complète était estimée à cette date entre 1,3 et 2 milliards d’euro (2 à 3 milliards actualisé). La quantité de cadmium et autres métaux lourds contenus en amont de la chaussée de Laroque-Bouillac doit certes être importante car proche de la source de pollution et son arrivée sur le Lot avec le Riou-Mort, mais elle est négligeable par rapport à l’énormité de cette pollution industrielle que beaucoup sur le Bassin ont volontairement ou inconsciemment oublié.

Decazeville,Vieille-Montagne,pollution, cadmium, navigabilité,Lot,Il est bien sûr important de bien connaître l’état actuel de cette pollution, de l’arrivée du Riou-Mort dans les eaux du Lot jusqu’à la chaussée de Laroque-Bouillac pour ensuite procéder à une dépollution de ce site, pas seulement pour pouvoir rouvrir l’écluse à la navigation, même s'il semble que ce soit l'unique obsession de certains qui ont fermé et qui ferment toujours les yeux sur les causes de ces pollutions et minimisent la responsabilité des pollueurs. 

Decazeville,Vieille-Montagne,pollution, cadmium, navigabilité,Lot,Lorsque les résultats de l’étude sur le volume et la nature des sédiments seront connus sur cette partie du Lot, il conviendra donc de procéder à une dépollution en s'entourant de toutes les précautions possibles afin de ne pas envoyer de sédiments pollués en aval. Le bon sens voudrait que se soit au pollueur d’assurer la charge financière de cette dépollution. A la lecture de l’Arrêté préfectoral, c’est l’Entente Vallée du Lot qui est maitre d’œuvre de cette étude, et c’est vraisemblablement de l’argent des contribuables (aveyronnais, occitans, français et européens) qui va servir à payer la facture. Il serait tout de même souhaitable que Umicore (anciennement Vieille-Montagne) assure à minima le transport et le stockage des sédiments pollués sur son site de  Montplaisir (ou ailleurs) en même temps que les sols pollués des jardins viviezois et pourquoi pas d’autres décharges industrielles contenant leurs déchets sur notre territoire. Je pense notamment à celle de la Romiguière sur la commune de Flagnac par exemple dont nous avions demandé le retrait en conseil municipal de Decazeville lors de l’enquête publique sur la “dépollution“ de divers sites d’Umicore. Les élus locaux devraient insister sur ces dépollutions avant que Umicore quitte définitivement Viviez. 

Enfin, il serait souhaitable que la prise en charge de ces déchets par Umicore ne fasse pas l’objet d’un chantage à l’acceptation du projet de centre de traitement et de stockage des déchets ménagers appelé Solena sur les anciens terrains « dépollués » de l’entreprise vivézoise de zinc.

Ce serait vraiment la goutte d’eau (polluée) qui ferait déborder le vase !

 

Centre-Presse a consacré ce matin un article sur cet arrêté préfectoral, pratiquement que sous l’angle de la navigabilité. Dommage !

Et si le Lot devenait navigable jusqu'à Bouillac ?.jpg

Photos : Cliquez sur les photos pour les agrandir

JLC (Licence Créative Commons), sauf :

- Article de La Dépêche du Midi de juillet 1986

- Article de Centre-Presse du 1 septembre 2017

 

Addendum du 30 octobre 2017 :

Centre-Presse a consacré un second article à ces analyses en reprenant quelques passages de ma note (cliquez sur l'article pour agrandir) :

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22/08/2017

La vitesse, encore et toujours à Decazeville !

Decazeville - Rue Cayrade - barrières renversée.jpg

Il y a vraisemblablement un problème de vitesse des véhicules motorisés dans la partie déjà réaménagée de la rue Cayrade. Les barrières devant le New Bar en ont fait les frais récemment. Heureusement, c’était la nuit et la vitesse ne serait peut-être pas seule en cause. Mais ce n’est pas le premier accident de ce genre.

Si la vitesse est limitée à 30 km/h sur cette rue, aucun aménagement n’incite réellement à respecter cette vitesse. Or l’Article R110-2 du Code de la Route précise que “ pour les zones à 30 Km/h, l’ensemble de la zone est aménagé de façon cohérente avec la limitation de vitesse applicable “.

Certes, nous ne sommes pas à proprement parlé dans une « zone 30 », mais la législation n’interdit pas d’appliquer la réglementation spécifique aux « zones 30 » dans une rue limitée à 30 Km/h. C’est même plus que recommandé.

Il n’y a malheureusement pas d’aménagements spécifiques pour inciter les véhicules motorisés à respecter la vitesse de 30 Km/h dans ce tronçon de la rue Cayrade à sens unique relativement large, pas de surélévation, de ralentisseur, de chicane… Seul, un radar pédagogique situé à l’entrée de ce tronçon informe les conducteurs des véhicules motorisés sur la vitesse de leurs véhicules à l’entrée de cette rue mais ne décourage pas réellement d’être à une vitesse supérieure. Beaucoup de véhicules sont largement au dessus quand la circulation est faible, la nuit notamment.

 

Il faut donc ralentir la vitesse de circulation des véhicules motorisés sur ce tronçon de rue. Plusieurs solutions existent, solutions qui sont même cumulables.

Il y a d’abord des solutions d’aménagements. Installer des coussins berlinois, des surélévations ou des chicanes décourage de rouler vite. Le coussin berlinois de l’avenue du 10 août en face de la maison de santé semble efficace pour ralentir la vitesse par exemple. Ces aménagements sont indispensables sur ce tronçon de la rue Cayrade. Ils auraient du être même prévus lors de la réhabilitation de cette rue. J’ai fais ce que j’ai pu, mais malheureusement, je n’ai pas été entendu.

Il est à noter que des aménagements obligeant à réduire la vitesse contribueraient de plus à sécuriser cette rue contre une éventuelle attaque de voiture bélier. Lire à ce sujet l’excellent article d’Olivier Razemon : Le bloc béton, nouveau venu dans le paysage urbain.

 

Comme autre moyen de réduire la vitesse sur ce tronçon, il y a le partage de la voirie entre tous les usagers par la création notamment sur ce tronçon commerçant d’une “ zone de rencontre “.

Qu’est-ce qu’une “ zone de rencontre “ ? L’article R 110-2 du Code de la Route le précise : « Une zone de rencontre est une section ou ensemble de sections de voies en agglomération constituant une zone affectée à la circulation de tous les usagers. Dans cette zone, les piétons sont autorisés à circuler sur la chaussée sans y stationner et bénéficient de la priorité sur les véhicules. La vitesse des véhicules y est limitée à 20 km/h. Toutes les chaussées sont à double sens pour les cyclistes, sauf dispositions différentes prises par l’autorité investie du pouvoir de police. Les entrées et sorties de cette zone sont annoncées par une signalisation et l’ensemble de la zone est aménagé de façon cohérente avec la limitation de vitesse applicable

L’article R 412-6 du Code de la Route précise que : « tout véhicule en mouvement ou tout ensemble de véhicules en mouvement doit avoir un conducteur. Celui-ci doit, à tout moment, adopter un comportement prudent et respectueux envers les autres usagers des voies ouvertes à la circulation. Il doit notamment faire preuve d'une prudence accrue à l'égard des usagers les plus vulnérables. »

Les zones de circulation apaisées, notamment les zones rencontre, développent les réflexes des conducteurs des véhicules motorisés à modérer leur vitesse notamment au niveau des intersections et à faire preuve de plus d’attention vis à vis des autres usagers de la voirie, notamment les plus vulnérables, piétons, cyclistes...

 

Ce n’est pas la première fois que je demande la création d’une zone de rencontre sur ce tronçon de rue avec bien sûr un double sens cyclable.

Le Décret 2015-808 du 15 juillet 2015 pose le principe du double-sens cyclable pour les cyclistes comme étant la règle sur les voies à sens unique limitées à 30 Km/h, et moins. Une dérogation à cette règle doit être dûment circonstanciée par l’autorité investie du pouvoir de police

En étendant le principe de généralisation des doubles sens cyclables sur les voies où la vitesse est limitée à 30 Km/h ou moins, le décret 2015/808 vise à simplifier la compréhension de la règle par tous les usagers.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les enquêtes démontrent qu’il n’y a pas d’accidents supplémentaires lors de la mise en place de doubles sens cyclables ; le nombre d’accident et leur gravité auraient même tendance à diminuer du fait d’une vitesse réduite et d’une attention redoublée de tous les usagers.

 

Addendum du 26 août 2017 :

Centre-Presse a consacré aujourd'hui un article à l'accident rue Cayrade mentionné en début de note.

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Les commerçants réclament, comme je l'ai également demandé dans cette note, un ralentisseur dans cette rue.

La réponse du maire est sidérante et démontre son incompétence en matière de mobilité , d'aménagement de voirie et sur la législation concernant la circulation.

C'est au maire, en tant que responsable de la sécurité dans sa ville, qu'il incombe de prendre des mesures techniques et réglementaires afin de modérer la circulation sur la voirie de la ville. Un panneau "30“ ne suffit bien sûr pas. Comme indiqué plus haut, la rue doit être aménagée en cohérence avec la limitation de vitesse. Faire des rues où l'on peut rouler à 80 km et les limiter à 30 kmh est déjà irresponsable. Persister dans l'erreur est tout aussi irresponsable. Se satisfaire de la situation parce que le propriétaire de l'accident est venu faire un constat à la mairie me laisse sans voix.

01/08/2017

Aménagement ou déménagement du territoire ?

cget.jpg

« Soutenir les territoires en crise ou aider leurs habitants à s’installer ailleurs ? » Tel est le titre pour le moins provocateur de la dernière publication du CGET (Commissariat Général à l’Egalité des Territoires) : En bref #41

Provocateur, car les conclusions de cette enquête réalisée par le Credoc montrent que dans leur grande majorité, les Français préfèrent rester sur le territoire où ils habitent. Les trois quart des Français répondent qu’ils préfèrent une aide des pouvoirs publics pour réaliser leurs projets de vie dans les territoires dans lesquels ils vivent plutôt que des aides pour s’installer dans un autre territoire.

 

Cette enquête fait aussi ressortir un facteur primordial dans ce choix : " Le cadre de vie agit de façon importante dans le fait de vouloir déménager ou pas. L’amélioration du cadre de vie est, en France, la principale motivation de déménager (47 %). La possibilité de trouver de nouvelles opportunités professionnelles ne vient qu’en deuxième position (22 % en moyenne). Toutefois, ce taux s’élève à 33 % chez les chômeurs et 28 % chez les personnes ayant de bas revenus tout en restant inférieur à celui de l’amélioration du cadre de vie (respectivement 45 % et 52 %).

D'après cette enquête, ce sont d’ailleurs les personnes qui ne sont pas satisfaites de leur cadre de vie actuel qui sont le plus favorables aux aides à la mobilité.

Voilà qui devrait faire réfléchir nos élus avant de favoriser l’installation d’un centre de traitement et de stockage de déchets à Viviez et Aubin qui signerait à coup sûr un nouvel exode de la population du Bassin à l’extérieur et constituerait un frein définitif à l’installation de nouveaux arrivants.

 

La conclusion de cette enquête du CGET est intéressante :

« La mobilité géographique, quoique souhaitée, n’apparaît donc pas comme une solution réaliste. Cette situation trouve un exutoire dans une demande d’intervention publique dans les territoires en difficultés, particulièrement forte chez les personnes les plus fragiles (population à bas revenu, ruraux, jeunes).

Les personnes percevant leur territoire comme en crise ou délaissé, mettent alors en avant la nécessité de voir s’installer de nouvelles entreprises, s’améliorer l’offre de soins et la présence de services publics (mairie, Caisses d’allocations familiales, Pôle emploi...). Ces attentes viennent partiellement compenser un défaut de mobilité : les populations fragiles, ne voyant pas dans un déménagement une solution à leurs problèmes, notamment en termes d’emploi, demandent que les solutions et les emplois viennent sur leur territoire, par l’intervention des pouvoirs publics. »

 

decazeville - sam -terril -puy de wolf - copie.jpgInstallation d’entreprises, amélioration de l’offre de soins et des services publics, amélioration du cadre de vie, voilà qui correspond tout à fait aux attentes actuelles de la population du Bassin de Decazeville : maintien de la maternité et amélioration de tous les services de l’hôpital, développement des emplois industriels et tertiaires, révision totale du PPRM et aides pour d’éventuels travaux, rejet du projet Solena…

L’Etat doit donc écouter ces demandes fortes et faire en sorte d’aider notre territoire au lieu de l’enterrer comme il le fait actuellement.

Mais les élus locaux doivent aussi écouter l’ensemble de ces demandes car ils peuvent agir directement sur certaines d’entre elles. Je pense notamment au projet controversé de création d’un centre de traitement et de stockage de déchets à Viviez et Aubin, rejeté en grande majorité par la population du Bassin.

Ils doivent rapidement mettre un coup d’arrêt à ce projet et demander à Umicore de terminer la réhabilitation de leurs sites pollués, notamment le crassier de Dunet, comme cette entreprise s’y était d’ailleurs engagé.

Photos : 

1 - Extrait CGET - En bref #41

2 - jlc - Cliquez sur la photo pour l'agrandir - Licence Creative Commons

08/07/2017

Decazeville : des passages piétons sécurisés… pour les bagnoles !

J'avais déjà eu l'occasion de me pencher sur cette mesure dans une note précédente.

A Decazeville, on est revenu aux années Pompidou qui voulait adapter la ville à la voiture. Plutôt que de faciliter les déplacements à pied (et à vélo) dans le centre ville, la mairie préfère rallonger et compliquer les déplacements des piétons pour que les véhicules motorisés continuent à rouler aussi vite ! Le partage de la voirie entre tous les usagers et la priorité donnée aux usagers les plus vulnérables, c’est pas encore arrivé aux oreilles des élus de Decazeville.

Article de La Dépêche du Midi du 6 juillet 2017.

Place Wilson - Des passages sécurisés... pour les autos -DDM-060717.jpeg

26/05/2017

Après les vélos, les piétons à leur tour indésirables à Decazeville

passage piéton -église.jpgA l’inverse des politiques nationales et des réalisations et actions de la plupart des villes dynamiques qui favorisent les circulations apaisées et les mobilités actives (marche et vélo) en ville pour les déplacements, Decazeville choisit de rester dans le vieux monde, celui qui favorise la bagnole, le bruit, la pollution, l’insécurité routière...

Après avoir interdit la circulation des cyclistes dans les deux sens dans les rues à sens unique limitées à 30 km/h alors que c’est la règle générale depuis le 1er janvier 2016, voilà que la municipalité barre maintenant les passages aux piétons ! 

La pose d’une barrière pour interdire aux piétons de traverser la rue allant de l’avenue Cabrol à l’église et vice versa est incompréhensible. Celui qui a ordonné cela ne doit pas souvent faire ses courses à pied à Decazeville ou se garer au parking Jean-Macé. On complique et on décourage un peu plus la circulation des piétons qui vont devoir choisir entre, soit continuer à traverser tout de même à cet endroit, soit devoir rallonger leur trajet en faisant le tour de l’église (en suivant la flèche).

Pour quelles raisons a-t-on posé une barrière pour interdire aux piétons de traverser à cet endroit.

Est-ce pour des questions de sécurité des piétons ? Balivernes !

église - marquage voirie.JPGDes tas de solutions existent alors. Il suffit de ralentir la vitesse des voitures par la réglementation (zone 30, zone de rencontre, pose de panneaux stop ou balise de priorité…) et par des aménagements adéquats : ralentisseurs, rétrécissement des voies, chicanes, rehausseurs… et pas d’interdire aux piétons de circuler.

En vertu de l’article R 412-6 du Code de la Route, c’est aux voitures de s’adapter aux usagers vulnérables (piétons et cyclistes) : Tout véhicule en mouvement ou tout ensemble de véhicules en mouvement doit avoir un conducteur. Celui-ci doit, à tout moment, adopter un comportement prudent et respectueux envers les autres usagers des voies ouvertes à la circulation. Il doit notamment faire preuve d'une prudence accrue à l'égard des usagers les plus vulnérables.

C’est donc à la mairie de faire en sorte que les piétons puissent traverser en toute sécurité à cet endroit en l’aménageant de manière à ce que les voitures roulent plus lentement et pour offrir une meilleure visibilité du passage piéton. Par les traçages actuels sur la voirie, la mairie a fait tout le contraire. Toute priorité est donnée aux véhicules motorisés.

Il existe pourtant des possibilités. Ralentir les véhicules arrivant de l’avenue Cabrol par une balise de perte de priorité ou un stop. Rétrécir la voie devant l’église en traçant par exemple des larges places de stationnement devant l’entrée de l’église réservées aux obsèques. Mieux visualiser le passage piéton par une signalétique horizontale ou verticale invitant les véhicules motorisés à plus d’attention. Installer un sur-éclairage la nuit…

De très nombreux points de notre ville mériteraient un peu plus d’attention de la mairie pour les piétons, les cyclistes et les personnes à mobilité réduite. 

Il faut adapter notre ville aux mobilités actives.

A moins que l’on souhaite revenir aux années Pompidou qui voulait adapter la ville à la voiture. Malheureusement, il semble que certains soient encore scotchés à cette époque à Decazeville.

Photos : jlc - Licence Créative Commons

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23/05/2017

Pas de quorum, le conseil municipal de Decazeville est reporté

salle du conseil - mairie dkz.jpg

Seulement 11 des 24 élus que compte la majorité au conseil municipal de Decazeville étaient présents le 23 mai à 18h, heure prévue pour débuter ce conseil municipal

Le quorum étant de 15 sur un total de 29 élus, les élus de l'opposition n'ont pas voulu siéger et ont demandé à M. le Maire le report de ce conseil municipal. Après un moment d’attente, M. le Maire a annoncé le report du conseil municipal à une date ultérieure.

Pourquoi si peu d’élus ? D’abord parce qu’il semble y avoir un certain relâchement des élus de la majorité, notamment des absences ou des retards lors des conseils municipaux et des réunions de commissions. Être conseiller municipal impose certaines règles et quelques sacrifices, surtout lorsque l’on est indemnisé. Sans me donner comme exemple, en un plus de 16 ans de mandat à Decazeville, je n’ai manqué qu’un seul conseil municipal parce que le maire, M. Gadéa, m’avait demandé d’assister à une réunion à sa place. Pareil pour mes 13 années de conseiller communautaire. Je ne crois pas non plus avoir manqué beaucoup de réunions de commissions. Je comprends bien sûr que l’on puisse manquer des conseils municipaux ou des réunions pour des motifs de santé ou autres motifs graves. Mais je ne pense pas que c’était le cas de tous les absents du jour.

Un autre motif peut expliquer ces absences : une réunion importante de la commission urbanisme-habitat de la communauté de communes avait lieu à la même heure. Réunion dont le point principal était la rénovation du centre-bourg de Decazeville avec notamment la présentation des projets au concours d’architectes. Le PLUi était aussi au menu. Certains élus de Decazeville devaient être à cette réunion, notamment Jean-Pierre Vaur, élu de l’opposition. 

Pourquoi avoir programmé un conseil municipal le même jour que cette réunion prévue de longue date ? C’est à la majorité de répondre à cette question.

 

Si le conseil municipal avait eu lieu, nous aurions lu un message de Jean-Pierre Vaur qui regrettait de ne pas pouvoir assister au conseil municipal :

Monsieur le Maire,

Vous avez pris la décision de convoquer un conseil municipal alors qu’était prévue, à cette même heure, une commission Urbanisme-Habitat à la Communauté de Communes.

A l’ordre du jour de cette commission, entre autre, figurent la revitalisation du Centre Bourg de Decazeville (concours d’urbanisme et habitat) concernant la rénovation de la Rue Cayrade et la réalisation de la liaison Rue Cayrade-Zone du Centre ainsi que la modification du PLU de Decazeville, sujets qui concernent directement notre ville. Par ailleurs, la participation à cette commission montre l’interêt que nous portons, nous élus de Decazeville, à la vie de la nouvelle collectivité Decazeville-Communaute.

La convocation de ce Conseil Municipal, envoie donc de nombreux signaux négatifs car elle montre un manque de respect du travail des membres de l’opposition qui siègent dans les commissions communautaires et participent ainsi aux travaux de cette collectivité, mais elle contribue aussi à dégrader les rapports de notre ville avec sa Communauté de Communes.

Ne souhaitant pas m’inscrire dans cette logique, je participerai à la commission communautaire dont vous aviez connaissance et que vous avez négligée.

Je déplore de ne pouvoir participer au Conseil Municipal du jour et vous en portez toute la responsabilité. 

Jean-Pierre Vaur

Conseiller Municipal et Communautaire, membre de la commission Urbanisme-Habitat de Decazeville-Communauté.

20/04/2017

Le chemin de Saint-Jacques (GR 65) à Decazeville

Lors du dernier conseil municipal, le budget était à l’ordre du jour. Nous avons appris qu’une ligne budgétaire de 3 201,60 € était prévue pour l’aménagement d’une aire de repos sur la route de Nantuech pour les marcheurs du Chemin de Saint-Jacques (GR 65).

Decazeville,chemin de Saint-Jacques,GR 65,véloroute, Vallée du Lot,

Decazeville,chemin de Saint-Jacques,GR 65,véloroute, Vallée du Lot,Je suis pour ma part étonné de la création d’une nouvelle aire de repos, quelques centaines de mètres seulement après une aire de repos déjà existante. Cette agréable aire de repos, située à l’intersection de l’avenue Laromiguière et de la route de Nantuech, est équipée de sanitaires, d’un point d’eau, d’une table et de bancs abrités par une jolie gloriette et d'un panneau d'informations. Tous les marcheurs reconnaissent la pertinence et la réussite de cet équipement et je peux témoigner que sa fréquentation est forte durant la saison.

Il existe également un point d’eau et des bancs pour se reposer à Saint-Roch.

Je ne vois donc pas l’utilité de dépenser 3 200 € pour une aire de repos intermédiaire.

 

Decazeville,chemin de Saint-Jacques,GR 65,véloroute, Vallée du Lot,Il serait par contre justifié, comme je le demande depuis des années, de s’occuper de ce chemin de Saint-Jacques, le GR 65, dans sa portion comprise entre Pomeyrols et le Pont de Livinhac, commune de Decazeville.

De nombreux marcheurs arpentant ce chemin se plaignent en arrivant à Livinhac (ou sur internet) du mauvais état de ce chemin.

Decazeville,chemin de Saint-Jacques,GR 65,véloroute, Vallée du Lot,Il serait d’abord indispensable de faire un passage avec une débrousailleuse et une tronçonneuse avant chaque début de saison afin d’enlever les arbustes, branches, ronces qui gênent le passage des nombreux marcheurs de ce chemin.

Ensuite il faudrait rénover ce chemin dégradé par des ornières dues au passage de motos (pourtant interdites) et à des sources et circulations d’eau de pluie mal canalisées.

Il existe de nombreuses aides pour rénover ce chemin très fréquenté.

Decazeville,chemin de Saint-Jacques,GR 65,véloroute, Vallée du Lot,J’ai de plus redressé un panneau qui gisait par terre à l’abandon depuis quelques mois. Il demanderait à être solidement fixé au sol… et à être respecté.

 

Il semble que le quartier decazevillois du Pont de Livinhac soit ignoré par les actuels élus. Le chemin de Bouquiès et le GR 65 dégradés, la pile de l’ancien pont et ses alentours pas du tout entretenus, tout cela ne donne pas une image favorable de notre ville alors que c’est une entrée (ou une sortie) importante de notre commune.

Il serait peut-être temps de s’y intéresser un peu. Un aménagement paysager et des aménagements favorables aux marcheurs du GR65 et aux cyclistes de la véloroute en partenariat avec le Département me semblent indispensables.

Ce serait plus justifié qu’une aire de repos supplémentaire sur la route de Nantuech.

Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir

Photo 1 : extrait du budget d'investissement lors du conseil municipal du 12 avril 2017

Photos 2, 3 ,4 et 5 : jlc, licence Creative Commons

16/04/2017

Il est temps de remettre la voiture à sa place

les-transports-la-planete-et-le-citoyen.jpg.pngTel était le thème de la rubrique Social Lab de Valère Corréard ce matin sur France Inter avec l’intervention de Ludovic Bu, spécialiste des mobilités et co-auteur avec Olivier Razemon et Marc Fontanès de l’ouvrage : Les transports, la planète et le citoyen, en finir avec la galère, découvrir la mobilité durable.

 

D’abord la voiture a un coût pour chacun qui en possède une (ou plusieurs). L’Automobile Club chiffre ce coût annuel à 5 883 € pour une Clio essence. Ce n’est donc déjà pas un coût accessible à tout le monde.

par des ménages ayant au moins une voiture à Decazeville.jpgD’ailleurs, on estime entre 10 et 30 %, le pourcentage de foyers qui ne possèdent pas de voiture particulière, souvent par manque de moyen, mais heureusement aussi de plus en plus par choix. A Decazeville, ce pourcentage de foyers sans automobile atteint même à 35 %.

Ensuite, le choix de la mobilité automobile de masse a un énorme coût pour les budgets de l’Etat et des collectivités locales.

Ce choix contribue aussi à favoriser l’extension des zones péri-urbaines et la délocalisation des commerces en périphérie des villes.

Enfin, ce choix a aussi un impact sanitaire important puisqu'il provoque de nombreuses maladies respiratoires et on estime à 48 000, le nombre de décès dus à la pollution de l'air.

 

Alors que faire ?

D’abord, rééquilibrer spatialement les usages de mobilités sur la voirie, c’est à dire, laisser plus de place aux modes actifs de mobilité : marche à pied et vélo, et développer les modes de transport collectifs.

Ensuite, créer des aménagements et réglementer l’usage de la voirie pour favoriser la cohabitation des modes actifs de mobilité avec les véhicules motorisés.

Et enfin, faire de l’information et de la formation sur les modes actifs de mobilité.

 

Un atelier de conduite avec le CCAS.jpgJe dois vous avouer que lorsque j’ai lu l’article de Centre-Presse d’aujourd’hui ci-contre (cliquez dessus pour l'agrandir) après avoir écouté la rubrique de Valère Corréard sur France Inter, je me suis dit que décidemment, la mairie de Decazeville est une nouvelle fois à côté de la plaque. Bien sûr que l'on doit faire de l’éducation pour la conduite automobile, mais pas uniquement et ce ne doit pas être la priorité.

La priorité est dans les actions et les aménagements que j’ai décrits plus haut.

Ensuite certes réaliser des mises à niveau du code de la route, mais surtout du « code de la rue », et pas spécialement pour les personnes âgées d’ailleurs.

 

Mais c’est aussi et surtout sensibiliser et former à l’usage des mobilités actives. D’abord pour que les personnes conduisant une automobile apprennent à respecter les cyclistes et les piétons, puis pour qu’elles apprennent pratiquement à utiliser ces modes actifs.

Toutes ces actions seraient bénéfiques tant pour la sécurité routière que pour la santé des habitants.

 

Il y a maintenant quelques mois que je réfléchi à la création d’une association pour favoriser l’usage des mobilités actives sur le Bassin de Decazeville.

velo-ecole.jpegUne association qui pourrait conseiller les collectivités dans les aménagements de voirie, qui pourrait créer un atelier de conseil à la réparation et participer au recyclage des vélos (plutôt que de les jeter directement dans les bennes de la déchetterie) et organiser des bourses aux vélos d’occasion. Mais aussi créer en partenariat avec La Maison du Vélo de Toulouse, une “vélo école“ qui sensibiliserait et formerait les personnes de tous âges désirant se mettre ou se remettre au vélo. Les enfants des écoles doivent être une priorité.

J’en ai parlé avec quelques personnes intéressées, mais c’est le temps qui manque à tous pour mettre en place pratiquement cette association.

Mais vu l’ignorance des collectivités et les obstacles qu’elles mettent en place pour l’usage des mobilités actives sur le Bassin, je crois qu’il va falloir rapidement créer cette association.

Si vous êtes intéressés, n’hésitez pas à me contacter.

 

Photos : cliquez sur les photos pour les agrandir

1 - Les transports, la planète et le citoyen, en finir avec la galère, découvrir la mobilité durable - Edition de l'Echiquier

2 - Part des ménages ayant au moins une voiture à Decazeville - Source : Plateforme ouverte des données publiques françaises

3 - Article de Centre-Presse Aveyron du 16 avril 2017

4 - Vélo école : France vélo tourisme